GrapheNotes PDF
GrapheNotes PDF
GrapheNotes PDF
Mathieu S ABLIK
Table des matières
IV Problèmes de coloriages 37
IV.1 Coloriage de sommets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
IV.1.1 Position du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
IV.1.2 Exemples d’applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
IV.1.3 Nombre chromatique de graphes classiques . . . . . . . . . . . . . . 38
IV.2 Résolution algorithmique pour le coloriage de sommets . . . . . . . . . . . . 38
IV.2.1 Algorithme glouton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
IV.2.2 Algorithme de Welsh-Powell . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
IV.2.3 Existe t’il un algorithme pour trouver le nombre chromatique d’un
graphe ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
IV.3 Encadrement du nombre chromatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
IV.4 Coloration des arêtes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
IV.5 Théorie de Ramsey . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
V Graphes planaires 47
V.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
V.2 Le théorème de Kuratowski . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
V.3 Coloration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
V.4 Croisements, épaisseur et genre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
1 2 G = (S, A) où
— S = {1, 2, 3, 4},
— A = {(1, 2), (2, 1), (2, 4), (3, 4), (3, 3)}.
4 3
1 2 G = (S, A) où
— S = {1, 2, 3, 4},
— A = {{1, 2}, {2, 4}, {3, 4}, {3}}.
4 3
a
1 2 G = (S, A, α) où
b
— S = {1, 2, 3, 4},
c — A = { a, b, c, d, e, f , g, h},
d f a 7→ {1, 2}
b 7→ {1, 2}
4 e 3 g c 7→ {2, 4}
— α: d 7→ {2, 4} .
e 7→ {3, 4}
f 7→ {3}
g 7→ {3}
Si un arc ou une arête à ses deux extrémités constituées du même sommet, on dit que
c’est une boucle.
Un graphe est simple s’il est non-orienté, s’il a au plus une arête entre deux sommets
et s’il n’a pas de boucle.
L’ordre d’un graphe est le nombre de sommets |S| et la taille d’un graphe est le nombre
d’arêtes ou d’arcs.
On appèle valuation sur les sommets (resp. sur les arcs ou arêtes) toutes fonctions pre-
nant en argument les sommets (resp. sur les arcs ou arêtes) et renvoyant un réels ou élé-
ment dans un ensemble donné.
Soit G = (S, A) un graphe orienté, on associe le graphe non orienté G 0 = (S, A0 ) ayant
le même ensemble de sommets S et dont l’ensemble d’arêtes A0 vérifie { x, y} ∈ A0 ⇐⇒
( x, y) ∈ A ou (y, x ) ∈ A.
Exemple I.3. Les trois graphes suivants
2 D
3 B
1 A
4 E
5 C
I.2.3 Degré
Pour un graphe orienté, on appèle degré entrant d’un sommet s, noté d− (s) (resp. degré
sortant d’un sommet s, noté d+ (s)) le nombre d’arcs dont le sommet est successeur (resp.
prédécesseur).
Pour un graphe non-orienté, on appelle degré d’un sommet s, noté d(s) le nombre
d’arêtes dont le sommet est une extrémité.
Théorème I.1 Lemme de la poignée de main
Soit G = (S, A) un graphe orienté. On alors les égalités suivantes :
X X
d+ (s) = d − ( s ) = | A |.
s∈S s∈S
Démonstration : Pour un graphe orienté G = (S, A), chaque arc a un successeur et un prédé-
cesseur d’ou la première égalité.
Pour obtenir la deuxième égalité, il suffit d’orienté le graphe non-orienté et remarquer
que pour chaque sommet d(s) = d+ (s) + d− (s).
Une conséquence directe de ce théorème est que dans un graphe, le nombre de som-
mets dont le degré est impair est toujours pair.
Corollaire I.2
Dans un graphe non orienté, le nombre de sommets dont le degré est impair est
toujours pair.
9 I.2. Différentes notions de graphes
Démonstration : Soit G = (S, A) un graphe non orienté, on note S1 l’ensemble des sommets
impairs et S2 l’ensemble des sommets pairs. Par le lemme de la poignée de main, on a
X X
d(s) + d ( s ) = 2| A |.
s ∈ S1 s ∈ S2
Ainsi s∈S1 d(s) doit être pair. Comme chaque d(s) est impair pour s ∈ S1 , on en séduit
P
que |S1 | est pair
Soit G = (S, A) un graphe simple non orienté défini à partir de l’ensemble de som-
met S = {v1 , . . . , vn }. On note d(vi ) le degré de vi . La suite des degrés de G est la suite
(d(v1 ), . . . , d(vn )). En général, on ne tient pas compte de l’ordre des termes dans cette
suite, et par convention, on écrira ses termes dans l’ordre décroissant.
La suite des degrés du graphe suivant est (4, 4, 3, 3, 2).
Démonstration : (⇐) Supposons que la suite à n − 1 termes définie par d0 = (d20 , . . . , d0n ) =
(d2 − 1, d3 − 1, . . . , dd1 +1 − 1, dd1 +2 , dd1 +3 , . . . , dn ) est graphique. Il existe un graphe G 0 =
(S0 , A0 ) dont les sommets S0 = {v2 , . . . , vn } vérifient d(vi ) = di0 . On considère le graphe
G = (S, A) qui vérifie
On obtient un graphe simple G 0 ayant pour suite des degré d tel que v1 soit adjacent à
strictement plus de sommets dans {v2 , . . . , vd1 +1 } ce qui est une contradiction
1 1 1 1
2 3 4 5 3 4 5 2 3 2 3 4 5
G G1 G2 G3
1 2
4 3
5 6
1 2 Sommets Successeurs
1 2
2 1,4
3 3,4
4 ∅
4 3 Sommets Prédecesseurs
1 2
2 1
La représentation sous forme de liste est : 3 3
LS = (2, 1, 4, 3, 4) TS = (1, 2, 4, 6, 6) 4 2,3
Ö è Ö è
1 2 0 1 0 0 1 2 0 1 0 0
1 0 0 1 1 0 0 3
M= M=
0 0 1 1 0 0 2 1
0 0 0 0 0 0 0 0
4 3 4 3
Ö è Ö è
1 2 0 1 0 0 1 2 0 1 0 0
1 0 0 1 1 0 0 3
M= M=
0 0 1 1 0 0 2 1
0 1 1 0 0 3 1 0
4 3 4 3
I3 I4 I5 I6 I7
C3 C4 C5 C6 C7
K3 K4 K5 K6 K7
A B C
1 2 3
K3,3
K4
I.4.6 Arbres
Définition I.3. Un arbre se définit de manière inductive par :
— le graphe formé par un sommet est un arbre ;
— si G = (S, A) est un arbre, alors pour s ∈ S et x un élément quelconque n’appar-
tenant pas à S, le graphe G 0 = (S ∪ { x }, A ∪ {{ x, s}}) est un arbre.
Un exemple d’arbre :
Remarque I.1. Au chapitre III on verra une définition équivalente liée à la connexité.
Chapitre II
Problèmes de chemins dans un graphe
On appellera :
Chemin (resp. chaîne) simple : un chemin (resp. chaîne) dont tous les arcs (resp. arêtes)
sont différents.
Chemin (resp. chaîne) élémentaire : un chemin (resp. chaîne) dont tous les sommets sont
différents sauf peut être le départ et l’arrivée (pour autoriser les circuits ou cycles).
Circuit dans un graphe orienté : un chemin simple finissant à son point de départ.
Cycle dans un graphe non-orienté : une chaîne simple finissant à son point de départ.
II.2 Connexité
Définition II.2 (Connexité et forte connexité). Un graphe non-orienté est connexe si pour
tout couple de sommets s et s0 , il existe une chaîne reliant s à s0 .
Un graphe orienté est connexe si le graphe non orienté associé est connexe. Un graphe
orienté est fortement connexe si pour tout couple de sommets s et s0 , il existe une chemin
reliant s à s0 .
Exemple II.2 (Graphe connexe et fortement connexe). G1 est fortement connexe tandis que
G2 est connexe mais non fortement connexe.
A B A B
C C
G1 G1
Une arrête e d’un graphe connexe G = (S, A) est un pont ou isthme si X − e (graphe
obtenu en supprimant l’arête e) n’est pas connexe.
Proposition II.1
Soit G = (S, A) un graphe connexe, une arête est un pont si elle ne se trouve sur
aucun cycle.
Démonstration : ⇐ : Soit s et s0 les extrémités de e. Si e n’est pas un pont, il existe une chaîne
s = s0 , s1 , s2 , . . . sn = s0 allant de s à s0 dans G − e. Ainsi en rajoutant e on obtient un cycle
sur G.
⇒ : Supposons que e est sur un cycle C, on va montré que G − e est connexe. Soit s, s0
deux sommets de G − e, comme G est connexe il existe une chaîne reliant s à s0 dans G. Si e
n’apparait pas dans cette chaîne alors on a une chaîne dans G − e. Si e apparait dans cette
chaîne, il suffit d’enlever l’arête e et la remplacer par la partie du cycle C qui ne contient
pas e.
Définition II.3. Etant donné un graphe G = (S, A), un sous-graphe induit par les sommet
d’une classe d’équivalence est une composante connexe de G.
Autrement dit, une composante connexe C d’un graphe G = (S, A) est un sous-
ensemble maximal de sommets tels que deux quelconques d’entre eux soient reliés par
une chaîne. Formellement, si s ∈ C alors on a :
— pour tout s0 ∈ C il existe une chaîne reliant s à s0 ,
— pour tout s0 ∈ S \ C, il n’existe pas de chaîne reliant s à s0 .
~ = (S, A) un graphe orienté, on définit la
De même pour un graphe orienté, soit G
~
relation RG~ sur S par
D A 1
E F 7
6
G1 G2
3
2
A B
4
5
C
7
6
G1 G2
Définition II.6 (Coupe d’arête ). Soit G = (S, A) un graphe. Un ensemble de coupure est un
ensemble d’arête A0 ⊂ A tel que G − A0 ne soit pas connexe.
On note λ( G ) la taille minimale d’un ensemble de coupure d’un graphe G :
Démonstration : Si le degré minium est δ( G ) alors les δ( G ) d’un sommet réalisant ce mini-
mum réalise une coupe. On a donc λ( G ) ≤ δ( G )
La deuxième inégalité est une conséquence du Théorème de Menger. En effet, si un
ensemble A0 ⊂ A déconnecte G, on prend deux sommet s et s0 dans des composantes
connexes de G \ A. Il y a moins de | A0 | chemin distinct allant de s à s0 donc | A0 | ≥ κ ( G ).
Proposition II.3
Soit S1 et S2 deux sous-ensemble de S d’un graphe G = (S, A) simple. Le nombre
maximal de chemin disjoints allant de S1 est égal au cardinal du plus petit ensemble
séparant S1 et S2 .
Démonstration : Soit n le cardinal d’un ensemble maximal noté N de chemins disjoints allant
de S1 à S2 et m le cardinal d’un ensemble de sommets séparant S1 et S2 .
Pour séparer S1 et S2 , il est nécessaire de supprimer un sommet sur chacun des n che-
mins. On a donc n ≤ m.
On raisonne par récurrence sur | A|. Si | A| = 0, alors N est égal à S1 ∩ S2 . Ainsi N est
un ensemble séparant donc m = n.
Supposons que A contient une arête e = {u, v} et que tout graphe avec strictement
moins d’arête vérifie le théorème. On considère le graphe G.e, appelé contraction de G
pour l’arête e, obtenu en supprimant l’arête e et en identifiant les extrémités de celle ci, on
note ve ce sommet. Soit S10 = S1 ∩ V ( G.e) et S20 = S2 ∩ V ( G.e) auquel on a éventuellement
rajouter ve suivant que u ou v appartient à S1 ou S2 . Soit m0 le cardinal d’un ensemble S0 de
taille minimale séparant S10 et S20 dans G.e. Par hypothèse de récurrence, il existe m0 chemin
intérieur disjoint de S10 à S20 . Ces chemins induisent m0 chemins disjoints de S1 à S2 dans G
donc n ≥ m0 .
/ S0 alors S0 est un ensemble séparant dans G donc m0 ≥ m donc n ≥ m.
Si ve ∈
Si ve ∈ S0 , alors S00 = S0 − {ve } ∪ {u, v} est un sous ensemble de S formé de m0 + 1
sommets qui sépare S1 et S2 . Donc m0 + 1 ≥ m. Tout chemin de S1 à S2 dans G passe
par un sommet de S00 donc tout ensemble de sommets séparant S1 et S00 sépare S1 et S2 et
19 II.3. Graphe k-connexe
Démonstration : ⇐ : Si toute paire de sommet est connectée par k chemins indépendant alors
si on enlève k − 1 sommet, tout paire reste connectée. On en déduit que κ ( G ) ≥ k.
⇒ : Si un graphe est k connexe, lorsqu’on enlève k − 1 sommets, le graphe reste connexe.
Ainsi pour toute paire de sommet, d’après le résultat précédent, on peut trouver k chaines
distinctes les reliant.
Proposition II.5
On peut orienter un graphe de telle sorte qu’il soit fortement connexe si et seule-
ment si il est 2-connexe par les arêtes.