Rapport Du Profil National Des Risques
Rapport Du Profil National Des Risques
Rapport Du Profil National Des Risques
Also available in English under the title: National Risk Profile: A National Emergency
Preparedness and Awareness Tool
Le Profil national des risques (PNR) est la première évaluation stratégique des risques
au niveau national au Canada. Se fondant sur les observations et les données
recueillies auprès des intervenants de l’ensemble de la société canadienne, ce rapport
jette les bases d’une compréhension des risques de catastrophes liés aux trois dangers
les plus onéreux auxquels sont confrontés les Canadiens : les tremblements de terre,
les feux de forêt et les inondations. Il vise à mieux sensibiliser le public aux risques de
catastrophes, à cerner les lacunes du système canadien de gestion des urgences à
l’échelle nationale et à fournir des données probantes à l’appui des efforts fédéraux
actuels en matière d’évaluation des risques et d’adaptation aux changements
climatiques.
Remerciements .............................................................................................................4
1. Sommaire ...............................................................................................................5
1.1. Introduction .................................................................................................................................. 5
1.2. Principales constatations .............................................................................................................. 7
1.3. Un regard vers l’avenir ............................................................................................................... 12
Nous tenons à remercier les communautés et les personnes autochtones dont les points
de vue sur ces sujets ont contribué à façonner les conclusions. Nous remercions tout
particulièrement Cambium Indigenous Professional Services de son aide à ce sujet.
1.1. Introduction
Alors que s’accroissent la fréquence et l’intensité des catastrophes naturelles au
Canada, l’importance de promouvoir et de renforcer la résilience devient évidente. Ce
premier rapport public du Profil national des risques (PNR), en adoptant une approche
systématique, factuelle et « tous risques » de la gestion des urgences, vise à jeter les
bases d’une compréhension des risques de catastrophes pour trois dangers clés : les
tremblements de terre, les feux de forêt et les inondations.
Compte tenu des répercussions et des défis croissants associés aux changements
climatiques, dresser un tableau national des risques de catastrophes exige une
coordination et une approche commune pour intégrer l’information provenant de tous
les secteurs de la société. Par conséquent, le présent rapport s’appuie sur les
observations et les données probantes recueillies auprès des intervenants de
l’ensemble de la société canadienne et cerne les risques de catastrophes et les lacunes
dans les capacités du système national actuel de gestion des urgences. Cette
connaissance peut aider à déterminer les mesures propres à réduire ces risques à
l’endroit de tous les Canadiens, notamment en s’attaquant aux répercussions
disproportionnées des catastrophes sur les populations vulnérables.
Compte tenu de cette réalité, ce rapport public sert d'outil de communication pour
améliorer la sensibilisation, la préparation et l’intervention aux risques de catastrophes.
Il s’agit d’une nouvelle entreprise pour le Canada, et appuie aussi bien ses
engagements internationaux, pris en vertu du Cadre de Sendai des Nations Unies pour
la réduction des risques de catastrophes, que les travaux déjà entrepris par des pays
aux vues similaires pour élaborer des évaluations des risques semblables. Ce rapport
constitue également un élément clé de la Stratégie de sécurité civile pour le Canada et
vient favoriser la collaboration et la gouvernance pansociétales à l’égard du soutien à la
résilience aux catastrophes.
Dans un deuxième temps, le présent rapport s’intéresse aux raisons pour lesquelles les
Canadiens doivent être informés des risques de catastrophes. Ces constatations
principales démontrent l’ampleur des répercussions des catastrophes, qu’il s’agisse de
lourdes charges financières pour les gouvernements et les particuliers, d’effets
psychosociaux durables ou de pertes plus intangibles, comme l’atteinte au patrimoine
culturel inestimable. De nombreuses catastrophes entraînent des perturbations et des
fermetures d’entreprises, sans parler des incidences sur les réseaux de transport et/ou
des dommages aux infrastructures. Les données recueillies dans ce rapport établissent
clairement que les coûts des catastrophes, qu’ils soient économiques ou sociaux,
gouvernementaux ou individuels, continueront d’augmenter pour les secteurs public et
privé. Les impacts croissants des changements climatiques, l’évolution démographique
du Canada et d’autres facteurs de risque sont également pris en compte.
Bien que ce soit là des défis majeurs et croissants, le présent rapport souligne en quoi
les investissements dans l’adaptation sont bénéfiques face à la nécessité d’atténuer et
de réduire les coûts liés au réchauffement climatique. Les projets d’atténuation des
Le PNR fait partie d’une série d’initiatives fédérales qui font progresser la réduction des
risques de catastrophes. Au nombre de ces initiatives figurent notamment les efforts
engagés au niveau national au titre de soutien à l’adaptation aux changements
climatiques, ainsi que des changements à l’échelle du système qui favorisent
l’amélioration des approches et des interventions en matière de gestion des urgences.
Autant dire que les données recueillies dans le cadre du PNR constituent une pièce
maîtresse de ces initiatives et, au-delà, un outil qui permettra d’intégrer l’adaptation aux
changements climatiques dans la gestion des urgences et d’éclairer les décisions et les
investissements qui soutiennent, dans son ensemble, la résilience nationale.
Afin de dresser une base de données solide, le PNR utilise des méthodes éprouvées et
suit un processus de recherche rigoureux. Des intervenants de l’ensemble de la
société, spécialisés dans la réduction des risques de catastrophes, la gestion des
urgences et l'adaptation aux changements climatiques, ont participé aux évaluations
des risques et des capacités. Ces évaluations donnent un tableau des risques de
catastrophes auxquels le Canada est confronté et des capacités actuelles de notre
système de gestion des urgences pour y faire face. Cette connaissance peut aider à
déterminer les mesures qui peuvent réduire ces risques à l’endroit de tous les
Canadiens.
Ce premier rapport porte sur les tremblements de terre, les inondations et les feux de
forêt, étant donné que ce sont les dangers les plus coûteux pour le Canada. Des
scénarios représentatifs ont été élaborés pour chaque danger et évalués par les parties
prenantes afin d'améliorer notre compréhension des répercussions potentielles, ainsi
que des capacités de gestion des urgences disponibles pour se préparer à ces
événements, y intervenir et s'en rétablir. Parallèlement, les intervenants ont examiné
comment les activités de gestion des catastrophes sont influencées par les urgences
de santé publique comme la pandémie de COVID-19. Dans l’ensemble, les évaluations
des risques et des capacités ont permis de déterminer comment nous pouvons
renforcer notre résilience face à ces événements et d’affiner notre méthodologie pour
l’avenir, à mesure que nous tirons des enseignements de cette première ronde
d’évaluations.
En outre, à côté des résultats spécifiques aux dangers décrits, chaque chapitre s’est
intéressé aux répercussions sur la façon dont certains groupes de personnes, y
compris les populations les plus exposées, vivent ces catastrophes. Par exemple, en
raison de divers facteurs, notamment la taille de la communauté, les conditions
socioéconomiques, l’accès limité aux ressources de gestion des urgences et les
lacunes en matière d’infrastructures, de nombreuses communautés autochtones sont
confrontées à des risques accrus de dangers liés aux changements climatiques.
D’autre part, les enfants, les personnes âgées, les personnes en situation de handicap
et les personnes souffrant de troubles médicaux préexistants, entre autres, risquent
davantage de subir les effets physiques et psychosociaux négatifs des catastrophes
examinées ici. Compte tenu de ces répercussions, le présent rapport souligne en quoi il
est important d’adopter des approches spécialisées de la gestion des urgences afin de
s’assurer qu’aucun Canadien n’est laissé pour compte.
6. Des travaux sont en cours pour aider à identifier les paysages et les
communautés les plus exposés au risque d’incendie, ainsi que les
investissements d’atténuation les plus efficaces. Ces travaux consistent
notamment à améliorer la compréhension des processus d’incendie et à mettre au
point des outils opérationnels facilitant la prise de décisions éclairées à l’égard des
risques de feux de forêt.
1.2.3. Inondations
7. Les inondations, le danger le plus coûteux et le plus fréquent au Canada, font
peser sur la société, dans son ensemble, un fardeau économique, social et
environnemental. Les changements climatiques sont susceptibles d'accroître la
fréquence et la gravité des inondations dans de nombreuses régions du Canada, ce
qui en exacerbera encore les conséquences.
1 https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/mrgnc-mngmnt/cndn-cr-cpblts-lst-fr.aspx
13. Rétablissement et résilience à une catastrophe : Nous savons que les effets de
catastrophes et des changements climatiques se font bien sentir sur la santé
mentale des Canadiens, y inclut un manque de données sur ces vastes
conséquences psychosociales. Au nombre des lacunes importantes dûment
relevées figurent les faibles niveaux de souscription à l’assurance dans les zones à
haut risque de tremblement de terre et d’inondation ainsi que l’insuffisance des
mesures de réduction des risques comme les programmes de modernisation et les
solutions d’infrastructure naturelle.
La base de données probantes sur laquelle s’appuie le PNR va encore s’enrichir cette
année et évoluer à l’avenir, l’objectif étant de produire plus d’analyses et d’informations
d’ordre national sur les lacunes et les défis du système canadien de gestion des
urgences et, corollairement, de faire en sorte que la prise de décision efficace s’appuie
sur des preuves solides. Dès lors que de nouvelles données auront été recueillies, la
méthodologie du PNR sera affinée et améliorée afin qu’elle soit à même de saisir les
incidences d’un plus large éventail de catastrophes et de faire mieux comprendre ce
qu’il en est des capacités propres à prévenir et à atténuer ces événements, à y
intervenir et à s’en rétablir.
Lorsqu’un danger 2 affecte les Canadiens au point que la communauté concernée a besoin
d’aide pour faire face aux dommages causés aux personnes, et peut-être à la propriété et à
l’environnement environnants, l’événement est décrit comme étant une catastrophe. La
gestion des urgences est la façon dont nous gérons, atténuons, préparons, intervenons et
rétablissons après les urgences et catastrophes. Les conclusions du Profil national des
risques (PNR) brossent un tableau des risques auxquels le Canada est confronté et mettent
en lumière la façon dont le système actuel de gestion des urgences est capable de réduire
et de faire face aux risques de catastrophes pour éclairer la prise de décisions et les
investissements efficaces afin d’assurer un Canada plus sûr et plus résilient. À long terme,
cette base de données probantes peut contribuer à éclairer les actions pansociétales en
soutien à une prise de décision et à des investissements efficaces porteurs d’un Canada
plus sûr et plus résilient.
Le Canada borde trois océans, s’étend sur six fuseaux horaires et comprend un ensemble
de montagnes, de plaines, de forêts et de toundras qui ont une influence météorologique.
Les phénomènes météorologiques violents et géologiques pouvant entraîner une
catastrophe sont une réalité constante pour les Canadiens, car le Canada possède une
gamme diversifiée d’environnements naturels dans un paysage massif, sismique et actif.
Les environnements naturels et les espaces bâtis connaissent des conditions
météorologiques allant de l’Arctique aux modérées, des pluies apparemment sans fin à la
sécheresse, du froid glacial aux épisodes de chaleur mortels.
Le Canada a été touché par un large éventail de catastrophes au cours de son histoire, dont
la plupart peuvent être classées comme étant d’origine naturelle. Au cours des 25 dernières
années, il y a eu une augmentation importante du nombre de ces catastrophes, qui remonte
à un afflux d’événements au milieu des années 1990 (par exemple, l’inondation de la rivière
Saguenay en 1996, l’inondation de la rivière Rouge en 1997 et la tempête de verglas de
1998 dans l’est du Canada). Au cours des dix dernières années, nous avons également
constaté une accélération notable de l’ampleur et de la fréquence des catastrophes, telles
que le feu de forêt de Slave Lake en 2011, les inondations pluviales de Toronto et de
Calgary en 2013, le feu de forêt de Fort McMurray en 2016 et les feux de forêt, inondations
et glissement de terrain en Colombie-Britannique, en 2017 et 2021 respectivement. Selon
les rapports 3 du Bureau d’assurance du Canada, les diverses catastrophes survenues au
2 Veuillez consulter l’annexe A : Terminologie clé pour un glossaire des termes clés.
3 http://www.ibc.ca/fr/on/ressources/centre-des-m%C3%A9dias/communiqu%C3%A9s-de-presse/les-
conditions-m%C3%A9t%C3%A9orologiques-extr%C3%AAmes-de-2022-ont-caus%C3%A9-3-1-
Les autorités locales et les citoyens ont la responsabilité de se préparer aux catastrophes et
de contribuer à la capacité de leur communauté à intervenir à une urgence. Comme les
catastrophes se produisent le plus souvent à l’échelle locale, la première intervention en cas
d’urgence est presque toujours menée par les autorités locales ou provinciales et
territoriales. Chaque province et territoire possède sa propre structure de gestion des
urgences, y compris la manière d'obtenir l'aide du gouvernement fédéral en cas d'urgence.
Nombre de situations graves sont traitées par les autorités locales ou provinciales, selon les
dispositions des politiques et d’autres lois relatives à la gestion des urgences provinciales.
Si le besoin de ressources se fait sentir, au-delà de la capacité du gouvernement provincial,
territorial ou autochtone devant une urgence ou catastrophe, il peut faire appel au
gouvernement fédéral.
milliards-$-de-dommages-assur%C3%A9s-ce-qui-en-fait-la-troisi%C3%A8me-pire-ann%C3%A9e-
de-l%E2%80%99histoire-canadienne-pour-les-dommages-assur%C3%A9s
4 Bureau d’assurance du Canada (2022). Les conditions météorologiques extrêmes de 2022 ont
causé 3,1 milliards $ de dommages assurés, ce qui en fait la troisième pire année de l’histoire
canadienne pour les dommages assurés. Consulté à l’adresse
http://www.ibc.ca/on/resources/media-centre/media-releases/severe-weather-in-2022-caused-3-1-
billion-in-insured-damage-%E2%80%93-making-it-the-3rd-worst-year-for-insured-damage-in-
canadian-history (en anglais)
5 https://femmes-egalite-genres.canada.ca/fr/sois-toi-meme/glossaire-2elgbtqi-plus.html
6 Pour en savoir sur les facteurs de risque, veuillez consulter la section 2.7 Un environnement
Le Plan fédéral d'intervention d'urgence 10 de 2011 est le plan d’intervention « tous risques »
pour une intervention fédérale coordonnée en cas d’urgence. Dans la plupart des cas, les
institutions fédérales gèrent les urgences au moyen de plans axés sur un événement précis
ou sur des plans ministériels. Alors que les institutions du gouvernement fédéral peuvent
exécuter ces plans durant une urgence, ils doivent également appliquer les processus
établis dans le Plan fédéral d’intervention d’urgence afin d’assurer la coordination avec
l’intervention du gouvernement fédéral.
S’appuyant sur les efforts internationaux passés, une étape importante dans l’alignement
des concepts de la gestion des urgences et de réduction des risques de catastrophes a été
franchie en 2015, lorsque le Canada s’est joint à 187 pays à l’Assemblée générale des
Nations Unies pour adopter le Cadre de Sendai des Nations Unies pour la réduction des
risques de catastrophes (2015-2030) 11. Le Cadre de Sendai est un accord international non
contraignant qui établit les priorités internationales pour la réduction des risques de
catastrophes et crée en outre des liens directs avec les efforts des Nations Unies en matière
de changements climatiques et de développement durable. En tant que signataire du Cadre
de Sendai, le gouvernement du Canada s’est engagé à améliorer ses stratégies de
résilience, ses efforts de préparation, ses systèmes d’alerte précoce et la coopération pour
réduire les risques de catastrophes.
Le saviez-vous ?
Au Cadre de Sendai se greffe un autre cadre essentiel intitulé le Cadre stratégique de
l’ONU l’information et les services géospatiaux en cas de catastrophe 12 (en anglais). Ce
8 https://laws-lois.justice.gc.ca/fra/lois/e-4.56/
9 Pour en savoir davantage, veuillez-vous reporter à la section 2.3.1 Cadre de sécurité civile pour les
peuples et communautés autochtones
10 https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/mrgnc-rspns-pln/index-fr.aspx#a3
11 https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/mrgnc-mngmnt/dsstr-prvntn-mtgtn/pltfrm-dsstr-rsk-
rdctn/snd-frmwrk-fr.aspx
12 https://ggim.un.org/documents/UN-GGIM_Strategic_Framework_Disasters_final.pdf
La Stratégie de sécurité civile s’appuie sur les efforts des gouvernements fédéraux,
provinciaux et territoriaux antérieurs en établissant des priorités pour renforcer la résilience
de la société canadienne d’ici 2030. Elle comporte cinq axes d’intervention prioritaires :
13 https://geo.ca/fr/accueil/
14 Pour en savoir plus, consultez la page Web suivante : https://ressources-
naturelles.canada.ca/sciences-de-la-terre/geomatique/infrastructure-canadienne-de-donnees-
geospatiales/les-communautes-geospatiales-et-le-geosecretariat-canadien/8901
15 https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/2022-ems-ctn-pln/index-fr.aspx
16 https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/mrgncy-mngmnt-strtgy/index-fr.aspx
17 https://www.publicsafety.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/mrgncy-mngmnt-strtgy/index-en.aspx
18 https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/mrgnc-mngmnt/dsstr-prvntn-mtgtn/pltfrm-dsstr-rsk-
rdctn/snd-frmwrk-fr.aspx
L’un des éléments clés du Cadre de Sendai des Nations Unies pour la réduction des risques
de catastrophes est l’importance d’adopter une approche qui inclut l’ensemble de la société
et qui cherche à tirer parti des connaissances, de l’expérience et des capacités existantes
au sein des partenaires de la gestion des urgences afin de renforcer la résilience de tous.
Les responsabilités en matière de gestion des urgences peuvent différer pour les peuples et
les communautés autochtones. Les communautés des Premières Nations vivant dans les
réserves peuvent se prévaloir du soutien à la gestion des urgences par l’intermédiaire de
Services aux Autochtones Canada. Les Métis et les Inuits ont des expériences et des
relations historiques et contemporaines différentes avec la Couronne. C'est pourquoi les
programmes fédéraux de gestion des urgences fondés sur les distinctions s'appliquent
différemment des communautés des Premières Nations vivant dans les réserves.
Pour les communautés des Premières Nations vivant dans les réserves, la gestion des
risques d’urgence et d’inondation est une responsabilité partagée qui repose sur une
coopération entre les communautés des Premières Nations et leurs leaderships, les
gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux et les organismes non gouvernementaux.
Lorsque des accords d’autonomie gouvernementale sont en place, ils présentent un
examen et une détermination plus poussés des pouvoirs et des responsabilités en matière
de gestion des urgences.
Lorsque les Autochtones vivent à l’extérieur des réserves ou sont membres de bandes sans
terre au sud du 60e parallèle (responsabilité non territoriale) 19, la gestion des urgences et la
gestion des risques d’inondation sont généralement déterminées par les provinces et les
autorités municipales, parfois en consultation avec les organismes autochtones ou les
dirigeants des communautés autochtones. Certains programmes peuvent être accessibles
aux personnes ayant un statut particulier en cas d’évacuation et en état de rétablissement 20.
Historiquement, les programmes fédéraux en matière de gestion des urgences ont toujours
été limités et les nouveaux investissements ont tendance à corriger les écarts
socioéconomiques.
Les connaissances autochtones jouent un rôle essentiel dans la réduction des risques de
catastrophes et le rétablissement des communautés autochtones. Les Autochtones ont des
histoires et des contextes communs et uniques qui ont une incidence sur leur façon de
mener la gestion des urgences, en fonction de certaines distinctions (Premières Nations,
Métis et Inuits) ainsi que par collectivité et par d’autres facteurs démographiques (par
exemple, le sexe, la région, autres).
19 Le 60e parallèle nord est un cercle de latitude qui est à 60 degrés au nord de l’équateur de la Terre.
20 Pour tout complément d’information, consultez la page Web suivante : https://www.sac-
isc.gc.ca/fra/1100100032463/1572459644986.
Ce rapport met en évidence les informations et les conclusions clés basées sur des
informations et des exemples historiques en rapport avec les réalités contemporaines des
expériences, des risques et des impacts des catastrophes pour les populations
autochtones. Le rapport reconnaît qu’il existe peu de données de source ouverte sur la
gestion des urgences et les efforts de la réduction des risques de catastrophes pour les
populations inuites et métisses et, par conséquent, il inclut des conclusions de haut niveau
tirées de séances d’engagement ciblées avec les individus et organisations Inuits et Métis.
Des efforts ont été faits pour intégrer ces considérations aux fins de ce premier rapport
public. Il s’agit donc d’une première tentative d’intégration de telles considérations et, à
mesure qu’évolue le PNR, d’autres efforts seront déployés pour que les conclusions plus
détaillées sur ces expériences puissent y être incorporées.
Le PNR sera mis en œuvre par étapes, à mesure que les dangers et les menaces seront
évalués au fil du temps. Ce premier rapport brosse un tableau général des risques auxquels
le Canada est confronté en mettant l’accent sur trois des dangers les plus préoccupants et
les plus coûteux – les tremblements de terre, les feux de forêt et les inondations – et les
capacités de gestion des risques associés. Aux fins du présent rapport, les évaluations des
risques et des capacités du PNR ont également pris en compte la gestion des urgences
découlant de ces dangers dans le contexte de la pandémie de COVID-19.
La Base de données canadienne sur les catastrophes 24 contient des informations sur plus
de 200 catastrophes qui ont eu lieu entre 2008 et 2020, qui ont coûté des centaines de
milliards de dollars en dommages et qui ont déplacé des centaines de milliers de
Canadiens 25. Comme le démontre le présent rapport, ces coûts ne font qu’augmenter, ce
qui prouve que la sensibilisation aux catastrophes est un impératif pour tous les Canadiens.
Une enquête d’opinion publique 26 sur la préparation aux situations d’urgence, menée en
2021 par IPSOS au nom du gouvernement fédéral, a révélé que la plupart des Canadiens
(74 %) croient qu’ils vivent dans une région à faible risque (53 %) ou à risque modéré
(22 %) 27. Deux Canadiens sur dix (21 %) ne sont pas au courant du niveau de risque précis
ou n’y ont jamais songé, alors que seulement 4 % des Canadiens croient qu’ils vivent dans
une région à risque élevé 28. De plus, la plupart des Canadiens ne sont pas préoccupés
(29 %) ou ne sont pas au courant (47 %) des risques précis liés aux urgences
météorologiques et aux catastrophes naturelles 29.
Le sondage a également révélé que presque tous les Canadiens ont au moins quelques
articles de sécurité d’urgence à la maison, mais très peu (27 %) déclarent avoir pris la
plupart ou la totalité des mesures spécifiques nécessaires mentionnées dans le sondage
pour protéger leur maison 30. Le sondage a également révélé qu’un Canadien sur dix (11 %)
a pris des mesures pour réduire le risque que sa maison soit touchée par une situation
24 https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/cndn-dsstr-dtbs/index-fr.aspx
25 Il est à noter que ces événements sont considérés comme des catastrophes selon la définition
qu’en donne la Base de données canadienne sur les catastrophes.
26 https://publications.gc.ca/collections/collection_2021/sp-ps/PS4-280-2021-1-fra.pdf
27 Institut Public de Sondage d’Opinion Secteur (2021). Recherche sur l’opinion publique : Campagne
L’expérience des Canadiens avec la pandémie de COVID-19 semble avoir entraîné des
répercussions sur la façon dont ils se préparent aux catastrophes : la moitié des répondants
au sondage ont dit que l’expérience de la pandémie de COVID-19 a influé sur la façon dont
ils se préparent aux urgences, notamment en stockant de la nourriture supplémentaire et
des articles essentiels et en mettant de l’argent de côté pour les dépenses imprévues 32.
31 Ibid.
32 Ibid.
33 https://www.undrr.org/terminology/underlying-disaster-risk-
drivers#:~:text=Annotation%3A%20Underlying%20disaster%20risk%20drivers,and%20natural%20r
esource%20management%2C%20as (en anglais).
34 Il convient de noter que les facteurs de risque se disent « facteurs de risque » dans la Stratégie de
Le Rapport sur le climat changeant du Canada 37 de 2019 montre que le climat du Canada
se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale et près de trois fois plus vite dans
le nord, ce qui expose la population, l’économie et l’environnement à un risque accru de
catastrophes naturelles entraînant des catastrophes. Les changements climatiques
accroissent également l’intensité des phénomènes climatiques extrêmes, c’est-à-dire des
catastrophes naturelles aiguës qui sont responsables de bon nombre des catastrophes au
Canada. Le rapport de l’Institut d’assurance du Canada intitulé Les risques climatiques 38
explore les risques et solutions face au climat changeant. Il indique que le montant annuel
moyen des catastrophes liées aux conditions météorologiques payées par les assureurs au
Canada devrait doubler au cours des dix prochaines années, passant de 2,1 milliards à 5
milliards de dollars par an 39.
Étant donné la relation entre les répercussions des changements climatiques et les risques
de catastrophes, les concepts de réduction des risques de catastrophes et l’adaptation aux
changements climatiques se recoupent largement, mais sont également distincts. La
figure 1 met en évidence la terminologie clé, les interrelations et les différences entre ces
concepts.
36 Lee, C., Miller, S., Ness, R. et Sawyer, D. (2022). Limiter les dégâts : Réduire les coûts des
impacts climatiques pour le Canada. L’Institut climatique du Canada.
https://institutclimatique.ca/wp-content/uploads/2022/09/Limiter-les-degats_FR_0927.pdf
37 Pour en savoir plus, consultez la page Web suivante : https://changingclimate.ca/CCCR2019/fr/
38 https://www.insuranceinstitute.ca/fr/resources/insights-research/Climate-risks-report
39 Paul Kovacs. (2020). Les risques climatiques : Conséquences pour l’industrie de l’assurance au
Les changements climatiques ont également des répercussions sur la santé physique et
mentale et sur la santé publique de façon plus générale; ce qui peut aggraver les iniquités et
avoir des répercussions sur les facteurs socioéconomiques des résultats en matière de
santé 40. La sécurité alimentaire est également touchée, en raison d’une série de facteurs
comme les répercussions de l’évolution des situations météorologiques et des conditions
météorologiques extrêmes sur l’agriculture 41. Les changements climatiques devraient
également accroître la fréquence et la gravité des maladies infectieuses au Canada, ce
qui entraînera une augmentation des risques de catastrophes associés aux pandémies 42.
40 Berry, P., et Schnitter, R. (éd.). (2022). La santé des Canadiens et des Canadiennes dans un
climat en changement : faire progresser nos connaissances pour agir. Ottawa (Ontario) :
gouvernement du Canada.
41 Agriculture et Agroalimentaire Canada. (2021). Adaptation aux changements climatiques et
Canada communicable disease report = Relevé des maladies transmissibles au Canada, 45 (4),
76–80. https://doi.org/10.14745/ccdr.v45i04a01 (en anglais).
43 https://www.canada.ca/fr/sante-publique/organisation/publications/rapports-etat-sante-publique-
canada-administrateur-chef-sante-publique/etat-sante-publique-canada-2022.html
Considérations ciblées
De nombreux peuples et communautés autochtones, dont la culture et la tradition les
amènent à dépendre de la terre et des écosystèmes naturels, sont parmi les plus touchés,
disproportionnellement, par les effets des changements climatiques. À ce titre, ils
rencontrent des défis localisés, notamment l’incapacité d’obtenir des ressources dans des
communautés isolées et l’augmentation des risques associés aux urgences climatiques. Les
changements climatiques touchent gravement les communautés du nord en provoquant des
changements irrévocables dans ces paysages et ces écosystèmes 44.
44 Hancock, B., Andersen, W.(B.), Calmels, F., Collier, J., Cunsolo, A., Dawson, J., Darling, S.,
Flowers, G., Gamberg, M., Perrin, A., Healey, G., Horton, B., Howard, C., Irlbacher-Fox, S.,
Johnstone, J., Labrecque, E., Loseto, L., MacNeill, R., McTavish, K., Middleton, J., Pfeifer, P.,
Snook, J., Staples, L., Stetkiewicz, M. et Wong, C. (2022). Le Nord du Canada; Chapitre 6 dans Le
Canada dans un climat en changement : Le rapport sur les Perspectives régionales, (éd.) F.J.
Warren, N. Lulham, D.L. Dupuis et D.S. Lemmen; Gouvernement du Canada, Ottawa (Ontario).
https://changingclimate.ca/regional-perspectives/fr/chapitre/6-0/
45 Ibid.
46 Ibid.
47 Gouvernement du Canada. (2019) Stratégie de sécurité civile pour le Canada : Vers un 2030
marqué par la résilience. https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/mrgncy-mngmnt-
strtgy/index-fr.aspx
48 Pour un résumé des Accords d’aide financière en cas de catastrophe et le Programme d’aide à la
gestion des urgences, veuillez consulter la page Web des Accords d’aide financière en cas de
catastrophe (https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/mrgnc-mngmnt/rcvr-dsstrs/dsstr-fnncl-ssstnc-
rrngmnts/index-fr.aspx) et la page Web du Programme d’aide à la gestion des urgences
(https://www.sac-isc.gc.ca/fra/1534954090122/1535120506707)
49 Lee, C., Miller, S., Ness, R. et Sawyer, D. (2022). Limiter les dégâts : Réduire les coûts des
Dans un rapport de 2020, l’Institut climatique du Canada souligne que les pertes assurées
pour les événements météorologiques catastrophiques ont triplé, totalisant plus de
18 milliards de dollars entre 2010 et 2019. 52 Dans un rapport de 2022, ils prévoyaient qu’en
2025, le Canada subirait des pertes de 25 milliards de dollars par rapport à un scénario
climatique stable, ce qui correspond à 50 % de la croissance projetée du PIB en 2025.
Selon les prévisions, les revenus des ménages pourraient diminuer de 18 % en
conséquence 53.
50 Hunter, J. (le 19 février 2022). Cost of rebuilding B.C. after flooding nears $9-billion (en anglais).
Extrait de https://www.theglobeandmail.com/canada/british-columbia/article-cost-of-rebuilding-bc-
after-november-storms-nears-9-billion/
51 Stephenson, A. (le 17 novembre 2021). Empty shelves, higher prices expected as B.C. floods
coûts connus et inconnus des changements climatiques au Canada. Institut canadien pour des
choix climatiques. https://climatechoices.ca/wp-content/uploads/2020/12/Tip-of-the-Iceberg-_-
CoCC_-Institute_-Full.pdf
53 Lee, C., Miller, S., Ness, R. et Sawyer, D. (2022). Limiter les dégâts : Réduire les coûts des
rrngmnts/index-fr.aspx
En partenariat avec les collectivités des Premières Nations, les provinces et territoires et les
organisations non-gouvernementales, le Programme d’aide à la gestion des urgences 55 aide
les collectivités des réserves à avoir accès aux services d’aide. Ces fonds aident les
collectivités des Premières Nations à renforcer leur résilience, à se préparer aux
catastrophes naturelles et aux urgences sanitaires et à y intervenir de façon appropriée. Le
gouvernement fédéral, par le biais de Services aux Autochtones Canada, collabore
étroitement avec les Premières Nations et les partenaires afin d’appuyer la préparation aux
situations d’urgence et d’administrer le Programme d’aide à la gestion des urgences qui est
la source principale de financement fédéral pour rembourser les activités de gestion des
urgences dans les réserves, y compris l’atténuation des inondations, ainsi que la
préparation, l’intervention et le rétablissement connexes.
Les communautés autochtones hors réserve sont soutenues dans leurs activités de gestion
des urgences par les provinces et les territoires et peuvent donc être éligibles à un soutien
via les Accords d’aide financière en cas de catastrophe.
55 https://www.sac-isc.gc.ca/fra/1534954090122/1535120506707
Source : Bureau d’assurance du Canada (2022) et graphique tel que présenté dans le rapport sur
l’adaptation au climat du Centre Intact d’adaptation au climat : Nager sur place : les effets des
inondations sur le marché de l’habitation du Canada (février 2022).
Ces dernières années, les inondations ont causé annuellement environ 1,5 milliard de
dollars de dommages aux ménages, aux biens et aux infrastructures (environ 700 millions
de dollars de pertes assurées et 800 millions de dollars de pertes non assurées); les
propriétaires résidentiels supportant environ 75 % des pertes non assurées chaque année.
Un rapport récent du Groupe de travail sur l’assurance contre les inondations et d’aide à la
relocalisation du Canada, intitulé S’adapter à la hausse des risques d’inondation 58, a estimé
le coût associé aux inondations résidentielles au Canada à 2,9 milliards de dollars par an 59.
Six feux de forêt ont été enregistrés par le Bureau d’assurance du Canada, représentant un
peu moins d’un cinquième de toutes les pertes. En fait partie le feu de forêt de Fort
McMurray, de 2016, le sinistre le plus coûteux de l’histoire du Canada, à lui seul, en ayant
causé des pertes assurées d’environ 3,75 milliards de dollars et des pertes directes et
indirectes de plus de 7 milliards de dollars 60.
Bien qu’à ce jour aucun tremblement de terre n’ait atteint le seuil du Bureau d’assurance du
Canada pour les pertes catastrophiques, l’étude 61 Versik (anciennement connue sous le
nom de AIR Worldwide)de 2013 commandée par le Bureau d’assurance du Canada (en
anglais) estime qu’un tremblement de terre avec une probabilité d’occurrence approximative
de 1 en 500 ans (période de souscription annuelle 0,2 % 62) en Colombie-Britannique, à une
magnitude de 9,0 totaliserait 75 milliards de dollars en pertes économiques directes et
indirectes (dont seulement 20 milliards de dollars sont assurés), tandis qu’un scénario plus
petit, mais comparable dans l’est du Canada (magnitude de 7,1) pourrait coûter 61 milliards
de dollars.
58 https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/dptng-rsng-fld-rsk-2022/index-fr.aspx
59 Pour en savoir plus, consultez la page Web suivante :
https://www.publicsafety.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/dptng-rsng-fld-rsk-2022/index-en.aspx
60 Institut de prevention des sinistres catastrophiques « Rapid Impact Assessment of Fort Mcmurray
Les catastrophes peuvent aussi causer des pertes plus difficiles ou impossibles à mesurer,
liées aux vies humaines, aux blessures ou à un patrimoine culturel inestimable; ces pertes
sont appelées pertes immatérielles 63. Ce type de pertes est supporté de manière
disproportionnée par les populations vulnérables et autochtones. Les catastrophes peuvent
également survenir au-delà des zones d’impact directes et avoir une incidence sur les
chaînes d’approvisionnement et la sécurité alimentaire, et une incidence négative sur la
santé mentale.
63 Les définitions des pertes indirectes et immatérielles sont fournies dans le document Disaster Loss
Assessment Guidelines d’Emergency Management Australia, p. 12 (en anglais).
https://knowledge.aidr.org.au/media/1967/manual-27-disaster-loss-assessment-guidelines.pdf
64 Matz et autres, 2020. Health impact analysis of PM2.5 from wildfire smoke in Canada (2013-2015,
2017-2018). The Science of the total environment, 725, 138506 (en anglais)
https://doi.org/10.1016/j.scitotenv.2020.138506
65 https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/11-631-x/11-631-x2022001-fra.htm
66 Statistique Canada (2022). La COVID-19 au Canada : le point sur les répercussions sociales et
67 Bagnoli, P., Scholz, T., Ammar, N., Duncan, K., & Perrault, L. (2022). Les émissions mondiales de
gaz à effet de serre et le PIB canadien. Bureau du directeur parlementaire du budget.
https://distribution-a617274656661637473.pbo-
dpb.ca/2afddd6796eaf8d40eb4986fc9c3244281282f82c0c5ae43ad046ff24bf09ecf
68 Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, « Le prix à payer : répercussions
économiques des changements climatiques pour le Canada » (2011) (en anglais) http://nrt-
trn.ca/climate/climate-prosperity/the-economic-impacts-of-climate-change-for-canada/paying-the-
price
69 Godsoe, M., Ladd, M., et Cox, R. (2019). Assessing Canada’s disaster baselines and projections
under the Sendai Framework for Disaster Risk Reduction: a modeling tool to track
progress. Natural Hazards, 1-25. (en anglais) https://doi.org/10.1007/s11069-019-03599-z
70 Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, « Le prix à payer : répercussions
économiques des changements climatiques pour le Canada » (2011) (en anglais) http://nrt-
trn.ca/climate/climate-prosperity/the-economic-impacts-of-climate-change-for-canada/paying-the-
price
71 Lee, C., Miller, S., Ness, R. et Sawyer, D. (2022). Limiter les dégâts : Réduire les coûts des
Selon l’Institut climatique du Canada, les dommages dus au climat nuisent aux
investissements porteurs de productivité à l’avenir, dans la mesure où les répercussions des
changements climatiques se feront sentir dans toutes les régions et dans la plupart des
secteurs économiques (par exemple, le transport, la fabrication), à des degrés divers, dans
tous les scénarios climatiques futurs 75.
Bien que ces incidences soient difficiles à évaluer, il est important de noter que les projets et
activités d’atténuation des catastrophes et d’adaptation aux changements climatiques,
comme l’ont démontré certaines études, peuvent avoir un retour sur investissement de
l’ordre de 4,6 à 10 dollars pour chaque dollar dépensé. Les rendements les plus élevés sont
rattachés aux mesures non structurelles (par exemple, l’évaluation des risques, l’analyse
des dangers, la planification des mesures d’atténuation) par rapport aux mesures
structurelles (par exemple, les digues, les digues de mer, les barrages, les coupe-feu, les
infrastructures essentielles) 76.
Dans la même veine, il est important de noter que le gouvernement du Canada, en plus du
soutien après sinistre, s’emploie à réduire le risque et les répercussions des catastrophes
par des investissements prospectifs dans la prévention et l’atténuation. À ce titre, depuis
72 Beugin, D., Bourque, J., Clark, D-G., Coffman, D. & Ness, R. (2021). Submergés : Les coûts des
changements climatiques pour l’infrastructure au Canada. L’Institut climatique du Canada.
https://institutclimatique.ca/reports/submerges/
73 La Fédération Canadienne des municipalités et le Bureau d’assurance du Canada (2020). Investir
Le saviez-vous ?
On estime que pour chaque dollar investi dans l’infrastructure, qui comprend la
construction d’infrastructures résilientes au climat, la création d’emplois et l’évitement
des coûts de dommages génèrent au moins 1,60 $ de croissance économique 77.
construction/nouveau-guide-national-incendies-milieu-periurbain
81 Porter, Keith and Charles Scawthorn. (February 2020) Estimating the benefits of Climate Resilient
Buildings
and Core Public Infrastructure (CRBCPI). Consulté à l’addresse https://www.iclr.org/wp-
content/uploads/2020/03/SPA-Climate-resiliency-book.pdf (en anglais)
Au-delà des efforts d’intervention et de rétablissement, il est important de s’assurer que les
régions à déficits d’infrastructure se préparent comme il se doit aux événements d’urgence,
puisque leur renforcement réduit les effets que les événements d’urgence auront sur la vie
des habitants de ces communautés.
Et pour autant les infrastructures bénéficient d’un quotient d’adaptation (c.-à-d. des
infrastructures conçues, situées et construites dans un souci de résilience à l’égard des
changements climatiques et des conditions météorologiques extrêmes), les pertes
éventuelles s’en trouveront atténuées, surtout dans les régions, comme le Nord du Canada,
qui connaissent déjà des déficits d’infrastructures et où les effets des changements
climatiques sont nettement marqués 86. En conséquence, le dégel du pergélisol est plus
susceptible de se produire plus tôt dans le Nord, où les infrastructures et les options de
mobilité sont limitées (par exemple, de nombreuses régions peuvent être accessibles
uniquement par avion). Par conséquent, la réduction des impacts et des coûts du dégel du
pergélisol sur les aéroports du Nord est une mesure importante pour atténuer les coûts des
dommages et répondre aux besoins de mobilité réguliers et d’urgence dans la région 87. Il
s’agit d’une préoccupation particulière pour les communautés autochtones vivant dans le
Nord. Grâce à des adaptations progressives, les coûts nets annuels des dommages causés
coûts des changements climatiques pour les infrastructures du Nord. L’Institut climatique du
Canada. https://climateinstitute.ca/wp-content/uploads/2022/06/Plein-Nord.pdf
87 Ibid.
Faire progresser l’adaptation aux changements climatiques est devenu un élément essentiel
des efforts canadiens en matière de réduction des risques de catastrophes. L’adaptation
dans le cadre de la réduction des risques de catastrophes consiste à mieux se préparer à
réagir aux événements liés aux changements climatiques et à s’en remettre, en réduisant
les répercussions sur les Canadiens et les communautés. Les données probantes et les
commentaires des intervenants recueillis dans le cadre du PNR favorisent l’intégration de
l’adaptation aux changements climatiques dans la gestion des urgences et permettront
d’éclairer la prise de décisions et les investissements stratégiques en matière de réduction
des risques de catastrophes et de résilience.
Étant donné que les changements climatiques sont maintenant un facteur de risque
important au Canada, s’assurer que la base de données du PNR appuie la SNA permettra
une meilleure gestion des urgences en faisant progresser une culture de préparation aux
urgences, des données sur les risques de catastrophes (par exemple, cartographie des
inondations) et des capacités d’amélioration de la résilience et de l’adaptation au climat à
long terme. La SNA inclut des cibles à court terme pour aider le Canada à mieux résister
88 Ibid.
89 Ce chiffre est propre à Nunavik; toutefois, des niveaux semblables d’économies ont été constatés
dans les Territoires du Nord-Ouest et au Yukon.
Les données probantes et les commentaires des intervenants recueillis dans le cadre du
PNR favorisent l’intégration de l’adaptation aux changements climatiques dans la gestion
des urgences, un but clé de la SNA, et permettront d’éclairer la prise de décisions et les
investissements stratégiques en matière de réduction des risques de catastrophes et de
résilience. Cette intégration permettra d’améliorer l’efficacité dans l’ensemble du système de
gestion des urgences, de tirer parti de notre expertise collective en gestion des urgences et
en adaptation aux changements climatiques, de mieux préparer les communautés aux
situations d’urgence et aux catastrophes liées au climat et d’appuyer de meilleurs
mécanismes d’intervention et de rétablissement en temps opportun. Parmi les secteurs
importants de l’harmonisation, mentionnons la résilience aux dangers importants au
Canada, comme les inondations, les feux de forêt et les épisodes de chaleur.
cirnac.gc.ca/fra/1481305554936/1594738066665
Le système de gestion des urgences au Canada joue un rôle clé dans l’adaptation aux
changements climatiques. À travers ce travail de transformation à l’échelle du système, le
gouvernement fédéral appelle à des actions audacieuses et concrètes pour faire progresser
la collaboration sur les défis liés au climat et les incidents et dangers émergents.
Le PNR est nécessaire pour transformer avec succès le système de gestion des urgences
du Canada à court terme. Il y parvient en fournissant un moyen de combler les lacunes
connues en matière de préparation nationale aux catastrophes (par exemple, en traitant les
capacités et les capacités inégales en matière de gestion des urgences à travers le pays) et
de réduction des risques de catastrophes (par exemple, en améliorant la compréhension
des risques de catastrophes au niveau national).
En outre, le PNR améliore nos connaissances et notre capacité de communication sur les
risques de catastrophes, informant ainsi les investissements stratégiques dans les activités
de la réduction des risques de catastrophes et le développement des capacités connexes.
Créer la base de
données probantes
Le processus de recherche du Profil national
des risques utilise des méthodes fondées sur
des données probantes pour évaluer les
risques de catastrophe actuels et notre
capacité à en atténuer les répercussions. Il
intègre les renseignements et les points
de vue de tous les secteurs
de la société.
Pour dresser un cadre national des risques de catastrophes, une coordination et une approche
commune sont nécessaires pour intégrer l’information dans tous les secteurs de la société,
étant donné que l’expertise en matière de risques de catastrophes est répartie entre plusieurs
administrations, universités, organismes non gouvernementaux, entreprises et secteurs.
Pour saisir toute la gamme d’expériences, les intervenants comprenaient des ministères et
organismes fédéraux, des provinces et des territoires, des municipalités, des organisations et
des communautés autochtones, ainsi que les secteurs universitaire, privé, bénévole et non
gouvernemental, sélectionnés parmi différentes communautés vivant au Canada.
La première série d’évaluations des risques et des capacités du PNR a ciblé les tremblements
de terre, les feux de forêt et les inondations, car ils ont été identifiés comme les trois dangers
les plus coûteux auxquels les Canadiens sont confrontés, sur la base des pertes annuelles
moyennes 93 au moment de l’évaluation. Le risque de pandémie n’a pas fait l’objet du même
processus d’examen minutieux que les trois catastrophes naturelles. Ce risque a été ajouté au
cycle du PNR, après coup, pour tenir compte des incidences extraordinaires que la pandémie
de COVID-19 a eues sur la société sous toutes ses formes. De ce fait, le chapitre traitant de
pandémies ne fait état que des considérations dites « optique de pandémie » en rapport avec
les tremblements de terre, les feux de forêt et les inondations, ainsi que d’un résumé des
observations systémiques et des considérations potentielles en vue d’éventuelles pandémies.
Pour ce qui est des tremblements de terre, des feux de forêt et des inondations, des scénarios
représentatifs ont été développés pour chaque danger (par exemple, un tremblement de terre à
Gatineau) – en s’appuyant sur la modélisation probabiliste et les données historiques – et ont
été évalués par les intervenants pour améliorer notre compréhension des impacts potentiels,
ainsi que les capacités de gestion des urgences disponibles pour se préparer, intervenir et se
rétablir des catastrophes.
Profil national des risques - Processus du PNR : Créer la base de données probantes 41
Ce rapport combine les résultats de cette évaluation avec les résultats de la modélisation
probabiliste par le gouvernement du Canada et les conclusions scientifiques externes, pour
fournir une image complète des risques et des capacités.
Des détails supplémentaires sur le processus entrepris pour ces évaluations des risques et des
capacités sont joints en annexe au présent rapport : Élaboration de scénarios; Méthodologie
d’évaluation des risques; Méthodologie d’évaluation des capacités.
94 Pour de plus amples renseignements sur le processus d’évaluation des risques du PNR aux fins de
l’élaboration du présent rapport, veuillez consulter l’annexe C : Méthodologie d’évaluation des risques.
Profil national des risques - Processus du PNR : Créer la base de données probantes 42
inuites pour lesquelles il y avait peu de données de source ouverte en matière de gestion
des urgences.
Les évaluations des capacités appuient la planification fondée sur les capacités – un processus
fondé sur des données probantes pour réduire les risques et renforcer la résilience (voir
l’annexe sur la méthodologie d’évaluation des capacités pour plus de détails).
Les intervenants ont évalué certaines capacités (par exemple, surveillance des dangers et
alerte précoce) de la Liste canadienne des capacités essentielles 95, en fonction de chaque
scénario de danger. Afin d’évaluer la capacité actuelle du Canada à se préparer, à intervenir et
à se rétablir d’événements catastrophiques, certains intervenants ont participé à un sondage
pour évaluer les capacités à :
• déterminer les niveaux de capacité référentiels de base partout au Canada;
• établir des niveaux de capacité ciblés;
• déterminer les écarts existants entre la capacité de référence et la capacité cible; et
• identifier les opportunités de renforcement des capacités et de la résilience face à tous les
risques (Voir Annexe D : Méthodologie d’évaluation des capacités).
Les capacités ont été évaluées sur une échelle de cinq points :
• Lacune critique : Plusieurs éléments de cette capacité ne suffisent pas et compromettront
la réussite de la prestation de cette capacité
• Lacune grave : Un élément de cette capacité n’est pas suffisant et compromettra
probablement la prestation réussie de cette capacité;
• Lacune mineure : Un risque supplémentaire peut être réalisé si des interventions ne sont
pas faites pour améliorer un ou plusieurs des éléments de cette capacité;
• Adéquat : Ensemble, les éléments de cette capacité sont presque optimaux; et
• Fort : Cette capacité est très robuste. La réaffectation à d’autres capacités peut être
envisagée, compte tenu de la force excédentaire, si nécessaire.
En utilisant l’état actuel de la capacité comme base de référence, les intervenants ont fourni des
commentaires sur le niveau de capacité requis pour réduire le risque à un niveau convenable.
L’écart entre l’évaluation référentielle de base et l’état futur souhaité (cible) donne un aperçu
95 Pour de plus amples renseignements sur la Liste canadienne des capacités essentielles, veuillez
consulter l’annexe B : Liste canadienne des capacités essentielles.
Profil national des risques - Processus du PNR : Créer la base de données probantes 43
des mesures à prendre pour combler les lacunes en matière de capacité et de compétence
dans les niveaux de préparation du Canada pour répondre aux risques de catastrophes.
Les données d’évaluation des risques et des capacités recueillies fournissent des conclusions
de niveau élevé qui peuvent éclairer l’action vers la résilience et la réduction des risques. Des
commentaires ont également été reçus sur la manière d’affiner la collecte et l’évaluation des
données afin d’améliorer les meilleures pratiques pour le PNR pour les futurs rapports.
Comme le présent rapport se fonde sur le premier processus d’étude du PNR, la disponibilité
des données est limitée. Les efforts visant à renforcer l’échantillonnage et la familiarité avec le
contenu se poursuivent à mesure que la méthodologie du PNR est affinée. Les résultats de
l’évaluation des risques du PNR tiennent compte des contributions importantes des
engagements représentatifs auprès d’un large éventail d’experts en gestion des urgences, de
membres de la communauté et d’intervenants de partout au Canada. Les participants ont été
réferés par le comité fédéral interministériel chargé du leadership fédéral et des orientations sur
le développement et du rapport relatifs au PNR, ainsi que par les partenaires provinciaux et
territoriaux, au moyen d’un engagement direct. En vue de fournir un environnement de qualité
pour la collecte de données, le projet s’est engagé à rendre les données et les commentaires
anonymes en fonction du rôle professionnel de la personne. Tous les intervenants ont participé
de façon volontaire et les données recueillies reposent sur leur expertise et leurs expériences
individuelles variées.
Profil national des risques - Processus du PNR : Créer la base de données probantes 44
Les résultats établis dans ce rapport sont basés sur l’évaluation de scénarios représentatifs de
dangers. Ces résultats visent à illustrer un large éventail de risques et de répercussions de
catastrophes et à améliorer notre compréhension des capacités nécessaires pour empêcher et
atténuer ces événements, de même que d’y intervenir et de s’en rétablir. Les données
présentées sont un complément à la modélisation probabiliste des dangers, mais ne sont pas
un remplaçant. Les leçons apprises sur les limites des données seront prises en compte dans
l’élaboration de futurs rapports du PNR.
Les chapitres suivants donnent un aperçu détaillé des tremblements de terre, des feux de
forêt et des inondations. Compte tenu des différents niveaux de connaissances et de données
probantes pour chacun des dangers, les chapitres diffèrent en matière de structure et de
renseignements présentés.
Profil national des risques - Processus du PNR : Créer la base de données probantes 45
4. Danger
Tremblements
de terre
Bien que les tremblements de terre de grande
envergure ne soient pas fréquents au Canada,
les répercussions d’un tel tremblement de terre
pourraient être catastrophiques. Il est donc
important d’être conscient des risques
qu’ils posent.
Un tremblement de terre se produit lorsque la croûte terrestre glisse soudainement le long
de failles ou de plans de faille et libère des quantités massives d'énergie sous forme
d'ondes sismiques. Ces ondes sismiques provoquent le tremblement du sol, parfois jusqu’à
des centaines de kilomètres plus loin de l’origine du tremblement de terre. La plupart des
dommages résultant des tremblements de terre sont causés par le tremblement du sol, bien
que les impacts secondaires, notamment les tsunamis, les glissements de terrain, les
incendies 96, ou la liquéfaction (affaiblissement de la surface terrestre). À l’échelle mondiale,
les tremblements de terre représentent environ un cinquième (20 %) des pertes annuelles
dues aux catastrophes naturelles et causent chaque année la mort de plus de
25 000 personnes.
Les tremblements de terre sont mesurés sur une échelle de magnitude, qui tient compte de
la quantité d’énergie libérée lors d’un événement sismique. La gravité d’un tremblement de
terre dépend de l’ampleur, de l’emplacement, des conditions de sol, des normes de
construction et d’autres facteurs dans la zone touchée. Des événements dévastateurs
comme ceux du Japon (magnitude 9,0 en 2011), de la Nouvelle-Zélande (magnitude 7,1 en
2010 et magnitude 6,2 en 2011) et de Northridge, aux États-Unis (magnitude 6,7 en 1994),
nous aident à comprendre les dommages et pertes potentiels au Canada.
La région la plus active dans l’est du Canada est la zone sismique de Charlevoix, qui se
trouve dans le nord-est du Québec. Étant donné la géologie de la région, les secousses
dues aux tremblements de terre, même modérés, peuvent entraîner des effets de grande
envergure. Au cours des 350 dernières années, au moins cinq tremblements de terre d’une
96 Pour de plus amples renseignements et des exemples d’incendies survenus à la suite d’un
tremblement de terre dans les régions de Montréal et de Vancouver, veuillez consulter les rapports
suivants de l’Institut de prévention des sinistres catastrophiques : Incendies après séisme dans la
région de Montréal : https://www.iclr.org/wp-content/uploads/2019/11/Montreal-fire-following-
earthquake_F.pdf et Incendies après séisme dans la région de Vancouver : https://www.iclr.org/wp-
content/uploads/2020/11/Vancouver-fire-following-earthquake-E.pdf (en anglais)
La zone sismique de l’ouest du Québec constitue un vaste territoire qui englobe la vallée de
l’Outaouais de Montréal à Timiskaming, ainsi que les Laurentides et l’est de l’Ontario. La
zone ouest du Québec a été le théâtre d’au moins trois tremblements de terre importants
dans le passé, qui eurent tous une magnitude de 5 ou plus.
Les répercussions indirectes des tremblements de terre s’étendent bien au-delà de la zone
fortement ébranlée; elles peuvent s’étendre potentiellement partout au pays et à l’échelle
internationale, ce qui souligne la valeur d’une approche de gestion des risques de
l’ensemble de la société pour aider à gérer ces répercussions indirectes.
Le saviez-vous ?
En moyenne, plus de 5 000 tremblements de terre sont recensés chaque année au
Canada, dont environ 50 sont ressentis. À l’échelle nationale, 60 % des tremblements de
terre au Canada se produisent le long de la côte de la Colombie-Britannique.
Les deux villes portuaires les plus actives du Canada (Montréal et Vancouver) courent un
risque élevé de tremblement de terre dans les 25 prochaines années. Les voies ferrées et
les routes menant à ces ports ainsi que les ports eux-mêmes sont également en péril et la
perturbation prolongée de ces couloirs de transport pourrait avoir des répercussions
économiques importantes sur les économies régionales de l’Ouest et du Centre du
Canada. Par exemple, le port de Vancouver gère près de 275 milliards de dollars de biens
par année avec plus de 170 économies commerciales différentes 100.
97 Le tremblement de terre de 2010 dans l’ouest du Québec a secoué des immeubles à Toronto. En
cas de séisme important dans l’Ouest du Québec ou dans les zones de Charlevoix, les dommages
pourraient s’étendre à plusieures provinces.
98 La périodicité désigne le temps moyen entre événements dangereux. Un tremblement de terre sur
500 ans est susceptible de se produire une fois sur une période de 500 ans.
99 Le Pan, Nicholas. Les lignes de faille : Tremblements de terre, assurance, et risque finacier
La plupart des Canadiens à risque sont soit non assurés soit sous-assurés pour les
tremblements de terre. Cette situation est plus marquée au Québec, où moins de 5 % des
ménages ont une assurance contre les tremblements de terre. En Colombie-Britannique, ce
chiffre se situe entre 40 et 70 % des propriétés résidentielles. Bien que le nombre de
ménages couverts par une assurance de biens résidentiels soit relativement élevé en
Colombie-Britannique, les conditions et les franchises de ces polices d’assurance peuvent
limiter la couverture effective.
Le Bureau d’assurance du Canada fait remarquer que l’assurance contre les tremblements
de terre est généralement disponible en complément d’une police d’assurance habitation, et
que les Accords d’aide financière en cas de catastrophe ne couvrent pas les pertes pour
lesquelles une assurance est disponible à un coût raisonnable. L’assurance contre les
tremblements de terre est assujettie à une franchise plus élevée que la couverture d’autres
risques et peut ne pas couvrir tous les dommages résultant d’un tremblement de terre (par
exemple, les dommages liés aux tsunamis ou les dommages au sol résultant de
glissements de terrains ou de liquéfaction) 102.
En outre, il y a un nombre important de bâtiments anciens et/ou historiques qui ont été
construits avant l’introduction de dispositions sismiques dans le code du bâtiment, y compris
dans les centres-villes, les communautés autochtones et les zones résidentielles. Les codes
de construction actuels au Canada comprennent généralement des exigences uniquement
pour la sécurité des personnes. Cela signifie qu’ils sont construits pour permettre une
101 https://www.preparez-vous.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/rthqks-wtd/index-fr.aspx
102 Bureau d’assurance du Canada. Assurance contre les tremblements de terre. Consulté à
l’adresse : http://www.ibc.ca/qc/home/types-of-coverage/optional-coverage/earthquake-insurance
(en anglais).
En plus des pertes économiques, un tremblement de terre majeur pourrait provoquer des
perturbations sociales et économiques à long terme dans la région touchée et au-delà. En
ce qui concerne les pertes, il est également important de noter que les tremblements de
terre sont parfois suivis d’incendies majeurs, dont les dommages peuvent dépasser de
beaucoup les dégâts de secousse. Un rapport préparé pour l’Institut de prévention des
sinistres catastrophiques (IPSC) a indiqué que les pertes liées aux incendies pourraient
s’estimer à 10 milliards de dollars, qui seraient entièrement assurées en plus des pertes
partiellement assurées dues aux secousses telluriques 104.
103 Bureau d’assurance du Canada et AIR WorldWide. (2013). Study of Impact and the Insurance and
Economic Cost of a Major Earthquake in British Columbia and Ontario/Québec.
http://assets.ibc.ca/Documents/Studies/IBC-EQ-Study-Summary.pdf (en anglais).
104 Charles Scawthorn. (Novembre 2020) Fire following earthquake in the Vancouver region. Institute
(Angleterre).
Les zones éloignées et isolées peuvent être sujettes à des secousses dommageables, à
des inondations causées par des tsunamis, à des glissements de terrain et à la liquéfaction
des sols, ainsi qu’à des incendies ou à des défaillances d’infrastructures essentielles. Les
participants autochtones au processus d’évaluation du PNR 107 ont révélé qu’en raison des
limites de capacité, les codes du bâtiment ne sont pas appliqués de manière uniforme dans
les communautés autochtones, ce qui entraîne une vulnérabilité supplémentaire dans les
infrastructures construites. Des séances d’évaluations dans le cadre du PNR avec certains
experts, organisations et intervenants autochtones ont également révélé que des
défaillances d’infrastructure ou un accès compromis, limité et à une seule route, pourraient
rendre difficile l’accès aux besoins de base (par exemple, l’eau potable) et la fourniture de
biens et services essentiels 108.
Les participants ont également noté que les impacts des tremblements de terre sur
l’environnement, y compris la terre et la faune, peuvent affecter de manière significative les
pratiques culturelles, le bien-être de la communauté et la satisfaction des besoins
fondamentaux tels que la récolte et la chasse. Dans certains cas, des sites culturels
terrestres peuvent être entièrement perdus.
106 Recherche interne de la Direction générale de la mise en œuvre des projets d’infrastructure
régionaux de Services aux Autochtones Canada.
107 Pour en apprendre plus sur la participation des Autochtones au processus d’évaluation du PNR,
Professional Services.
Les participants à l’évaluation des risques du PNR ont évalué les conséquences de ces
scénarios sismiques dans cinq catégories de répercussion : les personnes, l’économie,
l’environnement, le gouvernement et la fonction sociale. Les résultats de cette évaluation
sont résumés ci-dessous. Des renseignements supplémentaires – tirés de la littérature
plus vaste sur les tremblements de terre – ont également été incorporés. Les résultats
complets de l’évaluation des risques se trouvent dans la figure 3 : Résultats des risques
de tremblement de terre du PNR.
109Veuillez noter que cette section présente les résultats et les perspectives partagés par les
participants au cours du processus d’évaluation des risques du PNR en 2021.
110 Bien que la probabilité d’un tremblement de terre majeur ou catastrophique est plus basse que
tous les autres dangers, l’impact serait significativement plus grand en terme de pertes.
111 Voir Annexe C : Méthodologie d’évaluation des risques (Échelle de cotation des conséquences
économiques).
112 La colonne « confiance » reflète le niveau moyen de confiance des participants dans les notes
qu’ils ont attribuées dans le cadre du processus d’évaluation des risques et des capacités, en
fonction de leur degré de familiarité avec chaque catégorie d’impact ou chaque capacité. Les
participants étaient des experts en la matière et comprenaient des représentants de plusieurs
ordres de gouvernement, d’organisations ou collectivités autochtones, ainsi que des secteurs
universitaire, non gouvernemental et privé.
113 Les valeurs des PAM, basées sur données économiques perdues, ont été utilisées pour évaluer le
risque économique. Le reste des plages de notation de résultats reflète l’apport des participants.
114 Voir Annexe C : Méthodologie d’évaluation des risques (Échelle de cotation des conséquences
115Au Canada, les événements cardiaques soudains (par exemple, crises cardiaques) sont aussi un
des principaux facteurs de décès immédiatement après un tremblement de terre.
La perte de vie survient souvent lors d’un effondrement d’immeuble, d’une défaillance
d’infrastructure essentielle (par exemple, barrages, lignes électriques, ponts, routes, etc.) ou
en raison d’une inondation à la suite d’un tremblement de terre. Dans ces situations, les
débris et les décombres peuvent nuire à la capacité des premiers intervenants à fournir de
l’aide. Comme indiqué plus haut, les bâtiments plus anciens avec une maçonnerie non
renforcée et ceux dans des zones résidentielles ne sont souvent pas conformes aux codes
du bâtiment, ce qui pose un risque plus élevé d’effondrement. Les dommages causés aux
lignes énergétiques et gazières des bâtiments peuvent provoquer des incendies (le
tremblement de terre de San Francisco de 1906 a entraîné un incendie qui a détruit
28 000 bâtiments et causé la mort de plus de 3 000 personnes 116).
Les grands tremblements de terre diffèrent de la plupart des autres dangers en raison de
leur impact étendu et à long terme, ce qui peut causer des perturbations sociales et
économiques considérables dans la région touchée et au-delà. Cela comprend les
116Victimes et dégâts après le tremblement de terre de 1906 (s.d.). United States Geological Service.
https://earthquake.usgs.gov/earthquakes/events/1906calif/18april/casualties.php (en anglais)
L’enlèvement des débris sismiques et les services de réparation (notamment pour les
structures anciennes et construites avant la mise en place de codes du bâtiment) entraînent
des coûts importants. La liquéfaction et les inondations de surface causent également des
dommages routiers supplémentaires. Même si cela peut se produire n’importe où, ce risque
est particulièrement élevé dans la partie continentale de la Colombie-Britannique en raison
du type de sol. Le risque est aussi présent dans les communautés du nord où les bâtiments
construits sur le pergélisol sont à risque élevé de couler si le pergélisol est endommagé à
cause de tremblements de terre ou des changements climatiques, ce qui entraîne des coûts
d’assainissement importants.
Les coûts indirects ont une incidence importante sur les pertes totales dues aux
catastrophes. Ils sont souvent plus incertains que les coûts de réparation immobilière et
peuvent être plus difficiles à estimer, car il y a des difficultés à évaluer les coûts
d’opportunité associés à la perte de productivité. Par exemple, les industries qui dépendent
du tourisme dans les zones sismiques actives subissent souvent des interruptions
importantes à la suite d’une catastrophe. En outre, il y a des retards dans la production, car
il faut du temps pour reconstruire et se remettre des dommages causés aux bâtiments
historiques, aux paysages naturels et aux activités industrielles (le cas échéant). Des
perturbations du commerce régional et intérieur sont attendues, affectant les corridors de
transport, les ponts et les principaux centres économiques. Ces perturbations créent un
arriéré au sein de la chaîne d’approvisionnement et entraînent des pénuries alimentaires et
pertes de revenus.
L’assurance contre les tremblements de terre n’est pas incluse dans les polices d’assurance
habitation standard. Une étude du Bureau d’assurance du Canada a révélé que 55 % des
personnes vivant en Colombie-Britannique ne sont pas assurées, alors que jusqu’à 96 %
des Québécois n’ont pas de couverture contre les tremblements de terre.
Les déversements dans l’environnement causés par des dommages aux infrastructures
dans les zones résidentielles et industrielles, ainsi que les sites d’extraction de ressources,
peuvent exposer les matériaux dommageables (produits chimiques, matières premières,
eaux usées et pétrole), ce qui peut avoir une incidence négative sur l’approvisionnement en
eau, la qualité de l’eau, les écosystèmes et les collectivités voisines. Le pergélisol
endommagé peut entraîner une libération accrue de méthane, ce qui peut avoir des
répercussions dans les collectivités du Nord et perturber les écosystèmes. La déformation
des terres et les glissements de terrain déclenchés par les tremblements de terre peuvent
avoir un impact négatif sur les animaux en migration ou sur les habitats des poissons. Enfin,
l’érosion des sols est souvent accélérée par les tremblements de terre et par la modification
des côtes et des écosystèmes.
Tous les ordres de gouvernement jouent un rôle essentiel dans les efforts de prévention
visant à atténuer les risques, à réduire les répercussions et à renforcer les capacités et la
résilience. Les investissements dans les mesures d’atténuation comme une meilleure
planification de l’utilisation des terres, l’amélioration des infrastructures de prévention des
crues et des incendies, et la modernisation des bâtiments et des biens publics, peuvent
permettre de réduire les dommages causés par un tremblement de terre. D’autres
investissements gouvernementaux, comme des systèmes d’alerte rapide, peuvent fournir un
préavis, obligeant les personnes à agir rapidement pour chercher un abri.
117Les éléments non structuraux désignent les parties d’un bâtiment qui ne font pas partie des
systèmes structuraux primaires ou secondaires (par exemple les installations mécaniques et
électriques, les canalisations, les travaux de tuyauterie, et les plafonds suspendus.)
Entre 2021-2022, les participants à l’évaluation des capacités du PNR ont été appelés à :
• Identifier les niveaux de capacité référentiels de base partout au Canada;
• Établir des niveaux de capacité ciblés;
• Déterminer les écarts existants entre la capacité de référence et la capacité cible; et
118 Pour de plus amples renseignements sur le processus d’évaluation des risques du PNR aux fins
de l’élaboration du présent rapport, veuillez consulter l’annexe D : Méthodologie d’évaluation des
capacités.
119 La colonne « confiance » reflète le niveau moyen de confiance des participants dans les notes
qu’ils ont attribuées dans le cadre du processus d’évaluation des risques et des capacités, en
fonction de leur degré de familiarité avec chaque catégorie d’impact ou chaque capacité. Les
participants étaient des experts en la matière et comprenaient des représentants de plusieurs
ordres de gouvernement, d’organisations ou collectivités autochtones, ainsi que des secteurs
universitaire, non gouvernemental et privé.
Ressources naturelles Canada met en place un système d’alerte précoce aux tremblements
de terre qui devrait être fonctionnel en 2024. Il prévoira l’envoi d’un avertissement très
rapide aux infrastructures essentielles et aux personnes avant la secousse pour un
tremblement de terre survenant dans leur emplacement. Dans certains cas, cela offrira un
avertissement allant de quelques secondes à une minute avant l’événement, suffisant pour
que des mesures préventives soient prises, notamment l’ouverture des portes des casernes
de pompiers et des services d’ambulance, le report des atterrissages des avions, l’arrêt du
trafic dans les ponts et tunnels, et l’arrêt des procédures chirurgicales.
126 Pour obtenir plus de renseignements sur les risques de tremblement de terre pour la gestion et la
planification des urgences au Canada, veuillez consulter la page Web suivante
(www.riskprofiler.ca) (en anglais).
127 Organisation de coopération et de développement économiques (2018). Financial Management of
Des travaux sont en cours dans les domaines de la résilience face aux risques sismiques,
ce qui comprend l’élaboration de stratégies axées sur les assurances pour combler les
lacunes en matière de protection contre les dangers; des conseils techniques et politiques
sur l’établissement des priorités et l’incitation des programmes de rénovation sismique pour
les bâtiments plus anciens; et des connaissances et des données complètes et accessibles
pour comprendre et communiquer les dangers et les risques liés aux tremblements de terre.
Le PNR orientera ce travail et fournira un lieu de coordination et de discussion continues
pour assurer une approche de l’ensemble du gouvernement.
Compte tenu des défis décrits ci-dessus, il est important de prendre en considération la
façon dont les tremblements de terre affectent les communautés nordiques, métisses, des
Premières Nations hors réserve, autochtones urbaines et inuites pour mieux comprendre les
risques de catastrophes au Canada.
Feux de forêt
Les feux de forêt peuvent endommager et
détruire des bâtiments et des infrastructures,
provoquer des évacuations en raison d’un
incendie ou de la fumée, interrompre les
activités terrestres, y compris les usages à
des fins traditionnelles, entraîner des
répercussions sur la santé en raison
de la fumée répandue, et plus encore.
En même temps, les feux de forêt
sont nécessaires sur le plan
écologique dans de
nombreuses forêts
du Canada.
Le feu de forêt est une catastrophe naturelle complexe qui dépend de l’interaction dynamique
entre le climat (et son sous-ensemble la météo), les combustibles que le feu brûle, les
sources d’inflammation (comme la foudre) et la topographie (les formes et les caractéristiques
du terrain). L’expression « feu de forêt » comprend les incendies déclenchés par des
incendies causés par l’humain non planifiés et les incendies dirigés intentionnellement où les
gestionnaires d’incendie et d’autres utilisateurs des terres appliquent délibérément le feu à
l’espace naturel129.
Les feux de forêt brûlent dans les écosystèmes des forêts, des terres arbustes et des prairies,
ou dans toute végétation inflammable connue sous le nom de combustibles 130. Les feux de
forêt font partie intégrante de presque tous les écosystèmes terrestres canadiens et peuvent
contribuer à la santé et à la diversité des écosystèmes canadiens.
Les feux de forêt peuvent aussi constituer un danger – ils peuvent nuire aux écosystèmes,
mettre en danger la vie humaine et les communautés, menacer l’industrie et endommager les
infrastructures. Les répercussions négatives des feux de forêt peuvent aussi inclure des
répercussions secondaires comme l’augmentation du risque de glissement de terrain et
d’inondations après les incendies, ainsi que les répercussions sanitaires étendues de la
fumée des feux de forêt.
Depuis les années 1970, la superficie du Canada brûlée chaque année par les feux de forêt a
plus que doublé, et on prévoit que ce nombre doublera à nouveau d’ici 2100. Les Canadiens
subissent également une augmentation des pertes matérielles et socio-économiques et des
problèmes de santé en raison des feux de forêt et à la fumée de ceux-ci. Les gouvernements,
les citoyens et l’industrie privée constatent une augmentation des coûts d’intervention et de
129 Glossaire canadien des termes employés en gestion des incendies forestiers. (2022). Extrait de
https://www.ciffc.ca/publications/glossary (en anglais).
130 Ibid.
131 Chelene C. Hanes, Xianli Wang, Piyush Jain, Marc-André Parisien, John M. Little et Mike D.
Flannigan. (2018) Fire-regime changes in Canada over the last half century. Canadian Journal of
Forest Research. 49(3): 256-269. https://doi.org/10.1139/cjfr-2018-0293 (en anglais).
132Ce point est dérivé des données de la base de données d’évacuation interne de Ressources
naturelles Canada / Service canadien des forêts.
133 https://cwfis.cfs.nrcan.gc.ca/ah/nfdb
Les progrès réalisés dans la recherche sur les feux de forêt ont permis de mieux comprendre
les processus d’incendie, et les exigences pratiques de lutte contre les risques d’incendie ont
mené à l’élaboration d’outils opérationnels. Notamment, le Service canadien des forêts de
Ressources naturelles Canada a mis au point la Méthode canadienne d’évaluation des
dangers d’incendie de forêt 136. Cette méthode, ainsi que ses deux principales sous-méthodes,
la Méthode canadienne de l’indice Forêt-Météo 137 et la Méthode canadienne de prévision du
comportement des incendies de forêt 138, fournit une évaluation de l’environnement d’incendie
actuel et est largement utilisée dans la prise de décisions opérationnelles sur les feux de forêt.
Ces outils ont été adoptés dans le monde entier comme des modèles pour aider les pays à
comprendre leurs niveaux de risque d’incendie (plus récemment au Royaume-Uni en 2022).
134 https://www.rncan.gc.ca/nos-ressources-naturelles/forets/feux-insectes-perturbations/feux-
foret/gestion-
feux/13158?_gl=1*p8aatk*_ga*NjI1NjQ2Nzc5LjE2MDQ1ODMyNDQ.*_ga_C2N57Y7DX5*MTY3OD
MwMTA3OC41LjAuMTY3ODMwMTA3OC4wLjAuMA..
135 https://www.canada.ca/fr/ministere-defense-nationale/services/operations/operations-
militaires/operations-en-cours/operation-lentus.html
136 Pour de plus amples renseignements sur le Méthode canadienne d’évaluation des dangers
de forêt, veuillez visiter la page Web suivante : Méthode de prévision du comportement des
incendies de forêt.
Le saviez-vous ?
Le Centre interservices des feux de forêt du Canada est une société sans but lucratif
détenue et exploitée par les organismes fédéraux, provinciaux et territoriaux de gestion des
feux de forêt. Fondée en 1982, le Centre interservices des feux de forêt du Canada facilite
l’échange de ressources et de renseignements sur la gestion des feux de forêt pour les
organismes membres. Par l’entremise de comités, de groupes de travail et d’équipes de
projet, le Centre interservices des feux de forêt du Canada offre un forum solide pour la
collaboration fédérale, provinciale et territoriale sur les défis communs de la gestion
opérationnelle des incendies. Ces renseignements servent à améliorer la préparation
nationale, la sécurité, la capacité d’intervention en cas de feux de forêt et à appuyer les
activités de prévention et d’atténuation.
139 Pour de plus amples renseignements sur le Système canadien d’information sur les feux de forêt,
veuillez consulter la page Web suivante : https://cwfis.cfs.nrcan.gc.ca/accueil
Les feux de forêt à Fort McMurray en 2016 ont été la catastrophe la plus coûteuse de l’histoire
du Canada pour les fournisseurs d’assurance. Les coûts totaux sont estimés à plus de
7 milliards de dollars 140. Environ 5 890 km2 de terres ont été brûlés, ce qui représente environ
la taille de l’Île-du-Prince-Édouard, et plus de 2 000 heures de travail ont été perdues dans le
secteur des ressources naturelles (foresterie, pêche, exploitation minière, pétrole et extraction
de gaz) 141.
L’été 2017 a été l’une des pires saisons de feux de forêt de l’histoire de la Colombie-
Britannique, avec le nombre record de terres brûlées sur plus de 1,2 million d’hectares, la
saison la plus coûteuse d’extinction d’incendie avec des dépenses de plus de 649 millions de
dollars et la plus perturbatrice avec environ 65 000 personnes évacuées 142. Il y a eu des coûts
d’interruption importants pour les secteurs de la production pétrolière, de la foresterie, de
l’exploitation minière, de l’agriculture et du tourisme.
La saison des feux de forêt de 2021 a connu une activité d’incendie bien supérieure à la
moyenne, avec 6 525 incendies brûlant près de 4,16 millions d’hectares à l’échelle nationale.
À titre de comparaison, la moyenne décennale était de 5 248 incendies et de 2,56 millions
d’hectares brûlés. L’augmentation de l’activité d’incendie a été provoquée par des périodes de
sécheresse intenses et des températures élevées record, ce qui a entraîné des cotes de
danger d’incendie extrême en Colombie-Britannique, en Saskatchewan, au Manitoba et en
140 Institut de prévention des sinistres catastrophiques. Évaluation rapide de l’impact du feu de forêt de
Fort McMurray. Consulté à l’adresse : https://www.iclr.org/wp-content/uploads/2019/08/Rapid-
Impact-Assessment-of-Fort-McMurray-Wildfire.pdfhttps://www.iclr.org/wp-
content/uploads/2019/08/Rapid-Impact-Assessment-of-Fort-McMurray-Wildfire.pdf (en anglais)
141 Statistique Canada (2022, décembre 2001). Répercussions économiques du feu de forêt de 2016 à
https://www2.gov.bc.ca/gov/content/safety/wildfire-status/about-bcws/wildfire-history/wildfire-season-
summary (en anglais)
Les coûts nationaux annuels de lutte contre les feux de forêt totalisent plus d’un milliard de
dollars, et les pertes additionnelles sont estimées à environ 500 millions de dollars par année.
À mesure que les feux de forêt deviennent de plus en plus larges et intenses, les coûts
globaux de la lutte contre les incendies continueront d’augmenter. Les experts prévoient que
les coûts nationaux annuels pourraient dépasser 1,4 milliard de dollars d’ici la fin du siècle 146.
https://www2.gov.bc.ca/gov/content/safety/wildfire-status/about-bcws/wildfire-history/wildfire-season-
summary (en anglais)
146 Hope, E.S.; McKenney, D.W.; Pedlar, J.H.; Stocks, B.J.; Gauthier, S. 2016. Wildfire suppression
croître et est beaucoup plus jeune que la population non autochtone, malgré un ralentissement de
son rythme de croissance. Le Quotidien - Récupéré de https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-
quotidien/220921/dq220921a-fra.htm
Compte tenu de l’héritage colonial des systèmes de réserve fédéraux et du système des
pensionnats fédéraux du Canada, les évacuations pour les peuples autochtones peuvent
souvent avoir des répercussions sociales, mentales et sanitaires accrues 150. Les effets accrus
sur la santé comprennent l’exposition à la fumée des feux de forêt qui est associée à
l’exacerbation de l’asthme, à la maladie pulmonaire obstructive chronique, à la mortalité
prématurée et qui peut également être associée à des effets cardiovasculaires, respiratoires,
et autres. Les Premières Nations et les Métis ont un fardeau plus lourd de maladies
respiratoires chroniques que la population générale, ce qui les rend plus vulnérables aux
effets nocifs sur la santé 151 152.
De plus, l’évacuation de sa collectivité d’origine signifie le déplacement vers une région sur
laquelle on a peu de connaissance, c’est-à-dire qu’elle manque de nombreux « conforts de la
maison », ce qui comprend la langue, les aliments culturels/traditionnels, la structure sociale
et la cohésion, et les interactions avec la terre, menant à des évacuations de plus en plus
traumatisantes comparativement aux évacuations d’autres groupes54 60 153 69. C’est
particulièrement le cas pour les communautés autochtones qui ont été évacuées plusieurs
fois durant la même saison des incendies. 154 Les peuples autochtones peuvent aussi donner
la priorité à différentes utilisations des terres et se sentir fortement obligés de protéger les
zones culturellement sensibles (c.-à-d. les terres sacrées, les terrains de chasse, les arbres,
les sites historiques, etc.). Les zones sensibles à la culture sont souvent une partie essentielle
des activités de subsistance, qui peuvent faire l’objet de perturbations à long terme à la suite
des feux de forêt.
148 McGee TK. 2021. Evacuating First Nations during wildfires in Canada. Fire Safety Journal, Fire
Safety Science: Proceedings of the 13th International Symposium, 120: 103120.
149 Ibid.
150 Asfaw, H. W., McGee, T. K., & Christianson, A. C. (2020). Indigenous elders’ experiences,
vulnerabilities and coping during hazard evacuation: the case of the 2011 Sandy Lake First Nation
Wildfire Evacuation. Society & Natural Resources, 33(10), 1273-1291.
151 Gershon, A. S., Khan, S., Klein-Geltink, J., Wilton, D., To, T., Crighton, E. J., ... & Henry, D. A.
(2014). Asthma and chronic obstructive pulmonary disease (COPD) prevalence and health services
use in Ontario Metis: a population-based cohort study. PloS one, 9(4), e95899.
152 Bird Y, Moraros J, Mahmood R, Esmaeelzadeh S, Kyaw Soe NM. Prevalence and associated
factors of COPD among Aboriginal peoples in Canada: a cross-sectional study. Int J Chron Obstruct
Pulmon Dis. 2017 Jun 30; 12:1915-1922. doi: 10.2147/COPD.S138304. PMID: 28721036; PMCID:
PMC5501631.
153 Johnston, L. M., Wang, X., Erni, S., Taylor, S. W., McFayden, C. B., Oliver, J. A., & Flannigan, M. D.
(2020). Wildland fire risk research in Canada. Environmental Reviews, 28(2), 164-186.
154 Beverly J.L. and Bothwell P. (2011). Wildfire evacuations in Canada 1980–2007. Nat.
Pendant des millénaires, les peuples autochtones ont utilisé le feu à diverses fins, dont la
gestion des espaces naturels, la réduction des risques communautaires, l’amélioration de la
production alimentaire et des conditions de chasse, ainsi qu’à des fins culturelles et
155 Belanger, Y. D., Weasel Head, G., & Awosoga, O. A. (2012). Housing and Aboriginal people in
urban centres: A quantitative evaluation.
156 Lori E. A. Bradford, Lalita A. Bharadwaj, Udoka Okpalauwaekwe & Cheryl L.
Waldner (2016) Drinking water quality in Indigenous communities in Canada and health outcomes: a
scoping review, International Journal of Circumpolar Health, 75:1, DOI: 10.3402/ijch.v75.32336
157 Bureau du vérificateur general du Canada. (2022). La gestion des urgences dans les collectivités
des Premières Nations. Rapport 8 — La gestion des urgences dans les collectivités des Premières
Nations — Services aux Autochtones Canada
158 Scharbach, J., & Waldram, J. B. (2016). Asking for a disaster: being “at risk” in the emergency
vulnerabilities and coping during hazard evacuation: the case of the 2011 Sandy Lake First Nation
Wildfire Evacuation. Society & Natural Resources, 33(10), 1273-1291.
160 Government of Canada, S. C. (Le 21 septembre 2022). La population autochtone continue de croître
et est beaucoup plus jeune que la population non autochtone, malgré un ralentissement de son
rythme de croissance. Le Quotidien – Récupéré de https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-
quotidien/220921/dq220921a-fra.htm
161 Mottershead, K. D., McGee, T. K., & Christianson, A. (2020). Evacuating a first nation due to wildfire
smoke: the case of Dene Tha’First Nation. International Journal of Disaster Risk Science, 11(3),
274-286.
162 Poole, M. N. (2019). " Like Residential Schools All Over Again": Experiences of Emergency
Evacuation from the Assin'skowitiniwak (Rocky Cree) Community of Pelican Narrows (Doctoral
dissertation, University of Saskatchewan).
163 Optis, M., Shaw, K., Stephenson, P., & Wild, P. (2012). International perspectives: Mold Growth in
On-Reserve Homes in Canada: The Need for Research, Education, Policy, and Funding. Journal of
environmental health, 74(6), 14-21.
Considération ciblée
Services aux Autochtones Canada peut conclure des accords avec les provinces et les
territoires, les sociétés d’État ou les organisations autochtones pour les services de gestion
des feux de forêt nécessaires à la sauvegarde et à la protection des communautés des
Premières Nations dans les réserves contre les feux de forêt. Cela comprend le soutien aux
programmes Intelli-feu 166 dans les réserves, qui visent à améliorer la résilience des
partenaires des Premières Nations par la planification, la formation et les activités de gestion
du combustible des feux de forêt. Dans l’ensemble, la capacité de prendre des mesures
pour prévenir, atténuer, et intervenir des urgences comme les inondations et les feux de
forêt et de s’en rétablir est plus réactive que la prévention et, dans l’ensemble, les
collectivités des Premières Nations n’ont pas reçu le soutien nécessaire pour gérer les
urgences 167.
164 Christianson, A.C., Sutherland, C.R., Moola, F. et al. Centering Indigenous Voices: The Role of Fire
in the Boreal Forest of North America. Curr Forestry Rep 8, 257–276 (2022).
https://doi.org/10.1007/s40725-022-00168-9
165 Lake, Frank K., et Amy Cardinal Christianson. "Indigenous fire stewardship." Encyclopedia of
wildfires and wildland-urban interface (WUI) fires. Cham: Springer International Publishing, 2020.
714-722.
166 https://www.firesmartcanada.ca/
167 Bureau du vérificateur general du Canada. (2022). La gestion des urgences dans les collectivités
des Premières Nations. Rapport 8 — La gestion des urgences dans les collectivités des Premières
Nations — Services aux Autochtones Canada
168 Matz, C.J., M. Egyed, G. Xi, J. Racine, R. Pavlovic, R. Rittmaster, S.B. Henderson, D.M. Stieb
(2020). Health impact analysis of PM2.5 from wildfire smoke in Canada (2013-2015, 2017-2018). Sci
Total Environ 725:138506 doi : 10.1016/j.scitotenv.2020.138506
Dans une analyse nationale effectuée par Santé Canada pour 2013-2018, 54 à 240 décès
prématurés dus à une exposition à court terme et 600 à 2700 décès prématurés dus à une
exposition à long terme par année étaient attribuables à la pollution atmosphérique provenant
de la fumée des feux de forêt, ainsi que de nombreux résultats de la santé cardiorespiratoires
non mortels 169. Au cours des cinq années évaluées, la valeur économique des répercussions
sur la santé de la population a été estimée de 410 millions de dollars à 1,8 milliard de dollars
par année pour les répercussions aiguës sur la santé et de 4,3 à 19 milliards de dollars par
année pour les répercussions sur la santé chronique. Une grande partie de cette incidence
sur la santé provenant de la fumée se produit à distance du feu de forêt proprement dit, de
sorte que les communautés n'ont pas besoin d'être directement menacées par un feu de forêt
pour subir un impact sur la santé.
Les feux de forêt extrêmes peuvent aussi provoquer un traumatisme psychologique immédiat
et continu pour les évacués, les fournisseurs de services d’urgence et les premiers
intervenants. Des études menées après les feux de forêt ont révélé une augmentation des
cas de dépression et de trouble du stress post-traumatique chez les enfants et les
adolescents. Ces répercussions sont exacerbées chez les personnes atteintes de troubles
mentaux préexistants. Les feux de forêt sont uniques en ce sens que les effets ont tendance à
persister plus longtemps en raison d’efforts de rétablissement prolongés, de sorte qu’il y a des
perturbations importantes dans la vie quotidienne menant à une réduction du bien-être
psychologique 170.
169 Matz et al. 2020. Health impact analysis of PM2.5 from wildfire smoke in Canada (2013-2015, 2017-
2018). The Science of the total environment, 725, 138506.
https://doi.org/10.1016/j.scitotenv.2020.138506
170 McFarlane, A. C., Clayer, J. R., & Bookless, C. L. (1997). Psychiatric morbidity following a natural
disaster: an Australian bushfire. Social psychiatry and psychiatric epidemiology, 32(5), 261-268.
De plus, ces écosystèmes offrent de nombreux avantages aux Canadiens : eau potable,
possibilités touristiques, pêche, belles vues, significations spirituelles et culturelles, terrain de
chasse, etc 172 173.
Même les incendies qui se produisent dans les conditions les plus naturelles peuvent encore
causer des ennuis à court terme et créer des défis à relever par les collectivités, les
entreprises et les gouvernements. Les recherches sur le tourisme suggèrent que les visiteurs
du parc peuvent être contrariés en voyant des zones où un incendie s’est produit, ou
s’inquiéter des incendies actifs et de la fumée dans les environs, ce qui change
temporairement leur destination à des sites non affectés 174. Un grand nombre de ces ennuis
peuvent être difficiles à évaluer socialement et économiquement, mais il ne fait aucun doute
qu’ils sont importants pour les Canadiens 175.
171 Coop, J. D., Parks, S. A., Stevens-Rumann, C. S., Crausbay, S. D., Higuera, P. E., Hurteau, M. D.,
et al. (2020). Wildfire-driven Forest conversion in western North American
landscapes. BioScience, 70(8), 659-673.
172 Lamothe, Karl A., Haibin Dong, Oscar E. Senar, Sonja Teichert, Irena F. Creed, David P.
Kreutzweiser, Fiona K. A. Schmiegelow, and Lisa Venier. 2019. “Demand for Nonprovisioning
Ecosystem Services as a Driver of Change in the Canadian Boreal zone1.” Environmental Review
27 (1): 106–23.
173 Erdozain, Maitane, Erika C. Freeman, Camille Ouellet Dallaire, Sonja Teichert, Harry W. Nelson,
and Irena F. Creed. 2019. “Demand for Provisioning Ecosystem Services as a Driver of Change in
the Canadian Boreal zone1.” The Environmentalist 27 (2): 166–84.
174 White, E. M., Bergerson, T. R., & Hinman, E. T. (2020). Research note: Quick assessment of
recreation use and experience in the immediate aftermath of wildfire in a desert river canyon.
Journal of Outdoor Recreation and Tourism, 29, 100251.
175 Wright, P. A., Moghimehfar, F., & Woodley, A. (2019). Canadians’ perspectives on how much space
Contrôles de risque
Probabilité Exposition Vulnérabilité Risque
Gravité / Valeur ( coûts)
Fréquence
Éducation Gestion des Dégagement de Planification Planification Services
combustibles : combustible des urgences et territoriale d’urgence
L’information
des évacuations
publique Brûlage dirigé Contrôle des Planification Services
bâtiments Planification de ressources sociaux et de
Pare-étincelles Mécanique
pour la santé
Plans de
Bouclier continuité des
Gestion des développement Assurance
thermique entreprises
feux :
Zonage Programmes
Réseaux Construction /
Planification de restauration
électriques Voies ingénierie
préattaque et de
d’évacuation
Interdictions de Réglementation rétablissement
Détection
feu Fermeture de du bâtiment
Aide financière
Attaque zones
Patrouilles Mesures en cas de
initiale : Alertes / d’IntelliFeu catastrophe
Préparation avertissements
Gestion de
Expédition Zones l’écosystème
sécuritaires
Action Évacuations
durable :
Retraites
Niveaux /
allocation des
ressources
Tactiques
Source : Le modèle logique et le tableau ci-dessus, élaborés par Ressources naturelles Canada, montrent les
différents éléments qui contribuent aux niveaux globaux de risque de feu de forêt, tant en termes de facteurs de
risque que de contrôles des risques.
L’exposition aux feux de forêt est potentiellement élevée dans l’interface humain-forêt. Il s’agit
des zones où il y a un mélange de bâtiments, d’infrastructures, d’activité humaine et de
Au Canada, la zone périurbaine représente 32,3 millions d’hectares de terres, les plus
grandes zones étant situées au Québec, en Alberta, en Ontario et en Colombie-Britannique.
Environ 96 % des collectivités canadiennes comportent des zones périurbaines.
Les centres urbains denses où vit la majorité de la population ne sont généralement pas
directement exposés aux feux de forêt, contrairement aux collectivités éloignées du Canada.
Les centres urbains chevauchent moins fréquemment les combustibles des friches, mais leur
forte densité de population et de bâtiments entraîne des impacts et des pertes plus importants
lorsque des incendies se produisent. En revanche, les établissements du Nord du Canada ont
tendance à chevaucher plus fréquemment les sources de combustible sauvage et à être
victimes d’incendies plus fréquents. Bon nombre des sites industriels du Canada et une
grande partie de son infrastructure, comme les installations hydroélectriques et les lignes
électriques, sont situés dans des régions éloignées du Nord. Les perturbations de ces
installations ont eu des répercussions considérables, comme on l’a vu en 2013, lorsque
l’incendie d’Eastmain dans le complexe hydroélectrique de La Grande, dans le nord-ouest du
Québec, a causé des coupures d’électricité à grande échelle jusqu’à Montréal, à plus de
800 km.
Les Canadiens comptent sur les nombreux avantages que procurent les zones naturelles
pour leur bien-être et leur mode de vie 177 178. Ces services écosystémiques, aussi appelés
contribution de la nature à la population, nous fournissent de l’eau potable, du bois, des aires
récréatives, de l’air pur et bien plus encore. Les feux de forêt, malgré leur rôle crucial dans le
176 Johnston, L.M, Flannigan, M.D (2018). Mapping the Canadian wildland fire interface areas. CSIRO
Publishing. https://scf.rncan.gc.ca/publications?id=38282&lang=fr_CA (en anglais)
177 Erdozain, Maitane, Erika C. Freeman, Camille Ouellet Dallaire, Sonja Teichert, Harry W. Nelson,
and Irena F. Creed. 2019. “Demand for Provisioning Ecosystem Services as a Driver of Change in
the Canadian Boreal zone1.” The Environmentalist 27 (2): 166–84.
178 Mitchell, Matthew G. E., Richard Schuster, Aerin L. Jacob, Dalal E. L. Hanna, Camille Ouellet
Dallaire, Ciara Raudsepp-Hearne, Elena M. Bennett, Bernhard Lehner, and Kai M. A. Chan. 2021.
“Identifying Key Ecosystem Service Providing Areas to Inform National-Scale Conservation
Planning.” Environmental Research Letters: ERL [Web Site] 16 (1): 014038.
179 Dhar, Amalesh, Lael Parrott, and Scott Heckbert. 2016. “Consequences of Mountain Pine Beetle
Outbreak on Forest Ecosystem Services in Western Canada.” Canadian Journal of Forest Research.
Journal Canadien de La Recherche Forestiere 46 (8) : 987–99.
180 Bartels, Samuel F., Han Y. H. Chen, Michael A. Wulder, and Joanne C. White. 2016. “Trends in
Post-Disturbance Recovery Rates of Canada’s Forests Following Wildfire and Harvest.” Forest
Ecology and Management 361 (February): 194–207.
181 Robinne, François-Nicolas, Dennis W. Hallema, Kevin D. Bladon, and James M. Buttle. 2020.
Ecosystem Services: A Framework for the Atlas of Ecosystem Services.” Atlas of Ecosystem.
https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-3-319-96229-0_1. (en anglais)
183 Thom, Dominik, and Rupert Seidl. 2016. “Natural Disturbance Impacts on Ecosystem Services and
Biodiversity in Temperate and Boreal Forests.” Biological Reviews of the Cambridge Philosophical
Society 91 (3): 760–81.
Les saisons d’incendie plus longues exigent que les ressources d’incendie soient prêtes plus
tôt dans la saison et déployées plus longtemps – ce qui allonge le temps que les ressources
doivent être disponibles. Cette situation, combinée à la possibilité d’une activité de feu élevée
dans plusieurs régions au plus fort des saisons d’incendie, sollicite régulièrement les
organismes nationaux de gestion des feux de forêt et les ressources au-delà de leur capacité.
Les experts prédisent que les changements climatiques feront évoluer le Canada vers une
relation différente avec le feu, où ce qui est maintenant considéré comme une activité de
haute saison des incendies devient la nouvelle moyenne à mesure que ces conditions
propices aux incendies augmentent partout au Canada.
Les changements dans l’utilisation des terres et les pratiques de gestion des terres, comme la
construction de plantations sur d’anciennes terres agricoles, la replantation de différentes
espèces et la déforestation, ont modifié la dynamique de la végétation et des incendies,
augmentant le risque global de feux de forêt 188. Dans certains cas, les changements dans
l’utilisation des terres peuvent servir de sources d’inflammation de feux de forêt en raison de
l’accumulation de débris forestiers après l’exploitation forestière. Il faut donc adopter une
184 Wang, X., Thompson, D. K., Marshall, G. A., Tymstra, C., Carr, R., & Flannigan, M. D. (2015).
Increasing frequency of extreme fire weather in Canada with climate change. Climatic Change,
130(4), 573-586.
185 Flannigan, M. D., Logan, K. A., Amiro, B. D., Skinner, W. R., & Stocks, B. J. (2005). Future area
(2011). Scale‐dependent controls on the area burned in the boreal forest of Canada, 1980–2005.
Ecological Applications, 21(3), 789-805.
187 Ibid.
188 United Nations Environment Programme. (2022) Spreading like Wildfire: The rising threat to
Une étude récente a permis d’évaluer l’exposition aux feux de forêt pour les 4 millions de
personnes qui vivent actuellement dans le milieu périurbain et a examiné comment cette
exposition évoluera tout au long du siècle. Cette étude indique qu’environ 10 % du milieu
périurbain est actuellement exposé à une forte exposition au feu et que cette proportion
pourrait doubler d’ici la fin du siècle, sous la pression des changements climatiques. Compte
tenu de l’augmentation prévue de la densité de population, ainsi que de l’empiétement
supplémentaire des zones bâties sur les terres forestières, nous pouvons nous attendre à voir
davantage de situations tragiques pour les communautés canadiennes. L’étude a également
révélé que de nombreux sites industriels critiques se trouvent dans des régions où l’activité
d’incendie devrait augmenter le plus au cours des prochaines décennies au Canada. Ces
résultats mettent en évidence les défis importants à venir en matière de politiques et de
planification pour l’aménagement du territoire et la gestion des incendies.
189 https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/91-520-x/2010001/aftertoc-aprestdm1-fra.htm
190 Parisien, M. A., Barber, Q. E., Hirsch, K. G., Stockdale, C. A., Erni, S., Wang, X., ... & Parks, S. A.
(2020). Fire deficit increases wildfire risk for many communities in the Canadian boreal forest.
Nature communications, 11(1), 1-9.
191 McGee, T. K., M. O. Nation et A. C. Christianson (2019). « Residents’ wildfire evacuation actions in
Mishkeegogamang Ojibway Nation, Ontario, Canada ». International journal of disaster risk
reduction, vol. 33, p. 266-274.
192 https://cdnsciencepub.com/doi/full/10.1139/cjfr-2020-0422#abstract (en anglais)
193 Sandy Erni, Lynn Johnston, Yan Boulanger, Francis Manka, Pierre Bernier, Brian Eddy, Amy
risques.
Les participants à l’évaluation des risques du PNR ont évalué les conséquences des feux de
forêt dans cinq catégories d’impact : les personnes, l’économie, l’environnement, le
gouvernement et la fonction sociale. Les résultats de cette évaluation sont résumés ci-
dessous. Des renseignements supplémentaires – tirés de la documentation plus large sur
les feux de forêt – ont également été incorporés. Les résultats complets de l’évaluation des
risques sont présentés à la figure 7.
196 Voir Annexe C : Méthodologie d’évaluation des risques (Échelle de cotation des conséquences
économiques).
197 La colonne « confiance » reflète le niveau moyen de confiance des participants dans les notes qu’ils
ont attribuées dans le cadre du processus d’évaluation des risques et des capacités, en fonction de
leur degré de familiarité avec chaque catégorie d’impact ou chaque capacité. Les participants
étaient des experts en la matière et comprenaient des représentants de plusieurs ordres de
gouvernement, d’organisations ou collectivités autochtones, ainsi que des secteurs universitaire,
non gouvernemental et privé.
198 Les valeurs des PAM, basées sur données économiques perdues, ont été utilisées pour évaluer le
risque économique. Le reste des plages de notation de résultats reflète l’apport des participants.
Les feux de forêt entraînent des répercussions sur la vie et les résultats en matière de santé
des Canadiens, y compris la santé mentale et le bien-être psychosocial. Reconnaître les
répercussions disproportionnées dans des plans d’urgence qui tiennent compte des besoins
199 Voir Annexe C : Méthodologie d’évaluation des risques (Échelle de cotation des conséquences
économiques) pour une explication de la fourchette de prix.
Les systèmes de santé et l’accès aux services de santé dans les collectivités éloignées sont
souvent en péril lors d’un feu de forêt – surtout dans les cas où il y a un seul accès routier ou
une panne d’électricité. Les systèmes d’eau peuvent être contaminés par la fumée des feux
de forêt, ce qui pose d’autres problèmes de santé.
Tel que cela a déjà été mentionné dans le présent rapport, l’analyse de 2020 des
répercussions sur la santé de la pollution de l’air causée par la fumée des feux de forêt au
Canada (pour les années 2013-2018) a estimé les décès prématurés de 54 à 240 personnes
par année, dus à une exposition à court terme, et de 570 à 2 500 décès prématurés, dus à
une exposition à long terme, ainsi que de nombreux résultats de morbidité
cardiorespiratoire200 . D’après cette analyse, la valeur estimative des effets sur la santé de
201
l’exposition à court terme à la fumée des feux de forêt était de 410 millions à 1,8 milliard de
dollars par année, et les effets sur la santé de l’exposition à long terme étaient estimés entre
4,3 et 19 milliards de dollars par année. L’analyse montre que des répercussions importantes
sur la santé se produisent à des milliers de kilomètres des feux de forêt, en raison de la
propagation de la fumée sur de longues distances.
Pour protéger la santé lors d’un événement de fumée, il est important de maintenir une bonne
qualité d’air intérieur. Cela exige une compréhension des polluants préoccupants et des
mesures qui peuvent être prises pour contrôler les niveaux d’exposition (comme réduire
l’infiltration de polluants à l’extérieur pendant les incendies de forêt et utiliser un filtre à air
propre et de bonne qualité (par exemple, des filtres à particules à haute efficacité (HEPA)
dans votre système de ventilation) 202.
200 Matz, C. J., Egyed, M., Xi, G., Racine, J., Pavlovic, R., Rittmaster, R., Henderson, S. B., & Stieb, D.
M. (2020). Health impact analysis of PM2.5 from wildfire smoke in Canada (2013-2015, 2017-
2018). The Science of the total environment, 725, 138506.
https://doi.org/10.1016/j.scitotenv.2020.138506 (en anglais).
201 Ibid.
202 Pour plus d’informations sur les impacts de la fumée des feux de forêt et les approches pour les
Les scénarios de feu de forêt variaient de limités à catastrophiques sur l’échelle de cotation
des conséquences économiques (Annexe C : Méthodologie d’évaluation des risques).
Les pertes économiques directes et indirectes ont été prises en compte lors de l’évaluation de
l’impact des feux de forêt sur l’économie. Les pertes économiques directes comprennent les
dommages économiques immédiats, tels que la valeur monétaire des infrastructures
endommagées ou détruites. Les pertes économiques indirectes comprennent les réductions
ou les contractions de l’économie qui résultent de dommages directs (par exemple, la perte
de revenus agricoles en raison de cultures endommagées et de la perte de bétail). Les
infrastructures qui dépendent de pôles électriques ou de structures situées dans des zones
boisées sont particulièrement vulnérables aux dommages, ce qui peut entraîner des pertes
économiques dues à des pannes d’électricité.
Les terres agricoles, y compris les terres traditionnelles autochtones, peuvent être rendues
inutilisables longtemps après l’extinction des incendies, et ont de multiples effets profonds sur
la qualité de vie. Les industries axées sur l’espace vert pourraient être endommagées, ce qui
pourrait causer d’autres interruptions et limiter la croissance. Les maisons mobiles stockent
souvent du carburant sous la maison, ce qui augmente la vulnérabilité et les risques.
Les feux de forêt imprévus contribuent à la pollution de l’air et à l’augmentation à court terme
des émissions de gaz à effet de serre. Ils peuvent également menacer la survie des plantes et
des animaux, et perturber les habitudes migratoires à long terme d’autres espèces animales.
Les dommages causés aux sites et aux infrastructures industriels créent des problèmes de
qualité de l’air et de l’eau, en particulier dans les régions éloignées où les systèmes de
traitement de l’eau dépendent de structures en bois. En outre, la qualité de l’eau peut être
affectée par le dépôt de suie, le degré de cendres et de débris et l’érosion des sols brûlés.
Cela est particulièrement important, car les iniquités en matière de santé rendent souvent les
peuples autochtones, les enfants, les personnes âgées et les personnes atteintes de
maladies respiratoires préexistantes plus vulnérables à de tels événements. Les systèmes
d’eau potable des petits systèmes communautaires affichent plus de facteurs de vulnérabilité
en raison des luttes financières, de pouvoir et de personnel; de nombreuses collectivités
autochtones peuvent faire face à des risques composites en raison des problèmes actuels
d’approvisionnement en eau (par exemple, des avis d’ébullition d’eau pluriannuels). Les
problèmes de qualité de l’air causés par la fumée peuvent persister pendant de longues
périodes dans des conditions sèches ou si la fumée persiste dans les systèmes de circulation
d’air des immeubles.
Les évaluations ont porté sur la mesure dans laquelle les gouvernements sont perçus comme
étant préparés, prêts et capables de réagir, et de fournir un soutien matériel pour couvrir les
pertes. La réputation et l’influence se rapportent aux perceptions nationales et internationales
du gouvernement fédéral et des autres ordres, pendant et après les catastrophes. Les
La nature et la logistique des évacuations peuvent également poser des défis, en particulier si
la population est déplacée vers des endroits éloignés, avec un suivi limité. De nombreuses
personnes évacuées ne reviennent pas à la suite d’une catastrophe, ce qui peut éroder la
capacité de l’administration à offrir des services de base.
De nombreuses zones exposées aux incendies sont également des centres touristiques, ce
qui peut exacerber les barrières linguistiques lors d’une évacuation. De plus, de nombreuses
résidences dans des zones sujettes aux feux sont des foyers secondaires, ce qui crée des
difficultés logistiques supplémentaires dans les efforts de rétablissement et de reprise.
Les participants ont évalué l’ampleur et la durée du déplacement ainsi que les répercussions
sur la cohésion sociale. En ce qui concerne les déplacements, des conséquences limitées à
modérées indiquent qu’en moyenne, on s’attend à ce que les feux de forêt entraînent
l’évacuation, l’abri sur place ou le blocage d’une partie de superficie mineure à modérée d’une
région 203. Les répercussions limitées à modérées sur la cohésion sociale peuvent inclure un
accès réduit aux soutiens et aux réseaux, des dommages aux objets d’importance culturelle
et une augmentation légère à modérée des comportements sociaux négatifs comme
l’alcoolisme, le pillage ou la violence familiale. Ces conséquences seraient principalement
ressenties au niveau local (plus près des catastrophes), avec certaines répercussions
régionales possibles.
Les évacuations ont des répercussions psychologiques et psychiques directes sur le bien-être
des individus. C’est ce qu’ont indiqué les participants au processus d’évaluation des risques
du PNR en plus d’un message clé du rapport Dialogue canadien sur les feux de forêt et la
203 La prise de conscience des effets de l’évacuation sur les différents peuples facilite l’élaboration de
plans d’évacuation qui répondent aux besoins des populations et atténuent les conséquences
négatives des catastrophes.
En outre, les évacuations et le stress qui en découle sont souvent exacerbés par la nature
des évacuations. Dans certaines situations, les communautés doivent d’abord être évacuées
par bateau vers une autre communauté voisine avant de pouvoir être évacuées par avion en
raison du manque d’accès routier ou d’installations aéroportuaires.
En 2021-2022, les participants à l’évaluation des capacités du PNR ont été appelés à :
• Identifier les niveaux de capacité référentiels de base partout au Canada;
• Établir des niveaux de capacité ciblés;
• Déterminer les écarts existants entre la capacité de référence et la capacité cible; et
• Renforcer les capacités et la résilience (voir l’annexe D : méthodologie d’évaluation des
capacités).
204 https://www.ccfm.org/releases/canadian-dialogue-on-wildland-fire-and-forest-resilience-what-we-
heard-report-spring-2022/
Les résultats complets de l’évaluation des capacités sont présentés ci-dessous dans la
Figure 8 : Carte de pointage des capacités – feu de forêt.
205 La colonne « confiance » reflète le niveau moyen de confiance des participants dans les notes qu’ils
ont attribuées dans le cadre du processus d’évaluation des risques et des capacités, en fonction de
leur degré de familiarité avec chaque catégorie d’impact ou chaque capacité. Les participants
étaient des experts en la matière et comprenaient des représentants de plusieurs ordres de
gouvernement, d’organisations ou collectivités autochtones, ainsi que des secteurs universitaire,
non gouvernemental et privé.
206 Faible taux de retour des participants (8 réponses ou moins).
• Les pratiques exemplaires, les normes et les codes du bâtiment ne tiennent pas compte
de l’adaptation aux changements climatiques et aux feux de forêt.
• Les Canadiens ne sont pas tous suffisamment sensibilisés aux risques liés aux feux de
forêt et les citoyens qui vivent ou visitent des communautés exposées à des risques
modérés ou élevés de feu de forêt ont une compréhension beaucoup plus approfondie
des effets socio-économiques possibles (y compris physiques, sociaux et mentaux), des
effets sur les éléments importants de l’écosystème (comme les stocks de carbone, les
espèces en péril, l’eau, la végétation et le sol) et des effets sur les infrastructures
communautaires essentielles (comme les installations de traitement de l’eau et des
déchets).
• Les municipalités et les entreprises canadiennes de même que les Canadiens n’ont pas
facilement accès aux données de modélisation des feux de forêt pour mieux connaître et
atténuer les risques.
• L’inclusion et les approches traditionnelles des peuples autochtones, les méthodes et les
diverses connaissances autochtones ne sont pas intégrées efficacement dans les
pratiques actuelles de gestion des feux de forêt.
• L’alignement de la gestion forestière et des solutions forestières sur les approches et les
objectifs du Canada en matière d’adaptation aux changements climatiques en est à ses
débuts et il existe des lacunes importantes. Par exemple, l’absence de données
climatiques dans les stratégies d’anticipation nuit aux efforts déployés pour adapter,
éliminer et réduire le risque de feux de forêt à l’aide de solutions fondées sur la nature ou
une utilisation ingénieuse des ressources naturelles.
• Le Guide national sur les incendies en milieu périurbain 209 atténuera le risque croissant de
dommages et de pertes causés par les incendies en milieu périurbain en améliorant la
résilience des bâtiments, de l’infrastructure et des collectivités aux feux de forêt.
• La cartographie des risques de feux de forêt dans le nord du Canada pour permettre de
mieux quantifier les risques de feu et d’appuyer les activités améliorées de préparation et
de suppression des feux de forêt.
209 https://nrc-publications.canada.ca/fra/voir/objet/?id=3a0b337f-f980-418f-8ad8-6045d1abc3b3
• Appuyer les efforts d’atténuation, d’intervention et de surveillance des feux de forêt, ce qui
comprend du financement pour aider les provinces et les territoires à se procurer de
l’équipement de lutte contre les incendies, à former d’autres pompiers, y compris des
communautés autochtones, et à intégrer les connaissances autochtones de gestion des
incendies.
Une gamme variée d’outils est disponible pour appuyer la prise de décisions éclairées
concernant la fumée des feux de forêt, y compris :
• la surveillance des conditions actuelles de la qualité de l’air et la prévision de la fumée des
feux de forêt.
• les systèmes et messages d’alerte concernant la qualité de l’air et la fumée des feux de
forêt, y compris les renseignements actuels pour le grand public et les groupes à risque
plus élevé, en particulier pendant les périodes d’exposition élevée à la fumée des feux de
forêt (par exemple, la Cote air santé 211).
• des directives sur la réduction de l’exposition à la fumée des feux de forêt pour les
personnes (par exemple, des pratiques exemplaires pour maintenir la qualité de l’air
intérieur pendant les événements de fumée de feux de forêt, qu’il s’agisse de l’utilisation
appropriée des systèmes de chauffage, ventilation et climatisation existants ou d’autres
étapes comme de l’information sur les épurateurs d’air portatifs).
210 https://www.asc-csa.gc.ca/fra/satellites/gardefeu/
211 https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/cote-air-sante/a-
propos.html
212 Ibid.
Pour transformer la gestion des feux de forêt, la science, les données et l’innovation seront
essentielles. Le Service canadien des forêts et ses partenaires ont déployé des efforts pour
se préparer à un avenir d’événements de feux de forêt plus grands, plus intenses et plus
complexes, y compris l’identification des lacunes en matière de connaissances et la recherche
prioritaire.
Le Plan directeur pour une science des feux de forêt au Canada (2019-2029) 213 identifie les
travaux requis dans six thèmes scientifiques :
Le Conseil canadien des ministres des forêts a également approuvé le Groupe de travail sur
la gestion des feux de forêt – Plan d’action 2021–2026 214. Ce plan d’action décrit en détail les
mesures à prendre pour assurer un nouvel avenir audacieux à la gestion des feux de forêt au
Canada d’ici 2030, y compris les mesures nécessaires pour que la gestion des feux de forêt
ne soit plus axée sur la foresterie mais sur l’ensemble de la société. Ce recentrage peut aider
à permettre à tous les ordres de gouvernement, aux peuples autochtones, à tous les secteurs
et aux particuliers de participer et de coordonner les efforts pour vivre efficacement avec les
feux de forêt par la prévention, l’atténuation, la préparation, l’intervention et le rétablissement.
En février 2022, le Conseil canadien des ministres des forêts a tenu cinq tables rondes
nationales dans le cadre du Dialogue canadien sur les feux de forêt et la résilience des
forêts 215 afin de répondre au besoin d’une collaboration accrue pour faire progresser les
efforts d’adaptation à l’échelle de la société et de résilience aux feux de forêt. Le Dialogue
canadien a réuni près de 100 participants de divers secteurs afin de cerner les priorités, les
besoins et les possibilités liés à la prévention et à l’atténuation des feux de forêt. Les
213 https://ressources-naturelles.canada.ca/nos-ressources-naturelles/forets/feux-insectes-
perturbations/plan-directeur-pour-une-science-des-feux-de-foret-au-canada-2019-2029/21615
214 https://www.ccmf.org/communiqu%C3%A9s/groupe-de-travail-sur-la-gestion-des-feux-de-foret-plan-
daction-2021-2026/
215 https://www.ccmf.org/communiqu%C3%A9s/dialogue-canadien-sur-les-feux-de-foret-et-la-resilience-
des-forets-le-rapport-ce-que-nous-avons-entendu-printemps-2022/
En plus de ce travail fédéral continu visant à s’attaquer aux risques croissants des feux de
forêt, les nouvelles données provenant des évaluations des risques de feux de forêt
constituent également une base de connaissances évolutive qui appuie notre préparation et
notre intervention. Un secteur qui nécessite une attention particulière est les incendies en
milieu périurbain, en fonction desquels les feux de forêt représentent une menace importante
pour les communautés humaines, que ce soit directement en endommageant les structures
bâties, causant des décès et des blessures, ou indirectement en causant d’importantes
perturbations économiques et sociales. La cartographie exacte du milieu périurbain est
essentielle pour identifier les zones de feu à risque élevé 216. Cela est particulièrement
important, car certaines communautés forestières dans ces zones périurbaines vulnérables
aux feux sous-estiment leur exposition actuelle au feu et les dommages potentiels qu’elles
peuvent subir en cas de feu.
À cette fin, le Service canadien des forêts dirige l’élaboration du tout premier cadre national
d’évaluation des risques de feux de forêt. Cette initiative est axée sur la transformation des
approches actuelles pour comprendre les risques et bien comprendre le contexte national des
feux de forêt en fournissant des méthodologies d’évaluation des risques. Le cadre vise à
fournir des cartes et des ensembles de données sur les probabilités d’incendies et les
réactions potentielles des feux de forêt pour les régions boisées du Canada et à évaluer le
risque d’incendie dans et autour du paysage canadien (parcs, municipalités rurales,
collectivités et bases militaires). Ces évaluations des risques de feux à l’échelle du paysage
aideront à transformer la gestion des risques de feu à l’échelle communautaire au Canada et
à définir et appuyer les praticiens dans la réalisation des évaluations des risques des feux de
forêt. Le processus d’évaluation des risques évaluera le danger de feu (composé de la
216 Johnston, L. M., & Flannigan, M. D. (2018). Mapping Canadian wildland fire interface areas.
International journal of wildland fire, 27(1), 1-14.
Des efforts de sensibilisation aux risques pour la santé, en particulier parmi les populations
les plus vulnérables, y compris les enfants, les personnes âgées et les personnes atteintes de
maladies préexistantes, sont nécessaires dans toutes les administrations. Cela comprend les
efforts en cours pour améliorer des outils de surveillance et de signalement de la qualité de
l’air pendant les périodes d’exposition élevée à la fumée des feux de forêt, afin de permettre
aux Canadiens de protéger leur santé par une prise de décisions éclairée. De même, ces
efforts pourraient cibler l’élaboration de directives fondée sur des données probantes à
l’intention des autorités responsables de la santé publique et des interventions d’urgence pour
protéger le public contre la fumée (c.-à-d. mesures d’atténuation, intervention face aux
événements de fumée pendant les pandémies, etc.).
Des efforts tels que le PNR accroissent le fondement scientifique et sensibilisent la population
aux répercussions sur la santé de la fumée des feux de forêt, et ce, afin de mieux protéger les
Canadiens. Étant donné que la technologie de surveillance ne fournit qu’une image partielle
de la distribution spatiale de la fumée, Environnement et Changement climatique Canada
continuera de mettre au point des systèmes de modélisation qui transforment l’activité des
feux de forêt en émissions polluantes et simulent comment ces polluants évoluent dans
l’atmosphère.
Le saviez-vous ?
Les MP 2,5 sont des « matières particulaires » ou des particules fines d’une taille de
2,5 microns (ou moins) et provenant de sources multiples (gaz d’échappement, feux de
forêt, etc.).
217 https://cyclone.unbc.ca/aqmap/fr/#4/59.47/-109.07
218 Dialogue canadien sur les feux de forêt et la résilience des forêts : Le rapport « Ce que nous avons
entendu », printemps 2022 – Conseil canadien des ministres des forêts.
Ressources naturelles Canada a reçu de nouveaux fonds 219 dans le cadre du Plan d’action
sur l’adaptation du gouvernement du Canada à l’Initiative de résilience dans l’avenir pour les
feux de forêt qui : améliorera le programme Intelli-feu Canada; accroîtra la résilience des
Canadiens aux feux de forêt tout en acquérant des connaissances sur les feux de forêt grâce
à la recherche et à des projets pilotes sur les mesures de réduction des risques d’incendie; et
créera un Centre d’excellence pour l’innovation et la résilience en matière de feux de forêt afin
d’aider à transformer la gestion des feux de forêt au Canada et à l’échelle internationale grâce
à l’innovation, à l’échange de connaissances et au soutien de la gestion des incendies par les
Autochtones.
219 https://www.canada.ca/fr/ressources-naturelles-canada/nouvelles/2022/11/le-ministrewilkinson-
annonce-de-nouveaux-programmes-de-lutte-contre-les-risques-poses-aux-canadiens-par-les-
inondations-les-feux-de-foret-et-lerosi.html
Inondations
L’inondation est la catastrophe la plus
courante et la plus coûteuse au Canada. Les
inondations peuvent survenir à tout moment de
l’année, à proximité et loin des plans d’eau, et
peuvent être déclenchées par de fortes chutes
de pluie, un ruissellement nival, des embâcles,
des ondes de tempête côtières, des ruptures
de barrage naturel ou artificiel et d’autres
processus d’origine naturelle ou
humaine.
Il existe quatre grands types d’inondations :
1. L’inondation fluviale, également connue sous le nom d’inondation riveraine, se
produit lorsque le débit d’eau d’une rivière ou d’un ruisseau dépasse son lit. De
nombreuses villes canadiennes sont situées le long de rivières, de lacs et/ou de ports
et sont sensibles à ce type d’inondation, en particulier celles qui ont permis le
développement dans les plaines inondables.
4. Les inondations côtières se produisent lorsque l’eau fraîche ou l’eau de mer inonde la
terre 220.
Au Canada, la gestion des risques d’inondation s’étend à tous les ordres de gouvernement,
secteurs industriels, collectivités, organisations non gouvernementales et particuliers. Le
rôle principal du gouvernement fédéral dans la gestion des risques d’inondation est celui de
la coordination et de soutenir les efforts des provinces et territoires et des collectivités
locales pour atténuer, se préparer, intervenir et se rétablir des urgences liées aux
inondations.
220 Pour de plus amples renseignements sur les types d’inondation et les renseignements connexes,
veuillez consulter la page Web suivante du gouvernement du Canada
https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/eau-
apercu/volume/causes-inondation.html#section6.
• Services aux Autochtones Canada fournit du financement pour les coûts d’intervention
et de rétablissement dans les réserves par l’entremise du Programme d'aide à la
gestion des urgences.
• Ressources naturelles Canada dirige la production à frais partagés des cartes des
zones inondables en collaboration avec les provinces et les territoires.
Des évaluations des risques sont menées avant les inondations printanières annuelles pour
identifier les zones où la probabilité d’inondation est évaluée comme moyenne, supérieure à
la moyenne ou bien supérieure à la moyenne. Au niveau communautaire, les
gouvernements locaux approuvent les décisions relatives à l’utilisation des terres qui
peuvent maintenir ou créer de nouveaux risques d’inondation, tandis que les
Comme mentionné plus tôt, un bon nombre des régions métropolitaines canadiennes très
peuplées, y compris Vancouver, Calgary, Edmonton, Toronto, Montréal, Ottawa-Gatineau et
Fredericton, sont situées dans des zones inondables à risque élevé. Les infrastructures
publiques, y compris les routes de transport, sont également menacées par les inondations.
221 Groupe de travail sur l’assurance contre les inondations et d’aide à la relocalisation du Canada
(2022). S’adapter à la hausse des risques d’inondation – Une analyse des solutions d’assurance
pour le Canada. Sécurité publique Canada.
https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/dptng-rsng-fld-rsk-2022/dptng-rsng-fld-rsk-
2022-fr.pdf
222 Statistiques sur l’exposition aux risques d’inondation et impacts provenant de la dernière analyse
interne de Sécurité publique, dérivée des modèles et des ensembles de données utilisés pour
informer le rapport du Groupe de travail sur l’assurance contre les inondations et d’aide à la
relocalisation de 2022.
223 http://nrt-trn.ca/climate/climate-prosperity/the-economic-impacts-of-climate-change-for-
Les dommages causés par les inondations continuent d’augmenter en raison des
changements climatiques, des changements démographiques et de l’augmentation du
développement dans les zones inondables à haut risque. Selon un report du Centre Intact
d’adaptation au climat, même une simple inondation de sous-sol coûte en moyenne
43 000 $ 227. Le même rapport a révélé que les maisons dans les communautés inondées,
que les propriétés individuelles aient subi ou non des dommages dus aux inondations, font
face à une réduction moyenne de 8,2 % de leur valeur estimative et à des retards de vente
importants après les inondations 228. Parallèlement, les primes d’assurance habitation au
Canada ont augmenté de 20 à 25 % entre 2015 et 2019, dont plus de la moitié de ces
augmentations a été déclenchée par des dommages causés par les inondations 229.
224 Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie (2022). Le prix à payer – Régions
côtières Extrait du site Web : https://www.portvancouver.com/fr/a-propos/reporting-statistics-and-
resources/
225 Port de Vancouver. Communication de rapports, statistiques et ressources.
proprietaires-canadiens.pdf
227 Bakos, K., Chopik, C., Evans, C. et Feltmate, B. (2022). Nager sur place : les effets des
Les vulnérabilités peuvent également être exacerbées parmi celles situées dans les plaines
inondables et les zones côtières. Par exemple, de nombreuses communautés autochtones
vivent et entretiennent des liens culturels solides avec la côte. Au Nunavut, toutes les
communautés, sauf une, vivent sur la côte. On estime que plus de 13 % de la population
canadienne vit à moins de 20 km d’un littoral marin. À mesure que le climat change, les
communautés côtières subissent de plus en plus les effets des inondations à mesure que
les tempêtes s’intensifient, que les taux d’érosion s’accélèrent, que le niveau de la mer
monte et que l’épaisseur et la durée de la glace changent. Les effets sont ressentis par les
villes côtières rurales et urbaines telles que Vancouver, Victoria, Halifax, Québec, Saint
John, Charlottetown, Inuvik, Iqaluit et Happy Valley-Goose Bay. Lorsque la circulation des
biens et des services est perturbée, des services régionaux essentiels, comme le transport
de biens et de services et les services économiques et culturels, peuvent être
temporairement perdus partout au Canada.
230 Institut canadien du climat (2020). Costing Climate Change Impacts on Canada’s Infrastructure:
Results for “Deep Dive” Statistical and Process-based Models.
Des différences socioéconomiques considérables existent entre les populations vivant dans
des zones à haut et à faible risque d’inondation. Les microdonnées de Recensement
Canada (dont les caractéristiques raciales, ethniques, démographiques et
socioéconomiques) ont révélé que certains facteurs identitaires de la vulnérabilité sociale
semblaient être constamment surreprésentés dans les secteurs à risque élevé d’inondation.
En d’autres termes, une analyse des indicateurs de vulnérabilité sociale montre que les
zones à risque élevé d’inondation dans les centres urbains sont plus susceptibles d’être
peuplées par des groupes racialisés et qu’elles sont constituées d’infrastructures mal
construites ou mal entretenues. Par conséquent, ces zones sont plus exposées à un risque
élevé de subir des effets d’une inondation. Cependant, à l’échelle nationale, les
caractéristiques moyennes de vulnérabilité sociale ne varient pas de manière significative
entre les zones à risque élevé et les zones à faible risque d’inondation.
De nombreux problèmes liés aux inondations auxquels font face les collectivités
autochtones chevauchent ceux des collectivités du Nord – il faudra des solutions
alternatives, mais parallèles, pour répondre aux besoins spécifiques de ces zones.
L’accessibilité à l’assurance contre les inondations en est un exemple, et il s’agit d’une
considération clé pour le risque d’inondation et les répercussions disproportionnées des
inondations. Le rapport 231 récent du Groupe de travail sur l'assurance contre les inondations
et d'aide à la relocalisation du Canada a révélé que l’assurance contre les inondations n’est
pas disponible uniformément au Canada, même dans les zones à haut et à faible risque.
Étant donné que l’assurance peut être un outil puissant pour aider les peuples et les
collectivités à se relever après une inondation, le manque de couverture pour certains peut
avoir une incidence négative sur leur processus de rétablissement, en particulier ceux qui
peuvent avoir un risque accru, comme les collectivités autochtones et du Nord.
231 https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/dptng-rsng-fld-rsk-2022/index-fr.aspx
232 Institut climatique du Canada. (2022). Plein Nord : faire face aux coûts des changements
climatiques pour les infrastructures du Nord https://climateinstitute.ca/wp-
content/uploads/2022/06/Plein-Nord.pdf
L’assèchement de la couche de pergélisol à mesure que l’eau pénètre dans les lacs et les
rivières intérieurs voisins peut augmenter les inondations en aval 235. À mesure que l’eau
commence à percoler dans le sol, elle peut commencer à augmenter le taux de fonte de la
couche de pergélisol, ce qui exacerbera encore les inondations 236.
En outre, de nombreuses collectivités du Nord ont une infrastructure, des services médicaux
et une sécurité alimentaire limitées, ainsi qu’un accès par une seule route, ce qui augmente
le risque de conséquences graves des inondations 237. Les collectivités du Nord n’ont qu’une
seule route d’accès et la fermeture d’urgence d’une route en raison d’une inondation peut
rapidement se traduire par des pénuries de nourriture, un manque de soins médicaux et une
pénurie de carburant 238. L’accès saisonnier complique également l’évacuation de ces
collectivités et les efforts de rapatriement et de rétablissement subséquents (par exemple,
fournitures pour réparer ou remplacer les infrastructures endommagées), ces collectivités
étant déjà exposées à des risques d’importantes inondations. En raison de ces défis et
d’autres défis uniques auxquels sont confrontées les collectivités du Nord, comme le précise
le rapport 239 récent du Groupe de travail sur l’assurance contre les inondations et d'aide à la
relocalisation du Canada, il est difficile, voire impossible dans certains endroits, d’obtenir
une assurance contre les inondations de la part de l’industrie financière.
233 Ibid.
234 Ibid.
235 Indigenous Climate Hub : https://indigenousclimatehub.ca/effect-of-climate-change-on-landscapes/
(en anglais)
236 Institut canadien du climat. (2022). PLEIN NORD : Faire face aux coûts des changements
En ce qui concerne les collectivités des Premières Nations, on estime que plus de 90 % des
terres de réserve sont exposées à des risques d’inondation, soit une probabilité de 1 %
d’être inondé chaque année. De plus, on estime que jusqu’à 22 % des propriétés
résidentielles des Premières Nations dans les réserves sont exposées à des risques
d’inondation 246.
Les peuples et les collectivités autochtones sont confrontés à des défis importants et
systémiques en ce qui concerne l’abordabilité et l’accès à l’assurance contre les
inondations 247. La mobilisation effectuée par le Groupe de travail sur l’assurance contre les
inondations et d'aide à la relocalisation 248 249
et par le Comité directeur sur les besoins des
Premières Nations en matière d’assurance résidentielle contre les inondations 250 251 fournit
240 Chakraborty, et coll. (2021). Leveraging Hazard, Exposure, and Social Vulnerability Data to
Assess Flood Risk to Indigenous Communities in Canada. International Journal of Disaster Risk
Science, vol. 12, no 6, p. 821-838. Extrait du site Web : https://doi.org/10.1007/s13753-021-00383-
1 (en anglais)
241 McNeill, Binns et Singh. (2017). Flood history analysis and socioeconomic implications of flooding
Studies of the Impacts of the 2011 Flood and Hydro Development in Manitoba. 38-2 Manitoba Law
Journal 220, 2015 CanLIIDocs 254. Extrait du site Web : https://canlii.ca/t/7cm(en anglais)
245 Thistlethwaite, Jason, et al. 2020 Indigenous Reserve Lands in Canada Face High Flood Risk.
Centre for International Governance Innovation, Policy Brief No 159, 12 pages. Récupéré du site
Web : https://www.jstor.org/stable/resrep24941 (en anglais)
246 Ibid.
247 Groupe de travail canadien sur l’assurance contre les inondations et d'aide à la relocalisation
(2022). S’adapter à la hausse des risques d’inondation : Une analyse des solutions d’assurance
pour le Canada. Sécurité publique Canada.
https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/dptng-rsng-fld-rsk-2022/index-fr.pdf
248 https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/dptng-rsng-fld-rsk-2022/index-fr.aspx
249 Le groupe de travail a collaboré avec Kuwingu-neeweul Engagement Services (KES) afin
d’engager le dialogue avec les Inuits, les Métis et les membres des Premières Nations vivant hors
réserve.
250 https://www.afn.ca/wp-content/uploads/2022/08/FR_Final-Report-First-Nations-Engagement-on-
the-Steering-Committee-on-First-Nations-Home-Flood-Insurance-Needs-Initiative.pdf
251 La mobilisation du Comité directeur sur les besoins des Premières Nations en matière
d’assurance contre les inondations, menée par Services aux Autochtones en partenariat avec
l’Assemblée des Premières Nations, devait examiner le contexte unique des Premières Nations
vivant dans les réserves en ce qui concerne les inondations.
252 Groupe de travail canadien sur l’assurance contre les inondations et d'aide à la relocalisation
(2022). S’adapter à la hausse des risques d’inondation : Une analyse des solutions d’assurance
pour le Canada. Sécurité publique Canada.
https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/dptng-rsng-fld-rsk-2022/index-fr.pdf
253 Toutes les régions du pays ne seront pas touchées de la même manière par les changements
On observe également des effets sur le rivage dans les Grands Lacs qui contiennent un
cinquième de l’approvisionnement mondial en eau douce de surface. Les Grands Lacs sont
l’un des écosystèmes les plus diversifiés sur le plan écologique au monde; et appuient la
fabrication, le transport, l’agriculture, le tourisme, les loisirs, la production d’énergie et
d’autres formes de croissance économique. Les Grands Lacs sont aussi culturellement
importants pour les peuples autochtones de la région. Ces dernières années, les conditions
de niveau élevé de l’eau, conjuguées à des tempêtes où les vagues et les ondes de
tempête peuvent pousser l’eau plus loin vers l’intérieur des terres, ont contribué à un
éventail de répercussions sur le rivage le long des Grands Lacs. Ces répercussions
comprennent l’inondation de biens et d’infrastructures privés et publics, l’érosion et des
dommages causés à l’infrastructure de protection côtière existante.
255https://ftp.maps.canada.ca/pub/nrcan_rncan/publications/STPublications_PublicationsST/328/3289
21/gid_328921.pdf
256 Institut canadien du climat. (2021). Submergés : Les coûts des changements climatiques pour
l’infrastructure au Canada (https://institutclimatique.ca/mwg-
internal/de5fs23hu73ds/progress?id=pn6q-EHC0BNp_0xaYgZArXD6MnxMxMOhELrvi5It-SY,)
257 Ziolecki, A., Thistlethwaite, J., Henstra, D., Scott, D. (2020). Canadian Voices on Flood Risk 2020:
Findings from a national survey about how we should manage an increasingly costly and common
peril. Partners for Action. Consulté à l’adresse : https://uwaterloo.ca/partners-for-
action/sites/ca.partners-for-action/files/uploads/files/finalreport_nationalsurvey_sept20.pd (en
anglais)
258 Martin Bruwier, Claire Maravat, Ahmed Mustafa, Jacques Teller, Michel Pirotton,
Sébastien Erpicum, Pierre Archambeau, Benjamin Dewals, « Influence of urban forms on surface
flow in urban pluvial flooding », dans Journal of Hydrology, vol. 582, 2020, 124493, ISSN 0022-
1694, https://doi.org/10.1016/j.jhydrol.2019.124493.
259 Ibid.
260 Warren, F. et N. Lulham, éditeurs (2021). Le Canada dans un climat en changement : Rapport sur
Trois scénarios d’inondation ont été élaborés où les pertes économiques directes et
indirectes ont été évaluées à 250 M$, 2,5 G$ et 25 G$. Pour chaque scénario (Windsor, le
sud de l’Alberta, et la vallée du Fraser), un récit décrivant l’apparition, l’intensité et la
trajectoire croissantes d’une inondation a été élaboré. La gravité et la portée de chaque
événement ont été mises à l’échelle en fonction de sa valeur de perte annuelle moyenne.
Afin de décrire les scénarios les plus défavorables (mais plausibles), on a présumé que les
efforts pour contrer les inondations avaient été infructueux et que les collectivités avaient
été évacuées. Des renseignements démographiques et des descriptions de la réponse
locale, de l’exposition et de la vulnérabilité ont été inclus afin de fournir des nuances à ces
évaluations. Les impacts ont été évalués dans un contexte à court terme (dans les 5 ans
suivant l’événement). Les effets des changements climatiques, de la densité de population
et des facteurs démographiques sur les niveaux de risque futurs ont également été pris en
compte, en utilisant 2050 comme point d’ancrage.
Les participants à l’évaluation des risques du PNR ont évalué cinq catégories d’impact :
les personnes, l’économie, l’environnement, le gouvernement et la fonction sociale. On
trouvera ci-après un aperçu détaillé des constatations pour chaque catégorie d’impact.
Des informations supplémentaires, tirées de la documentation plus générale sur les
inondations, ont également été incorporées.
Les résultats complets de l’évaluation des risques sont présentés ci-dessous dans la
Figure 9 : Résultats du risque d’inondation du PNR.
262 Voir Annexe C : Méthodologie d’évaluation des risques (Échelle de cotation des conséquences
économiques).
263 En 2021, le Groupe de travail sur l’assurance contre les inondations et la réinstallation a examiné
de façon plus approfondie les pertes d’inondation estimées pour les propriétés résidentielles au
Canada. Cet examen a permis d’étudier plus attentivement les pertes annuelles moyennes (PAM)
à l’échelle du Canada, rajustant les PAM de 2,5 milliards de dollars à 2,9 milliards de dollars. Les
valeurs des PAM qui précèdent, et qui ont été utilisées pour établir la taille des scénarios
présentés aux participants en vue de leur rétroaction, sont fondées sur les valeurs des PAM
initiales. Les valeurs des pertes rajustées du scénario n’ont pas d’incidence sur le descripteur de
la taille du scénario, qui en indique l’incidence sous la forme d’un pourcentage du PIB du Canada.
264 La colonne « confiance » reflète le niveau moyen de confiance des participants dans les notes
qu’ils ont attribuées dans le cadre du processus d’évaluation des risques et des capacités, en
fonction de leur degré de familiarité avec chaque catégorie d’impact ou chaque capacité. Les
participants étaient des experts en la matière et comprenaient des représentants de plusieurs
ordres de gouvernement, d’organisations ou collectivités autochtones, ainsi que des secteurs
universitaire, non gouvernemental et privé.
265 Les valeurs des PAM, basées sur données économiques perdues, ont été utilisées pour évaluer le
risque économique. Le reste des plages de notation de résultats reflète l’apport des participants.
266 Voir Annexe C : Méthodologie d’évaluation des risques (Échelle de cotation des conséquences
Les inondations peuvent causer des pertes de vie et des blessures mentales et physiques
importantes 267. Les décès et les blessures peuvent résulter soit directement des
inondations, soit indirectement de l’aggravation des conditions de santé ou des
vulnérabilités existantes. Les effets à plus long terme sur la santé peuvent être causés par
la contamination croisée, la toxicité de l’eau et les maladies d’origine hydrique.
L’eau stagnante et les matériaux humides peuvent transporter des virus et permettre aux
bactéries et aux moisissures de se développer, ce qui peut présenter de graves risques
pour la santé 268. Les personnes vivant dans des maisons présentant des moisissures et des
267 Agence de la santé publique du Canada (2021). Fiche d’information sur les changements
climatiques et la santé publique : Changements climatiques, inondations et votre santé.
Gouvernement du Canada. https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/promotion-
sante/sante-publique-environnementale-changements-climatiques/fiches-information-
changements-climatiques-sante-publique.html
268 Gosselin, P., C. Campagna, D. Demers-Bouffard, S. Qutob, S. et M. Flannigan (2022). Natural
Hazards. Dans P. Berry & R. Schnitter (Eds.), La santé des Canadiens et des Canadiennes dans
un climat en changement : Faire progresser nos connaissances pour agir. Ottawa (Ontario) :
Gouvernement du Canada. Récupéré à : https://changingclimate.ca/health-in-a-changing-
climate/fr/chapter/3-0/
Les inondations majeures, telles que celles causées par une rupture de digue, laissent
souvent peu de temps pour l’évacuation, en particulier pour les communautés qui sont
moins équipées pour une évacuation. D’autres considérations ayant une incidence sur
l’évacuation ont émergé pour certains groupes. Les locataires ne sont pas toujours informés
des procédures d'évacuation requises pour leur résidence. Les personnes âgées n'évacuent
pas toujours pour des raisons de mobilité et de confort.
269 Gouvernement du Canada. Document de conseils pour lutter contre l’humidité et les moisissures
dans les espaces intérieurs. Récupéré à https://www.canada.ca/fr/sante-
canada/services/publications/vie-saine/prendre-charge-problemes-humidite-et-moisissure-votre-
demeure.html
270 Hilary Burton, Felicia Rabito, Lisa Danielson et Tim K. Takaro (2016) Health effects of flooding in
Canada : A 2015 review and description of gaps in research, dans Canadian Water Resources
Journal / Revue canadienne des ressources hydriques, 41:1-2, 238-249, DOI :
10.1080/07011784.2015.1128854
Les scénarios d’inondation variaient de limités à majeurs sur l’échelle d’évaluation des
conséquences économiques (Annexe C : Méthodologie d’évaluation des risques).
Les trois scénarios évalués pour ce danger peuvent entraîner des répercussions
économiques directes et indirectes qui varient de modérées à catastrophiques. Les
répercussions ont été évaluées pour une période de cinq ans, mais les participants ont
remarqué que certains actifs ne seront jamais reconstruits – en raison des coûts, de
l’inadmissibilité à l’assurance et des risques futurs. Les pertes économiques peuvent faire
en sorte que certaines entreprises ne participeront plus jamais dans l’économie. La
croissance économique risque de s’arrêter pendant que les entreprises qui choisissent de
demeurer se concentrent sur la reconstruction et la reprise. Les répercussions sur les
particuliers canadiens dépendront, en partie, de la question de savoir s’ils avaient des
économies préexistantes, de la source et de la fiabilité de leur revenu, de la question de
savoir s’ils possédaient des biens assurés et du soutien fourni par tous les ordres de
gouvernement.
Plusieurs industries seront menacées par les inondations. Les industries de la pêche sont
touchées par les changements de la chimie de l’eau. L’agriculture et l’industrie du bétail sont
directement exposées aux inondations, ainsi qu’aux risques indirects de contamination des
sols due aux inondations qui transportent des contaminants des sites miniers et industriels
vers les terres agricoles. Cela peut provoquer des interruptions plus importantes dans les
chaînes d’approvisionnement alimentaire, affectant les prix à la consommation ainsi que les
économies locales qui dépendent des revenus de ces industries (comme c’était le cas lors
des inondations de novembre 2021 en Colombie-Britannique). La couverture d’assurance
demeure un outil solide pour les particuliers et les familles afin d’atténuer les effets des
catastrophes, mais l’assurance contre les inondations n’est pas toujours accessible de
façon uniforme. Par exemple, l’assurance contre les inondations terrestres n’est pas
universellement disponible pour les zones à risque élevé d’onde de tempête et d’inondation
fluviale et peut être prohibitive ou inaccessible pour d’autres raisons, en particulier pour
celles des populations vulnérables. À la suite d’inondations, les personnes doivent souvent
rénover leur maison et peuvent devoir payer des primes plus élevées, qu’elles ne peuvent
pas se permettre. Les maisons deviennent invendables en raison de leur emplacement
dans les zones inondables. Certaines compagnies d’assurance excluent également les
défaillances des digues de leur couverture.
La santé de tous les écosystèmes – y compris les plantes, les poissons et la faune – est
sensible aux effets physiques des inondations, ainsi qu’aux effets persistants de la pollution.
Les arbres, s’ils sont aplatis ou arrachés du sol, peuvent entraîner l’érosion du sol lorsqu’ils
ne sont pas présents pour maintenir le sol en place.
Il se peut que des portions importantes des collectivités touchées soient tenues de s’abriter
sur place ou d’évacuer. Dans le pire des cas, des personnes peuvent être bloquées par les
eaux de crue. La durée du déplacement dépend de l’ampleur du danger, de l’étendue des
dommages et de l’efficacité de l’intervention et du rétablissement.
Les déplacements à long terme font en sorte que les personnes sont souvent prises de
court; la reconstruction prend généralement plus de temps que prévu et l’aide
gouvernementale peut n’être disponible qu’à court terme. Le déplacement des collectivités a
également des répercussions sur la cohésion sociale et le soutien communautaire. Sans
accès à un hébergement temporaire approprié et de haute qualité et à de l’information en
temps réel sur les catastrophes, ainsi que sans échéancier clair pour le retour prévu dans la
collectivité, les familles et les voisins deviennent isolés et non soutenus.
En 2021-2022, les participants à l’évaluation des capacités du PNR ont été appelés à :
• Identifier les niveaux de capacité référentiels de base partout au Canada;
• Établir des niveaux de capacité ciblés;
• Déterminer les écarts existants entre la capacité de référence et la capacité cible; et
• Recenser les possibilités de renforcer les capacités et la résilience en fonction des
risques de catastrophes (annexe D : Méthodologie d’évaluation des capacités).
Les résultats complets de l’évaluation des capacités sont présentés ci-dessous dans la
Figure 10 : Carte de pointage des capacités – inondations.
271 La colonne « confiance » reflète le niveau moyen de confiance des participants dans les notes
qu’ils ont attribuées dans le cadre du processus d’évaluation des risques et des capacités, en
fonction de leur degré de familiarité avec chaque catégorie d’impact ou chaque capacité. Les
participants étaient des experts en la matière et comprenaient des représentants de plusieurs
ordres de gouvernement, d’organisations ou collectivités autochtones, ainsi que des secteurs
universitaire, non gouvernemental et privé.
272 Faible taux de retour des participants (8 réponses ou moins).
LCCE 20 :
Intervention spécialisée – Modérée 3,6 4,8 1,2
Recherche et sauvetage
LCCE 22 :
Intervention spécialisée – Faible 2,8 4,4 1,6
Inondation 273
LCCE 24 :
Santé publique et services Faible 4,0 3,0 -1,0
médicaux
LCCE 25 :
Modérée 2,8 4,8 2
Coordination opérationnelle
LCCE 27 :
Avis juridique et financier Faible 2,3 4,5 2,2
d’urgence 274
LCCE 29 :
Modérée 3,0 4,5 1,5
Services sociaux d’urgence
LCCE 31 :
Modérée 3,3 4,5 1,2
Formation et apprentissage
LCCE 32 :
Modérée 3,4 4,5 1,1
Exercices
LCCE 33 :
Rétablissement des infrastructures Modérée 3,0 4,5 1,5
essentielles
• Alors que le gouvernement fédéral continue d’investir dans la gestion des risques
d’inondation, les responsabilités en matière de programme sont actuellement réparties
entre plusieurs ministères fédéraux.
• Il y a des lacunes dans les systèmes d’endiguement où les collectivités sont vulnérables.
• Les données existantes ne fournissent pas une méthode simplifiée et accessible pour
que les Canadiens aient accès à des renseignements complets sur l’exposition ou la
vulnérabilité aux dangers d’inondation. Plusieurs cartes créées dans le cadre de
programmes antérieurs sont de résolution insuffisante ou peuvent devenir périmées, car
le financement prend fin sans possibilité de mettre à jour les cartes pour tenir compte de
l’évolution des espaces naturels, du développement, des changements dans les niveaux
de débit d’eau ou des impacts des changements climatiques.
• Le nombre élevé de logements situés dans des zones inondables a entravé les efforts
visant à étendre l’assurance privée 278. Selon les données du Bureau d’assurance du
Canada et de Swiss Re, les inondations ont causé des dommages d’environ 1,5 milliard
de dollars par an aux ménages, aux biens et aux infrastructures au Canada au cours
des dernières années (environ 700 millions de dollars en pertes assurées et 800 millions
276 Pour plus de détails sur la façon dont la conservation et la restauration de l’infrastructure naturelle
peuvent atténuer le risque d’inondation, voir J. Eyquem, B. Church, R. Brooke et M. Molnar. 2022.
Inscrire la nature au bilan : la valeur financière des actifs naturels à l’ère des changements
climatiques. Centre Intact d’adaptation au climat de l’Université de Waterloo.
277 Groupe de travail sur l’assurance contre les inondations et d’aide à la relocalisation du Canada
(2022). S’adapter à la hausse des risques d’inondation Une analyse des solutions d’assurance
pour le Canada. Sécurité publique Canada. https://www.publicsafety.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/dptng-
rsng-fld-rsk-2022/dptng-rsng-fld-rsk-2022-fr.pdf
278 Comme détaillé dans la section 6.2 Exposition aux inondations et probabilité d’inondation - Qui et
Des efforts sont actuellement déployés pour coordonner des cadres nationaux pour des
cartes des inondations normalisées, ouvertes et faisant autorité. Le gouvernement du
Canada est également en train d’élaborer les Guides d’orientation fédéraux sur la
cartographie des zones inondables afin de solidifier les Normes nationales de cartographie
des inondations, créant une uniformité entre les administrations et les secteurs. De plus, le
gouvernement du Canada a examiné les Accords d’aide financière en cas de catastrophe
afin de s’assurer que le programme demeure un instrument pertinent, efficace et durable
pour soutenir les Canadiens, par l’entremise des provinces et des territoires, après des
catastrophes extraordinaires. Dans le cadre de cet examen, et compte tenu de l’évolution de
l’environnement des risques, des solutions sont étudiées pour permettre un rétablissement
plus résilient au climat au niveau individuel et communautaire.
279 Bureau d’assurance du Canada. Assurances de dommages au Canada 2019. Récupéré du site
Web: http://assets.ibc.ca/Documents/Facts%20Book/Facts_Book/2019/IBC-2019-Facts-FR.pdf
280 Swiss Re. 2016 The Road to Resilience in Canada. Consulté à l’addresse :
didentification-et-de-cartographie-des-aleas-
dinondation/24046?_gl=1*fafrxf*_ga*MTM5OTE5NzQ0My4xNjY1MTUyNjQ0*_ga_C2N57Y7DX5*
MTY3NTM1NTk4OS45LjAuMTY3NTM1NTk4OS4wLjAuMA..
282 Pour plus d’informations sur le Programme d’identification et de cartographie des aléas
283 https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/dptng-rsng-fld-rsk-2022/index-fr.aspx
284 Pour en savoir plus, consultez la page Web suivante :
https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/dptng-rsng-fld-rsk-2022/index-fr.aspx
285 https://www.sac-isc.gc.ca/fra/1397740805675/1535120329798#a4
286 https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/mrgnc-mngmnt/dsstr-prvntn-mtgtn/tsk-frc-fld-fr.aspx
Comme nous le savons, la pandémie de COVID-19 continue de poser des défis et des
risques partout au Canada et dans le monde. Comme l’approche nationale de lutte contre
la pandémie de COVID-19 continue de changer et d’évoluer, les conclusions du présent
rapport reflètent un moment précis et se concentrent sur les répercussions des risques de
tremblement de terre, de feu de forêt et d’inondation dans un contexte de pandémie. Il ne
s’agit donc pas d’une évaluation de la réponse à la pandémie dans son ensemble, mais
plutôt d’une vue d’ensemble de la manière dont la pandémie illustre la nécessité
d’améliorer la planification et la préparation aux situations d’urgence afin de garantir une
résilience globale.
Comme indiqué dans la section relative à la méthodologie, ce chapitre n'est pas basé sur
les mêmes méthodes que celles utilisées pour les chapitres précédents sur les dangers. Il
a été ajouté plus tard dans le cycle du PNR pour tenir compte des impacts systémiques de
la pandémie COVID-19 et des effets en cascade possibles de cette pandémie et d'autres
pandémies potentielles futures sur d'autres catastrophes. Ce qui suit présente des
observations et des considérations tirées de la pandémie COVID-19, qui pourraient
éventuellement éclairer les évaluations futures des risques et des capacités.
Les populations humaines sont touchées par des pandémies depuis l’Antiquité. Il s’agit
notamment d’épidémies généralisées de peste, de choléra, de grippe et, plus récemment,
de grippe H1N1, de virus de l’immunodéficience humaine/syndrome d’immunodéficience
acquise (VIH/SIDA), du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et du coronavirus du
SRAS-CoV-2 (COVID-19). En raison du développement des traitements médicaux, les
pandémies modernes sont généralement basées sur des virus.
Afin de gérer les événements biologiques, l’Agence de la santé publique du Canada et ses
partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux s’appuient sur les capacités existantes telles
que la préparation intergouvernementale en cas de pandémie, la planification des urgences
de la santé publique et les accords, arrangements et protocoles de partage de données,
Il était essentiel d’adopter des mesures de santé publique pour contrôler la propagation de
la pandémie de COVID-19 et protéger les personnes à risque élevé de graves problèmes de
santé. Toutefois, les mesures de santé publique mises en œuvre pour enrayer la
propagation de la pandémie de COVID-19 eu un effet sur la santé et le bien-être des
Canadiens, entraînant une modification du profil de santé de la population qui changera la
287 https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/2019-nouveau-coronavirus/document-
orientation/plan-intervention-federal-provincial-territorial-matiere-sante-publique-gestion-continue-
covid-19.html
288 https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/grippe-influenza/preparation-canada-cas-grippe-
pandemique-guide-planification-secteur-sante.html
289 https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/mesures-interventions-urgence/plan-
intervention-matiere-sante-publique-cas-incidents-biologiques.html
290 https://www.canada.ca/fr/sante-publique/organisation/publications/rapports-etat-sante-publique-
canada-administrateur-chef-sante-publique/du-risque-resilience-approche-equite-covid-19.html
291 https://www.canada.ca/fr/sante-publique/organisation/publications/rapports-etat-sante-publique-
canada-administrateur-chef-sante-publique/du-risque-resilience-approche-equite-covid-19.html
En outre, les mesures de santé publique ont entraîné des conséquences financières
imprévues tant pour les particuliers que pour les industries. Le taux de chômage a atteint un
pic de 14 % en mai 2020 et a depuis suivi une tendance à la baisse (8 % en juillet 2021)
mais il est toujours élevé par rapport aux niveaux d’avant la pandémie. Le commerce de
détail, l’hébergement et les services alimentaires ont été parmi les industries les plus
touchées.
À cet égard, bien qu’une pandémie touche tous les Canadiens, la pandémie actuelle a mis
en lumière les iniquités sanitaires, sociales et économiques profondément enracinées qui
existent au Canada et parmi les populations qui sont déjà en moins bonne santé et qui ont
moins de possibilités d’être en bonne santé. Face aux pandémies, ces populations
vulnérables courent un plus grand risque de maladie et de décès, et nombre d’entre elles
supportent un plus lourd fardeau en matière de mesures de santé publique. Par exemple, la
pandémie de COVID-19 a mis en évidence des lacunes persistantes en matière de santé
publique par les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Ces lacunes
comprennent : la couverture vaccinale, l’intervention en cas d’éclosion, la surveillance des
maladies, des interventions et des soutiens adaptés sur le plan culturel, et la surveillance et
l’intervention en santé publique environnementale pour atténuer les risques en matière de
santé publique qui contribuent à réduire l’espérance de vie et aux écarts liés à l’état de
santé entre les peuples autochtones et non autochtones. En outre, en raison de facteurs
historiques et systémiques, les populations marginalisées peuvent aussi être plus réticentes
à faire confiance aux services et aux soutiens de santé, et à les obtenir 293.
Par conséquent, les populations racialisées, les peuples autochtones et les ménages à
faible revenu présentent non seulement des taux plus élevés de COVID-19 par rapport à la
population générale, mais sont également touchés de manière disproportionnée lors des
vagues suivantes. Les iniquités existantes en matière de santé signifient que certains
groupes les plus à risque de la pandémie de COVID-19 sont les mêmes que ceux qui sont
292 Une vision pour TRANSFORMER le système de santé publique du Canada. Rapport de
l’administratrice en chef de la santé publique du Canada sur l’état de la santé publique au
Canada 2021. https://www.canada.ca/content/dam/phac-
aspc/documents/corporate/publications/chief-public-health-officer-reports-state-public-health-
canada/state-public-health-canada-2021/cpho-report-fra.pdf
293 Cette situation est attribuable aux répercussions continues du traitement des Autochtones par le
Ces lacunes dans les services de santé publique, les inéquités et la méfiance persistantes
limitent la capacité du système de santé à combler ces lacunes. Les Premières Nations, les
Inuits et les Métis sont parmi les plus à risque durant une pandémie, en particulier les
personnes qui vivent dans des régions éloignées qui ne sont accessibles que par avion
dans certaines régions du pays, où l’accès aux services médicaux peut être plus difficile.
Parallèlement, ces collectivités ont fait preuve d’un haut niveau de résilience et ont recours
à des idées et à des solutions novatrices pour faire face aux risques. Les mesures fondées
sur des distinctions afin d’améliorer l’intervention en santé publique pour les collectivités
autochtones et de leur donner la souplesse nécessaire pour répondre aux besoins
spécifiques cernés par les collectivités et leurs membres d’une manière culturellement
appropriée, qui englobe leurs connaissances et les approches traditionnelles, sont utiles. De
plus, le Canada doit continuer de faire progresser la réconciliation et de débarrasser les
systèmes de santé du racisme et de la discrimination anti-autochtones, pour instaurer la
confiance avec les peuples et les collectivités autochtones et veiller à ce que les services
que reçoivent les peuples autochtones soient exempts de discrimination, soient équitables
et qu’ils répondent à leurs besoins.
Pour les Canadiens dont les choix en matière de travail et de logement sont limités, les
restrictions liées à la pandémie peuvent signifier encore moins de possibilités de protéger
leur santé physique et mentale tout en répondant à leurs besoins fondamentaux. Les
modèles d’équité en matière de santé qui explorent les conditions sous-jacentes contribuant
à des résultats positifs et négatifs en matière de santé peuvent aider à mieux comprendre la
façon dont la maladie peut affecter différemment des groupes de personnes.
294https://www.canada.ca/content/dam/phac-aspc/documents/corporate/publications/chief-public-
health-officer-reports-state-public-health-canada/state-public-health-canada-2021/cpho-report-
fra.pdf
295Une vision pour TRANSFORMER le système de santé publique du Canada. Rapport de
Les centres d’évacuation ont une capacité d’espace limitée en raison des exigences liées à
la distanciation; d’autres installations, y compris les hôtels, doivent alors être prises en
considération pour assurer une capacité supplémentaire. La capacité des ONG à fournir un
soutien est souvent limitée en raison du nombre réduit de bénévoles disponibles et de la
pression exercée sur la résilience psychosociale des Canadiens, qui font face à des
facteurs de stress supplémentaires.
Des partenariats entre tous les ordres de gouvernement, la société civile, les collectivités et
le secteur privé peuvent renforcer la capacité de la santé publique à intervenir lors de
pandémies et aider à coordonner les actions pour faire face aux crises et à d’autres priorités
essentielles en matière de santé publique. En particulier, la pandémie de COVID-19 a
souligné la nécessité d’établir un meilleur lien entre les systèmes de santé et de gestion des
urgences au sein des administrations provinciales, territoriales et municipales, et au sein de
celles-ci. Ces systèmes et leur intégration doivent être pris en compte pour accroître notre
résilience face aux urgences futures en santé publique.
Des données pertinentes et exactes sont nécessaires dans tous les ordres de
gouvernement pour élaborer, mettre en œuvre et évaluer efficacement les mesures de
santé publique afin de gérer les pandémies et de se rétablir par la suite. Les données sont
également essentielles pour comprendre les iniquités socioéconomiques dans la société,
296 Organisation mondiale de la Santé (2017, 21 septembre). Une seule santé. Récupéré du site :
https://www.who.int/fr/news-room/questions-and-answers/item/one-health
297 Une vision pour TRANSFORMER le système de santé publique du Canada. Rapport de
298 Agence de la santé publique – Aller de l’avant avec une Stratégie pancanadienne de données sur
la santé (https://www.canada.ca/fr/sante-publique/programmes/strategie-pancanadienne-donnees-
sante.html) met l’accent sur le renforcement des bases de données sur la santé et la
modernisation de la collecte, de l’échange et de l’interopérabilité des données sur la santé.
299 Une vision pour TRANSFORMER le système de santé publique du Canada. Rapport de
canada-administrateur-chef-sante-publique/etat-sante-publique-canada-2021.html
Les participants des communautés autochtones ont exprimé que les processus
d’évacuation et de rapatriement peuvent avoir un impact sur la santé mentale. Cela
comprend le retour aux infrastructures bâties et à l’environnement naturel endommagés ou
perdus, en plus de la gestion d’autres pertes et des crises en cours. De plus, les participants
ont indiqué que les traumatismes existants liés aux déplacements dirigés par le
gouvernement dans les communautés autochtones peuvent provoquer des troubles
mentaux et que les pratiques d’évacuation peuvent évoquer ce traumatisme. De nombreux
aînés autochtones peuvent également avoir besoin de services d’interprétation en raison
des barrières linguistiques dans les situations d’urgence. L’hébergement culturel sensible et
l’accès aux aliments traditionnels dans les situations d’évacuation ont été identifiés comme
un moyen de répondre à certaines de ces considérations et à d’autres catégories d’impact.
Profil national des risques - Résumé des données & principales constatations 149
8.1.3. Catégorie d’impact sur l’environnement
Les données environnementales fournies par les participants ont montré que la
reconstruction après une catastrophe est un processus à forte intensité de gaz à effet de
serre en raison de la préparation et de l’importation de matériaux supplémentaires. La
suspension des services gouvernementaux locaux a également le potentiel de créer un
déversement ou une contamination de l’environnement. Par exemple, la suspension de la
collecte des ordures ou le fait de ne pas surveiller les opérations de traitement des eaux et
d’extraction des ressources en raison de l’évacuation des employés présente des risques
de contamination importants.
Les peuples et les communautés autochtones ont indiqué qu’ils accordaient une grande
importance aux impacts des catastrophes naturelles sur la terre et l’environnement naturel.
Ils sont touchés de manière unique et disproportionnée par les dommages causés à la terre
et à l’environnement naturel, en raison de la prévalence des pratiques terrestres (par
exemple, la chasse de subsistance) et des ressources trouvées sur la terre (par exemple,
les médecines traditionnelles), et de son importance pour les cultures autochtones et le
bien-être des communautés.
Profil national des risques - Résumé des données & principales constatations 150
de substances ou des achats de panique, ce qui peut restreindre les approvisionnements
disponibles. L’évacuation peut provoquer des conflits sociaux importants; de nombreux
participants ont souligné le besoin de services religieux, de soins pour les animaux de
compagnie et d’accès aux informations, à l’hygiène personnelle et à l’électricité pour
recharger les téléphones comme étant essentiels pour atténuer les impacts mentaux. De
plus, les évacuations peuvent être particulièrement perturbantes pour les communautés
autochtones si elles n’ont pas accès à leurs terres traditionnelles et ne peuvent donc pas
mener à bien leurs pratiques traditionnelles.
Profil national des risques - Résumé des données & principales constatations 151
Figure 11 : Évaluation « tous risques » des capacités
LCCE 6 :
Échange de renseignements 303 Modérée 3,7 4,8 1,1
302 La colonne « confiance » reflète le niveau moyen de confiance des participants dans les notes
qu’ils ont attribuées dans le cadre du processus d’évaluation des risques et des capacités, en
fonction de leur degré de familiarité avec chaque catégorie d’impact ou chaque capacité. Les
participants étaient des experts en la matière et comprenaient des représentants de plusieurs
ordres de gouvernement, d’organisations ou collectivités autochtones, ainsi que des secteurs
universitaire, non gouvernemental et privé.
303 Faible taux de retour des participants (8 réponses ou moins).
Profil national des risques - Résumé des données & principales constatations 152
Note de Note
Capacité Confiance Écart
référence cible
LCCE 7 :
Surveillance et alerte rapide des Modérée 2,9 4,8 1,9
dangers
LCCE 8 :
Information et sensibilisation du Faible 3,1 4,3 1,2
public
Table 11c : Axe d’intervention prioritaire 3 : Se consacrer davantage aux activités axées
sur la prévention des catastrophes et l’atténuation de leurs conséquences dans
l’ensemble de la société
Note de Note
Capacité Confiance Écart
référence cible
LCCE 9 :
Résilience des infrastructures Faible 3,0 4,5 1,5
essentielles
LCCE 10 :
Faible 2,9 4,6 1,7
Résilience de la propriété
LCCE 11 :
Résilience des infrastructures Faible 2,8 4,6 1,8
publiques
LCCE 12 :
Modérée 3,3 4,5 1,2
Planification de la GU
LCCE 13 :
Faible 4,5 4,5 0,0
Sécurité et interception 304
LCCE 14 :
Mesures structurelles de réduction Faible 2,7 4,6 1,9
des risques
LCCE 15 :
Mesures non structurelles de Faible 2,7 4,5 1,8
réduction des risques
LCCE 16 :
Mesures de réduction des risques Faible 2,6 4,3 1,7
associés à l’environnement naturel
Profil national des risques - Résumé des données & principales constatations 153
Tableau 11d : Axe d’intervention prioritaire 4 : Améliorer la capacité d’intervention et la
coordination en cas de catastrophe et favoriser le développement de nouvelles
capacités
Note de Note
Capacité Confiance Écart
référence cible
LCCE 17 :
Faible 3,4 4,7 1,3
Alertes d’urgence au public
LCCE 18 :
Faible 2,7 4,6 1,9
Évacuation et transport d’urgence
LCCE 19 :
Sécurité et sûreté Faible 3,5 4,4 0,9
opérationnelles 305
LCCE 20 :
Ressource d’intervention
Faible 3,3 4,6 1,3
spécialisée – Recherche et
sauvetage
LCCE 21 :
Ressource d’intervention Élevée 1,0 3,0 2,0
spécialisée – HAZMAT/CBRNE 306
LCCE 22 :
Ressource d’intervention Faible 2,8 4,4 1,6
spécialisée – Inondation 307
LCCE 23 :
Ressource d’intervention
Modérée 3,3 4,8 1,5
spécialisée – Incendie en milieu
périurbain
LCCE 24 :
Santé publique et services Faible 2,7 4,4 1,7
médicaux d’urgence
LCCE 25 :
Modérée 2,9 4,5 1,6
Coordination opérationnelle
LCCE 26 :
Modérée 2,5 5,0 2,5
Communications opérationnelles308
LCCE 27 :
Avis juridique et financier Faible 2,2 4,6 2,4
d’urgence 309
Profil national des risques - Résumé des données & principales constatations 154
Note de Note
Capacité Confiance Écart
référence cible
LCCE 28 :
Faible 2,8 4,8 2,0
Logistique d’urgence
LCCE 29 :
Faible 3,0 4,3 1,3
Services sociaux d’urgence
LCCE 30 :
Faible 2,0 5,0 3,0
Service de gestion des décès 310
LCCE 31 :
Modérée 3,0 4,4 1,4
Formation et apprentissage
LCCE 32 :
Modérée 3,1 4,3 1,2
Exercices
LCCE 33 :
Rétablissement des infrastructures Faible 2,6 4,5 1,9
essentielles
Figure 12: Résumé des résultats des capacités ayant une lacune
On a demandé aux intervenants d’évaluer la base de référence (état actuel) de capacités
sélectionnées de la LCCE, selon chaque scénario de danger. L’évaluation se faisait en
fonction d’un barème de 5 points :
Profil national des risques - Résumé des données & principales constatations 155
Plusieurs éléments de cette capacité ne suffisent pas et compromettront
Lacune critique
la réussite de la prestation de cette capacité ;
Un élément de cette capacité n’est pas suffisant et compromettra
Lacune grave
probablement la prestation réussie de cette capacité;
Un risque supplémentaire peut être réalisé si des interventions ne sont
Lacune mineure pas faites pour améliorer un ou plusieurs des éléments de cette
capacité;
Adéquat Ensemble, les éléments de cette capacité sont presque optimaux; et
Cette capacité est très robuste. La réaffectation à d’autres capacités peu
Fort
être envisagée, compte tenu de la force excédentaire, si nécessaire.
Le tableau ci-dessous indique les capacités pour lesquelles on a relevé, en moyenne, des
manques graves à catastrophiques pour chaque danger (dans les différents scénarios
évalués). Seules les capacités applicables au danger spécifique ont été évaluées; par
conséquent, certaines capacités n'auront pas de score d'évaluation et seront
indiquées comme « Ne s’applique pas ».
312 Faible taux de retour des participants (8 réponses ou moins) pour tous les dangers.
Profil national des risques - Résumé des données & principales constatations 156
Capacité Tremblemen Feux de Inondations
ts de terre forêt
LCCE 9 :
Lacune Lacune
Résilience des infrastructures Lacune grave
mineure mineure
essentielles
LCCE 10 : Lacune
Lacune grave Lacune grave
Résilience de la propriété mineure
LCCE 11 : Lacune
Lacune grave Lacune grave
Résilience des infrastructures publiques mineure
LCCE 12 : Lacune Lacune
Lacune grave
Planification de la gestion des urgences mineure mineure
LCCE 14 :
Ne s’applique Ne s’applique Ne s’applique
Mesures structurelles de réduction des
pas pas pas
risques
LCCE 15 :
Mesures non structurelles de réduction Lacune grave Lacune grave Lacune grave
des risques
LCCE 16 :
Lacune grave Lacune grave Lacune grave
Réduction des risques environnementaux
LCCE 17 :
Lacune grave Lacune grave Lacune grave
Alertes d’urgence au public
LCCE 9 :
Lacune Lacune Lacune
Résilience des infrastructures
mineure mineure mineure
essentielles
LCCE 18 :
Lacune grave Lacune grave Lacune grave
Évacuation et transport d’urgence
LCCE 19 : Ne s’applique Ne s’applique Ne s’applique
Sûreté et sécurité opérationnelles pas pas pas
LCCE 20 :
Lacune Lacune
Intervention spécialisée – Recherche et Lacune grave
mineure mineure
sauvetage
LCCE 21 :
Lacune Ne s’applique Ne s’applique
Intervention spécialisée –
critique pas pas
HAZMAT/CBRNE
LCCE 22: Ne s’applique Ne s’applique
Lacune grave
Intervention spécialisée - inondation pas pas
LCCE 23 :
Ne s’applique Lacune Ne s’applique
Intervention spécialisée – interface de
pas mineure pas
feux de forêt
Profil national des risques - Résumé des données & principales constatations 157
Capacité Tremblemen Feux de Inondations
ts de terre forêt
LCCE 24 : Lacune
Lacune grave Adéquate
Santé publique et services médicaux mineure
LCCE 25 : Lacune
Lacune grave Lacune grave
Coordination opérationnelle mineure
LCCE 26 : Lacune Ne s’applique
Lacune grave
Communications opérationnelles mineure pas
LCCE 27 : Ne s’applique
Lacune grave Lacune grave
Avis juridique et financier d’urgence pas
LCCE 28 : Lacune Ne s’applique
Lacune grave
Logistique d’urgence mineure pas
LCCE 29 : Lacune Lacune
Lacune grave
Services sociaux d’urgence mineure mineure
LCCE 30 : Ne s’applique Lacune
Lacune grave
Service de gestion des décès pas mineure
LCCE 31 : Lacune Lacune
Lacune grave
Formation et apprentissage mineure mineure
LCCE 32 : Lacune Lacune
Lacune grave
Exercices mineure mineure
LCCE 33 :
Lacune
Rétablissement des infrastructures Lacune grave Lacune grave
mineure
essentielles
LCCE 34 : Lacune
Lacune grave Lacune grave
Santé psychosociale mineure
LCCE 35 : Lacune Lacune Lacune
Restauration de l’environnement mineure mineure mineure
LCCE 36 :
Lacune grave Forte Lacune grave
Restauration culturelle 313
LCCE 37 : Lacune
Lacune grave Lacune grave
Reprise économique mineure
LCCE 38 :
Lacune grave Lacune grave Lacune grave
Recouvrement des biens
En plus des constatations propres aux dangers, l’analyse sommaire des conclusions des
évaluations des risques et des capacités du PNR par Sécurité publique Canada met en
évidence des lacunes transversales dans la gestion des urgences, pour tous les dangers
qui s’alignent sur les capacités de la Liste canadienne des capacités essentielles,
313 Faible taux de retour des participants (8 réponses ou moins) pour tous les danger.
Profil national des risques - Résumé des données & principales constatations 158
notamment la capacité 4 : collaboration des Autochtones, la capacité 8 : information et
sensibilisation du public, ainsi que les capacités liées à la collaboration de l’ensemble de
la société et aux mesures de réduction des risques.
Profil national des risques - Résumé des données & principales constatations 159
ente les systèmes de santé d’autres populations
et les systèmes de gestion vulnérables.
des urgences.
314 Veuillez noter que cette section présente les résultats et les perspectives partagées par les
participants au cours du processus d’évaluation des risques du PNR en 2021.
315 https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/changements-
climatiques/partenariat-autochtone.html
Profil national des risques - Résumé des données & principales constatations 160
planification préalable à une catastrophe et à l’intervention et au rétablissement après une
catastrophe, ce qui n’est pas actuellement la norme partout au Canada.
La gestion des urgences est une responsabilité partagée et chacun a un rôle à jouer. À
mesure que chaque groupe – gouvernement, milieu universitaire, industrie, organismes
sans but lucratif, collectivités et citoyens – acquiert une meilleure compréhension de son
propre organisme pour intervenir en cas de catastrophe, chacun bénéficie d’un niveau plus
élevé de résilience communautaire. La participation des collectivités rurales, éloignées et
autochtones aux initiatives et aux stratégies de planification de gestion des urgences peut
être facilitée à l’aide de la mobilisation, de l’éducation et de programmes axés sur la
communauté afin de tenir compte de manière appropriée des différences régionales et
communautaires 317.
Au travers de tous les types d’urgences, la collaboration avec les peuples et les collectivités
autochtones en tant que partenaires égaux aidera à mieux intégrer les connaissances, les
forces et les vulnérabilités communautaires dans la planification des urgences et les
discussions sur la sensibilisation aux risques. Cela favorisera également l’inclusion de
pratiques de gestion des urgences adaptées à la culture, et de connaissances
traditionnelles dans les quatre piliers de la gestion des urgences. De plus, la pleine
participation des partenaires autochtones appuiera les efforts visant à atténuer les iniquités
continues entre les peuples autochtones et non autochtones, et contribuera à favoriser les
relations entre les partenaires clés de la gestion des urgences et les partenaires
autochtones. La valeur des connaissances et des pratiques des communautés autochtones
est importante pour instituer des pratiques culturelles qui réduisent les risques de
catastrophes.
316 Le fait d’avoir un système national normalisé peut bien fonctionner pour les centres urbains, mais
les collectivités autochtones isolées et éloignées peuvent avoir besoin d’approches spécialisées et
dynamiques adaptées à leurs besoins communautaires.
317 Données de Cambium Indigenous Professional Services provenant de la séance nordique et
éloignée.
Profil national des risques - Résumé des données & principales constatations 161
8.2.2. Priorité 2 : Mettre davantage l’accent sur la compréhension des
risques de catastrophes dans tous les secteurs de la société
Les participants ont noté des lacunes mineures à graves dans cette priorité 318.
Les participants ont fait remarquer que dans certaines administrations, les équipes de
gestion des urgences manquent de personnel et de connaissances diversifiés sur les
risques, ce qui crée des défis supplémentaires pour la planification et l’évaluation des
niveaux de risque et de capacité au niveau local. Lorsque des évaluations des risques sont
effectuées, il se peut qu’il n’y ait pas de processus pour mettre en œuvre des solutions aux
lacunes révélées au cours du processus d’évaluation des risques. La collaboration et la
capacité de mobilisation sont importantes, car les connaissances sur les capacités et les
dangers liés aux risques touchent un large éventail d’intervenants de la société.
Ce besoin de sensibilisation a également été souligné par la grave lacune évaluée pour la
capacité 7 : surveillance et alerte rapide des dangers. Ce résultat était le plus faible pour
les tremblements de terre. Toutefois, des travaux sont en cours pour mettre en place un
système d’alerte rapide des tremblements de terre en 2024. La mise en place d’un système
d’alerte précoce avant un tremblement de terre enverra un avertissement de quelques
secondes quelques minutes et favorisera le renforcement des capacités dans ce domaine.
Les participants ont noté que, même si des mécanismes de surveillance des dangers liés
aux tremblements de terre et aux feux de forêt étaient en cours d’établissement, des
lacunes subsistaient relativement à ces deux dangers.
Profil national des risques - Résumé des données & principales constatations 162
• Résilience des infrastructures publiques;
• Mesures structurelles de réduction des risques (par exemple, construction de canaux de
dérivation et de digues, coupe-feu);
• Mesures non structurelles de réduction des risques (par exemple, les codes de
construction, l’aménagement du territoire, et les protocoles de lutte contre les incendies);
• Mesures de réduction des risques associés à l’environnement naturel (par exemple,
restauration ou protection des zones humides, gestions des combustibles et forêts
urbaines).
Pour renforcer ces capacités, il serait utile d’améliorer la sensibilisation aux risques des
propriétaires (y compris dans les secteurs public et privé) et de mettre en place des
activités de prévention structurelle (y compris des rénovations lorsque cela se justifie du
point de vue de l’aménagement du territoire, la relocalisation dans les zones exposées
aux risques et des solutions structurelles et non structurelles créatives en collaboration
avec les secteurs de la propriété, de l’immobilier, de la construction et des assurances).
Profil national des risques - Résumé des données & principales constatations 163
• Évacuation et transport d’urgence;
• Ressource d’intervention spécialisée – Inondation;
• Santé publique et services médicaux d’urgence;
• Coordination opérationnelle;
• Communications opérationnelles;
• Avis juridiques et financiers d’urgence;
• Logistique d’urgence;
• Service de gestion des décès;
• Rétablissement des infrastructures essentielles.
321 Pour de plus amples renseignements sur le protocole d’accord relatif aux procédures
opérationnelles interagences et aux taux de remboursements, veuillez consulter la page Web
suivante https://www2.gov.bc.ca/assets/gov/public-safety-and-emergency-services/emergency-
preparedness-response-recovery/embc/fire-safety/wildfire/inter-agency_mou_ofc.pdf. (en anglais)
Profil national des risques - Résumé des données & principales constatations 164
pompiers et des services d’ambulance, le report des atterrissages des avions, l’arrêt du
trafic ferroviaire et du trafic sur les ponts et dans les tunnels, et la fermeture des vannes sur
les conduites de carburant.
• Santé psychosociale;
• Restauration culturelle;
• Reprise économique;
• Recouvrement des biens.
Les participants autochtones au cours des séances de mobilisation du PNR ont examiné les
répercussions des catastrophes sur les terres et l’environnement et pour la collectivité de
Profil national des risques - Résumé des données & principales constatations 165
façon plus approfondie, ce qui comprend les répercussions sur la culture et les modes de
vie de la collectivité, les systèmes économiques, les opérations, la gouvernance et le
leadership, l’infrastructure et les membres vulnérables. Un sujet de préoccupation majeure
concernant les répercussions était celui des membres individuels de la collectivité.
Les effets résiduels des catastrophes sur les populations et les collectivités autochtones
peuvent aussi entraîner une diminution des capacités de rétablissement et accentuer
encore les iniquités socioéconomiques préexistantes et continues. Cela va à l’encontre de
l’objectif consistant à combler l’écart socioéconomique entre les peuples autochtones et non
autochtones, qui est une priorité du gouvernement fédéral.
Les constatations qui ont émergé ont révélé une grande uniformité dans les répercussions
et les risques, quelles que soient les distinctions. Voici certaines des considérations, des
risques et des répercussions transversales répandus chez les peuples autochtones :
Profil national des risques - Résumé des données & principales constatations 166
catastrophes peuvent entraîner et/ou accroître la détresse causée par les changements
climatiques (par exemple, l’anxiété écologique et les détresses causées par les
changements environnementaux).
Les nations autonomes et les accords sur les revendications territoriales sont importants
pour déterminer les facteurs de risque et d’incidence appropriés. Dans la sphère
autochtone, il est probable que des approches « collectivité par collectivité » liées à des
initiatives conjointes plus vastes, comme le leadership climatique autochtone, seront
nécessaires comme elles sont plus à même de tenir compte des circonstances uniques
auxquelles chaque collectivité est confrontée.
Profil national des risques - Résumé des données & principales constatations 167
9. Regard vers l’avenir
Le tableau des risques au Canada change
constamment. Dans les années à venir, les
évaluations des risques et des capacités du
Profil national des risques seront élargies pour
inclure une plus grande variété de dangers
environnementaux et de menaces d’origine
humaine. Cette base de données probantes
appuiera la prise de décisions stratégiques
pour tous les dangers et aidera le
Canada à gérer les risques de
catastrophe en renforçant les
capacités de gestion des
urgences dont nous avons
besoin pour intervenir
efficacement.
Jusqu’à récemment, le Canada était l’un des rares pays de l’Organisation de coopération et
de développement économiques à ne pas disposer d’un profil pancanadien des risques de
catastrophes. L’élaboration en cours du Profil national des risques (PNR) commence à
combler cette lacune et à aligner le Canada sur ses partenaires internationaux, qui utilisent
des évaluations intégrées des risques stratégiques pour soutenir des mesures de réduction
des risques de catastrophes et de renforcement de la résilience fondée sur des données
probantes. Par conséquent, le PNR est un outil clé pour s’assurer que le Canada établisse
un profil pancanadien cohérent des risques de tremblement de terre, d’inondation et de feux
de forêt nécessaire pour permettre la collaboration de l’ensemble de la société, ce qui est
fondamental pour aborder les risques de catastrophes et pour renforcer les capacités
nécessaires pour intervenir efficacement.
En plus de fournir des preuves pour la prise de décision nationale en matière de gestion de
l’environnement et de l’adaptation aux changements climatiques, le PNR soutient également
l’avancement des initiatives internationales en faveur de la réduction des risques de
catastrophes. La sensibilisation aux risques de catastrophes est un élément clé du Cadre de
Sendai des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes 2015-2030 322, dont
le Canada est signataire. « Comprendre les risques de catastrophes et renforcer la
gouvernance des risques de catastrophes pour gérer les risques de catastrophes » est une
priorité clé du Cadre de Sendai des Nations Unies pour la réduction des risques de
catastrophes 2015-2030. Le PNR fait progresser la mise en œuvre de cette priorité et
éclaire la contribution du Canada aux efforts de réduction des risques de catastrophes
dirigés par l’ONU à l’échelle internationale.
322 https://www.undrr.org/publication/sendai-framework-disaster-risk-reduction-2015-2030
Au fur et à mesure que le Canada se tournera vers l’avenir, les efforts des intervenants
pourraient inclure les éléments suivants :
323 ll est important de noter que le nombre de rapports futurs du PNR et l'étendue des dangers
analysés dépendent de la poursuite du financement.
324 Pour plus de détails, voir l’annexe E – Faire progresser les priorités de la Stratégie de sécurité
Les leçons tirées de la première ronde d’évaluation orientent l’harmonisation améliorée avec
les pratiques exemplaires en matière d’analyse comparative entre les sexes plus.
325 https://www.preparez-vous.gc.ca/index-fr.aspx
326 Dans ce cas, les services web font référence à des ensembles de données (par exemple, une
couche cartographique) fournis sur l'internet en tant que service accessible sur le web.
La chaleur est un problème urgent qui touche la vie des Canadiens, et les récents épisodes
de chaleur sans précédent, comme le dôme de chaleur de 2021 dans l’ouest du pays, où
619 personnes sont décédées en Colombie-Britannique 327. Le Canada a connu d’importants
épisodes de chaleur qui ont entraîné une augmentation significative des hospitalisations,
des appels aux services d’urgence, des envois d’ambulances, des admissions en salle
d’urgence et des décès liés à la chaleur. Les collectivités du Canada ont été touchées de
327 Coroner en chef de la Colombie-Britannique (juin 2022). Extreme Heat and Human Mortality: A
Review of Heat-Related Deaths in B.C.in Summer 2021. Retrieved at
https://www2.gov.bc.ca/assets/gov/birth-adoption-death-marriage-and-divorce/deaths/coroners-
service/death-review-panel/extreme_heat_death_review_panel_report.pdf (en anglais)
9.2.2. Ouragans
Les ouragans et les tempêtes post-tropicales ont des répercussions importantes sur les
Canadiens du sud-est où les vents violents, les inondations et les pannes d’électricité
touchent la préparation et la résilience communautaire. De plus, il existe des liens clairs
entre les changements climatiques et les fluctuations de la température de l’océan, ce qui
augmente les dommages causés par les ondes de tempêtes et les inondations, l’intensité
des vents et les précipitations en raison des températures plus chaudes 328. Des
événements récents, comme l’ouragan Fiona, soulignent l’importance d’examiner ce
danger afin de comprendre davantage le risque qui pèse sur le Canada en raison des
ouragans et des tempêtes post-tropicales.
328 Colbert, A. (2022, 1er juin). « A force of nature : Hurricanes in a changing climate - climate change
: Vital signs of the planet. » Récupéré de https://climate.nasa.gov/news/3184/a-force-of-nature-
hurricanes-in-a-changing-
climate/#:~:text=As%20the%20air%20continues%20to,increase%20in%20hurricane%20wind%20i
ntensity (en anglais)
Des experts en la matière sont engagés dans l’évaluation des scénarios de risque de
catastrophe et des capacités en fonction de leurs domaines de connaissances et
d’expertise. Ces résultats, éclairés par une compréhension approfondie de la résilience et
des défis de la gestion des urgences, éclaireront une évaluation complète des risques de
catastrophes et de la capacité dans un contexte pancanadien. Les résultats de cette ronde
d’évaluations des dangers et des capacités seront également publiés.
Les conclusions avancées ici seront donc bénéfiques à des publics très divers. Pour les
Canadiens, le présent rapport se veut une meilleure prise de conscience des répercussions
des catastrophes, des changements climatiques quant à leur impact sur les risques de
catastrophe et des risques individuels face aux catastrophes. Pour les professionnels de la
gestion des urgences, les informations que renferme ce rapport éclairent dans une certaine
mesure le travail de protection des collectivités canadiennes avant, pendant et après les
catastrophes. À tous les paliers de gouvernement, le PNR apporte un soutien de base pour
élaborer et mettre en œuvre des initiatives liées à la gestion des urgences, à l’adaptation
aux changements climatiques et à la réduction des risques de catastrophes. Tel est le cas
notamment des initiatives relevant de la Stratégie de sécurité civile pour le Canada et de
l’adaptation aux changements climatiques, y compris la Stratégie nationale d’adaptation.
Dans l’avenir, le PNR, prenant de l’ampleur, se penchera sur d’autres dangers dont trois, à
savoir les épisodes de chaleur extrême, les ouragans et les phénomènes météorologiques
spatiaux, sont déjà visés par la prochaine ronde d’évaluations des risques et des capacités.
Sur le même registre, le PNR continuera d’évaluer la possibilité d’inclure de nombreux
autres dangers auxquels les Canadiens sont exposés, notamment les avalanches, la
sécheresse et la dégradation du pergélisol, ou les dangers d’origine humaine tels que les
déversements de produits chimiques industriels, les actes de terrorisme ou les
cyberattaques. Partant des données fondamentales provenant des acteurs nationaux en
matière d’évaluation des risques et des capacités, la méthodologie du PNR est appelée à
évoluer et à s’améliorer, en s’attachant tout particulièrement à renforcer l’analyse
comparative entre les sexes plus, afin que les futurs rapports du PNR reflètent en termes
plus détaillés les expériences vécues par divers groupes de Canadiens.
Approche de gestion des risques : Concept selon lequel la prise de décisions éclairées
en matière de sécurité civile se fonde sur la compréhension et l’évaluation des dangers, des
vulnérabilités et des risques.
Approche « tous risques » : Au Canada, dans chaque province et territoire, la gestion des
urgences adopte une approche dite « tous risques », qui considère les vulnérabilités
associées aux dangers et aux catastrophes d’origine tant naturelle qu’anthropique. Cette
approche contribue à l’accroissement de l’efficacité des mesures en sécurité civile par
l’identification et la prise en compte des éléments communs à tous les dangers et de façon
complémentaire selon les besoins, par l’adoption de mesures adaptées à des dangers
particuliers. Par conséquent, l’approche « tous risques » ne signifie pas qu’une
329 Sauf indication contraire, toutes les définitions sont tirées du document des ministres fédéraux,
provinciaux et territoriaux responsables de la sécurité civile (2017). Un cadre de sécurité civile
pour le Canada – Troisième édition. https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/2017-
mrgnc-mngmnt- frmwrk/index-fr.aspx
330
Gouvernement du Canada.(2022) Plan d’action du gouvernement du Canada en
matière d’adaptation. Consulté à l’adresse :
https://www.canada.ca/fr/services/environnement/meteo/changementsclimatiques/pla
n- climatique/strategie-nationale-adaptation/plan-action.html#toc27
Catastrophe : Phénomène qui se produit lorsque la manifestation d’un danger affecte une
collectivité d’une façon telle que ses capacités de faire face à la situation sont dépassées et
la sécurité, la santé, le bien-être, les biens et l’environnement de la population peuvent être
sérieusement altérés. Cette situation peut être provoquée par un phénomène naturel
d’origine géophysique ou biologique ou découler d’une erreur ou d’une action humaine,
intentionnelle ou non, comme des pannes technologiques, des accidents ou des actes
terroristes.
Combustibles : Les feux de forêt brûlent dans les écosystèmes de forêts, d’arbustes et de
prairies, ou dans toute végétation sauvage inflammable.
Connaissances autochtones: Terme couramment utilisé pour désigner la connaissance
collective des traditions utilisées par les groupes autochtones pour s’alimenter et s’adapter à
leur environnement au fil du temps. Ces renseignements sont transmis d’une génération à
l’autre au sein du groupe autochtone. De telles connaissances traditionnelles sont propres
aux collectivités autochtones et sont ancrées dans la riche culture de leurs peuples.
Densité urbaine : Le nombre de personnes vivant dans une zone urbaine. La densité
urbaine est utilisée pour comprendre le fonctionnement des villes.
Désastre : Le terme désastre est systématiquement utilisé pour identifier une très grande
catastrophe. Certains experts de la gestion des urgences estiment qu’un désastre est plus
grand, mais aussi beaucoup plus complexe qu’une catastrophe; dommages directs
dépassant 2 à 4 % du produit intérieur brut.
Durable : Une approche durable est celle qui répond aux besoins actuels sans
compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins.
Entente d’assistance mutuelle : Entente établie préalablement entre deux entités ou plus,
par laquelle chacune d’elle s’engage à fournir une assistance aux autres parties à l’entente.
Facteurs de risque : Selon la définition du Bureau des Nations Unies pour la réduction des
risques de catastrophes, « processus ou conditions qui influencent le niveau de risque de
catastrophe en augmentant les niveaux d’exposition et de vulnérabilité ou en réduisant les
capacités331.»
331
Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes. Underlying
disaster risk drivers. Consulté en décembre, à l’adresse
https://www.undrr.org/terminology/underlying-disaster-risk- drivers (en anglais)
Gestion des urgences / Sécurité civile : Ensemble des activités et des mesures visant la
gestion des risques de catastrophes de toute nature et couvrant les dimensions de la
prévention et l’atténuation, la préparation, l’intervention et le rétablissement.
Intervention : Mesures prises pour agir pendant ou immédiatement avant ou après une
catastrophe pour en gérer les conséquences en mettant en œuvre, par exemple, des
communications publiques, des activités de recherche et de sauvetage, et des mesures
d’assistance médicale et d’évacuation en situation d’urgence afin de minimiser la souffrance
et les pertes associées aux catastrophes.
Liste canadienne des capacités essentielles : Appuyée par les gouvernements fédéral,
provinciaux et territoriaux, la Liste canadienne des capacités essentielles est une liste de 38
capacités de gestion des urgences qui englobe une gamme complète de fonctions au sein
du système de gestion des urgences dans les cinq secteurs d’activité prioritaires de la
Stratégie de sécurité civile. La Liste canadienne des capacités essentielles fournit un cadre
pour les groupements fonctionnels, ou capacités, qui soutiennent le système de gestion des
urgences du Canada, ainsi que leurs définitions.
Menace : Situation dans laquelle il y a présence d’un danger et d’une exposition à celui-ci.
Les menaces peuvent être d’origine naturelle ou anthropique, et être accidentelles ou
Partenaire : Toute personne ou tout groupe ou organisme pouvant être concerné, qui est
concerné ou qui se considère comme concerné par une urgence.
Perte annuelle moyenne : La perte annuelle moyenne est la perte de danger prévue par
année, calculée en moyenne sur une période déterminée.
Prévention : Mesures prises pour éviter les conséquences négatives associées à une
menace donnée.
Réduction des risques de catastrophe : Concept et pratiques visant à réduire les risques
de catastrophe par l’analyse et la gestion systématiques des divers facteurs à l’origine des
catastrophes, notamment par la mise en place de mesures permettant de prévenir ou
d’atténuer l’exposition aux dangers, de réduire les vulnérabilités des personnes et de la
société, de gérer de façon stratégique le territoire et l’environnement, d’améliorer la
préparation aux catastrophes, d’établir des plans et des interventions concertés ainsi que
des mesures de rétablissement axées sur l’avenir.
Résilience : La capacité d’un système, d’une collectivité ou d’une société exposée aux
dangers de s’adapter aux perturbations découlant de dangers, en persévérant, en
récupérant ou en changeant en vue d’atteindre et de maintenir un niveau acceptable de
fonctionnement. La capacité de résilience est établie par un processus qui habilite les
citoyens, les intervenants, les organisations, les communautés, les gouvernements, les
systèmes et la société à partager la responsabilité d’empêcher que les dangers ne
deviennent des catastrophes.
332 Gouvernement du Canada. Principes régissant la relation du gouvernement du Canada avec les
peuples autochtones. Consulté à l’adresse
https://publications.gc.ca/site/fra/9.851662/publication.html.
Les capacités sont liées à l’un des cinq axes d’intervention prioritaires définis par la Stratégie
de sécurité civile pour le Canada.
333 Pour obtenir de plus amples renseignements sur la Liste canadienne des capacités essentielles,
veuillez consulter la page Web suivante : https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/mrgnc-
mngmnt/cndn- cr-cpblts-lst-fr.aspx
La méthodologie d’évaluation tous risques utilise une approche d’évaluation des risques
fondée sur des scénarios pour évaluer l’incidence et la probabilité des dangers et des
menaces et est une méthodologie évolutive qui demande aux participants de tenir compte
de l’incidence des événements liés aux scénarios en utilisant des catégories normalisées :
1. Personnes : (décès, blessures et maladies psychologiques);
2. Économie : (pertes économiques directes et indirectes);
3. Environnement : (les émissions de gaz à effet de serre et toutes les formes de
dommages environnementaux, c’est-à-dire, l’air, l’eau, les espèces et le stock
environnemental);
4. Gouvernement : (atteinte à la réputation, à l’influence et/ou à la capacité de gouverner);
5. Fonction sociale : (les perturbations des fonctions sociétales et le déplacement de
personnes).
Aux fins du PNR, la méthodologie d’évaluation tous risques a été adaptée pour s’intégrer à
une approche de planification fondée sur les capacités pour aborder les options de
traitement des risques (c’est-à-dire, les capacités nécessaires pour réduire les risques). La
méthodologie sera continuellement mise à jour pour tenir compte de la nature itérative de
l’initiative.
334
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter la page Web
suivante : https://femmes- egalite-genres.canada.ca/fr/analyse-comparative-entre-
sexes-plus.html
En tant que base de référence, la perte annuelle moyenne permet les comparaisons entre
les types de dangers (p. ex., tremblements de terre et feux de forêt), mais aussi les
comparaisons pour un même type de danger (p. ex., inondations).
Les valeurs de pertes annuelles moyennes utilisées pour la première ronde du PNR étaient
de 1 milliard de dollars pour les tremblements de terre, 800 millions de dollars pour les feux
de forêt et de 2,5 milliards de dollars pour les inondations. Donc, les répercussions d’un
tremblement de terre, d’un feu de forêt ou d’une inondation de 1x correspondent aux pertes
moyennes attendues pour un danger donné dans une année donnée.
Analyse de la plausibilité
Tous les scénarios représentatifs sont évalués par des experts des dangers afin d’en
garantir la plausibilité. Un scénario n’est pas élaboré lorsque les pertes économiques d’un
événement 100x sont historiquement invraisemblables, ou lorsque les pertes économiques
sont minimales. Le but est de mettre au point des scénarios vraisemblables qui permettent
de vérifier les risques et les capacités à l’échelle nationale.
0,1x - 80 (Ontario) -
Analyse historique
Chaque scénario est lié à un événement historique, lorsque possible.
Emplacements représentatifs
Les emplacements des différents scénarios sont représentatifs de la géographie diversifiée
du Canada. Cette diversité comprend les communautés urbaines, rurales, nordiques,
éloignées et autochtones, ainsi que la diversité au niveau des provinces, des territoires et
des régions. Les emplacements des scénarios sont harmonisés avec les valeurs estimées
des pertes annuelles moyennes (c.-à-d. que les scénarios sont envisagés dans les secteurs
Douze séances virtuelles d'évaluation des risques ont eu lieu de mars à avril 2021 et 294
personnes y ont participé.
Compte tenu de l'impact disproportionné des catastrophes naturelles sur les communautés
autochtones, les représentants et les organisations des Premières Nations, des Métis et des
Inuits ont été invités à participer aux séances d'évaluation des risques dirigées par des
consultants autochtones. Ces séances d'engagement facilitées avec des experts et des
intervenants autochtones ont permis de recueillir et de présenter les points de vue et les
considérations sur l'exposition des communautés concernées aux risques d'inondations, de
feux de forêt et de tremblements de terre.
Les participants ont reçu Chaque catégorie Les cotes de Des discussions
de l’information sur le d’impact (population, probabilité ont été animées ont eu lieu sur
danger, le lieu, la série économie, le risque de
Des données qualitatives et quantitatives ont été enregistrées au moyen d’un processus de
vote et sur la base des commentaires des participants. Les résultats ont permis de
déterminer les capacités à évaluer. L’évaluation subséquente des capacités pertinentes
fournit les connaissances nécessaires pour aider les collectivités à prévenir, à atténuer une
catastrophe, à y intervenir et à s’en rétablir.
No Descripteur Critère
335
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter la page Web
suivante :
https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=3610040201&request_locale=fr
0 Aucun Aucun impact Aucun impact Aucun impact Aucun impact Aucun impact
1 Limité 0,1 à moins Effet mineur sur Effet mineur Effet mineur Effet mineur
de 1 % la qualité ou la sur la qualité sur l’inventaire sur les
d’augmentation quantité d’eau, de l’air, local ou les espèces, la
des émissions remédiable à remédiable à écosystème s, flore ou la
de gaz à effet court terme. court terme. remédiable à faune,
de serre. court terme. remédiable à
court terme.
2 Mineur 1%à Effet mineur sur Effet mineur Effet mineur Effet mineur
moins de 2 % la qualité ou la sur la qualité sur l’inventaire sur les
d’augmentation quantité d’eau de l’air de la régional ou de espèces, la
des émissions régionale ou de région ou de la la zone flore ou la
de gaz à effet la zone zone écologique, faune de la
de serre. écologique, écologique, rétablissement région ou de la
rétablissement rétablissement anticipé à zone
anticipé à court anticipé à court terme. écologique,
terme. court terme. rétablissement
anticipé à
court terme.
3 Modéré Augmentation Effets modérés Effets modérés Effets modérés Effets modérés
de 2 % à sur la région ou sur la région sur la région sur la région
moins de la zone ou la zone ou la zone ou la zone
écologique ou écologique ou écologique ou écologique ou
3 % des
perte locale perte locale perte locale perte locale
émissions de
grave de la grave de la sévère pour grave
gaz à effet de
qualité ou de la qualité de l’air, l’inventaire, d’espèces, de
serre.
quantité d’eau, rétablissement rétablissement flore ou de
rétablissement à moyen anticipé à faune,
anticipé à terme. moyen terme. rétablissement
moyen terme. à moyen
terme.
Impacts gouvernementaux
0 Modéré On ne s’attend pas à ce que le projet Les organes directeurs à tous les
entraîne des répercussions niveaux sont en mesure de remplir
importantes sur la politique ou la leurs fonctions essentielles.
réputation (c’est- à-dire publique, Aucune manifestation.
provinciale ou territoriale, groupes
autochtones ou scène internationale).
Peu susceptible d’avoir un effet sur
l’influence du Canada.
1 Majeur Susceptible d’entraîner des Les organes directeurs au palier local
répercussions limitées et à court ne connaissent qu’une réduction
terme sur la politique ou la limitée de l’exercice de leurs fonctions
représentation (c’est-à-dire publique, essentielles. Des manifestations
Impacts sociaux
0 Aucun Il est peu probable qu’il Aucune incidence sur l’accès aux aides et aux
y ait une évacuation, un réseaux. La confiance et la coopération ne sont pas
ordre de mise à l’abri ou affectées. Aucun dommage à un objet d’importance
des personnes culturelle. Aucune augmentation des
bloquées. comportements sociaux négatifs comme
l’alcoolisme, le pillage ou la violence familiale.
1 Limité Une petite partie de la Répercussion mineure sur l’accès aux aides et
population d’une région aux réseaux, et sur la confiance et la coopération.
limitée est évacuée, Dommages mineurs à un objet d’importance
mise à l’abri ou bloquée. culturelle. Augmentation mineure et localisée des
comportements sociaux négatifs comme
l’alcoolisme, le pillage ou la violence familiale.
2 Mineur Une petite partie de la Susceptible d’entraîner une réduction localisée de
population d’une région l’accès aux aides et aux réseaux. La confiance et
est évacuée, mise à la coopération sont affectées. Dommages mineurs
l’abri ou bloquée. à un objet d’importance culturelle. Augmentation
mineure et régionalisée des comportements
sociaux négatifs comme l’alcoolisme, le pillage ou
la violence familiale.
3 Modéré Une partie modérée de Risque d’entraîner une réduction de l’accès aux
la population d’une aides et aux réseaux. La confiance et la
région est évacuée, coopération sont affectées. Dommages ou
mise à l’abri ou dommages étendus localisés à un objet
bloquée. d’importance culturelle. Augmentation modérée
des comportements sociaux négatifs comme
l’alcoolisme, le pillage ou la violence familiale.
4 Majeur Une grande partie de la Risque d’entraîner une réduction de l’accès aux
population d’une région aides et aux réseaux au niveau régional. La
est évacuée, mise à confiance et la coopération sont affectées.
l’abri ou bloquée. Dommage généralisé ou perte permanente
Probabilité
No Descripteur Critère
0 Aucun Moins de 0,01 % par année (une fois aux 100 000 ans).
1 Limité De 0,01 % à moins de 0,1 % par année (une fois aux 10 000 ans).
2 Mineur De 0,1 % à moins de 1 % par année (une fois aux 1000 ans).
Pour faire une analogie avec la conduite, l’évaluation du risque est le processus par lequel
les Canadiens perçoivent les dangers et les menaces sur la route, comme le cerf qui
traverse la voie, la neige qui réduit la traction, etc. La planification fondée sur les capacités,
c’est comprendre comment tourner, freiner, et accélérer, comprendre comment porter sa
ceinture de sécurité et comprendre qu’il ne faut pas conduire quand les conditions de la
route sont mauvaises. C’est l’effort par lequel nous nous améliorons à faire ces choses,
avec la compréhension que nous pouvons appliquer les mêmes compétences générales à
la conduite d’une voiture, d’un camion ou d’une bicyclette.
La planification fondée sur les capacités met l’accent sur des objectifs qui peuvent être
accomplis en s’appuyant sur la collaboration entre les organismes et l’innovation, et qui
s’appliquent de plus en plus à une pluralité de dangers. Ce type de planification permet de
créer une méthodologie et un cadre de gestion communs pour la mesure, la coordination et
la mobilisation des ressources des différentes parties du système, en vue d’atteindre des
résultats communs. Il s’agit d’un outil efficace de planification de la gestion des urgences
pour assurer la résilience de toute la société, étant donné son approche pragmatique axée
sur les solutions. Elle permet ainsi aux communautés de renforcer leur résilience et de
répondre à la pluralité de dangers et de menaces.
Cette méthodologie s’appuie sur la Liste canadienne des capacités essentielles pour établir
un cadre cohérent pour l’examen des capacités de gestion des urgences. La Liste
canadienne des capacités essentielles contient 38 activités de gestion des urgences qui ont
Les capacités sont les catégories ou le regroupement logique des fonctions permettant de
soutenir les résultats partagés en matière de gestion des urgences, et sont constituées des
éléments suivants :
• Aptitude : le niveau ou le degré auquel des ressources peuvent être fournies pour
répondre aux besoins prévus;
• Compétences : la mesure dans laquelle il existe des ensembles de compétences et des
connaissances pour soutenir la prestation professionnelle d’une capacité.
En 2021-2022, des évaluations des capacités axées sur l’engagement représentatif ont été
menées pour déterminer :
• les bases de référence de la capacité (l’état actuel) dans l’ensemble du Canada;
• établir les niveaux de capacité cible (l’état souhaité);
• déterminer les écarts existants entre la capacité de référence et la capacité cible; et
• identifier les possibilités de renforcer les capacités et la résilience face aux catastrophes.
Les scénarios ont été évalués au moyen d’une approche de mise en évidence axée sur les
capacités les plus pertinentes en lien avec chaque danger. Une échelle de cotation a été
utilisée pour distinguer un éventail de capacités de « 0 – Aucune capacité » à « 5 –
Capacité forte ». Les participants ont également examiné chaque capacité en fonction de leur
3 Lacune mineure 3 Lacune mineure : Cette capacité est importante, mais n’est
pas une priorité pour ce scénario. Elle doit être
fonctionnelle, mais la priorité doit être donnée aux autres
capacités critiques.
2 Lacune grave 0 Je ne pense pas que cette capacité soit essentielle pour
atténuer de manière significative le risque lié à ce scénario.
0 Aucune capacité
Tempêtes Contamination de
hivernales l’eau
Nucléaire
Défaillances
d’infrastructures :
Communication
des barrages
Eau
Épidémies
La prise de décision relative aux dangers sélectionnés en vue des prochaines rondes du
PNR dépendra de l’affectation des ressources.