Dept de Mathématiques Université Batna 2 (2020-2021)

Analyse Numérique1 (2ème Année S.A.D) Mme O.Bouhoufani

Corrigé du TD 3 :"Intégration Numérique"

R1 2 Rπ
Exercice 1. Soient :I1 = 0
e−x dx, I2 = 0
sin xdx.
1. Déterminons une valeur approximative de I1 , en utilisant la méthode du trapèze simple
(n=1) puis par celle du trapèze généralisée (n = 2), en estimant l’erreur théorique à
chaque fois.
2
1.1) Trapèze simple (n = 1) : Pour f (x) = e−x , a = 0 et b = 1, on a

b−a
I1 ' [f (a) + f (b)]
2
1 − 0  −0  1
= e + e−1 = (1 + e−1 ) = 0, 6839.
2 2
R1 2
Donc la valeur 0, 6839 est une approximation pour 0 e−x dx.
* Pour l’erreur théorique : On a f ∈ C 2 ([0, 1]), d’où

h3
R(f ) = − × f (2) (ξ), ξ ∈ [a, b] , h = b − a.
12
Par suite
(b − a)3  (2) 
|R(f )| = f (ξ)
12
1
≤ × M, (0.1)
12
 
où M = max0≤ξ≤1 f (2) (ξ) .
2 2 2
On a f (x) = e−x , alors f 0 (x) = −2xe−x et aussi f 00 (x) = 2xe−x (2x2 − 1). En utlisant
le tableau de variation de f 00 , on peux vérifier que f 00 est croissante sur [0, 1] . Ainsi,

M = max f (2) (ξ) = f (2) (1) = 2e−1 ' 0, 7358.

   
0≤ξ≤1

En substituant ceci dans (0.1), on obtient l’estimation suivante pour l’erreur théorique
|R(f )| ≤ 0,7358
12
= 0, 0613.
1.2) Trapèze composite (n = 2) : On a
" n−1
#
h X
I1 ' f (a) + f (b) + 2 f (xi )
2 i=1
h
= [f (a) + f (b) + 2f (x1 )] ,
2
b−a
où h = 2
= 12 , x1 = a + h = 1
2
= a+b
2
. Par suite,

1h 1
i
I1 ' 1 + e−1 + 2e− 4 = 0, 7319.
4

1
 * Pour estimer l’erreur théorique : on a
 −n(h)3
 
(2)
 b−a
|R(f )| = 
 × f (ξ) , ξ ∈ [0, 1] , h =
12 n
3
 
 −2(1/2) 
≤   × M, M = 0, 7358
12 
0, 7358
≤ ' 0, 0153.
12.(2)2

Donc, la valeur 0,0153 est une estimation de l’erreur théorique de cette méthode.
2. En suivant
Rπ les mêmes étapes précedentes, on peut calculer une valeur approchée de
I2 = 0 sin xdx par la méthode de Simpson (simple) et celle de Simpson composite
(n=4) comme suit
2.1) Simpson(simple) (n = 2) : On applique la formule de Simpson suivante :
 
b−a a+b
I2 ' f (a) + 4f ( ) + f (b)
6 2

ou bien  
h a+b b−a
I2 ' f (a) + 4f ( ) + f (b) , h = ,
3 2 2
avec f (x) = sin x, a = 0 et b = π,
* Pour l’erreur théorique et tant que f ∈ C 2 ([0, π]), on applique la relation

R(f ) = (−h5 /90) × f (2) (ξ), ξ ∈ [0, π] .

2.2) Simpson généralisée (ou composite) (n = 4) :

Puisque n est paire (n = 2k, k ∈ N∗ ), alors cette méthode est applicable. Donc, on a
 
n−1 n−2
h X X
I2 ' f (x0 ) + f (xn ) + 4. f (xi ) + 2. f (xi ) ,
3
i=1(i:impaire) i=1(i:paire)

b−a π
ici h = 4
= 4
et ∀i = 1, 3, xi = x0 + ih. D’où

π π 3π
x0 = 0, x1 = x0 + h = , x2 = x0 + 2h = , x3 = x0 + 3h = , x4 = π.
4 2 4
Ainsi,    
π π 3π π
I2 ' sin(0) + sin(π) + 4 sin( ) + sin( ) + 2 sin( ) .
12 4 4 2
√
Après les calcules, on obtient I2 ' π6 (1 + 2 2) = 2, 0053.
* Estimons l’erreur théorique : Comme f ∈ C 4 ([0, 1]), alors

−(b − a)(h4 )
R(f ) = × f (4) (ξ), ξ ∈ [0, π] .
180

2
Comme f (x) = sin x, alors f (4) (ξ) = sin x, ∀x ∈ [0, π] . Ainsi, on trouve
π π 4  
|R(f )| ≤ ( ) × max f (4) (ξ)
180 4 0≤ξ≤π
5
π
|R(f )| ≤ × 1 = .......?.
180(44 )
 
Ici M = max0≤ξ≤π f (4) (ξ) = |sin π| = 1.
Remarques :
a) L’erreur obtenue avec Simpson généralisée doit être inférieure ou égale à celle obtenue avec
Simpson simple.
b) Lorsque "n" le nombres de subdivision de l’intervalle de l’intégration est plus grand, alors
l’erreur de l’intégration devient plus petit (Ainsi , la formule de quadrature sera plus précise).
3. Comme la primitive de la fonction f : x −→ sin x est connue, alors on peut calculer la
valeur exacte de I2 , la comparer avec les résultats obtenus dans (2) et aussi calculer l’erreur
commise par chaque approximation à l’aide de la relation Ec = I2 − J(f ), (Jf est la valeur
approximative de I2 ).

Exercice 2. Calculons n : le nombre de subdivisions de [−π,Rπ] nécessaires pour évaluer à

π
(0, 5)10−3 près, grâce à la méthode de Simpson, l’intégrale I2 = −π cos xdx.
Pour cela, on résoud l’inégalité suivante (où n est l’inconnu) :

|R(f )| ≤ (0.5)10−3 , (0.2)

−(b−a)h4
où R(f ) = 180
× f (4) (ξ), ξ ∈ [−π, π] : " c’est l’erreur de Simpson généralisée".
h i4 4
π−(−π)
On a h = b−a
n
4
⇒h = n
= (2π)
n4
et f (x) = cos x ⇒ f (4) (x) = cos x, ∀x ∈ [−π, π] .
Par suite
16π 4 8π 5
 
2π 1
|R(f )| = × 4 |cos ξ| ≤ . .
180 n 45 n4
Maintennant, pour que |R(f )| ≤ (0.5)10−3 , il suffit que
 5
8π 1
. 4 ≤ (0.5)10−3 .
45 n

ce qui est équivalent à n ≥ 20. Ainsi, on prend n = 20 comme nombre de subdivision necessaire,
puisque c’est "paire" est minimale. 
Exercice 4.
1. Déterminons le polynôme de Lagrange P interpolant une fonction f aux points -1/2, 0, 1/2 :
1 1
P (x) = L0 (x)f (− ) + L1 (x)f (0) + L2 (x)f ( ), ∀x ∈ R.
2 2
Après les calcules (voir chaptre 1) : L0 (x) = 2x2 − x, L1 (x) = −4x2 + 1 et L2 (x) = 2x2 + x.
Ainsi,
1 1
P (x) = (2x2 − x)f (− ) + (−4x2 + 1)f (0) + (2x2 + x)f ( ).
2 2

3
2. En déduire la formule d’intégration (1) :
Par intégration du polynôme P (obtenue ds la question1), on obtient α = γ = 43 , β = −23
.
R1 2 4
R1 2 2
R1 2 4
(car −1 (2x − x)dx = 3 , −1 (−4x + 1)dx = − 3 , −1 (2x + x)dx = 3 ).
Ainsi, nous obtenons,
Z 1
4 2 4
f (x) ≈ f (−1/2) − f (0) + f (1/2). (0.3)
−1 3 3 3
Rb
3. Donnons une valeur approchée de a f (x)dx. En utilisant le changement de variable : y =
b+a
2
+ b−a
2
x, il résulte
Z b       
b−a 4 b + 3a 2 a+b 4 a + 3b
f (x)dx ≈ f − f + f . (0.4)
a 2 3 4 3 2 3 4

4. Application. Calculons I1 à l’aide de la formule de quadrature (0.3) et I2 à l’aide de (0.4) :

* On posant f (x) = ex dans (0.3), il résulte que
Z 1
4 1/2
2
I1 = ex dx ≈ e + e−1/2 − .
−1 3 3
* Aussi, si f (x) = ex dans (0.4), alors
Z 3  
x 4 2 4
I2 = e dx ≈ 4 f (−3) − f (−1) + f (1)
−5 3 3 3
8
2e−3 − e−1 + 2e .


=
3
Exercice 3. Soit f : [−1, 1] → R une fonction continue.
Calculons les coéfficients des formules de quadrature suivantes :
R1
1. −1 f (x)dx ' J1 (f ), avec J1 (f ) = λ0 f (− 13 ) + λ1 f ( 13 ), pour que cette formule soit exacte
pour tout f ∈ P1 [X] .
R1
2. −1
f (x)dx ' J2 (f ), avec J2 (f ) = λ0 f (− 35 )+λ1 f (− 15 )+λ2 f ( 15 )+λ3 f ( 35 ), pour que 7 formule
soit exacte pour tout f ∈ P3 [X] .
=====================================================
1. Pour que la formule Rde quadrature J1 soit exacte sur P1 [X], il faut et il suffit que l’erreur
1
d’intégration : R(f ) = −1 f (x)dx − J1 (f ) soit nulle pour tout f ∈ P1 [X] . Comme {1, X} est
une base de P1 [X] , alors il suffit que R(f ) = 0 pour :
f ≡ 1 (c.à.d, f (x) = 1 sur [−1, 1]) et pour f : x 7→ x, ∀x ∈ [−1, 1] .
a) Pour f ≡ 1, il vient que f (− 31 ) = f ( 31 ) = 1. D’où
Z 1
R(f ) = 1dx − J1 (1) = 0 ⇔ [x]1−1 − [λ0 × 1 + λ1 × 1] = 0,
−1

ce qui donne l’équation : 2 − λ0 − λ1 = 0........(Eq1 ).

b) Pour f : x 7→ x, ∀x ∈ [−1, 1] , il résulte que f (− 31 ) = − 13 et f ( 31 ) = 13 . Ainsi
Z 1  2 1    
x 1 1
R(f ) = xdx − J1 (X) = 0 ⇔ − λ0 − + λ1 = 0,
−1 2 −1 3 3

4
ce qui implique que − 13 λ0 + 31 λ1 = 0........(Eq2 ).
La résolution des deux équations (Eq1 ) et (Eq2 ) donne : λ0 = λ1 = 1. Donc, la 1ière formule
de quadrature est : Z 1
1 1
f (x)dx ' J1 (f ) = f (− ) + f ( ).
−1 3 3
2. De meme,Rpour que la formule de quadrature J2 (f ) soit exacte sur P3 [X], il faut et il suffit
1
que R2 (f ) = −1 f (x)dx − J2 (f ) = 0, pour tout f ∈ {1, X, X 2 , X 3 }.
• Pout f ≡ 1 : on a
Z 1
R(f ) = 1dx − J2 (1) = 0 ⇔ [x]1−1 − [λ0 + λ1 + λ2 + λ3 ] = 0,
−1

ce qui donne : λ0 + λ1 + λ2 + λ3 = 2......(Eq1 )

• Pout f ≡ X, sur Ω : on a
Z 1  2 1  
x 3 1 1 3
R(f ) = xdx − J2 (X) = 0 ⇔ − λ0 (− ) + λ1 (− ) + λ2 ( ) + λ3 ( ) = 0,
−1 2 −1 5 5 5 5
ce qui implique que − 53 λ0 − 51 λ1 + 15 λ2 + 35 λ3 = 0........(Eq2 ).
• Pout f ≡ X 2 , sur Ω : on a
Z 1  3 1  
2 2 x 3 2 1 2 1 2 3 2
R(f ) = x dx − J2 (X ) = 0 ⇔ − λ0 (− ) + λ1 (− ) + λ2 ( ) + λ3 ( ) = 0,
−1 3 −1 5 5 5 5
i.e, 9λ0 + λ1 + λ2 + 9λ3 = 503
........(Eq3 ).
3
• Pout f ≡ X , sur Ω : on a
Z 1  4 1  
3 3 x 3 3 1 3 1 3 3 3
R(f ) = x dx − J2 (X ) = 0 ⇔ − λ0 (− ) + λ1 (− ) + λ2 ( ) + λ3 ( ) = 0,
−1 4 −1 5 5 5 5
i.e, −27λ0 − λ1 + λ2 + 27λ3 = 0........(Eq4 ).
Donc, pour déteminer les coéfficients λi , i = 0, ..., 3, on doit résoudre le système linéaire suivant :
    
1 1 1 1 λ0 2
 −3 − 1 1 3   λ1   0 
  λ2  =  50 
    
 9 1 1 9
3
−27 − 1 1 27 λ3 0
Après les calcules (par substitution ou par la méthode de Cramer), on obtient :
λ0 = λ3 = 0, 9167, λ1 = λ2 = 0, 0833.
Ainsi, on obtient :
       
−3 −1 1 3
J2 (1) = 0, 9167.f + 0, 0833.f + 0, 0833.f + 0, 9167.f .
5 5 5 5
Remarques :
Au semesttre 2, vous allez étudier différentes méthodes numériques (Directes et Itératives)
permettant la résolution adéquate des systèmes linéaires de grande taille et avec des matrices
pleine (comme le système précedent).