Wallonie VADE-MECUM
Wallonie VADE-MECUM
Wallonie VADE-MECUM
PRÉSENTATION
DES ÉTUDES DE SÛRETÉ ET
DES NOTICES D’IDENTIFICATION DES DANGERS
VADE - MECUM
Version 5.1
Accident majeur : Evénement tel qu'une émission, un incendie ou une explosion d'importance
majeure résultant de développements incontrôlés survenus au cours de l'exploitation d'un
établissement couvert par l’accord de coopération entre l’Etat fédéral, la Région flamande, la
Région wallonne et la Région de Bruxelles-Capitale concernant la maîtrise des dangers liés aux
accidents majeurs impliquant des substances dangereuses, entraînant pour la santé humaine, à
l'intérieur ou à l'extérieur de l'établissement, ou pour l'environnement, un danger grave, immédiat
ou différé, et faisant intervenir une ou plusieurs substances dangereuses.
Accord de coopération : Accord de coopération du 16 février 2016 entre l'Etat fédéral, la Région
flamande, la Région wallonne et la Région de Bruxelles-Capitale concernant la maîtrise des
dangers liés aux accidents majeurs impliquant des substances dangereuses (M.B. 20.04.2016).
Capacité maximale de stockage : Capacité maximale que l’installation peut contenir. Cette
capacité est celle reprise dans le permis d’environnement.
Explosifs : pour les sites de fabrication et de stockage de produits explosibles, des définitions
spécifiques sont reprises en annexe 1 du guide pour rédiger une étude de sécurité relative à la
fabrication et au stockage d’explosifs1 - Demande d’autorisation fédérale et régionale wallonne
(ci annexé).
Etablissement : l’ensemble du site placé sous le contrôle d’un exploitant où des substances
dangereuses sont présentes dans une ou plusieurs installations, y compris les infrastructures ou les
activités communes ou connexes.
Etablissement seuil bas : un établissement dans lequel des substances dangereuses sont
présentes dans des quantités égales ou supérieures aux quantités indiquées dans la colonne 2
de l’annexe 1 de l’accord de coopération, partie 1 ou partie 2, mais inférieures aux quantités
indiquées dans la colonne 3 de l’annexe 1 de cet accord, partie 1 ou partie 2, le cas échéant
en appliquant la règle de cumul exposée à la note 4 relative à l’annexe 1 de l’accord de
coopération.
Etablissement seuil haut : un établissement dans lequel des substances dangereuses sont
présentes dans des quantités égales ou supérieures aux quantités figurant dans la colonne 3 de
l’annexe 1 de l’accord de coopération, partie 1 ou partie 2, le cas échéant en appliquant la
règle de cumul exposée à la note 4 relative à l’annexe 1 de l’accord de coopération.
Equipements : Eléments techniques faisant partie d’une installation. On citera comme exemples
d’équipements : les réservoirs, les pompes, les canalisations, les flexibles, les colonnes, les
réacteurs, les échangeurs de chaleur.
1 http://environnement.wallonie.be/seveso/documents/Guide%20Explosifs_Texteetannexes.pdf
5
Risque : la probabilité qu’un effet spécifique se produise dans une période donnée ou dans des
circonstances déterminées. Par convention, le risque est exprimé sur base d’une fréquence
annuelle.
Substances dangereuses : Substances qui sont visées par le Règlement CLP et présentant au
moins une association pictogramme/mention de danger reprise dans le tableau suivant :
•
Zone fréquentée : Toute zone, située en dehors des limites du site, fréquentée ou pouvant être
fréquentée par le public (zones urbanisables, zonings industriels, maisons isolées, routes,…).
Zone de vigilance : Zone où des effets d’un accident majeur peuvent affecter des personnes
sensibles ou inquiéter des personnes non averties.
Zone à risque : Zone où des effets d’un accident majeur peuvent avoir des conséquences graves,
directes ou indirectes, immédiates ou différées pour la santé ou la sécurité des personnes.
Zone de danger immédiat : Zone où des effets d’un accident majeur peuvent avoir des
conséquences irréversibles ou létales en cas d’exposition même de courte durée.
Phénomènes Effets
Événements initiateurs dangereux dangereux
Effet de
surpression
+ projection
P1
Feu de
C1 flaque
Effet
Ci1 P2 thermique
Pollution
Arbre des défaillances : Diagramme logique destiné à visualiser l'enchaînement des causes
pouvant amener à la réalisation d’une libération d’énergie ou de matière.
Arbre des événements : Diagramme logique destiné à visualiser les circonstances dans lesquelles
une libération de matière ou d’énergie conduit à un phénomène dangereux
Ce vade-mecum est rédigé dans un souci de transparence et de dialogue afin d’expliquer aux
auteurs d’études sur quelles bases l’administration remet son avis. Ainsi, en reprenant clairement
les éléments nécessaires à la remise de l’avis, on maximise les chances de voir le dossier accepté
rapidement.
Les éléments légaux obligatoires dans le cadre de ces études sont spécifiés dans l’arrêté
procédure aux articles 61 et 62 ainsi qu’aux arrêtés ministériels y relatifs. Le vade-mecum ne fait
qu’expliciter les annexes de cet arrêté et facilite ainsi le travail du rédacteur.
La seconde version a surtout consisté en un travail de réécriture afin d’apporter plus de clarté
dans les demandes des autorités vis-à-vis des parties descriptive et analytique. Dans cette
version, l’annexe relative aux seuils de concentration pour les substances toxiques pour l’homme
a également été intégrée.
La troisième version a été rendue nécessaire par le besoin d’adapter le document au Règlement
CLP et par la volonté de mettre à jour l’annexe relative aux seuils de concentration pour les
substances toxiques pour l’homme. A ce propos, une convention avec le service de toxicologie
de l’Université de Liège pour la réévaluation des seuils toxiques de la base de données du vade-
mecum a été établie.
La quatrième version a intégré des spécificités relatives aux sites de fabrication et de stockage
de produits explosifs en s’appuyant sur un guide technique et méthodologique qui a pour
objectif d’aider l’exploitant à rédiger une étude de sécurité en vue de l’obtention des permis
pour les installations de fabrication et de stockage des explosifs. Cette version a également
introduit la nécessité d’étudier les risques que représentent des facteurs externes tels que la
foudre, les inondations, les séismes.
2 Directive 67/548/CEE du Conseil, du 27 juin 1967, concernant le rapprochement des dispositions législatives,
réglementaires et administratives relatives à la classification, l'emballage et l'étiquetage des substances
dangereuses
3 Directive 1999/45/CE du Parlement européen et du Conseil du 31 mai 1999 concernant le rapprochement des
Dans l'article 6, § 1er, II, de la loi spéciale du 8 août 1980 consacrant la compétence normative
des Régions en matière de protection de l'environnement, le 3° leur confie la police des
établissements dangereux, insalubres et incommodes sous réserve des mesures de police interne
qui concernent la protection du travail.
La protection de l'extérieur des installations visées par le Règlement général sur les explosifs contre
les dangers que créent les substances explosibles appartient à cette attribution de compétence
normative, de sorte que les Régions ont la faculté d'établir, parallèlement à la police interne
définie par le Roi et de façon autonome, les règles de police qu'elles jugent opportunes.
Les établissements détenant des explosifs sont donc soumis à un double régime d’autorisation et
d’inspection (fédéral et régional).
Un guide technique3 et méthodologique a dès lors été édité par le SPF Economie et le SPW
(édition 2016). Ce guide a pour objectif d’aider l’exploitant à rédiger sa notice d’identification
des dangers ou son étude de sûreté. Il s’intitule « Guide pour rédiger une étude de sécurité
relative à la fabrication et au stockage d’explosifs ».
Il permet de :
- clarifier ce que l’exploitant qui fabrique et/ou stocke des produits explosifs doit faire
pour garantir la sécurité des travailleurs, des voisins et du public en ce qui concerne
l’explosion ;
- fournir des renseignements utiles et exhaustifs ;
- utiliser des directives et des normes pour aider à structurer les pratiques de sécurité ;
- favoriser l’harmonisation des règles relatives à la sécurité ;
- favoriser l’accessibilité, la clarté et l’adaptabilité d’un cadre réglementaire grâce à la
transparence ;
- etc.
En cas de demande de permis d’un établissement contenant des matières et objets explosibles,
l’exploitant, pour la partie relative aux explosifs, réalise son étude de sûreté ou sa notice
d’identification des dangers en suivant le « Guide pour rédiger une étude de sécurité relative à
la fabrication et au stockage d’explosifs ». Pour les autres substances, le guide de référence est
le Vade-mecum.
11
Ce document reprend les recommandations essentielles que doivent suivre les études de sûreté
ou les notices d’identification des dangers dans le cadre d’une demande de permis
d’environnement pour le Service public de Wallonie (en adéquation avec les exigences de
l’accord de coopération et de la réglementation relative au permis d’environnement).
L’étude de sûreté est un document que l’exploitant d’un établissement classé Seveso seuil
haut doit fournir dans le cadre d’une demande de permis d’environnement.
La notice d’identification des dangers est un document que l’exploitant d’un établissement
classé Seveso seuil bas doit fournir dans le cadre d’une demande de permis
d’environnement.
En vertu de l’article 61 §1 et §2 de l’arrêté procédure, l’exploitant est tenu de fournir une notice
d’identification des dangers ou une étude de sûreté pour accompagner sa demande de permis.
Dans les cas prévus à l’article 61 §4 de ce même arrêté, les dispositions suivantes s’appliquent :
« § 4. La demande de permis d’environnement ou de permis unique qui porte sur la transformation ou l’extension
d’un établissement comprend pareille notice d’identification des dangers ou étude de sûreté ou, à tout le moins, un
document qui modifie et actualise la notice ou l’étude initiale si :
la transformation ou l’extension peut avoir des implications importantes sur le plan des dangers liés aux
accidents majeurs ou ;
la transformation ou l’extension entraîne une augmentation significative de la quantité de la ou des substances
dangereuses présentes ;
la transformation ou l’extension entraîne une modification significative de la nature ou de la forme physique de
la ou des substances dangereuses présentes ;
la transformation ou l’extension entraîne une modification des procédés qui mettent en œuvre la ou les
substances dangereuses.
La notice d’identification des dangers et l’étude de sûreté comportent une actualisation des plans et descriptions
relatifs à l’établissement.
Les critères permettant de déterminer les notions d’implication importante, d’augmentation et de modifications
significatives sont arrêtés par le Ministre de l’Environnement.4 »
Dans le cadre d’un dossier relatif à un site Seveso seuil bas, la notice d’identification des dangers
comprend une partie descriptive et une partie analytique. La partie analytique reprend la
sélection des événements redoutés et présente les mesures de maîtrise des risques mises en
place.
4Informations relatives aux critères permettant de déterminer les notions d’implication importante,
d’augmentation et de modification significatives, et de modification des procédés, visées à l’article 61 § 4
12
« notice d’identification des dangers dont la structure et le contenu minimal sont arrêtés par le Ministre de
l’Environnement.».
Le contenu de la notice d’identification des dangers visée à l’article 61, §§ 1er et 3 est disponible
ici.
4.1.1.2 . Etude de sûreté
Dans le cadre d’un dossier relatif à un site Seveso seuil haut, l’étude de sûreté reprend l’ensemble
des prescriptions détaillées dans ce Vade-mecum. Dans la pratique, l’étude de sûreté devra
donc reprendre une partie descriptive et une partie analytique.
L’arrêté ministériel du 6 juin 2019 établit un formulaire relatif à la structure et au contenu des
études de sûreté visé à l’article 61,§ 2 et §3 de l’arrêté procédure :
« … l’étude de sûreté qui
1. démontre que les dangers d’accidents majeurs ont été identifiés et que les mesures nécessaires pour les
prévenir et pour limiter les conséquences de tels accidents pour l’homme et l’environnement ont été prises ;
2. démontre que la conception, la construction, l’exploitation et l’entretien de toute installation, aire de stockage,
équipement et infrastructure liés à son fonctionnement, ayant un rapport avec les dangers d’accidents majeurs
au sein de l’établissement, présentent une sécurité et une fiabilité suffisantes ;
3. contient une information suffisante sur l’implantation et l’existence d’activités ou d’aménagement autour de
l’établissement. La structure et le contenu minimal de l’étude de sûreté visée à l’alinéa précédent sont arrêtés
par le Ministre de l’Environnement. »
Le résumé des points devant apparaître dans l’étude de sûreté et dans la notice d’identification
des dangers est fourni dans le tableau ci-dessous.
Notice
Points à étudier Etude de sûreté d’identification des
dangers
Partie descriptive ν ν
Partie analytique :
• Sélection des installations dangereuses ν ν
• Référence aux accidents historiques ν ν
• Sélection des événements redoutés ν ν
• Mesure de maitrise des risques ν ν
• Analyse de la sûreté des installations ν -
Synthèse ν -
Une notice d’identification des dangers a pour but de démontrer que l’industriel a pris
connaissance des risques associés à son activité par l’identification des installations dangereuses
13
La notice d’identification des dangers est constituée d’une partie descriptive et d’une partie
analytique.
Cette partie est destinée à présenter l’activité de l’établissement dans son voisinage et à mettre
en évidence les dangers qui y sont associés. La partie descriptive est structurée en trois chapitres
à présenter dans l’ordre suivant :
1. Description de l’établissement et de son environnement ;
2. Description des installations ;
3. Substances dangereuses ;
L'approche doit être globale pour que les autorités appelées à statuer et le public soient assurés
que tous les dangers, toutes les installations et tous les endroits à risque aient été identifiés.
La description de l’établissement doit être plus détaillée pour les installations dangereuses.
Une étude de sûreté est, par définition, destinée à apporter la démonstration qu’une activité
réputée dangereuse sera exercée avec toute la prudence nécessaire pour qu’il n’y ait pas lieu
de redouter une catastrophe. L’industriel doit pour cela démontrer que les dangers d'accidents
majeurs ont été identifiés et que les mesures nécessaires pour les prévenir et limiter leurs
conséquences pour l'homme et l'environnement ont été prises5.
L'étude est constituée d’une partie descriptive, d’une partie analytique et d’une synthèse.
Cette partie est destinée à présenter l’activité de l’établissement dans son voisinage et à mettre
en évidence les dangers qui y sont associés. La partie descriptive est structurée en trois chapitres
à présenter dans l’ordre suivant :
1. Description de l’établissement et de son environnement ;
2. Description des installations ;
3. Substances dangereuses ;
L'approche doit être globale pour que les autorités appelées à statuer et le public soient assurés
que tous les dangers, toutes les installations et tous les endroits à risque aient été identifiés.
La description de l’établissement doit être plus détaillée pour les installations dangereuses.
La démonstration de la sûreté des installations se fait sur base de l’approche hybride définie au
point 6.6.1 en évaluant :
la portée des effets dangereux ;
la probabilité d’une émission massive de substances dangereuses ;
la probabilité d'évolution catastrophique.
15
Cette description doit mettre en évidence les facteurs aggravant le risque et les conséquences
au voisinage des installations.
Des renseignements à ce sujet peuvent être trouvés sur le portail cartographique du SPW
(http://geoportail.wallonie.be).
La période d’observation pour ces statistiques doit être d’au moins un an. Ces données sont
disponibles sur demande auprès de la cellule RAM du SPW ARNE.
Pour les établissements situés dans des sites où le vent local diffère nettement du vent synoptique
(par exemple à cause d’une vallée), des statistiques propres à l’établissement peuvent être
utilement jointes à l’étude, même si la période d’observation est moins longue.
Afin d’évaluer le risque d’effondrement, il est impératif d’étudier la stabilité du sol (présence de
carrières souterraines, de zones karstiques, puits de mines, terrils, marnières, etc.). Les points
suivants sont notamment décrits :
17
Sur base de ces informations, des conclusions devront être tirées sur :
• la stabilité du sol
- Des surexploitations de nappe ont-elles déjà donné lieu à des mouvements de
terrain ?
- Le site est-il soumis au risque karstique ?
- Y a-t-il un risque d’effondrement ?
- Quel serait l’impact sur les installations du site ?
- Quels sont les systèmes de prévention mis en œuvre ?
- Etc.
• la perméabilité du sol
- Quel serait le risque de pollution ?
- Quel est le délai d’intervention dans un pareil cas ?
- Etc.
L’analyse de ces points devra identifier s’il existe un risque associé à ces phénomènes et si
l’exploitant a mis en place les mesures pour maitriser ce risque.
Concernant les établissements Seveso seuil haut, il est attendu qu’une analyse des risques
Natech soit réalisée. Pour cela, nous renvoyons le lecteur au chapitre 8 du document.
Sur un plan de situation général de l’établissement (échelle recommandée 1/1.250), les éléments
suivants, accompagnés d’une légende, sont repris pour l’ensemble de l’établissement :
• les limites du terrain, la clôture et les accès au terrain ;
• le réseau routier et ferroviaire interne ;
• en cas de transport par pipelines de substances dangereuses vers ou au départ de
l’établissement, la localisation de ces tuyauteries avec mention des parties enterrées et des
parties aériennes ;
6 pour les installations qui contiennent des matières et objets explosibles de classe UN 1, nous
renvoyons l’auteur de l’étude à la lecture du guide pour rédiger une étude de sécurité relative à la
fabrication et au stockage d’explosifs - Demande d’autorisation fédérale et régionale wallonne (titre
IV.3 Présentation de l’établissement pyrotechnique).
18
Pour éviter une surcharge du plan, plusieurs plans peuvent être utilisés le cas échéant.
Il faut indiquer, pour chaque installation, les quantités de substances dangereuses qui sont
(peuvent être) présentes et leur localisation.
Il est recommandé d’utiliser un tableau (cf. exemples ci-dessous) pour reprendre ces
informations. Ce tableau doit faire référence à un plan de façon à pouvoir visualiser la
localisation des substances dangereuses présentes sur le site.
Remarques :
- Dans la colonne « Installation où la substance est présente », il faut également donner une
référence au plan de situation général.
Pour chaque installation où des substances dangereuses sont (peuvent être) présentes, une
description est donnée.
Une approche top-down est utilisée pour la description, en commençant par l’installation et le
procédé (c’est-à-dire le traitement physique et chimique des flux de substances), suivis des
différentes sections distinguables, en allant jusqu’au niveau des équipements pris
individuellement.
Le niveau de détails de la description est fonction des dangers d’accidents majeurs et doit
être en accord avec l’information contenue dans la partie analytique.
Ainsi pour les installations où aucun danger d’accident majeur n’a été identifié, cette description
peut se limiter à la fonction générale de l’installation sans entrer dans les détails.
19
- décrire les conditions dans lesquelles un accident majeur pourrait se produire et les facteurs
susceptibles de provoquer directement ou indirectement le déclenchement de celui-ci ;
- décrire les mesures préventives telles que le contrôle des paramètres techniques et les
équipements installés pour la sécurité des installations ;
- décrire les équipements mis en place pour limiter les conséquences des émissions de
substances dangereuses ou d’accidents majeurs ;
Il est demandé d’accompagner la description par un P&ID (simplifié) de l’installation qui localise
les éléments cruciaux pour la sécurité de l’installation (soupapes, vannes, disques de rupture,
etc).
Pour ces équipements, il faut en outre fournir les caractéristiques de fonctionnement telles que :
La description comporte :
20
Les principaux flux de substances dangereuses sont renseignés sur un plan d'ensemble de l'usine.
Les endroits de chargement et de déchargement doivent y figurer clairement.
Une notice descriptive précise :
- le moyen de transport utilisé (rail, route, voie navigable, pipeline) ;
- la capacité des citernes mobiles ;
- la fréquence des chargements et déchargements.
La description comporte :
- la liste des substances susceptibles d'être conditionnées, leur état physique et leur
quantité ;
- la liste des emballages susceptibles d'être utilisés (type, matériaux, contenance).
La description comporte :
Les procédés visés sont ceux qui mettent en œuvre une ou plusieurs substances dangereuses.
La description comprend :
• un diagramme des opérations effectuées avec les flux de matières, les réactions et, lorsqu'ils
sont importants, les flux énergétiques accompagnés d'un texte explicatif décrivant les
fonctions des divers appareils, les pressions, le pH,… ;
• un schéma fonctionnel des tuyauteries, des appareils et de l'instrumentation nécessaire au
contrôle des opérations ;
• une notice sur les mécanismes de réaction et de contrôle convenablement référencée
pour permettre une localisation facile des appareils et instruments sur le schéma
fonctionnel ;
• une notice sur les risques inhérents à un développement incontrôlé des réactions et sur les
moyens de prévention des défaillances et de modération des conséquences.
21
5.2.2.6 . Remarques
Il ne faut pas seulement décrire la conduite normale du procédé mais également la manière
selon laquelle l’installation est démarrée et arrêtée (arrêt normal et arrêt d’urgence) ou encore
tout comportement attendu en cas de dysfonctionnement, les régénérations et les éventuels
nettoyages spéciaux ainsi que les événements exceptionnels (incendie, blackout…). Il doit
ressortir clairement de la description si les procédés sont de type batch, semi-batch ou continu,
dans quelle mesure l’installation est automatisée, si des échantillons doivent être prélevés et
quelles opérations doivent être exécutées manuellement (par exemple le dosage d’additifs à
partir de sacs et de fûts).
La description du fonctionnement des différentes sections s’appuie sur des schémas explicites et
clairs où sont repris les équipements les plus importants et leurs liaisons mutuelles. Ces schémas
prennent la forme de diagrammes d’instrumentation et de tuyauteries simplifiés. Les différents
équipements doivent être indiqués à l’aide de numéros, auxquels il est fait référence dans la
description. Pour des procédés compliqués, il est utile de partir d’un schéma bloc, après quoi des
étapes déterminées sont plus détaillées à l’aide de schémas de procédé. La plupart du temps,
il n’est pas recommandé d’adjoindre l’ensemble des diagrammes d’instrumentation et de
tuyauterie. En effet, ils sont souvent trop détaillés pour pouvoir donner un bon aperçu. C’est
seulement pour des installations simples qu’un diagramme d’instrumentation et de tuyauterie
complet peut être un complément pratique à la description. Exemples types d'installation
pouvant se présenter sur un diagramme complet :
- un réacteur batch ;
- un réservoir de stockage et son installation de déchargement ;
-...
Pour les réactions, les schémas réactionnels des différentes réactions principales et secondaires
(ainsi que des réactions incontrôlées ou non désirées) doivent être repris, avec mention des
chaleurs de réaction (endothermique ou exothermique), des taux de conversion et une
indication de la vitesse de réaction. Le milieu réactionnel est également décrit : solvants,
catalyseurs, substances auxiliaires, etc.
Cette notice est accompagnée d’un plan d’égouttage général. Ce plan reprend les lieux où le
système d’égouttage peut être isolé (de l’égouttage public) et si l’entreprise dispose d’un
système propre d’épuration des eaux et de bassins de rétention pour les eaux d’extinction, … Il
mentionne également dans quelle position se trouvent normalement les vannes du système
22
L’exploitant évalue la quantité d’eau nécessaire pour l’extinction de l’incendie et localise sur
plan les réserves d’eau dont il dispose.
b. Récupération
Si les eaux d’incendie peuvent être polluées par des substances toxiques pour l’environnement,
l’exploitant doit démontrer qu’il a pris les mesures nécessaires pour garantir que ces eaux ne se
retrouveront pas dans l’environnement. On citera, par exemple, un dimensionnement suffisant
des systèmes de rétention ou la présence de bassin de récupération des eaux d’incendie.
Le document support de la description est un plan général d'implantation des évents et des
torchères à une échelle égale ou supérieure à 1/1250.
Dans cette partie sont décrites aussi bien les substances dangereuses présentes lors du
fonctionnement normal du procédé, que celles pouvant être formées lors d’un
dysfonctionnement du procédé (réaction incontrôlée ou non désirée).
La description des substances reprend les propriétés dangereuses des substances et inclut les
informations relatives aux points cités ci-après.
23
Si la substance n'y figure pas, les effets sur l'homme (à court, moyen et long terme) doivent être
décrits et quantifiés avec les valeurs chiffrées les plus pertinentes. Selon la disponibilité des
données, on renseignera par ordre de préférence :
- Les « Interventiewaarden gevaarlijke stoffen » du Ministère néerlandais du Logement, de
l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement (VROM) ;
- Les seuils d'exposition AEGL de l'Agence américaine de Protection de l’Environnement
(EPA) ;
- Les seuils d'exposition ERPG de l'Association américaine d’Hygiène industrielle (AIHA) ;
- Les seuils d’exposition TEEL du Département américain de l’Energie (US-DOE) ;
- La concentration IDLH de l’Institut national américain pour la Sécurité et la Santé au Travail
(NIOSH) ;
- La LC50 par inhalation et la LD50 percutanée.
Les données chiffrées seront assorties de brèves descriptions des symptômes observables. En
outre, il est toujours intéressant de connaître le seuil olfactif.
Les propriétés écotoxiques de la substance sont décrites et les données chiffrées renseigneront,
lorsqu'elles sont disponibles (en indiquant le temps de référence) :
- La valeur LC50 pour le poisson ;
- La valeur EC50 pour la daphnie ;
24
Le comportement chimique et physique des substances, aussi bien aux conditions normales
qu’aux conditions anormales envisageables, est décrit.
Cela comprend (pour autant que cela soit pertinent) pour la substance concernée :
L'utilisation et les risques associés à celles-ci doivent être évalués. Ainsi, il y a lieu de décrire :
- les états physiques dans lesquelles chaque substance dangereuse peut se présenter ou se
transformer en cas de circonstances anormales prévisibles et en particulier le comportement
en présence de l'eau, du feu ou de toute matière réactive habituellement présente sur le
site et susceptible d'être mise accidentellement en présence ;
- les méthodes de détection et de détermination disponibles dans l'établissement (description
des méthodes utilisées ou références à la littérature scientifique) ;
- les méthodes et précautions relatives à la manipulation, au stockage et à l'incendie prévues
par l'exploitant ;
- les mesures d'urgence prévues par l'exploitant en cas de dispersion accidentelle ;
- les moyens mis à la disposition de l'exploitant pour neutraliser une substance en cas
d’épanchement.
La simple annexion à l’étude des fiches de données de sécurité des substances concernées ne
suffit pas toujours comme description des propriétés dangereuses des substances. Elles
contiennent en effet des données uniquement valables aux conditions standards qui ne sont
nécessairement celles dans lesquelles la substance est utilisée dans l’installation/l’équipement
concerné. Ainsi, par exemple, les limites d’inflammabilité varient à haute température et/ou à
haute pression.
En ce qui concerne les magasins de stockage, dans lesquels la nature et la quantité des
substances dangereuses changent sans arrêt, la description in extenso des propriétés de danger
pour chaque substance pourrait conduire à une étude particulièrement volumineuse. Dans de
tels cas, il est recommandé de classer les substances en familles présentant des propriétés
dangereuses similaires. Les propriétés dangereuses des familles sont alors traitées comme décrit
25
Dans le cas de substances formulées, pour lesquelles il peut y avoir des centaines ou des milliers
de références désignées par des appellations commerciales ou des codes différents, il n’y a pas
d’intérêt à citer tous les noms ou codes. En pareil cas, il est permis de citer des groupes de
composés. Ces groupes sont définis par la substance la plus dangereuse et par la nature du
danger.
Toutes les réactions prévisibles sont consignées sur une fiche récapitulative conforme au modèle
A (Cf. Annexes
Annexe I - Exemples de Fiches). Chaque ligne de la fiche correspond à un risque de mise en
présence accidentelle.
Sont repris dans cette fiche les risques inhérents aux incendies et aux moyens d'extinction ainsi
que les risques de mise en présence intentionnelle ou accidentelle de substances dangereuses
ou susceptibles d'engendrer des substances dangereuses, par réaction.
Lorsque la substance et l'agent peuvent être mis en présence sans réagir, la case est marquée
d'un zéro.
Lorsqu'une réaction est prévisible, elle est décrite par sa nature (combustion, décomposition,
oxydoréduction, ...), sa vitesse (lente, vive ou violente) et une description des produits de
réaction.
26
L’objectif principal de cette partie est de justifier la maîtrise du risque pour chaque équipement
dangereux. Elle doit permettre de vérifier l’adéquation entre les dangers identifiés et les mesures
de prévention et de protection prises par l’exploitant.
Pour les dépôts de substances dangereuses en petits contenants, les halls ou les compartiments
de stockage sont à considérer comme des équipements.
Lorsqu’on étudie chaque équipement dangereux, l’usage a montré qu’il existe quatre raisons
d’accepter le risque et que celles-ci ont des chances très différentes de se faire unanimement
accepter selon qu’elles font appel à la logique pure, à des calculs scientifiques ou à une
évaluation statistique.
Non E
S
L’évolution est-elle assez Oui ⎯→ T
lente pour permettre une Le risque est maîtrisé
mise à l’abri de la
⎯⎯→ par le plan d’urgence.
population ? A
C
Non C
E
Oui ⎯→ P
⎯⎯→ Le risque n’est pas T
La fréquence
totalement maîtrisé A
d’occurrence est-elle
mais la catastrophe est B
suffisamment basse ?
hautement improbable L
E
Non
Le risque est
inacceptable ⎯⎯→ L’AVIS EST NEGATIF
En toutes circonstances, la gestion du risque s’appuie sur une évaluation des effets.
Il suffit d’une seule réponse positive dans le schéma décisionnel ci-dessus pour justifier la maîtrise
du risque de l’installation étudiée. La poursuite de la démonstration n’est par conséquent pas
nécessaire.
27
Cela consiste à démontrer que l’activité envisagée utilise des techniques intrinsèquement sûres
et que l’événement redouté est physiquement impossible.
Le message est presque toujours très facile à faire passer parce qu’il fait appel à de la logique
élémentaire. A titre d’exemple, il est très facile de faire comprendre qu’un réservoir enterré ne
peut exploser au contact d’une flamme puisqu’il est impossible d’entretenir une flamme sous la
terre en l’absence d’air. De même, tout le monde peut comprendre que la paroi du réservoir ne
peut être percée par un projectile, si un mètre de terre la protège.
Lorsque l’évènement redouté n’est pas physiquement impossible, on peut considérer le risque
comme acceptable si l’on peut apporter la preuve que, même dans le pire des cas, la portée
des effets dangereux est suffisamment limitée pour ne pas atteindre une zone fréquentée.
Cet argument peut être utilisé, par exemple, pour faire accepter le risque en cas de fuite de gaz
inflammable à un poste de chargement correctement équipé de moyens de limitation du débit
et de la durée d’une fuite.
Dans ce cas, la démarche est déterministe car ce sont des calculs basés sur des lois physiques
qui sont utilisés pour apporter la démonstration de la sécurité.
Ce troisième type d’argumentation peut être utilisé pour des événements redoutés dont la
portée des effets dangereux est telle qu’elle atteindrait des zones fréquentées mais dont la
dynamique est suffisamment lente pour garantir l’absence de conséquences catastrophiques.
Cela concerne, par exemple, le boil-over qui se développe assez lentement pour laisser le temps
aux riverains d’évacuer les lieux si nécessaire.
La justification par ce point est extrêmement rare car il faut faire la démonstration que
l’évènement est suffisamment lent pour laisser le temps de déployer le plan d’urgence (plusieurs
heures).
Ce n’est qu’en dernier ressort, si aucun des motifs précédents ne peut être invoqué, que la
fréquence d’occurrence peut être utilisée pour justifier le fait que le risque est acceptable.
La principale raison de classer cet argument à la dernière place est que c’est l’argument le moins
convaincant et le plus difficile à développer.
C’est l’argument qui est aussi le plus difficile à développer parce qu’il nécessite une analyse très
fine, une logique rigoureuse et l’utilisation de données numériques souvent discutables.
Malgré les faiblesses connues de cette approche, elle est quand même utilisée intensivement
car la rejeter conduirait à refuser une quantité d’activités réputées dangereuses mais qui ne le
sont pas plus que d’autres mieux connues et généralement acceptées comme la distribution de
gaz dans une ville ou le transport ferroviaire de passagers.
Pour être compris du plus grand nombre, nous communiquons en termes de fréquence
d’apparition d’effets dangereux dans des endroits fréquentés et non pas en espérance
mathématique de décès comme il est d’usage ailleurs.
▪ Une perception plus juste des véritables appréhensions de la population qui ne veut en aucun
cas d’une catastrophe et qui n’est pas disposée à faire des concessions en fonction du
nombre de victimes. En effet, si le risque de catastrophe est jugé acceptable, c’est toujours
en raison de la fréquence suffisamment basse et non en raison d’un nombre limité de
victimes. Tout le monde est bien conscient que si un projet est impopulaire, c’est en
négociant une réduction de la fréquence d’occurrence et non du nombre de victimes que
l’on peut espérer faciliter son acceptation.
A titre d’exemple, il est bien plus simple et bien plus sûr de se contenter d’estimer la probabilité
qu’un immeuble soit exposé à des surpressions dangereuses que d’estimer le nombre de
personnes qui ne survivraient pas si l’immeuble venait à s’effondrer.
D’un point de vue qualité de communication, il est aussi intéressant de se limiter au risque d’effets
dangereux pour la stabilité des bâtiments car cette situation est déjà inacceptable pour les
riverains. Spéculer sur le nombre de morts pour juger de l’acceptabilité d’un risque laisserait
supposer que les autorités jugeraient acceptable d’être enseveli sous les ruines de son habitation
si on y survit.
Rappel :
Le calcul des distances d’effet doit toujours être réalisé avant le calcul des fréquences
d’occurrence.
29
Dans les cas où une pollution de l’eau ou du sol est redoutée, pour justifier de l’acceptabilité du
risque, il est nécessaire de démontrer que :
Dès que l’accident n’est pas physiquement impossible, il faut expliquer dans le plan d’urgence
interne comment on compte limiter toute fuite de substance toxique pour l’environnement.
6.2. Accep tabi li té du ris que pour l’ensemble des installations du site
L’accord de coopération dispose en son article 25 que les Régions réalisent, dans leur politique
de l’urbanisation autour des sites Seveso, un contrôle des nouveaux établissements ou des
modifications réalisées dans ces établissements.
Pour ce faire, la cellule RAM a calculé des Périmètres de Protection du Voisinage pour l’ensemble
des sites industriels Seveso en Wallonie (courbe 10-6/an qui délimite la zone vulnérable). Ces
courbes sont utilisées pour le contrôle des nouveaux aménagements réalisés autour des
établissements Seveso.
Pour chaque demande de permis, il y a donc lieu d’évaluer l’impact du projet sur ces courbes.
Un recalcul de ces courbes est réalisé le cas échéant. Toute augmentation de ces courbes vers
des zones déjà urbanisées peut en effet conduire à un avis négatif sur la demande de permis.
Nous ne pouvons que conseiller aux auteurs d’étude de sûreté et de notice d’identification des
dangers d’évaluer l’impact des modifications envisagées sur ces courbes et le cas échéant de
prendre contact avec la cellule RAM pour solliciter un re-calcul.
Est considéré comme dangereux, tout équipement contenant des substances dangereuses en
quantité supérieure à une quantité seuil dépendante des propriétés dangereuses de la
substance, de son état physique et éventuellement de sa situation par rapport à une autre
installation dangereuse.
Lorsque plusieurs équipements sont en communication permanente, c'est le total du contenu des
équipements communicants qui est renseigné à moins qu'il n’existe aucun risque de siphonage
de l'ensemble des équipements en cas de fuite sur l'un d'entre eux. On citera en exemple,
plusieurs réacteurs en communication directe. Pris séparément, ils pourraient ne pas être
sélectionnés, mais ensemble, ils constituent un équipement dangereux.
Sont également considérés comme équipements dangereux, les systèmes ouverts dont la
capacité est inférieure au seuil à considérer mais qui sont capables de libérer en 10 minutes une
quantité égale ou supérieure à cette valeur seuil (exemple : tuyauteries…).
30
Quand une substance dangereuse relève de l’une des catégories de danger identifiées dans les
tableaux des masses de référence des substances ci-dessous, il faut lui attribuer comme seuil de
référence (Ma) la quantité reprise dans la colonne correspondant à l’état physique de cette
substance dans les conditions normales d’utilisation. Si une substance présente plusieurs
catégories de danger, on prend le seuil de référence le plus faible.
Les substances visées par la Directive Seveso III doivent obligatoirement être prises en compte
pour la détermination du seuil de sélection.
Pour les substances non visées par la Directive Seveso III, il y a lieu de les prendre en compte si
elles peuvent engendrer des effets similaires à ceux d’un accident majeur. Toute substance
reprise à l’annexe II (« Seuils de concentration ») du présent document doit être prise en compte
pour la détermination du seuil de sélection.
Le tableau suivant reprend les substances dangereuses désignées pour lesquels les seuils Seveso
sont inférieurs à 5 tonnes :
Quantité en tonnes
Substances désignées Numéro CAS
Seuil bas Seuil haut
Pentoxyde d’arsenic, acide (V)
arsénique et/ou ses sels
1303-28-2 1 2
Trioxyde d’arsenic, acide (III)
arsénique et/ou ses sels
1327-53-3 0.1
Composés de nickel sous forme
pulvérulente inhalable : monoxyde
de nickel, dioxyde de nickel, 1
sulfure de nickel, disulfure de
trinickel, trioxyde de dinickel
4,4’-méthylène bis (2-chloraniline)
et/ou ses sels, sous forme 101-14-4 0.01
pulvérulente
Isocyanate de méthyle 624-83-9 0.15
Dichlorure de carbonyle
(phosgène)
75-44-5 0.3 0.75
Arsine (trihydrure de d’arsenic) 7784-42-1 0.2 1
Phosphine (trihydrure de
phosphore)
7803-51-2 0.2 1
Dichlorure de soufre 10545-99-0 1
Polychlorodibenzofuranes et
polychlorodibenzodioxines (y
compris TCDD), calculées en
0.001
équivalent TCDD (voir note 20)
Les cancérogènes suivants ou les
mélanges en concentration
supérieure à 5% en poids :
-4-aminobiphényle et/ou ses sels,
-benzotrichlorure,
-benzidine et/ou ses sels, 0.5 2
-oxyde de bis-(chlorométhyle),
-oxyde de chlorométhyle et de
méthyle,
-1,2-dibromométhane,
-sulfate de diéthyle,
31
Lésions oculaires graves/ irritation oculaire Cat 2 100 000 10 000 1000
P1a : Explosibles
div 1.1 - 1.2 - 1.3 - 1.5 - 1.6
2507 250 ---
Dangers
Physiques
P1a : Explosibles : substances ou
mélanges présentant un danger selon la
méthode A.14
7Tout équipement susceptible de causer des dommages à l’extérieur des frontières du site doit être sélectionné
même si la quantité de substance dangereuse contenue dans cet équipement n’atteint pas le seuil de référence
de 250 kg.
32
33
(**) Nitrate d'ammonium (10/50) : matières «off-specs» (hors spécifications) et engrais ne satisfaisant pas à l'essai
de détonation.
(***) Nitrate d’ammonium (5 000/10 000) : engrais susceptibles de subir une décomposition autonome
S’applique aux engrais composés/complexes à base de nitrate d’ammonium (les engrais composés/complexes
à base de nitrate d’ammonium contiennent du nitrate d’ammonium et du phosphate et/ou de la potasse) qui
sont susceptibles de subir une décomposition autonome selon l’épreuve de décomposition en gouttière des
Nations unies (voir Manuel d’épreuves et de critères des Nations unies, partie III, sous-section 38.2), dont la teneur
en azote due au nitrate d’ammonium est :
- Comprise en 15.75% (2) et 24.5% (3) en poids et qui contiennent au maximum 0.4% de combustibles/matières
organiques au total, ou satisfont aux conditions de l’annexe III-2 du règlement (CE) n° 2003/2003 du Parlement
européen et du Conseil du 13 octobre 2003 relatif aux engrais,
- inférieure ou égale à 15,75 % en poids, sans limitation de teneur en matières combustibles.
- supérieure à 24,5 % en poids, sauf pour les mélanges d’engrais simple à base de nitrate d’ammonium avec
de la dolomie, du calcaire et/ou du carbonate de calcium, dont la pureté est d’au moins 90 %,
- supérieure à 15,75 % en poids pour les mélanges de nitrate d’ammonium et de sulfate d’ammonium,
- supérieure à 28 % (4) en poids pour les mélanges d’engrais simple à base de nitrate d’ammonium avec de
la dolomie, du calcaire et/ou du carbonate de calcium, dont la pureté est d’au moins 90 %.
(2) Une teneur en azote de 15,75 % en poids due au nitrate d’ammonium correspond à 45 % de nitrate d’ammonium.
34
1 Explosibles désensibilisés cat. 1 H206 Danger d'incendie ; risque accru 1000 1000 ---
d'explosion si la quantité d'agent
désensibilisateur est réduite.
2 Explosibles désensibilisés cat. 2 H207 Danger d'incendie ou de projection ; 4000 40000 ---
risque accru d'explosion si la quantité
d'agent désensibilisateur est réduite.
3 Explosibles désensibilisés cat. 3 H207 Explosibles désensibilisés cat. 3 ; 20000 20000 ---
Danger d'incendie ou de projection ;
risque accru d'explosion si la quantité
d'agent désensibilisateur est réduite.
4 Explosibles désensibilisés cat. 4 H208 Explosibles désensibilisés cat. 4 ; 20000 20000 ---
Danger d'incendie ; risque accru
d'explosion si la quantité d'agent
désensibilisateur est réduite.
Pour les liquides, il convient de diviser la masse de référence trouvée ci-dessus, par un coefficient
S qui tient compte du risque de vaporisation ou d’inflammation.
Mb = Ma / S
S = S1 + S 2
Les limites imposées à S1 dépendent donc directement des types de danger pris en
considération. Les tableaux suivants donnent ces limites
35
36
Le coefficient S2 qui s’applique exclusivement aux procédés à température négative est donné
par la formule suivante :
𝑇𝑒𝑏
𝑆2 =
(−50)
Quelle que soit la valeur des coefficients S1 et S2, le coefficient S (somme des deux) est maintenu
entre 0,1 et 10.
Mb = Ma/S avec S = S1 + S2
Remarques :
▪ Dans le cas d’une substance susceptible de polymériser sans dissociation avant d’atteindre
l’ébullition, le coefficient S1 est toujours égal à 1.
Pour les équipements contenant des matières inflammables situés à moins de 50 mètres
d’équipements identifiés comme dangereux, il convient d’évaluer la masse Mc calculée
comme suit :
Mc = S3 Mb
avec 0,1 S3 1
et S3 = (0,02 D)³
D étant la plus courte distance exprimée en mètres entre les deux équipements.
37
Il est important de signaler que la sélection n’est pas forcément exhaustive. Par conséquent, tout
équipement non sélectionné par cette méthode mais qui est susceptible d’engendrer des effets
à l’extérieur du site (ou est susceptible d’engendrer des effets domino) devra être également
étudié.
Toutes les informations relatives aux équipements dangereux sont rassemblées dans le tableau
modèle B (Cf. Annexes
Annexe I - Exemples de Fiches) qui renseigne: la désignation de l’équipement, la substance ou
préparation contenue, le classement par catégorie de danger, la quantité de substance
dangereuse contenue dans chaque équipement, la pression de service, l'écart entre la
température de service et la température d'ébullition, la valeur seuil pour que l’équipement soit
classé dangereux et les coordonnées X et Y de l'équipement par rapport au quadrillage du plan
général d’implantation (Précision arrondie à la dizaine de mètres).
Remarques :
▪ Pour le stockage de produits conditionnés en petites quantités (par exemple, entrepôt, hall
de stockage, magasins de substances formulées contenant des références multiples tels
que les magasins de substances pharmaceutiques ou phytopharmaceutiques, etc.), il ne
faut pas tenir compte de la capacité du récipient mais bien de la capacité totale du
compartiment de stockage.
Une recherche est faite dans les banques de données sur les accidents industriels (ARIA, CSB,
FACTS, eMARS), afin de déterminer si les substances dont l’utilisation est envisagée ou des
substances ayant des propriétés semblables ont déjà donné lieu à des accidents graves.
En outre, si des accidents industriels (incidents liés à des causes technologiques (erreur de
procédé) ou naturelles (Natech)) se sont déjà produits sur le site de l’entreprise ou dans une autre
entreprise du groupe dans le passé, il y a lieu de les décrire.
Pour chaque équipement dangereux, une liste des événements redoutés est dressée.
A ce stade, le tri ne doit pas être fait entre les évènements physiquement impossibles et les autres.
C’est l’analyse ultérieure qui explique pourquoi certains événements redoutés sont logiquement
impossibles.
Remarques :
Face à la complexité des installations, les auteurs d’études rassemblent souvent plusieurs
équipements sous un seul et même cas. Ils justifient cela par le fait que le cas étudié est
celui qui cause le plus de dégâts. Attention cependant au fait que si les scénarios sont
tous très destructeurs et donc inacceptables en termes de portées d’effets,
l’acceptabilité du risque se fera en termes de fréquence d’occurrence. Dès lors, rien ne
garantit que le cas étudié (celui qui cause le plus de dégâts) a une fréquence
d’apparition semblable aux autres scénarios et que ceux-ci sont acceptables en termes
de fréquence.
Dès lors, il est autorisé de rassembler plusieurs scénarios semblables en un scénario unique
dans les cas suivants :
- Le scénario unique est acceptable sur base de sa portée d’effet et il est celui dont
les effets ont la portée la plus grande ;
39
Ce chapitre de l’étude doit mettre en évidence l’adéquation entre d’une part, les évènements
redoutés et d’autre part, les moyens de prévention ou d’atténuation des conséquences de ces
événements redoutés.
La démarche à suivre pour justifier l’acceptabilité de ce risque est basée sur l’approche hybride
du Service Public de Wallonie.
La première bonne raison pour accepter un risque lié à un événement redouté est de démontrer
que l’événement est physiquement impossible.
Pour la clarté des explications, il est recommandé de se limiter aux arguments strictement
suffisants pour déclarer l'événement impossible9.
Pour tous les cas d'accidents accompagnés d’explosions (générant des effets thermiques ou de
surpression), de boules de feu, de feux de flaques ou d’émission de substances toxiques, nocives
ou irritantes par inhalation, une estimation de la portée des effets significatifs en cas d’évolution
normale et d’évolution catastrophique est réalisée.
La seconde bonne raison pour accepter un risque lié à un évènement redouté est de démontrer
que la portée des effets dangereux de l’événement redouté n’atteint aucune zone fréquentée.
9 Ainsi dès qu’un argument pouvant justifier l’acceptabilité du risque est mis en évidence, il faut arrêter les
développements. Continuer l’étude en faisant l’hypothèse que cet argument ne serait pas bon annule toute
l’argumentation et toute crédibilité à l’étude.
40
Si l’exploitant dispose d’un dispositif d’isolement pour limiter la fuite ou l’évaporation d’une
flaque ou autre (cas interruptible), l’exploitant peut calculer la portée d’effets d’une fuite
interruptible (il est attendu que le délai d’isolement du système (lié à la détection et à la
fermeture) soit pris en compte dans les calculs de portées d’effet). Dans ce cas, l’exploitant
devra également passer par le calcul des fréquences pour démontrer l’efficacité du dispositif
d’isolement.
Exemples :
✓ Lors d’une rupture d’une canalisation ou d’une pompe, on considère d’abord le cas
d’une fuite ininterruptible.
- Si elle est acceptable, l’étude peut être stoppée.
- Sinon l’étude doit être poursuivie avec le cas « interruptible » (en termes de portées
d’effet et de fréquences).
Seuils de référence :
Le seuil d’exposition pour l’impact sur l’être humain (6.4 kW/m²) correspond à des
expositions de 20 secondes.
Pour des expositions de durées plus courtes, il y a lieu d’appliquer une correction.
Le flux thermique est alors donné par :
3
20 4
I = 6.4
t
41
Effets dominos :
Pour le calcul des effets dominos, les valeurs de résistance des équipements
doivent être utilisées compte tenu de leur type de construction, de leur niveau de
protection, etc.
Notons que certaines substances sont instables pour des seuils thermiques
inférieures à ces seuils de référence (peroxydes, nitrate ammonique, etc.). Dans de
pareils cas, il a lieu de prendre en compte des seuils d’effets spécifiques à ces
substances.
Conclusions :
Surpression
Seuils de référence :
Les cercles de surpression à 50 mbar et à 160 mbar sont calculés et reportés sur
plan.
Pour les sites avec un potentiel non négligeable d’effets missiles (dépôts de gaz en
bonbonnes, explosion de réservoir, explosion de réacteur …), les cercles d’effets
doivent être reportés sur plan.
Pour tous les équipements dangereux pouvant induire un effet domino par effet de
rayonnement, de surpression ou effets missiles sur un équipement dangereux, les cercles
d’effets dominos doivent être tracés. Les équipements dangereux touchés par l’effet domino
et dont les effets atteignent les zones fréquentées ainsi que les installations des établissements
Seveso voisins présents dans ces cercles doivent être identifiés.
Il est attendu que l’exploitant fournisse un tableau reprenant les équipements générant des
effets dominos atteignant d’autres sites Seveso et décrivant les mesures prises.
Concentrations toxiques
L’acceptabilité du risque toxique est évaluée sur base des seuils de toxicité aigüe. Il existe
différents types de valeurs seuils définies pour une conséquence et un temps d’exposition
donnés (AEGL, ERPG, IDLH, SEL, …).
Pour ces valeurs seuils, une subdivision est réalisée entre le seuil des effets réversibles,
irréversibles et létaux.
1. Seuil des effets réversibles : concentration sous laquelle un individu peut être exposé
pendant un temps t (selon le type de valeur seuil) sans
détecter d’effets mineurs et transitoires sur la santé ou
d’odeur clairement définie.
2. Seuil des effets irréversibles : concentration sous laquelle un individu peut être exposé
pendant un temps t sans ressentir ou développer des
effets irréversibles sur la santé
3. Seuil des effets létaux : concentration sous laquelle un individu peut être exposé
pendant un temps t sans ressentir d’effet menaçant sa
vie, mais pour laquelle des effets irréversibles sont
attendus.
On définit alors différentes zones en fonction des seuils définis ci-dessus : la zone de
vigilance, la zone à risque et la zone de danger immédiat. Ces zones sont illustrées dans
la figure suivante :
43
Zone à risque
Effets sérieux ou irréversibles
sur la santé (incapacitants)
Zone de vigilance
Effets mineurs ou transitoires sur la
santé ou odeur clairement définie
Zone de détectabilité
Dans le cadre d’une étude de sûreté ou d’une notice d’identification des dangers, le seuil
de référence sur lequel se base l’acceptabilité est le seuil des effets irréversibles et donc, la
limite inférieure de la zone à risque. Cette zone à risque correspond à la gamme de
concentrations comprise entre la concentration seuil « à risque » (eg : AEGL2 ; ERPG2) et la
concentration seuil « danger immédiat » (eg :AEGL3 ; ERPG3).
Les valeurs « seuil » utilisées par la région wallonne sont issues des valeurs du RIVM11 et des
AEGL (Un tableau récapitulatif des valeurs seuils de 2018 est disponible à l’Annexe II du
Vade-mecum : seuils de concentration). Les valeurs seuil du RIVM sont données pour des
temps d’exposition d’une heure. Les effets toxiques étant dépendants du temps
d’exposition et de la concentration, les valeurs de certaines substances sont également
disponibles pour des temps d’exposition de 10, 30, 60 minutes, 4 heures et 8 heures.
La loi de Haber traduit la dépendance des effets toxiques (létaux et irréversibles) vis-à-vis
de la concentration (C) et de la durée d’exposition (texp) à cette concentration suite à
l’émission d’un produit toxique dans l’atmosphère :
Avec
11La dernière version des seuils toxiques issus du RIVM est disponible à l’adresse suivante :
https://rvs.rivm.nl/normen/rampen-en-incidenten/interventiewaarden sous l’onglet « Documenten »
Le document « Interventiewaarden voor incidentbestrijding: interventiewaarden, stofdocumenten en
handleiding » (à l’adresse : https://rvs.rivm.nl/sites/default/files/2021-
01/Handleiding_en_Stofdocumenten_Interventiewaarden_2020.pdf ) reprend, pour chaque substance les
valeurs de toxicité pour 1h d’exposition. Pour toute une série de substances, les valeurs d’exposition pour des
temps plus longs et plus courts et les effets sur la santé sont également donnés.
44
Ainsi, pour des temps d’exposition inférieurs à 1 heure, il est possible de réaliser une
correction selon le temps réel d’exposition pour le calcul de la concentration :
1
′
3600 𝑛
𝐶 = 𝐶∗ ( )
𝑡𝑒𝑥𝑝
Pour certaines substances où la loi de Haber n’est pas vérifiée, l’interpolation d’une
concentration seuil intermédiaire peut être réalisée sur la base d’un coefficient calculé non
pas sur la droite complète mais sur la portion de droite correspondante aux durées
d’exposition encadrant la durée d’exposition d’intérêt.
Le coefficient de Haber pour le seuil des effets létaux et des effets irréversibles est également
fourni à l’Annexe II – seuils de concentration réglementaire. Dans le cas où la valeur du
coefficient n’est pas disponible, la valeur par défaut de 3 est choisie. On peut donc avoir
un coefficient de Haber différent pour la zone à risque et un autre pour la zone de danger
immédiat.
Remarque :
D’un point de vue toxicologique, d’après l’INERIS12, il n’est pas pertinent de dériver et
d’utiliser des valeurs seuils pour des durées d’expositions courtes (en particulier en dessous
de 10 minutes d’exposition). Ainsi, la notion de seuil d’effet toxique pour une durée
inférieure ou de l’ordre de la minute n’a pas beaucoup de sens. Il convient alors, pour les
durées d’exposition très courtes, de considérer que les effets d’une exposition de 10
minutes, mènent aux mêmes effets pour une exposition plus courte (pour des texp < 10
minutes, Cseuil = constante).
Suite à l’évaluation des distances d’effet des zones à risque et des zones de danger
immédiat, les cercles correspondant aux distances d’effet sont reportés sur plan.
Remarque :
Dans le cas où un logiciel de simulation est utilisé pour calculer les effets d’une
libération de substances dangereuses, il y a lieu d’indiquer le type de logiciel. De
même les hypothèses et les paramètres utilisés pour la simulation doivent être
indiqués et repris dans la fiche modèle C de l’annexe I (Annexes
Les seuils de concentration en oxygène ont été définis en raison de l’action de l’oxygène sur
l’activation du feu. En effet, l’oxygène est un comburant : il entretient la combustion et peut
réagir violement avec les matières combustibles.
Les ambiances enrichies en oxygène (c'est-à-dire, avec une concentration de plus de 21 %) sont
particulièrement dangereuses car elles augmentent les risques d’incendie. En effet, par rapport
à un feu dans l’air, un feu dans une atmosphère enrichie en oxygène se caractérise par :
Ce seuil est basé sur les documents relatifs aux stockages d’oxygène liquéfié publiés par
le BCGA1013, prenant en compte le risque d’activation de feu en zone publique par les
fumeurs de cigarette conduisant au feu des vêtements. A ce niveau de suroxygénation,
le développement d’un feu partant de la cigarette et se propageant au vêtement sera
suffisamment rapide pour qu’une partie de la population réagisse incorrectement et
puisse être mortellement brûlée. Ce seuil est équivalent à la zone de danger immédiat.
Les arguments à faire valoir pour utiliser cet argument peuvent être, par exemple :
- des signes avant-coureurs de longue durée ;
- des effets dangereux très progressifs dans leur intensité ;
- des sensations d’inconfort incitant à l’autoprotection.
13 British Compressed Gases Association; technical -report TR1-a method for estimating the offsite risks from bulk
storage of liquefied oxygen ; technical -report TR2-the probability of fatality in oxygen enriched atmospheres due
to spillage of liquefied oxygen
46
La quatrième bonne raison pour accepter un évènement redouté est de démontrer que sa
fréquence d’occurrence est suffisamment petite pour croire qu’il ne se produira jamais.
Conséquences
Causes
Evènement
redouté
Phénomènes Effets
Événements initiateurs dangereux dangereux
Effet de
surpression
+ projection
P1
Feu de
C1 flaque
Effet
Ci1 P2 thermique
Pollution
47
Le côté gauche du nœud présente l’analyse de toutes les causes directes et indirectes pouvant
être à l’origine de l’événement, en leur affectant une fréquence et se présente sous l’aspect
d’un arbre des défaillances.
Le côté droit du nœud papillon analyse toutes les évolutions possibles en cas d’émission de
substance dangereuse, en fonction des circonstances aléatoires, en affectant une probabilité à
chacun des phénomènes dangereux.
- Données :
Lorsque la cause possible est un événement élémentaire, sa fréquence est calculée sur base des
données collectées sur site. Ces données sont toujours préférées aux données génériques car elles
intègrent les conditions locales d’utilisation. Cependant, il faut être prudent lors de l’utilisation de
ces données car il faut être sûr des données relatives au nombre de défaillances, à l’exposition et
au type d’équipement.
Si ces données ne sont pas connues, la fréquence peut être extraite des banques de données
spécialisées. On pourra, par exemple, se baser sur le Handbook on Failure Frequencies, publié par
le ministère de l’environnement de la Région flamande et disponible sur internet.
Remarque :
Le théorème de Bayes permet de combiner les données génériques et les données locales à
l’entreprise, de façon telle que l’influence des données spécifiques à l’entreprise augmente avec
la taille de l’échantillon et la période de prise d’échantillon. Cette méthode de calcul permet
d’affiner la probabilité quand la taille de l’échantillon est trop faible et que les données
génériques sont inadéquates.
Les arbres des défaillances sont lisibles et correctement documentés. A cette fin, il est
recommandé de respecter les règles suivantes :
3. Le schéma est clair, lisible et respectueux des conventions généralement admises. Les
symboles originaux sont admis s'ils sont expliqués et ne transgressent pas les conventions.
48
5. Lorsque différentes causes peuvent être à l'origine d'un même événement (porte OU), les
causes dont les probabilités sont nettement plus basses peuvent être considérées comme
des événements élémentaires car une action en vue de réduire le risque n'aurait aucune
incidence sur la fréquence de l'événement redouté. Cette probabilité très basse doit être
justifiée.
8. A chaque construction d’un niveau n-1 de l’arbre, il est important d’identifier l’ensemble
des causes nécessaires et suffisantes pour que l’évènement se produise.
9. La plus grande attention est réservée aux défaillances en mode commun qui peuvent faire
croire à la nécessité d’une coïncidence de plusieurs défaillances aléatoires, alors qu’il
s’agit d’une seule défaillance avec des conséquences multiples. Lorsqu’une même cause
apparaît à plusieurs endroits d’un même arbre, il convient de réduire l’arbre en recourant
à l’algèbre de Boole.
10. Une attention constante est portée au sens des valeurs numériques renseignées. A ce sujet
l’analyse dimensionnelle des nombres doit nous aider. La fréquence de l’événement
redouté s’exprime sur base annuelle. Cette fréquence ne peut être que la somme de
fréquences ou le produit d’une fréquence par une probabilité (sans dimension). Il est
erroné d’additionner des fréquences avec des probabilités ou de multiplier des
fréquences.
Le risque est jugé négligeable lorsque la fréquence d’apparition de l’événement redouté est
inférieure à 10-6/an.
Si cette fréquence est supérieure à 10-6/an, on trace l’arbre des évènements (cf. chapitre 6.6.4.2).
Lorsque l’acceptabilité d’un événement redouté ne peut être justifiée sur base de sa très faible
fréquence d’occurrence, il convient d’évaluer la fréquence de réalisation des phénomènes
dangereux.
49
Cette liste n'est pas exhaustive et peut être étendue à des dangers plus spécifiques à certaines
substances ou certaines activités.
Le but est de démontrer que pour chaque phénomène dangereux, le risque est acceptable.
Le risque est jugé acceptable lorsque la somme des fréquences d’apparition du phénomène
dangereux pour les scénarios qui atteignent les zones fréquentées est inférieure à 10-6/an.
6.6.4.3 . Remarques
Ainsi nous souhaitons que l’analyse de risque de tels cas soit conduite comme suit :
Pour un même évènement redouté (voir définition ci-avant), on peut ranger les fuites en deux
catégories, celles qui sont acceptables sur base de leur portée d’effet et les autres.
1 . Pour celles qui sont acceptables sur base de leur portée d’effet, la démonstration est terminée.
2 . Pour les autres, il y a lieu de calculer soit:
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défaillance au niveau
du réservoir
Grande brèche (GB) X =fGB
- Pour chaque phénomène dangereux identifié, la somme des fréquences d’occurrence des
scénarios correspondants lorsque leur portée d’effet atteint les zones fréquentées par le
public. Si la fréquence est inférieure à 10-6/an, le risque est acceptable et la démonstration
est terminée.
toxique FtoxRC
Nuage toxique
Rupture Surpression FvceSurRC
catastrophique/vidange Vce Thermique FvcethermRC
en 10 minutes
feu de flaque thermique FfeuRC
défaillance au
niveau du réservoir
moyenne brèche
nuage toxique toxique FtoxMB
Il ne faut jamais oublier que ce qui est analysé, c’est l’acceptabilité de l’évènement redouté. Le
but final d’une telle analyse est d’identifier les failles dans la sécurité d’une installation/ d’un
équipement et de proposer des barrières de sécurité pour abaisser le risque à un niveau
acceptable pour l’homme et l’environnement.
Si l’exploitant dispose d’un système d’isolement pour limiter une fuite ou l’évaporation d’une
flaque (cas interruptible), et qu’il l’a intégré dans le calcul de la portée des effets, il doit
démontrer que la fuite ininterruptible est acceptable sur base des fréquences en intégrant la
fiabilité du système d’isolement automatique.
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Conclusion :
L’acceptabilité du risque est appréciée au cas par cas en fonction des moyens
mis en œuvre pour la prévention, de l’efficacité des plans d’urgence, de l’analyse
du risque d’évolution catastrophique, etc.
6.6.5. Black ou t
En plus de l’étude analytique des différents scénarios d’accidents installation par installation,
l’exploitant devra également considérer des facteurs externes susceptibles d’entrainer un
accident majeur tel que le risque de blackout.
Pour ce scénario, l’industriel doit s’assurer que tous les moyens sont mis en œuvre afin d’assurer
la sécurité du site. A cet effet, l’industriel devra prouver qu’en cas de coupure de courant
généralisée :
- les procédés contenant des substances dangereuses dont la réaction risque de s’emballer
et de devenir incontrôlable disposent d’un système de mise en sécurité (e.g. alimentation
électrique de secours) ;
- les systèmes de sécurité (alarme, sprinklage, pompes incendies, etc.) bénéficient d’une
alimentation électrique de secours ;
- les moyens de communication disposent de batteries suffisantes ou d’une alimentation
électrique de secours ;
- la mise en sécurité des équipements est automatique et assurée ;
- la sécurité des opérations de chargement/déchargement est assurée (e.g. arrêt des
transferts).
Toutes les mesures nécessaires sont prises afin qu’au retour du courant, la remise en route des
installations soit contrôlée et sécurisée.
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Toutes les substances présentes dans les équipements dangereux doivent être citées avec leurs
principales caractéristiques et notamment leurs caractéristiques d'inflammabilité ou d'explosivité,
les effets sur la santé humaine par inhalation, contact cutané et ingestion.
Une attention toute particulière est accordée à leur aptitude à se répandre dans
l'environnement en fonction de l’état physique où ils se trouvent dans les installations.
Pour l’ensemble des installations dangereuses, il convient de dresser un tableau construit sur le
modèle D (voir l’exemple de référence en Annexe I). Les premières colonnes renseignent les
différents équipements étudiés et les numéros des sections au sein desquelles la démonstration
de la maîtrise du risque de l’équipement est développée.
Pour chacun des phénomènes dangereux considérés (VCE ou surpression, nuage toxique, feu
de flaque, feu chalumeau ou boule de feu), le tableau indique les portées d’effets pouvant
atteindre les premières zones fréquentées par le public en indiquant les distances d’effets.
Nous vous recommandons, pour la construction du tableau, l’utilisation d’un code couleur :
- Vert : si la distance d’effet n’atteint pas de zone fréquentée par le public (l’effet du
phénomène dangereux est acceptable).
- Rouge : si la distance d’effet atteint une zone fréquentée par le public (et l’acceptation
doit se faire sur base des fréquences)
- Dans certains cas, le code couleur orange peut être utilisé si la somme des fréquences
de l’apparition du phénomène dangereux atteignant les zones fréquentées est
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Il faut rappeler que, pour le cas d’une pollution environnementale, le calcul des distances d’effet
n’apporte rien dans l’acceptation du risque. Cette dernière se base uniquement sur les
fréquences d’occurrence du scénario ou encore lorsque le phénomène de pollution est
physiquement impossible. Dès lors, pour la construction du tableau, les fréquences d’occurrence
d’une pollution environnementale peuvent être directement indiquées en utilisant le code
couleur présenté ci-avant.
Un raisonnement similaire peut être appliqué et transposé au cas des effets dominos.
Cependant, les distances d’effets n’interviennent plus directement dans le tableau. On indiquera
uniquement une croix (X) pour les scénarios pour lesquels un domino est rencontré. La fréquence
d’occurrence de l’« effet domino » sera calculée sur base de la somme des fréquences
d’occurrence des scénarios donnant lieu à un effet domino (tout évènement marqué d’une
croix dans le tableau verra sa fréquence d’occurrence prise en compte pour le calcul global).
On indiquera la fréquence du scénario :
- en vert : si la fréquence est inférieure à 10-6/an et le risque peut donc être considéré
acceptable ;
- en orange : si la fréquence est supérieure à 10-6/an mais sur base de différents éléments
motivés le risque peut être jugé acceptable. Citons à titre d’exemple : la présence de
barrières de sécurité qui n’ont pas pu être prises en compte dans la modélisation, un seuil
correspondant à des effets réduits, des contraintes logicielles qui ont induit la nécessité de
prendre des hypothèses conservatives,… ;
- en rouge : si la fréquence est supérieure à 10-6/an et l’équipement nécessiterait la mise en
place d’un ou plusieurs plans d’action.
Chaque tableau est accompagné d'une brève explication de la technique utilisée pour éliminer
ou réduire le risque d'apparition de l'événement redouté ou empêcher (réduire) le risque
d'évolution catastrophique. Cette information figurera dans la colonne « Remarques et mesures
de sécurité et de prévention qui ont permis d’accepter le risque ».
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Les risques NaTech peuvent être multiples : séisme, inondation, foudre, vent, … et dépendent de
la localisation du site industriel. Il est donc attendu, en plus de l’étude analytique des différents
scénarios d’accidents installation par installation, que l’exploitant considère des facteurs
externes susceptibles d’entrainer un accident majeur. On distinguera, dans un premier temps, le
risque de foudre, le risque d’inondation et le risque sismique.
En cas d’orage, la foudre peut engendrer des risques au niveau des installations électriques mais
aussi au niveau des installations contenant des substances dangereuses. En effet, la foudre peut
provoquer des coupures de réseau, des incendies, l’ignition de matériaux sensibles (e.g.
explosifs), etc. Des sécurités doivent donc être mises en place afin de protéger les équipements
de sécurité, de contrôle ainsi que les équipements et installations à risque.
L’exploitant devra démontrer qu’il dispose des sécurités nécessaires pour se protéger des effets
directs et indirects relatifs aux coups de foudre (paratonnerre, parafoudre).
Ces cartes présentent les emprises au sol des zones susceptibles d’être inondées pour différentes
périodes de retour :
- 25 ans correspondant à une crue de forte probabilité ;
- 50 ans correspondant à une crue de probabilité moyenne ;
- 100 ans correspondant à une crue de faible probabilité ;
- extrême correspondant à une crue de très faible probabilité.
Afin d’analyser le risque d’inondation par débordement ou par ruissellement, il est demandé à
l’industriel d’utiliser la carte des zones inondables pour déterminer les différentes parties de son
site susceptibles d’être impactées. En effet, cette carte permet de déterminer la hauteur d’eau
et la vitesse du courant dans la zone inondée. Il est demandé à l’exploitant de prendre comme
référence le scénario de période de retour extrême. Il correspond au débit centennal ou à une
pluie centennale augmenté de 30%.
Si la hauteur d’eau est indéterminée, il est possible d’estimer cette hauteur à un endroit donné
en se basant sur la cote altimétrique du contour de la zone inondable « extrême ».
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Si l’entreprise a déjà été impactée par une inondation, celle-ci devra fournir un historique des
inondations par débordement et ruissellement rencontrées sur le site et ses éventuelles
conséquences. Il devra également énumérer les mesures qui ont été prises pour limiter les
conséquences d’une inondation future.
Si le site n’est pas en zone inondable, le scénario ne doit pas être envisagé.
Les trois questions de base suivantes permettent de fournir un premier diagnostic lors de l’analyse
de risques :
Suivant l’étude qui en découle, l’industriel devra proposer une stratégie tenant compte des 3
points ci-dessus afin de mettre en sécurité, protéger les équipements ou stockages dangereux
vulnérables au phénomène d’inondation.
- Mettre hors eau de façon pérenne l’ensemble des installations vulnérables (construction
d’une digue, réorganisation des stockages en racks, etc)
- Mettre en sécurité les équipements en cas d’alerte de crue. Cette stratégie nécessite la
mise en place d’un système d’alerte. L’industriel doit alors démontrer que son système
d’alerte lui permet de mettre en sécurité (déplacement de l’installation, coupure,
obturation des ouvertures d’un bâtiment etc.) l’ensemble des installations vulnérables
dans un temps suffisamment court afin de ne pas être impacté par l’inondation. A noter
qu’il est possible d’obtenir des informations sur la possibilité d’une crue via le site des voies
hydrauliques de la Wallonie.
L’exploitant devra démontrer que la solution choisie est suffisante pour maîtriser le risque.
La Wallonie présente deux zones d’aléa sismique moyen situées dans les provinces du Hainaut
et de Liège. Il est donc indispensable de se prémunir contre un accident ayant pour origine un
tremblement de terre. L’annexe « module sismique », applicable aux établissements Seveso seuil
haut, constitue le guide permettant la réalisation de l’étude sismique.
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Substance 10
Substance 1
Substance 2
Substance 3
Substance 4
Substance 5
Substance 6
Substance 7
Substance 8
Substance 9
…
Substance 1
Substance 2
Substance 3
Substance 4
Substance 5
Substance 6
Substance 7
Substance 8
Substance 9
Substance 10
…
En cas d’incendie
Chaleur
Flamme
Eau
CO2
CO
Inspirée de l’EPA-600/2-80-076 Avril 1980, A method for Determining the Compatibility of Chemical
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Mixtures
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APPAREIL ..............................................................................
Conditions de stockage
Surface de l’encuvement : m²
Volume de l’encuvement : m³
Vert :
Rouge :atteint les
n'atteint Vert : atteint les zones
Orange : atteint les zones fréquentées et fréquence > 10- zones fréquentées et
pas les fréquentées et
6/an mais acceptable vu les considérations particulières fréquence > 10-6/an,
zones fréquence < 10-6/an
nécessite plan d'action
fréquentées
Ce tableau est un exemple, les valeurs inscrites sont fictives. ZàR : zone à risque
**: Sur base des distances d'effets, seule la petite brèche de 10 mm peut être écartée pour le calcul des fréquences
La somme des fréquences des autres scénarios (3.50E-05) constituera une base pour le tracé de l'arbre des événements et donc des phénomènes dangereux
Comme 3.50E-05 est > 1.0E-06, la fréquence pour l'acceptabilité du risque est celle relative au phénomène Dangereux 7.00E-07. Les fréquences (1.0E-07, 2.0E-07 et 4.0E-07 ) peuvent être données à titre indicatif.
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