Code - Aster: Modélisation de L'amortissement en Dynamique Linéaire
Code - Aster: Modélisation de L'amortissement en Dynamique Linéaire
Code - Aster: Modélisation de L'amortissement en Dynamique Linéaire
Code_Aster
Titre : Modélisation de l'amortissement en dynamique linéa[...] Date : 04/11/2011 Page : 1/13
Responsable : Emmanuel BOYERE Clé : R5.05.04 Révision : 7679
Résumé :
Les analyses dynamiques linéaires des structures soumises à des forces ou des mouvements imposés
nécessitent d'ajouter des caractéristiques d'amortissement mécanique aux caractéristiques de rigidité et de
masse du modèle.
On dispose de plusieurs modélisations classiques, applicables à tous les types d'éléments finis disponibles :
Pour les analyses utilisant les méthodes de réponse dynamique par recombinaison modale, avec une base
modale de modes propres réels, il est possible d'introduire des coefficients d'amortissement modaux.
Les phénomènes physiques intervenant dans cette dissipation d'énergie sont nombreux frottements,
interaction fluide-structure dans une lame fluide, chocs, viscosité et plasticité, rayonnement vibratoire
aux appuis.
Les modèles de comportement représentant ces phénomènes sont souvent mal connus et il n'est pas
possible de les décrire explicitement au niveau élémentaire. C'est pourquoi les modèles les plus
utilisés sont les modèles simples qui permettent de reproduire à l'échelle macroscopique les
principaux effets sur les structures [bib1] [bib2]. Ceux disponibles actuellement dans Code_Aster
sont :
Les valeurs des paramètres de ces modèles sont déduits de résultats expérimentaux. Au stade de la
conception, on se limite à l'utilisation de valeurs réglementaires.
E d par cycle
= éq 1.2-1
2 E p max
= éq 1.2-2
2
k c
m
f u
Pour un oscillateur simple de rigidité k , de masse m et d'amortissement visqueux c , la force
extérieure appliquée équilibre les trois composantes : force de rappel élastique ku , force
d'amortissement c u̇ et force d'inertie m ü d'où l'équation dynamique en mouvement absolu :
Pour ce modèle d'amortissement visqueux l'énergie dissipée au cours d'un cycle de pulsation est
proportionnelle à la vitesse vibratoire −u 0 sin t associée au déplacement u 0 cos t :
2
Ed par cycle=∫ 0
−c u0 sin td u0 cos t =c u20
et l'énergie potentielle pour un déplacement sinusoïdal u0 cos t est :
0 1
E p max =∫ /2 ku 0 cos t d u0 cos t = ku20
2
Pour un cycle de pulsation et de déplacement sinusoïdal u 0 cos t , le coefficient de perte est
proportionnel à la fréquence du mouvement :
c
= éq 2.1-2
k
k−m u=0
2
nous donne 0=
k la pulsation propre.
m
L'amortissement critique à partir duquel l'équation différentielle [éq 2.1-1] n'a plus de solution
2k
oscillante est donné par les formules c critique =2 km=2m 0= ce qui permet de donner une
0
interprétation numérique de l'amortissement réduit, qui est souvent exprimé en pourcentage de
l'amortissement critique :
c c
= = = éq 2.1-3
2 c critique 2m 0
u 0 ku 0 1
Le module de la réponse = =∣H v j ∣= fait apparaître une
u st f 0
1− 2 %lambda
2 2 2
u 0 max 1
maximal = . Si l'on observe la vitesse vibratoire u̇ t = j u t , l'amplification
u st 2 1− 2
0
de la vitesse vibratoire est maximale pour λ= =1 et l'amplitude maximale de la vitesse est
0
1
u̇ 0 max = =Q , où Q est l'analogie mécanique du facteur de surtension des électriciens qui nous
2
font vivre. Ces propriétés sont à l'origine des méthodes de mesure des caractéristiques
d'amortissement des structures mécaniques.
f f
u u
Elastoplastique Glissement
Dans les deux cas le coefficient de perte croit, en général avec l'amplitude du cycle. Pour des valeurs
faibles du coefficient de perte (< 0.2), la forme du cycle n'a pas d'influence sensible sur le mouvement
et on peut l'assimiler à une ellipse [bib1].
Dans le cas particulier d'une relation force-déplacement dont le cycle est de forme elliptique,
l'expression du coefficient de perte est simple. Pour une force appliquée F et un déplacement
u=u 0 cos la force de rappel est ku 0 cos q et la force d'amortissement −hu0 sin ce qui conduit
à la relation d'équilibre F =ku0 cos −hu 0 sin .
f
k u0 θ=0
θ = −π → h u0
2
u0 u
k θ = π → -hu0
1 2
2 0 ku02
E d par cycle=∫0 −hu0 sin d u 0 cos = hu et E pm ax =∫/2 ku 0 cos d u 0 cos =
2
0 2
d'où le coefficient de perte
hu 20 h
= 2
=
ku 0
k éq 3.1-1
2
2
h
Pour un cycle sinusoïdal = t , Le coefficient d'amortissement hystérétique = est
k
indépendant de . Il peut être déterminé à partir d'un essai sous chargement cyclique harmonique.
2
L'énergie dissipée par cycle sous la forme E d par cycle=∫0 d permet de mettre en évidence un
module d'YOUNG complexe E * à partir de la relation contrainte-déformation d'un matériau
j t j t−
viscoélastique = 0 e et =0 e où 0 et 0 sont les amplitudes et la phase :
E *= = 0 e j = 0 cos j sin
0 0
En notant E 1=
0
0
cos la partie réelle et E 2=
0
0
sin la partie imaginaire on obtient
E1
E =E 1 jE 2= E 1 1 j avec =
*
=tg , où j est aussi appelé angle de perte.
E2
L'analyse classique de l'équation [éq 2.1-1] n'a de sens, avec un modèle d'amortissement
j t
hystérétique, que pour une excitation harmonique f t = f 0 e qui conduit à l'équation
dynamique par rapport à la réponse statique, amplification qui est maximale pour λ=1 et donne la
u 0 max 1 1
valeur du déplacement maximal = = .
u st 2
En conclusion, l'amortissement réduit associé à l'amortissement hystérétique est :
h h
= = = éq 3.2-2
2 2k 2m 02
Avantages :
• facile à mettre en œuvre en utilisant l'opérateur COMB_MATR_ASSE [U4.53.01], après avoir
assemblé les matrices de rigidité et de masse à coefficients réels.;
• utile pour la validation d'algorithmes de résolution ;
• historiquement, son succès est attaché aux méthodes d'analyse transitoire par recombinaison
modale à partir d'une base de modes propres réels.
Les propriétés d'orthogonalité des modes propres réels solution du problème aux valeurs
propres K −M =0 se traduisent par la diagonalisation simultanée dans le passage
2
T
q̈2 q̇2 q= F t éq 5.1.1-3
T M
Manuel de référence Fascicule r5.05 : Dynamique transitoire ou harmonique
Inconvénients :
• Cette modélisation ne permet pas de représenter l'hétérogénéité de la structure par rapport à
l'amortissement.
• L'amortissement effectivement introduit dans le modèle dépend fortement de l'identification
des coefficients et Cf. [§ 5.1.2].
ωi ω
• amortissement proportionnel aux caractéristiques de rigidité : α=α j , β=0 .
peut être identifié, comme précédemment à partir de x j associé au
Le coefficient
mode j , j d'où α j =2 j j . Pour toute autre pulsation on obtient un amortis-
sement modal réduit =α j . Les modes élevés >> j sont très amortis, etc....
j
ξ
2ξ ω= α Κ
ξj
ωj ω
Dans aucun des cas précédents, on ne pourra reproduire une hypothèse d'amortissement modal égal
pour tous les modes. Des méthodes ont été imaginées pour tendre vers cet objectif [bib1].
M Ü K 1 j U =F Éq 5.1.3-1
Connaissant la matrice de rigidité réelle, il est possible de construire une matrice d'amortissement
hystérétique K h= j K , avec un cœfficient de perte "global" .
Comme précédemment en résolution par recombinaison modale, à partir d'une base de modes
propres réels, on obtient T M q̈ j T K h qT K q=T F t où la matrice
• sur des mailles POI1 : l'amortissement est lié au déplacement (respectivement la vitesse) du
nœud support,
• sur des mailles SEG2 : l'amortissement est lié au déplacement relatif (respectivement la
vitesse relative) des deux nœuds reliés.
L'opérateur AFFE_CARA_ELEM [U4.24.01] permet de définir pour chaque élément discret :
• une matrice d'amortissement de type visqueux a discret dont les termes sont affectés aux
différents degrés de liberté des nœuds concernés ; plusieurs modes de description de la
matrice sont disponibles.
• un coefficient de perte hystérétique discret multiplicateur de la matrice de rigidité de
l'élément discret affecté à la maille support.
k *elem i =k elem i 1 j j
• pour un élément discret
k *elem i =k elem i 1 j discret i
5.2.3 Construction de la matrice d'amortissement
L'assemblage des matrices élémentaires d'amortissement est obtenu avec l'opérateur
ASSE_MATRICE habituel [U4.42.02] ou par la macro commande MACRO_MATR_ASSE [U4.31.02]. On
doit utiliser les mêmes numérotations et le même mode de stockage que pour les matrices de rigidité
et de masse (opérateur NUME_DDL [U4.42.01]).
Remarque :
La matrice d'amortissement obtenue est non proportionnelle
C≠ K M ou K h ≠ j K
Pour le calcul de la réponse dynamique en force ou en mouvement imposé dans l'espace modal, on
dispose de possibilités suivantes :
• utilisation de la matrice d'amortissement généralisée T C :
• en analyse transitoire avec l'opérateur DYNA_TRAN_MODAL [R5.06.04] et [U4.54.03] et le
mot clé AMOR_GENE,
• en analyse sismique par méthode spectrale avec l'opérateur COMB_SISM_MODAL
[R4.05.03] et [U4.54.04] et le mot clé AMOR_GENE,
• en analyse harmonique avec l'opérateur DYNA_LINE_HARM [R5.05.03] et [U4.54.02] et
le mot clé MATR_AMOR.
Rappelons que dans le cas de l'amortissement hétérogène (utilisation des options
d'amortissement localisé), la matrice T C n'est par diagonale.
• utilisation de l'amortissement modal visqueux en fournissant un amortissement modal réduit
constant pour tous les modes ou une liste de valeurs i .
Plusieurs méthodes d'identification de ces coefficients sont possibles mais il n'existe pas de
commande de construction automatique de la liste de valeurs : utilisation de l'hypothèse de
BASILE
2 i i =diag
T C
T M , méthode du règlement RCC-G pour l'analyse sismique
Pour les analyses par recombinaison modale, aucune fonctionnalité n'est disponible actuellement pour
l'utilisation du modèle d'amortissement hystérétique.
Rappelons que les modes propres complexes permettent une approche mieux adaptée à l'étude
dynamique des structures fortement amorties (amortissement réduit > 20%). A ce jour aucun outil
de réponse dynamique par recombinaison modale utilisant une base de modes propres complexes
n'est disponible dans Code_Aster.
7 Bibliographie
1) "Amortissement" : Françoise GANTENBEIN et Michel LIVOLANT (CEA-DMT) in "Génie
Parasismique" Ouvrage collectif - Presses de l'E.N.P.C. (1985)
2) "Amortissement dans les calculs de structures" : Forum IPSI - 2 AS Volume XVIII N°2 (Juin
1994)