Apprendre Conter 25300
Apprendre Conter 25300
Apprendre Conter 25300
Discipline : Français
Domaine : Langage oral (l’oral à apprendre)
Compétences cycle 2 :
Ecouter pour comprendre des messages oraux ou des textes lus par un adulte.
Dire pour être entendu et compris.
Compétences cycle 3 :
Ecouter pour comprendre un message oral, un propos, un discours, un texte lu.
Parler en prenant en compte son auditoire.
Conter, c’est narrer, faire le récit d’événements réels ou fictifs sans support (ni livre, ni trace écrite).
Conter c’est raconter sa version de l’histoire. On dit « je » vais te conter une histoire qui n’est pas le
copier/coller du livre. On en donne son interprétation en la recomposant selon sa sensibilité.
Conter, ce n’est pas lire ou réciter. Ce n’est pas non plus apprendre l’intégralité du texte par cœur et le
restituer.
Chez les Sanan du Burkina Faso (société basée sur l’oralité), Suzy Piatel, ethnolinguiste et chercheure au
CNRS, a constaté que le conte a une double fonction :
L’apprentissage de l’oral à travers l’activité de Conter sollicite « les dimensions émancipatrices et les
dimensions sociales des apprentissages scolaires, tous portés par une même exigence d’humanisme. »
(Programmes de l’école élémentaire, 2015). Il permet d’identifier et de partager des émotions et des
sentiments.
Apprendre à conter, c’est apprendre à produire des discours variés, adaptés et compréhensibles
permettant ainsi à chacun de conquérir un langage plus élaboré.
La conjugaison est plus aisée et le problème de la concordance des temps ne se pose pas ;
Enrôler l’auditoire (par exemple : « Vous avez raison de ne pas m’écouter car dans mon histoire,
il ne se passe rien, enfin presque rien. ») ;
Gagner du temps et retrouver le fil de son propos.
Créer une connivence avec le public peut renforcer l’attention de ce dernier (par exemple : « Vous ne le
savez peut être pas mais les loups des forêts bleus peuvent se transformer à la nuit tombée… » ).
Prendre le temps de conter permet aux spectateurs de se faire des représentations mentales précises.
Choisir les répétitions que l’on va proposer. Elles doivent être sélectionnées avec l’intention de produire
un effet (par exemple : « Une forêt, une forêt sombre, particulièrement sombre… »).
Utiliser un instrument de musique permet de créer une atmosphère particulière (par exemple : kalimba,
bâton de pluie, crécelle, cloche...). Il est possible aussi d’effectuer des bruitages vocaux et des
onomatopées (par exemple : grincement de porte, vent, Aaaah…).
Revêtir une tenue ample autorise une plus grande diversité de mouvements.
Accompagner le discours par une gestuelle choisie renforce la compréhension du conte.
Visualiser clairement les lieux et les personnages aident à décrire précisément le contexte (« le décor »)
de l’histoire. Ne pas hésiter à se documenter.
Groupe départemental MDL Oral – 95 - 2018 Page 2
Décrire les conséquences physiques de certaines émotions (par exemple : sueur, tremblement des
jambes, regards écarquillés…) donne la possibilité au spectateur de s’identifier au personnage et de vivre
pleinement la scène.
S’autoriser des silences permet d’avoir le temps de visualiser la scène à conter, le spectateur ne sachant
si ce silence est intentionnel ou non.
Insister sur l’intensité de la prononciation des connecteurs temporels provoquant des ruptures narratives
renforce l’implication de l’auditeur (par exemple : « Soudain », « Tout à coup »).
Construire préalablement la trame du conte (Qui ? Où ? Quelle quête ? Avec qui ? Par quel chemin le
héros va-t-il parvenir à ses fins ? Les épreuves. Les aides. Un objet magique ou non. Un objet qui permet
de faire avancer l’histoire. Des récompenses. Des ritournelles. Une fin…) est un point d’appui
indispensable pour un conteur débutant.
Changer de rythme dans la voix facilite la compréhension d’un changement de rythme dans l’histoire.
Conserver une posture physique libérant la colonne d’air garantit une intensité vocale suffisante tout au
long de l’histoire.
Utiliser la troisième personne du singulier et du pluriel donne la possibilité à chacun de s’identifier au
personnage.
Introduire le conte par des formules du type « Etes-vous venus avec vos deux oreilles ? » mobilise le
spectateur et le rend disponible pour une écoute attentive.
https://www.youtube.com/watch?v=ribE1nPTgbI
https://www.youtube.com/watch?v=thSSE5QPEuc
Il est préférable de proposer des contes n’excédant pas 15 min pour le cycle 1, 25 min pour le cycle 2 et
45 min pour le cycle 3.
Etre bienveillant ;
Installer le respect entre élèves.
Le ping-pong de mots
En binôme, les élèves se renvoient des mots par association d’idées.
Par exemple :
Elève 1 : soleil
Elève 2 : jaune
Elève 1 : poussin
Elève 2 : poule
Elève 3 : ferme…
Lorsqu’un mot est inconnu, l’élève qui a prononcé ce mot l’explique à son camarade.
Voir la vidéo ping-pong duo
Variante 1 : Activité par groupe de 5 ou 6 élèves. L’enseignant distribue les mots à chacun des
élèves du groupe.
enseignant
Variante 1 bis : Activité par groupe de 5 ou 6 élèves. Les élèves se distribuent les mots entre
eux.
Variante 3 : Ping-pong des mots ou ronde des mots en utilisant uniquement des verbes, des
adjectifs ou des noms.
Variante 1 : Les élèves décrivent le personnage qu’ils visualisent avec une contrainte
supplémentaire : n’utiliser qu’une seule fois le pronom « il ».
L’histoire à 4
Quatre élèves sont alignés :
- Le premier pose le contexte du conte (un personnage, un lieu et une habitude). Il commence
par une formule du type : « Comme chaque jour,… » ;
- Le deuxième poursuit en introduisant un événement perturbateur. Il peut pour cela utiliser une
formule telle que « Mais un jour… » ;
- Le troisième continue en proposant une réponse au désordre insufflé par l’élève précédent ;
- Le dernier clôture le conte en exprimant la situation finale.
Exemple au présent :
Elève 1 : Comme chaque matin, Maman lapin part réveiller ses neuf lapereaux.
Elève 2 : Mais un matin, elle se rend compte qu’il en manque un. Elle le cherche partout.
Elève 3 : Heureusement le petit coquin n’attend pas longtemps pour sortir du placard en criant
« joyeux anniversaire maman !».
Elève 4 : Maman lapin éclate de rire et lui explique qu’il s’est trompé d’une journée.
Après avoir conté une histoire, il peut être intéressant de revenir au livre dont elle est issue. Les
élèves pourront alors mesurer les différences entre l’interprétation orale proposée et le texte originel.