La Pédagogie Explicite - Présentation PDF
La Pédagogie Explicite - Présentation PDF
La Pédagogie Explicite - Présentation PDF
2ème partie
2.1. La gestion de la classe
2.2. La gestion de la matière
2.2.a. La planification des apprentissages
2.2.b. Les étapes d’une leçon explicite
2.2.c. Les modalités de travail
2.3. FAQ – Foire Aux Questions
2.4. TNI et enseignement explicite
2.5. La PEx en France
2.6. Des livres pour approfondir
2.7. Des sites internet à découvrir
Glossaire
L’enseignement explicite est conçu aussi bien comme une transmission de savoirs
que comme l’acquisition d’habiletés et de compétences par l’élève. Pour cela, il
tente de réaliser le difficile équilibre entre le « Teaching » (l’enseignement) et le «
Learning » (l’apprentissage). Ainsi, on évalue ce qui a vraiment été appris au
regard de ce qui a réellement été enseigné.
Pour viser le savoir, la PEx préconise une démarche partant plus de l’enseignant,
au sens où il guide et questionne les élèves dans leur apprentissage.
savoir
enseignant élève
enseignement apprentissage
(« Teaching ») (« Learning »)
5. Une pédagogie qui valorise les efforts et les stratégies pour réussir.
1) La présentation « je fais »
→ L’enseignant
Expliciter les apprentissages, c’est aussi verbaliser les non-dits, les aspects
implicites des apprentissages qui peuvent faire obstacle à la réussite de la
tâche de l’élève.
Si l’enseignant doit avoir le souci de clarté dans les consignes, son attention
portera également sur l’explicitation des connaissances et stratégies à
utiliser.
→ exemple en calcul
L’élève travaillera sur diverses situations d’addition et de présentation (à la
verticale, à l’horizontale) qui seront ensuite intégrées dans la résolution
d’autres problèmes pour que l’élève acquière cette compétence.
→ exemple en vocabulaire
La notion de synonyme sera découverte lors d’une leçon spécifique de
vocabulaire puis sera reprise lors d’un travail sur un champ lexical, en
compréhension écrite (étude de texte) pour vérifier la compréhension d’un
mot ou bien en expression écrite (pour éviter les répétitions du même mot).
La notion d’effort a été mise en exergue de manière probante par les travaux
de Carol S. Dweck, psychologue cognitiviste.
des sciences cognitives sur des principes cognitifs qu’il est utile de
connaître afin d’en tirer les conséquences dans son enseignement.
En 1976, Barack Rosenshine (ainsi que Stevens and al.), actuellement professeur
émérite et chercheur en psychologie cognitive (Université d'Urbana-Champaign -
Illinois - États-Unis) décrit la pédagogie explicite.
À partir de son analyse des résultats du projet Follow Through (étude comparative
de pédagogies aux USA entre 1968 et 1976), il formalise les procédures
d'enseignement (présenter des contenus, réviser fréquemment, guider les élèves,
fournir des modèles, vérifier la compréhension…).
Une étude, datant de 1983, puis trois autres articles scientifiques, parus en 1986,
constituent des textes fondateurs de la pédagogie explicite.
« Les enfants sont plus semblables qu'ils ne sont différents dans leur façon de
réfléchir et d'apprendre. »
« Les enfants sont plus semblables qu'ils ne sont différents dans leur façon de
réfléchir et d'apprendre. »
« Concentrez-vous sur le contenu de vos leçons plutôt que sur les différences entre
vos élèves au moment de prendre des décisions sur votre manière d’enseigner. Au lieu
de personnaliser les exercices en fonction de chaque élève, entraînez-les tous en
variant les méthodes. » Extraits du livre « Pourquoi les enfants n’aiment pas l’école ? » de Daniel T. Willingham,
professeur de psychologie, page 59
De ces principes cognitifs, qui peuvent aller à l’encontre des idées reçues, il en
résulte que les enseignants doivent d’abord porter leur attention sur les
méthodes et les contenus, sur la présentation et la structuration de leur
enseignement plutôt que sur la personnalisation des apprentissages.
Deux citations …
« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ». Boileau
« Si l'élève n'a pas appris, c'est que le maître n'a pas enseigné ». S.Engelman
Steve Bissonnette et Mario Richard ont également identifié trois stades pour
atteindre une compétence :
Ainsi, l'enseignant installe dans sa classe les conditions d'un travail efficace
AVANT même l'enseignement de la matière.
→ L’apprentissage massé :
L’apprentissage massé est vu sur une courte période avec une grande
fréquence. Cette approche est plutôt privilégiée pour les apprentissages à
découvrir et à approfondir.
Ainsi, dans la préparation d’une leçon, l’enseignant se focalise sur l’étayage, c’est à
dire l’ensemble des procédures qu’il met en œuvre pour assurer un
accompagnement de l’élève dans ses apprentissages jusqu’à son autonomie. Pour
cela, il anticipe les obstacles à la compréhension ainsi que l’objectivation de
l’apprentissage (c’est-à-dire l’essentiel à mémoriser).
2. Présentation
3. Pratique guidée
4. Objectivation ou Fermeture
7. Evaluation
L’enseignant pose cette question : « dans chaque phrase, quels sont les
verbes conjugués ? » Après leur avoir laissé un délai de réflexion, les élèves
répondent et justifient leurs réponses. L’enseignant : « Aujourd’hui, nous
allons apprendre à trouver le sujet du verbe conjugué… ». Lors de la
présentation, l’enseignant repartira de ces exemples, présentés
volontairement du simple au complexe, pour expliquer comment trouver le
sujet d’un verbe conjugué.
2. Présentation
plus ou moins 10 min (en fonction de l’âge de l’élève)
L’enseignant présente le nouvel apprentissage. Il accomplit la tâche devant les
élèves en mettant le haut-parleur de sa pensée. A partir d’un exemple au tableau,
bloc-notes géant ou écran, il pose une question puis donne la réponse, sans la
solliciter auprès des élèves, pour qu’il obtienne leur attention
sur la stratégie (« Comment je fais pour trouver la réponse ? »).
- Il présente des exemples et contre-exemples en partant du simple au complexe.
- Il fait répéter les éléments essentiels à mettre en mémoire.
3. Pratique guidée
étape la plus longue de la leçon (50% du temps de la leçon)
- Les élèves accomplissent, collectivement ou en équipe, la tâche identique à la
présentation de l’enseignant.
- L’enseignant questionne les élèves, interagit avec eux, les incite à justifier leurs
réponses, à formuler leur raisonnement. Cela lui permet de vérifier ce que les élèves
ont compris durant la démonstration.
- De nombreux exemples et contrexemples, présentés du simple au complexe, sont
utilisés.
- L’enseignant pratique le feed-back (la rétro-action) : il réexplique si les élèves font
des erreurs.
- L’objectif est : 80% de réussite (réponses correctes des élèves) pour passer
ensuite à la pratique autonome.
4. Objectivation ou Fermeture
en fin de séance, avant ou après la pratique autonome
- L’enseignant sollicite les élèves pour leur demander : quel est l’essentiel à
retenir ?
- Il peut également reprendre les questions au début de la leçon et les poser aux
élèves : Quoi faire ? Quand ? Pourquoi ? Comment ?
- Les élèves nomment les éléments essentiels à placer en mémoire à partir de
l'activité d'apprentissage qui a été réalisée.
5. Pratique autonome
étape courte, moins longue que la pratique guidée
(20 min maxi)
- Les élèves accomplissent une tâche identique à la présentation et à la pratique
guidée. La pratique autonome peut avoir lieu lors d’une 2e séance, après
réactivation de la nouvelle notion, découverte lors de la 1ère séance.
- L’enseignant circule dans la classe pour que les élèves s’impliquent dans leur
tâche.
- L’enseignant peut travailler avec un groupe d’élèves.
- L’enseignant peut proposer une pratique coopérative ou « réciproque » (échanges
entre élèves) pour accomplir la tâche.
- Obtenir 90 à 95% de réussite
- Envisager une correction collective pour pratiquer la rétroaction (feed-back).
5. Pratique coopérative
étape courte, moins longue que la pratique guidée
(20 min maxi)
- Les élèves accomplissent une tâche identique à la présentation et à la pratique
guidée avec un ou plusieurs autre(s) élève(s).
- La pratique coopérative permet d’échanger et d’expliquer les réponses entre les
élèves, puis de recevoir des commentaires aussi bien sur leurs réponses correctes
que sur leurs erreurs.
- Elle favorise la participation, l’entraide des élèves, la verbalisation des
apprentissages et la métacognition.
- Le tutorat est également une pratique coopérative à développer en classe.
6. Révisions
après la séance
- Pour faciliter l’ancrage des apprentissages sur le long terme, les notions
travaillées feront l’objet d’une révision fréquente (hebdomadaire, mensuelle et
annuelle) :
7. Evaluation
après la séance
Les différentes types de réponses peuvent être orales, écrites ou non verbales.
→ lors de la présentation
Répétition collective
L’enseignant demande à la classe de répéter ce qu’il vient d’énoncer.
Exemple : Répétez après moi (avec geste comme signal visuel, comme un
départ chorale) : « pour trouver le sujet, je pose la question qui est-ce qui ? ou
qu’est-ce qui ? devant le verbe conjugué.»
Conseils : faire répéter plusieurs fois avec des variantes (une partie de la classe :
garçon/filles, moitié de classe, chacun son tour…), ne pas hésiter à le faire si des
élèves ne participent pas, inviter les élèves à fermer les yeux pour mémoriser
l’énoncé et le « dire dans sa tête ».
A tour de rôle
L’enseignant interroge un élève X. A partir d’un exemple au tableau, il lui pose la
question. Exemple : quel est le sujet de ce verbe conjugué ?
L’élève X répond en justifiant sa réponse. Les autres élèves valident ou non. Puis,
avec un autre exemple affiché au tableau, c’est au tour de l’élève X de poser la
question à un élève Y. Peut se faire devant le groupe classe, ou depuis sa place.
- Les fiches ou jeux de révision : proposer des exercices ou jeux qui réactivent,
rebrassent les notions vues précédemment.
- Les rituels : organiser des activités rituelles qui vont « rebrasser » les notions
apprises dans la semaine, le mois et/ou l’année.Exemples : analyse grammaticale,
jogging de calcul mental, questions/réponses en anglais…
- La boîte mémoire : tirer au sort une question sur une notion vue en classe.
- Activités de recherche d’erreurs « détectives de fautes » : proposer aux élèves
de chercher les erreurs sur une ou plusieurs notions vues en classe.
1. Peut-on suivre le même déroulement d’une leçon explicite pour toutes les
matières ? Pour toutes les séances ?
Beaucoup de matières (français, mathématiques, sciences, LVE…) se prêtent au
même déroulement de leçon explicite (présentation-pratique guidée- objectivation
pratique autonome), particulièrement dans les apprentissages fondamentaux.
Cela étant dit, certaines disciplines (comme l’histoire, la géographie, les arts…) ou
certaines séances de français et de mathématiques ne peuvent suivre ce
déroulement « type » mais plutôt un questionnement guidé et progressif pour
permettre de faire émerger l’essentiel à retenir.
Enfin, la réflexion des élèves ne peut être tout le temps sollicitée. L’élève a besoin
de temps de « repos » propices pour s’exercer, réviser et ainsi renforcer le
surapprentissage.
Enfin, s’il est vrai que dans le système éducatif finlandais (en tête aux évaluations
PISA), on utilise une pédagogie socioconstructiviste, de nombreux observateurs ont
pu constater des traits similaires à la pédagogie explicite : une grande place
accordée aux interactions, un souci de la compréhension, de l’entraînement et du
réinvestissement des connaissances.
Apprentissage spiralaire ou filé : apprentissage vu, étudié sur une longue période,
avec d’autres apprentissages en intervalles.
Etayage (du côté de l’enseignant) : ensemble des procédures mises en œuvre par
l’enseignant pour assurer un accompagnement de l’élève dans ses apprentissages
jusqu’à son autonomie.
Pratique coopérative : phase de travail où l’élève accomplit une tâche avec l’aide
d’un ou plusieurs autres élèves.
Séquence : ensemble de séances liées entre elles par une même compétence visée.
Tâche simple : activité qui permet de vérifier si une connaissance ou une stratégie a
bien été apprise, dans un enseignement visant l’acquisition d’une compétence.