Revit Architecture: Développement de Projet Et Bonnes Pratiques
Revit Architecture: Développement de Projet Et Bonnes Pratiques
Revit Architecture: Développement de Projet Et Bonnes Pratiques
La référence sur Revit Architecture Julie Guézo et Pierre Navarra Préface d’Emmanuel Di Giacomo
Revit Architecture
Revit Architecture
toute version de Revit, ces bonnes pratiques sont mises en œuvre sur un projet
AU SOMMAIRE
d’immeuble de bureaux, que l’on suit de chapitre en chapitre. L’ouvrage est
Préambule : objectif BIM • Avant de
complété par une extension web sur laquelle sont fournis différents fichiers commencer le projet. Présentation de
d’exemples, des scripts et des ressources documentaires. Revit • Préparation du projet • Le gabarit de
projet • Démarrage du projet. Implantation
et topographie • Esquisse du projet
architectural • Vérification de la conception •
Des études d’avant-projet vers le chantier.
Conception avancée du projet • Vérifications
À qui s’adresse ce livre ? et annotations • Modélisation détaillée du
• À toutes les agences d’architecture souhaitant utiliser Revit au sein de leur structure projet • Exploitation de la modélisation
pour les partenaires • Édition du projet.
• Aux architectes, dessinateurs-projeteurs, conducteurs de travaux, géomètres, Préparation des vues • Mise en page et
ingénieurs, économistes… impression • Modèles de dossiers • Bonnes
pratiques. Compétences essentielles •
Compétences avancées • Travail collaboratif
• Programmation • Annexes. Gestion BIM
des fichiers • Raccourcis, outils et sites utiles.
Julie Guézo, architecte DE HMONP, Pierre Navarra, ingénieur, dirige
GMAO
donne des formations sur Revit auprès une agence d'architecture à Nantes
Structure Chantier
de professionnels et à l'École nationale et utilise quotidiennement Revit MEP
ISBN : 978-2-212-14291-4
Code éditeur : G14291
supérieure d'architecture de Nantes. depuis une dizaine d'années.
42 € Famille
www.editions-eyrolles.com
Paramètres
Architecte DPLG, Emmanuel Di Giacomo est responsable du développement
des écosystèmes BIM pour l’Europe chez Autodesk.
Groupe Eyrolles | Diffusion Geodif
Couverture : Studio Eyrolles © Éditions Eyrolles
Astuces partagés Quanti Gabarit
La référence sur Revit Architecture Julie Guézo et Pierre Navarra Préface d’Emmanuel Di Giacomo
Revit Architecture
Revit Architecture
toute version de Revit, ces bonnes pratiques sont mises en œuvre sur un projet
AU SOMMAIRE
d’immeuble de bureaux, que l’on suit de chapitre en chapitre. L’ouvrage est
Préambule : objectif BIM • Avant de
complété par une extension web sur laquelle sont fournis différents fichiers commencer le projet. Présentation de
d’exemples, des scripts et des ressources documentaires. Revit • Préparation du projet • Le gabarit de
projet • Démarrage du projet. Implantation
et topographie • Esquisse du projet
architectural • Vérification de la conception •
Des études d’avant-projet vers le chantier.
Conception avancée du projet • Vérifications
À qui s’adresse ce livre ? et annotations • Modélisation détaillée du
• À toutes les agences d’architecture souhaitant utiliser Revit au sein de leur structure projet • Exploitation de la modélisation
pour les partenaires • Édition du projet.
• Aux architectes, dessinateurs-projeteurs, conducteurs de travaux, géomètres, Préparation des vues • Mise en page et
ingénieurs, économistes… impression • Modèles de dossiers • Bonnes
pratiques. Compétences essentielles •
Compétences avancées • Travail collaboratif
• Programmation • Annexes. Gestion BIM
des fichiers • Raccourcis, outils et sites utiles.
Julie Guézo, architecte DE HMONP, Pierre Navarra, ingénieur, dirige
GMAO
donne des formations sur Revit auprès une agence d'architecture à Nantes
Structure Chantier
de professionnels et à l'École nationale et utilise quotidiennement Revit MEP
supérieure d'architecture de Nantes. depuis une dizaine d'années. Famille
www.editions-eyrolles.com
Paramètres
Architecte DPLG, Emmanuel Di Giacomo est responsable du développement
des écosystèmes BIM pour l’Europe chez Autodesk.
Astuces partagés Quanti Gabarit
J. Renou et S. ChemiSe. – Revit pour le BIM (2e édition) – Initiation générale & perfectionnement structure.
N°14334, 2015, 504 pages.
Pierre Navarra
En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage,
sur quelque support que ce soit, sans l’autorisation de l’Éditeur ou du Centre Français d’exploitation du droit de copie,
20, rue des Grands Augustins, 75006 Paris.
© Groupe Eyrolles, 2016, ISBN : 978-2-212-14291-4
Préface
La naissance d’un livre sur le sujet BIM et sa mise en place, qui plus est sur Revit Architecture, est toujours un événement
qu’il convient de saluer, tant il est rare dans notre pays qui s’essaye à ce nouveau processus.
Qu’il soit l’œuvre de Julie Guézo, architecte talentueuse et expérimentée dans le déploiement du BIM, et de Pierre Navarra,
ingénieur, cofondateur avec Emmanuel Sorin, architecte, de la belle petite agence nantaise SONA, est d’autant plus
émouvant, car il nous ramène à cette notion de savoir-faire très pointu que seuls les artisans de haute voltige comme les
grands ébénistes, les compagnons du devoir ont su développer au fil de leur œuvre.
C’est tout leur savoir-faire et leur expérience acquise au fil des années dans des agences de renom sur une solution BIM,
devenant incontournable dans la construction et l’architecture et révélant la créativité des architectes, que Julie Guézo et
Pierre Navarra nous font découvrir dans ces 448 pages d’une richesse inégalée.
Architecte et ingénieur de formation, nos deux héros bretons du BIM connaissent les bons gestes et comme cela est si
bien dit dans leur ouvrage, Revit est telle une voiture de course qu’il faut apprivoiser afin d’en tirer la quintessence, ce
qu’ils nous démontrent avec talent. Ils ont su aussi – autour de tendances actuelles telles que le scan 3D – développer
des flux de production intelligents dont vous connaîtrez tous les secrets qui vous rendront, vous aussi, très efficaces. Il est
à souligner qu’ils sont également très impliqués dans le partage de leurs connaissances avec les futurs architectes, au
travers des cours qu’ils donnent régulièrement à l’École d’architecture de Nantes, et qu’ils participent ainsi à leur manière
à l’essor du BIM en France.
L’intégration du BIM et de Revit au sein d’une agence est une phase délicate, qui nécessite des moyens, une volonté et une
attention toute particulière, ainsi qu’une organisation rigoureuse. La création d’un protocole, de guides, fichiers gabarits,
réglages et bonnes pratiques que nous détaillent Julie et Pierre, s’avère indispensable. Il ne faut ni brûler, ni négliger toutes
ces étapes qui sont clés pour la réussite de la mise en place d’un processus BIM.
Lire cette bible de la méthodologie Revit à la française, c’est à la fois vous plonger dans un univers riche et fascinant qui vous
apportera toutes les recettes du succès avec ce logiciel, à votre rythme, mais aussi découvrir un livre illustré par de nombreux
témoignages de professionnels et acteurs-clés du BIM en France, figurant en préambule. BIM Managers, professeurs, acteurs
associatifs ou représentants de fédération, tous nous donnent leur vision du BIM et nous éclairent à leur façon sur cette
disruption qui modifie drastiquement nos pratiques. Tous ces acronymes qui vous sont inconnus tels que LOD, BIM, MEP,
RSI, GMAO, FM, openBIM, IFC… s’ouvriront enfin à vous et vous seront expliqués de manière très didactique. Ce livre de
chevet sera votre assistant virtuel et fidèle, une fois votre formation effectuée et votre projet pilote choisi.
L’un des aspects essentiels du BIM est le collaboratif, que ce soit pour le travail sur le projet, les relations entre les acteurs
qu’il fédère, l’agrégation des maquettes pluridisciplinaires, et la communication réconciliée et optimale qui en découle entre
des univers que tout oppose. Julie et Pierre font en ce sens un travail de sensibilisation qu’il faut saluer. On y apprend
comment mettre en place une structure et une plate-forme collaboratives internes ou externes, comment déclarer un projet
Revit collaboratif et comment réglementer les échanges, exemples très bien illustrés à l’appui.
Un chapitre est entièrement dédié à l’openBIM de buildingSMART, représenté en France par Mediaconstruct qui intervient
aussi dans l’ouvrage et qu’Autodesk soutient fortement. Le standard IFC, pour lequel Revit est certifié en import et en
export par buildingSMART, est décrit et démystifié pour vous aider à réussir avec succès les processus d’échanges avec
vos partenaires extérieurs.
Enfin, on comprend au fil de ces pages que le BIM n’est pas une contrainte mais une véritable opportunité grâce aux portes
qu’il ouvre pour nos métiers, que l’on soit architecte, ingénieur ou entreprise. On y constate aussi que des solutions comme
Revit, qui rencontre actuellement un succès planétaire, contribuent à donner ses lettres de noblesse au mot BIM et à prouver
que ce processus n’est aucunement réducteur pour les architectes et les professionnels.
Nous vous souhaitons d’éprouver le même plaisir que nous à découvrir les pages de cet ouvrage et nous souhaitons un long
voyage sur la route du BIM à Julie Guézo et Pierre Navarra en leur disant bravo !
Emmanuel Di Giacomo
Responsable du développement des écosystèmes BIM pour l’Europe chez Autodesk & architecte DPLG
VI
VII
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Figure 0-1 Immeuble de bureaux Le Medley (vue depuis l’accès principal et terrasse niveau 2)
Figure 0-2 Immeuble de bureaux Le Medley (vue sur le hall et escalier principal)
Ce projet nous a permis de modéliser dans Revit, à partir de plans AutoCAD (entièrement en 2D), et en partant du gabarit
architectural de base proposé par le logiciel. Nous avons ainsi pu développer le projet en partant des plans de l’APS jusqu’aux
plans de synthèse et proposer des captures d’écran lorsque les besoins de la modélisation nécessitaient une explication. À
noter que certaines captures d’écran du livre ne correspondent pas au projet : elles ont été ajoutées pour apporter davantage
d’explications sur certains outils.
XI
Conseils de lecture
Structure de l’ouvrage
Ce livre peut être parcouru de différentes manières, en lisant tous les chapitres dans l’ordre, ou
À SAVOIR
Au fur et mesure de la lecture de ce
bien uniquement certains si vous cherchez des réponses à des besoins ponctuels.
livre, vous gagnerez en autonomie.
C’est pourquoi certaines explications
Le fil rouge que nous avons suivi est celui du déroulement d’un projet dans toutes les missions que
seront parfois moins détaillées. cela implique pour l’architecte. Nous expliquons donc pas à pas (mode tutoriel) le développement
du projet, depuis la modélisation du site jusqu’au suivi de chantier.
■ La partie 1 « Avant de commencer le projet » est indispensable si vous souhaitez connaître les bases de Revit et mettre
en place une méthode de travail ainsi qu’un gabarit. Il nous a semblé important d’insister sur cette phase de préparation,
essentielle pour démarrer un projet efficacement, répondre au mieux aux besoins de conception architecturale et mener
un projet en BIM.
■ La partie 2 « Démarrage du projet » porte sur l’implantation du bâtiment dans son environnement, son esquisse et la
vérification de sa faisabilité.
■ La partie 3 « Des études d’avant-projet vers le chantier » concerne les études à réaliser avant le dépôt de dossier de permis
de construire, puis permet d’approfondir le projet en vue de préparer sa réalisation. Cette partie, comme la précédente, est
découpée de la façon suivante : préparation des vues, modélisation du projet, vérification, annotation de la modélisation.
La préparation des vues facilite la modélisation, alors que la vérification et l’annotation permettent de préparer l’impression
ou l’export pour les partenaires.
■ La partie 4 « Édition du projet » est consacrée à la mise en page et à l’impression. Vous y trouverez des exemples de
mise en page de dossiers selon les missions (dossier PC, plans de vente, etc.). Elle pourra être consultée à tout moment,
lorsqu’il vous faudra communiquer des pièces graphiques aux partenaires (MOA, BET, entreprises…).
■ Enfin, la partie 5 « Bonnes pratiques » rassemble un grand nombre d’astuces autour de la modélisation, décrit une méthode
des sauvegardes, vérification des avertissements, optimisation de la taille du fichier). Vous pourrez également comparer
différentes organisations possibles du réseau lié au travail collaboratif.
■ Dans l’annexe B, vous trouverez des liens utiles pour vous documenter sur Revit et le BIM, ou encore pour télécharger
des plug-ins et des bibliothèques d’objets (ces liens figurent également sur l’extension web du livre).
Par où commencer ?
Si votre agence souhaite démarrer un projet dans Revit, faites-vous accompagner dans un premier temps par un formateur
qui saura vous guider par rapport à la méthode de travail à mettre en place. En effet, cela peut représenter une charge de
travail importante au début, ce qui peut déstabiliser.
Souvent, le meilleur moyen d’apprendre, c’est de se lancer ! Les contraintes, les besoins et les questions permet-tront
d’approfondir votre connaissance de l’outil (par exemple, « J’ai besoin de faire ça, comment puis-je le faire avec Revit ? »).
XII
Figure 0-3 Je suis étudiant, architecte, conducteur de travaux… Quelles parties de l’ouvrage lire en priorité ?
Inversement, la connaissance de l’outil vous aidera à répondre à certaines interrogations sur le projet. Vous découvrirez
avec plaisir qu’il s’agit d’un aller-retour permanent entre l’outil, le projet et la réalité constructive. De par notre expérience,
nous avons remarqué que si nous n’arrivions pas à réaliser une tâche dans Revit, nous trouvions souvent la solution en nous
rapprochant des méthodes de construction (procédé constructif, limites de prestation des lots, etc.).
Ce livre vous guidera dans la mise en place d’une méthode et d’une logique de travail qui vous permettront de résoudre
les différents problèmes que vous pourriez rencontrer. Nous ne pouvons pas vous donner toutes les solutions, mais si vous
savez comment les chercher, vous gagnerez du temps.
XIII
XIV
XVI
Suivi de chantier et mise à jour de la maquette à partir Dossier de demande de permis de construire (PC) 312
des ouvrages exécutés (DOE) 254 Page de garde et sommaire 312
Préparation des plans 255 PC1 – Plan de cadastre, plan de situation,
Annotations et renseignements 255 plan topographique 312
Mise à jour du dessin dans Revit 256 PC2 – Plan masse 312
PC3 – Coupe du terrain et de la construction
PARTIE 4 ÉDITION DU PROJET 257 et plan de repérage 313
PC4 – Notices architecturales et paysagères 314
PC5 – Élévations 315
Chapitre 11 Préparation des vues 259 PC6 – Insertions dans le site 315
Annotations 259 PC7 et PC8 – Photographies et insertions 316
Cotations 260
PC modificatif 316
Étiquettes 266
Création des vues et feuilles 316
Notes textuelles 273
Liste des modifications 317
Lignes, zones remplies et zones de masquage 274
Symboles d’annotation 274 Missions PRO, DCE et MARCHÉ 317
Légendes 281 Planches grand format (A0, A0+, A1, etc.) 317
Carnet de détails 318
Graphisme 284
Affichage 284 Plans de vente 320
Jonctions des murs, sols et toits 289 Cartouche 320
Plans 321
Nomenclatures 323
Chapitre 12 Mise en page et impression 293 Légendes 324
Feuilles et vues 293
Visa/DET 325
Création et organisation des feuilles 293
Visa à partir de plans AutoCAD 325
Vues : positionnement sur la feuille 294
Planches d’échantillons 325
Quadrillage de guidage 297
Suivi de chantier 325
Nomenclature : création d’un sommaire 297
Informations sur le projet 326
Cartouche 298
Concept 298
Informations sur le projet 299 PARTIE 5 BONNES PRATIQUES 327
Création d’un cartouche de base 300
Création d’un cartouche avancé 303 Chapitre 14 Compétences essentielles 329
Paramétrage de l’impression 305 Éléments de référence 329
Étendue de l’impression 306 Niveaux 329
Paramètres de l’impression 306 Plans de référence 330
Organisation des feuilles 307 Vues 331
Généralités 307 Plans 331
Cas particulier : permis de construire 307 Coupes 336
Vue 3D 339
Chapitre 13 Modèles de dossiers 309 Nomenclatures 343
Retrouver un élément perdu 351
Premiers réglages 309
Gestion des vues 309 Esquisse et utilisation des commandes 352
Gestion des feuilles 309 Pièces et surfaces 353
Étude de faisabilité - Esquisse 310 Ajout et suppression 353
Page de garde + sommaire 310 Schémas de surfaces 354
1 – Plan topographique 310 Groupes 354
2 – Photos du site et plan de cadastre 310 Exemple d’un groupe de détails : annotation
3 – Implantation et gabarit constructible 311 d’un plan masse 354
4 – Plan masse existant et projet 311 Exclusion d’un membre d’une occurrence de groupe 355
5 – Plans des niveaux et surfaces habitables 311 Exemple d’un groupe de modèles : appartements
6 – Surface de plancher 311 identiques sur plusieurs niveaux 355
7 – Volumétrie maquette blanche 312 Groupe de détails attaché à un groupe de modèles 356
XVII
XVIII
Figure P-2 LOD sont assemblées et les informations réunies pour assurer
l’exploitation du bâtiment.
Prenons l’exemple d’une chaise :
■ LOD 100 : il existe une chaise ;
■ LOD 200 : il existe une chaise occupant un espace de 700 × 450 cm ;
■ LOD 300 : il existe une chaise avec un dossier, une assise, des accoudoirs et des roues ;
■ LOD 400 : il existe une chaise avec un numéro de modèle ;
■ LOD 500 : il existe une chaise avec un fabricant associé et une date d’achat.
Modélisation progressive
Revit vous permet de modéliser votre projet de manière progressive, en fonction de son évolution. Dans un premier temps,
vous pouvez modéliser des volumes (volumes conceptuels, volumes in situ) et vous en servir pour dessiner des murs, des
toits et des sols génériques. Ces volumes représentent la volumétrie de votre bâtiment.
Ensuite, vous pouvez ajouter ou modifier des objets déjà créés (bibliothèque de base Revit ou sites de téléchargement), par
exemple des portes, fenêtres, escaliers, etc.
Vous pouvez également créer vous-même des objets (portes, fenêtres, mobilier, etc.) que vous définirez plus précisément au
fur et à mesure. Ces objets correspondent à des éléments plus petits. Par exemple, pour le dossier de demande de permis
de construire, vous pouvez avoir juste besoin de modéliser les panneaux solaires pour les voir apparaître en façades et
toitures, et les annoter. En phase ultérieure, vous pourrez affiner les informations qu’ils contiennent ou les remplacer par
le produit du fabricant.
Enfin, vous renseignerez votre maquette au fur et à mesure que les informations seront connues (composition des murs,
résistance au feu des portes, etc.).
Le BIM n’est pas une révolution dans les métiers mais dans
la méthode de travail. On parle même plutôt d’une évolution,
nécessaire pour répondre aux enjeux de plus en plus complexes
autour de la conception du bâtiment (contexte réglementaire,
contraintes thermiques, multiplication des acteurs et des
échanges).
« Prendre la décision d’aller vers le BIM est de l’ordre de la
vision globale du développement d’une entreprise car cela
implique réorganisation et investissements. Il ne s’agit pas
uniquement de changer d’outil de travail, de technologie :
il s’agit également de changer sa façon de travailler et de
collaborer.
La motivation, l’implication et le soutien du directeur sont des
ingrédients essentiels dans une telle démarche. Si le message
vient d’en haut, il a toutes les chances d’être écouté. » – Le
Moniteur, Cahier pratique, mars 2014
Figure P-3 Êtes-vous trop occupé pour évoluer ? (Source : Håkan Forss)
L’échange entre personnes est également mis en avant dans
la mise en place du BIM : en communiquant mieux, nous
avancerons ensemble sur un projet commun. Chacun pourra se concentrer sur sa partie sans avoir à ressaisir la partie de
l’autre et multiplier la perte de temps et les erreurs.
Qui ?
Le BIM concerne tous les acteurs du bâtiment, qu’ils fassent partie d’une petite ou d’une grande entreprise. Les moyens
mis en œuvre ne seront pas les mêmes et seront adoptés progressivement.
« À noter que le coût du passage à la maquette numérique puis au processus BIM n’est pas le même pour tous les acteurs
et que les investissements associés sont à différencier :
■ pour ceux qui doivent commencer par le passage à la maquette numérique, il s’agit de passer d’abord d’AutoCAD à des
d’informations techniques et réglementaires...) et un grand nombre d’entre elles sont déjà équipées de smartphones et
d’appareils numériques. » – Bertrand Delcambre, Mission numérique du bâtiment, décembre 2014
« Tous les corps de métier vont se retrouver au sein de la maquette numérique : architectes, ingénieurs, promoteurs, acteurs
de l’État, bailleurs sociaux, acousticiens, bureaux d’études VRD, entreprises, fabricants, etc., y compris les géomètres.
La maquette sera le support de la conception, de l’aménagement, de la rénovation sur un bien foncier grevé de servitudes de
droit public et privé, qu’il convient d’identifier précisément au regard de la densification urbaine et du caractère inviolable du
droit de propriété. Elle servira également de base pour la création de biens fonciers, parcelles, lots de copropriété, volumes,
que le géomètre-expert devra décrire et garantir, si possible en tant qu’acteur du BIM. » – OGE (Ordre des géomètres experts)
Avec l’intégration du nuage de points, la modélisation intelligente du bâtiment peut être accessible pour des bâtiments
existants. Le géomètre peut donner des informations plus complètes à l’architecte, et le diagnostic peut s’effectuer de
manière plus complète.
Par ailleurs, les logiciels BIM rendent possible l’intégration des modélisations complexes de formes paramétriques,
permettant d’aller plus loin dans la conception de la géométrie du bâtiment. Ils permettent également de commencer en
amont des études d’ensoleillement, ou encore de lancer les études thermiques dès la conception. L’étude structurelle étant
également applicable, les partenaires ingénieurs et architectes peuvent communiquer plus tôt dans la conception du projet.
Un atout indéniable de la maquette numérique est qu’elle permet de visualiser virtuellement la superposition des différents
corps de métier et ainsi de vérifier en amont leur coordination. Le travail de synthèse peut se faire directement à partir des
maquettes 3D des différents partenaires. La vérification des interférences (appelées aussi « détection de clashs ») entre
les passages de réseaux, structures et autres, permet de lever des problèmes avant la réalisation, réduisant les erreurs et
ainsi le coût de construction.
« La construction Lean est une démarche empruntée à l’industrie manufacturière (Toyota) et appliquée aux chantiers de
construction dans le but d’éliminer le gaspillage, d’augmenter la productivité et d’optimiser le bénéfice. Simuler virtuellement
la construction d’un projet permet de visualiser tout son processus, ce qui facilite l’identification et l’élimination du gaspillage.
Le BIM facilite l’application de la construction Lean. » – Le Moniteur, Cahier pratique, mars 2014
« Différentes initiatives ont été lancées récemment sur le concept d’un carnet de santé du bâtiment (“carte vitale du logement”,
“passeport de rénovation énergétique”...) qui se sont concrétisées, à travers le projet de loi pour la transition énergétique et la
croissance verte, par le “carnet numérique de suivi et d’entretien”. Ces initiatives mettent en avant l’importance de la production
et de l’accès mutualisé à l’information, dans la perspective de mieux exploiter et rénover les bâtiments. » – Bertrand
Delcambre, Mission numérique du bâtiment, décembre 2014
« La maîtrise d’ouvrage publique porte l’innovation dans le secteur de la construction. […]
Étant en charge de ses bâtiments tout au long de leur cycle de vie, la maîtrise d’ouvrage publique a toujours été un
acteur majeur du développement de l’utilisation des technologies de l’information et des échanges dans le secteur de la
conception, de la construction et de l’exploitation de l’immobilier.
Dans le contexte d’aujourd’hui et avec les contraintes de plus en plus fortes qui s’exercent
sur le patrimoine, en particulier avec les ambitions liées à la transition énergétique, les
propriétaires publics se retrouvent par ailleurs dans des finalités de plus en plus proches
du propriétaire privé qui veut améliorer ses marges ou valoriser son patrimoine.
En effet, confrontés à l’euro public rare, il devient nécessaire d’optimiser l’ensemble des
processus de gestion de son patrimoine afin de gagner en compétitivité, en productivité
et en dépense dans le secteur de la production, de l’exploitation et de la valorisation des
patrimoines publics. […]
La connaissance de son patrimoine et la capacité à optimiser sa gestion devient donc
incontournable.
Pour atteindre cet objectif, l’ensemble des acteurs a maintenant validé qu’il fallait pouvoir
constituer, manipuler, partager et échanger de la donnée descriptive du patrimoine. » –
Figure P-4 Répartition des coûts d’un bâtiment Livre blanc Maquette numérique et gestion du patrimoine
Selon le secteur (public ou privé), plusieurs fonctions entrent dans la gestion technique de patrimoine. Dans le secteur
public, le gestionnaire devra par exemple :
■ avoir une connaissance du bâti sur l’ensemble de son cycle de vie ;
■ s’assurer du bon respect des règles de sécurité de ses locataires et de leurs biens ;
■ identifier et suivre quotidiennement des actions d’entretien à effectuer.
Dans le secteur privé, les fonctions ne sont pas totalement les mêmes. On parle alors de :
■ Asset Management : gestion des capitaux, valorisation de l’actif immobilier ;
■ Property Management : gestion des loyers, des charges, engagement d’actions visant la maintenance globale du bien ;
■ Facility Management : services généraux.
Pour plus d’informations à ce sujet, nous vous invitons à lire l’article de Benoît Vervandier dans l’ouvrage BIM & maquette
numérique pour l’architecture, le bâtiment et la construction (éditions Eyrolles).
GMAO
La GMAO est un outil destiné aux équipes de maintenance, qui permet de suivre, planifier et optimiser le service de
maintenance. Une fois le bâtiment terminé, les dossiers d’ouvrages exécutés finissent souvent stockés dans des cartons. Si
un incident se déclare dans le bâtiment, le temps d’intervention est rallongé du fait que les intervenants passent beaucoup
de temps à regrouper les informations dont ils ont besoin.
Une maquette BIM peut contenir toutes les informations nécessaires (surfaces, fiches techniques, quantités, etc.). La
maquette numérique couplée à un outil de gestion informatisé peut servir de support à la planification de la maintenance
ainsi qu’à la gestion du mobilier et du personnel.
La GMAO améliore la disponibilité de l’outil de production et prolonge la durée de vie des équipements au meilleur coût.
Elle apporte également de l’aide dans les processus de décision concernant les équipements.
Elle permet de :
■ garantir une meilleure disponibilité de l’outil de production ;
■ maîtriser les coûts de maintien des installations ;
■ allonger la durée de vie des équipements, planifier leur remplacement ;
■ maîtriser la gestion des ressources disponibles ;
■ rationaliser et optimiser le stock des pièces détachées ;
■ planifier les interventions ;
■ décrire et documenter les opérations techniques ;
■ mesurer les performances.
Comment ?
L’échange des données est donc l’enjeu primordial du BIM et des logiciels métier. Aucun logiciel ne peut tout faire, il
faut donc trouver des formats d’échanges compatibles et optimiser le temps d’import-export, avec un minimum de perte
d’informations.
Close BIM
Le terme Close BIM est utilisé pour les échanges directs en format natif. Revit ayant intégré les onglets Architecture, MEP
et Structure au sein de la même interface, il est possible pour les architectes et ingénieurs fluides et structure d’échanger en
direct sans passer par l’export (et donc sans perte de données). S’il reste encore des améliorations à prévoir, l’outil Copier/
Contrôler de l’onglet Collaborer permet à l’ingénieur de récupérer une partie de la maquette de l’architecte. Évitant la
ressaisie, il gagne en temps et réduit les erreurs. D’autres corps de métier peuvent directement intervenir sur la maquette
de l’architecte, comme l’économiste de la construction.
« Des outils intégrés à Revit, comme les nomenclatures, peuvent être une aide à la prescription et un confortement de
l’estimation à l’aide des quantités ressorties. » – Claire Charriau, économiste de la construction (Nantes)
openBIM de buildingSMART
Le terme openBIM concerne tous les échanges entre logiciels n’ayant pas de format natif commun.
Le format IFC créé en 1995 par l’IAI (Alliance internationale pour l’interopérabilité, devenue buildingSMART International),
à l'initiative d'Autodesk, AT&T, HOK, Archibus et 9 autres sociétés américaines, est un format neutre basé sur l’ISO-STEP
EXPRESS (International Standard Organisation – STandard for Exchange of Product data) à destination du monde de l’AEC
(Architecture, engineering and construction). Mediaconstruct est le chapitre francophone en charge de l’ensemble des normes
relatives à la maquette numérique, dont l’ISO-IFC. L’IFC a pour but d’assurer l’interopérabilité des logiciels métier BIM. Il
récupère les informations paramétriques des éléments modélisés, leurs informations géométriques et comportementales.
L’IFC a pour vocation de devenir un format de fichier d'échange (et non de travail) standard comme peuvent l’être les formats
PDF ou DWG.
De nouveaux outils
L’enjeu du BIM est de promouvoir l’échange des données entre les différents partenaires avec leurs logiciels métier adaptés.
De plus, avec le BIM, on parle de 4D, 5D, 6D et même de 7D ! De nouvelles données doivent donc être intégrées à la
maquette numérique.
Les éditeurs de logiciels proposent des solutions aux différents partenaires, avec des usages variés en fonction de
l’avancement du projet. Voici une liste (non exhaustive) d’outils métier et d’outils partenaires visant la passerelle BIM.
■ Scanning 3D (nuage de points) : ReCap (Autodesk), Scene (Faro)…
■ Conception architecturale : Revit (Autodesk), ArchiCAD (Graphisoft), Allplan (Nemetschek), AECOsim Building Designer
(Bentley)…
■ Fluides et étude thermique : Revit MEP (Autodesk), Clima-Win (BBS Slama), Cype Bat (Cype)…
■ Structure : Revit Structure (Autodesk), Advance (Graitec), Robot (Autodesk)…
■ Coordination, gestion de conflits, simulation 4D : Navisworks (Autodesk), Solibri, Tekla BIMsight, MS project (Office)...
■ Estimation et descriptif : DeviSOC, BIMoffice, ATTIC+…
■ Suivi de chantier : BIMoffice, Air-Bat, Design Review (Autodesk), BulldozAIR (Blockbase)…
■ Gestion de patrimoine : ACTIVe3D (Archimen), Abyla (Labeo), Planon…
« Aujourd’hui, nous travaillons sur DeviSOC, ce logiciel acheté il y a 6 ans après l’acquisition de Revit pour les architectes.
D’autres logiciels très complets comme BIMoffice font leur apparition sur le marché. » – Claire Charriau, économiste de
la construction (Nantes)
L’UNTEC, la FFB et le CSTB développent également des outils, n’hésitez pas à y jeter un œil.
travaux dans le bâtiment. Dès qu’une nouvelle version du BIM est chargée, le logiciel détecte automatiquement les objets
nouvellement créés, les objets supprimés ou modifiés. La base de données est alors automatiquement mise à jour. Les
échanges entre Revit et ACTIVe3D s’effectuent via un format IFC.
■ Planon : davantage dédié à la maîtrise d’ouvrage privée et notamment pour des bureaux, cet outil dispose d’une interface
avec Revit et détecte ainsi automatiquement les objets modifiés ou nouvellement créés.
■ FM:Systems BIM : dispose également d’une interface bidirectionnelle couplée à Revit.
■ Abyla, Allfa : échanges IFC.
Interviews
Nathalie Welfert (enseignante)
Nathalie Welfert est enseignante à l’ENSAN (École nationale supérieure d’architecture de Nantes). À la fin des années 1980,
le premier ordinateur est installé dans l’agence parisienne pour laquelle elle travaillait. Depuis les années 1990, elle assiste
à l’évolution des pratiques liées à l’outil informatique. Elle a donc souhaité combiner ces nouvelles pratiques avec les
enseignements déjà présents à cette époque.
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Jean-François, depuis quand et comment avez-vous mis en place Revit dans votre structure ?
À l’initiative d’un architecte collaborateur, la direction s’est impliquée dans le déploiement de Revit au sein de l’agence
dès 2004. Aujourd’hui, tous les projets sont développés sur ce logiciel et le dernières versions 2015-2016, que ce soit
des projets neufs mais aussi les projets sur l’existant. La mise en place de ce nouvel outil s’est faite petit à petit avec
la formation en interne de nombreux collaborateurs de l’agence.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées, comment les avez-vous surmontées ?
Les principales difficultés rencontrées sont essentiellement liées à deux facteurs. Tout d’abord, citons le facteur humain,
avec la difficulté de faire avancer tout le monde dans le même cadre de travail, avec la même charte informatique,
et des compétences très variées entre les salariés plus jeunes et plus anciens, souvent cadres et donc moins impliqués
dans le dessin informatisé des projets.
L’autre facteur est plutôt technique, avec des difficultés rencontrées sur les projets de restructuration, réhabilitation
de bâtiments existants (modèle spécifique pour les murs, variations d’épaisseurs, d’aplombs…). Le support de travail
relevé de géomètre-expert prend là toute son importance, et la mise en place de relevés par Scan 3D et la bonne
interprétation du nuage de points vient permettre de lever une partie des incertitudes sur notre base de travail, encore
faut-il qu’ils soient exhaustifs et correctement traités.
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Depuis quand et comment avez-vous mis en place Revit dans votre structure ?
La mise en place de Revit s’est faite tout naturellement. Étant client sous souscription, nous avons toujours bénéficié des
mises à jour des produits. Revit faisait partie de la suite Building depuis quelques années avant que nous décidions de
nous y mettre. Nous utilisions AutoCAD Structural Detailing (anciennement RCAD) et AutoCAD. Au niveau Architecture,
Revit commençait déjà à avoir bonne presse, nous attendions simplement qu’il réponde à nos besoins en structure.
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En 2010, ce fut le cas. Nous nous sommes donc formés (deux personnes) et j’ai été chargé de la création des gabarits
et des familles. Dès lors, Revit est devenu notre outil de production. Les nouveaux embauchés ont ensuite été formés
en interne.
Pour paraphraser un slogan bien connu : « Sans maîtrise, la puissance n’est rien ». Revit est un outil extrêmement
puissant et il nécessite un investissement important pour son apprentissage. Non pas que ce soit une « usine à gaz »
ou qu’il soit complexe, mais pour l’utiliser pleinement, il faut « rentrer dedans », comprendre sa « philosophie ». Je
collabore avec des entreprises qui l’utilisent pour tout type de projet, de la conception à l’exécution. J’entends parfois
dire qu’on ne peut pas faire d’exécution avec Revit, mon expérience en bureau d’études est la preuve du contraire !
Utilisez-vous d’autres logiciels en complément de Revit pour les calculs de structure ? Comment fonctionne le lien
avec Revit ?
En effet, les BET que je côtoie travaillent pour la plupart avec Robot Structural Analysis et/ou la suite Graitec. La liaison
n’est pas encore parfaite mais nous avons pu constater des progrès importants ces dernières années.
Avez-vous rencontré des difficultés lors de sa mise en place ?
En réalité, nous n’avons pas rencontré de grosses difficultés. Une bonne connaissance des outils permet aussi de
connaître leurs limites et donc de trouver des astuces ou « bidouilles » pour les contourner. Les mises à jour suivantes
peuvent corriger ou améliorer certains points ou pas… Attention cependant aux « bidouilles » dans le cadre d’un
projet BIM, certaines d’entre elles ne sont pas adaptées !
Quels avantages avez-vous tirés de Revit dans votre entreprise ? Cela a-t-il changé votre organisation ?
Je peux vous parler de mon expérience en BET. Revit a changé notre façon de travailler. De par son fonctionnement, il
répond dès le départ à l’élaboration d’une maquette numérique. Très vite, nous avons mis en place des méthodes de
travail internes pour communiquer avec les différents pôles métiers (béton, bois, métal) qui constituent notre activité.
Dans un premier temps, l’objectif a été de fiabiliser l’interopérabilité entre Revit, Tekla et CadWork. Ensuite, nous
avons pu valider la première étape vers le BIM : le lonely BIM ou BIM de niveau 1. Les avantages sont multiples : gain
de temps, réduction significative des erreurs, cohérence entre les plans, réactivité, etc. Aujourd’hui, j’accompagne
énormément d’entreprises (cabinets d’architecture, BET d’ingénierie, entreprises, etc.) désireuses de déployer le BIM
en interne dans un premier temps (et en externe par la suite).
Selon toi, quels sont les avantages de Revit pour le BIM ?
Tout d’abord, la gestion paramétrique des familles est la plus grande force de Revit. À partir du moment où les familles
et le gabarit sont créés, le travail est grandement facilité et la gestion des modifications extrêmement rapide.
Ensuite, personne n’ignore que le format IFC comporte actuellement des lacunes. Le fait que Revit soit pluridisciplinaire
(structure, architecture et fluides) facilite les échanges avec une partie des intervenants. Disons que c’est une solution
de facilité en attendant que l’IFC « mûrisse » davantage…
Soyons clair, je ne dis pas que c’est LA solution et que l’IFC n’est pas fiable. Il est impossible de répondre à tous les cas
d’usage du BIM avec un format propriétaire (ou fermé), et ceci est aussi valable pour le RVT ou les formats concurrents.
C’est pour cette raison – et contrairement à ce que j’ai pu penser auparavant – qu’aucun format propriétaire ne
deviendra jamais le nouveau standard (comme cela a été le cas avec le DWG pour la 2D). L’IFC doit certes progresser (et,
à n’en pas douter, il évoluera), mais c’est le format qui nous offrira la possibilité de réellement tous travailler ensemble.
Selon toi, quel est le rôle du BIM Manager ?
Il est difficile de répondre avec précision à cette question. Nous sommes à l’ère 0 du BIM, il n’y a pas encore de cadre
légal concernant ce rôle. De nombreux groupes de travail se penchent actuellement sur le sujet mais la synthèse des
propositions n’est pas encore faite…
Selon moi, il est le garant de la mise en place du BIM sur un projet. Il doit être un interlocuteur disposant de bonnes
connaissances métiers et être pédagogue pour accompagner chacun des acteurs dans la mise en place des méthodes
et protocoles. Il assure aussi un rôle de conseil auprès des maîtrises d’ouvrage qui se lancent sans avoir l’ensemble des
connaissances du sujet.
La convention BIM, ainsi que le plan d’exécution du BIM, rédigé par le BIM Manager, sont d’ailleurs des pièces
essentielles pour un projet BIM. On peut dire avec certitude que c’est un personnage clé aujourd’hui. Mais comment
évoluera ce rôle quand le BIM sera devenu le standard ?
Les projets BIM sur lesquels je travaille ont tous un point commun : la motivation et l’implication des différents acteurs.
Je perçois ça comme une des conséquences de la mise en place du travail collaboratif. Au-delà de la collaboration
technique (à travers les logiciels), c’est un prérequis indispensable. Chacun a envie de mieux, voire tout simplement
de bien faire son travail pour qu’il soit le plus exploitable possible par les autres. Je n’avais pas vu un tel état d’esprit
sur des projets depuis très longtemps. Je pense que tout le monde a conscience que la méthode dite « classique » a
atteint ses limites, chacun veut juste pouvoir mieux travailler. Du point de vue humain, c’est tout simplement génial !
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Comme expliqué dans ma réponse précédente, les difficultés ne se situent pas dans les relations humaines. La première
est d’ordre « logiciel » : les formats d’échange ne sont pas encore efficaces à 100 % et certains besoins peuvent parfois
s’opposer. Par exemple, l’ingénieur thermique a besoin de récupérer les surfaces à l’axe des murs (modèle analytique)
alors que l’architecte a besoin des surfaces finies. Il faut donc réfléchir à des méthodes de travail adaptées aux besoins
des deux intervenants.
La seconde difficulté réside dans la manière d’utiliser les logiciels. Il est important d’apprendre (ou de réapprendre)
à maîtriser son outil de travail. Par exemple, vous pouvez créer une rampe avec un toit ou une poutre avec un mur.
Graphiquement, le rendu sera correct mais dans une démarche collaborative, la maquette sera fausse et le métreur
va s’arracher les cheveux… On peut lire de nombreux articles anglo-saxons sur le BIM dans lesquels il est question
d’expert logiciel. Je suis d’accord avec cette analyse, nous ne devons plus être de simples utilisateurs : il nous faut le
connaître sur le bout des doigts. Ceci dit, c’est une difficulté temporaire, chacun va acquérir progressivement les bonnes
pratiques de modélisation à travers les opérations successives qu’il réalisera.
Il est donc important de former les troupes. Chaque structure devrait nommer un référent BIM (ou plusieurs, selon la
taille), expert de son logiciel et capable de retransmettre le savoir en interne. Ensuite, je recommande de fréquenter les
salons et de suivre des blogs ou des forums. Tous ces lieux de rencontre, virtuels ou réels, sont propices à des échanges
très riches. Enfin, mener une veille sur le sujet est quelque chose de simple à mettre en œuvre (flux RSS, newsletters,
etc.) et permet d’avoir une vision « grand angle » de ce qui se fait en France et dans le monde.
Que dirais-tu aux personnes qui hésiteraient à passer à Revit Architecture et quels conseils leur donnerais-tu ?
Investir dans un logiciel, quel qu’il soit, ne doit pas se faire à la légère : il faut choisir l’outil le plus adapté à ses besoins.
Revit est un très bon produit et j’ajouterais même un des plus puissants, il faut juste intégrer qu’il nécessite un peu
de temps pour sa prise en main.
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Quelle est ta vision du BIM ? Quel impact cela a-t-il sur ton métier ?
Aujourd’hui, le BIM est un peu sur toutes les lèvres alors qu’on ne connaît pas vraiment les tenants et les aboutissants.
Certains pensent faire du BIM, alors que ce n’est que de la 3D.
Le BIM intègre plusieurs niveaux et leur mise en place au sein même des maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre nécessite
en préambule un audit du fonctionnement de chacun pour adapter le BIM à une utilisation future rationnelle et non
pas une usine à gaz dont personne ne se servira à terme.
En tant que BET Fluides, nous intervenons dès le départ dans les choix techniques et énergétiques. Le BIM devrait
apporter une réflexion de tous les acteurs dès l’esquisse du projet, ce qui imposera de fait des prestations d’exécution
plus abouties très en amont dans le projet. En conséquence, le BIM devrait élargir notre champ d’action.
Nous sommes avant tout des techniciens, et l’une des qualités premières de ceux-ci est de se remettre en question
régulièrement. Le BIM est présenté comme une évolution majeure dans nos domaines, franchir le pas est une volonté
et un chalenge.
Que dirais-tu aux personnes qui seraient réfractaires pour basculer sur Revit ?
Avec le recul, je dirais simplement que Revit est une machine de guerre mais qu’il faut du temps pour l’apprivoiser.
J’ajouterais que pour utiliser pleinement Revit, il faut opter pour la Building Design Suite qui permet vraiment les
échanges inter-métiers.
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Quels sont les avantages de Revit Architecture pour le BIM ? Revit est-il adapté à la mise en place de la maquette
numérique ?
Revit présente pour nous 5 avantages concurrentiels très importants.
• Il est la plate-forme la plus diffusée. La possibilité de rencontrer un autre partenaire BIM équipé de Revit est beau-
coup plus importante que pour tout autre outil. Pour un chef d’entreprise, la décision d’investir est plus pérenne sur
Revit, de par la taille de l’éditeur et les parts de marché qu’il détient.
• Revit est un outil collaboratif puissant pour l’intégration des données avec les partenaires de la filière. L’architecte va
pouvoir échanger facilement avec le(s) BET autour de sa maquette numérique et délivrer à ses clients maîtres d’ouvrage
un modèle exploitable pour une gestion plus efficace de son patrimoine.
• L’architecte garde la maîtrise de son projet en mode collaboratif. Il peut valider ou refuser les demandes d’évolutions
transmises par les autres intervenants.
• Revit est le produit phare des suites Building de l’éditeur Autodesk. Il communique facilement avec les autres produits
de la suite comme 3DS ou Infraworks pour projeter la maquette dans son environnement, sans perte ou ressaisie de
données.
• Il profite pleinement des solutions ultra performantes de la division Media & Entertainment d’Autodesk en matière
de traitement de l’image. Revit permet de réaliser des rendus et des immersions.
Selon vous, Revit est-il adapté à une petite agence d’architecture ?
De par son ouverture en mode collaboratif et étant le produit le plus diffusé sur le marché, c’est la meilleure solution
pour les petites agences selon nous. Grâce à Revit, elles pourront assurer un mode collaboratif plus simple et plus réactif
que le format IFC. Nous rappelons que ce dernier n’est pas un format de travail, seulement un format d’échange. La
conversion bidirectionnelle en IFC n’est pas simple et provoque souvent une perte importante de données, ce qui est
dommageable pour une maquette numérique dont la richesse se trouve dans les données et pas uniquement dans
la géométrie.
Revit est plus qu’un simple outil de dessin, c’est réellement un assistant de création. Les tâches à réaliser dans une petite
agence sont multiples et ne se cantonnent pas qu’à la production de plans : administratif, chiffrages, présentation des
projets, suivis de chantiers… sont autant de tâches chronophages dans l’emploi du temps chargé des petites agences.
À notre sens, la vraie valeur ajoutée d’un architecte ne se mesure pas à sa capacité à produire des plans mais dans ses
idées, sa créativité. Revit automatise un maximum de tâches qui ne présentent pas de valeur ajoutée, laissant plus de
temps pour la réflexion et la création. Un investissement temps pour la création de la maquette, dès les prémices du
projet, permet un gain de temps non négligeable lors des phases avancées et lors des modifications, avec une idée
précise des quantitatifs à tout moment. Un de nos clients nous a dit récemment : « Avec Revit, je reprends la maîtrise
de la construction »…
Le BIM est en phase de mise en œuvre en France, nul ne peut l’ignorer à ce jour. Revit est la solution BIM Ready du
marché, nul ne se doit de l’ignorer.
Quels conseils donneriez-vous pour avoir toutes les cartes en main ?
Trois points incontournables : accompagnement, accompagnement et encore accompagnement ! La formation à l’outil
ne suffit pas, l’accompagnement dans l’évolution des process métiers est indispensable. Il est illusoire d’espérer y
aller tout seul. Ce marché est énorme, la demande très forte et par voie de conséquence, les offres disparates. Il est
indispensable de se renseigner sur la qualité d’enseignement et sur les références du prestataire choisi.
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Liber-D (D comme Dimension) propose des relevés précis et aussi exhaustifs que possible afin de fournir un véritable outil
de travail pour les acteurs des chantiers (architectes, BE, installateurs, services travaux des usines…).
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