Revit Architecture: Développement de Projet Et Bonnes Pratiques

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230 x 230 mm - dos 25,2 mm

La référence sur Revit Architecture Julie Guézo et Pierre Navarra Préface d’Emmanuel Di Giacomo

Revit Architecture

Julie Guézo et Pierre Navarra


É
dité par Autodesk, Revit est le principal logiciel d’architecture intégrant
les concepts du BIM (Building Information Modeling), qui permet de
capitaliser toutes les données du cycle de vie d’une construction. Portant
sur le module Architecture de ce logiciel, cet ouvrage remarquablement illustré
explique comment appréhender et exploiter Revit au cours des différentes
phases d’un projet : faisabilité, esquisse, APS, APD, permis de construire,
plan de commercialisation… Depuis la modélisation de terrain jusqu’au suivi
de chantier, le lecteur découvrira une méthodologie complète, nourrie de la
Développement de projet
grande expérience des auteurs, pour développer son projet en garantissant la
validation de chaque mission.
et bonnes pratiques
À l’opposé d’un manuel classique de logiciel, ce livre à l’approche métier très
marquée est articulé en fonction des étapes d’un projet, pour que l’architecte
apprenne à tirer parti de Revit à chaque stade de son travail. Applicables à

Revit Architecture
toute version de Revit, ces bonnes pratiques sont mises en œuvre sur un projet
AU SOMMAIRE
d’immeuble de bureaux, que l’on suit de chapitre en chapitre. L’ouvrage est
Préambule : objectif BIM • Avant de
complété par une extension web sur laquelle sont fournis différents fichiers commencer le projet. Présentation de
d’exemples, des scripts et des ressources documentaires. Revit • Préparation du projet • Le gabarit de
projet • Démarrage du projet. Implantation
et topographie • Esquisse du projet
architectural • Vérification de la conception •
Des études d’avant-projet vers le chantier.
Conception avancée du projet • Vérifications
À qui s’adresse ce livre ? et annotations • Modélisation détaillée du
• À toutes les agences d’architecture souhaitant utiliser Revit au sein de leur structure projet • Exploitation de la modélisation
pour les partenaires • Édition du projet.
• Aux architectes, dessinateurs-projeteurs, conducteurs de travaux, géomètres, Préparation des vues • Mise en page et
ingénieurs, économistes… impression • Modèles de dossiers • Bonnes
pratiques. Compétences essentielles •
Compétences avancées • Travail collaboratif
• Programmation • Annexes. Gestion BIM
des fichiers • Raccourcis, outils et sites utiles.
Julie Guézo, architecte DE HMONP, Pierre Navarra, ingénieur, dirige
GMAO
donne des formations sur Revit auprès une agence d'architecture à Nantes
Structure Chantier
de professionnels et à l'École nationale et utilise quotidiennement Revit MEP
ISBN : 978-2-212-14291-4
Code éditeur : G14291
supérieure d'architecture de Nantes. depuis une dizaine d'années.
42 € Famille
www.editions-eyrolles.com
Paramètres
Architecte DPLG, Emmanuel Di Giacomo est responsable du développement
des écosystèmes BIM pour l’Europe chez Autodesk.
Groupe Eyrolles | Diffusion Geodif
Couverture : Studio Eyrolles © Éditions Eyrolles
Astuces partagés Quanti Gabarit

G14291_RevitArchi_hung.indd Toutes les pages 23/03/2016 16:37


230 x 230 mm - dos 25,2 mm

La référence sur Revit Architecture Julie Guézo et Pierre Navarra Préface d’Emmanuel Di Giacomo

Revit Architecture

Julie Guézo et Pierre Navarra


É
dité par Autodesk, Revit est le principal logiciel d’architecture intégrant
les concepts du BIM (Building Information Modeling), qui permet de
capitaliser toutes les données du cycle de vie d’une construction. Portant
sur le module Architecture de ce logiciel, cet ouvrage remarquablement illustré
explique comment appréhender et exploiter Revit au cours des différentes
phases d’un projet : faisabilité, esquisse, APS, APD, permis de construire,
plan de commercialisation… Depuis la modélisation de terrain jusqu’au suivi
de chantier, le lecteur découvrira une méthodologie complète, nourrie de la
Développement de projet
grande expérience des auteurs, pour développer son projet en garantissant la
validation de chaque mission.
et bonnes pratiques
À l’opposé d’un manuel classique de logiciel, ce livre à l’approche métier très
marquée est articulé en fonction des étapes d’un projet, pour que l’architecte
apprenne à tirer parti de Revit à chaque stade de son travail. Applicables à

Revit Architecture
toute version de Revit, ces bonnes pratiques sont mises en œuvre sur un projet
AU SOMMAIRE
d’immeuble de bureaux, que l’on suit de chapitre en chapitre. L’ouvrage est
Préambule : objectif BIM • Avant de
complété par une extension web sur laquelle sont fournis différents fichiers commencer le projet. Présentation de
d’exemples, des scripts et des ressources documentaires. Revit • Préparation du projet • Le gabarit de
projet • Démarrage du projet. Implantation
et topographie • Esquisse du projet
architectural • Vérification de la conception •
Des études d’avant-projet vers le chantier.
Conception avancée du projet • Vérifications
À qui s’adresse ce livre ? et annotations • Modélisation détaillée du
• À toutes les agences d’architecture souhaitant utiliser Revit au sein de leur structure projet • Exploitation de la modélisation
pour les partenaires • Édition du projet.
• Aux architectes, dessinateurs-projeteurs, conducteurs de travaux, géomètres, Préparation des vues • Mise en page et
ingénieurs, économistes… impression • Modèles de dossiers • Bonnes
pratiques. Compétences essentielles •
Compétences avancées • Travail collaboratif
• Programmation • Annexes. Gestion BIM
des fichiers • Raccourcis, outils et sites utiles.
Julie Guézo, architecte DE HMONP, Pierre Navarra, ingénieur, dirige
GMAO
donne des formations sur Revit auprès une agence d'architecture à Nantes
Structure Chantier
de professionnels et à l'École nationale et utilise quotidiennement Revit MEP
supérieure d'architecture de Nantes. depuis une dizaine d'années. Famille
www.editions-eyrolles.com
Paramètres
Architecte DPLG, Emmanuel Di Giacomo est responsable du développement
des écosystèmes BIM pour l’Europe chez Autodesk.
Astuces partagés Quanti Gabarit

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R ev it
A r c h ite ctu re

Livre_Revit.indb 1 21/03/16 12:02


CHEZ LE MÊME ÉDITEUR

J. Renou et S. ChemiSe. – Revit pour le BIM (2e édition) – Initiation générale & perfectionnement structure.
N°14334, 2015, 504 pages.

O. Celnik, e. lebegue et J. A. Cuba SeguRa. – Construire un projet de construction à l’aide du BIM.


N°14268, 2016, 84 pages.

O. Celnik, e. lebegue et al. – BIM & maquette numérique (2e édition).


N°14274, 2015, 764 pages.

K. kenSek. – Manuel BIM – Théorie et applications.


N°14180, 2015, 256 pages.

O. lehmann, S. VaRano et J.-P. Wetzel. – SketchUp pour les architectes.


N°12758, 2014, 234 pages.

JaVieR Jimenez et D. oRtega. – Dessin d’architecture d’intérieur.


N°14016, 2014, 192 pages.

N. haSegaWa. – Architecture d’intérieur - 1 – Maîtriser le croquis de présentation.


N°13956, 2014, 162 pages.

N. haSegaWa. – Architecture d’intérieur - 2 – Coloriser le croquis de présentation.


N°13846, 2013, 162 pages.

C. taCha. – Initiation au métier d’architecte intérieur – Le croquis d’observation.


N°12331, 2008, 76 pages.

T. tangaz. – Architecture d’intérieur – Cours théorique et pratique.


N°11921, 2006, 144 pages.

J.-P. gouSSet. – Dessin technique et lecture de plan.


N°13622, 2012, 288 pages.

M. DelgaDo YaneS et e. ReDonDo Dominguez. – Le dessin d’architecture à main levée.


N°11543, 2005, 192 pages.
R evit
A r c h it e ct u r e
Julie Guézo

Pierre Navarra

Préface d’Emmanuel Di Giacomo

Livre_Revit.indb 3 21/03/16 12:02


ÉDITIONS EYROLLES
61, bd Saint-Germain
75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com

Revit et openBIM sont des marques déposées.

© Patrick Riedo pour la figure P-1


© Håkan Forss pour la figure P-3
© FAIA/HOK pour la figure 2-1
© Bilal Succar pour la figure 16-1
© Mission numérique du bâtiment, Bertrand Delcambre pour la figure 16-2
© Colin McCrone pour la figure 17-5

En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage,
sur quelque support que ce soit, sans l’autorisation de l’Éditeur ou du Centre Français d’exploitation du droit de copie,
20, rue des Grands Augustins, 75006 Paris.
© Groupe Eyrolles, 2016, ISBN : 978-2-212-14291-4
Préface
La naissance d’un livre sur le sujet BIM et sa mise en place, qui plus est sur Revit Architecture, est toujours un événement
qu’il convient de saluer, tant il est rare dans notre pays qui s’essaye à ce nouveau processus.
Qu’il soit l’œuvre de Julie Guézo, architecte talentueuse et expérimentée dans le déploiement du BIM, et de Pierre Navarra,
ingénieur, cofondateur avec Emmanuel Sorin, architecte, de la belle petite agence nantaise SONA, est d’autant plus
émouvant, car il nous ramène à cette notion de savoir-faire très pointu que seuls les artisans de haute voltige comme les
grands ébénistes, les compagnons du devoir ont su développer au fil de leur œuvre.
C’est tout leur savoir-faire et leur expérience acquise au fil des années dans des agences de renom sur une solution BIM,
devenant incontournable dans la construction et l’architecture et révélant la créativité des architectes, que Julie Guézo et
Pierre Navarra nous font découvrir dans ces 448 pages d’une richesse inégalée.
Architecte et ingénieur de formation, nos deux héros bretons du BIM connaissent les bons gestes et comme cela est si
bien dit dans leur ouvrage, Revit est telle une voiture de course qu’il faut apprivoiser afin d’en tirer la quintessence, ce
qu’ils nous démontrent avec talent. Ils ont su aussi – autour de tendances actuelles telles que le scan 3D – développer
des flux de production intelligents dont vous connaîtrez tous les secrets qui vous rendront, vous aussi, très efficaces. Il est
à souligner qu’ils sont également très impliqués dans le partage de leurs connaissances avec les futurs architectes, au
travers des cours qu’ils donnent régulièrement à l’École d’architecture de Nantes, et qu’ils participent ainsi à leur manière
à l’essor du BIM en France.
L’intégration du BIM et de Revit au sein d’une agence est une phase délicate, qui nécessite des moyens, une volonté et une
attention toute particulière, ainsi qu’une organisation rigoureuse. La création d’un protocole, de guides, fichiers gabarits,
réglages et bonnes pratiques que nous détaillent Julie et Pierre, s’avère indispensable. Il ne faut ni brûler, ni négliger toutes
ces étapes qui sont clés pour la réussite de la mise en place d’un processus BIM.
Lire cette bible de la méthodologie Revit à la française, c’est à la fois vous plonger dans un univers riche et fascinant qui vous
apportera toutes les recettes du succès avec ce logiciel, à votre rythme, mais aussi découvrir un livre illustré par de nombreux
témoignages de professionnels et acteurs-clés du BIM en France, figurant en préambule. BIM Managers, professeurs, acteurs
associatifs ou représentants de fédération, tous nous donnent leur vision du BIM et nous éclairent à leur façon sur cette
disruption qui modifie drastiquement nos pratiques. Tous ces acronymes qui vous sont inconnus tels que LOD, BIM, MEP,
RSI, GMAO, FM, openBIM, IFC… s’ouvriront enfin à vous et vous seront expliqués de manière très didactique. Ce livre de
chevet sera votre assistant virtuel et fidèle, une fois votre formation effectuée et votre projet pilote choisi.
L’un des aspects essentiels du BIM est le collaboratif, que ce soit pour le travail sur le projet, les relations entre les acteurs
qu’il fédère, l’agrégation des maquettes pluridisciplinaires, et la communication réconciliée et optimale qui en découle entre
des univers que tout oppose. Julie et Pierre font en ce sens un travail de sensibilisation qu’il faut saluer. On y apprend
comment mettre en place une structure et une plate-forme collaboratives internes ou externes, comment déclarer un projet
Revit collaboratif et comment réglementer les échanges, exemples très bien illustrés à l’appui.

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Revit Architecture

Un chapitre est entièrement dédié à l’openBIM de buildingSMART, représenté en France par Mediaconstruct qui intervient
aussi dans l’ouvrage et qu’Autodesk soutient fortement. Le standard IFC, pour lequel Revit est certifié en import et en
export par buildingSMART, est décrit et démystifié pour vous aider à réussir avec succès les processus d’échanges avec
vos partenaires extérieurs.
Enfin, on comprend au fil de ces pages que le BIM n’est pas une contrainte mais une véritable opportunité grâce aux portes
qu’il ouvre pour nos métiers, que l’on soit architecte, ingénieur ou entreprise. On y constate aussi que des solutions comme
Revit, qui rencontre actuellement un succès planétaire, contribuent à donner ses lettres de noblesse au mot BIM et à prouver
que ce processus n’est aucunement réducteur pour les architectes et les professionnels.
Nous vous souhaitons d’éprouver le même plaisir que nous à découvrir les pages de cet ouvrage et nous souhaitons un long
voyage sur la route du BIM à Julie Guézo et Pierre Navarra en leur disant bravo !

Emmanuel Di Giacomo
Responsable du développement des écosystèmes BIM pour l’Europe chez Autodesk & architecte DPLG

VI

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Remerciements
Nous aimerions dédier cette page à toutes les personnes qui ont contribué à la rédaction de cet ouvrage et qui nous ont
soutenus :
■ Jonathan Renou
■ Les éditions Eyrolles (Antoine Derouin, Sophie Hincelin et Géraldine Noiret), ainsi qu’Eliza Gapenne
■ Emmanuel Sorin et l’agence SONA
■ Emmanuel Di Giacomo
■ Nathalie Welfert
■ Yann Lescop et Cécile Charrier
■ Jean-François Enet
■ Éric Charrier
■ Bernard Crosnier et l’équipe d’Atlancad
■ Yan Koch
■ Guersendre Nagy et l’équipe de Mediaconstruct
■ Claire Charriau
■ Bastien Beneteau
■ Maxime Beaupied
■ Les pitres (pour leur soutien nocturne ou dominical)
■ Et bien sûr nos familles et amis…
Merci à tous !

VII

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Livre_Revit.indb 8 21/03/16 12:02
Avant-propos
Présentation du livre
Objectifs
À travers ce livre, nous souhaitons partager notre expérience et proposer une méthode de travail que nous avons pu tester
et améliorer au fil du temps. La maîtrise du logiciel étant assez longue et difficile sans accompagnement, nous allons vous
présenter son fonctionnement grâce à des exemples concrets et couramment rencontrés dans le développement d’un projet
en agence d’architecture. Notre principal objectif est de vous permettre de maîtriser pleinement Revit afin qu’il ne soit pas
un frein dans votre créativité. Comme disait Paul Valéry, « La plus grande liberté naît de la plus grande rigueur. »

À qui s’adresse ce livre ?


Ce livre est destiné aux agences d’architectures – quelle que soit leur taille – désireuses de mettre en place Revit Architecture
au sein leur structure. Il s’adresse également à un public plus large souhaitant travailler en collaboration avec l’architecte
(économistes, ingénieurs structure ou fluides, conducteurs de travaux, géomètres), ainsi qu’aux architectes en formation et
aux dessinateurs-projeteurs.

Quels sont les types de projets concernés ?


Tous les projets et tous les programmes peuvent être modélisés avec Revit, de l’extension de maison individuelle à de plus
gros projets (hôpitaux, crèches, bureaux, etc.). La méthode de travail sera toujours identique, quelle que soit la taille du projet.
Mais selon l’importance de l’agence, cette méthode sera plus ou moins complexe à mettre en place, nécessitant parfois un
travail en équipe et la mise à jour de la charte graphique. Revit permet de gérer les différentes phases d’un projet, ce qui
le rend aussi parfaitement adapté pour les réhabilitations et les rénovations (avec en plus l’intégration du nuage de points).

Choix du projet modèle


Le projet qui nous a servi d’exemple dans cet ouvrage est situé dans l’agglomération nantaise, à Saint-Herblain.
« Cet immeuble de bureaux, siège de Loire Océan Développement, avait pour vocation d’être exemplaire en termes de qualité
architecturale et environnementale. L’objectif était un bâtiment basse consommation ainsi qu’une utilisation optimale de
la matière première utilisée dans la construction. Le zinc est sur les parties exposées aux intempéries quand le bois est
utilisé dans les parties abritées, stockant le carbone et protégeant le bâtiment. Le hall d’entrée du bâtiment se double
d’une fonction de showroom permettant l’accueil d’expositions. Architecte mandataire, économiste sur le dossier, Œuf de
Colomb a atteint tous les objectifs fixés par le maître d’ouvrage, à savoir un coût final des travaux absolument conforme
au chiffrage en phase esquisse et une livraison du bâtiment à la date fixée par le programme. Le suivi permanent du
projet, de l’esquisse à la réception, a œuvré dans la réalisation de ces objectifs. » – Œuf de Colomb et Magnum (agences
d’architecture à Nantes)

IX

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Revit Architecture

Figure 0-1 Immeuble de bureaux Le Medley (vue depuis l’accès principal et terrasse niveau 2)

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Av a nt- pr o po s

Figure 0-2 Immeuble de bureaux Le Medley (vue sur le hall et escalier principal)

Ce projet nous a permis de modéliser dans Revit, à partir de plans AutoCAD (entièrement en 2D), et en partant du gabarit
architectural de base proposé par le logiciel. Nous avons ainsi pu développer le projet en partant des plans de l’APS jusqu’aux
plans de synthèse et proposer des captures d’écran lorsque les besoins de la modélisation nécessitaient une explication. À
noter que certaines captures d’écran du livre ne correspondent pas au projet : elles ont été ajoutées pour apporter davantage
d’explications sur certains outils.

Ressources en ligne du livre


Nous avons mis à votre disposition des documents à télécharger, en complément des explications fournies dans l’ouvrage :
■ plug-ins à installer (annexe B) ;
■ ressources documentaires sur Revit et le BIM (annexe B) ;
■ fichiers scripts pour AutoCAD (format .lsp) (chapitre 4) ;
■ fichiers pour la mise en place de l’API Revit avec exemple de calcul de la surface totale du logement avec étiquette de
pièce associée (chapitre 17) ;
■ fichier d’exemple Dynamo avec exemple de calcul des stationnements par tranche de surface de plancher, calcul de la
surface pondérée et étiquette de pièce associée, récupération du paramètre sous-projet, et récupération du paramètre
phase (chapitre 17).

XI

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Revit Architecture

Conseils de lecture
Structure de l’ouvrage
Ce livre peut être parcouru de différentes manières, en lisant tous les chapitres dans l’ordre, ou
À SAVOIR
Au fur et mesure de la lecture de ce
bien uniquement certains si vous cherchez des réponses à des besoins ponctuels.
livre, vous gagnerez en autonomie.
C’est pourquoi certaines explications
Le fil rouge que nous avons suivi est celui du déroulement d’un projet dans toutes les missions que
seront parfois moins détaillées. cela implique pour l’architecte. Nous expliquons donc pas à pas (mode tutoriel) le développement
du projet, depuis la modélisation du site jusqu’au suivi de chantier.
■ La partie 1 « Avant de commencer le projet » est indispensable si vous souhaitez connaître les bases de Revit et mettre

en place une méthode de travail ainsi qu’un gabarit. Il nous a semblé important d’insister sur cette phase de préparation,
essentielle pour démarrer un projet efficacement, répondre au mieux aux besoins de conception architecturale et mener
un projet en BIM.
■ La partie 2 « Démarrage du projet » porte sur l’implantation du bâtiment dans son environnement, son esquisse et la
vérification de sa faisabilité.
■ La partie 3 « Des études d’avant-projet vers le chantier » concerne les études à réaliser avant le dépôt de dossier de permis
de construire, puis permet d’approfondir le projet en vue de préparer sa réalisation. Cette partie, comme la précédente, est
découpée de la façon suivante : préparation des vues, modélisation du projet, vérification, annotation de la modélisation.
La préparation des vues facilite la modélisation, alors que la vérification et l’annotation permettent de préparer l’impression
ou l’export pour les partenaires.
■ La partie 4 « Édition du projet » est consacrée à la mise en page et à l’impression. Vous y trouverez des exemples de

mise en page de dossiers selon les missions (dossier PC, plans de vente, etc.). Elle pourra être consultée à tout moment,
lorsqu’il vous faudra communiquer des pièces graphiques aux partenaires (MOA, BET, entreprises…).
■ Enfin, la partie 5 « Bonnes pratiques » rassemble un grand nombre d’astuces autour de la modélisation, décrit une méthode

pour la mise en place du travail collaboratif, et aborde la programmation dans Revit.


■ Dans l’annexe A, vous trouverez des conseils pour gérer correctement les fichiers de projets (planification et récupération

des sauvegardes, vérification des avertissements, optimisation de la taille du fichier). Vous pourrez également comparer
différentes organisations possibles du réseau lié au travail collaboratif.
■ Dans l’annexe B, vous trouverez des liens utiles pour vous documenter sur Revit et le BIM, ou encore pour télécharger
des plug-ins et des bibliothèques d’objets (ces liens figurent également sur l’extension web du livre).

Par où commencer ?
Si votre agence souhaite démarrer un projet dans Revit, faites-vous accompagner dans un premier temps par un formateur
qui saura vous guider par rapport à la méthode de travail à mettre en place. En effet, cela peut représenter une charge de
travail importante au début, ce qui peut déstabiliser.
Souvent, le meilleur moyen d’apprendre, c’est de se lancer ! Les contraintes, les besoins et les questions permet-tront
d’approfondir votre connaissance de l’outil (par exemple, « J’ai besoin de faire ça, comment puis-je le faire avec Revit ? »).

XII

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Av a nt- pr o po s

Figure 0-3 Je suis étudiant, architecte, conducteur de travaux… Quelles parties de l’ouvrage lire en priorité ?

Inversement, la connaissance de l’outil vous aidera à répondre à certaines interrogations sur le projet. Vous découvrirez
avec plaisir qu’il s’agit d’un aller-retour permanent entre l’outil, le projet et la réalité constructive. De par notre expérience,
nous avons remarqué que si nous n’arrivions pas à réaliser une tâche dans Revit, nous trouvions souvent la solution en nous
rapprochant des méthodes de construction (procédé constructif, limites de prestation des lots, etc.).
Ce livre vous guidera dans la mise en place d’une méthode et d’une logique de travail qui vous permettront de résoudre
les différents problèmes que vous pourriez rencontrer. Nous ne pouvons pas vous donner toutes les solutions, mais si vous
savez comment les chercher, vous gagnerez du temps.

XIII

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Revit Architecture

Existe-t-il d’autres sources sur lesquelles s’appuyer ?


Selon nous, la source d’information la plus précieuse et la plus complète concernant l’utilisation de Revit est sans aucun
doute l’aide du logiciel. Par exemple, si vous placez le curseur de la souris sur l’icône d’un outil, vous accédez à une vidéo
qui en explique rapidement les fonctionnalités. Pour plus d’informations, pressez la touche F1. Une page web affichera
alors une rubrique d’aide concernant l’outil sur lequel vous êtes positionné. Si l’aide n’est pas suffisante, consultez des
blogs comme AUGI ou Revitez! d’Yves Gravelin, qui sont de très bonnes références parmi d’autres (voir l’annexe B du livre).
À moins de s’y consacrer à temps plein, la veille technique concernant les nouveautés sur Revit et le BIM en général est
assez difficile à tenir, tellement les sources sont nombreuses. Nous vous conseillons d’utiliser un agrégateur de flux RSS afin
de récolter toutes les informations utiles et de jeter régulièrement un œil sur les nouveautés (plug-ins, astuces, nouvelles
versions, export IFC, etc.).

Présentation des auteurs


Ce livre est né d’une volonté de partager notre expérience (« Le savoir est la seule matière qui s’accroît lorsqu’on la partage »
disait Socrate). Nous avons tous deux travaillé plusieurs années dans une agence d’architecture à Nantes, Enet-Dolowy
Architecture, qui utilise Revit depuis 2004. La mise en place du logiciel au sein de l’agence a fait l’objet d’une réflexion
sur la méthode de travail (communication, travail en équipe sur des projets partagés) et nous a conduit à adopter une
charte graphique (gabarit et bibliothèques) spécifique. Une formation en interne des architectes, des économistes et d’une
paysagiste a également été nécessaire.
Nos formations initiales sont bien différentes (Julie est architecte, Pierre est ingénieur en micro-électronique), ce qui
explique que nous avons chacun notre propre approche du logiciel et de la pratique du métier. Au sein de l’agence Enet-
Dolowy, nous avons eu l’occasion de travailler sur différentes phases du projet (depuis l’étude de faisabilité jusqu’au DET)
et de mettre en place des méthodes et des outils autour de Revit. Julie a pu développer en interne la formation et la mise
en place du gabarit, tandis que Pierre testait la programmation (API) pour intégrer de nouveaux outils. Membres de la BIM
Team, équipe de travail créée par Jonathan Renou (ESL Structure à Brest au départ et aujourd’hui BIM Manager), et avec
la participation d’Éric Charrier (T&E Ingénierie à Carquefou) et d’Atlancad (centre de formation et revendeur Autodesk),
nous avons pu commencer à élaborer une méthode de travail collaboratif entre architectes, ingénieurs fluides et ingénieurs
structure.
Beaucoup d’astuces et de conseils présentés dans ce livre sont issus de retours d’expériences et d’échanges partagés
lors des formations que Julie effectue à l’École d’architecture de Nantes ou au sein d’agences d’architecture (avec le
GEP’atlantique). La pratique du logiciel au quotidien en agence enrichit la formation (veille technologique et recherche de
solutions pour répondre à des situations réelles), tout en diversifiant les échanges. L’agence SONA, dans laquelle Pierre
travaille aujourd’hui, engage un processus BIM axé dans le domaine de la réhabilitation (intégration de nuages de points,
modélisation pour l’existant et le projet, développement d’applications et recherche). Le fruit de ses expériences se retrouve
en partie dans cet ouvrage.
Nous espérons que ce livre saura vous accompagner dans la découverte de Revit et du BIM et vous souhaitons une très
bonne lecture.
Julie Guézo et Pierre Navarra

XIV

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Table des matières
Préambule : objectif BIM 1 Création d’un nouveau projet 42
Anticipation du travail collaboratif 43
Représentation graphique et DATA 1
Division du projet Revit en plusieurs fichiers liés 43
Niveaux de définition (ND ou LOD : Level of Details
Anticipation des phases 43
ou Level of Development) 1
Organisation de l’arborescence 43
Modélisation progressive 2
Préparation de la modélisation 48
Jusqu’où faut-il aller dans la modélisation ? 2
En route vers le BIM (Modélisation intelligente
Chapitre 3 Le gabarit de projet 57
du bâtiment) 3
Qu’est-ce que le BIM ? 3 Cinq bonnes raisons d’utiliser un gabarit 57
Le BIM dans le monde 3 Stop aux idées reçues ! 57
Le BIM en France : où en est-on ? 3 Faut-il créer un gabarit unique ou plusieurs gabarits ? 58
Qui ? 4 Création 58
Pourquoi et pour quand ? 5 Par où commencer ? 58
Comment ? 7 Que faut-il intégrer dans le gabarit ? 59
Interviews 9 Gestion et mise à jour 62
Nathalie Welfert (enseignante) 9
Qui doit s’occuper du gabarit ? 62
Yann Lescop (architecte) 10
Comment et quand l’enrichir ? 62
Jean-François Enet (architecte) 11
Comment récupérer des éléments d’un projet ? 62
Jonathan Renou (BIM Manager) 12
Éric Charrier (ingénieur fluides) 14 Utilisation 62
Bernard Crosnier (dirigeant d'Atlancad) et Guillaume Emplacement du fichier .rte 62
Garreau (ingénieur d’affaires CAO/BIM/Calcul) 15 Nouveau projet à partir du gabarit 62
Yan Koch (ingénieur) 16 Purger les éléments non utilisés 63
Guersendre Nagy, Alain Maury (Mediaconstruct)
et Emmanuel Di Giacomo (Autodesk) 18 PARTIE 2 DÉMARRAGE DU PROJET 65
Emmanuel Di Giacomo (Autodesk) 20
Chapitre 4 Implantation et topographie 67
PARTIE 1 AVANT DE COMMENCER Localisation du projet par rapport au plan de géomètre 67
LE PROJET 23 Étape 1 : préparation du plan de géomètre 67
Étape 2 : insertion du plan de géomètre dans Revit 71
Chapitre 1 Présentation de Revit 25 Étape 3 : positionnement du point de base du projet 72
Étape 4 : définition du Nord projet 74
Concepts fondamentaux 25 Étape 5 : topographie à partir du plan de géomètre 75
Classification des éléments dans Revit 25 Étape 6 : enregistrement des coordonnées
Logiciel paramétrique 27 dans le fichier AutoCAD 77
Environnement de travail 31 Étape 7 : liaison du plan de géomètre
Ouverture du logiciel 31 dans une vue uniquement 78
Types de fichiers 31 Résumé 79
Interface 32
Localisation du projet par rapport au plan cadastral 79
Étape 1 : préparation de la vue LF_Cadastre 80
Chapitre 2 Préparation du projet 39 Étape 2 : définition du Nord projet 82
Préparation des dossiers 40 Étape 3 : insertion et exploitation des données
Organisation par mission 40 du plan de géomètre 83
Documents sources 40 Définition de l’emplacement géographique 85
Bibliothèque 40 Environnement du projet 85
Préparation du fichier de projet 42 Limite de propriété 85

Livre_Revit.indb 15 21/03/16 12:02


Revit Architecture

Bâtiments environnants 86 Chapitre 8 Vérifications et annotations 185


Aménagements extérieurs 88
Matériaux : rendu et annotation 185
Liste des matériaux 185
Chapitre 5 Esquisse du projet architectural 89 Étiquettes de notes d’identification 185
Préparation de l’esquisse 89 Légende des notes d’identification 187
Création des vues pour la modélisation 89 Rendu des matériaux en élévation 187
Esquisse à partir d’un nuage de points 92 Perspectives et insertion dans le site 188
Esquisse à partir de données 2D 97 Éléments d’annotation 190
Esquisse à partir de volumes 3D 98 Annotations du projet architectural 190
Modélisation du projet architectural 102 Renseignements du projet paysager 192
Éléments de référence : quadrillages 103
Éléments de modèle 105 Chapitre 9 Modélisation détaillée du projet 195
Pièces 115
Préparation et organisation de l’arborescence des vues 195
Site 122
Vues de projet et de travail 195
Utilisation des variantes 123 Carnet de détails 195
Modélisation du projet architectural 199
Chapitre 6 Vérification de la conception 125 Murs de base 199
Vérification des contraintes réglementaires 125 Murs empilés 204
Coefficient d’occupation des sols (COS) 125 Murs-rideaux 206
Surfaces de pleine terre 127 Sols 207
Gabarit constructible 127 Fenêtre : intégration d’un composant de détail 210
Surface de plancher 130 Toitures et évacuation des eaux pluviales 212
Calcul des places de stationnement réglementaires 135 Escaliers 217
SHON (surface hors œuvre nette) 138 Exemple : escalier principal 227
Premiers rendus maquette 142 Garde-corps 227
Perspective en lignes d’esquisse 142 Création et division des éléments 232
Rendu réaliste en maquette blanche 143 Composants adaptatifs 237
Étude d’ensoleillement 144 Lots techniques 238
Éclairages 144 Réservations 238
Trajectoire du soleil 145 Plafonds et retombées 240
Aménagements extérieurs : stationnements et voiries 243
PARTIE 3 DES ÉTUDES D’AVANT-PROJET Terre-plein 243
VERS LE CHANTIER 147 Sols de voirie et stationnements 243
Talus et bordures 243
Places de stationnement 244
Chapitre 7 Conception avancée du projet 149
Préparation de l’avant-projet 149 Chapitre 10 Exploitation de la modélisation
Préparation des vues pour le projet architectural 149
Préparation des vues pour les fluides et la structure 150 pour les partenaires 245
Modélisation du projet architectural 152 Révisions et revues des feuilles 245
Familles système 152 Concept et création 245
Ligne de modèle 163 Nuages et étiquettes 246
Familles chargeables : fenêtres et portes 164 Nomenclature de révisions de feuilles 246
Utilisation des variantes 167 Quantitatifs 247
Lots techniques : structure et fluides 170 Visualisation du modèle 247
Structure porteuse 170 Annotations et renseignements 249
Réseaux 172 Visa des plans d’entreprises 250
Projet paysager et aménagements extérieurs 175 Visualisation du modèle 250
Rampe et sol en pente 175 Annotations et renseignements 251
Topographie 180 Planches d’échantillons 251
Projet paysager 183 Préparation des vues et feuilles 251

XVI

Livre_Revit.indb 16 21/03/16 12:02


Ta ble de s m a tiè r e s

Suivi de chantier et mise à jour de la maquette à partir Dossier de demande de permis de construire (PC) 312
des ouvrages exécutés (DOE) 254 Page de garde et sommaire 312
Préparation des plans 255 PC1 – Plan de cadastre, plan de situation,
Annotations et renseignements 255 plan topographique 312
Mise à jour du dessin dans Revit 256 PC2 – Plan masse 312
PC3 – Coupe du terrain et de la construction
PARTIE 4 ÉDITION DU PROJET 257 et plan de repérage 313
PC4 – Notices architecturales et paysagères 314
PC5 – Élévations 315
Chapitre 11 Préparation des vues 259 PC6 – Insertions dans le site 315
Annotations 259 PC7 et PC8 – Photographies et insertions 316
Cotations 260
PC modificatif 316
Étiquettes 266
Création des vues et feuilles 316
Notes textuelles 273
Liste des modifications 317
Lignes, zones remplies et zones de masquage 274
Symboles d’annotation 274 Missions PRO, DCE et MARCHÉ 317
Légendes 281 Planches grand format (A0, A0+, A1, etc.) 317
Carnet de détails 318
Graphisme 284
Affichage 284 Plans de vente 320
Jonctions des murs, sols et toits 289 Cartouche 320
Plans 321
Nomenclatures 323
Chapitre 12 Mise en page et impression 293 Légendes 324
Feuilles et vues 293
Visa/DET 325
Création et organisation des feuilles 293
Visa à partir de plans AutoCAD 325
Vues : positionnement sur la feuille 294
Planches d’échantillons 325
Quadrillage de guidage 297
Suivi de chantier 325
Nomenclature : création d’un sommaire 297
Informations sur le projet 326
Cartouche 298
Concept 298
Informations sur le projet 299 PARTIE 5 BONNES PRATIQUES 327
Création d’un cartouche de base 300
Création d’un cartouche avancé 303 Chapitre 14 Compétences essentielles 329
Paramétrage de l’impression 305 Éléments de référence 329
Étendue de l’impression 306 Niveaux 329
Paramètres de l’impression 306 Plans de référence 330
Organisation des feuilles 307 Vues 331
Généralités 307 Plans 331
Cas particulier : permis de construire 307 Coupes 336
Vue 3D 339
Chapitre 13 Modèles de dossiers 309 Nomenclatures 343
Retrouver un élément perdu 351
Premiers réglages 309
Gestion des vues 309 Esquisse et utilisation des commandes 352
Gestion des feuilles 309 Pièces et surfaces 353
Étude de faisabilité - Esquisse 310 Ajout et suppression 353
Page de garde + sommaire 310 Schémas de surfaces 354
1 – Plan topographique 310 Groupes 354
2 – Photos du site et plan de cadastre 310 Exemple d’un groupe de détails : annotation
3 – Implantation et gabarit constructible 311 d’un plan masse 354
4 – Plan masse existant et projet 311 Exclusion d’un membre d’une occurrence de groupe 355
5 – Plans des niveaux et surfaces habitables 311 Exemple d’un groupe de modèles : appartements
6 – Surface de plancher 311 identiques sur plusieurs niveaux 355
7 – Volumétrie maquette blanche 312 Groupe de détails attaché à un groupe de modèles 356

XVII

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Revit Architecture

Chapitre 15 Compétences avancées 357 Présentation 406


Comment l’installer ? 407
Définition du Nord projet (rappel) 357
Comment programmer ? 407
Commande Faire pivoter le Nord géographique 357
Pour aller plus loin 407
Commande Orienter le projet vers le Nord 357
Environnement Visual Studio 408
Phases de construction 357
Présentation 408
Construction et démolition 357
Comment l’installer ? 408
Filtres de phases 358
Comment programmer ? 408
Remplacements de graphismes 358
Pour aller plus loin 409
Gestion dans les vues 359
Plus encore… 409
Matériaux 360
Concept 360 Conclusion 410
Navigation et création 363
Familles 366 Annexe A Gestion des fichiers 411
En théorie 366 Sauvegardes et fichiers journaux 411
En pratique 371 Intervalles de rappel des enregistrements 411
Paramétrage du nombre de sauvegardes 411
Chapitre 16 Travail collaboratif 379 Fichiers journaux 411
Vérification de la dernière synchronisation 412
Niveaux de maturité du BIM 379
Commande Restaurer la sauvegarde 412
BIM Niveau 1 : partage de projet en interne 380
Avertissements 414
Concept et création des sous-projets 380
Infobulle 414
Fichier central, fichier local 381
Affichage de tous les avertissements du projet 414
Propriétés et emprunts des sous-projets 384
Recherche d’un élément par son numéro d’identification 414
Gestion des sous-projets 387
Réduire la taille du fichier 415
BIM Niveaux 2 et 3 389
Commande Purger les éléments non utilisés 415
Méthodes 389
Enregistrement du fichier central et modèle compact 415
Échanges de données 391
Gestion des liens 415
Import, export et liaison 392
Organisation réseau 415
Fichier DWG : importation 392
Un à cinq utilisateurs 416
Exemple de travail collaboratif avec un paysagiste 395
Plus de cinq utilisateurs 416
DWF 397
SKP 397
JPEG ou PNG 397 Annexe B Raccourcis, outils
HTML 398 et ressources utiles 417
XLS 398 Interface utilisateur 417
RVT 399 Raccourcis indispensables 417
IFC 401 Utilisation des fenêtres 420
gbXML (Green Building gBXML) 401
Plug-ins utiles 422
FBX 402
Utilisation de Revit 422
ODBC 402
Collaboratif/Analyse 422
Ressources utiles 423
Chapitre 17 Programmation 403 Comprendre le BIM 423
Bien démarrer 403 Documents officiels 423
Environnement Dynamo 404 Se tenir informé 423
Présentation 404 Ouvrages 423
Comment l’installer ? 404 Bibliothèques d’objets 424
Comment programmer ? 404 Conversion de coordonnées 424
Exemple : calculer la surface de plancher totale Blogs, forums et réseaux sociaux 424
et L2R en fonction des tranches 405 Téléchargement de plug-ins 424
Pour aller plus loin 406
Environnement IDE SharpDevelop 406 Index 425

XVIII

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Préambule : objectif BIM
Le BIM est devenu un sujet important de l’actualité du monde du bâtiment. Cependant, nous nous contenterons ici de vous
le présenter brièvement, car nous n’aurions jamais eu la place ni la prétention de traiter ce sujet de manière exhaustive
devant l’abondance des sources à disposition chez les libraires, sur le Web et dans les conférences, formations et meetings
toujours plus nombreux. Le monde du BIM est en marche !

Représentation graphique et DATA


Revit est un logiciel de conception mettant à disposition
de l’utilisateur des outils lui permettant de créer et de
gérer une immense base de données. Celle-ci s’enrichit
avec l’avancement du projet : en langage BIM, on parle
de « niveaux LOD ».
Lorsque vous modélisez un élément dans Revit, gardez
à l’esprit qu’il s’agit d’un élément caractérisé par une
géométrie et des informations. Selon les partenaires
avec qui vous travaillerez, ces caractéristiques seront
plus ou moins importantes. Parfois, ce seront les
informations (DATA) qui prendront le dessus. Figure P-1 Objectifs BIM (Source : Patrick Riedo – http://objectif-bim.com)

Niveaux de définition (ND ou LOD : Level of Details ou Level of Development)


« Le BIM modifie clairement le processus de conception en ce sens que les méthodes de travail changent. Le BIM fait
évoluer le découpage classique des phases du projet (ESQ, APS, APD). Les différents niveaux de rendus ne sont pas définis
par l’échelle du plan mais par le niveau de détails de renseignement des objets. » – Le BIM : un atout pour l’architecture,
publication du CNOA (Conseil national de l’ordre des architectes), juillet 2015
Tout au long du cycle de vie du bâtiment, de la phase esquisse à la réalisation et à la maintenance, le niveau de représentation
et de renseignement de chaque élément intégré à la maquette va se préciser. En France, rien n’est encore défini et nous
suivons pour l’instant les niveaux définis par l’AIA (American Institute of Architects) aux États-Unis, qui spécifie des LOD
pour chaque élément selon la norme Uniformat (plus d’informations sur le site http://bimforum.org/lod). Il semblerait que le
LOD, Level of Development, corresponde à l’addition d’un LOD Level of Details avec le LOI Level of Information.
Le site AroBIM (www.arobim.fr) aborde le rapprochement entre ces différents niveaux de détails (ou développement) et les
étapes qui régissent la loi MOP des marchés publics :
■ LOD 100 : phase esquisse, modélisation en volumétrie ;
■ LOD 200 : phase AVP, les éléments sont identifiés (murs, toits, sols…) ;

Livre_Revit.indb 1 21/03/16 12:02


Revit Architecture

■ LOD 300 : phase Projet, les jonctions entre les éléments se


précisent, et les informations sont suffisantes pour préparer
la réalisation (quantités, descriptif) ;
■ LOD 400 : phase EXE, les jonctions sont avancées au

stade le plus technique, proche de la réalisation finale (plans


d’atelier) ;
■ LOD 500 : phase DOE, les maquettes des différents lots

Figure P-2 LOD sont assemblées et les informations réunies pour assurer
l’exploitation du bâtiment.
Prenons l’exemple d’une chaise :
■ LOD 100 : il existe une chaise ;
■ LOD 200 : il existe une chaise occupant un espace de 700 × 450 cm ;
■ LOD 300 : il existe une chaise avec un dossier, une assise, des accoudoirs et des roues ;
■ LOD 400 : il existe une chaise avec un numéro de modèle ;
■ LOD 500 : il existe une chaise avec un fabricant associé et une date d’achat.

Modélisation progressive
Revit vous permet de modéliser votre projet de manière progressive, en fonction de son évolution. Dans un premier temps,
vous pouvez modéliser des volumes (volumes conceptuels, volumes in situ) et vous en servir pour dessiner des murs, des
toits et des sols génériques. Ces volumes représentent la volumétrie de votre bâtiment.
Ensuite, vous pouvez ajouter ou modifier des objets déjà créés (bibliothèque de base Revit ou sites de téléchargement), par
exemple des portes, fenêtres, escaliers, etc.
Vous pouvez également créer vous-même des objets (portes, fenêtres, mobilier, etc.) que vous définirez plus précisément au
fur et à mesure. Ces objets correspondent à des éléments plus petits. Par exemple, pour le dossier de demande de permis
de construire, vous pouvez avoir juste besoin de modéliser les panneaux solaires pour les voir apparaître en façades et
toitures, et les annoter. En phase ultérieure, vous pourrez affiner les informations qu’ils contiennent ou les remplacer par
le produit du fabricant.
Enfin, vous renseignerez votre maquette au fur et à mesure que les informations seront connues (composition des murs,
résistance au feu des portes, etc.).

Jusqu’où faut-il aller dans la modélisation ?


Les limites de la modélisation sont les vôtres et celles des partenaires avec qui vous travaillez. Ainsi, il est inutile de
modéliser un élément qui ne se verra jamais ou qui n’a pas lieu d’être spécifié. Inversement, vous risquez de rencontrer des
problèmes (erreurs de conception, problèmes sur le chantier, etc.) si vous ne vérifiez pas la bonne réalisation des éléments
importants de la maquette. Grâce à Revit et au travail collaboratif, élaborez une méthode de travail qui vous permet de
concentrer les efforts sur les parties importantes du projet, la conception architecturale et les informations réglementaires,
sans oublier le reste. N’ayez pas peur d’expérimenter pour définir de nouvelles méthodes de travail.

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P ré a m bule : o bje ctif BI M

En route vers le BIM (Modélisation intelligente


du bâtiment)
Qu’est-ce que le BIM ?
« Pour concevoir les bâtiments et accompagner leur exploitation, un nouvel outil est en plein essor : le Building Information
Modeling ou BIM. En réalité dans ce sigle, le “M” correspond à trois concepts différents : un modèle numérique ou base
de données (“Model”), un processus ou une méthode de structuration des données (“Modeling”) et une gestion des flux
d’information ainsi créés (“Management”). » – Le Moniteur, Cahier pratique, mars 2014
En tant que logiciel de modélisation 3D, Revit intègre les concepts du BIM en permettant l’échange des données à toutes
les phases du projet, que ce soit au travers d’un format de fichier natif (close BIM) ou au format IFC (openBIM) certifié par
buildingSMART en import-export.
La maquette BIM ne naît pas par hasard. Elle témoigne de la volonté des équipes de conception de travailler sur une base
de données commune et du souhait du gestionnaire de patrimoine de conserver ces informations pour la durée de vie du
bâtiment après sa réalisation. En amont des études de conception, il est donc primordial d’établir un audit des différentes
équipes et des besoins (méthodes de travail, outils, informations, matériel, formations, formats d’échanges, etc.).

Le BIM dans le monde


« À l’international, les initiatives visant à développer le BIM sont de plus en plus nombreuses. Elles constituent un contexte
favorable pour accélérer sa diffusion en France. Elles invitent également à agir sans tarder pour éviter d’accentuer le
retard par rapport aux concurrents et pour faire en sorte que les entreprises françaises en bénéficient dans la compétition
internationale. » – Bertrand Delcambre, Mission numérique du bâtiment, décembre 2014
En Europe, nous pouvons souligner l’investissement des pays comme le Royaume-Uni, la Finlande, l’Allemagne et la Norvège,
qui ont, pour certains, rendu le BIM obligatoire pour une partie du patrimoine (depuis 2007 en Finlande). Les autres leaders
du BIM se trouvent aux États-Unis, à Singapour, en Corée du Sud et à Hong Kong. À Singapour l’objectif est fixé : 100 %
des chantiers doivent être réalisés en BIM en 2016.

Le BIM en France : où en est-on ?


Le BIM est en train de se développer en France : il apparaît dans les appels d’offres et est de plus en plus adopté par les
grandes structures. Les petites et moyennes structures commencent également à s’y intéresser et surtout à s’interroger sur
la méthode à mettre en place.
« Dans ce contexte, BIM France veut favoriser la mise en place par les pouvoirs publics (État et régions) d’un calendrier
prévoyant l’attachement du BIM et de la maquette numérique dans les marchés publics mettant en œuvre des bâtiments
neufs ou rénovés de plus de 2 000 m².
Cette mesure répond aux attentes du Plan Bâtiment Durable puisqu’elle permettra d’optimiser les méthodes de travail au
sein de la filière et de réduire significativement l’impact énergétique d’un secteur qui représente encore 43 % du total de la
consommation énergétique française. L’objectif est de garantir la performance énergétique intrinsèque des ouvrages, au stade
conception et construction, et de réduire d’environ 20 %, d’ici à 2020, la consommation d’énergies directes et grises dans
les ouvrages neufs ou rénovés. » – BIMBANG n° 1, juin 2014 – Astus Construction, François Amara, président BIM France

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Revit Architecture

Le BIM n’est pas une révolution dans les métiers mais dans
la méthode de travail. On parle même plutôt d’une évolution,
nécessaire pour répondre aux enjeux de plus en plus complexes
autour de la conception du bâtiment (contexte réglementaire,
contraintes thermiques, multiplication des acteurs et des
échanges).
« Prendre la décision d’aller vers le BIM est de l’ordre de la
vision globale du développement d’une entreprise car cela
implique réorganisation et investissements. Il ne s’agit pas
uniquement de changer d’outil de travail, de technologie :
il s’agit également de changer sa façon de travailler et de
collaborer.
La motivation, l’implication et le soutien du directeur sont des
ingrédients essentiels dans une telle démarche. Si le message
vient d’en haut, il a toutes les chances d’être écouté. » – Le
Moniteur, Cahier pratique, mars 2014
Figure P-3 Êtes-vous trop occupé pour évoluer ? (Source : Håkan Forss)
L’échange entre personnes est également mis en avant dans
la mise en place du BIM : en communiquant mieux, nous
avancerons ensemble sur un projet commun. Chacun pourra se concentrer sur sa partie sans avoir à ressaisir la partie de
l’autre et multiplier la perte de temps et les erreurs.

Qui ?
Le BIM concerne tous les acteurs du bâtiment, qu’ils fassent partie d’une petite ou d’une grande entreprise. Les moyens
mis en œuvre ne seront pas les mêmes et seront adoptés progressivement.
« À noter que le coût du passage à la maquette numérique puis au processus BIM n’est pas le même pour tous les acteurs
et que les investissements associés sont à différencier :
■ pour ceux qui doivent commencer par le passage à la maquette numérique, il s’agit de passer d’abord d’AutoCAD à des

outils comme ArchiCAD/Revit/Allplan ;


■ pour ceux qui travaillent déjà en maquette numérique, le passage au BIM consiste à mieux structurer l’information,
suivre les préconisations de la charte BIM du projet et paramétrer leur filtre IFC pour pouvoir échanger correctement avec
les autres acteurs ;
■ pour une entreprise ou un artisan, il peut suffire, dans un premier temps au moins, de charger un viewer gratuit (comme
Solibri ou Tekla BIMsight) pour visualiser la maquette numérique et mieux comprendre le projet dans son ensemble et
dans ses détails. Des outils spécifiques et faciles à utiliser deviendront aussi de plus en plus communs sur des supports
mobiles (de type tablette).
(…)
Les petites entreprises, si elles se sont progressivement dotées d’un parc informatique performant à partir des années 2000,
ont de plus en plus rapidement investi le champ de la dématérialisation (échange de données avec les banques, recherches

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P ré a m bule : o bje ctif BI M

d’informations techniques et réglementaires...) et un grand nombre d’entre elles sont déjà équipées de smartphones et
d’appareils numériques. » – Bertrand Delcambre, Mission numérique du bâtiment, décembre 2014
« Tous les corps de métier vont se retrouver au sein de la maquette numérique : architectes, ingénieurs, promoteurs, acteurs
de l’État, bailleurs sociaux, acousticiens, bureaux d’études VRD, entreprises, fabricants, etc., y compris les géomètres.
La maquette sera le support de la conception, de l’aménagement, de la rénovation sur un bien foncier grevé de servitudes de
droit public et privé, qu’il convient d’identifier précisément au regard de la densification urbaine et du caractère inviolable du
droit de propriété. Elle servira également de base pour la création de biens fonciers, parcelles, lots de copropriété, volumes,
que le géomètre-expert devra décrire et garantir, si possible en tant qu’acteur du BIM. » – OGE (Ordre des géomètres experts)

Pourquoi et pour quand ?


La contrainte thermique est souvent mise en avant : une recherche de qualité et de durabilité justifie l’utilisation du BIM qui
vise à l’optimisation. Mais en réalité, le passage au BIM est motivé par beaucoup d’autres facteurs, rencontrés à différentes
phases du cycle de vie du bâtiment.
« Plusieurs définitions du BIM existent, pouvant être synthétisées de la manière suivante : le BIM est une compilation
structurée et ordonnée d’informations relatives à un ouvrage de construction projeté, servant à simuler ses caractéristiques
physiques et fonctionnelles. Cette compilation peut être partagée et enrichie par les différentes parties prenantes du projet
de construction. On parle souvent de maquette numérique ou de base de données, pouvant être exploitée de différentes
manières, à de multiples fins et à différentes phases du cycle de vie du bâtiment allant de sa planification, sa conception,
sa construction, son exploitation et jusqu’à sa démolition/reconversion. » – Le Moniteur, Cahier pratique, mars 2014

Études et conception du projet : l’échange entre les partenaires

Avec l’intégration du nuage de points, la modélisation intelligente du bâtiment peut être accessible pour des bâtiments
existants. Le géomètre peut donner des informations plus complètes à l’architecte, et le diagnostic peut s’effectuer de
manière plus complète.
Par ailleurs, les logiciels BIM rendent possible l’intégration des modélisations complexes de formes paramétriques,
permettant d’aller plus loin dans la conception de la géométrie du bâtiment. Ils permettent également de commencer en
amont des études d’ensoleillement, ou encore de lancer les études thermiques dès la conception. L’étude structurelle étant
également applicable, les partenaires ingénieurs et architectes peuvent communiquer plus tôt dans la conception du projet.
Un atout indéniable de la maquette numérique est qu’elle permet de visualiser virtuellement la superposition des différents
corps de métier et ainsi de vérifier en amont leur coordination. Le travail de synthèse peut se faire directement à partir des
maquettes 3D des différents partenaires. La vérification des interférences (appelées aussi « détection de clashs ») entre
les passages de réseaux, structures et autres, permet de lever des problèmes avant la réalisation, réduisant les erreurs et
ainsi le coût de construction.
« La construction Lean est une démarche empruntée à l’industrie manufacturière (Toyota) et appliquée aux chantiers de
construction dans le but d’éliminer le gaspillage, d’augmenter la productivité et d’optimiser le bénéfice. Simuler virtuellement
la construction d’un projet permet de visualiser tout son processus, ce qui facilite l’identification et l’élimination du gaspillage.
Le BIM facilite l’application de la construction Lean. » – Le Moniteur, Cahier pratique, mars 2014

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Revit Architecture

Exploitation et maintenance, GMAO (Gestion de la maintenance assistée par ordinateur)


Les enjeux

« Différentes initiatives ont été lancées récemment sur le concept d’un carnet de santé du bâtiment (“carte vitale du logement”,
“passeport de rénovation énergétique”...) qui se sont concrétisées, à travers le projet de loi pour la transition énergétique et la
croissance verte, par le “carnet numérique de suivi et d’entretien”. Ces initiatives mettent en avant l’importance de la production
et de l’accès mutualisé à l’information, dans la perspective de mieux exploiter et rénover les bâtiments. » – Bertrand
Delcambre, Mission numérique du bâtiment, décembre 2014
« La maîtrise d’ouvrage publique porte l’innovation dans le secteur de la construction. […]
Étant en charge de ses bâtiments tout au long de leur cycle de vie, la maîtrise d’ouvrage publique a toujours été un
acteur majeur du développement de l’utilisation des technologies de l’information et des échanges dans le secteur de la
conception, de la construction et de l’exploitation de l’immobilier.
Dans le contexte d’aujourd’hui et avec les contraintes de plus en plus fortes qui s’exercent
sur le patrimoine, en particulier avec les ambitions liées à la transition énergétique, les
propriétaires publics se retrouvent par ailleurs dans des finalités de plus en plus proches
du propriétaire privé qui veut améliorer ses marges ou valoriser son patrimoine.
En effet, confrontés à l’euro public rare, il devient nécessaire d’optimiser l’ensemble des
processus de gestion de son patrimoine afin de gagner en compétitivité, en productivité
et en dépense dans le secteur de la production, de l’exploitation et de la valorisation des
patrimoines publics. […]
La connaissance de son patrimoine et la capacité à optimiser sa gestion devient donc
incontournable.
Pour atteindre cet objectif, l’ensemble des acteurs a maintenant validé qu’il fallait pouvoir
constituer, manipuler, partager et échanger de la donnée descriptive du patrimoine. » –
Figure P-4 Répartition des coûts d’un bâtiment Livre blanc Maquette numérique et gestion du patrimoine

Fonctions par secteur

Selon le secteur (public ou privé), plusieurs fonctions entrent dans la gestion technique de patrimoine. Dans le secteur
public, le gestionnaire devra par exemple :
■ avoir une connaissance du bâti sur l’ensemble de son cycle de vie ;
■ s’assurer du bon respect des règles de sécurité de ses locataires et de leurs biens ;
■ identifier et suivre quotidiennement des actions d’entretien à effectuer.
Dans le secteur privé, les fonctions ne sont pas totalement les mêmes. On parle alors de :
■ Asset Management : gestion des capitaux, valorisation de l’actif immobilier ;
■ Property Management : gestion des loyers, des charges, engagement d’actions visant la maintenance globale du bien ;
■ Facility Management : services généraux.

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P ré a m bule : o bje ctif BI M

Pour plus d’informations à ce sujet, nous vous invitons à lire l’article de Benoît Vervandier dans l’ouvrage BIM & maquette
numérique pour l’architecture, le bâtiment et la construction (éditions Eyrolles).

GMAO

La GMAO est un outil destiné aux équipes de maintenance, qui permet de suivre, planifier et optimiser le service de
maintenance. Une fois le bâtiment terminé, les dossiers d’ouvrages exécutés finissent souvent stockés dans des cartons. Si
un incident se déclare dans le bâtiment, le temps d’intervention est rallongé du fait que les intervenants passent beaucoup
de temps à regrouper les informations dont ils ont besoin.
Une maquette BIM peut contenir toutes les informations nécessaires (surfaces, fiches techniques, quantités, etc.). La
maquette numérique couplée à un outil de gestion informatisé peut servir de support à la planification de la maintenance
ainsi qu’à la gestion du mobilier et du personnel.
La GMAO améliore la disponibilité de l’outil de production et prolonge la durée de vie des équipements au meilleur coût.
Elle apporte également de l’aide dans les processus de décision concernant les équipements.
Elle permet de :
■ garantir une meilleure disponibilité de l’outil de production ;
■ maîtriser les coûts de maintien des installations ;
■ allonger la durée de vie des équipements, planifier leur remplacement ;
■ maîtriser la gestion des ressources disponibles ;
■ rationaliser et optimiser le stock des pièces détachées ;
■ planifier les interventions ;
■ décrire et documenter les opérations techniques ;
■ mesurer les performances.

Comment ?
L’échange des données est donc l’enjeu primordial du BIM et des logiciels métier. Aucun logiciel ne peut tout faire, il
faut donc trouver des formats d’échanges compatibles et optimiser le temps d’import-export, avec un minimum de perte
d’informations.

Close BIM

Le terme Close BIM est utilisé pour les échanges directs en format natif. Revit ayant intégré les onglets Architecture, MEP
et Structure au sein de la même interface, il est possible pour les architectes et ingénieurs fluides et structure d’échanger en
direct sans passer par l’export (et donc sans perte de données). S’il reste encore des améliorations à prévoir, l’outil Copier/
Contrôler de l’onglet Collaborer permet à l’ingénieur de récupérer une partie de la maquette de l’architecte. Évitant la
ressaisie, il gagne en temps et réduit les erreurs. D’autres corps de métier peuvent directement intervenir sur la maquette
de l’architecte, comme l’économiste de la construction.

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Revit Architecture

« Des outils intégrés à Revit, comme les nomenclatures, peuvent être une aide à la prescription et un confortement de
l’estimation à l’aide des quantités ressorties. » – Claire Charriau, économiste de la construction (Nantes)

openBIM de buildingSMART

Le terme openBIM concerne tous les échanges entre logiciels n’ayant pas de format natif commun.
Le format IFC créé en 1995 par l’IAI (Alliance internationale pour l’interopérabilité, devenue buildingSMART International),
à l'initiative d'Autodesk, AT&T, HOK, Archibus et 9 autres sociétés américaines, est un format neutre basé sur l’ISO-STEP
EXPRESS (International Standard Organisation – STandard for Exchange of Product data) à destination du monde de l’AEC
(Architecture, engineering and construction). Mediaconstruct est le chapitre francophone en charge de l’ensemble des normes
relatives à la maquette numérique, dont l’ISO-IFC. L’IFC a pour but d’assurer l’interopérabilité des logiciels métier BIM. Il
récupère les informations paramétriques des éléments modélisés, leurs informations géométriques et comportementales.
L’IFC a pour vocation de devenir un format de fichier d'échange (et non de travail) standard comme peuvent l’être les formats
PDF ou DWG.

De nouveaux outils

L’enjeu du BIM est de promouvoir l’échange des données entre les différents partenaires avec leurs logiciels métier adaptés.
De plus, avec le BIM, on parle de 4D, 5D, 6D et même de 7D ! De nouvelles données doivent donc être intégrées à la
maquette numérique.
Les éditeurs de logiciels proposent des solutions aux différents partenaires, avec des usages variés en fonction de
l’avancement du projet. Voici une liste (non exhaustive) d’outils métier et d’outils partenaires visant la passerelle BIM.
■ Scanning 3D (nuage de points) : ReCap (Autodesk), Scene (Faro)…
■ Conception architecturale : Revit (Autodesk), ArchiCAD (Graphisoft), Allplan (Nemetschek), AECOsim Building Designer

(Bentley)…
■ Fluides et étude thermique : Revit MEP (Autodesk), Clima-Win (BBS Slama), Cype Bat (Cype)…
■ Structure : Revit Structure (Autodesk), Advance (Graitec), Robot (Autodesk)…
■ Coordination, gestion de conflits, simulation 4D : Navisworks (Autodesk), Solibri, Tekla BIMsight, MS project (Office)...
■ Estimation et descriptif : DeviSOC, BIMoffice, ATTIC+…
■ Suivi de chantier : BIMoffice, Air-Bat, Design Review (Autodesk), BulldozAIR (Blockbase)…
■ Gestion de patrimoine : ACTIVe3D (Archimen), Abyla (Labeo), Planon…
« Aujourd’hui, nous travaillons sur DeviSOC, ce logiciel acheté il y a 6 ans après l’acquisition de Revit pour les architectes.
D’autres logiciels très complets comme BIMoffice font leur apparition sur le marché. » – Claire Charriau, économiste de
la construction (Nantes)
L’UNTEC, la FFB et le CSTB développent également des outils, n’hésitez pas à y jeter un œil.

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P ré a m bule : o bje ctif BI M

Les outils spécifiques à la GMAO

Voici une liste complémentaire des applications dédiées à la GMAO.


■ ACTIVe3D : le BIM peut être initialisé par les plans d’origine et corrigé au fur et à mesure des évolutions ou des

travaux dans le bâtiment. Dès qu’une nouvelle version du BIM est chargée, le logiciel détecte automatiquement les objets
nouvellement créés, les objets supprimés ou modifiés. La base de données est alors automatiquement mise à jour. Les
échanges entre Revit et ACTIVe3D s’effectuent via un format IFC.
■ Planon : davantage dédié à la maîtrise d’ouvrage privée et notamment pour des bureaux, cet outil dispose d’une interface
avec Revit et détecte ainsi automatiquement les objets modifiés ou nouvellement créés.
■ FM:Systems BIM : dispose également d’une interface bidirectionnelle couplée à Revit.
■ Abyla, Allfa : échanges IFC.

Interviews
Nathalie Welfert (enseignante)
Nathalie Welfert est enseignante à l’ENSAN (École nationale supérieure d’architecture de Nantes). À la fin des années 1980,
le premier ordinateur est installé dans l’agence parisienne pour laquelle elle travaillait. Depuis les années 1990, elle assiste
à l’évolution des pratiques liées à l’outil informatique. Elle a donc souhaité combiner ces nouvelles pratiques avec les
enseignements déjà présents à cette époque.

Nathalie, quelle vision as-tu de l’enseignement des outils numériques à l’école ?


L’inscription des outils numériques dans le projet pédagogique de l’école a comme objectif de développer les
compétences des étudiants en matière de conception, de modélisation et de représentation avec les logiciels métier.
L’informatique fait partie de la palette des outils de communication de l’architecture, en évolution continuelle, et mes
programmes doivent être en veille par rapport à ces changements.
Quelle est la place de Revit au sein de l’enseignement en école d’architecture ?
L’enseignement sur Revit a été mis en place en 2010 dans la nouvelle maquette pédagogique en licence 2. Actuellement,
la maîtrise de Revit est enseignée sur les deux semestres la 2e année, avec une comparaison de méthodologie
d’architecture du logiciel avec ceux enseignés en licence 1. La 1re année est plus consacrée à la familiarisation d’outils
de DAO et de CAO.
Cependant, si l’on fait un état des lieux des pratiques professionnelles, ces logiciels sont présents depuis de nombreuses
années mais on assiste depuis quelques années à une évolution des pratiques des agences qui travaillent en maquette
3D dans une approche du BIM.
Nous assistons aussi à une évolution de nos étudiants qui sont immergés dans le numérique depuis leurs premières
années scolarisées et nous devons changer nos modes pédagogiques afin de nous adapter à cette nouvelle génération
d’étudiants. La mise en place de programmes qui abordent sur le cycle de la licence l’apprentissage et la maîtrise du
logiciel Revit semble s’imposer.
Les étudiants sont-ils sensibles à l’utilisation de Revit comparée à d’autres logiciels ?
Revit fait partie d’un apprentissage, au même titre que d’autres logiciels métier. L’enjeu est que les étudiants
s’affranchissent des logiciels pour les utiliser dans leurs pratiques de projet. Par manque de temps pédagogique,
d’autres logiciels métier ne sont pas abordés mais la maîtrise de deux logiciels permettra à l’étudiant de se former sur
d’autres outils plus facilement. Le but est surtout de leur donner des méthodologies et non pas une maîtrise du logiciel.
Revit fait partie de la suite logique des produits Autodesk, le logiciel AutoCAD est appréhendé par les étudiants et le
lien entre ces deux logiciels est souhaitable car complémentaire.

Livre_Revit.indb 9 21/03/16 12:02


Revit Architecture

Rencontres-tu des difficultés quant à l’enseignement de Revit ?


C’est un logiciel complexe qui demande de la rigueur. L’enseignant peut se sentir isolé dans le cadre de sa pédagogie,
sa mise à niveau par rapport au logiciel ou par rapport à l’usage des agences.
Cependant, on constate depuis quelques années que l’environnement Autodesk fédère des contacts autour du logiciel
Revit. Des journées d’information, des meetings, des réunions professionnelles réunissent les architectes, les ingénieurs,
les bureaux d’études, les maîtres d’ouvrages… et les enseignants. Ces contacts permettent d’avoir des retours très
positifs de ce tissage de relations et nous pouvons ainsi orienter nos programmes pédagogiques dans un domaine qui
n’est pas uniquement professionnalisant mais aussi de recherche.
En tant qu’enseignante, quelle est ta vision du BIM ?
Les technologies numériques sont enseignées au même titre que les autres matières, le BIM demande plus d’implication,
d’interopérabilité avec d’autres disciplines. Le BIM est un outil pédagogique, qui s’attache aux différentes matières
enseignées, qui intègre tout le cycle de vie du bâtiment.
La mise en place du BIM dans le milieu professionnel se fait progressivement à travers des projets d’architecture. Nos
programmes vont aussi se mettre en place progressivement afin que nos étudiants soient acteurs dans le BIM à la fin
de leurs études, qu’ils n’aient pas le sentiment d’être passé à côté de quelque chose. On doit leur offrir le choix et les
outils pour s’investir dans cette démarche de la Fabrique du projet.
On voit l’évolution du BIM, l’enseignement secondaire et supérieur commence à mettre en place des formations et on
assiste aujourd’hui, même si leur questionnement est divers, à une demande des étudiants sur cette nouvelle méthode
de travail. Il faut que les étudiants aient une maîtrise de l’outil Revit afin qu’ils puissent s’affranchir du logiciel pour
avoir toute liberté de conception. Cette maîtrise doit être ponctuée tout au long du cursus afin d’avoir en master une
approche de notions plus spécifiques du BIM avec les échanges entre les différents logiciels, la maquette unique avec
les échanges IFC. Il faut confronter les étudiants dans un contexte de travail collaboratif, avec des outils différents pour
un objectif commun. Hier, le logiciel abordait la conception du projet à créer. Aujourd’hui, il ouvre le champ du relevé
de bâtiments existants pour la rénovation, les bâtiments environnants ou le contrôle après construction des bâtiments
avec le scan 3D et la possibilité de modeler directement sur l’objet « nuage de points » inséré dans votre maquette Revit.
Revit est un logiciel destiné à la conception architecturale, il est spécifiquement conçu pour la modélisation des données
du bâtiment et s’inscrit dans une suite de logiciels totalement compatibles, logiciels pour l’ingénierie du bâtiment,
fluides, structure… Il permet la coordination entre les différentes disciplines. Il répond à la gestion du bâtiment tout
au long de son cycle de vie, de l’esquisse à la conception et à la gestion du bâtiment construit.
Que dirais-tu aux personnes qui hésitent à passer à Revit Architecture ?
Cette hésitation est légitime car c’est une remise en cause des pratiques de l’architecte. Mais aujourd’hui, doit-on ou
peut-on passer à côté de cette approche ? Ceux qui maîtrisent AutoCAD seront avantagés dans leur apprentissage
de Revit car ces logiciels présentent de grandes similitudes. Revit est un logiciel très puissant qui offre toute liberté
de création et permet des niveaux de pratiques adaptés à chaque phase du projet. Pour ceux qui visualisent déjà
directement un bâtiment en 3D, revenir à une approche 2D plan/coupe/façade comme auparavant semble difficilement
envisageable.
Quels conseils leur donnerais-tu pour qu’ils aient toutes les cartes en main ?
Il y a 30 ans, l’arrivée des premiers ordinateurs dans les agences a soulevé de nombreux questionnements. Aujourd’hui,
ils sont totalement légitimes et intégrés. La technologie numérique avance très vite dans tous les domaines, Revit
fait partie de cette avancée dans l’environnement de l’architecte. On retrouve le même bouleversement, les mêmes
interrogations et attentes au sein de certaines agences lorsqu’il s’agit de modifier leur approche du bâtiment.
Cette démarche est compliquée et coûteuse dans un contexte économique aujourd’hui tendu. Elle demande une remise
en compte sans maîtriser pour le moment l’objectif final à atteindre, lequel va certainement se définir et s’affiner au
fil des années.
Quel conseil leur donner ? Je dirai « Installez-vous confortablement devant votre ordinateur et bonne lecture des
400 pages qui suivent ! »

Yann Lescop (architecte)


Yann Lescop a créé l’agence d’architecture Œuf de Colomb en 2005. Elle est composée de deux personnes et assure les
missions de conception architecturale, suivi de chantier, OPC, économie et synthèse. Yann a basculé sur Revit il y a environ
un an.

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P ré a m bule : o bje ctif BI M

Yann, comment utilisez-vous Revit Architecture au sein de ton agence ?


Mal ! Nous cherchons à penser BIM dès le premier clic, mais nos gabarits ne sont pas encore au point. Par ailleurs, nous
ne maîtrisons toujours pas la gestion des familles.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées, comment les avez-vous surmontées ?
L’outil est si vaste qu’il est nécessaire d’apprendre à prioriser. Il ne faut pas chercher à tout paramétrer immédiatement,
mais plutôt comprendre ce qui sera facilement modifiable par la suite pour éviter de devoir effectuer une reprise
complète du projet. C’est pour cette raison que nous avons fait appel à une personne extérieure pour nous former
sur le logiciel, de façon régulière et adaptée à nos besoins.
Quels avantages avez-vous tirés de Revit dans votre entreprise ? Cela a-t-il changé votre organisation ?
Malheureusement, nous n’avons pas encore eu l’occasion de travailler sur une phase PRO pour avoir le recul nécessaire
nous permettant de répondre à ces questions.
Selon toi, Revit est-il adapté à une petite agence d’architecture ?
Revit est comme un cheval de course ; si on le maîtrise, on est capable d’aller très vite, mais pour cela il faut se donner
les moyens.
Quelle est ta vision du BIM et quels sont selon toi ses impacts sur le métier d’architecte ?
Le BIM va révolutionner le métier des bureaux d’études comme ce fut le cas pour AutoCAD il y a 20 ans. Les projeteurs
devront être beaucoup plus précis et qualifiés. L’architecte ne pourra plus se contenter de lire des plans papier, il devra
aussi connaître les données et paramètres intégrés dans la maquette numérique.
Cela correspond à une évolution normale de notre métier avec l’arrivée des nouvelles technologies. Cette gestion
du data est un outil de conception puissant, il peut aussi être très chronophage si on ne limite pas notre champ
d’intervention.
Quels processus souhaites-tu mettre en place ?
Le BIM peut offrir des vrais outils d’aide à la conception avec des données objectives en temps réel.
Que dirais-tu à ceux qui hésitent à passer à Revit Architecture ?
Je dirais « Tant mieux pour nous ! ».
Quels conseils donnerais-tu pour avoir toutes les cartes en main ?
Il ne faut pas négliger le temps de formation.

Jean-François Enet (architecte)


La société Enet-Dolowy Architecture est une société d’architecture installée à Nantes après différentes évolutions structurelles
et juridiques depuis plus de 25 ans. Très impliquée dans le projet urbain et le logement dans toute sa diversité, elle développe
ses compétences dans une multiplicité de projets publics ou privés, et ce, dans la région Grand Ouest.

Jean-François, depuis quand et comment avez-vous mis en place Revit dans votre structure ?
À l’initiative d’un architecte collaborateur, la direction s’est impliquée dans le déploiement de Revit au sein de l’agence
dès 2004. Aujourd’hui, tous les projets sont développés sur ce logiciel et le dernières versions 2015-2016, que ce soit
des projets neufs mais aussi les projets sur l’existant. La mise en place de ce nouvel outil s’est faite petit à petit avec
la formation en interne de nombreux collaborateurs de l’agence.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées, comment les avez-vous surmontées ?
Les principales difficultés rencontrées sont essentiellement liées à deux facteurs. Tout d’abord, citons le facteur humain,
avec la difficulté de faire avancer tout le monde dans le même cadre de travail, avec la même charte informatique,
et des compétences très variées entre les salariés plus jeunes et plus anciens, souvent cadres et donc moins impliqués
dans le dessin informatisé des projets.
L’autre facteur est plutôt technique, avec des difficultés rencontrées sur les projets de restructuration, réhabilitation
de bâtiments existants (modèle spécifique pour les murs, variations d’épaisseurs, d’aplombs…). Le support de travail
relevé de géomètre-expert prend là toute son importance, et la mise en place de relevés par Scan 3D et la bonne
interprétation du nuage de points vient permettre de lever une partie des incertitudes sur notre base de travail, encore
faut-il qu’ils soient exhaustifs et correctement traités.

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Livre_Revit.indb 11 21/03/16 12:02


Revit Architecture

Pour quel(s) type(s) de projet(s) utilisez-vous Revit ?


Revit nous permet de développer tout type de projet. Cependant, il faut faire attention à ne pas aller trop loin dans
la démarche. Cet outil pouvant offrir de multiples informations sur le projet, il est nécessaire de cadrer à chaque phase
du projet le référentiel d’informations requises à chaque stade des études, afin de ne pas noyer les partenaires, clients,
élus, services d’urbanisme, dans une multitude d’informations rendant le projet architectural moins lisible.
Quels avantages avez-vous tirés de Revit dans votre entreprise ? Cela a-t-il changé votre organisation ?
Au départ, Revit – et plus généralement le dessin 3D – a été développé pour valoriser le travail des architectes dans
la conception des projets. Il est devenu au fil des ans un outil plus technique avec son application à toutes les phases
de la conception, bien entendu, mais aussi aux métiers connexes autour du projet – économie, paysage, conduite de
travaux – présents au sein de l’agence et permettant un développement cohérent du projet architectural autour d’une
même base de travail.
Revit est un outil complet, intégrant les logiciels métiers (structure, fluides, VRD…) permettant de développer un projet
cohérent sur un même support. Cependant, la mise en œuvre de cette collaboration requiert une orchestration autour
du développement informatique de projet (utilisation d’une même charte, d’une même bibliothèque) et implication
sans faille de tous les collaborateurs autour du projet. Cette organisation ne peut se faire sans une bonne connaissance
du métier de chacun. Cet outil permettra ainsi d’offrir un support de projet aux entreprises au profit de la qualité
globale du projet (architecture, économie et technique). Chacun des partenaires d’un projet doit y trouver son intérêt,
mais il faudra encore beaucoup de patience et de pédagogie à l’architecte (porteur de la maquette numérique) pour
impliquer le plus grand nombre dans cette démarche.
Quelle est votre vision du BIM ? Comment pensez-vous que cela impacte sur votre métier ?
Le BIM constitue une évolution majeure de la production architecturale impliquant tous les acteurs du projet sur un
même support. Cette évolution nécessite une maîtrise d’œuvre forte et une implication de la maîtrise d’ouvrage dans
cette démarche. La mise en place d’un cahier des charges par la maîtrise d’ouvrage en amont du projet et la définition
des missions de la maîtrise d’œuvre constitue le préalable essentiel au projet BIM.
Les agences d’architecture doivent se renforcer et affirmer leur rôle de maître d’œuvre et de mandataire. La mission
de base doit être renforcée par des missions de management BIM, de synthèse de l’exécution… Pour cela, la structure
générale des agences doit se renforcer autour d’entreprises plus structurées, pouvant porter des projets de la conception
à la livraison avec la fourniture des services complémentaires à nos maîtres d’ouvrages (production de maquette BIM
en DOE, suivi et mise à jour de cette maquette dans la durée de vie du bâtiment…).
Notre souhait n’est pas d’aller vers le BIM mais bien de le porter. Encore faut-il trouver les partenaires (BET) engagés
dans cette démarche et du maître d’ouvrage à l’écoute de la maîtrise d’œuvre et capables d’engager des missions
complètes pour le développement des projets BIM.
Que diriez-vous aux personnes qui hésitent à passer à Revit Architecture ?
Si certains de nos confères hésitent encore à passer au BIM et à s’engager dans une autre réflexion que le projet
architectural développé sur des logiciels 2D et d’image, c’est qu’ils n’ont pas la connaissance de la quantité de projets
développés par Revit Architecture ou autres. Un conseil à donner à mes confrères : ouvrez les yeux si vous ne voulez
pas perdre la maîtrise d’œuvre de vos projets au profit des BET plus puissants et plus organisés.

Jonathan Renou (BIM Manager)


Jonathan a démarré sa carrière sur les chantiers en 1999, puis s’est formé, un an après, au métier de projeteur à l’AFPA de
Champs-sur-Marne. Il est projeteur calculateur depuis 2001. Il a par la suite démarré sa formation (en autodidacte) sur le sujet
du BIM en 2010. En septembre 2014, le bureau d’études ESL a officialisé l’activité BIM de laquelle il a été le responsable
jusqu’en décembre 2015. Depuis cette date, il a rejoint l’équipe d’Atlancad avec pour mission de développer toute l’activité
autour du BIM (audit, consulting, formation, accompagnement, BIM management, etc.).

Depuis quand et comment avez-vous mis en place Revit dans votre structure ?
La mise en place de Revit s’est faite tout naturellement. Étant client sous souscription, nous avons toujours bénéficié des
mises à jour des produits. Revit faisait partie de la suite Building depuis quelques années avant que nous décidions de
nous y mettre. Nous utilisions AutoCAD Structural Detailing (anciennement RCAD) et AutoCAD. Au niveau Architecture,
Revit commençait déjà à avoir bonne presse, nous attendions simplement qu’il réponde à nos besoins en structure.

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Livre_Revit.indb 12 21/03/16 12:02


P ré a m bule : o bje ctif BI M

En 2010, ce fut le cas. Nous nous sommes donc formés (deux personnes) et j’ai été chargé de la création des gabarits
et des familles. Dès lors, Revit est devenu notre outil de production. Les nouveaux embauchés ont ensuite été formés
en interne.
Pour paraphraser un slogan bien connu : « Sans maîtrise, la puissance n’est rien ». Revit est un outil extrêmement
puissant et il nécessite un investissement important pour son apprentissage. Non pas que ce soit une « usine à gaz »
ou qu’il soit complexe, mais pour l’utiliser pleinement, il faut « rentrer dedans », comprendre sa « philosophie ». Je
collabore avec des entreprises qui l’utilisent pour tout type de projet, de la conception à l’exécution. J’entends parfois
dire qu’on ne peut pas faire d’exécution avec Revit, mon expérience en bureau d’études est la preuve du contraire !
Utilisez-vous d’autres logiciels en complément de Revit pour les calculs de structure ? Comment fonctionne le lien
avec Revit ?
En effet, les BET que je côtoie travaillent pour la plupart avec Robot Structural Analysis et/ou la suite Graitec. La liaison
n’est pas encore parfaite mais nous avons pu constater des progrès importants ces dernières années.
Avez-vous rencontré des difficultés lors de sa mise en place ?
En réalité, nous n’avons pas rencontré de grosses difficultés. Une bonne connaissance des outils permet aussi de
connaître leurs limites et donc de trouver des astuces ou « bidouilles » pour les contourner. Les mises à jour suivantes
peuvent corriger ou améliorer certains points ou pas… Attention cependant aux « bidouilles » dans le cadre d’un
projet BIM, certaines d’entre elles ne sont pas adaptées !
Quels avantages avez-vous tirés de Revit dans votre entreprise ? Cela a-t-il changé votre organisation ?
Je peux vous parler de mon expérience en BET. Revit a changé notre façon de travailler. De par son fonctionnement, il
répond dès le départ à l’élaboration d’une maquette numérique. Très vite, nous avons mis en place des méthodes de
travail internes pour communiquer avec les différents pôles métiers (béton, bois, métal) qui constituent notre activité.
Dans un premier temps, l’objectif a été de fiabiliser l’interopérabilité entre Revit, Tekla et CadWork. Ensuite, nous
avons pu valider la première étape vers le BIM : le lonely BIM ou BIM de niveau 1. Les avantages sont multiples : gain
de temps, réduction significative des erreurs, cohérence entre les plans, réactivité, etc. Aujourd’hui, j’accompagne
énormément d’entreprises (cabinets d’architecture, BET d’ingénierie, entreprises, etc.) désireuses de déployer le BIM
en interne dans un premier temps (et en externe par la suite).
Selon toi, quels sont les avantages de Revit pour le BIM ?
Tout d’abord, la gestion paramétrique des familles est la plus grande force de Revit. À partir du moment où les familles
et le gabarit sont créés, le travail est grandement facilité et la gestion des modifications extrêmement rapide.
Ensuite, personne n’ignore que le format IFC comporte actuellement des lacunes. Le fait que Revit soit pluridisciplinaire
(structure, architecture et fluides) facilite les échanges avec une partie des intervenants. Disons que c’est une solution
de facilité en attendant que l’IFC « mûrisse » davantage…
Soyons clair, je ne dis pas que c’est LA solution et que l’IFC n’est pas fiable. Il est impossible de répondre à tous les cas
d’usage du BIM avec un format propriétaire (ou fermé), et ceci est aussi valable pour le RVT ou les formats concurrents.
C’est pour cette raison – et contrairement à ce que j’ai pu penser auparavant – qu’aucun format propriétaire ne
deviendra jamais le nouveau standard (comme cela a été le cas avec le DWG pour la 2D). L’IFC doit certes progresser (et,
à n’en pas douter, il évoluera), mais c’est le format qui nous offrira la possibilité de réellement tous travailler ensemble.
Selon toi, quel est le rôle du BIM Manager ?
Il est difficile de répondre avec précision à cette question. Nous sommes à l’ère 0 du BIM, il n’y a pas encore de cadre
légal concernant ce rôle. De nombreux groupes de travail se penchent actuellement sur le sujet mais la synthèse des
propositions n’est pas encore faite…
Selon moi, il est le garant de la mise en place du BIM sur un projet. Il doit être un interlocuteur disposant de bonnes
connaissances métiers et être pédagogue pour accompagner chacun des acteurs dans la mise en place des méthodes
et protocoles. Il assure aussi un rôle de conseil auprès des maîtrises d’ouvrage qui se lancent sans avoir l’ensemble des
connaissances du sujet.
La convention BIM, ainsi que le plan d’exécution du BIM, rédigé par le BIM Manager, sont d’ailleurs des pièces
essentielles pour un projet BIM. On peut dire avec certitude que c’est un personnage clé aujourd’hui. Mais comment
évoluera ce rôle quand le BIM sera devenu le standard ?
Les projets BIM sur lesquels je travaille ont tous un point commun : la motivation et l’implication des différents acteurs.
Je perçois ça comme une des conséquences de la mise en place du travail collaboratif. Au-delà de la collaboration
technique (à travers les logiciels), c’est un prérequis indispensable. Chacun a envie de mieux, voire tout simplement
de bien faire son travail pour qu’il soit le plus exploitable possible par les autres. Je n’avais pas vu un tel état d’esprit
sur des projets depuis très longtemps. Je pense que tout le monde a conscience que la méthode dite « classique » a
atteint ses limites, chacun veut juste pouvoir mieux travailler. Du point de vue humain, c’est tout simplement génial !

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Livre_Revit.indb 13 21/03/16 12:02


Revit Architecture

Comme expliqué dans ma réponse précédente, les difficultés ne se situent pas dans les relations humaines. La première
est d’ordre « logiciel » : les formats d’échange ne sont pas encore efficaces à 100 % et certains besoins peuvent parfois
s’opposer. Par exemple, l’ingénieur thermique a besoin de récupérer les surfaces à l’axe des murs (modèle analytique)
alors que l’architecte a besoin des surfaces finies. Il faut donc réfléchir à des méthodes de travail adaptées aux besoins
des deux intervenants.
La seconde difficulté réside dans la manière d’utiliser les logiciels. Il est important d’apprendre (ou de réapprendre)
à maîtriser son outil de travail. Par exemple, vous pouvez créer une rampe avec un toit ou une poutre avec un mur.
Graphiquement, le rendu sera correct mais dans une démarche collaborative, la maquette sera fausse et le métreur
va s’arracher les cheveux… On peut lire de nombreux articles anglo-saxons sur le BIM dans lesquels il est question
d’expert logiciel. Je suis d’accord avec cette analyse, nous ne devons plus être de simples utilisateurs : il nous faut le
connaître sur le bout des doigts. Ceci dit, c’est une difficulté temporaire, chacun va acquérir progressivement les bonnes
pratiques de modélisation à travers les opérations successives qu’il réalisera.
Il est donc important de former les troupes. Chaque structure devrait nommer un référent BIM (ou plusieurs, selon la
taille), expert de son logiciel et capable de retransmettre le savoir en interne. Ensuite, je recommande de fréquenter les
salons et de suivre des blogs ou des forums. Tous ces lieux de rencontre, virtuels ou réels, sont propices à des échanges
très riches. Enfin, mener une veille sur le sujet est quelque chose de simple à mettre en œuvre (flux RSS, newsletters,
etc.) et permet d’avoir une vision « grand angle » de ce qui se fait en France et dans le monde.
Que dirais-tu aux personnes qui hésiteraient à passer à Revit Architecture et quels conseils leur donnerais-tu ?
Investir dans un logiciel, quel qu’il soit, ne doit pas se faire à la légère : il faut choisir l’outil le plus adapté à ses besoins.
Revit est un très bon produit et j’ajouterais même un des plus puissants, il faut juste intégrer qu’il nécessite un peu
de temps pour sa prise en main.

Éric Charrier (ingénieur fluides)


Éric Charrier a créé la société T&E Ingénierie en octobre 2005. T&E est un bureau d’études fluides œuvrant principalement
dans le bâtiment, pour l’accompagnement des architectes, maîtres d’ouvrages et entreprises dans les choix techniques et
énergétiques des projets proposés (tertiaires, bureaux, bâtiments publiques et logements collectifs).
Le bureau d’études emploie trois salariés (projeteur, dessinateur et ingénieur) en génie climatique et un gérant ayant la
double compétence génie climatique et génie électrique. L’activité du BET s’axe dans deux directions complémentaires, la
conception dans les équipes de maîtrise d’œuvre et en exécution directement pour les entreprises.

Éric, depuis quand et comment as-tu mis en place Revit ?


La mise en place de Revit dans notre structure date de février 2013. Dès le départ, une formation a été mise en place
afin d’acquérir les bases de Revit qui n’est pas un logiciel « comme les autres ». Je veux dire par-là que ce logiciel
impose beaucoup de paramétrages avant de commencer à travailler sur le projet.
Pourquoi utilisez-vous Revit ? Pour quelle utilisation ?
Actuellement, nous utilisons Revit uniquement pour la réalisation de locaux techniques. Nous n’avons pas de projets
de maquettes numériques pour exploiter pleinement le logiciel.
Utilisez-vous d’autres logiciels en complément de Revit pour les calculs thermiques ? Comment fonctionne le lien
avec Revit ?
Nous utilisons le logiciel ClimaWin de BBS Slama qui comprend une application directement intégrée dans le logiciel.
Celle-ci fonctionne bien et la récupération des données de base structurelle est très rapide.
Pour quels types de projets pensez-vous que l’on peut utiliser Revit ?
Les tailles de projets devront être suffisantes afin de pouvoir « roder » ses gabarits de fichiers avec ceux des autres
équipes et parfaire sa formation. Ensuite, je pense que rapidement tous les projets pourront s’exécuter en Revit.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées et comment les avez-vous surmontées ?
Le paramétrage est important surtout pour tous les standards européens des canalisations qui ne sont pas formatés
en standard dans Revit ainsi que les systèmes qui doivent être adaptés.

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Livre_Revit.indb 14 21/03/16 12:02


P ré a m bule : o bje ctif BI M

Quelle est ta vision du BIM ? Quel impact cela a-t-il sur ton métier ?
Aujourd’hui, le BIM est un peu sur toutes les lèvres alors qu’on ne connaît pas vraiment les tenants et les aboutissants.
Certains pensent faire du BIM, alors que ce n’est que de la 3D.
Le BIM intègre plusieurs niveaux et leur mise en place au sein même des maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre nécessite
en préambule un audit du fonctionnement de chacun pour adapter le BIM à une utilisation future rationnelle et non
pas une usine à gaz dont personne ne se servira à terme.
En tant que BET Fluides, nous intervenons dès le départ dans les choix techniques et énergétiques. Le BIM devrait
apporter une réflexion de tous les acteurs dès l’esquisse du projet, ce qui imposera de fait des prestations d’exécution
plus abouties très en amont dans le projet. En conséquence, le BIM devrait élargir notre champ d’action.
Nous sommes avant tout des techniciens, et l’une des qualités premières de ceux-ci est de se remettre en question
régulièrement. Le BIM est présenté comme une évolution majeure dans nos domaines, franchir le pas est une volonté
et un chalenge.
Que dirais-tu aux personnes qui seraient réfractaires pour basculer sur Revit ?
Avec le recul, je dirais simplement que Revit est une machine de guerre mais qu’il faut du temps pour l’apprivoiser.
J’ajouterais que pour utiliser pleinement Revit, il faut opter pour la Building Design Suite qui permet vraiment les
échanges inter-métiers.

Bernard Crosnier (dirigeant d'Atlancad) et Guillaume Garreau (ingénieur


d’affaires CAO/BIM/Calcul)
Atlancad est un intégrateur de solutions CAO (Conception assistée par ordinateur) depuis 1997. L’équipe, à taille humaine,
forme et accompagne ses clients dans la mise en œuvre de Revit dans ses trois composantes : Architecture, Structure et
Fluides. Le leitmotiv d’Atlancad est d’avancer ensemble pour développer la satisfaction client à travers des conseils adaptés
et en gardant toujours présente à l’esprit l’approche « 1 client, 1 solution ».
Bernard Crosnier est le dirigeant d’Atlancad depuis 2010, dont l’ambition est de devenir le partenaire idéal pour toute
structure souhaitant intégrer le BIM sur le Grand Ouest. « Nous progressons sur cette voie depuis 6 ans, avec plaisir. »

Comment évolue la formation sur Revit ? Qui se forme sur Revit ?


Nous avons constaté sur les trois dernières années une inversion totale de nos missions dans la filière bâtiment. Nos
accompagnements sur Revit (versus AutoCAD) sont passés de 10 % à 98 % sur ces trois dernières années. Nous observons
une croissance à 3 chiffres sur ce secteur depuis 3 ans, ceci non pour fanfaronner mais pour vous donner un ordre de
grandeur de l’importance de la révolution en cours dans la filière.
Cela touche tous les intervenants, pas uniquement les architectes, les bureaux d’études techniques (BET Structure
et Fluides), la maîtrise d’ouvrage, les intervenants sur des métiers très spécialisés comme l’acoustique ou encore les
industriels fournisseurs du bâtiment (huisseries, balcons, escaliers…) sont des structures que nous avons vu migrer vers
le BIM et Revit.
Le mouvement est entamé, il est aujourd’hui très majoritairement basé sur l’initiation à Revit. Après cette phase de
démarrage, le temps du perfectionnement et du collaboratif viendra.
Quelle est votre vision du BIM ?
Pour nous, le BIM est le nouveau process qui industrialise la construction du bâtiment. Nous aimons beaucoup la
définition de Jonathan : Bâtir Intelligemment et Mieux (Revit pour le BIM, Initiation générale & perfectionnement
structure aux éditions Eyrolles). Cela illustre très bien ce process. C’est un changement majeur pour la filière bâtiment et
les principaux acteurs l’ont très bien compris. Ils ont commencé à intégrer les évolutions nécessaires à cette révolution
dans les méthodes de travail.
Le BIM, c’est détecter les erreurs le plus en amont possible afin de rendre la conception la plus cohérente possible par
rapport au réel construit. Le gain principal est bien la réduction des erreurs sur chantier au travers de la diminution
des coûts de correction associés à ces erreurs.
Mais le retour sur investissement le plus important ira à la maîtrise d’ouvrage qui, grâce à la maquette numérique,
va assurer une gestion plus fine du bâtiment tout au long de son cycle de vie, et nous savons tous que c’est la phase
la plus coûteuse dans la vie du bâtiment.

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Revit Architecture

Quels sont les avantages de Revit Architecture pour le BIM ? Revit est-il adapté à la mise en place de la maquette
numérique ?
Revit présente pour nous 5 avantages concurrentiels très importants.
• Il est la plate-forme la plus diffusée. La possibilité de rencontrer un autre partenaire BIM équipé de Revit est beau-
coup plus importante que pour tout autre outil. Pour un chef d’entreprise, la décision d’investir est plus pérenne sur
Revit, de par la taille de l’éditeur et les parts de marché qu’il détient.
• Revit est un outil collaboratif puissant pour l’intégration des données avec les partenaires de la filière. L’architecte va
pouvoir échanger facilement avec le(s) BET autour de sa maquette numérique et délivrer à ses clients maîtres d’ouvrage
un modèle exploitable pour une gestion plus efficace de son patrimoine.
• L’architecte garde la maîtrise de son projet en mode collaboratif. Il peut valider ou refuser les demandes d’évolutions
transmises par les autres intervenants.
• Revit est le produit phare des suites Building de l’éditeur Autodesk. Il communique facilement avec les autres produits
de la suite comme 3DS ou Infraworks pour projeter la maquette dans son environnement, sans perte ou ressaisie de
données.
• Il profite pleinement des solutions ultra performantes de la division Media & Entertainment d’Autodesk en matière
de traitement de l’image. Revit permet de réaliser des rendus et des immersions.
Selon vous, Revit est-il adapté à une petite agence d’architecture ?
De par son ouverture en mode collaboratif et étant le produit le plus diffusé sur le marché, c’est la meilleure solution
pour les petites agences selon nous. Grâce à Revit, elles pourront assurer un mode collaboratif plus simple et plus réactif
que le format IFC. Nous rappelons que ce dernier n’est pas un format de travail, seulement un format d’échange. La
conversion bidirectionnelle en IFC n’est pas simple et provoque souvent une perte importante de données, ce qui est
dommageable pour une maquette numérique dont la richesse se trouve dans les données et pas uniquement dans
la géométrie.
Revit est plus qu’un simple outil de dessin, c’est réellement un assistant de création. Les tâches à réaliser dans une petite
agence sont multiples et ne se cantonnent pas qu’à la production de plans : administratif, chiffrages, présentation des
projets, suivis de chantiers… sont autant de tâches chronophages dans l’emploi du temps chargé des petites agences.
À notre sens, la vraie valeur ajoutée d’un architecte ne se mesure pas à sa capacité à produire des plans mais dans ses
idées, sa créativité. Revit automatise un maximum de tâches qui ne présentent pas de valeur ajoutée, laissant plus de
temps pour la réflexion et la création. Un investissement temps pour la création de la maquette, dès les prémices du
projet, permet un gain de temps non négligeable lors des phases avancées et lors des modifications, avec une idée
précise des quantitatifs à tout moment. Un de nos clients nous a dit récemment : « Avec Revit, je reprends la maîtrise
de la construction »…
Le BIM est en phase de mise en œuvre en France, nul ne peut l’ignorer à ce jour. Revit est la solution BIM Ready du
marché, nul ne se doit de l’ignorer.
Quels conseils donneriez-vous pour avoir toutes les cartes en main ?
Trois points incontournables : accompagnement, accompagnement et encore accompagnement ! La formation à l’outil
ne suffit pas, l’accompagnement dans l’évolution des process métiers est indispensable. Il est illusoire d’espérer y
aller tout seul. Ce marché est énorme, la demande très forte et par voie de conséquence, les offres disparates. Il est
indispensable de se renseigner sur la qualité d’enseignement et sur les références du prestataire choisi.

Yan Koch (ingénieur)


Yan Koch est gérant de la société Liber-D. Ingénieur de l’École Centrale de Nantes, il a travaillé en génie climatique chez
Axima, puis en froid industriel chez GEA Refrigeration. Il a traité de nombreux dossiers d’installation dans des bâtiments
existants, souvent dépourvus de plans à jour. Ces projets étaient difficiles et conduisaient à des surcoûts importants car la
découverte du bâtiment se faisait au fur et à mesure.
Yan Koch s'est alors dit qu’il devait y avoir un moyen d’effectuer des relevés de façon plus efficace qu’avec un mètre ruban
ou un télémètre, et de disposer dès le départ de données précises et complètes. Ses recherches l’ont conduit au scanner
laser 3D, qui était à l’époque (2010) essentiellement utilisé en pétrochimie ou sur de très gros édifices du patrimoine. Il a
donc décidé de créer sa société en 2011 et de démocratiser le scanning laser.

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P ré a m bule : o bje ctif BI M

Liber-D (D comme Dimension) propose des relevés précis et aussi exhaustifs que possible afin de fournir un véritable outil
de travail pour les acteurs des chantiers (architectes, BE, installateurs, services travaux des usines…).

Yan, pourrais-tu nous expliquer ce qu’est un nuage de points ?


Lorsqu’on prend une mesure avec un télémètre laser, on ne récupère qu’un point à la fois. Avec un scanner laser, ce sont
des millions de points qui sont capturés en quelques minutes, et chaque point est enregistré avec ses coordonnées xyz.
Ces millions de points, qui suivent fidèlement la géométrie des lieux, sont appelés « nuage de points ».
Depuis quand et comment as-tu mis en place Revit dans ta structure ?
Nous travaillons sur Revit depuis 2013. Au départ, en 2011, nous utilisions essentiellement AutoCAD à la demande de
nos clients. Les modèles créés avaient toutefois un défaut majeur : l’absence d’informations techniques sur les objets
créés. Un tube en acier n’était qu’un cylindre dénué de caractéristiques. Nous sommes donc progressivement passés
à Revit afin de fournir des modèles plus intelligents et nous encourageons maintenant nos clients à faire de même.
On utilise Revit du fait de son orientation bâtiment 3D et de la richesse du paramétrage. Nous créons des modèles à
partir de nos nuages de points bruts, ou après traitement dans d’autres logiciels spécialisés. Cela nous permet d’obtenir
un modèle 3D paramétré qui suit fidèlement la réalité capturée par le scanner.
Utilisez-vous d’autres logiciels en complément de Revit et comment fonctionne le lien entre les logiciels ?
Nous utilisons à la base le logiciel Faro Scene. Il nous permet de recaler les stations de scanning et de « nettoyer »
nos nuages de points.
Ensuite, nous prémodélisons les éléments de structure et de tubes avec le logiciel EdgeWise de ClearEdge 3D, dont
nous sommes partenaires, ou nous générons des orthophotos (images à l’échelle utilisées comme calques de fond)
avec le logiciel PointCab. Ces données sont intégrables dans Revit.
Avez-vous des échanges avec les architectes et pour quels types de demandes ?
Les échanges sont fréquents. On nous consulte lorsque les bâtiments sont complexes techniquement ou sur le plan
architectural, peu accessibles, ou encore lorsque les relevés doivent être effectués rapidement. Les architectes effectuent
souvent les relevés eux-mêmes et désirent s’en détacher.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
La difficulté d’ordre technique est de convertir le nuage de points en modèle. Notre expérience nous permet désormais
d’avoir un processus efficace en modélisation. La plus grosse difficulté au quotidien est surtout de réussir à convaincre
nos clients qu’investir dans un relevé fiable en début d’opération est générateur d’économies et de qualité.
Quelle est ta vision du BIM et quel impact cela a-t-il sur votre métier ?
Le BIM devrait être une évidence. Pour nous, un bâtiment devrait être construit dans le même esprit qu’une machine :
un élément = des caractéristiques et une nomenclature. L’impact du BIM sur notre activité est que le relevé laser de
départ, pourtant crucial, représente au final une fraction des tâches à effectuer. Le BIM impose un travail préparatoire
important.
Pour le moment, on nous fait intervenir trop tard ! Souvent lorsque nos clients sont dos au mur et désirent obtenir
un relevé dans un temps record. Nous sommes un peu des urgentistes des relevés. Nous espérons que le BIM conduira
les donneurs d’ordre à déplacer le curseur de la précision plus en amont, et que les relevés 3D deviendront un lot au
même titre que d’autres corps d’état.
Le BIM est la modélisation du futur. On est étonnés que le secteur du bâtiment soit autant en retard dans l’amélioration
des processus des chantiers. Et la France est l’un des pays le plus en retard en scanning laser.
Le nuage de points constitue une archive 3D précise et inaltérable d’un lieu. C’est une capture à un instant t qui autorise
de multiples exploitations. La qualité photographique des scannings permet de combiner la mesure et l’image, et aussi
d’apporter une compréhension optimale des lieux.
Il est réellement temps de moderniser les processus des chantiers. Les constructeurs ont modernisé les matériaux et la
préfabrication, mais le chantier reste ancré dans des méthodes dépassées. La combinaison relevés 3D + modélisation
BIM doit s’imposer comme un standard qui apportera de la précision là où on reste dans les généralités à l’heure
actuelle, et ainsi conduire à une meilleure maîtrise des opérations.

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