SVTU - S2 Hydroclimatologie - AOURAGH
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SVTU
- S2 -
COURS ET TD
GÉODYNAMIQUE EXTERNE
- Hydroclimatologie -
1 Notions de climatologie 3
1.1 Dénitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Structure de l'atmosphère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.1 Composition de l'atmosphère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.2 Couches atmosphériques : ordre et caractéristiques . . . . . . . . . . 5
1.3 Types de climats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.4 Paramètres climatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.4.1 Rayonnement solaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.4.1.1 Bilan radiatif moyen de l'atmosphère . . . . . . . . . . . . 11
1.4.1.2 Répartition du rayonnement solaire à la surface de la Terre 14
1.4.1.2.a Rotation terrestre, Saisons . . . . . . . . . . . . . . 14
1.4.1.2.b Latitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.4.2 Température de l'air . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.4.3 Précipitations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.4.3.1 Mécanismes de formation des précipitations . . . . . . . . 17
1.4.3.2 Types de précipitations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.4.3.3 Nuages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.4.4 Évaporation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.4.5 Humidité de l'air . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.4.6 Pression de l'air . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.4.7 Vent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.4.7.1 Dénition et mesure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.4.7.2 Eet du relief . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.4.7.3 Force de Coriolis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.4.7.4 Circulation atmosphérique et vents dominants . . . . . . 26
2 Notions d'hydrologie 27
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2.2 Diagramme de phases de l'eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.3 Cycle de l'eau et ses composantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.4 Bassin versant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2.4.1 Notion de bassin versant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2.4.2 Caractéristiques géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.4.2.1 Surface et Périmètre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
1
2.4.2.2 Forme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.4.2.3 Relief . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.4.2.3.a Courbe hypsométrique . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.4.2.3.b Altitudes caractéristiques . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.4.2.3.c Pente moyenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.4.3 Réseau hydrographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.5 Bilan hydrologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3 Notions d'hydrogéologie 37
3.1 Dénition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3.2 Eaux souterraines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3.2.1 Aquifère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
3.2.2 Nappe d'eau souterraine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.2.2.1 Nappe libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.2.2.2 Nappe captive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.3 Approvisionnement en eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
3.4 Types d'eau dans les aquifères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
3.5 Caractéristiques hydrogéologiques du complexe eau / réservoir . . . . . . . 42
3.5.1 Porosité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.5.1.1 Porosité totale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.5.1.2 Porosité ecace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3.5.2 Perméabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
3.5.3 Transmissivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
3.5.4 Coecient d'emmagasinement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
3.6 Eaux dans les roches karstiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
3.6.1 Dénition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
3.6.2 Processus de formation du karst . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
3.6.3 Morphologie karstique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
3.6.4 Facteurs inuençant la karstication . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
3.6.5 Aquifère karstique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
3.7 Hydrothermalisme continental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.7.1 Dénition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.7.2 Fonctionnement du système . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.7.3 Quelques manifestations de l'hydrothermalisme terrestre . . . . . . 52
3.7.4 Dépôts formés par les eaux hydrothermales . . . . . . . . . . . . . . 54
TD 1 : PARAMÈTRES CLIMATIQUES 55
TD 2 : TRAÇAGE D'UNE COURBE HYPSOMETRIQUE 56
TD 3 : BASSIN VERSANT ET BILAN HYDROLOGIQUE 57
RÉFÉRENCES 58
2
CHAPITRE 1
NOTIONS DE CLIMATOLOGIE
1.1 Dénitions
Climatologie
La climatologie est la science du climat. Elle s'appuie sur l'analyse de la distribution
statistique des conditions météorologiques, principalement la température et les
précipitations, d'une région donnée durant au minimum 30 ans, soit le temps requis
pour dénir un climat.
Météorologie
La météorologie (grec meteos= élevé dans les airs), décrit l'état de l'atmosphère,
à un moment donné, localement, à partir d'un ensemble de paramètres physiques
(pression, température, humidité, vents, nuages, précipitations..).
Climat (grec klima, -atos= inclinaison), cela fait référence au premier facteur ex-
plicatif de la géographie des climats : le rayonnement solaire et notamment son
inclinaison (= incidence) sur la surface terrestre. Le climat, selon la dénition de
l'Organisation météorologique mondiale (OMM) est "la synthèse des conditions mé-
téorologiques dans une région donnée, caractérisée par les statistiques à long terme
des variables de l'état de l'atmosphère".
3
La biosphère(grec bios= vie) est l'ensemble des organismes vivants et leurs milieux
de vie, donc la totalité des écosystèmes présents que ce soit dans la lithosphère, l'hy-
drosphère et l'atmosphère.
4
Figure 2. Répartition des gaz dans l'atmosphère
5
Figure 3. Formation de la couche d'ozone
■ La mésosphère, plus élevée encore, est limitée en haut, vers 85 km, par la mé-
sopause. Les températures y décroissent de bas en haut jusque vers -90 °C. Le
phénomène des étoiles lantes se produit dans cette couche : les météores en
provenance de l'espace s'enamment en arrivant dans la mésosphère (Figure 4).
■ La thermosphère (ou ionosphère) : qui s'étend depuis la mésopause, soit environ
85 km d'altitude, jusqu'aux environs de 500 km d'altitude. la température augmente
avec L'altitude et monte bien au-delà de 1000 °C. La pression y est presque nulle
et les molécules d'air y sont très rares. C'est dans cette région que se forment les
aurores boréales près des pôles (Figure 4). Les molécules de la thermosphère sont
exposées au rayonnement solaire, particulièrement en période d'éruption solaire. Ces
molécules frappées par les rayonnements, particulièrement ultraviolets, se retrouvent
pour certaines dans un état ionisé. Cette partie de la thermosphère est appelée
ionosphère
■ L'exosphère : C'est la couche la plus externe de l' atmosphère terrestre , située au-
dessus de la thermosphère. Il s'étend sur environ 500 km jusqu'à ce qu'il s'amincit
pour se confondre avec l'espace interplanétaire. Cela rend l'exosphère d'environ 10
000 km d'épaisseur. Cette couche se dénit comme la région de l'atmosphère où les
collisions entre particules sont rares, considérées comme négligeables. Les atomes
s'y comportent librement, certains s'échappent même dans l'espace. Un des grands
intérêts de l'exosphère réside dans l'exceptionnelle capacité de durée de vie des
satellites placés dans ses couches les plus hautes.
6
Figure 5. Couches de l'atmosphère
Climats froids : ils se localisent entre les pôles (Nord et Sud) et les cercles polaires
(Arctique et Antarctique). L'ensoleillement est faible toute l'année. C'est le climat
polaire, les températures peuvent descendre à -90°C. Les vents sont violents est
glacés.
Climats tempérés : ils sont situés entre les cercles polaires et les tropiques. Les
7
températures y sont douces en hiver et chaudes en été. Il existe trois groupes de
climats tempérés :
❍ Climat océanique : Il se caractérise par des hivers doux . (10 °C en moyenne)
et très humide marqué par des pluies intermittentes et surtout de la bruine.
L'été, le temps est beaucoup plus sec mais très frais ( pas plus de 23 °C en
moyenne ).
❍ Climat continental : C'est un climat brutal à cause de ses températures qui
varient sans cesse d'une saison à l'autre, ainsi en hiver nous pouvons relever
des températures de l'ordre de 0°C et en été plus de 30 °C. Les précipitations
sont les plus fortes en été avec les nombreux orages ( en hiver, c'est plutôt de
la neige).
❍ Climat méditerranéen : C'est un climat inégal sur le plan des précipitations,
en eet les précipitations sont très fortes au printemps et en automne et peuvent
engendrer des inondations. Le reste de l'année, c'est le calme plat. Quant aux
températures, elles sont très chaudes en été ( 40 °C de temps en temps ) et
douces en hiver ( 16-17 °C ).
Climats chauds : ils sont situés entre les deux tropiques, de chaque coté de l'équa-
teur. Les températures sont élevées car l'ensoleillement est très fort toute l'année.
On y trouve le climat équatorial (chaud et humide), climat tropical (saison
sèche et saison des pluies), le climat désertique (pas ou peu de pluies).
8
Tableau 1 : Types de climats et leurs caractéristiques
9
Le soleil libère (et donc perd) de l'énergie sous la forme d'un rayonnement électromagné-
tique porté par les deux photons (2γ ).
Figure 7 : (a) Photographie du Soleil, (b) Réaction de fusion entre deux noyaux d'hydrogène 1
Remarques :
Le photon : est la particule élémentaire du rayonnement électromagnétique. Il porte la
plus grande partie de l'énergie produite lors de la réaction de fusion.
Le positon : est l'antiparticule de l'électron. Il possède les mêmes caractéristiques que
l'électron, hormis sa charge électrique : le positon a une charge positive tandis que l'élec-
tron a une charge négative.
Le neutrino : est une particule élémentaire qui possède une charge nulle et une masse
extrêmement petite.
10
De ce large spectre parviennent essentiellement à la Terre :
- les Ultraviolets (UVA et UVB), de 200 nm à 400 nm, invisibles, sans échauer, pro-
voquent des dommages sur les cellules.
- la lumière visible, de 400 à 800 nm, visibles, ils nous permettent de distinguer les
formes et les couleurs.
- les Infrarouges (IR), de 800 à 1400 nm, invisibles, chauent la matière solide ou
gazeuse qu'ils rencontrent.
L'albédo terrestre moyen est égal à environ 0.30, ce qui signie que 30 % de la
puissance solaire reçue est rééchie vers l'espace. L'albédo dépend de la nature de la
surface rééchissante :
11
pour l'atmosphère, la valeur moyenne est égale à 0.25 et dépend de la couverture
nuageuse.
pour la surface de la Terre, les valeurs peuvent être très diérentes en fonction de
la nature du sol.
Il n'a pas d'unité (car il s'agit du rapport entre deux puissances qui ont la même unité)
et peut aussi s'exprimer en pourcentage : 0 = 0 % et 1 = 100 %.
À partir de ces données, on peut réaliser un bilan de puissance émise et reçue au niveau
de la surface de la Terre (Figure 10) :
12
rééchit une partie du rayonnement solaire. Elle émet un rayonnement infrarouge.
Elle absorbe un rayonnement infrarouge en provenance de l'atmosphère (la partie
qui est émise vers le sol).
On constate que la somme des puissances reçues (168 + 222 = 390 W·m−2 ) est
égale à la puissance émise (390 W·m−2 ). La Terre est en équilibre thermique car
elle reçoit autant de puissance par unité de surface qu'elle en perd.
13
des banquises et des glaciers, la hausse du niveau de la mer, la perturbation de nombreux
écosystèmes et les périodes de sécheresse importantes.
Au cours du trajet annuel de la Terre sur son orbite, son axe de rotation reste constam-
ment parallèle à lui-même :
Les solstices : moments où les rayons du soleil sont les plus inclinés sur le plan
équatorial (Figure 13).
Les équinoxes : moments où les rayons du soleil arrivent perpendiculairement sur
l'axe de rotation de la terre = la durée du jour et de la nuit sont égales partout sur
terre (Figure 14).
14
Figure 12 : Cycle des saisons : solstices et équinoxes
Figure 14 : Illumination de la Terre par le Soleil lors des équinoxes , printemps et automne.
1.4.1.2.b Latitude
L'inégalité des jours et des nuits, leurs variations au cours des saisons, conduit à une
inégalité de la répartition du rayonnement solaire dans l'espace et dans le temps.
Les variations latitudinales des entrées d'énergie solaire dans le système atmosphérique
sont principalement dues à la valeur de l'angle d'incidence du rayonnement solaire à la
15
surface de la Terre. D'une part, la quantité d'énergie reçue aux poles est moindre car la
surface sur laquelle est reçue une même quantité de radiations aux pôles et à l'équateur est
plus grande aux pôles (Figure 15, 16). D'autre part, le rayonnement doit traverser une
plus grande quantité d'atmosphère, par conséquent la réexion et l'absorption-réémission
augmentent dans les régions polaires contribuant largement au caractère glacé du climat.
16
Il existe 3 échelles de température : le Kelvin (K), le degré Celsius (°C) ou le degré
Fahrenheit (°F).
Exemple :
Une température de 0 °C = 273,15 K = 32°F
degrés Celsius en kelvins : K = °C + 273,15
kelvins en degrés Celsius : °C = K - 273,15
degrés Fahrenheit en kelvins : K = (°F + 459,67) / 1,8
kelvins en degrés Fahrenheit : °F = K * 1,8 - 459,67
1.4.3 Précipitations
Les précipitations désignent toutes les eaux météoriques (hydrométéores) qui tombent
sur la surface de la terre (après condensation des nuages), tant sous forme liquide (bruine,
pluie, averse) que sous forme solide (neige, grésil, grêle).
17
d'accrétion d'eau surfondue. L'eau surfondue se congelant au contact du cristal
permet de souder les cristaux entre eux. Ce processus permet le grossissement de la
particule au delà de 400 µm, et peut provoquer dès 500 µm une précipitation.
Les précipitations convectives : elles résultent d'une ascension rapide des masses
d'air dans l'atmosphère. Elles sont associées aux cumulus et cumulo-nimbus (Figure
20), à développement vertical important, et sont donc générées par le processus de
Bergeron. Les précipitations résultantes de ce processus sont en général orageuses,
de courte durée (moins d'une heure), de forte intensité et de faible extension spatiale.
18
Figure 19 : Types de précipitations
1.4.3.3 Nuages
Un nuage est un ensemble de minuscules particules d'eau liquide (gouttelettes) ou
solide (glace) ou les deux à la fois en suspension dans l'atmosphère. Il peut aussi comporter
des particules liquides non aqueuses (acides), des particules solides provenant de vapeurs
industrielles, de poussières, de fumées, de sel. . . Les gouttelettes d'eau sont formées en
atmosphère saturée par condensation de la vapeur d'eau en présence de particules solides
en suspension appelées noyaux de condensation. Ces noyaux de condensation jouent le
rôle de catalyseur et sont d'origines variées :
minérale : suie volcanique, cristaux de sable,
marine : cristaux de sel marin,
humaine : combustions industrielles, pollution.
On distingue trois familles de nuages dont les noms furent attribués en 1804 par Luke
Howard : ce sont les cirrus ("boucles de cheveux), les cumulus ("amas") et les stratus
("couches"). Dans ces trois familles, les nuages sont répartis en dix genres diérents, ré-
partition qui tient compte de la forme des nuages et de l'altitude à laquelle ils apparaissent
(Figure 20) :
Les nuages les plus élevés, qui occupent l'étage supérieur de la troposphère sont
constitués de millions de minuscules cristaux de glace (préxe : Cirr ou Cirro) et
comprennent les genres Cirrus, Cirrocumulus et Cirrostratus. Leur température
est inférieure à - 40°C.
Ceux de l'étage moyen (préxe : Alto), généralement constitués de gouttelettes
d'eau, parfois de cristaux de glace, comprennent les Altocumulus et Altostratus,
et le Nimbostratus. L'Altostratus peut pénétrer dans l'étage supérieur ; le Nimbo-
stratus déborde généralement dans les étages supérieur et inférieur. Ils recouvrent
de très grandes surfaces, parfois des centaines de kilomètres carrés. Même s'ils ne
donnent que de faibles précipitations, les altostratus indiquent souvent que l'arrivée
de la pluie.
A l'étage inférieur, on trouve les genres Stratocumulus et Stratus, nuages bas.
Ils sont généralement composés de gouttes d'eau liquide.
19
Deux genres, enn, les Cumulus et Cumulonimbus, nuages d'instabilité, qui ont
généralement leur base dans l'étage inférieur, peuvent s'étendre à travers les deux
autres étages comme en témoigne souvent leur important développement vertical.
1.4.4 Évaporation
L'évaporation est le passage progressif de la phase liquide d'une substance à sa
phase gazeuse. Comme toutes les matières, l'eau est constituée de molécules qui s'attirent
mutuellement et vibrent plus ou moins fort selon leur énergie cinétique (vitesse). L'énergie
cinétique des molécules d'eau est d'autant plus grande que leur température est haute.
La force d'attraction des molécules du liquide rend dicile l'échappement des molécules
de la surface du uide vers l'atmosphère (Figure 21).
Figure 21 : Evaporation de l'eau : agitation des molécules d'eau sous l'eet de la température
au point qu'elles s'évaporent.
De grandes quantités d'eau sont évaporées par le processus de la transpiration des
plantes qui, par leurs racines, vont puiser dans la profondeur du sol l'eau nécessaire à leur
20
développement et à leur vie ; cette évaporation biologique est appelée transpiration. On
groupe sous le nom d'évapotranspiration l'ensemble des processus d'évaporation et de
transpiration. La quantité d'eau ainsi évapotranspirée sur un bassin versant pendant une
période déterminée, correspond à toute l'eau évaporée par les plans d'eau, les sols etc. et
transpirée par le couvert végétal au cours de cette période.
Il existe plusieurs méthodes pour mesurer l'évaporation à partir d'une surface d'eau
libre. Ces méthodes peuvent être divisées en trois grandes catégories :
- Méthodes empiriques qui sont le résultat d'un traitement statistique des obser-
vations disponibles concernant certains éléments physiques ou atmosphériques facilement
mesurables, qui expliquent l'évaporation. Des analyses de corrélation conduisent à déve-
lopper des relations mathématiques entre ces éléments et l'intensité et la variabilité de
l'évaporation.
- Méthodes analytiques qui font appel au bilan hydrique (voir chapitre II).
21
Figure 22 : Diagramme teneur en humidité (g/kg) versus Température °C)
Exemple :
Point A : si la température de l'air est de 30 [°C] et son hygrométrie de 50%, alors
sa teneur en humidité est de 13 [g/kg] environ.
Point B : si la température de l'air est de 18 [°C] et son hygrométrie de 100%, alors
sa teneur en humidité est de 13 [g/kg] environ.
22
Quand l'air est plus chaud, donc plus léger, la pression atmosphérique est faible. Dans
les zones concernées, l'air monte et en se refroidissant forme des nuages. C'est le phéno-
mène de dépression qui annonce un temps nuageux ou pluvieux.
An de mieux appréhender les systèmes météorologiques à l'échelle mondiale, les mé-
téorologues analysent les variations de la pression atmosphérique. Cela permet de dénir
les anticyclones (A ou H) dont la pression est supérieure à 1013.25 hPa, les dépres-
sions (D ou L) dont la pression est inférieure à 1013.25 hPa, et les isobares (ligne, sur
un graphe ou une carte météorologique, reliant les points d'égale pression)(Figure 24).
Les dépressions sont généralement associés au mauvais temps. Les anticyclones sont quant
à eux favorables au beau temps.
1.4.7 Vent
1.4.7.1 Dénition et mesure
Le vent correspond au déplacement d'une masse d'air d'une zone de haute pression
vers une zone de basse pression. En météorologie, le vent est le mouvement de l'air dans
le plan horizontal. Sa mesure comprend deux paramètres : sa direction et sa vitesse ou
force.
La direction du vent est dénie comme étant la direction d'où vient. La vitesse est
exprimée communément en km/h, m/s ou n÷uds (1 n÷ud = 1,852 km/ h). Sur les cartes
météorologiques, le pointage du vent utilise des symboles universels : Les èches indiquent
la direction du vent et le nombre de barbules sa vitesse. Une demi-barbule correspond à
5 n÷uds, une grande barbule à 10 n÷uds et un triangle noir à 50 n÷uds (Figure 25).
23
Les manches à air constituées de 5 bandes de tissu rouge et blanc, sont des
instruments, permettent une bonne estimation du vent en surface tant en direction, qu'en
force. Chaque bande représente cinq noeuds lorsqu'elle est soulevée à l'horizontal par le
vent. Une manche à air complètement à l'horizontal signie que le vent soue à 25 noeuds
(46 km/h) ou plus. La mesure directe du vent se fait dans des stations météorologiques
sur la terre ferme ou en mer grâce à un anémomètre, qui en donne la vitesse, et une
girouette, qui en donne la direction (Figure 26).
24
l'air va se condenser à partir du niveau où il atteint la saturation. Généralement le ver-
sant abrité du vent est plus aride que le versant au vent. En plus de la diminution de
la température avec l'altitude, le relief a une grande inuence sur les précipitations. Ce
phénomène s'appelle eet orographique ou eet de Foehn (Figure 27).
Figure 27 : Illustration de l'eet de Foehn : c'est un vent froid et humide qui devient chaud et
sec au passage d'un relief
Le fait que le vent soue pratiquement dans la direction des lignes isobares pose
question, puisque l'on s'attendrait à un mouvement de l'air dirigé des pressions plus hautes
vers les pressions plus basses, et donc perpendiculaire à ces courbes : c'est en réalité la
force de Coriolis, qui en déviant ce mouvement vers la droite dans l'hémisphère Nord,
vers la gauche dans l'hémisphère Sud, compense l'action des forces de pression horizontales
et rend le déplacement de l'air à peu près parallèle aux lignes isobares. Ce vent résultant
de l'équilibre entre forces de pression et de Coriolis est appelé vent géostrophique. Il
soue parallèlement aux isobares (Figure 28).
Figure 28 : Déviation des vents de surface dans l'hémisphère nord (loi de Buys-Ballot)
25
1.4.7.4 Circulation atmosphérique et vents dominants
La circulation atmosphérique générale, est le mouvement à l'échelle planétaire
des diérentes masses d'air entourant la Terre. L'atmosphère n'est pas immobile, l'air se
déplace autour du globe. L'air surchaué à l'équateur va se déplacer pour venir réchauf-
fer l'air refroidi des pôles. Ce déséquilibre thermique a pour conséquence la création
de cellules de convection près de l'équateur. Quand on s'éloigne de celui-ci, la ro-
tation de la Terre (qui génère la force de Coriolis) inuence le trajet de l'air selon
la répartition des pressions et le tout forme la circulation atmosphérique (Figure 29).
On distingue trois zones de circulation des vents entre l'équateur et les pôles :
La première zone est celle de Hadley qui se situe entre l'équateur et 30° N et S
où l'on retrouve des vents réguliers souant du nord-est dans l'hémisphère nord et
du sud-est dans celui du sud : les alizés.
La deuxième se situe aux latitudes moyennes, jusqu'aux latitudes 60° nord et sud
(zone de faible pression) l'air circule de la zone de basse pression vers la zone de
haute pression suivant les vents Jet-Stream ou bien vents de ouest (les vents sub-
tropicaux). Cette circulation se fait selon la cellule de Ferrel.
26
CHAPITRE 2
NOTIONS D'HYDROLOGIE
2.1 Introduction
L'hydrologie (du grec hidro, eau) est la science qui s'intéresse au cycle de l'eau ,
c'est-à-dire comment l'eau circule et se distribue sur Terre, comment se font les transferts
entre les diérents réservoirs en surface des terres (rivières, lacs), au niveau des mers et
océans, dans le sous-sol et dans l'atmosphère.
L'eau couvre environ 70 % de la planète, c'est à dire environ 1.4 milliards de km3 .
C'est pour cela qu'on donne souvent à la Terre le nom de planète bleue. Dans toute cette
eau stockée, 97 % est de l'eau salée et seulement 3 % est de l'eau douce (Figure 30). Les
3 % d'eau douce se répartissent de la façon suivante :
2.15 % de glace polaire
0.63 % d'eaux souterraines
0.02 % d'eaux de surface (lacs, euves, rivières..)
0.001 % d'eau atmosphérique
27
2.2 Diagramme de phases de l'eau
L'eau peut se présenter sous diérents états (ou phases) dont les propriétés physiques
varient de façon continue. Ces états ne dépendent que de la pression et de la température
(Figure 31) :
28
Le point critique qui se trouve à une pression de 218 atm et une température de
374°C, est un point limite où l'on peut observer une transition de phase entre l'état
liquide et l'état gazeux. Au delà de ce point l'état du uide est indéterminable, on
parle alors de superuide.
29
2.4 Bassin versant
2.4.1 Notion de bassin versant
Le bassin versant est le territoire sur lequel les eaux de surfaces et de ruissellement
s'écoulent comme dans un entonnoir, par gravité, vers un même point. On nomme ce
point de plus basse altitude l'exutoire et il correspond à l'embouchure du cours d'eau
principal (Figure 33).
Un bassin versant est toujours délimité par une frontière naturelle, la ligne de
partage des eaux qui consiste en une suite de points dessinés par le relief du terrain qui
forme la ligne de crête. Les gouttes de pluie tombant d'un côté ou de l'autre de cette
ligne de partage des eaux alimenteront deux bassins versants situés côtes à côtes.
Le bassin versant est associé à une rivière principale, qui prend sa source le plus
souvent sur les hauteurs en amont, au niveau de ce qu'on appelle la tête de bassin .
Cette rivière s'écoule dans le fond de la vallée pour se jeter dans un euve ou rejoindre
une mer ou un océan en aval, à l'exutoire du bassin versant.
A l'intérieur du bassin versant, un sous bassin versant peut être déni pour chaque
auent (ou ruisseau).
30
leurs échanges avec les cours d'eau, la ligne de partage des eaux correspond à la
ligne de crête. Il s'agit d'un bassin versant simplié puisqu'il considère que les
sols sont imperméables.
Le bassin versant hydrogéologique prend au contraire en compte les écoule-
ments souterrains et les échanges d'eau avec les rivières. Il s'agit du bassin versant
réel . La division des eaux selon la topographie ne correspond pas à la ligne de par-
tage eective des eaux souterraines lorsqu'un sol perméable recouvre un substratum
imperméable.
2.4.2.2 Forme
La forme d'un bassin versant inuence l'allure de l'hydrogramme à l'exutoire
du bassin versant. Par exemple, une forme allongée favorise, pour une même pluie, les
31
faibles débits de pointe de crue, ceci en raison des temps d'acheminement de l'eau à
l'exutoire plus importants (Figure 36). Cette caractéristique est donnée par l'indice de
Gravélius qui a proposé en 1914 le coecient de compacité (ou indice de compacité de
Gravélius, KG ), déni comme le rapport du périmètre du bassin au périmètre du cercle
ayant la même surface :
2.4.2.3 Relief
L'inuence du relief sur l'écoulement se conçoit aisément, car de nombreux paramètres
hydrométéorologiques varient avec l'altitude (précipitations, températures, etc.) et la mor-
phologie du bassin. En outre, la pente inue sur la vitesse d'écoulement. En hydrologie,
le relief se détermine lui aussi au moyen d'indices ou de caractéristiques suivants :
La courbe hypsométrique.
Les altitudes caractéristiques.
La pente moyenne du bassin versant.
32
porte en abscisse la surface (ou le pourcentage de surface) du bassin qui se trouve au-dessus
(ou au-dessous) de l'altitude représentée en ordonnée. Elle exprime ainsi la supercie du
bassin ou le pourcentage de supercie, au-delà d'une certaine altitude (Figure 37).
33
2.4.2.3.b Altitudes caractéristiques
- L'altitude médiane : correspond au point d'abscisse 50% sur la courbe hypsomé-
trique (Figure 37).
Où :
H moy : altitude moyenne du bassin [m] ;
Ai : aire comprise entre deux courbes de niveau [km²] ;
hi : altitude moyenne entre deux courbes de niveau [m] ;
A : supercie totale du bassin versant [km²].
34
Le réseau hydrographique peut prendre une multitude de formes. La diérenciation
du réseau hydrographique d'un bassin est due à quatre facteurs principaux :
■ Le climat : le réseau hydrographique est dense dans les régions montagneuses très
humides et tend à disparaître dans les régions désertiques.
■ La pente du terrain : elle détermine si les cours d'eau sont en phase érosive ou
sédimentaire. Dans les zones plus élevées, les cours d'eau participent souvent à l'éro-
sion de la roche sur laquelle ils s'écoulent. Au contraire, en plaine, les cours d'eau
s'écoulent sur un lit où la sédimentation prédomine.
Avec :
P : précipitations (liquide et solide) [mm],
S : ressources (accumulation) de la période précédente (eaux souterraines, humidité du sol, neige,
glace) [mm],
R : ruissellement de surface et écoulements souterrains [mm],
E : évaporation (y compris évapotranspiration) [mm],
S + ∆S : ressources accumulées à la n de la période [mm].
Sous sa forme la plus générale et pour une période déterminée (mois, année), ce bilan
peut s'écrire encore sous la forme simpliée suivante :
35
Avec :
E : évaporation [mm] ou [m3 /s],
I : ux d'eau entrant [mm] ou [m3 /s],
O : ux d'eau sortant [mm] ou [m3 /s],
∆S : variation de stockage [mm] ou [m3 /s].
Si l'on considère que la variation de stock est nulle d'une année à une autre, la dif-
férence entre les débits entrants (les précipitations) et sortants correspond au décit
d'écoulement. Ce décit d'écoulement représente essentiellement les pertes dues à l'éva-
poration. Il peut être estimé à l'aide de mesures (pluies et débits) ou de méthodes de
calcul (formules de Turc et Coutagne).
36
CHAPITRE 3
NOTIONS D'HYDROGÉOLOGIE
3.1 Dénition
L'hydrogéologie (hydro : eau, géologie : science de la terre), est la science qui étu-
die l'eau souterraine. L'hydrogéologie étudiée les facteurs géologiques, hydrologique et
les lois physiques qui gouvernent la distribution, la circulation et le stockage des eaux
souterraines dans les sols et les roches. L'hydrogéologie cartographie et identie les voies
d'écoulement et de recharge, et évalue la composition chimique et la qualité des eaux sou-
terraines. Elle applique ces connaissances dans la prospection, le captage et la protection
des eaux souterraines.
37
3.2.1 Aquifère
Un aquifère (du grec aqua : eau, fere : transporter) est un corps (couche, massif) de
roches perméables comportant une zone saturée (ensemble du milieu solide et de l'eau
contenue) susamment conducteur d'eau souterraine pour permettre l'écoulement signi-
catif d'une nappe souterraine et le captage de quantités d'eau appréciables. Un aquifère
peut comporter une zone non saturée. Un aquifère correspond donc à une ou plusieurs
formations géologiques poreuses et perméables ; qui ont la capacité de permettre l'écou-
lement de l'eau et de l'emmagasiner. Elles présentent en plus des particularités liées à la
nature géologique et à la géométrie des formations rocheuses qui les constituent, mais aussi
à leur caractère libre ou captif et aux autres milieux aquatiques avec lesquels ils échangent.
Les deux critères essentiels pour qu'un milieu soit aquifère sont sa porosité - présence
d'espaces vides dans la roche, les pores - et sa perméabilité - capacité à laisser circuler
l'eau. Trois types d'aquifères peuvent se distinguer sur la base de ces paramètres. Les
roches imperméables ne constituent pas un aquifère, puisque l'eau ne peut pas y pénétrer
(Figure 42) :
Les aquifères poreux ou fracturés sont composés de roches sédimentaires qui
peuvent être meubles poreuses (sables, graviers) ou dures fracturées (calcaire, craie).
Poreux et perméables, ces aquifères étendus et parfois très épais peuvent abriter de
grands volumes d'eau. Situés surtout dans les bassins sédimentaires et les vallées
des rivières, ils peuvent être superposés les uns aux autres.
Les aquifères ssurés stockent de petites quantités d'eau. Ils sont constitués de
roches très peu poreuses et imperméables (schistes par exemple), où l'eau ne peut
circuler que par les ssures et les failles. Le volume d'eau stocké dépend donc de
l'altération des roches, c'est à dire de l'abondance des ssures et des failles. Les
aquifères ssurés se trouvent notamment dans les massifs montagneux.
Les aquifères karstiques sont des cas particuliers, liés au caractère soluble de
certaines roches. Dans ces secteurs, des réseaux de drainage souterrain s'organisent
avec des espaces vides élargis par la dissolution de la roche, qui peuvent atteindre la
taille de goures ou cavernes. Les écoulements d'eau sont très rapides et constituent
parfois de véritables rivières souterraines.
38
3.2.2 Nappe d'eau souterraine
Une nappe d'eau souterraine est dénie comme "l'ensemble des eaux comprises
dans la zone saturée d'un aquifère, dont toutes les parties sont en liaison hydraulique".
Les nappes correspondent donc à la partie de l'aquifère saturée en eau. On distingue deux
principaux types de nappes d'eaux souterraines (Figure 43) :
La nappe d'eau que l'on rencontre à faible profondeur est appelée nappe phréatique
(de grec phréar : puits). Elle alimente traditionnellement les puits et les sources en eau
potable.
Le niveau, la cote ou la surface piézométrique est le niveau atteint par l'eau dans
un forage lorsqu'elle se stabilise. C'est aussi l'altitude ou la profondeur par rapport à la
surface du sol de la limite entre la zone saturée et la zone non saturée dans une formation
aquifère. Ce niveau est mesuré à l'aide d'un piézomètre.
Figure 43 : Coupe schématique présentant une nappe libre et une nappe captive
39
3.3 Approvisionnement en eau
L'approvisionnement en eau d'un particulier ou d'une collectivité implique au préa-
lable la découverte d'une ressource en eau de qualité, son captage, son transport, son
traitement (même pour les eaux de qualité) et sa distribution collective et individuelle
(réseau public, plomberie domestique), avant sa consommation au sens large du terme.
Il y a lieu de remarquer que l'eau, quel que soit son usage, n'est que très partielle-
ment consommée par l'usager. Elle ne fait que transiter pour la plus grande part, en se
polluant. L'approvisionnement en eau a ainsi pour conséquence, tout au moins pour les
collectivités, la création d'une pollution. Il ne peut donc être dissocié de la collecte et de
l'épuration des eaux usées.
L'eau brute provient d'un cours d'eau ou d'une nappe d'eaux souterraines. Elle est
ensuite dirigée vers une usine d'eau potable où elle passe par plusieurs étapes de puri-
cation à l'aide de procédés physiques, chimiques et biologiques. Après ce processus, l'eau
devient potable et elle est distribuée aux consommateurs. Une fois usée, l'eau est recueillie
et acheminée vers les usines de dépollution pour ensuite être déversée dans la nature.
Les grandes étapes dans le cycle d'approvisionnement en eau sont (Figure 44) :
Captage : prélèvement de l'eau des bassins naturels. Le captage des eaux super-
cielles concerne les eaux des oueds, des barrages de dérivation. Le captage des eaux
souterraines concerne les sources, des nappes peu profondes et des nappes profondes
(profondeurs supérieures à 50 m).
Transport : acheminement de l'eau vers les usines de traitement. Le transport se fait
à surface libre (canaux ou aqueducs à écoulement libre) ou sous pression (conduites
en charge) et souvent en ouvrages mixtes : canal (couvert ou non) dans les parties
de faibles variations de relief, conduite pour la traversée des vallées, tunnel pour la
traversée d'obstacles montagneux.
Traitement et production : transformation de l'eau brute en eau potable. En
principe, l'eau destinée à l'adduction au réseau public est d'abord traitée juste après
pompage par pré-oxydation au chlore, à l'ozone ou au permanganate de potassium,
puis clariée par décantation, ltration et/ou coagulation/oculation, avant d'être
anée par ltration au charbon actif ou à l'ozone. Enn, elle subit une désinfection
par membrane et ltre ultraviolet ou par oxydation chimique via des agents chlorés.
La qualité de l'eau potable doit présenter un certain nombre de caractères physiques,
chimiques, biologiques et en outre répondre à des critères organoleptiques essentiels
(incolore, insipide, inodore, fraîche) appréciés par le consommateur.
Relevage et distribution : alimentation en eau potable des consommateurs. Le
relevage est obtenu au moyen de pompes entraînées par des moteurs électriques ou
diesel. L'adduction débouche à sa partie aval soit sur un réservoir ou une chaîne de
réservoirs tampons, soit directement sur un réseau de distribution qui fragmente et
partage le débit sur la grande surface où se trouvent répartis les consommateurs.
Le réseau de distribution est fait de conduites de diamètre moyen en fonte, acier ou
plastique renforcé de bres de verre.
40
Figure 44 : Approvisionnement en eau potable d'une ville
Eau gravitaire : fraction de l'eau souterraine qui se draine sous l'action des forces
de gravité uniquement. C'est l'eau mobilisable par drainage ou pompage dans un
aquifère à nappe libre. On appelle eau gravitaire celle qui est relâchée par le réservoir
dont le drainage est assuré librement.
Eau adsorbée ou hygroscopique : fraction de l'eau qui forme autour des grains
solides une pellicule fortement adhérente douée d'une viscosité très élevée et même
d'une certaine rigidité. Cette eau ne sera libérée que par évaporation en étuve (110°C
pendant 24 heures).
41
Figure 45 : Schéma de diérents types d'eau dans le sol
3.5.1 Porosité
3.5.1.1 Porosité totale
La porosité totale (n) est la propriété d'un corps ou d'un milieu de comporter des
vides interconnectés ou non. La porosité totale représente l'ensemble des vides présents
dans une roche. Elle s'exprime par le rapport du volume des vides (Vv) au volume total
du milieu (V0) (ex : 0,3 ou 30%) :
La porosité totale ne dépend pas de la taille des grains mais diminue avec :
l'hétérogénéité des grains (Figure 46)
l'arrangement des grains (Figures 47 et 48)
L'arrangement des grains exprime leur disposition dans l'espace. La porosité est forte-
ment inuencée par l'arrangement des grains. Elle décroît de 47.6 % pour l'arrangement
42
cubique, le plus lâche, à 25.9 % pour l'arrangement rhomboédrique le plus tassé. Une
conséquence est la diminution de la porosité avec la profondeur (Figure 48).
Dans un milieu poreux, l'eau peut se déplacer uniquement dans les vides interconnec-
tés. De plus, les grains retiennent l'eau par capillarité et l'empêchent de circuler librement.
La porosité ecace représente le volume d'eau mobilisable par gravité, soit l' eau
libre (non liée aux grains de la roche par capillarité) et circulant dans les pores ouverts
. La porosité ecace diminue avec la taille des grains, par exemple les sables présentant
plus de porosité fermée que les graviers. Elle peut être déterminée en laboratoire ou
sur le terrain, par égouttage de la roche.
43
Selon l'écoulement des eaux souterraines, on a les types de porosité suivants :
la porosité d'interstice dans les pores des roches sableuses.
la porosité de ssure dans les ssures et fractures des roches compactes sans
pores interconnectés (granites, calcaires. . .).
la porosité de karst dans les karsts, c'est-à-dire dans des réseaux de galeries ou-
vertes creusées par l'eau.
D'une manière générale, les roches meubles sont poreuses en petit (porosité
d'interstice) et les roches compactes poreuses en grand (porosité de ssures et
de karst)(Figure 50)(Tableau 2).
3.5.2 Perméabilité
La perméabilité (ou vitesse d'écoulement) traduit l'aptitude de la roche à se laisser
traverser par l'eau, sous l'eet d'une pression (ou gradient hydraulique). Plus la perméa-
bilité est élevée, plus l'eau s'écoulera vite. Cette perméabilité est due à l'existence d'une
porosité ecace, c'est-à-dire à l'existence de vides interconnectés.
Selon le type de porosité, il existe une perméabilité en petit (circulation dans les
pores) et une perméabilité en grand (circulation dans les ssures, fractures, karsts. . .)
qui peuvent cohabiter au sein d'une même roche (craie ssurée ou karstique par exemple).
44
Tableau 3 : Valeurs, facteurs et degrés de la perméabilité
3.5.3 Transmissivité
La transmissivité caractérise la productivité d'un captage dans un aquifère. C'est le
produit du coecient de perméabilité K par l'épaisseur de la zone saturée h.
T (m²/s) = K (m/s) . h(m)
Dans un aquifère libre, l'eau est libérée par l'action des forces de gravité (drainage).
Le coecient d'emmagasinement est égal, en pratique, à la porosité ecace et sa signi-
cation est indépendante du temps. Les valeurs usuelles vont de 1 % pour certains limons
et jusqu'à 30 - 40 % pour des alluvions grossières.
45
3.6 Eaux dans les roches karstiques
3.6.1 Dénition
Le mot karst est un nom allemand de la région des plateaux calcaires de "Slovénie"
dont le nom slave est Kras. Le karst est constitué de formes supercielles et souterraines
qui résultent de la dissolution de roches carbonatées (calcaires, dolomies) par l'eau rendue
acide par le gaz carbonique de l'air des sols. Les vides ainsi créés permettent l'écoulement
et le stockage de l'eau souterraine. Cet ensemble de processus qui transforment une simple
formation calcaire ou dolomitique en un massif karstique avec dolines, goures, grottes,
rivière souterraine et source bien individualisée est appelé karstication .
Figure 52 : Schéma de dissolution des roches carbonatées (modié d'après Bakalowicz, 2002)
(karstication = Création de vides dans la roche)
46
3.6.3 Morphologie karstique
Les formes d'érosion qui résultent de la dissolution de roches (surtout calcaires) par
les eaux douces sont très particulières : elles reçoivent le nom de morphologie karstique
d'après une région de la Croatie. La morphologie karstique comporte des formes de
surface et des formes souterraines (Figure 53).
47
La doline est une dépression circulaire dont le fond plat
est occupé par de la terra rossa, résidu argileux rouge de la
dissolution des calcaires (photo).
Les cavités sont dues principalement au travail des rivières souterraines selon les
joints des terrains (stratication ou diaclases). Les eaux peuvent provenir de l'ab-
sorption d'une rivière aérienne par une perte, et ressortir sous forme d'une source
à fort débit ou résurgence. Elles peuvent aussi avoir comme origine unique l'inl-
tration, et la source correspondante est alors nommée exsurgence. Ces rivières se
48
raccordent à un cours d'eau aérien constituant, localement, leur niveau de base. Elles
tendent ainsi à s'enfoncer avec lui de telle sorte qu'on a souvent un réseau de galeries
souterraines étagées, les plus hautes qui sont en principe les plus anciennes, étant,
la plupart du temps au moins, vides d'eau. La surface de ces rivières est souvent
libre, mais il arrive que l'eau touche le sommet de la galerie : on a alors un siphon
ou voûte mouillante. Les galeries s'élargissent parfois en salles, souvent dues à
des éboulements de la voûte. De nombreuses concrétions de calcite (stalagmites,
stalactites, colonnades, draperies) ornent plafonds et planchers (photos).
les facteurs lithologiques : les karsts les plus développés se trouvent dans les
roches carbonatées pures (avec plus de 90 % de CaCO3)
les facteurs structuraux : dans les pays calcaires la structure joue un grand rôle
dans la forme des karsts (structure plissée : karsts barrés , structures allongées :
karsts de directions parallèles, la structure monoclinale des bancs calcaires com-
mande la direction d'écoulement des eaux)
49
nance de l'écoulement des eaux souterraines par chenaux et conduits de grande dimension
(conduits karstiques) à fonction collectrice ou distributrice, existence possible de cavités
de grande capacité, large prépondérance de l'écoulement souterrain dans l'écoulement to-
tal du domaine correspondant.
● L'épikarst (ou zone épikarstique) qui concentre et stocke une partie des inltrations
depuis la surface.
50
3.7 Hydrothermalisme continental
3.7.1 Dénition
L'hydrothermalisme est le processus de circulations des eaux chaudes liées à la n
d'une éruption volcanique, ou à celle de la cristallisation d'un magma, et aux sources qui
peuvent, éventuellement en résulter.
Les eaux de surface, c'est-à-dire les eaux de pluies, s'inltrent dans les fractures de
la croute, sont réchauées et, comme dans le cas de l'hydrothermalisme des fonds océa-
niques, elles sont ramenées à la surface grâce à ce ux de chaleur qui établit une cellule
de convection.
51
L'eau de mer et les eaux météoriques (eaux douces continentales) pénètrent dans la
croûte terrestre perméable et peuvent circuler jusqu'à de grandes profondeurs . La tem-
pérature et la composition chimique (qualité de l'eau) évoluent pendant le transit jusqu'à
des degrés divers. Ce sont les interactions entre l'eau et les solides constituant les réser-
voirs qui engendrent cette évolution. on peut observer les manifestations spectaculaires
de l'hydrothermalisme, telles les geysers, les sources chaudes, les lacs de boues
chaudes et tous les dépôts qui y sont associés (Figure 56).
52
Smith découvrit également qu'à une profondeur de 5 km, la chaleur dépassait 350°C.
L'écorce devenait conductrice et ressemblait à du plastique. A terme elle ne pourra jamais
supporter le stress provoqué par la pression et la chaleur du magma qui, rappelons-le est
à 1500°C. En fait, les fumerolles, les sources hydrothermales et les geysers que
l'on observe un peu partout à travers le parc représentent des ssures et des cheminées
très localisées dans la caldera à travers lesquelles le super-volcan "fuit" et libère lentement
son excès de pression.
Le ux de chaleur chaue l'eau des cavités qui progressivement passe en vapeur. La
pression dans les cavités d'un réseau donné augmente progressivement, comme dans une
marmite couverte, jusqu'à ce que, la pression devenant trop élevée, la vapeur soit évacuée
subitement, vidant tout le réseau, comme lorsque saute le couvercle de la marmite, C'est
le geyser. Le cycle recommence avec le remplissage à nouveau des cavités par l'eau qui,
chauée, passe en vapeur, puis explose. C'est le cas du fameux geyser "Old Faithfull"
à Yellowstone qui, depuis des dizaines d'années, fait éruption périodiquement à chaque
heure.
A Yellowstone, il n'y a pas que des geysers, il y a aussi des sources d'eaux chaudes
qui forment des petits chaudrons bouillonnants ou des petits étangs chauds alimentés
par des sources provenant d'un réseau où les eaux ne sont pas connées. Les eaux des
sources hydrothermales et des geysers sont chargées en sels minéraux acquis en profondeur.
Avec l'écoulement des eaux en surface, ces sels minéraux précipitent pour former des
amoncellements de dépôts siliceux ou calcaires (Photos).
53
3.7.4 Dépôts formés par les eaux hydrothermales
Le processus hydrothermal est lié à la circulation de uides profonds transportant
des métaux dans la croûte terrestre. L'origine de ces uides peut être magmatique ou
métamorphique, ou provenir d'eaux météoriques ou connées (que l'on trouve en profon-
deur dans la croûte terrestre),..etc. Lorsque les uides sont généralement drainés et piégés
dans des fractures de diérente taille et géométrie, les minéraux se déposent par précipita-
tion. Les gisements hydrothermaux sont la principale source mondiale pour la majorité des
métaux (Pb, Zn, Mo, Ag, Cu, Au, U, les pierres précieuses, l'argile, le quartz). Il existe dif-
férents types de gisement hydrothermaux en fonction du contexte géodynamique (limite
de plaque, intrusions granitiques, plancher océanique, bassins sédimentaires). Ces gise-
ments se caractérisent par l'origine et la température des uides porteurs qui contiennent
des teneurs non négligeables en CO2 et/ou CH4.
La plupart des stations thermales observent au niveau de leurs ressources des dépôts
ayant des formes, couleurs, consistances diverses :
Carbonate de calcium CaCO3 ( calcite, aragonite)
Sulfate de calcium CaSO4 ( anhydrite, gypse)
Hydroxyde de magnésium Mg(OH)2 ( brucite)
Silicates de calcium dont CaSiO3
Silicates de magnésium dont MgSiO3
Silico-aluminate de sodium (analcite)
Ferro-silicate de sodium (acmite)
Silice (SiO2)
Mais aussi : travertins, sels, dépôts carbonatés, sulfures de fer ou autres, silicates, etc.
Par exemple, la variété des couleurs (blancs, orange, verts plus ou moins sombres..
(Photo ci-dessous) révèle la variété de la nature des dépôts (carbonates ou hydroxydes de
fer) et des organismes à l'origine de certains de ces dépôts. La nature des dépôts blancs
parfois bien cristallisés (calcite, aragonite, gypse. . . ?) est dicile à déterminer si on ne
veut pas faire de prélèvement.
Dépôts et concrétions visibles sur les ancs de la levée de la Source des Suisses,
Plan de Phazy (Hautes-Alpes)
54
TD 1 : PARAMÈTRES CLIMATIQUES
Exercice 1
En utilisant le diagramme de l'air humide ci-dessous, comparer les teneurs en vapeur
de saturation pour de l'air à 0 [°C], 10 [°C] et 20 [°C].
- Quelle est l'hygrométrie de l'air si sa température est de 30 [°C] et sa teneur en
humidité de 13 [g vapeur/kg air sec] ? Quelle est la teneur en humidité de l'air si sa
température est de 18 [°C] et son hygrométrie de 60 % ? Quelle est la température de
l'air si sa teneur en humidité est de 8 [g vapeur/kg air sec] et son hygrométrie de 40 % ?
Quelle est l'humidité relative de l'air à 20 °C et qu'il contient environ 15 [g vapeur/kg air
sec] ? Comment appelle-t-on cette valeur ?
55
TD 2 : TRAÇAGE D'UNE COURBE HYPSOMETRIQUE
Exercice
La courbe hypsométrique décrit le pourcentage de l'aire totale du bassin au-dessus ou
au-dessous d'une hauteur donnée. Les paramètres de la courbe sont : l'altitude moyenne,
l'altitude médiane et la pente moyenne.
56
TD 3 : BASSIN VERSANT ET BILAN HYDROLOGIQUE
- Calculer l'indice de compacité de Gravélius d'un bassin versant dont la surface totale
est 6.5 km² et le périmètre est de 14.7 km
- Sachant que la diérence d'altitude le long du cours principal est de 220 m et la
longueur du cours d'eau = 6.5 km, calculer la pente moyenne du cours d'eau du bassin
versant ?
57
RÉFÉRENCES
Webographie :
https ://echo2.ep.ch/e-drologie
https ://sigessn.brgm.fr/
http ://la.climatologie.free.fr/sommaire.htm
https ://fr.wikipedia.org/wiki/Climatologie
https ://fr.wikipedia.org/wiki/Atmosph%C3%A8re_ terrestre
https ://fr.wikipedia.org/wiki/Cycle_ de_ l%27eau
https ://www.lavionnaire.fr/MeteoAtmosphere.php
https ://test.webedu.eduscol.education.fr
https ://www.u-picardie.fr/beauchamp/mbg6/atmos.htm
https ://www.maxicours.com/se/cours/les-zones-climatiques/
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