Les Revues Systematiques
Les Revues Systematiques
Les Revues Systematiques
INTRODUCTION ......................................................................... 3
DEFINITIONS ....................................................................................................................................................... 3
DIFFERENCES ENTRE REVUE NARRATIVE ET REVUE SYSTEMATIQUE ................................................................ 3
POURQUOI FAIRE UNE REVUE SYSTEMATIQUE ? .............................................................................................. 4
REDIGER LE PROTOCOLE.......................................................... 13
RECHERCHE EXHAUSTIVE DE LA LITTÉRATURE ........................ 15
LES OUTILS DE RECHERCHE ............................................................................................................................... 15
STRATEGIE DE RECHERCHE DANS LES BASES DE DONNEES ............................................................................. 16
Généralités ................................................................................................................................................... 16
Construction de la stratégie de recherche .................................................................................................. 16
Quelques remarques .................................................................................................................................... 17
La PRESS Checklist ........................................................................................................................................ 18
RECHERCHES SUPPLEMENTAIRES .................................................................................................................... 18
RASSEMBLEMENT DES ETUDES ET DOCUMENTATION .................................................................................... 19
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Module Revues systématiques – version 2020-2021
EXTRAIRE LES DONNEES .......................................................... 30
ANALYSER ET INTERPRETER LES DONNEES .............................. 31
REDIGER LA REVUE SYSTEMATIQUE ET SON RAPPORT ............ 32
GENERALITES .................................................................................................................................................... 32
LE CONTENU DU RAPPORT ............................................................................................................................... 32
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INTRODUCTION
DEFINITIONS
La littérature scientifique comporte plusieurs types de documents qui sont des synthèses ou des
« revues ». Les principaux types de synthèses sont :
Les revues narratives (ou revues de la littérature) : Elles traitent une question large et
constituent une synthèse non normée/non standardisée de la littérature. Elles ne
comprennent généralement pas de description de la stratégie de recherche utilisée.
Les revues systématiques : Elles utilisent une méthode scientifique explicite, spécifique,
planifiée (le protocole et d’autres points comme les critères d’inclusion/exclusion des études
sont définis à l’avance) et reproductible. Cette méthode est utilisée pour identifier,
sélectionner, évaluer et synthétiser des résultats d’études similaires mais indépendantes
(des études primaires) et ainsi répondre à une question précise.
Les revues systématiques peuvent également présenter une méta-analyse lorsque des
méthodes statistiques sont utilisées pour synthétiser les résultats, mais ce n’est pas toujours
le cas.
Les méta-analyses : Une méta-analyse, c’est l’analyse statistique d’une grande collection de
résultats provenant d’études individuelles et indépendantes. Les méta-analyses font
nécessairement suite à une revue systématique.
Les scoping reviews : Elles répondent à des questions « larges » et qui comprennent un
processus de recherche systématique dans la littérature scientifique mais sans analyse de
biais (contrairement aux revues systématiques).
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Les revues systématiques, quant à elles, partent d’une question précise (clinique ou non). Elles
utilisent des méthodes spécifiques pour identifier toutes les preuves autour de la question clinique,
pour évaluer la qualité de ces preuves et pour les synthétiser.
L’evidence-based health care / evidence-based medicine / la médecine fondée sur les (niveaux de)
preuves a ainsi trois composantes : l’expertise clinique, les meilleures preuves de recherche et les
préférences du patient. Il s’agit donc de « l’utilisation consciencieuse, explicite et judicieuse des
meilleures données disponibles pour la prise de décision concernant les soins à prodiguer au patient. »
Les revues systématiques vont permettre de synthétiser les preuves et de voir si les effets des soins
(interventions) sont consistants ou s’ils varient, et permettent de minimiser les biais.
Elles sont transparentes, reproductibles et les méthodes peuvent être appliquées à n’importe quel
domaine. Elles représentent le plus grand niveau de preuve scientifique et peuvent donc aider aux
prises de décisions.
Source : MOOC « Introduction to Systematic Review and Meta-Analysis » de l’Université John Hopkins (Li & Dickersin).
Les revues systématiques sont généralement réalisées par des auteurs indépendants (plus de 60% des
revues systématiques d’après l’Université John Hopkins) mais aussi par (la Collaboration) Cochrane,
des groupes intéressés par la mise en place de politiques (sociétés professionnelles, gouvernements),
etc.
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Elles sont ensuite utilisées par des médecins individuels et par des chercheurs, par les personnes qui
élaborent des directives et celles qui élaborent des politiques publiques.
Source : MOOC « Introduction to Systematic Review and Meta-Analysis » de l’Université John Hopkins (Li & Dickersin).
Cochrane (« Cochrane Collaboration », la Collaboration Cochrane) est une organisation à but non
lucratif, constituée d’un réseau de personnes du monde entier (médecins, infirmières, chercheurs,
donateurs…) et qui répond au besoin d’organiser de manière systématique les informations issues
de la recherche médicale. Le but de Cochrane est de regrouper les données scientifiques de manière
accessible et résumée et de conduire des revues systématiques – afin de faciliter la prise de ces
décisions en utilisant les meilleures données probantes scientifiques disponibles.
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LES ETAPES D’UNE REVUE SYSTEMATIQUE
Attention : Une revue systématique ne s’entreprend jamais en solo. Certaines étapes nécessitent
le travail d’au moins deux personnes, afin de limiter le plus possible certains types de biais.
• Développement du protocole et des étapes à suivre : Il s’agit de la différence principale avec les
revues narratives. On utilise ici un processus transparent et reproductible.
• Screening des résultats : Sélection des études à inclure, d’abord sur base du Titre/Résumé (première
partie) ; Ensuite, pour les références restantes, sur base du texte intégral (seconde partie).
• Rédaction.
• Mise à jour de la revue systématique (si nécessaire). En effet, les revues systématiques peuvent être
mises à jour, même des années plus tard – simplement en suivant le même protocole.
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De la mise en place de l’équipe à la rédaction de la revue systématique, de nombreux mois peuvent
s’écouler. Voici un exemple de « ligne du temps » :
A noter : Toutes les étapes doivent être enregistrées et documentées. Leurs frontières ne sont pas si tranchées
que cela : il ne faut pas commencer à tout rédiger à la fin. Ainsi, certaines étapes doivent nécessairement se
suivre mais certaines peuvent avoir lieu en même temps.
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FORMULER LA QUESTION DE RECHERCHE
LA METHODE PICO
Il est essentiel de bien définir la question de recherche. Pour cela, on peut par exemple utiliser la
méthode PICO/PECO (mais ce n’est pas la seule méthode disponible).
La méthode PICO est une aide à la formulation de la question de recherche et à la recherche d’articles.
Formuler une question PICO permet de clarifier une question d’étude et d’en identifier les concepts
clés, pour ensuite faire une recherche bibliographique efficace dans une base de données.
Population : On définit la condition / la maladie qui nous intéresse et on inclut des critères spécifiques
de diagnostic. On peut aussi définir d’autres paramètres : âge, genre, condition (personnes
hospitalisées ou non, par exemple). Les facteurs à considérer lorsqu’on développe le critère P pour une
revue systématique sont : Comment la maladie / condition est-elle définie ? Quelles sont les
caractéristiques principales qui décrivent les participants ? Y a-t-il des facteurs démographiques
pertinents (âge, sexe…) ? Quel est le contexte (hôpital, dans les milieux de vie) ?
Comparaison : Pour les essais cliniques, il peut s’agir d’un placébo, de la thérapie standard, d’une
absence de traitement (avec les considérations éthiques que cela implique). Dans les études
épidémiologiques, la comparaison est souvent l’absence d’exposition.
Résultats (issue clinique, critère de jugement) / « Outcomes » : Parfois difficile à définir. Cela peut
être ce qui intéresse le patient (quand pourra-t-il rentrer chez lui, est-ce qu’il aura tel effet
secondaire ?) ou le médecin. Lorsqu’on développe le critère O pour une revue systématique, il convient
de prendre en compte différentes choses : Quels résultats sont-ils essentiels à considérer pour la prise
de décision clinique ? Quels sont les résultats principaux (« primary outcomes ») susceptibles d’être
couverts par une revue systématique de la littérature ? Comment ont été mesurés ces résultats, et
avec quel timing ?
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Il peut y avoir plusieurs types de questions PICO, comme nous le développerons plus bas : question
diagnostique, pronostique, étiologique ou thérapeutique...
Exemple : Pour les enfants d'âge préscolaire présentant une déficience visuelle légère à modérée (P),
les lunettes et les patchs (I) sont-ils efficaces pour améliorer l'acuité visuelle (O), par rapport aux
lunettes seules (C) ou à l'absence de traitement (C) ?
La question doit spécifier le type de population, l’intervention qui seront considérées - et parfois
l’« outcome » (critère de jugement, issue clinique) ou le comparateur (dans le cadre des revues
systématiques, les critères O ou C sont parfois omis).
Attention : Il existe évidemment plusieurs méthodes pour aider à formuler une question.
Le canevas PESICO (par exemple utilisé dans le cas de questions en liens avec la communication),
fait également intervenir E (environnement) et S (« stakeholders », parties prenantes).
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Ainsi, les questions de type « Thérapie », « Dépistage » et « Prévention » sont toutes des questions
qui vont examiner l’intervention utilisée sur les patients pour traiter, prévenir ou détecter un
problème.
Exemples : « L’exercice est-il efficace pour améliorer la qualité de vie de personnes souffrant de
maladies pulmonaires chroniques ? » (Thérapie). « La détection de cancer de la prostate par dosage
de la PSA est-elle efficace pour réduire la mortalité ? » (Dépistage / Prévention).
Les questions de « Précision diagnostique » vont examiner l’efficacité et/ou la sensitivité d’un test,
ou comparer un test à un autre.
Exemple : Quelle est l’efficacité d’une IRM pour détecter de nouveaux cancers du sein chez des
femmes ayant déjà eu un cancer et ayant subi une tumorectomie ? »
Les questions « Pronostic » intéressent aussi bien les médecins que les personnes qui travaillent dans
la Santé Publique : on veut savoir quelles sont les conséquences d’un certain problème.
Exemple : « Quels sont les effets de la grossesse sur l’exacerbation des symptômes de la sclérose en
plaques ? »
Les questions de type « Préjudice » se demandent si tel traitement peut provoquer des effets
négatifs.
Exemple : « Quelle proportion de femmes post-ménopausée recevant du Ca++/vitamine D doivent
s’attendre à développer des calculs rénaux ? »
Et finalement, les questions de type « Etiologie » vont se demander ce qui cause un certain
problème.
Exemple : « Est-ce que la consommation de café est associé avec un risque accru de développement
du cancer du pancréas ? »
Les types de preuves : En fonction du type de question, il va falloir rechercher les types de preuves /
designs d’études appropriés (ceux qui vont nous permettre de répondre à la question tout en
minimisant les biais) et quel(s) type(s) de donnée(s) doivent pouvoir être retirés.
• Etude de cohorte (Cohort studies) : Une cohorte, c’est un groupe de gens que l’on observe
régulièrement sur une longue période de temps (plusieurs années). Deux (ou plus) groupes sont
exposés à différents facteurs et sont ensuite comparés.
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• Essais cliniques (Clinical trials) : Faisant suite aux études expérimentales non-cliniques (sur modèles
cellulaires et modèles animaux), les études cliniques vont par exemple évaluer l’efficacité ou la
tolérance d’une méthode diagnostique ou d’un traitement sur des sujets humains. Elles impliquent
évidemment l’accord des autorités de santé et/ou d’éthique.
• Essai (clinique) randomisé contrôlé (Randomized controlled trial) : Les patients sont assignés au
hasard à un groupe parmi deux ou plus. L’un des groupes recevra par exemple le traitement testé et
l’autre groupe recevra le placebo. L’assignement des groupes au hasard permet de s’assurer que
seuls les effets du médicament seront comparés (limitation des biais). Pour limiter encore les biais,
l’étude peut se faire en « double aveugle » : les patients ignorent à quel groupe ils appartiennent et
les médecins / personnes délivrant le traitement ou le placebo l’ignorent également.
• Etude cas-témoins (Case control studies) : Ces études comparent des personnes qui présentent une
certaine condition médicale avec des personnes qui ne la présentent pas – mais qui sont aussi
similaires que possible (âge, sexe…). Les deux groupes répondent ensuite à des questions et voient
leur dossier médical analysé – dans l’idée d’identifier ce qui pourrait constituer les facteurs de
risques de la maladie.
Exemple : Pour les questions « Préjudice (« Harm »), les RCT ne sont malheureusement pas assez
longs ou assez étendus, et c’est la raison pour laquelle on va plutôt se pencher sur des études de
cohortes ou des « case control studies ».
LA PRECISION DE LA QUESTION
Exemple : On s’interroge sur l’efficacité de la prise d’aspirine pour prévenir l’incidence d’une
deuxième crise cardiaque. La question pourrait ainsi être « Est-ce que la prévention d’une seconde
crise cardiaque par la prise d’aspirine est efficace ? ».
Or, ce n’est pas une question extrêmement précise. En effet, on peut se poser les questions
suivantes : quand commence-t-on à prendre cette aspirine ? Juste après la première crise cardiaque ?
Un an après ? Deux ans après ? Quel dosage ? Pendant combien de temps ? (etc.).
On pourrait répondre à chacune de ces questions, pour faire de notre question de recherche une
question très précise… Mais au plus on précise notre question, au moins il y aura d’études qui vont y
correspondre. Il ne faut donc pas non plus déterminer une question trop précise.
Il faut que la question soit bien définie et précise dans ses concepts mais il ne faut pas non plus
définir absolument chaque paramètre de la question (au risque de n’avoir aucune étude qui puisse
correspondre ou de ne pas être généralisable à d’autres systèmes de soins) ni poser une question
trop générale (au risque de devoir « comparer des pommes et des poires » ou d’avoir des difficultés à
synthétiser et interpréter les résultats).
Il faut donc avoir une certaine idée de quelles données sont disponibles dans la littérature (mais
attention à ne pas tester une hypothèse « post hoc », après avoir vu les données).
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EXEMPLE
Voici un premier exemple de question de revue systématique :
La pharmacothérapie (thérapie médicamenteuse) est-elle associée à une morbidité et une mortalité à
long terme chez les personnes âgées souffrant d'hypertension modérée ? / Is drug therapy associated
with long-term morbidity and mortality in older persons with moderate hypertension ?
P I C O
Personnes âgées souffrant Pharmacothérapie / Morbidité et mortalité à long
d’hypertension modérée terme
Chaque terme de la question a été défini, et on a dressé une liste des synonymes / caractéristiques qui
entrent dans les définitions acceptables pour chacun des termes.
Par exemple, « drug therapy » a été défini, et plusieurs termes possibles pour ce critère y ont été
associés (« ACE inhibitors », « diuretics », « combined alpha and beta blockers », etc). Et de même pour
« long-term » et « morbidity and mortality », l’âge des personnes considérées, etc.
La question de recherche a l’air assez simple, mais elle est en réalité bien définie.
Source: MOOC « Introduction to Systematic Review and Meta-Analysis » de l’Université John Hopkins (Li & Dickersin).
Attention : Avant de se lancer dans une revue systématique, il convient de vérifier si une revue sur le même
sujet n’existe pas déjà et si notre question n’a pas déjà été résolue. Ainsi, on peut consulter au préalable des
répertoires comme PROSPERO ou Cochrane Reviews - et chercher d’éventuelles revues sur le sujet
considéré. Ce petit travail en amont permet d’éviter les redondances entre revues systématiques.
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REDIGER LE PROTOCOLE
Le protocole va décrire le processus de la revue systématique.
Les critères d’éligibilité seront utilisés pour sélectionner les études à inclure dans la revue. Ils peuvent
concerner le type d’études, les participants, le type d’intervention et les critères de jugement, et
doivent être discutés par l’équipe impliquée dans la revue systématique.
Exemple : Si l’on souhaite réaliser une revue sur les interventions destinées à améliorer le suivi des
malades diabétiques, il faut définir ce qu’on entend par « malade diabétique », les tranches d’âge prises
en compte, le contexte de soin (ambulatoire, à l’hôpital), la durée de suivi des patients et les critères de
jugement que l’on souhaite analyser dans les études.
Une caractéristique importante du protocole est qu’il doit être enregistré – par exemple dans Prospero
(« International prospective register of systematic reviews »). Cela permet de garantir la transparence
du processus ainsi qu’une meilleure rigueur scientifique.
Cela permet également aux lecteurs de détecter d’éventuels biais de report (différences entre le
protocole initial et la revue publiée) mais aussi de mettre en évidence des protocoles enregistrés mais
non publiés.
La PRISMA-P checklist décrit l’ensemble des éléments à inclure dans le protocole d’une revue
systématique.
Le nom du répertoire dans lequel le protocole a été enregistré (par exemple : PROSPERO).
Le pourquoi de la rédaction de la revue systématique, dans le contexte du domaine d’étude.
Déclaration explicite de la question traitée par la revue, sous forme PICO.
Description des critères d’éligibilité (caractéristiques des études et des rapports d’étude).
Les sources d’informations qui seront utilisées.
Une première description de la stratégie de recherche, dont les éventuelles limites.
Le mécanisme qui sera utilisé pour enregistrer les données tout au long de la revue.
Le mécanisme qui sera utilisé pour documenter les différentes étapes de la revue.
Description du processus de sélection des études à chaque phase de la revue.
Description des méthodes pour extraire les données des rapports d’études examinés.
Les outcomes pour lesquels les données seront examinées.
Description des méthodes pour déterminer les risques de biais des études primaires.
Description de la manière dont les décisions seront prises lors d’un éventuel conflit entre
examinateurs.
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Source : Shamseer et al. (2015).
PRISMA signifie “Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses”.
C’est une initiative qui rassemble les éléments à rapporter dans les revues systématiques et méta-analyses –
dans le but d’aider les auteurs à s’assurer d’avoir un compte rendu transparent et complet de leurs revues
systématiques et méta-analyses. On retrouve des checklists pour le protocole, le rapport, un template pour le
diagramme de flux, etc.
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RECHERCHE EXHAUSTIVE DE LA LITTÉRATURE
Ces bases de données / outils sont à sélectionner en fonction de la question abordée, mais il ne faut
pas se contenter d’une seule. Il peut s’agir de MEDLINE / PubMed, Embase, CINAHL, PsychInfo, Web
of Science, Scopus… (liste non exhaustive).
Le choix des bases de données à utiliser dans sa recherche doit être réfléchi, intentionnel et actif.
Le choix des bases de données utilisées peut d’ailleurs influencer la performance de la recherche.
Dans le cadre d’une revue systématique, le chercheur est évidemment intéressé d’avoir un haut taux de
sensibilité/ « recall ». Certaines bases de données / plateformes de recherche comme Google Scholar (qui
permet uniquement une recherche « full text » ) ne sont ainsi pas spécialement adaptées aux revues
systématiques : l’algorithme en est caché et les résultats ne sont généralement pas reproductibles.
Pour choisir les bases de données à utiliser, on peut se poser les questions suivantes :
- Le sujet / domaine à traiter est-il bien couvert dans la base de données ?
- Quelle est la couverture temporelle et géographique de la base de données ?
- Quel type de matériel est-il indexé dans la base de données ? Des articles, bien sûr, mais certaines
bases de données vont par exemple - contrairement à d’autres - permettre de voir des informations
sur des essais cliniques complétés mais encore non publiés, ou des essais cliniques en cours, des thèses
de doctorat…
Exemples : ProQuest Dissertations and Theses (contenant des thèses avec idées originales et des
bibliographies à parcourir), Cochrane Central Register of Controlled Trials (contenant des rapports de
RCTs mais aussi des abstracts de conférence, de posters…), clinicaltrials.gov (comportant des essais
terminés ou encore en cours, financés de manière privée ou par des organismes gouvernementaux).
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STRATEGIE DE RECHERCHE DANS LES BASES DE DONNEES
Généralités
Le but des stratégies de recherche employées est d’avoir un minimum de bruit (références non
pertinentes par rapport à la question de recherche) et surtout d’éviter de manquer des références
pertinentes.
Il est important, pour chaque base de données consultée, d’être sûr de bien maîtriser les spécificités
de l’outil (syntaxe, subtilités, particularités), d’être méthodique et de sauvegarder les stratégies de
recherche utilisées.
A noter : Il convient également de noter les détails de la recherche : date, nombre de références
trouvées à chaque (partie de l’) équation. Ce processus de documentation est essentiel pour la
transparence de la recherche et pour pouvoir, par la suite, la répliquer si nécessaire.
Au cours des recherches documentaires pour une revue systématique, il est évidemment important
d’utiliser le vocabulaire contrôlé (termes d’indexation, thésaurus).
Exemple de vocabulaire contrôlé : Medical Subject Headings (PubMed), Emtree Terms (Embase),
Subject Headings (CINAHL), Subject Terms (PsycInfo).
Mais cela ne suffit pas. En effet, l’indexation dans les bases de données est effectuée par des
personnes physiques (des documentalistes). Elle prend donc du temps (certains articles peuvent donc
être présents dans les bases de données sans encore avoir été indexés) et n’est pas parfaite (erreurs,
concepts oubliés). De plus, certains documents ne sont tout simplement pas indexés (comme par
exemple les abstracts de conférence dans Medline) ou n’ont pas été mis à jour avec les nouveaux
termes d’indexation. Pour pouvoir récupérer tous ces documents, il faut donc également utiliser le
vocabulaire libre (« free text »).
Exemple : On souhaite rechercher spécifiquement des RCT sur PubMed. Entre 1966 et 1977, il n’y avait
pas de terme spécifique disponible pour qualifier les RCT sur PubMed. En 1978, c’est le terme MeSH
« RANDOMIZED-ALLOCATION » qui était utilisé. En 1990, le MeSH était « RANDOMIZED-CONTROLLED-
TRIALS ». Et depuis 1992, on peut sélectionner le filtre « Type de publication » : « Randomized
Controlled Trial ». Pour ne pas rater des études plus anciennes éventuellement pertinentes, il faut donc
utiliser plusieurs termes différents dans la recherche.
Pour identifier le vocabulaire libre, on se base sur les dictionnaires, les encyclopédies, sa propre
expérience, le vocabulaire utilisé dans le titre, l’abstract, les articles-exemples, les listes de synonymes
dans les thésaurus…
De manière générale, pour construire une stratégie de recherche, on va suivre les étapes suivantes :
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b) Identifier les concepts
Plusieurs méthodes existent pour aider à effectuer cette étape.
Exemples : 3QPOC, PICO/PECO (question clinique), PESICO,
c) Etendre le vocabulaire
Pour chaque concept identifié dans la question, il convient ensuite d’étendre le vocabulaire : trouver
les synonymes, les abréviations, les variations orthographiques et grammaticales…
Pour s’aider dans l’identification des différents termes désignant les concepts, on peut par exemple
partir de dictionnaires, d’encyclopédies, d’articles-exemples qui parlent de notre sujet, identifier les
termes utilisés pour l’indexation de ces articles, les termes libres utilisés dans le texte, chercher dans
le thésaurus des bases de données…
Il convient ensuite de combiner les différents concepts et de créer des équations de recherche : on
utilise les concepts et les synonymes selon le format suivant, en utilisant à la fois des termes du
thésaurus de la base de données si elle en possède un (Exemple : MeSH sur PubMed, Emtree sur
Embase) ET du vocabulaire libre :
Dans le cas du vocabulaire libre, on limite la recherche au champ « Title and Abstract » en utilisant le
code du champ correspondant (il peut différer en fonction de la base de données).
Exemple : Mot[tiab] sur PubMed – TI-ABS-KEY(Mot) sur Scopus, Mot:ti,ab sur Embase
Attention, toutes les bases de données n’ont pas la même syntaxe ni le même langage
d’indexation. Ainsi, on ne les interroge pas toutes de la même manière : le choix des termes, la
manière de les combiner, d’utiliser les parenthèses, les crochets, les opérateurs… vont différer.
Il faut donc adapter les termes, la syntaxe et les équations pour chaque base de données.
Quelques remarques
• La recherche dans une base de données est un processus itératif. Il faut souvent répéter des étapes
avec de nouvelles informations obtenues pour trouver la stratégie de recherche optimale.
• L’opérateur booléen « NOT » est surtout utilisé pour évaluer les recherches (voir si une recherche a
été utile ou pas, en comparaison Search 1 NOT Search 2 par exemple). A ne pas utiliser dans l’équation
finale, car il risque de retirer des documents pertinents.
• Certaines études ont montré que parfois, limiter à une langue peut apporter un biais. En effet, il y a
davantage de « résultats positifs » publiés en anglais par exemple. Il faut donc faire attention aux
limites que l’on décide de suivre, et les justifier.
• Il convient de bien documenter les tests unitaires.
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La PRESS Checklist
La PRESS Checklist est un outil qui permet d’examiner et d’améliorer une stratégie de recherche si
nécessaire. Elle permet de se rendre compte si la stratégie de recherche envisagée est bien pensée (ou
non) et si les erreurs les plus courantes ont été évitées (ou non !).
La checklist pose des questions sur différentes notions : la conceptualisation de la question de
recherche, la traduction de la stratégie entre les bases de données, l’inclusion correcte des
descripteurs, l’inclusion correcte du vocabulaire libre, des variantes orthographiques…
RECHERCHES SUPPLEMENTAIRES
Outre les articles de revues scientifiques, il y a également d’autres sources de données : les rapports
de conférences, les essais cliniques, les répertoires de recherches, les thèses, les rapports
d’organisations, la littérature grise, la littérature produite par des organisations qui ne sont pas
traditionnellement des éditeurs…
Pour trouver ces documents, il convient de faire des recherches autrement…
Ainsi, les résultats issus de recherche « standard » dans les bases de données peuvent ainsi être
complétés avec des recherches supplémentaires : l’examen des bibliographies des articles issus de la
précédente étape, le « hand searching », le contact direct avec des experts du domaine.
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L’utilisation des renvois suggérés par les bases de données (Exemple : « Related Articles » de
PubMED)
La consultation des articles qui citent les études incluses dans la revue systématique et les
articles cités,
Des recherches manuelles dans les revues spécialisées, dans des actes de conférences, dans
les « supplement issues » des revues scientifiques,
Des recherches dans la littérature grise : http://www.opengrey.eu/search, OpenDOAR,
GreyLit…
Des recherches sur le Web : registres de RCT : http://clinicaltrials.gov, www.centerwatch.com,
www.controlled-trials.com, www.who-int/ictrp/en, Cochrane Central Register of Controlled
Trials : www.thecochranelibrary.com, bases de données nationales (comme
http://lilacs.bvsalud.org), sites gouvernementaux…
Des contacts avec des professionnels du domaine,
Ces recherches additionnelles et/ou manuelles sont importantes à réaliser – des articles pertinents
peuvent être trouvés seulement par recherche manuelle plutôt que par les bases de données.
Ces méthodes peuvent également identifier de la littérature non publiée – dont l’inclusion peut avoir
un impact sur l’analyse des résultats (abstracts de conférences ou de posters, articles non indexés dans
les bases de données standard, études non-enregistrées ou non-publiées…).
Exemple : L’estimation du « préjudice » dans les questions de ce type est toujours plus importante
lorsqu’on inclut des données non publiées.
Par ailleurs, ces recherches supplémentaires permettent donc de réduire certains biais, comme le biais
de publication (les articles qui montrent un résultat significatif ont davantage tendance à être publiés)
ou le biais de disponibilité (= se limiter à ce qu’on trouve facilement).
A noter que certains biais ne sont pas contournables : si on ne parle que le français et l’anglais, par
exemple, les publications uniquement écrites dans d’autres langues seront forcément exclues (alors
qu’elles sont peut-être très intéressantes).
Il peut être intéressant de vérifier si les articles pertinents identifiés via ces méthodes sont ou non indexés
dans les bases de données précédemment utilisées. S’ils le sont mais qu’ils ne figuraient pas dans les
résultats de recherche, cela peut être une indication que la stratégie de recherche est à revoir.
A noter : L’identification et le tri des doublons peut prendre un temps conséquent. A ne pas sous-estimer !
Cette étape peut être effectuée via Excel, via un logiciel de gestion de références bibliographiques
(Zotero, EndNote, Mendeley) ou un logiciel de support pour la réalisation de revues systématiques
(Rayyan, Covidence, Colandr). L’outil choisi « devient » alors notre base de données des articles
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Module Revues systématiques – version 2020-2021
collectés.
A noter : les diagrammes de flux PRISMA sont recommandés pour documenter le nombre de
documents à chaque étape de la revue systématique (voir chapitre suivant).
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SELECTIONNER LES ETUDES A INCLURE
Sur base des critères définis dans le protocole, les études primaires sont sélectionnées ou rejetées.
Cette sélection est effectuée par au moins deux personnes, de manière indépendante (double
aveugle, « blind screening ») et se déroule en deux étapes successives : sélection sur base du Titre et
du résumé, et ensuite sélection sur base du texte intégral.
Les conflits de décision entre chercheurs doivent être résolus avant de passer à la suite.
Ce premier screening nous donne un corpus de documents dont il faudra obtenir le texte complet pour
effectuer le second screening (screening sur base du texte complet / full text screening).
Attention : Contrairement au screening Texte/Abstract, les raisons d’exclusion d’un article doivent être
précisées par chaque examinateur pour les articles dont le texte intégral est examiné : les choix doivent
tous être justifiés sur base des critères d’inclusion/exclusion. Il faut documenter / justifier tout écart.
On met ensuite en commun le travail des deux examinateurs indépendants et on résout les éventuels
conflits (si un désaccord persiste : consensus ou intervention d’un tiers).
Rayyan (gratuit, open source) propose de charger des sets de références (par exemple un set de
résultats issu de la recherche exhaustive de la littérature) et permet ensuite aux reviewers d’effectuer
les screenings de ces références, de les inclure ou les exclure en fonction de certains critères (prédéfinis
par Rayyan ou prédéterminés par les participants à la review). Le mode « blind » (off ou on) est contrôlé
par le créateur de la review. Rayyan propose également toute une série de filtres (Undecided, Maybe,
Included, Excluded, Conflict, topic, main language, publication types…).
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Interface de Rayyan – Pour le set de références importé dans la revue, on peut voir (ici en mode BLIND OFF) les
décisions des différents reviewers et le(s) critère(s) d’exclusion utilisé(s). Des filtres variés (colonne de gauche)
sont également mis à disposition.
Covidence (payant à l’année) permet également de charger des sets de référence (importation
toutefois plus lente) et d’effectuer les différentes étapes de screening selon des critères d’exclusion et
inclusions prédéterminés. Ces différentes étapes sont intégrées à l’application (les références
sélectionnées après le screening Title/Abstract se retrouveront ensuite dans l’étape de screening en
texte intégral). Des aides à la rédaction du rapport de la review sont aussi disponibles, comme par
exemple la génération des diagrammes de flux représentant les différentes étapes de screening.
Interface de Covidence – Résumé de la review. Covidence propose plusieurs étapes : import des références,
screening via le Titre/Abstract, screening via le texte intégral et extraction des données.
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Module Revues systématiques – version 2020-2021
Interface de Covidence – Etape de screening via Titre/Abstract. Pour chaque référence, le reviewer peut prendre
la décision d’inclure la référence (Yes) ou de l’exclure (No). Il peut également choisir « Maybe » s’il n’est pas
certains de l’application des critères d’inclusion/exclusion pour l’étude considérée.
Colandr (gratuit, open source) propose à deux reviewers différentes étapes : Planning (détermination
de l’objectif de la revue, des critères PICO, des termes/concepts et synonymes…), Citation Screening,
Full-text Screening et Data Extraction. L’utilisateur peut importer de grands sets de données (format
.RIS uniquement – il est donc conseillé de passer d’abord par un logiciel de gestion bibliographique
comme Zotero ou EndNote) et ensuite passer dans les différentes étapes. Attention, Colandr ne semble
pas convenir pour des équipes de plus de deux personnes (le mode blind est alors compromis).
Interface de Colandr – Pour chaque étape, on peut voir combien de références ont été examinées, combien sont en attente,
combien on été exclues/inclues – et où en est le processus d’extraction des données.
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Module Revues systématiques – version 2020-2021
DOCUMENTATION
Il est important de garder une trace de cette étape de sélection (comme des autres, d’ailleurs).
Les résultats peuvent être présentés dans un diagramme de flux (« flowcharts »). Il convient de
documenter le nombre d’articles exclus à chaque phase de la sélection et, au stade de la lecture du
texte intégral, de préciser les raisons de l’exclusion. Ces informations doivent figurer dans le rapport
de la revue systématique.
L’intervention d’au moins deux examinateurs indépendants permet, comme nous l’avons dit, de
minimiser les risques d’erreur et les biais. Néanmoins, certains biais peuvent persister, et il faut en
avoir conscience. Nous allons maintenant examiner les biais possibles lors de l’étape de recherche et
de sélection des études primaires à inclure dans la revue systématique.
Attention, ce biais de sélection est différent du biais de sélection examiné lors de l’évaluation de la
qualité des études primaires, un peu plus loin dans le processus.
Le biais de sélection dans le choix des études primaires à inclure dans la revue systématique peut être
divisé en deux parties : le biais d’inclusion et le biais de « reporting ».
Le biais d’inclusion
Le biais d’inclusion se produit lorsqu’un ou plusieurs des reviewers connaît les résultats des études
individuelles d’un domaine avant de commencer la revue systématique et de mettre en place les
critères d’inclusion / exclusion, ce qui peut influencer quelles études seront sélectionnées/exclues et
donc influencer le résultat de la revue systématique.
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Module Revues systématiques – version 2020-2021
Exemple : Si la revue se penche sur un sujet qui fait particulièrement débat dans un domaine de la
médecine, certains des reviewers peuvent déjà connaître la plupart des études qui en parlent et leurs
résultats. Il est alors possible que cette connaissance les influence lors de la mise en place des critères
d’inclusion/exclusion (ils « savent » quelles études seront exclues avec tel ou tel critère), influençant
ainsi le processus de sélection des études primaires.
Le biais de « reporting »
Le biais de « reporting » concerne à la fois le biais de publication (les études non-publiées tendent à
avoir des résultats différents de ceux des études publiées), le rapport sélectif des outcomes (on ne
rapporte pas toutes les outcomes) et le biais de vérification (certaines études, comme celles en open
access, sont plus faciles à trouver et ont en général des résultats différents des études plus difficiles à
trouver).
Le biais de publication
Certaines études qui ont pourtant été réalisées ne sont ensuite pas publiées. On peut parfois les
trouver via les organismes de financement / organismes d’éthique.
Ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est que la publication favorise les résultats positifs.
Or, parfois, les résultats non publiés sont susceptibles d’influencer les résultats statistiques (en positif
ou en négatif). Il est donc bien recommandé de chercher également les études non-publiées.
Ne pas prendre cela en compte dans sa stratégie de recherche peut donc influencer les résultats de la
revue systématique.
Il faut que tous les outcomes constatés lors de l’étude soient rapportés – sans oublier, par exemple,
les outcomes non significatifs ou à conséquences négatives. En effet, les outcomes statistiquement
significatifs ont plus de chance d’être rapportés (comparés aux non-significatifs).
De plus, les « primary outcomes » doivent rester identiques entre la publication du protocole et la
publication de la revue (pas de changement en cours de route en fonction des résultats observés !).
Il faut donc aller plus loin que les publications « facilement trouvables » si l’on veut faire une
bonne revue systématique et éviter ces biais…
Pour les méthodes associées, voir chapitre « Recherche exhaustive de la littérature »
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Module Revues systématiques – version 2020-2021
EVALUER LA QUALITE DES ETUDES PRIMAIRES
GENERALITES
Après le processus de sélection, on va évaluer chaque étude en fonction de son design, de sa rigueur
méthodologique et des risques de biais (internes) associés. Cette étape est extrêmement
importante et peut influencer les conclusions.
Cette évaluation est à nouveau effectuée par deux examinateurs, de manière indépendante.
Ensuite, les résultats sont mis en commun et les désaccords éventuels sont réglés.
Were the outcomes of participants who withdrew described and included in the analysis?
Exemples de questions d’évaluation d’études randomisées (issu de Foster & Jewell, 2017)
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Module Revues systématiques – version 2020-2021
A noter que les études plus récentes peuvent sembler de « meilleure qualité » car les standards liés à
la manière d’écrire les rapports ont évolué et les méthodes sont désormais présentées de manière
plus explicites.
Pour avoir une idées des bonnes pratiques / guidelines en termes d’écriture de rapports de RCT et
autres études primaires, on peut consulter : www.consort-statement.org, www.strobe-statement.org
Attention : Il faut se rendre compte qu’on ne peut savoir que la manière dont l’étude a été décrite
dans son rapport… Pas forcément comment elle a vraiment été réalisée.
Ainsi, lire un rapport d’étude peut nous renseigner sur la validité interne (les étapes mises en place
pour la minimisation des biais), la validité externe (à quel point l’étude peut avoir des applications),
l’originalité et la pertinence, ainsi que l’éthique (les études cliniques nécessitent souvent
l’approbation de comité d’éthique).
En revanche, on ne peut pas savoir s’il y a eu des violations de protocole, quelle est la qualité de
l’enregistrement des données, la qualité des procédures, de degré auquel le rapport reflète ce qui s’est
vraiment passé ou encore s’il y a eu falsification ou fabrication de données.
Il faut donc analyser ce qui peut être analysé, et se poser la question des biais des études scientifiques.
Le biais de sélection
Pour minimiser le biais de sélection lors qu’une étude clinique, plusieurs méthodes sont possibles : la
génération de séquence aléatoire et la dissimulation de l’allocation. Pour évaluer le biais des études
primaires retenues, il convient donc de voir si ces méthodes ont été explicitement utilisées et citées
dans le rapport d’étude.
Ainsi, les questions à poser pour identifier un possible biais de sélection sont : Comment le traitement
(médicament ou placebo par exemple) a-t-il été assigné aux patients ? La séquence d’assignation a-
t-elle été cachée aux personnes qui allaient appliquer les traitements ?
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Module Revues systématiques – version 2020-2021
Génération de séquence aléatoire
Pour limiter le biais de sélection, on peut utiliser une génération de séquence aléatoire. Cette
sélection doit se produire au début de l’essai clinique, avant l’allocation des participants. On détermine
un ordre aléatoire pour assigner les patients soit dans le groupe d’intervention soit dans le groupe de
contrôle.
Cela empêche qu’il y ait des différences systématiques entre les groupes.
Exemples de méthodes non-prévisibles (risque de biais bas) : Exemples de méthodes prévisibles (risque élevé de
biais) :
- Génération de nombres aléatoires par un ordinateur, - Presque aléatoire : En fonction de la date de naissance,
- Jet de dé, pile ou face, mélange de cartes ou d’enveloppes, de la date de visite, du numéro national…
- Non-aléatoire : Disponibilité, choix du clinicien ou du
participant, résultat à des tests…
Dissimulation de l’allocation
Des études ont montré que la dissimulation de l’allocation fait une différence – principalement dans
des études qui considèrent des résultats (« outcomes ») subjectifs et qui ne sont pas la mortalité.
Le biais d’information
Il faut être sûr d’avoir des informations correctes de la part des patients et des docteurs, et de les
enregistrer correctement. On appelle cela le « masking » ou « blinding » des patients ET des
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Module Revues systématiques – version 2020-2021
soignants ET des personnes qui vont analyser les résultats de la recherche.
Si personne ne sait que le patient A reçoit le traitement et le patient B le placebo, cela permet
d’éviter de traiter différemment les personnes dans le groupe d’intervention. On ne s’attend pas
spécialement à ce que la condition de A s’améliore plus que celle de B.
Lorsqu’on analyse un rapport d’étude, il faut donc se demander si le « masking » a pu être rompu à
un moment ou à un autre. Il faut savoir qui était « aveugle » et comment cela a été implémenté tout
au long de l’étude.
Remarquons que parfois, certaines études ne peuvent pas être entièrement masquées. C’est par
exemple le cas si l’intervention est une opération chirurgicale. Mais même dans ces cas-là, il est
possible de masquer la personne qui examine les résultats (qu’elle ne sache pas qui a été opéré et
qui ne l’a pas été).
Le biais d’analyse
Il n’y a pas de règle simple pour la décision d’inclure ou non des études comportant ce problème. Il
faut évidemment déterminer les critères de décision (inclusion ou exclusion de telles études sur
base, par exemple, du pourcentage de données manquantes) avant de voir les études.
La qualité d’une étude est donc liée à sa validité interne (= à quel point les biais ont été évités ou
non). On peut créer des tableaux présentant les risques de biais dans chaque étude individuelle et
suivre les recommandations liées aux différents outils utilisés, pour finalement décider d’inclure ou
d’exclure une étude en fonction de sa qualité / validité interne.
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Module Revues systématiques – version 2020-2021
EXTRAIRE LES DONNEES
Pour chaque étude sélectionnée, il convient de collecter les données :
- Au sujet de l’article en lui-même : Auteurs, date de publication, pays, année…
- Au sujet de l’étude et de son design : Âge des participants, nombre des participants, intervention
étudiée, comparaison éventuelle, durée des séances, fréquence des séances, durée du suivi, outcome
pris en compte, p-value, effets secondaires, risque de biais, sources de financements, conclusions des
auteurs…
Il existe des formulaires-type de collecte de données, comme le « Cochrane data collection form for
intervention review », qui peuvent servir de formulaire de base (à adapter éventuellement en
fonction de la review et de son objectif).
Extraits du document « Data collection form for intervention reviews : RCT only »
Les différentes données peuvent ensuite être entrée dans un logiciel de gestion de données, comme
par exemple Microsoft Excel, Microsoft Access, Covidence, NVivo, Colandr…
Il est à noter que des études ont montré qu’avoir deux reviewers indépendants pour réaliser cette
étape diminue également les risques d’erreurs ou de biais (traitement différentiel de l’information en
fonction du nom de l’auteur ou du nom de la revue, par exemple). De plus, il convient également
d’avoir déterminé au préalable la manière de régler les désaccords ainsi que l’attitude à adopter
lorsque des données sont vagues ou manquantes.
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Module Revues systématiques – version 2020-2021
ANALYSER ET INTERPRETER LES DONNEES
Les données ont été collectées. Elles doivent maintenant être synthétisées, expliquées et
contextualisées. Il est possible de réaliser différents types de synthèses : synthèse narrative (la plus
courante, de laquelle parle ce module) et/ou synthèse quantitative - en fonction de la spécificité de
l’objectif de la review et du type des études/données inclues.
La synthèse narrative est la plus commune et peut être utilisée avec n’importe quel type d’études (et
on peut la combiner avec n’importe quel autre type de synthèse). Il s’agit ici de synthétiser de
manière narrative (descriptive), les principaux résultats en incluant la force des données pour
chaque outcome. La manière d’effectuer cette synthèse des données (types de comparaisons,
critères de jugement…) a été précisée au préalable dans le protocole.
Il s’agit donc non seulement de décrire les études mais également de faire un travail d’interprétation
(effet des différences entre les études), d’évaluation (forces et faiblesses) et de conclusion.
La synthèse narrative peut s’appuyer sur différentes techniques : descriptions textuelles, tableaux
récapitulatifs, description de relations, analyse thématique…
Le lecteur de la review doit recevoir assez de détails pour décider si les résultats s’appliquent à une
certaine situation (exemple : si les études inclues dans la review se concentrent sur un certain type
de patient, les informations démographiques doivent être fournies).
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Module Revues systématiques – version 2020-2021
REDIGER LA REVUE SYSTEMATIQUE ET SON RAPPORT
GENERALITES
Il s’agit désormais de rassembler les différentes parties de la revue systématique dans un rapport.
La manière de rapporter la méthodologie de recherche et le processus de la revue systématique doit
être claire, complète et transparente. Cela permettra au lecteur de répliquer l’analyse des données,
l’interprétation des résultats et de comprendre les forces et faiblesses de la review.
A éviter : Le rapport sélectif des outcomes, l’omission de certains détails cruciaux au sujet de la
méthodologie, l’omission de certains résultats, la mauvaise représentation des résultats dans
l’abstract, l’omission de certaines études…
Un processus clair et transparent permet au lecteur de s’assurer que ces écueils ont été évités.
Lors de la rédaction d’une revue systématique et de son rapport, il convient donc de respecter une
certaine méthodologie et de le faire avec rigueur – afin d’en garantir la qualité et de faciliter son
évaluation par les lecteurs.
Exemple de guide : Le « PRISMA statement » (Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and
Meta-Analyses) fournit une check-list de 27 points et un flow chart qui permettent de faciliter
l’écriture d’une revue systématique. Ce guide a connu plusieurs modifications, des traductions ainsi
que des extensions (par exemple pour la rédaction d’abstracts).
A noter que le rapport des détails d’une revue systématique commence généralement avant le
processus de la revue systématique en lui-même, via la publication préalable d’un protocole de
revue.
LE CONTENU DU RAPPORT
De manière générale, la revue systématique suit la structure classique d’un article de recherche
scientifique : Titre, Résumé structuré, Introduction, Matériel & Méthodes, Résultats, Discussion,
Références bibliographiques. Suivre les guidelines citées ci-dessus permet d’avoir une idée de quels
éléments sont à inclure dans les différentes parties.
Certaines sections supplémentaires sont parfois ajoutées : Déclaration de conflits d’intérêt (des
auteurs de la revue systématique et de celles des études incluses), remerciements, données
supplémentaires…
Le rapport de la revue systématique inclut une description détaillée des critères d’inclusion et
d’exclusion, en fonction à la fois des caractéristiques des études (population, intervention,
comparaison, outcome…) et des caractéristiques du rapport correspondant (langue, statut de
publication, date de publication…).
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Module Revues systématiques – version 2020-2021
Le rapport doit également mentionner les sources d’information : liste des bases de données
consultées (y compris leur interface de consultation), l’intervalle de dates de publication utilisé, les
autres sources utilisées (littérature grise, revues utilisées dans le handsearching…), la consultation
des bibliographies, les contacts effectués avec les auteurs…
La méthodologie de recherche doit évidemment être détaillée : noms des bases de données
employées, dates à laquelle les recherches ont été effectuées, les limites appliquées (type de
publication, langue, dates de publication), l’adaptation de la méthodologie entre les différentes
bases de données, le nombre de résultats issus des différentes recherches.
La manière dont les résultats ont été examinés et comment les textes intégraux ont été sélectionnés
pour l’extraction des données, l’analyse et la synthèse doit également figurer dans le rapport.
Il convient également d’indiquer tous les flux de données / d’informations (flowcharts) et d’indiquer
le nombre de doublons identifiés, le nombre de documents écartés, le nombre de documents inclus,
les raisons pour l’exclusion/inclusion d’articles lors de l’étape de lecture du texte intégral…
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Module Revues systématiques – version 2020-2021
MISE A JOUR DE LA REVUE SYSTEMATIQUE
Puisque le protocole et la méthodologie de recherche (ainsi que ses limitations et contraintes) ont
été clairement documentées, il est donc techniquement aisé de mettre à jour une revue
systématique – en incluant par exemple des nouveaux résultats de recherche.
Les différentes étapes doivent être refaites une à une en suivant le protocole de la revue
systématique.
The Cochrane Collaboration recommande de mettre à jour une revue systématique tous les deux
ans, mais dans la pratique, c’est très peu souvent le cas. Tout comme le processus de la revue
systématique en lui-même, la mise à jour peut également être un processus long.
Avant d’entreprendre une mise à jour d’une revue systématique, il est intéressant de se poser les
questions suivantes :
• La question clinique demeure-t-elle à ce jour pertinente, ou a-t-elle trouvé une réponse ?
• De nouveaux facteurs pouvant influencer la revue systématique ont-ils émergé (données
additionnelles pour des études inclues, nouvelle méthodologie, feedback à propos de la review,
inclusion dans la pratique clinique…) ?
• Y a-t-il eu de nouvelles études publiées sur le sujet, qui pourraient être inclues dans la review ?
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Module Revues systématiques – version 2020-2021
ADDENDUM : A QUELLE(S) ETAPE(S)
L’EQUIPE DE LA BIBLIOTHEQUE PEUT-ELLE AIDER ?
Le processus d’une revue systématique est long et complexe et les bibliothécaires ne peuvent pas
intervenir à chaque étape.
L’équipe de la bibliothèque peut aider au niveau du choix des bases de données, au niveau de la
planification de la stratégie de recherche (aide à l’identification du vocabulaire libre et contrôlé, à la
construction des équations, à l’adaptation entre les bases de données…).
Elle peut également vous aider à évaluer la stratégie de recherche mise en place, donner des pistes
d’amélioration et vous fournir des conseils méthodologiques au long de votre projet.
L’équipe peut également vous conseiller dans le choix des outils informatiques (par exemple pour la
collecte des références/résultats, le dédoublonnage, le screening des abstracts, le screening des
articles full-text…).
Le service PIB de la bibliothèque peut également fournir des articles non présents dans les
abonnements de l’UCLouvain (voir les conditions.)
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Module Revues systématiques – version 2020-2021
CONCLUSION
Les revues systématiques ont pour objectif de répondre à une question précise en se basant sur les
données et preuves issues d’études primaires similaires mais indépendantes.
Les revues systématiques constituent le plus grand niveau de preuves sur lequel les médecins,
soignants et responsables de politiques publiques (etc.) peuvent se baser pour prendre leurs
décisions. Elles s’inscrivent en effet directement dans la démarche de l’evidence-based medicine
(médecine fondée sur les niveaux de preuves).
Le processus de revue systématique est long et complexe et suit une méthodologie précise
garantissant sa validité scientifique, sa transparence et sa reproductibilité. Une revue systématique
s’organise et se planifie bien à l’avance, et nécessite au moins deux personnes.
L’étape suivante consiste à effectuer une recherche la plus exhaustive possible dans la littérature,
en utilisant plusieurs sources d’informations (plusieurs bases de données mais également la
littérature grise, le contact avec des auteurs et chercheurs, la recherche de données de littérature
non-publiées…).
Ensuite, les résultats de ces recherches seront examinés selon deux étapes distinctes (sur base du
Titre/Résumé et ensuite sur base de la lecture du texte intégral) et seront soit exclus soit inclus dans
la revue systématique.
Une étude de la qualité (validité interne) des études primaires est alors effectuée (évaluation de la
qualité du design méthodologique, des risques de biais…)
Les données des différentes études sont alors extraites et analysées et interprétées dans une
synthèse narrative dont le but est de répondre à la question initiale.
Des outils (checklists, guidelines, recommandations de bonnes pratiques, existent pour aider les
personnes qui entreprennent des revues systématiques à garantir la validité scientifique de leur
méthodologie, l’exhaustivité de leurs recherches, la documentation précise des différentes étapes du
processus et la qualité du rapport de leur revue systématique. Des applications Web et logiciels
peuvent également être utilisés pour faciliter certaines étapes de la revue (screening Titre/Résumé,
screening texte intégral, extraction des données…).
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Module Revues systématiques – version 2020-2021
BIBLIOGRAPHIE
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