Notes de Cours D'anatomie Pathologique Spéciale: Fenestrata Donnée À Cette Couche
Notes de Cours D'anatomie Pathologique Spéciale: Fenestrata Donnée À Cette Couche
Notes de Cours D'anatomie Pathologique Spéciale: Fenestrata Donnée À Cette Couche
I.-PATHOLOGIE DU REIN
A. - INTRODUCTION
1. ŔRAPPEL DE L'ANATOMIE MACROSCOPIQUE
L'être humain a deux reins. Chaque rein est situé dans la "loge rénale" située
dans l'espace rétropéritonéal à la face postérieure de la cavité abdominale. Les deux reins sont
ainsi placés de part et d'autre de la colonne vertébrale. Leurs pôles supérieurs se trouvent à la
hauteur de la douzième vertèbre dorsale (D 12), (qui constitue donc le repère anatomique des
reins).
Chaque rein a la forme d'un grain de haricot. On lui distingue ainsi un bord externe convexe et
un bord interne concave.Chaque rein d'adulte pèse 150 à 160 gr et mesure 12x6x3cm. Sur une
coupe sagittale, le rein montre deux parties distinctes:
- le cortex : c'est la partie externe. Celui-ci montre des petits points rouges vifs : les
glomérules.
- la médullaire: c'est la partie interne. Celle-ci contient les tubes collecteurs.
2. Ŕ RAPPEL HISTOPHYSIOLOGIQUE
Le rein est constitué des tubes urinifères. Chaque tube urinifère représente une unité fonctionnelle.
Il y a au total environ 1 million d’unités élémentaires appelés« néphrons ».
Chaque néphron comprend deux parties :
- le glomérule de Malpighi ou corpuscule rénal
- le tube urinifère avec ses diverses portions (tube contourné proximal, anse de Henlé, tube
contourné distal, tubes collecteurs). Le glomérule produit le filtrat glomérulaire.
- Celui-ci est modifié dans le tube urinifère et finalement excrété sous la forme d'urine.
Chaque glomérule filtre ainsi 180 litres par jour tandis que 1 litre seulement est excrété
comme urine. Cette grande filtration est le résultat d'un débit sanguin rénal très élevé,
d'une pression élevée dans les capillaires glomérulaires et une structure particulière de la
paroi capillaire glomérulaire.
La membrane basale: c'est la couche qui vient après l'endothélium. Elle est composée de
trois feuillets : la lamina rara interna ou couche subendothéliale, la lamina densa, et la
lamina rara externa ou couche subépithéliale.
La membrane basale est en grande partie produite par les cellules épithéliales. Sa composition
biochimique est faite de collagène et des glycoprotéines. Il s'agit principalement du collagène
type IV, de la laminine, des proteoglycans polyanioniques, de l'entactine,de la fibro noctine, et
d'autres glycoprotéines; une couche sialoglycoprotéique anionique recouvre les cellules
endothéliales et épithéliales viscérales .
L'épithélium viscéral: c'est la couche externe à la membrane basale. Elle est composée de
cellules épithéliales appélées podocytes. Les podocytes s'attachent a la membrane basale par
des excroissances cytoplasmiques appelées pieds des podocytes ou pédicelles.
Ces pédicelles laissent entre elles des espaces appélés "slit pores" eux-mêmes obstrués par les
"slit membranes",
Les cellules épithéliales s'implantent comme des épines sur la membrane basale maintenant
ainsi les capillaires ouverts et aussi les uns avec les autres pour permettre ainsi le flux d'urine.
Le slit pore et le slit membrane servent à régler la perméabilité de la membrane basale.
L'urine ainsi excrétée est reprise par les cellules de l'épithélium pariétal qui est en continuité
avec l'épithélium tubulaire.
b. - Le mésangium
Chaque glomérule est composé de plusieurs lobules. Les anses capillaires se
situent en périphérie de ces lobules tandis que le mésangium se trouve au centre. Il évoque
ainsi le mésentère de l'intestin. Comme tout "méso", il maintient ensemble les anses
capillaires comme un axe.
Dans sa composition, le mésangium est fait des cellules mésangiales et d'une
matrice ou matrix. Les cellules mésangiales ont un rôle de soutient et contiennent des fibrilles
musculaires. Elles sont donc contractiles et phagocytaires. Elles phagocytent entre autres les
macromolécules déposées dans l'endothélium pour les transporter vers le hile glomérulaire où
ils sont excrétés vers le tube proximal.
c. - Ultrastructure tubulaire
Se référer aux cours d'histologie. Ces données ne sont pas de grande importance en
pathologie rénale.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 3
Les exemples classiques d'une telle formation in situ des complexes immuns sont la néphrite
de STEBLAY provoquée chez le mouton ou chez la chèvre et la néphrite de HEYMANN qui
survient chez des rats. Dans ce dernier modèle, l'antigène est une glycoprotéine (gp330) située
sur la bordure en brosse du tube contourné proximal.
b. - L'inflammation
L'agression initiale que nous venons de décrire ci - haut est suivie d'une
réponse glomérulaire non spécifique: I'inflammation.
(Pour le rappel du processus général de l'inflammation se référer au cours de la pathologie
générale). Toutefois il convient de se souvenir de ceci que :
1). - La physiopathologie de l'inflammation est très complexe et fait intervenir plusieurs
mécanismes différents tels que l'activation du complément, l'activation de la
coagulation, la fibrinolyse, la formation des kinines, etc. Ces différents systèmes sont
liés ensemble et contrôlés par des mécanismes de feed-back négatif et positif.
2). - L'activation du complément joue un rôle capital dans l'induction de l'inflammation dans
la glomérulonéphrite par anticorps antimembrane basale et dans celle due aux
complexes immuns par suite de la production des peptides chimiotactiques comme le
C5a.
3). - L'intensité de la réaction inflammatoire dépendra donc de la rapidité de l'activation du
complément. Si l'activation est rapide, il s'en suit une grande concentration des
facteurs leucotactiques et anaphylatoxiques, une activation des facteurs de coagulation
et de fibrinolyse et finalement formation des kinines et des radicaux oxygénés libres.
Une telle activation n'est possible qu'aux endroits aisément accessibles par les
immunoglobulines et les facteurs du complément comme l'espace sous-endothélial et
le mésangium. Par contre, l'espace sub-épithélial situé sur le versant externe de la
MBG n'est pas aisément accessible par ces facteurs.
Il n'est donc pas l'endroit de déposition des complexes immuns circulants. Ceux qui s'y
retrouvent sont donc formés "in situ ". On peut distinguer arbitrairement ainsi deux degrés
d'intensité de l'inflammation:
une inflammation légère: où on ne voit que quelques polynucléaires et quelques
monocytes ayant pour rôle d'éliminer le matériel qui y est déposé par endocytose.
une inflammation sévère: c'est celle qui fait donc intervenir tous les mécanismes de
coagulation, de fibrinolyse, de la production des kinines etc. L'activation du complément
et notamment des facteurs à C9 est très dangereux car elle peut aboutir à une nécrose
partielle ou totale du glomérule avec hémorragie et rupture de la MBG.
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Une telle distinction est très schématique car plusieurs degrés d'intensité peuvent se
chevaucher.
c. - Adaptation et Réparation glomérulaire
La présence d'un matériel étranger, nocif et phlogogène dans le glomérule
aboutit à la destruction de la structure de celui-ci. Il se produit alors des mécanismes
réactionnels d'adaptation et de réparation. Ces deux phénomènes seront responsables des
différentes formes cliniques de la glomérulonéphrite en fonction du site de dépôt des
complexes pathologiques.
C. Ŕ PROCESSUS PATHOLOGIQUES DE BASE
1. Ŕ NOMENCLATURE DE BASE
a. - Glomérulopathie diffuse : on parle de glomérulopathie diffuse lorsque plus de 80% des
glomérules examinés sont atteints.
b. - Glomérulopathie focale : on parle de glomérulopathie focale lorsque moins de 80%
seulement des glomérules examinés sont atteints
c. - Glomérulopathie généralisée (ou totale ou globale): lorsque chaque glomérule est
uniformément atteint dans tous ses segments.
d. - Glomérulopathie segmentaire : lorsque chaque glomérule est atteint dans un ou
quelques segments seulement.
2. Ŕ LESIONS GLOMERULAIRES ELEMENTAIRES
a. - Inflammation:
On parle d'une inflammation dans le glomérule lorsqu'on note la présence des
cellules inflammatoires (polynucléaires, monocytes ou les deux), et parfois seulement des
lymphocytes. En principe, on considère la présence de 2 ou de 3 cellules inflammatoires
comme anormale.
b. - Prolifération:
Chaque type de cellule du glomérule est capable de proliférer. La prolifération des
cellules endothéliales et mésangiales constitue "la prolifération intracapillaire". Celle des
cellules épithéliales viscérales et pariétales constitue une "prolifération extracapillaire". Celle-
ci peut-être segmentaire, semi-lunéaire ou circonférentielle.
c. - Sclérose
Ce terme se rapporte à une augmentation de la matrice mésangiale avec ou sans
prolifération cellulaire. Il s'agit d'un matériel fibrillaire conséquence de l'augmentation de la
matrice mésangiale, soit par suite du collapsus et de la condensation de la MBG, soit aussi des
deux à la fois. Ce matériel est colorable par l'éosine, trichrome et par le PAS.
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1. Ŕ GLOMERULONEPHRITE AIGUE : Elle est post infectieuse dans la majorité des cas
(3 semaines après une angine à streptocoques ou après une autre infection a d'autres
germes). Son début est brusque.
Histologiquement, il s'agit le plus souvent d'une GNP intracapillaire ou endocapillaire. On
peut aussi noter d'autres formes comme une GNP extracapillaire.
2. - GLOME RULONEPHRITE SUBAIGUE (ou rapidement progressive)
C'est une GN à comportement aigu mais évoluant à brève échéance vers une
insuffisance rénale irréversible et vers la mort. Il n'y a pas nécessairement des
antécédents infectieux.
Histologiquement, il s'agit toujours d'une GNP endo et extracapillaire avec formation
des croissants épithéliaux dans plus de 2/3 des glomérules.
3. Ŕ GLOMERULONEPHRITE CHRONIQUE : Celle-ci se présente comme une
protéinurie et une hématurie chronique avec hypertension dans les stades tardifs.
Histologiquement, on peut ob server l'une ou l'autre formes des GN déjà décrites ci-
haut, mais avec le temps, une sclérose progressive s'installe avec obscurcissement de
la lésion initiale. C'est le stade d'obsolescence ou de pain-à-cacheter correspondant au
stade terminal ou "end stage kidney" non fonctionnel.
G. - LES MANIFESTATIONS CLINIQUES D'UNE MALADIE GLOMERULAIRE
Se référer aux cours de néphrologie.
En bref il s'agit (1) du syndrome néphritique aigu, (2) du syndrome néphrotique, (3 ) de
l'hématurie asymptomatique, (4) une protéinurie asymptomatique, (5) d'une insuffisance
rénale aiguë, et, (6) d'une insuffisance rénale chronique. Nous n'allons considérer en détails
dans ce chapitre que les aspects pathologiques du syndrome néphrotique
1. - SYNDROME NEPHROTIQUE (SN)
Le syndrome néphrotique est une constellation des signes et symptômes
cliniques qui dans sa forme complète associe un oedème clinique, une protéinurie massive (de
plus de 3g/24 heures chez l'adulte et de plus de 0,05g/Kg de poids corporel par 24 heures chez
les enfants), et une hypoalbuminémie (moins de 30g/L).
Une hyperlipidémie (hypercholestérolémie) et la présence des corps ovalaires dans les urines
peuvent être observées, mais ces signes ne sont pas obligatoires pour le diagnostic. Diverses
lésions glomérulaires et extraglomérulaires peuvent être la cause du SN.
La biopsie rénale est non seulement indispensable pour poser le diagnostic de la maladie
causale, mais elle permet de suivre l'évolution de la maladie et de juger de l'efficacité du
traitement appliqué. Le rôle du pathologiste est donc capital.
On peut schématiquement distinguer trois types de syndrome néphotique
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Remarques
Le SN chez les enfants est souvent mais pas exclusivement associé avec des lésions
glomérulaires minimes ou MCD. Le traitement avec les corticoïdes donne une réponse
rapide. Le pronostic est excellent. Si la réponse aux corticoïdes n'est pas rapide, en
présence d'une VS accélérée, il faut penser à une glomérulopathie quelconque et faire la
biopsie du rein.
Chez les adultes, toutes les formes peuvent s'observer y compris le MCN. Toutefois,
jusqu'à 5 ans, la GNP endocapillaire est plus fréquente. Au-dessus de 30 ans, la GNM est
très fréquente. Entre 30 et 50 ans, le SN secondaire est le plus fréquent.
Au Congo, la majorité des SN de l'adulte sont dûs à la glomérulosclérose focale et
segmentaire (43%) avec un pic d'âge autour de 27 ans. L'étiologie de cette maladie
glomérulaire n'est pas encore bien connue.
Le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) ainsi que d'autres virus en seraient la
cause. (voir Pakasa M et al. Modern Pathology 1993; 6 : 125 Ŕ128 : Focal and Segmental
Glomerulosclerosis in Nephrotic Syndrome in Zaire : A new Profile of Adult Nephrotic
Syndrome in Zaire.
Le traitement de ces différentes formes de SN est différent. Le pronostic aussi est
différent. D'où l'obligation de faire une biopsie rénale, et donc de transférer le malade
dans un centre spécialisé auprès d'un néphrologue.
Les complications du Syndrome néphrotique sont les suivantes :
1. - Thrombose Celle-ci se voit surtout dans un SN associé avec une GNM. Il s'agit de la
thrombose de la veine rénale. On l'observe chez près de 44% de patients. L'étiologie
de cette thrombose est encore obscure.
2. - Infections....Les enfants avec SN sont particulièrement susceptibles aux
infections au streptococcus pneumoniae et à une péritonite due à cet agent très
redoutable.
H. LES TUBULOPATHIES
La plupart des tubulopathies sont représentées par des enzymopathies ou des
déficiences enzymatiques au niveau des cellules tubulaires. Celles-ci se notent dans le cadre
d'une déficience enzymatique générale ou systémique et sont très importantes en pédiatrie, car
elles se déclarent dès l'enfance. Mais elles n'ont pas de traduction morphologique.
Les autres tubulopathies s'observent dans le cadre de la maladie tubulo-interstitielle ou la
nephrite interstitielle.
Il faut retenir cependant deux tubulopathies importantes:
1. - LA NECROSE TUBULAIRE AIGUE : qui accompagne l'insuffisance rénale aiguë
2.- L'OSMOSE NEPHROTIQUE : gonflement et vacuolisation des cellules épithéliales des
tubes. Elle se rencontre chez des patients ayant été perfusés avec des solutés
hypertoniques.
I. - LA MALADIE TUBULO- INTERSTITIELLE OU LA NEPHRITE
INTERSTITIELLE
Les termes "maladie tubulo-interstitielle" ou "néphrite tubulointerstitielle" ou
"néphrite interstitielle" s'emploient pour décrire les conditions dans lesquelles les
changements morphologiques prédominants s'opèrent dans l'interstitium et dans les tubes.
L'interstitium est alors infiltré par des cellules inflammatoires et contient un œdème ou de la
fibrose. Cela s'accompagne souvent d'un dégré de nécrose tubulaire, d'atrophie ou de
disparition des tubes.
On distingue traditionnellement la maladie tubulo-interstitielle aiguë et chronique. Ces formes
peuvent être primaires ou secondaires.
L'OMS a proposé la classification suivante basée sur l'étiologie, la pathogénie, les aspects
cliniques et l'histologie.
thie de reflux
-interstitielles héréditaires
-interstitielle des maladies néoplasiques
-intestitielles des maladies glomérulaires et vasculaires
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6). - Complications :
- Nécrose papillaire; complication fréquente associée au diabète sucré - Pyonéphrose -
Pyélonéphrite emphysemateuse (complication rare observée surtout chez la femme
âgée diabétique. Dans ce cas, la nécrose est associée à la production de gaz suite a la
fermentation des tissus nécrosés.
b. - Autres néphrites tubulo-interstitielles aiguës infectieuses :
1). - La néphrite fongique: elle est rare, causée souvent par le candida albicans (à démontrer
à l'aide d'une coloration de Gomori ou de Grocott).
2). - La néphrite virale: causée par les virus de la famille des Hantavirus ou polyomavirus et
probalement le VIH aussi.
c. - Nephrites tubulo-interstitielles associées à une infection systémique
La néphrite dans ce cas est due à un agent pathogène systémique sans
localisation rénale. Il s'agirait d'une réaction d'hypersensibilité.
2. - PYELONEPHRITE CHRONIQUE (NEPHRITE TUBULO ŔINTERSTITIELLE
CHRONIQUE)
La pyélonéphrite chronique est le stade tardif d'une infection rénale
bactérienne. Elle est la cause de l'insuffisance rénale chronique dans plus de 25% des enfants
et des jeunes adultes. Dans la plupart des cas, il y a une obstruction du tractus urinaire: c'est la
pyélonéphrite chronique obstructive. Les autres cas sans obstruction sont associés à un réflux
vésicouretéral.
a. - Pyélonéphrite chronique non-obstructive ou pyélonéphrite de réflux
C'est une affection rare.
1). - Aspects cliniques : cette forme ne donne pas de symptômes directs (voir cours
d'urologie)
2). - Aspects macroscopiques : on note de petits reins de moins de 50gr ayant une capsule
nodulaire, mammélonnée; entre ces mammelons, on note des zones de rétractions
assez étendues et profondes qui se dirigent vers le pyélon; la jonction
corticomédullaire a disparu et le pyélon lui-même est fibrosé et épaissi.
3). - Aspects microscopiques : on note une destruction étendue des glomérules (plus de
70%) et des tubes; les glomérules sclérosés et transformés en pain-à-cacheter sont
localisés dans des zones triangulaires à base capsulaire, zones dans lesquelles les tubes
sont dilatés et contiennent des cylindres éosinophiles qui donnent au tissu un aspect de
la glande thyroïde (aspect pseudo-thyroïdien); on note en plus une fibrose
périglomérulaire et interstitielle importante infiltrée par des lymphocytes.
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L'inflammation peut devenir folliculaire. On peut y noter aussi une extravasation des
protéines de Tamm-Horsefall. Les vaisseaux montrent un epaississement fibreux de
l'intima (artérioles et artères).
4). - Complications : Hypertension. Glomérulosclérose focale et segmentaire (en tant que
lésion et différente de la maladie GSFS rencontrée dans le syndrome néphrotique).
b. - Pyélonéphrite chronique obstructive
Cette affection est plus fréquente que la néphropathie de réflux. Il y a plusieurs causes
de l'obstruction: hyperplasie de la prostate, calculs rénaux, cancer du col avec invasion
du bas urétère, valvules congénitales dans l'urètre prostatique, grossesse.
1). - Aspects cliniques
Cette affection fait suite à une infection urinaire aiguë avec des symptômes
subséquents.
2). - Aspects macroscopiques
Le rein est soit augmenté de taille, de taille normale ou de taille réduite. On note des
cicatrices à sa surface qui est granulaire.
L'appareil pyélo-caliciel est dilaté tandis que l'épaisseur du parenchyme est nettement
réduite. Les cicatrices sont peu profondes et moins proéminentes que dans la
pyélonéphrite de reflux.
3). - Aspects microscopiques
On note des lésions dues à l'obstruction seule (fibrose interstitielle marquée, dilatation
tubulaire et sclérose ainsi que le regroupement des glomérules). On peut observer
aussi les lésions de la pyélonéphrite chronique non obstructive avec des cicatrices
focales ou diffuses. L'interstitium renferme aussi généralement des follicules
lymphoïdes et des collections de protéines de Tamm-Horsefall.
4). - Diagnostic différentiel (voir cours d'Urologie)
5). - Complications :
Pyonéphrose; nécrose papillaire; pyélonéphrite xantho-granulomateuse (rare et s'associe
souvent aux calculs rénaux).
3. - LA NECROSE PAPILLAIRE OU PAPILLITE NECROSANTE
Synonymes : Néphrite analgésique; Néphropathie par abus d'analgésiques.
C'est une forme spéciale de néphrite interstitielle caractérisée essentiellement
par la nécrose des papilles. Les papilles sont irriguées par des fins vasa recta qui proviennent
des artères efférentes des glomérules juxtamédullaires. Ainsi, lors de la sclérose des artères
efférentes (Diabète) ou de l'interstice des papilles (Abus de phénancetine ou en général des
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analgésiques) l'oxygénation des papilles devient critique; lors d'une infection, la nécrose s'en
suit.
Ces lésions sont en général bilatérales.
La ou les papilles détachées peuvent bloquer les uretères; on peut noter aussi une insuffisance
rénale aiguë si un grand nombre de papilles est détruit.
J. - NEPHROPATHIES VASCULAIRES
a. Lésions rénales en cas d'hypertension chronique bénigne (artériosclérose hyaline, ou
néphrosclérose bénigne)
La néphrosclérose bénigne est le terme désignant le rein dans l'hypertension
bénigne. Elle est presque toujours associée à une artériosclérose hyaline. C'est une lésion
fréquente à l'autopsie au dessus de 60 ans.
1). - Macroscopiquement : les reins sont de volume normal ou d'un volume réduit entre 110
et 130 gm. La surface externe est finement granulaire, tandis que la tranche de section
montre un amaincissement de la corticale.
2). - Histologiquement, on note principalement un rétrécissement de la lumière des artérioles
et de pe tites artères, suite à un épaississement et à une hyalinisation des parois. Cette
artériosclérose survient au cours de la 5ème décade de la vie chez des personnes
normotensives, mais elle est plus marquante en cas d'hypertension et de diabète. En
conséquence de ce rétrécissement, il y a des foyers d'atrophie ischémique avec zones
d'atrophie tubulaire et de fibrose interstitielle et une variété d'anomalies glomérulaires
telles que le collapsus des membranes basales, le dépôt de collagène dans l'espace de
Bowmann, la fibrose périglomérulaire, et la sclérose glomérulaire totale. Au niveau
des artères interlobulaires et arquées, on note un dédoublement de la couche élastique
et une fibrose de la média et retrécissement de la lumière. C'est l'hyperplasie
fibroélastique.
b. - Lésions rénales en cas d'hypertension maligne (néphrosclérose maligne)
Ce terme désigne la maladie rénale associée à l'hypertension maligne ou à une poussée
hypertensive aiguë.
1). - Macroscopie : La taille des reins dépend de la durée et de la sévérité de l'hypertension.
La surface externe peut montrer des petites hémorragies pétéchiales.
2). Ŕ Microscopie : la nécrose fibrinoïde des artérioles avec une nflammation des artérioles
donnant une artériolite nécrosante et une artériolite hyperplasique ou en bulbe
d'oignon avec des couches concentriques des cellules fusiformes et épaississement de
la paroi. Cette lésion est indicative de l'insuffisance rénale au cours de l'hypertension
maligne.
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L. - INFARCTUS RENAUX
Les infarctus surviennent chez des sujets âgés et sont fréquemment associés à
l'hypertension, aux embols et parfois aux vaisseaux polaires aberrants. L'infarctus se reconnaît
comme une zone pâle triangulaire à base capsulaire; aux stades précoces, on note autour une
zone blanche et rouge congestive.
M. - NECROSE CORTICALE DIFFUSE
C'est une affection rare qu'on voit comme conséquence d'une coagulation
intravasculaire lors des affections telles que la septicémie à gram négatifs, les brûlures ou
traumatismes étendus, le choc, l'abruptio placentae", l'avortement septique, le syndrome
hémolytique urémique.
Les reins sont forts gonflés avec un cortex tâcheté brun-jaune. A la section, on note un cortex
épaissi et pâle nettement délimité de la médullaire. Histologiquement on voit un cortex
nécrotique avec des tubes momifiés, des glomérules et des vaisseaux thrombosés. Cette
affection est irréversible et conduit à une insuffisance rénale chronique. Elle constitue un
diagnostic différentiel à faire avec l'insuffisance rénale aiguë par nécrose tubulaire.
- Classification
1. - ANOMALIES QUANTITATIVES
a. - Déficit en parenchyme rénal définitif
1). - Agénésie bilatérale
2). - Agénésie unilatérale
3). - Hypoplasie rénale
a). - Hypoplasie vraie
b). - Hypoplasie unilatérale
c). - Hypoplasie oligonéphronique ou oligoméganéphronie
d). - Hypoplasie segmentaire (lire rein d'Ask-Upmark).
b. - Excès du tissu rénal
1). - Rénomegalie
2). - Rein surnuméraire
2. - ANOMALIES DE POSITION, DE FORME
a. - Ectopie rénale
1). - Simple
2). - Croisée
b. - Fusion rénale
c. - Anomalies de rotation
d. - Anomalies de lobulation
1). Persistance de la lobation foetale
2). Dysmorphisme lobulaire"
3. - ANOMALIES DE DIFFERENCIATION
a. - Dysplasie rénale
1). Ŕ totale
a). - Unilatérale
b). Ŕ Bilatérale
2). - Segmentaire
3). - Associée avec une obstruction congénitale
b. - Maladie kystique glomérulaire
c- - Maladie polykystique rénale
1). - Type adulte
2). - Type infantile
3). - Associée avec la fibrose hépatique congénitale
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garçons que chez les filles. Il existe une tendance familiale et cette anomalie a été notée chez
des jumeaux. A la place du tissu rénal, parfois on peut noter un tissu fibreux indifférencié
dans lequel on peut voir quelques structures tubulaires plus ou moins ébauchées. Ce fragment
de tissu fibreux est dépourvu de capsule, mais peut-être relié à un uretère rudimentaire par un
cordon de tissu fibreux. Cet état correspond en réalité à une dysplasie en tant qu'anomalie de
différenciation tissulaire, et non à une aplasie rénale proprement dite .
Le rein présent est caractérisé par une hypertrophie compensatoire.
Toute atteinte de celui-ci est donc toujours très grave.
3). - Hypoplasie
L'hypoplasie se définit comme une diminution de volume d'un organe suite à une incapacité
de se développer intégralement au cours de la vie embryonnaire.
L'hypoplasie rénale se définit comme une réduction en taille d'un des reins d'au moins 50% de
la masse totale, C'est l'hypoplasie simple. Mais, une véritable hypoplasie rénale correspond à
une réduction du nombre des lobules ou rénicules et des calices. Le rein n'en compte alors que
5 ou moins contrairement au rein normal qui en compte 10 ou plus.
a. - Hypoplasie unilatérale
C'est lorsqu'il existe un petit rein d'un côté. Ce rein montre quelques pyramides
mais possède un bassinet normal. Histologiquement, le parenchyme rénal est normal et les
vaisseaux ont un calibre réduit proportionné aux dimensions du rein. L'autre rein est
compensatoirement hypertrophié. Le rein hypoplasique montre parfois l'image histologique
d'une pyélonéphrite chronique.
Hypoplasie unilatérale avec dysplasie: dans ce cas, le rein malformé présente une structure
anarchique: tissu fibreux en excès, structures tubulaires peu différenciées et entourées par une
fibrose concentrique; glomérules réduits en nombre et malformés; présence de tissu
cartilagineux ou osseux. Ces lésions dysplasiques peuvent intéresser tout ou seulement une
partie du rein. Dans ce dernier cas on trouve alors habituellement un pyélon ou un uretère
atrésique.Un tel rein est prédisposé aux infections récidivantes.
b). - Hypoplasie bilatérale ou oligoméganéphronie : ici les deux reins sont hypoplasiques
avec une structure normale. Oligoméganéphronie indique qu'il y a diminution du nombre des
néphrons et une hypertrophie des éléments des néphrons présents. Ce type d'anomalie conduit
toujours à une insuffisance rénale en 5 à 6 ans aux environs de l'âge de la puberté suite à une
clearance toujours basse de la créatinine.
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Hypoplasie bilatérale avec dysplasie: les deux reins sont hypoplasiques et dysplasiques. Cet
état est incompatible avec la vie s'il n'y a que très peu de parenchyme normalement
différencié.
3. - ANOMALIE DE DIFFERENCIATION
a. - Dyplasie rénale
Celle-ci se définit par la persistance dans un rein ou dans une de ses portions
des structures normalement absentes dans la néphrogénèse normale. Il s'agit d'une anomalie
qualitative et d'un trouble d'induction avec comme conséquence formation anarchique de
tissu.
Histologiquement la dysplasie comprend:
des tubes dilatés focalement, bordés par un épithélium cubique ou cylindrique et entourés
par des couches concentriques d'un mésenchyme indifférencié contenant des fibres
musculaires lisses.
des tubes de petite taille ayant un épithélium hyperchromatique
un abondant stroma mésenchymateux indifférencié qui garde ses capacités à se
différencier en particulier en tissu cartilagineux.
Cette dysplasie peut-être unilatérale ou bilatérale, totale ou focale et segmentaire.
La dysplasie congénitale n'est pas une anomalie génétique. La pathogénie n'est pas connue. La
dysplasie s'accompagne souvent de la formation des kystes.
On distingue en fait trois formes de dysplasie :
1). - Aplasie : celle-ci peut-être uni- ou bilatérale. Le pronostic dépend de la quantité de
parenchyme rénal normal restant en cas d'aplasie unilatérale.
2). - Dysplasie multikystique : Certains tubules des zones dysplasiques peuvent se dilater
fortement et former des kystes. Celle-ci peut-être uni-ou bilatérale. Dans cette forme
de petits et de gros kystes coexistent.
3). - Dysplasie segmentaire : dans ce cas on note dans un ou les deux reins la coexistence
des zones dysplastiques et des zones normales. Cette anomalie est souvent associée à
un dédoublement de l'uretère et du pyélon. Parfois on observe une stricture d'un
segment de 1'uretère.Notez- bien que ces différents aspects peuvent se combiner de
sorte qu'on peut avoir des zones multikystiques,dysplasiques et aplasiques dans un
même rein.
b. - Maladie glomérulokystique (glomerulocystic disease) : les glomérules dilatés
kystiquement font partie de la maladie" glomérulokystique.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 28
A la microscopie, on note des cellules qui ressemblent aux fibroblastes et du tissu collagène,
mais l'ultrastructure montre qu'il s'agit bien des cellules interstitielles. Ces tumeurs n'ont
aucune tendance a la transformation maligne. Lorsque ces amas des cellules deviennent
abondants, ils constituent des hamartomes.
c. - Tumeurs bénignes diverses : hémangiomes, les angiomyolipomes (fréquents chez des
patients atteints de sclérose tubéreuse ou atteinte du cortex cérébral avec épilepsie, arrièration
mentale et une variété d'anomalies de la peau).
1). - Tumeurs des cellules juxtaglomerulaires (produisant la rénine; elles s'associent à
l'hypetension).
2). - Oncocytome : Tumeur épithéliale bénigne composée de larges cellules éosinophiles
ayant des petits noyaux. En M.E., ces cellules ont de nombreuses mitochondries. Ces
tumeurs sont bien encapsulées et peuvent atteindre 12 cm de diamètre.
2. - LES TUMEURS MALIGNES
a. Carcinome à cellules rénales
1).- Synonymes : - Hypernéphrome
- Adénocarcinome de rein ou Tumeur de Grawitz
- Renal cell carcinoma
Cette tumeur représente à peu près 1 à 3% de tous les cancers des viscères, et 85 à 90% de
tous les cancers du rein de l'adulte. Le pic d'âge s'observe dans l'âge adulte (60-70ans) avec
une prépondérance masculine dans un rapport de 3 :1
Macroscopiquement, ces tumeurs ont un aspect jaunâtre, d'où le nom hypernéphrome. Mais,
elles n'ont rien de commun et ne naissent pas des surrénales comme on le pensait, mais de
l'épithélium tubulaire et sont donc des véritables adéllocarcinomes du rein. On peut aussi les
produire expérimentalement avec des variétés des carcinogènes chimiques ou viraux.
2).- Epidémiologie
Cette tumeur est très fréquente chez les fumeurs de cigarettes, pipes et cigares. Des facteurs
génétiques pourraient aussi jouer un grand rôle .Il a été observé que les patients avec le
syndrome de Von Hippel- lindau développent également des carcinomes rénaux bilatéraux et
multiples. Des anomalies des chromosomes 3 et 8 et 3 et 11 ont été observées dans certaines
familles avec des adénocarcinomes rénaux aussi bien que dans des cas isolés.
3).-Morphologie
Macroscopie: La tumeur peut se développer dans n'importe quelle portion du rein. Mais les
sites les plus fréquents sont les pôles et particulièrement le pôle supérieur. Souvent, il s'agit
des masses solitaires unilatérales. Elles sont sphériques mesurant de 13 à 15 cm de diamètre.
Le tissu tumoral est d'aspect jaune-grisâtre-blanchâtre qui tranche nettement du reste du
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 31
parenchyme. Les bords sont généralement bien délimités et confinés dans la capsule rénale.
Mais des petites tumeurs peuvent s'observer tout autour, ce qui est un signe évident de
malignité. La tumeur peut faire protrusion dans les calices et le bassinet et peut aussi envahir
l'urétère. L'invasion de la veine rénale est très caractéristique de cette tumeur. Celle-ci peut se
développer jusqu'à envahir la veine cave inférieure et même le cœur droit. L'extension de la
tumeur peut se faire aussi vers la capsule pour envahir la surrénale et le tissu adipeux
périphérique.
Microscopie:
La tumeur peut présenter des aspects variables: papillaire, solide, trabéculaire ou tubulaire.
Ces aspects peuvent coexister au sein d'une même tumeur. L'aspect cellulaire le plus fréquent
est la variante à cellules claires arrondies ou polygonales dotées d'un cytoplasme abondant
clair parcequ'elles contiennent du glycogène et des lipides. 12% de ces tumeurs ont des
cellules granulaires ayant un cytoplasme modèrement éosinophile, tandis que 14% ont des
cellules fusiformes qui ressemblent aux cellules mésenchymateuses. L'atypisme cytonucléaire
est très variable et montre une corrélation avec le pronostic (grades I à VI). Le stroma est
richement vascularisé.
5).- Evolution clinique
L'évolution clinique de la tumeur sera évoquée ailleurs. Notons ici quelques syndromes
paranéoplasiques associés à cette tumeur suite a une production anormale d'hormone: fièvre et
autres symptômes constitutionnels (malaise, asthénie, perte de poids); polycythémie,
hypercalcémie, hypertension, féminisation ou masculinisation, syndrome de Cushing,
éosinophilie, réactions leucémoïdes et amyloïdose. La tumeur a tendance à donner des
métastases par voie hématogène et lymphatique vers les poumons (50%) et vers les os (33%),
puis aux ganglions régionaux, foie et surrénales. Dans 10 à 15% la tumeur donne des
métastases dans le rein du côté opposé. La survie moyenne sans traitement est de 45% et au-
dessus de 70% en l'absence de métastases. La néphréctomie est le traitement de choix.
b).- Néphroblastome
1).- Synonyme: Tumeur de Wilms
C'est une tumeur de l'enfance par excellence et qui dérive du blastème rénal. Elle se compose
d'un mélange d'éléments épithéliaux et stromals primitifs et des éléments tissulaires
hétérologues. Le pic d'incidence se situe entre 2 et 4 ans. Des cas rares s'observent également
chez l'adulte. La tumeur est caractérisée par des anomalies du caryotype, notamment des
délétions du bras court du chromosome 11 qui peuvent ainsi jouer un rôle pathogénique.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 32
de leur trajet et former une structure en Y mais d'autres, un uretère proximal unique se divise
en deux pour former un Y renversé.
2. EXTROPHIE VESICALE
Il s'agit ici de l'agénésie de la paroi vésicale antérieure et de l'absence de la paroi
abdominale antérieure en regard de la vessie. Ceci entraîne une protusion de la paroi vésicale
postérieure hors de l'abdomen. La vessie paraît comme un sac ouvert communiquant
directement avec la surface cutanée de la région sus-pubienne. Cette malformation est
souvent associée à d'autres telles que les malformations de la face, de la région anorectale et
de l'appareil génital telles que chez le garçon l'épispadias et la diphallia (= clitoris divisé) chez
la fille. Elle peut s'associer aussi à la disjonction de la symphyse pubienne. Sans correction
chirurgicale l'extrophie vésicale se complique d'infections urinaires et d'insuffisance rénale.
Un rhabdomyome chez l'enfant et un carcinome chez l'adulte se développent parfois.
3.- DIVERTICULE DE LA VESSIE
Il est congénital ou acquis. Il prend la forme d'un sac ovoïde communiquant avec la
vessie par un orifice de calibre variable.
Complications : infection, lithiase et perforation. Une tumeur maligne s'y développe parfois.
4.- AUTRES MALFORMATIONS:
Hypoplasie et hypertrophie (congénitale) vésicales, vessie en sablier, duplication
vésicale.
B. DYSTROPHIES
1.- LITHIASE URINAIRE
Il s'agit de la présence des calculs dans les voies excréto-urinaires.
a.- Macroscopie et composition
Le calcul de phosphate de calcium est généralement gris-blanchâtre dur ou friable. Il
remplit le bassinet et les calices qui se dilatent. Sa forme irrégulière et hérissée, rappelle le
corail d'où le nom de calcul coraliforme. Il se développe en milieu alcalin, à la faveur
d'infections répétées. Aux phosphates de Ca, s'associent les sels de magnésium et
d'ammonium pour former les calculs mixtes.
Le calcul d'oxalate de calcium est plus dur et sa surface externe brunâtre et teintée par
de petites hémorragies multiples consécutives à l'abrasion de la muqueuse du bassinet à son
contact.
Le calcul d'acide urique est dur et jaunâtre.
Le calcul de cystine en cas de cystinurie : il est petit, jaune, rond et à surface lisse.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 34
b.- Etiopathogénie
Le facteur général le plus important dans la formation des calculs est la haute
concentration des sels que l'on trouve normalement dans les urines mais à des taux inférieurs
à la saturation. Tous les états pathologiques causant une mobilisation anormale et excessive
de calcium peuvent expliquer la formation de calculs urinaires. Il s'agit de :
hyperparathyroïdie, myélome multiple, métastases osseuses ostéolytiques, hypervitaminose
D, ostéoporose, régime hypercalcique. L'oxalose, la cystinurie et la goutte expliquent la
formation des autres types par l'élevation du taux des sels impliqués dans chacun de ces types.
Les facteurs locaux comprennent : la précipitation des sels urinaires favorisée par les
infections urinaires indirectement favorisées par la stase urinaire.
c.- Evolution
La lithiase urinaire est unilatérale dans 75 à 80 % des cas. Les calculs peuvent être
libres dans les voies urinaires ou former un véritable moulage des cavités pyélo-calicielles.
Dans ce cas les spicules de la surface du calcul s'ancrent dans la paroi, rendant difficile
l'extraction chirurgicale. Les manifestations cliniques découlent de l'obstruction du flux
urinaire et des microtraumatismes suscitant l'infection et l'hématurie. Un petit calcul peut
susciter une symptomatologie plus bruyante qu'un gros calcul.
2. HYDRONEPHROSE
Il s'agit d'une dilatation chronique et irréversible du bassinet et des calices, suite à un
obstacle à l'écoulement de l'urine, obstacle soit mécanique ou fonctionnel.
a.- Aspects morphologiques
Au début le rein est peu modifié, seuls le bassinet et les calices étant dilatés. Plus tard,
les pyramides s'aplatissent, la corticale s'amincit et il ne persiste finalement qu'une mince
couche de parenchyme rénal. L'atrophie et la fibrose frappent d'abord les tubes rénaux
particulièrement les contournés proximaux, puis les glomérules qui deviennent scléreux
pendant que les artères présentent une paroi épaissie par fibrose.
La capsule rénale est densifiée et adhérente. L'hydronéphrose s'infecte fréquemment,
ce qui entraîne une pyélonéphrite et même une pyonéphrose (= accumulation du pus dans la
cavité dilatée) avec suppuration du parenchyme rénal et périnéprhite.
b.- Etiologie : Les causes sont multiples. Il peut s'agir de :
1).- Formes congénitales : valvules urétérales et urétrales, la malposition du rein comprimant
le bassinet et s'accompagnant de torsion urétéropyélique, l'artère surnuméraire du pôle
inférieur du rein, croisant et comprimant l'urétère, la jonction pyélourétérale anormalement
haute.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 35
2).- Formes acquises : les plus fréquentes Causes : lithiase urinaire, compression urétérale
par fibrose ou tumeur, dilatation paralytique de la vessie (vessie neurogène), hypertrophie ou
tumeur prostatique. L'hydronéphrose peut être unilatérale ou bilatérale selon la cause.
c.- Evolution : elle conduit à une insuffisance rénale progressive par perte des fonctions des
reins atrophiés.
3. DYSTROPHIE KYSTIQUE
La muqueuse excrétourinaire peut être parsemée de petites formations kystiques de 1 à
2 mm de diamètre. Certains auteurs parlent de dystrophie kystique excrétourinaire, les autres
de pyélites, d'urétérite et de cystite kystique. Ces kystes sont revêtus d'un épithélium
transitionnel parfois siège d'une métaplasie cubocylindrique mucosécrétante. Leur contenu
est aqueux ou mucoïde. Un infiltrat inflammatoire chronique non spécifique s'observe au
pourtour de ces structures glandulaires, ce qui motive le terme de cystite glandulaire. La
présence de minuscules amas épithéliaux appelés nids de von Brunn inclus dans le chorion
muqueux parmi les kystes et subissant une cavitation progressive semble être à l'origine de ce
phénomène, mais la signification de ces kystes reste controversée.
4. VESSIE NEUROGÈNE
L'atteinte extravésicale des voies nerveuses de la vessie bloque son contrôle
volontaire, ce qui entraîne l'atonie pariétale, la distension vésicale et la stagnation de l''urine.
L'infection urinaire s'installe, elle intéresse d'abord la vessie puis par voie ascendante le rein.
Elle est favorisée par le cathétérisme et l'immobilisation du malade, ce qui entraîne une
déminéralisation osseuse, des calcifications métastatiques, une hypercalciurie et une lithiase
urinaire.
Causes : blessure de la moelle épinière ou sa compression traumatique avec paraplégie
viennent au premier plan et au 2ème plan, les affections neurologiques telles que les
malformations médullaires, tumeurs médullaires, ramolissement cérébral, hémorragie
cérébrale ou sclérose en plaques.
Les altérations du plexus sacré et de la queue de cheval aboutissent aussi à une vessie
neurogène par suppression du réflexe de chasse vésicale et évacuation du trop-plein urinaire.
C. INFLAMMATION
L'une des particularités majeures de l'inflammation urinaire est sa possibilité de
diffusion à tout l'arbre excréteur quel que soit son point de départ.
Les agents responsables sont avant tout infectieux mais les agents non infectieux tels
que les produits chimiques ou les radiations ionisantes sont aussi impliqués. Les facteurs
prédisposants sont : la lithiase urinaire, les corps étrangers, la stase urinaire par compression
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 36
D. TUMEURS et PSEUDOTUMEURS
Les voies excréto-urinaires sont sièges des tumeurs dont les plus nombreuses, 90 % au
moins, reproduisent la structure de l'épithélium qui les revêt : ce sont les tumeurs excréto-
urinaires, ou transitionnelles ou paramalpighiennes.
1. TUMEURS DE LA VESSIE
a.- Tumeurs papillaires excréto-urinaires
1).- Microscopie
La tumeur est faite de nombreux axes conjonctivo-vasculaires recouverts d'assises plus ou
moins nombreuses de cellules transitionnelles sans critère de malignité manifeste (absence
d'anisocytocaryose et d'invasion en profondeur).
2).- Macroscopie
La tumeur est exophytique, végétante, pédiculée ou sessile. Elle est de couleur blanc-
grisâtre.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 38
3).- Evolution
Elle présente une grande tendance à des récidives et en quelques mois ou années, elle diffuse
et évolue vers un carcinome infiltrant. Cette tumeur est en pratique considérée comme un
carcinome superficiel étant donné cette potentialité à se transformer en carcinome.
I. - LA VULVE
A. LES MALFORMATIONS : congénitales (aplasie, hypoplasie, atrésie, etc...) voir cours
de Gynécologie.
B. LES INFECTIONS : ressemblent à celles rencontrées au niveau de la peau d'autres
régions du corps humain.
1. LES INFECTIONS RAREMENT ULCÉREUSES.
a. - Bactérienne.
1). - Vulvite folliculaire, furoncle, érysipèle (stréptocoque ß-hémolytique) echtyma =
pyodermite à streptocoque ou à staphylocoque.
2).- Noma ou vulvite gangrèneuse (rare) = se présente sous forme de pustules qui s'ulcèrent
et s'étendent; agent causal: germes aérobies et anaérobies.
3).- Vulvite diphtérique : fréquente chez les enfants et femmes en post-partum : rare.
4).- Infection gonococcique ne donne qu'exceptionnellement une vulvite mais plutôt une
atteinte des glandes de Bartholin = Bartholinite gonococcique se compliquant d'abcès et
cervicite, endométrite, annexite et (urétrite aiguë chez l'homme).
5).- La tuberculose : elle est exceptionnelle à ce niveau.
b.- Virales :
1).- Verrues : correspondant à des plaques plus ou moins papillomateuses accompagnées d'un
discret infiltrat inflammatoire.
2).- Végét ations vénériennes (papillomes multiples et condylome acuminé). L'agent causal
le plus fréquemment rencontré est le Human Papilloma Virus (HPV) surtout le type 6 (93%
de ces lésions) et le type 11 (21%) de ces lésions qui sont à évolution généralement bénigne.
II. LE VAGIN
A. LES MALFORMATIONS: vagin non canalisé, sténose, diaphragme, vagin double.
B. INFECTIONS:
1.- INFECTIONS À GERMES DIVERS
L'épithélium de la vulve comme l'épithélium vaginal est assez résistant aux infections
à cause de son acidité à partir de la puberté. Il n'y a que quelques germes qui arrivent à s'y
greffer. Les germes pathogènes qui s'y développent sont surtout les gonocoques
(blennorragie), cependant rare, les staphylocoques (ra res), les streptocoques (rares),
l'hémophilus vaginalis ou gardnerella vaginalis, les mycoses. Les vaginites mycotiques sont
fréquentes, surtout la moniliase vaginale provoquée par candida albicans. Cette infection se
rencontre régulièrement chez les femmes enceintes. Il y a aussi des vaginites provoquées par
des protozoaires parmi lesquels le plus fréquent est le trichomonas vaginalis; maladie
sexuellement transmissible comme la gonococcie. La présence d'atypies dans l'épithélium
vaginal en est très évocatrice.
a.- La vulvovaginite gonococcique : chez l'enfant est à évolution aiguë. C'est une
contamination de l'enfant par sa mère à la naissance (au cours de l'accouchement).
b.- La vaginite post-ménopausique : infection favorisée par l'atrophie de l'épithélium vulvo-
vaginal, conséquence du déficit hormonal en post-ménopause.
2.- INFECTIONS GRANULOMATEUSES.
a.- La syphilis attei nt rarement le vagin, tant la forme 1ère que la 2ème ou la 3ème forme.
b.- Le lymphog ranulome inguinal : rare aussi au niveau du vagin.
c.- La tuberculose : rare aussi.
C.- LES TUMEURS :
1.- LES TUMEURS BENIGNES NEOPLASIQUES: elles sont très rares et quand il y en a
c'est:
a.- le léiomyome (plus fréquent);
b.- le rhabdomyome est très très rare.
2.- LES TUMEURS MALIGNES :
a.- Carcinome spinocellulaire.
b.- Le mélanome : s'y rencontre rarement.
c.- Autres sarcomes:
1).- Le sarcome botryoïde (tumeur de la jeune fille/enfant) ou rhabdomyosarcome
embryonnaire qui se présente sous forme de masse surélevée parfois végétante au niveau du
vagin. C'est la tumeur la plus fréquente. Elle est recouverte par l'épithélium vaginal
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 45
pluristratifié et est composée de cellules d'allure fibroblastique le tissu tumoral est lâche avec
différentiation par endroit en cellules musculaires striées très embryonnaires.
La coloration au PTHA ou au Trichome de Masson met en évidence de ces cellules
striées (leurs striations ).
Certains auteurs classent cette tumeur parmi les tumeurs mixtes mésodermiques.
3.- TUMEURS MALIGNES SECONDAIRES OU MÉTASTATIQUES: il faut citer le
choriocarcinome qui est une tumeur placentaire née des cellules trophoblastiques.
4.- TUMEURS NON NEOPLASIQUES.
a. Les kystes vaginaux:
1).- Le kyste de Gardner : se développe sur les restes du canal de Wolff.
2).- Le kyste d'inclusion : c'est une invagination de l'épithélium de surface. Il est rempli de
kératine et est plus fréquent que le premier cité.
b. L'endométriose : L'endométriose est un foyer de tissu endométrial formant une masse dans
la paroi vaginale. Il s'agit de tissu endométrial ectopique ou implant composé soit de stroma
et de glandes endométriales soit uniquement de glandes. Ce tissu suit les variations cycliques
hormonales et subit les mêmes phénomènes regressifs hémorragiques que l'endomètre normal.
Après des remaniements successifs, le nodule peut finir par devenir kystique.
III. L'UTERUS
A.- LE COL UTERIN
1.- MALADIES INFLAMMATOIRES INFECTIEUSES: Cervicite.
Elle peut être :
a.- aiguë ou chronique non spécifique.
Dans les inflammations chroniques on observe des modifications des glandes
endocervicales sous forme des dilatations pour donner des kystes. Ces glandes dilatées dans
les cervicites chroniques s'appellent : oeufs de Naboth.
b.- Chroniques spécifiques granulomateuses. C'est le cas surtout :
1).- de la tuberculose cervicale.
2).- lymphogranulome inguinal: Rare.
3).- granulome inguinal: Rare.
4).- la syphilis: Rare.
5).- la schistosomiase: granulome à cellules épithélioïdes centré ou non par un œuf, le
schistosome.
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b).- Condylome acuminé et papillome : peut s'étendre du vagin au col de l'utérus. Lésion
d'origine parfois virale du notamment au human papilloma virus.
b.- Mésenchymateuses.
* Le léiomyome : se développe à partir du myomètre et peut se présenter sous plusieurs
formes. Il peut être:
- sous-muqueux : se développe sous la muqueuse qu'elle soulève et comprime. Ce type est
pédiculé ou non. Il peut s'ulcérer et provoquer des saignements. Il est une cause de dystocie
car il bouche le passage lors de l'accouchement.
- le léimyome intramural.
- Le léimyome sous séreux.
Ces deux dernières formes entraînent moins de complications. Le léimyome peut être
unique ou faire partie d'une léiomyomatose utérine. Il dégénère rarement en néoplasme malin.
b.- Les tumeurs malignes.
1).- Tumeurs malignes épithéliales.
a).- carcinome épidermoïde ou carcinome spinocellulaire du col est le plus fréquent des
cancers de la femme dans les pays de l'hémisphère sud soit plus de 2/3 des cancers de l'utérus
et 25 % des cancers de la femme en Afrique Noire. Il naît de l'épithélium pluristratifié de
l'exocol mais surtout de la zone de transition épithélium de l'exocol - épithélium de l'endocol,
zone dans laquelle on observe souvent des phénomènes de métaplasie épidermoïde.
On distingue :
*.- le carcinome in situ à localisation strictement intra-épithéliale et qui précède gén
éralement l'apparition du carcinome invasif. Il doit être l'objet d'un dépistage précoce y
compris les lésions qui lui donnent naissance : les dysplasies du col utérin aussi appelées
néoplasie intraépithéliale du col.
*.- Le carcinome invasif : - forme infiltrante dans laquelle des cordons tumoraux envahissant
déjà le stroma du col. Suivant le niveau d'invasion et d'extension on distingue les stades 0, I,
II, III et IV. C'est une tumeur agressive.
N.B. : L'apparition de ce cancer peut être précédée par des lésions précancéreuses: la
dysplasie et surtout la dysplasie sévère.
-. Etiologie : inconnue mais on cite : une mauvaise hygiène, les infections à répétition et
surtout le papilloma virus et le virus herpétique type II ou génital. C'est un cancer de la
femme à activité sexuelle à l'instar des maladies sexuellement transmissibles (MST). En ce
qui concerne le HPV c'est surtout le type 16, 18 et 33 tandis que les types 6, 11, 31, 35 sont
associés à des condylomes d'évolution bénigne.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 48
b.- L'adénocarcinome : tumeur très peu fréquente (environ 6% des cancers de l'utérus) par
rapport au carcinome épidermoïde du col. Elle se développe à partir des glandes
endocervicales.
On distingue plusieurs types histologiques suivant qu'il y a sécrétion de mucus, richesse en
glycogène ou la ressemblance à l'épithélium des glandes endométriales. Ainsi il est décrit:
l'adénocarcinome mucineux, l'adénocarcinome à cellules claires, l'adénocarcinome
endométrioïde etc...
*.- Pronostic : Son profil est superposable à celui du carcinome épidermoïde.
2).- Tumeur d'origine mésenchymateuse
Il s'agit généralement:
a).- du léiomyosarcome et
b).- des tumeurs mixtes mésodermiques. Ce sont des tumeurs très rares.
c.- Pseudotumeurs
1).- Endométriose cervicale:
C'est une lésion tumorale non néoplasique. Il s'agit de tissu endométrial ectopique qui
se présente sous forme des petits nodules composés soit de stroma et des glandes
endométriales soit uniquement des glandes endométriales. L'endométriose est d'habitude
généralisée et se retrouve à divers endroits dans l'organisme, surtout sur la membrane
péritonéale aux environs de l'utérus, dans le cul-de-sac de Douglas, au niveau de la trompe,
des ovaires et du gros intestin recto-sigmoïdien.
*.- Traitement:
Administration d'hormones qui inhibent la prolifération endométriale (progestatif).
lutéinisation du reste du follicule de De Graaf qui a perdu son ovule et forme ainsi le corps
jaune.
Les cellules lutéinisées du corps jaune produisent la progestérone. Pendant cette seconde
phase du cycle, la production de FSH devient insignifiante, il y a baisse progressive du taux
d'oestrogènes. La dernière phase : c'est la régression du corps jaune et la chute du taux
d'hormone surtout la progestérone et de ce qui reste d'oestrogène. C'est cette chute qui
produit la menstruation.
1ère phase du cycle : Phase proliférative ou oestrogénique.
(Folliculinique).
L'endomètre (organe cible de ces hormones) subit sa maturation quantitative. Cette
phase dure généralement 14 jours, mais peut osciller entre 10 et 20 jours. Pendant cette
phase, il y a prolifération des glandes et augmentation progressive de la taille et de l'épaisseur
de l'endomètre. Les glandes montrent de la pseudostratification (multiplication des cellules
épithéliales) qui va en croissant. On subdivise cette phase généralement en trois phases:
- Une phase proliférative débutante.
Du 4e au 7e jour d'un cycle de 28 jours.
*.- Caractéristiques : L'endomètre est de petite épaisseur. Il s'agit tout juste de la partie basale
qui vient d'être recouverte par l'épithélium de surface après la menstruation (= menstruation
du 1er au 3e jour).
- La phase proliférative moyenne : 8e au 10ème jour.
L'épaisseur de l'endomètre augmente encore parce qu'il y a oedème du stroma et également
augmentation de la taille des glandes qui s'allongent et deviennent tortueuses. Les cellules
épithéliales montrent des mitoses et ont déjà un nucléole visible. Les cellules du stroma
sont à noyau allongé et il y a quelques mitoses. Il y a pseudostratification de l'épithélium
glandulaire.
- La phase proliférative avancée : du 11ème jour au 14ème jour.
L'oedème diminue, les glandes augmentent leur tortuosité; l'épithélium glandulaire devient
fort pseudostratifié, les cellules épithéliales sont toujours à noyau fusiforme et montrent un
ou plusieurs nucléoles. Le stroma devient compact et les cellules stromales sont très riches
en ARN cytoplasmique.
Entre le 14ème et 15ème jour c'est l'ovulation qui est sous l'effet de l'horloge biologique
interne qui règle ces cycles.
2ème phase du cycle : phase sécrétoire (du 16ème au 28ème jour) Phase progestéronique.
Sous l'action de la progestérone, il y a des modifications surtout au niveau de
l'épithélium glandulaire.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 50
b.-Quelques variantes
1).- L'endomètre durant la période post ménopausique et la préménopause ou
climacterium.
a).- Pendant la préménopause on observe:
*.- Apparition des cycles anovulatoires c'est-à-dire des cycles qui évoluent uniquement sous
le stimulus FSH avec production d’œstrogènes mais sans ovulation.
*.- Irrégularité dans la durée des 2 phases hormonales.
b).-Dans le post ménopause
Il n'y a plus de sécrétion hormonale du tout car il n'y a plus de follicules primordiaux.
On a soit :
*.- Une atrophie simple de l’endomètre ;
*.- Un aspect d'atrophie kystique (quelques glandes atrophiques dilatées kystiques).
2).- Endomètre infantile
Il est caractérisé par l'aspect de l'endomètre en période impubère. L'endomètre
présente un aspect atrophique avec quelques glandes petites et ne montrant pas des mitoses.
Pendant la puberté, on voit l’endomètre se développer et apparaître les cycles menstruels dont
la plupart sont anovulatoires.
c.- Histopathologie de l'endomètre.
Les métrorragies sont la conséquence de la plupart des pathologies endométriales et
justifient la grande majorité des biopsies endométriales en dehors de la stérilité. Les causes
des métrorragies sont diverses:
1).- Maladies systémiques : causes rares.
a).- Insuffisance cardiaque et circulatoire ----> congestion oedème de l'endomètre.
b).- Hypertension artérielle ---> oedème de l'endomètre.
c).- Athérosclérose ----> apoplexie utérine.
d).- Troubles de la coagulation sanguine surtout la thrombocytopénie ----> hémorragie.
e).- Avitaminose, intoxicanions, maladies infectieuses.
2).- Troubles fonctionnels hormonaux :
a).- Absence d’hormones
Atrophie endométriale par non fonctionnement ovarien : castration chirurgicale et
radiothérapique, non réceptivité de l'endomètre aux hormones etc.
L'examen microscopique montre un endomètre de petite épaisseur, à petites glandes
(quelques) qui tendent à disparaître par atrophie et à stroma à cellules fusiformes montrant des
noyaux densement colorés. A ne pas confondre avec l'atrophie par pression ----> léiomyome
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 52
sous muqueux. Dans ce cas il y a alternance des zones atrophiques avec des foyers
hyperplasiques et la conséquence, c'est l'aménorrhée.
b).- Insuffisance d'hormones.
*.- Insuffisance en œstrogènes ou hypofolliculinisme : donne à l'endomètre un aspect de
repos (resting endometrium).
La différence avec l’endomètre atrophique : la population des glandes est plus élevée dans le
resting endométrium. Conséquence : c’est l’aménorrhée ou hypoménorrhée.
Toute aménorrhée ou hypoménorrhée ne veut pas dire endomètre atrophique ou absence
d’ovulation. Il existe des femmes qui ont les 2 phases normalement mais sans saignement
menstruel (13,5 %).
Ces endomètres ne mènent pas nécessairement à la stérilité et une grossesse peut
survenir. D’ailleurs ce type d’endomètre est rarement rencontré dans la stérilité. En effet,
dans la stérilité féminine 1/3 est d’origine tubaire et 2/3 d’origine endométriale (en occident)
hormonale ou locale.
*.- Insuffisance lutéale (Hypoprogestéronémie)
Cette anomalie est très fréquente dans les endomètres des femmes stériles. A la base,
il y a soit :
a)- un endomètre avec une phase proliférative plus ou moins normale mais une phase
sécrétoire insuffisante par régression prématurée du corps jaune ou par non réponse de
l’endomètre à la progestérone.
- Une insuffisance de la phase oestrogénique qui entraîne une moins bonne réponse lors de la
deuxième phase et donc un aspect d’insuffisance lutéale.
*.- Histopathologie.
Deux aspects histopathologiques peuvent être observés :
-. L'insuffisance lutéale type maturation retardée coordonnée
Dans ce cas l’endomètre présente un aspect sécrétoire homogène mais en retard par rapport à
la date clinique du cycle.
Ex. : un aspect sécrétoire débutant alors que l'endomètre est au 23è jour pour un cycle de 28
jours. Ce type d’endomètre est fréquent dans la stérilité féminine.
-. L'insuffisance lutéale type maturation retardée incoordonnée
Ce type d’endomètre est très fréquent dans la stérilité féminine. Il est caractérisé par un
aspect sécrétoire inhomogène c’est-à-dire comportant des glandes sécrétoires tantôt
correspondant à la date clinique, tantôt en retard avec persistance parfois ça et là des signes de
la phase proliférative notamment la pseudostratification ou les noyaux en cigare, donc la
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 53
coexistence des zones de sécrétion à côté des zones peu ou pas sécrétoires ou en retard de
sécrétion.
*.- Conséquences
C’est la stérilité et généralement avec cycles raccourcis dans 25% des cas.
c).- Hyperproduction d'hormones
Cette situation se rencontre en cas d’hyperproduction d'oestrogènes ou de progestérones.
*.- Hyperproduction d’oestrogènes.
-. Le cycle anovulatoire.
Développement d’un follicule et absence de sécrétion de LH = pas d’ovulation. D'où,
évolution régressive du follicule (= + 14 jours) et menstruation par fin de sécrétion
d'oestrogène, c’est une cause de stérilité (13,8% des cas de stérilité). Le diagnostic
histologique se fait pendant la 2ème phase théorique du cycle.
Il y a 3 types de cycle anovulatoire d’après Hammerstein (1965) :
. Le follicule continue à sécréter pendant 7 à 10 jours (follicule persistant) après le 14ème jour.
. Petite sécrétion supplémentaire de LH et discrète lutéinisation sur fond oestrogénique (sans
ovulation).
. Le follicule involue rapidement et le taux d'oestrogènes est bas pendant toute la phase
suivante (cycle anovulatoire généralement court).
La biopsie
L’examen histologique montrera des aspects prolifératifs d’intensité variable suivant
le moment du prélèvement. Lorsque le cycle anovulatoire porte sur un ou deux cycles, il
n y a pas de conséquence, mais sa persistance entraîne une hyperplasie endométriale.
*.- Hyperplasie endométriale.
Causes :
- Follicule persistant pendant une longue période
- Cycles anovulatoires successifs avec persistance folliculaire de temps limité.
- Atrésie folliculaire répétée avec hyperplasie des cellules thécales oestrogéno-sécrétantes.
- Cycle avec insuffisance lutéale sévère à répétition.
- Autres causes :
. administration d’oestrogènes
- production endogène excessive d'oestrogènes
. hyperplasie stromale ovarienne
. hyperplasie des cellules hilaires
. thécome et tumeur à cellules de la granuleuse.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 54
Age d’apparition : 44 à 50 ans; très rare chez les jeunes filles et responsable de stérilité et de
métrorragie.
Histologie
Il est décrit 2 types:
Généralement l'hyperplasie concerne les glandes et le stroma, c'est l' hyperplasie
homologue. Parfois c'est uniquement les glandes (25%) ou le stroma (10%), il s'agit de
l'hyperplasie hétérologue.. L'hyperplasie stromale peut dans les cas extrêmes dégénérer en
sarcome endométrial.
-. L' hyperplasie homologue: stroma et glandes, elle se rencontre dans l'hyperplasie glandulo-
kystique ou hyperplasie endométriale glandulo-kystique et dans les hyperplasies focales.
Dans l'hyperplasie endométriale, on distingue :
-.l'hyperplasie endométriale simple
L'endomètre très prolifératif (voir phase proliférative du cycle), absence de sécrétion ; ceci
peut apparaître déjà après 3 semaines de stimulation oestrogénique.
-. L'hyperplasie grandulo-kystique de l’endomètre
Il s'agit de la phase très poussée de l'hyperplasie endométriale simple avec apparition de
nombreuses glandes kystiques donnant l'aspect de fromage suisse. Ily a possibilité de trouver:
. la sécrétion atypique (quelques vacuoles),
. la métaplasie épidermoïde dans les glandes avec parfois formation de nodule ; cette
métaplasie se voit le plus souvent dans les hyperplasies atypiques;
. foyers de nécrose hémorragique;
. polype;
. foyers adénomatoïdes surtout dans les hyperplasies de longue durée ;
. hyperplasie atypique pouvant évoluer vers le carcinome dans 8 à 20 % des cas.
L’hyperplasie atypique peut être focale et généralement elle intéresse seulement les glandes.
. Evolution
Elle peut subir:
- soit une involution par arrêt de la fonction ovarienne (ménopause) passant de l’hyperplasie
glandulo-kystique au repos à l’hyperplasie régressive avec glandes atrophique, kystique ;
- soit évolution vers l’hyperplasie adénomatoïde de l’endomètre.
A propos de la stérilité dans une série congolaise portant sur 7 ans aux C.U.K.
d’endomètre de femme stérile (infertile), nous avons rencontré :
- endomètre atrophique ou au repos ;
- endomètre prolifératif (anovulatoire) ;
- insuffisance lutéale : 120 ;
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 55
2.-. LE MYOMETRE.
a.- Tumeurs.
1).- Bénignes:
a).- Le léiomyome:
Il peut être sous-muqueux, intramural ou sous-séreux.
2).- Tumeurs malignes:
a).- léiomyosarcome (rare).
3).- Pseudo-tumeurs.
a).- L'adénomyose: elle présente le risque de rupture utérine.
V.- L'OVAIRE
A.- LES INFECTIONS : Entrent dans le cadre des annexites (infection des annexes de
l'utérus par extension des infections utérines à la trompe et aux ovaires.
B.- LES TUMEURS : Constituent une pathologie ovarienne assez fréquente.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 58
A cette tumeur, il faut annexer aussi une tumeur bénigne constituée de cellules de la thèque
interne lutéinisées mélangées à des cellules de la granulosa et qu'on appelle thécogranulosa
cells tumor, 50 % des cas surviennent après la ménopause et 50 % en dessous de 20 ans. Ces
tumeurs sécrètent des oestrogènes et induisent une hyperplasie endométriale et des signes de
puberté précoce chez les petites filles.
3).- Autres tumeurs diverses beaucoup plus rares:
a).-Adénofibrome
b).- La tumeur de Brenner (tumeur constituée de tissu fibreux dense riche en fibroblastes dans
lequel on trouve par ci par là des amas des cellules épithéliales;
c).- le fibrome notamment dans un syndrome, le syndrome de MEIGS associant ascite,
hydrothorax (= épanchement pleural) et un fibrome ovarien.
d).- L'androblastome sécrète les androgènes (masculinisation) (tumeur rare).
e).- Tératome bénin: Kyste dermoïde; tumeur fréquente au niveau de l'ovaire. On trouve
généralement dans cette tumeur tous les constituants de la peau avec les annexes (poils etc...);
la couche épidermique forme souvent la paroi d'un grand kyste dans lequel s'accumule une
grande quantité de Kératine. On peut trouver à côté d'autres tissus notamment le tissu
nerveux bien différencié et parfois même des dents matures.
b.- Tumeurs malignes
1).-Le cystadénocarcinome : Séreux environ 29 % des cancers de l'ovaire et mucineux (8%).
Dans la forme papillaire du cystadénocarcinome séreux, il y a souvent des précipités calciques
dans les axes des papilles.
2).- Les adénocarcinomes solides dont le carcinome à cellules claires.
3).-La forme maligne de la tumeur à cellule de la granulosa ou carcinome à cellules de la
granulosa (environ 10% de l'ensemble des cancers des ovaires).
4).- Forme maligne de la tumeur de Brenner (rare).
5).- Le dysgerminome, tumeur relativement fréquente (+ 14% des tumeurs des ovaires). Se
développe à partir des cellules germinales et a de fortes ressemblances avec le seminome.
Elle se rencontre surtout chez la jeune fille et que des fois elle est bilatérale.
6).- Le carcinome embryonnaire : c'est une tumeur des cellules germinales également.
7).- Tumeur de Teilum : elle sécrète l'alpha-foetoprotéine.
8).- Le tératome malin (rare).
9).- Tumeurs mixtes mésodermiques et
10).- Carcinosarcomes : se développent chez des personnes plus âgées.
11).- Les lymphomes et surtout le lymphome de Burkitt qui est souvent bilatéral.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 60
c.- Les tumeurs secondaires ou métastatiques : l'exemple type c'est la tumeur de Krukenberg
qui est une métastase ovarienne de l'adénocarcinome mucipare de l'estomac.
B.- PATHOLOGIE
1.-LES ANOMALIES DU CORDON:
a.- concernant le contenu;
b.- Insertion du cordon à la surface du disque placentaire.
2.- LES ANOMALIES D'INSERTION.
Normalement le placenta est incrusté dans l'endomètre au niveau du fonds utérin. Dans
certaines situations anormales, il s'insère plus ou moins profondément dans le myomètre. La
pathogénèse impliquerait la non formation de la décidua basale.
On parle de :
a.- Placenta acreta: lorsqu'il va jusque dans le myomètre superficiel;
b.- Placenta increta: lorsqu'il va jusque dans le myomètre profondément.
c.- .Placenta Percreta: atteint la séreuse.
1).-Conséquence: risque de perforation, de saignement et difficulté de décollement lors de
l'accouchement.
2).- Etiologie : placenta previa antécédant de curetage, de césarienne, de révision manuelle,
d'infection utérine, de malformation etc...
d.- Insertion cervicale ou placenta previa
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 61
visibles et des fragments isolés de caduque avec ici et là des callules trophoblastiques
solitaires.
5.- LES TUMEURS DU PLACENTA
a.- Tumeurs bénignes
Elles sont exceptionnelles.
1).- L'hémangiome est quelques fois rencontré.
2).- La maladie trophoblastique
Il s'agit d'une dégénérescence placentaire à laquelle on reconnaît plusieurs stades:
a).-La môle hydatiforme
C'est une complication de la grossesse survenant généralement au 1 er trimestre et qui
consiste en une dégénérescence hydropique du placenta. Le dernier se transforme en une
masse constituée de nombreuses vésicules dont la vue évoque une grappe de raisin; ce sont les
villosités placentaires qui dégénèrent, se gonflent par l'oedème et deviennent kystiques. Cette
masse intrautérine sera ensuite éliminée spontanément sinon évacuée pa curetage endoutérin.
*.- Etiologie
C'est une maladie dysgénétique car l'on n'y note des altérations chromosomiques.
-. La môle complète
Dans 85 % des cas = il s'agit des foetus dont la carte génétique est 46 avec 2X (46, XX)
et tous les X viendraient du père, donc il y aurait entrée de 2 spermatozoïdes dans un ovule
sans noyau.
12 à 15 % des cas = il s'agit des foetus dont la carte génétique est 46 chromosomes, avec
un X et un Y (46, XY). Ces X et Y viendraient toujours du père, donc entrée de 2
spermatozoïdes dans un ovule sans noyau puis les 2 fusionnent.
-. La môle partielle (une partie du placenta)
Il y a presque toujours une triploïdie (1 X de la mère, 2 X du père) c'est-à-dire 2
spermatozoïdes dans un ovule; puis il y a tétraploïdie.
*.- Pronostic :
Il dépend du degré de prolifération des cellules cyto et syncytiotrophoblastiques.
Ainsi Hertig reconnaît 3 grades.
-. Le grade 1
Pas de prolifération des cellules trophoblastiques. Les vésicules molaires sont
tapissées par une couche de cellules trophoblastiques. (Bon pronostic : bénin).
-. Le grade 2.
Prolifération modérée de cellules trophoblastiques et pas d'atypies. L'évolution est
difficile à prévoir, il faut donc surveiller la malade.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 63
VII. L'ENDOMETRIOSE.
A.- DEFINITION:
L'endométriose est une entité morbide caractérisée par la présence de tissu endométrial
en dehors de son site normal et généralement à plusieurs endroits.
B.- CLASSIFICATION:
Cette pathologie est connue déjà en 1000 Av.J.C d'après le contenu du PAPYRUS
D'EBERS. Il y a 2 types d'endométriose :
1.- L'ENDOMÉTRIOSE INTERNE : elle affecte la paroi de l'utérus en l'occurrence le
myomètre et le col de l'utérus, elle est appelée adénomyose.
2.- L'ENDOMETRIOSE EXTERNE : elle affecte les organes autres que l'utérus. Il s'agit
presque d'organes proches de l'utérus : les annexes (ovaires et trompes), le péritoine du cul de
sac de Douglas, du côlon (sygmoïde surtout), le péritoine prévésical, les ligaments
utérosacrés, les ligaments larges etc...
On trouve des implants dans des organes plus éloignés mais ce sont des localisations plus
rares comme par exemple les poumons ou les lits des ongles.
C.- EPIDEMIOLOGIE.
La population à risque est constituée des filles et femmes en activité menstruelle, ayant
eu peu ou pas de maternité, et donc des longues périodes de menstruation non interrompues.
L'incidence de cette maladie est mal connue. Une étude faite à Kinshasa montre que
plus de 50% des femmes algiques avec ou sans stérilité souffrent de cette affection.
E.-ASPECTS MORPHOLOGIQUES
1.- ASPECTS MACROSCOPIQUES : présence de nids de tissu endométrial (implants)
sous forme de petites masses violacées qui subissent les stimulations normales
oestroprogéstéroniques cycliques. Cela aboutit à des cycles de croissance suivie de régression
avec remaniements cicatriciels.
A la longue on note des cicatrices fibreuses accompagnées d'adhérences en
l'occurrence dans la région pelvienne.
Les greffes prédominent au niveau des ovaires dans lesquels les remaniements des
lésions entraînent la formation de kystes appelés kystes chocolats.
2.- ASPECTS MICROSCOPIQUES: tissu endométrial rendu irreconnaissable par des
remaniements hémorragiques aboutissant à la formation de kystes remplis de vieux sang lysé.
Souvent le kyste n'a plus d'épithélium de recouvrement. Il est remplacé par un tissu
inflammatoire de granulation riche en macrophages chargés de pigment ferreux
(sidérophages).
F.- Conséquences:
- Stérilité,
.Algies pelviennes chroniques.
a.- Mastites aiguës : elles réalisent tous les signes cardinaux de l'inflammation et peuvent
évoluer éventuellement vers l'abcédation.
Ex. : Mastite aiguë puerpérale.
b.- Mastites chroniques : elles comprennent:
1).- Mastite chronique non spécifique
2).- Mastite granulomateuse spécifique: tuberculose, actinomycose etc...
2. LES MALADIES INFLAMMATOIRES NON INFECTIEUSES
a.- L'ectasie canalaire ou ductulaire ou mastite à plasmocytes (plasma cell mastitis) ou
galactocèle se caractérise par l'apparition d'une masse. Sur le plan cytologique on note la
présence de nombreux histiocytes spumeux (à cytoplasme vacuolisé) parfois mêlés aux
sidérophages.
b.- La Maladie de Besnier-Boeck-Schaumann (B.B.S.) ou Sarcoïdose :
*.- Test de Kveim,
*.- dosage de la calcémie qui est généralement élevée dans cette maladie.
c.- Histopathologie.
On note des modifications de structure qui s'observent de façon diffuse et dans les 2
seins consistant en :
- fibrose diffuse du stroma (interlobulaire et interlobaire)
- hyperplasie glandulaire comportant des plages pseudo-adénomateuses ou foyer d’adénose;
- dilatation kystique de certains canaux galactophores dans lesquels apparaissent des
hyperplasies épithéliales ou épithéliose (I, II, III), dont le grade III ou hyperplasie atypique
qui est précancéreuse.
- La métaplasie idrosadénoïde ou apocrine.
Suivant la prédominance de l'une ou l'autre de ces modifications on distingue :
1).- La forme fibreuse ou Dysplasie fibreuse: la fibrose domine;
2).- L'adénose : prédominance de l'hyperplasie glandulaire et ductulaire dans laquelle on note
également de l'hyperplasie épithéliale pouvant parfois simuler une prolifération maligne.
3).- La forme kystique : les malades ont une anomalie génétique liée à cette maladie.
Prédominance des glandes d'aspect kystique, accompagnée d'un certain degré de fibrose.
C'est cette dernière seulement qui est reconnue comme la véritable maladie kystique et paraît
très rare au Congo.
Dans cette pathologie le clinicien prend souvent les petites masses d'hyperplasie
adénomatoïde comme des adénomes. La distinction est pourtant nette à l'examen
microscopique.
*.- Présence de l'un ou plusieurs des éléments décrits dans la maladie.
*.- Le nodule prend en son sein la structure lobulaire nettement organisée. Ce qui ne se voit
pas de façon aussi marquée dans le fibroadénome.
La métaplasie idrosadénoïde est plus fréquente dans la maladie kystique.
1).- Fibroadénome
Tumeur composée d'une prolifération mésenchymateuse (des fibroblastes et des fibres
collagènes) et épithjéliale (des nombreuses glandes).
Cette prolifération peut être de type péricanalaire ou intracanalaire suivant que la
prolifération fibreuse se fait sans déformer les structures glandulaires ou qu'elle comprime ces
structures donnant des glandes allongées, en virgule ou en forme d'étoile. Certains
fibroadénomes sont géants : 8 à 10 cm de diamètre.
Dans cette catégorie on distingue un type particulier :
a).- le cystosarcome phylloïdes ou fibroadénome géant du sein.
Cette tumeur affecte plus les jeunes filles, elle est généralement bénign et plus rarement
maligne par la composante mésenchymateuse, et rarement si pas jamais par la composante
épithéliale. Il existe aussi un fibro-adénome juvénile : croissance rapide, jeune de + 18 ans,
taille importante et mitoses.
c.- Les autres tumeurs bénignes mésenchymateuses sont plus rares.
Ce sont : lipome, hémangiome, fibrome etc.
2.- LES TUMEURS MALIGNES.
a.- Epidémiologie:
Le cancer du sein s'attaque à des femmes d'âge moyen ou avancé et en RDC celles
entre 30-55 ans avec une moyenne d'âge de 45 ans.
Il est exceptionnel chez les moins de 20 ans. Classifiquement, il est dit que le mariage
précoce, l'allaitement et notamment le fait d'être pluripare constituent des prédispositions.
Cependant des études récentes montrent dans certaines séries que la majorité des femmes
atteintes sont des pluripares. Ce point reste donc controversé (Ngala et al, 1988).
Le cancer du sein est le 1er cancer de la femme en Occident, alors que dans les pays de
l'hémisphère sud, il occupe la seconde position après le cancer du col utérin. Actuellement,
les causes étiologiques retenues sont les hormones et l'héritage génétique.
b.- Types histologiques
1).- Origine épithéliale.
a) Le carcinome canalaire ou ductulaire (Adénocarcinome).
Représente environ 99 % des cancers du sein et se développe à partir de l'épithélium
des canaux galactophores, d'abord sous forme intraépithéliale et ensuite sous forme invasive
par extension à l'extérieur de canaux dans le tissu interstitiel.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 69
*.- La Macroscopie :
Masse mal délimitée allant de 2 cm à plus d'une dizaine de cm de diamètre, blanchâtre
et luisant sur la tranche de section, ce qui se démarque nettement du tissu graisseux
environnant.
*.-La Microscopie :
b).-Types histologiques
On distingue plusieurs t d'après l'organisation architecturale des cellules tumorales et
leur sécrétion :
*.- Carcinome canalaire in situ ou intracanalaire
*.- Carcinome canalaire infiltrant.
Il s'agit d'amas tumoraux comprenant des zones densément cellulaires et des plages
fibreuses dans lesquels on note des éléments rangés par deux, trois ou plus de cellules en file
indienne.
La différenciation des structures glandulaires est plus ou moins marquée. Cette forme
constitue la grande majorité des cas (+ 66%).
*.- Le carcinome papillaire (6%) : les cellules tumorales se se disposent autour des axes
fibrovasculaires en formant des papilles. C'est souvent à partir d'un canal galactophore dont
les cellules ont proliféré en formant des papilles qui se projettent dans la lumière du conduit.
*.- Carcinome médullaire (12 %)
Se caractérise essentiellement par la présence d'une forte réaction lymphoplasmocytaire
dans les septa conjonctifs entre les amas tumoraux. Cela traduit une bonne défense de
l'organisme.
*.- Le carcinome mucipare (1,5%) : de meilleur pronostic car pas de métastase longtemps
après ablation. Les cellules néoplasiques sécrètent du mucus.
*.- La maladie de Paget (1%) : cette forme se manifeste dès le début par l'infiltration de
l'épiderme par les cellules néoplasiques.
*.- Le carcinome lobulaire (1%) prend origine à partir de la partie la plus différenciée du
canal galactophore à savoir les acini. Cette forme est rare et se voit au stade in situ ou au
stade invasif. Les cellules tumorales sont des petites cellules à noyau ovalaire et cytoplasme
peu dense. Elles sont regroupées en amas solides sans structure glandulaire nettement
différenciée mais parfois en file indienne. Mais on note parfois des aspects alvéolaires.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 70
c).- Pronostic :
Dépend du stade clinique et du degré de la différenciation de la tumeur. Il y a plusieurs
classifications qui sont proposées en tenant compte du degré de différenciation de la tumeur.
Celles qui tiennent compte de la morphologie des cellules qui dépend du degré de maturation
comparé à la cellule épithéliale galactophore normale est judicieuse.
C'est le cas notamment de la classification de Hartveit :
- Très peu différenciée;
- Moyennement différenciée;
- Bien différenciée.
Il existe d'autres classifications notamment celle de Bloom et celle de Haagensen.
2).- Origine mésenchymateuse : Ce sont les sarcomes, qui ne représentent qu'environ 3% de
l'ensemble des cancers à sein.
La moyenne d'âge des femmes atteintes est plus basse, donc affecte les plus jeunes.
*.- Histopathologie
Il peut s'agir de: - Lymphomes, tumeur phyllode maligne, angiosarcome, fibrosarcome ou
liposarcome. Ce profil général rejoint celui décrit ailleurs en Afrique à celui habituellement
rapporté pour les pays occidentaux à part quelques particularités comme dit au début de la
partie.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 71
A. MALFORMATIONS
Il peut s'agir de :
1. ANOMALIES DE NOMBRE
a.- Anorchidie : absence de 2 testitulaires
b.- Monorchidie : absence d'un seul testicule
c.- Synorchidie : fusion des 2 testitules en situation intrabdominale.
d.- Polyorchidie : duplication d'un testicule en 2 portions inégales dont l'une plus grande
descend généralement dans les bourses, tandis que l'autre plus petite est souvent
intraabdominale ou dans le canal ingunal.
2. ANOMALIES DE POSITION :
Il peut s'agir de :
a.-Ectopie : lorsque le testicule se trouve en dehors de sa voie de migration normale et ce de
façon congénitale. Il peut être périnéal, interstitiel dans l'aponévrose du muscle oblique
externe, fémoral, crural au triangle de Scarpa, pubien ou penien.
b.- Cryptorchidie : lorsqu'il est arrêté en un point quelconque de son trajet normal et pour des
raisons variées, congénitales ou autres. Il peut être abdominal, inguinal ou intraherniaire
inguinal.
Quelles que soient sa localisation et l'étiologie de sa position anormale, un testitule
non logé dans ses bourses avant la puberté présente dans 90 % des cas, des lésions d'atrophie
progressive avec arrêt de la spermatogenèse, épaississement et hyalinisation de la membrane
basale des tubes séminifères ou séminipares et disparition des cellules germinales puis celles
de Sertoli. La stérilité en est la conséquence, elle peut être évitée si le testicule descend dans
les bourses ou après thérapeutique appropriée.
Entre les tubes atrophiés, on aperçoit des plages des cellules ou glandes interstitielles
hyperplasiées (hyperplasie leydygienne) non hormonosécrétante ainsi que des amas des tubes
séminifères embryonnaires ou d'aspect foetal, pelotonnés sur eux-mêmes et à ne pas
confondre avec un adénome sertolien.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 72
Le risque de développer une tumeur maligne est 10 à 15 fois plus élevé sur un testicule
ectopique que dans un testicule normal.
3. STRUCTURES VESTIGIALES
Il en existe diverses formes ayant des correspondants dans le sexe féminin. En effet le
canal de Wolff se différencie pour former dans le sexe masculin, l'épididyme, le canal
défférent, la vésicule séminale et le canal éjaculateur, tandis que dans le sexe féminin il donne
naissance à l'utérus, la trompe et à une partie du vagin. Le canal qui se différencie peut
présenter des portions inemployées, tandis que celui qui ne se différencie pas s'atrophie et
disparaît tout en laissant des vestiges.
a.- Vestiges Wolffiens
1).- Les vestiges du corps de Wolff correspondent au corps innominé ou paradidyme ou
organe de Giraldès. Il s'agit des canaux pelotonnés sur eux-mêmes et bordés d'une assise des
cellules cylindriques ciliées. On les rencontre en plusieurs points du corps d'Highmore ou
dans le cordon spermatique. Il s'agit des restes des tubes de Wolff.
2).- Les vestiges du canal de Wolff. Ils constituent l'hydatide pédiculée de Morgagni ou
appendix épididymis. Il s'agit d'une petite vésicule remplie de liquide séreux clair et tapissée
d'une couche de celles cubocylindriques. Elle s'implante sur l'extrémité antérieure de la tête
de l’épididyme. C'est le reliquat du canal de Wolff n'ayant pas subi de différenciation.
b.- Vertiges Mullériens ou vestiges para-mésonéphrotiques. Il s'agit de :
L'hydatide sessile de Morgagni ou appendix testis. C'est un petit corps lisse intérieurement
doublé d'un épithélium cubocylindrique et localisé à proximité de la face antérieure de la
jonction épididymotesticulaire. Il s'agit de la persistance de l'extrémité crâniale du canal de
Müller.
c.- nodules hétérotopiques
Ils peuvent se rencontrer au niveau du hile testiculaire, du rete testis, de l'épididyme ou
de l'enveloppe des bourses et jamais en plein parenchyme. On citera ici les nodules
corticosurenaliens ou spléniques (rate scrotale). Ces nodules s'expliquent par les contacts de
ces organes durant l'embryogenèse.
4.- PERSISTANCE DU PROCESSUS VAGINAL OU PERITONEOVAGINAL
Ce processus relie la cavité vaginale à la cavité péritonéale chez l'embryon et s'oblitère
normalement après la naissance. S'il persiste il se forme :
a.- Une hernie inguinoscrotale ou inguinale complète congénitale: Il reste ouvert sur
toute sa longueur jusque dans la bourse correspondante. Hernie souvent associée à une
cryptochidie.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 73
b.- Hernie inguinale congénitale complète : lorsque sa seule partie proximale reste ouverte
en une fossette.
c.- Si cette partie proximale se réduit en un conduit mince laissant passer le liquide péritonéal,
il se forme l'hydrocèle du testicule et du cordon spermatique.
d.- Kystes congénitaux du cordon spermatique : lorsque sa partie moyenne reste ouverte. Ils
sont revêtus des cellules mésothéliales et remplis de liquide clair et séreux.
La hernie inguinale se forme couramment chez l'homme, tandis que le kyste de Nück de
même structure et de même mécanisme se forme chez la femme dans une grande lèvre ou un
peu plus haut.
5.- KYSTE DE L'EPIDIDYME
Congénital, il est relativement fréquent. Lorsqu'il atteint un certain développement, sa
topographie est difficile à préciser. Il communique volontiers avec la voie spermatique pour
constituer une spermatocèle. Il est uni ou pluriloculaire et renferme un liquide séreux ou
colloïde auquel se mêlent les spermatozoïdes + altérés et des spermatophages.
B. LES DYSTROPHIES
1.- HEMORRAGIES ET INFARCTUS
a.- Circonstances : traumatismes et infections graves telles que les septicopyohémie, ou les
perturbations circulatoires touchant les vaisseaux du cordon spermatique; ces hémorragies
peuvent survenir au pourtour des tumeurs ou au cours des affections générales comme les
leucémies ou la périartérite noueuse. Beaucoup de ces hémorragies sont minimes et
disparaissent sans traces mais les plus étendues ainsi que les infarctus dissocient, altèrent et
détruisent les tubes provoquant des lésions indélébiles et progressives d'atrophie.
b.- Torsion
- du cordon spermatique ou
- du testicule.
Tous les types de torsion entraînent un étranglement des veines et artères avec comme
conséquence une nécrose ischémique ou un infarcissement hémorragique si la torsion persiste
plusieurs heures (plus de 6h).
c- Hydrocèle
L'hydrocèle vaginale correspond à un épanchement liquidien permanent entre les deux
feuillets de la séreuse et par défaut de résorption par la séreuse vaginale.
Le revêtement mésothélial peut être d'aspect normal, mais il est souvent revêtu par un exsudat
fibrinohémorragique.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 74
Au niveau du testicule elle entraîne un oedème interstitiel ainsi que des troubles
précoces de la spermatogénèse plus ou moins accentués.
L'hydrocèle au long cours produit la fibrose, une néovascularisation et des foyers
hémorragiques ainsi qu'une pachyvaginalite chronique caractérisée par l'épaissement des
feuillets de la séreuse, des ponts fibreux entre eux avec symphyse pariétale.
La variété commune distend la cavité vaginale normalement développée, englobant,
testicule, épididyme et la base du cordon. Il existe cependant des formes localisées :
l'hydrocèle enkysté du testicule ou de l'épididyme, l'hydrocèle du cordon ou du canal inguinal.
d. Hématocèle vaginale
Il s'agit d'une hémorragie, d'un épanchement hémorragique entre les 2 feuillets de la
vaginale.
Causes : - traumatisme ou tumeur testiculaire mais aussi au cours des remaniements d'une
hydrocèle au long cours.
e.- Lymphocèle ou hydrocèle chyleuse : Elle est fréquente dans la filariose et correspond à
une stase lymphatique.
f.- Varicocèle = Varicosités tortueuses et d'élongation du plexus pampiniforme, au dessus du
testicule. La lésion est primitive et siège souvent du côté gauche. Elle serait en rapport avec
une insuffisance ostiale entre la veine spermatique et la veine rénale.
La varicocèle secondaire est consécutive à une hypertension veineuse dans les vaisseaux
spermatiques ou plus haut, dans les voies de la circulation de retour : la
ause classique est l'oblitération d'une veine rénale ou de la VCI par un thrombus cancéreux
venant du rein.
g.- Atrophie testiculaire
Elle fait suite aux lésions congénitales ou acquises :
1).- Atrophie germinale bilatérale : Les tubes sont dépourvus des cellules germinales et ne
possèdent que les cellules de Sertoli.
2).- Hypoplasie bilatérale congénitale :
Elle n'est évidente qu'à la puberté où les organes génitaux terminent leur développement.
Le testicule conserve les cordons pleins de type embryonnaire et un interstitium dépourvu des
cellules de Leydig matures.
a).-Cause : défaut de stimulation hypophysaire.
3).- Atrophie acquise
L'atrophie et l'hypoplasie postpubertaires sont acquises. Elles sont bilatérales et
diffuses et parfois unilatérales.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 75
1).- Causes :
a).- hématogènes, elles compliquent une maladie infectieuse (scarlatine, fièvre thyphoïde,
grippe, pneumonie, ...) ou un foyer de suppuration éloignée (orchite métastatique d'une
sinusite, d'une ostéomyélite).
b).- Lymphogènes ou d'origine canalaire (compliquant une infection urogénitale). Deux
parmi elles valent quelques propos particuliers.
*.- Orchite Ourlienne
Toujours bilatérale, d'abord interstitielle exsudative, puis parenchymateuse et
nécrosante avec atteinte élective des cellules germinales. Elle complique la parotidite
ourlienne.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 76
D. TUMEURS
Tumeurs d'une grande complexité et d'une rareté relative : moins de 1 % de la
mortalité par cancer chez l'homme selon les pays. Elles sont classées en plusieurs catégories.
1. TUMEURS GERMINALES
a.- Seminome
Formé des grosses cellules évoquant les cellules germinales primitives. Les cellules
néoplasiques toutes semblables ont un cytoplasme clair délimité par une membrane nette,
elles ont un noyau hyperchromatique orné d’un nucléole apparent. Le cytoplasme clair est
riche en glycogène et phosphatase alcaline comme les gonies (seminome /goniome). Ces
cellules se regroupent en cordons ou plages et infiltrent parfois les tubes voisins. Le stroma
grêle ou abondant est lymphoïde (càd d'abondant lymphocytes) et renferme parfois des
granulomes tuberculoïdes en quantité plus ou moins considérable.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 77
La nécrose en vastes zones est fréquente. Il arrive que les cellules néoplasiques
présentent un atypisme marqué avec une monstruosité nucléaire et de nombreuses mitoses.
A ce moment certains auteurs parlent de séminone atypique. Il s’agit en ce moment peut être
d’un carcinome embryonnaire.
b.- Séminome spermatocytaire
Tumeur particulière ne correspondant pas à une variété du séminome. Le tableau
histologique est fort différent :
Il est fait des cellules polymorphes, de taille variée, noyau dont la chromatine
reproduit des figures de spirème ou de filaments, analogues à celles des spermatides au cours
de la spemartogenèse.
Il s'agit des cellules à cytoplasme acidophile, dépourvues de glycogène.
- Infiltrat lymphocytaire stromal rare
- Nécrose rare. Ce type représente 10 % de tous les séminomes.
c.- Carcinome embryonnaire
Il est composé des cellules d’aspect épithélial embryonnaire ou indifférencié et
polymorphes, de taille variée, à cytoplasme amphophile ou vacuolaire, à limites imprécises et
à noyau irrégulier. Ces cellules construisent des massifs denses, des cordons ainsi que des
structures acineuses, tubuleuses et papillaires. Ces cellules peuvent ressembler à celles d’un
séminome mais ce pseudoséminome se distingue de l’authentique par l’absence de l’infiltrat
lymphocytaire du stroma et du glycogène cytoplasmique.
d. Tumeur vitelline appelée aussi : tumeur du sinus endodermique ou carcinome
embryonnaire de type infantile, ou orchioblastome ou adénocarcinome embryonnaire ou
tumeur de Teilum.
Sa structure est faite d’un réseau lâche de cellules anastomotiques, aux mailles étroites ou
lacunaires, contenant des sphérules PAS + pouvant être le substratum d'alpha-foeto-protéine
(aFP). Ces cellules sont fusiformes à noyau bombant en clou de tapissier sous le pôle apical.
Elles peuvent avoir un aspect clair par la présence de glycogène ou de mucus. On peut noter
des cordons, des tubes, des cavités, des amas, des formations papillo-endothéliales ou des
structures microkystiques et papillaires et perivasculaires que l’on compare au sinus
endodermique du placenta du rat ou une vésicule vitelline (corps de Duval et Schiller).
e.- Polyembryome
Lorsque le carcinome embryonnaire, la tumeur vitelline et le teratome sont parsemés
des structures reproduisant de façon fidèle ou caricaturale, le bouton embryonnaire ou l’un
des premiers stades de segmentation de l’œuf fécondé, on parle de polyembryome.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 78
f.- Teratome
1).- Mature: fait de tissus différenciés, adultes
2).- immature: fait de tissus non complètement différenciés
3).- cancérisé.
g.- Choriocarcinome
Identiques au choriocarcinome gravidique.
h.- Tumeurs germinales associées
Dans près de 40 %, deux ou plusieurs tumeurs germinales ci-haut citées se trouvent
associées, sauf le seminome spermatocytaire qui est toujours solitaire.
2. TUMEURS DES CORDONS SEXUELS ET DU STROMA GONADIQUE
a.- Tumeur à cellules de Leydig ou Tumeur à cellules interstitielles ou Tumeur interstitielle
Les cellules s’y regroupent en travées intriquées à un réseau capillaire sanguin. Ces
cellules sont riches en lipoïdes et contiennent les cristalloïdes de Reinke. Uni ou
plurinodulaires, il est souvent un adénome et occasionnellement malin évoluant comme
carcinome chez l’adulte.
b.- Tumeur à cellules de Sertoli : Il s’agit d’un adénome.
c.- Tumeur à cellules de Leydig et de Sertoli.
d.- Androblastome.
e.- Gonadoblastome.
Fait des cellules semblables à celles d’un séminome, on y note des sphérules hyalines et des
calcosphérites dans desplages de petits éléments hyperchromatiques, semblables à des cellules
immatures granulosa-sertoliennes. Il est bénin et non hormonosécrétant. Une tumeur maligne
peut naître à son contact.
3.-TUMEURS DES ANNEXES TESTICULAIRES ET DES TISSUS DE SOUTIEN
a.- Mésothéliome bénin de la sphère génitale ou Tumeur adénomatoïde.
Tumeur faite des cavités irrégulières bordées d’une assise des cellules endothéliformes
dans un stroma formé des faisceaux conjonctifs et musculaires entrecroisés. On y note parfois
des petits amas lymphoïdes avec ou sans centre germinatif. Lésion mal limitée de 0,5 à 2 ou 3
cm de diamètre.
Site : vaginale testiculaire, épididyme et cordon spermatique.
b.- Mésothéliome de la vaginale testiculaire
Il diffère du précédent. Il est tantôt bénin et localisé, fibrillaire ou fibreux, tantôt un
mésohéliome malin, papillaire ou massif.
c.- Adénome et adénocarcinome
Tumeurs exceptionnelles.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 79
d.- Lymphomes.
e.- Autres tumeurs
1).- Progonome mélanotique: Rareté
2).- Tumeur de Brenner : comparable à celle de l’ovaire.
3).- Tumeur commune du stroma conjonctivovasculaire : fibrome, lipome, hémangiome,
schwannome, histiocytofibrome malin, fibrosarcome, liposarcome, léiomyosarcome siègent
spécialement dans le cordon spermatique.
Le rhabdomyosarcome : il fait l'objet de controverse à ce niveau.
4.- TUMEURS SECONDAIRES OU METASTASES: Elles ne sont pas très fréquentes et
proviennent d'un carcinome de la prostate, de la véssie, des bronches, du tube digestif mais
aussi d'un mélanome ou d'un sympathome.
A. DYSTROPHIES
1.- HYPERPLASIE GLANDULAIRE BENIGNE
Elle constitue l’essentiel des proliférations bénignes de la prostate. Elle correspond
morphologiquement à une hyperplasie globale : épithéliofibromusculaire lisse. Le
polymorphisme de la lésion justifie la richesse de la terminologie : hypertrophie glandulaire,
hypertrophie adénomateuse, adénomyome, hyperplasie fibroglandulaire, hyperplasie
fibromyoglandulaire, hyperplasie fibroléiomyoadénomateuse, hyperplasie nodulaire,
hyperplasie adénomyomateuse.
a.- Aspects microscopiques : ils sont variables. L’hyperplasie touche tantôt les acini, tantôt le
stroma conjonctivomusculaire lisse. On aperçoit des nodules à prédominance glandulaire,
formés d’acini à lumière étroite ou dilatée et kystique, contenant ou non des structures
papillaires et parfois centrés comme dans les glandes normales, des sympexions. Ces acini
sont caractérisés par leur aspect convoluté (bénignité). On note parfois des nodules fibreux ou
léiomyomateux. On y note parfois l’infarctus comme conséquence des perturbations
circulatoires. Il s’agit souvent d'nfarcissement hémorragique. La métaplasie malpighienne des
acini est fréquente mais généralement à peine ébauchée et sans kératinisation.
b.- Aspects macroscopiques
La prostate est modérément indurée et volumineuse et irrégulièrement déformée.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 80
c.- Evolution
Elle est lente et cliniquement décelée par le prostatisme caractérisé par la dysurie et la
pollakyurie de la seconde moitié de la nuit. Parfois l'hyperplasie est révélée par une
rétention urinaire. L'hypertrophie bénigne est fréquente chez l’homme après 50 ans. Elle serait
liée aux perturbations hormonales du climactère, les glandes de la partie centrale, périurétrale,
de la prostate étant stimulées par une relative hyperoestrogénie d’origine surénalienne.
Des troubles identiques s’observent chez des personnes à prostate non hypertrophiée,
voire chez des femmes (prostatisme sans prostate). L'endoscopie montre un obstacle au
niveau du col vésical (lèvre postérieure) il s'agit d'une saillie adénomateuse et congestive et
correspondant histologiquement à une hyperplasie musculaire et vasculaire, constituant le
substratum anatomique secondaire d’un trouble dysectasique, initialement fonctionnel, la
rigidité du col vésical. Cette hyperplasie porte le nom de maladie du col de la vessie ou
maladie du sphincter vésical.
2. LITHIASE
Elle se développe à partir des sympexions ou directement par un processus analogue à
celui de leur formation : c'est une microlithiase endogène par altération des sécrétions
prostatiques. Il ne s'agit pas de l'incarcération des calculs venus des voies excréto-urinaires.
B. INFLAMMATIONS
Les prostatites et les vésiculites sont fréquentes. Il s’agit souvent d’une infection
ascendante succédante à des actes diagnostiques ou thérapeutiques : cathétérisme,
cystoscopie, résection endoscopique de la prostate.
Agents responsables: colibacille, staphylocoque, streptocoque ou gonocoque.
1.- PROSTATITE
Il peut s’agir de :
a.- Prostatite aiguë
b.- Prostatite chronique
1).- non spécifique;
2).- spécifique : TBC, bilharziose.
3).- Prostatite à éosinophiles.
Il s'agit d'une prostatite granulomateuse caractérisée par des foyers de dégénérescence
fibrinoïde, développé dans le stroma fibromusculaire. La substance fibrinoïde est circonscrite
par des histiocytes et fibroblastes se disposant en palissade comme dans le nodule rhumatoïde.
On y note en plus de nombreux polynucléaires éosinophiles. Elle est fréquente chez des
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 81
sujets souffrant des troubles allergiques : asthme, urticaire ou coryza spasmodique. Elle est
interprétée comme une prostatite allergique.
4) Prostatite folliculaire
2.- VESICULITE
a.- Aiguë
b.- Chronique non spécifique ou spécifique.
C. TUMEURS
1.- EPITHELIALES
a.- Tumeurs bénignes
A part d'exceptionnels cystadénomes, adénocarcinomes ou léiomyomes de la vésicule
séminale, c'est la prostate qui en est le siège. Elles sont occasionnelles et de tous les types.
1).- L'adénome vrai est exceptionnel
b.- Tumeurs malignes
1).- Aspects microscopiques:
a).- Carcinome glandulaire (adénocarcinome) bien différencié : 50 % des cas. Il est fait des
grosses cellules claires. Son diagnostic repose plus sur la topographie que sur les anomalies
cytologiques et les mitoses qui sont rares. Dans la majorité des cas l'envahissement
néoplasique des gaines périnerveuses et des vaisseaux lymphatiques facilite le diagnostic de
malignité.
b).- Adénocarcinome à petites cellules basophiles.
c).- Carcinome moyennement ou peu différencié dont les éléments comprennent un aspect
fusiforme ou sarcomatoïde ou même se disposent en cellules rondes et isolées évoquant un
lymphome.
d).- Carcinome type transitionnel ou urothélial.
e).- Adénocarcinome endométrïode rare.
2).- Aspects macroscopiques
La tumeur est mal limitée ; ferme et blanc-grisâtre.
Le carcinome ne provoque pas de grosse tuméfaction de la glande. Il naît presque toujours
dans le lobe postérieur surtout en périphérie de la prostate.
3).- Evolution
Elle se fait par extension aux organes voisins : urètre prostatique, col vésical et au
trigone. Les métastases lymphatiques à distances sont fréquentes et précoces et intéressent les
groupes pelviens, lombaires et même sus-diaphragmatiques. Les métastases osseuses sont
constantes ; elles sont, soit ostéocondensantes, soit ostéolytiques ou les deux à la fois.
Actuellement c’est la classification qui est utilisée.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 82
2.- MESENCHYMATEUSES:
a.- Bénignes : le léiomyome s'observe parfois.
b.- Malignes: Sarcomes : ils sont rares et s’observent chez l’enfant et évolue rapidement. Il
peut s’agir d’un sarcome embryonnaire ou d’un rhabdomyosarcome embryonnaire. Les
fibrosarcomes et le léiomyosarcome peuvent s’observer chez le sujet jeune ou chez l’adulte.
3.- TUMEURS SECONDAIRES : il s'agit le plus souvent d’une extension de voisinage, à
partir d’un cancer pelvien, vésical, rectal ou urétral.
D. TUMEURS
1.- BENIGNES
a.- Papillome et condylome acuminé.
b.- Condylome géant ou tumeur de Buschke et Löwenstein :
De volume important, avec récidives fréquentes et atypie cytonucléaire et nombreuses
mitoses.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 84
2.-. MALIGNES
a.- Carcinome malpighien le plus fréquent et de différenciation variable.
b.- Le mélanome primitif est rare.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 85
CHAPITRE 4 : NEUROPATHOLOGIE
I. NEUROANATOMIE
- Rappel bref et orienté des différentes structures du système nerveux central.
1).- Mycose : Cryptococcus neoformans, candida albicans: sont les champignons les plus
fréquemment mis en cause. En particulier dans l'infection HIV (VIH).
2).- Protozoaire
Agents en cause:
- Amibe (Neigleria) qu'on retrouve souvent dans les piscines.
- Trypanosome (T.B.G., T.B.R.) du groupe Brucei en Afrique. Dans cette infection, c'est plus
généralement une méningoencéphalite.
- Toxoplasme gondii : ici aussi c'est généralement une méningoencéphalite; complication
fréquente également dans le HIV.
Macroscopie : LCR d'aspect purulent ou non, donc variable. Dans tous les cas le parasite
peut être facilement visualisé dans le LCR.
2.- ENCEPHALITES.
a.- Définition :
Infection primaire et diffuse du parenchyme nerveux (qui dans la plupart des cas se
traduit également par une atteinte des méninges, donnant une méningoencéphalite).
b.- Microscopie : Cette pathologie se traduit par la présence d'un infiltrat inflammatoire à
localisation périvasculaire mais pouvant s'étendre aussi à distance des vaisseaux.
c.- Etiologie :
1).- Virale : C'est l'étiologie la plus fréquente.
a) Encéphalites virales aiguës.
*.- Von Economo : épidémie en Europe dans les années 1940; encore appelée encéphalite
léthargique.
*.- Virus de la rage : le virus de la rage est stocké dans les glandes salivaires de l'animal et
transmis par la salive lors de la morsure, (chien, chat, loup etc...). Le virus migre le long des
nerfs de la région de morsure et atteint ainsi le SNC, avec donc une localisation préférentielle
des régions riches en nerfs périphériques, c'est-à-dire: la moelle épinière et le tronc cérébral.
Les lésions inflammatoires sont fortement nécrosantes et le virus est présent dans les cellules
sous forme de corps de Negri (masse hyaline granulaire intracellulaire cytoplasmique
particulièrement dans les neurones de la corne d'Ammon, du cervelet (cellules de Purkinje), et
dans les neurones du tronc cérébral.
*.- Le virus de la poliomyélite : attaque inflammatoire nécrosante surtout des neurones de la
corne antérieure de la moelle et des neurones du tronc cérébral.
*.- Le virus herpétique: Herpès simplex type 1 donne une encéphalite d'installation brutale
avec inclusion intranucléaires: elle est extrêmement nécrosante et a une prédilection pour le
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 87
lobe temporal et le lobe occipital. C'est la plus fréquente des encéphalites virales (en
Occident). Fréquence inconnue en RDC. Spécifiquement sensible à Acyclovir.
*.- Les virus des maladies éruptives de l'enfance : Oreillons, varicelle, vaccin antivariole,
rougeole : donnent généralement une encéphalite d'évolution bénigne, appelée encéphalite
périveineuse car les éléments inflammatoires sont localisés autour des veinules dans l'espace
de Robin-Virchow.
*.- En Afrique : Le virus de LASSA, le virus de Yambuku ou Ebola virus (RDC 1976), le
virus de Marburg qui surviennent sous forme d'épidémie.
b).- Encéphalite virale subaiguë à chronique
1).- Encéphalite sclérosante subaiguë de Van Bogaert : due au virus de la rougeole
(présence d'inclusions virales intranucléaires) et aboutissant à la démence.
Le développement est extrêmement lent dès l'infection. Ici, en plus des périvascularites, il y a
une gliose astrocytaire diffuse à l'intérieur de l'encéphale. Possibilité d'autres virus associés,
c'est : virus polio, cytomégalovirus et herpès virus.
2).- Le Sida : donne une atteinte primaire du tissu nerveux; dont les éléments
neuroanatomophologiques ne sont pas encore clairement décrits. Cependant ce virus HIV a
été retrouvé dans les cellules de l'encéphale et la moelle épinière et serait responsable d'une :
a).- Méningite lymphocytaire
b).- Encéphalite mal définie aboutissant souvent à une démence,
c).- Neuropathie périphérique.
d).- La leucoencéphalite multifocale progressive.
e).- La maladie de Creutz-feld-Jacob, la maladie de la vache folle, le Kuru (viroses lentes).
2).- Bactérienne (non primitive)
a).- Encéphalite syphilitique,
b).- L'encéphalite de la maladie de Whipple (ou lipodystrophie intestinale). L'atteinte de
l'encéphale se traduit par un infiltrat inflammatoire lympho-plasmocytaire diffus mêlé aux
macrophages PAS positifs.
3).- Parasitaire.
a).- Encéphalite trypanosomiasique :
*.- Agents étiologiques :
-. Trypanosoma Brucei gambiense,
-. Trypanosoma Brucei Rhodesiense.
*.- Localisation des lésions : Tout l'encéphale et éventuellement la moelle épinière avec
prédominance des lésions :
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 88
-. à la base du cerveau : face orbitaire du lobe frontal, hypothalamus, thalamus noyaux gris
centraux et en particulier aux abords des ventricules;
-. le tronc cérébral,
-. le cervelet.
Elle survient après la phase d'invasion hémolymphatique ou 1ère phase après une période
de latence donc variable.
*.- Aspects miscroscopiques :
-. Périvascularites diffuses partant de la surface vers la profondeur de l'encéphale, à
prédominance lymphoplasmocytaire avec des plasmocytes particuliers par leur aspect
spumeux et qu'on appelle cellule de Mott. Ces cellules sont pathognomoniques de la maladie
et sont à rechercher dans le liquide céphalo-rachidien. Dans les autres organes ces cellules ne
sont pas spécifiques et peuvent apparaître dans d'autres maladies infectieuses.
-. Parfois formation des granulomes inflammatoires qui entraînent des nécroses tissulaires
importantes.
-. Les foyers de démyélinisation décrits dans le passé par certains auteurs n'ont pas reçu de
confirmation par les études les plus récentes. Cette démyélinisation était considérée comme
étant d'origine autoimmunitaire.
*.- Aspects macroscopiques :
Ce sont les caractéristiques générales des méningo-encéphalites: aspect congestif et
lactescent de la léptoméninge, aplatissement des circonvolutions. Dans des rares cas on a
décrit la présence sur les coupes des foyers d'hémorragie et des foyers de nécrose.
*.- Corrélations anatomo-cliniques:
Il faut noter en particulier la localisation à la base qui explique bien les troubles végétatifs
et neuro-endocriniens que l'on observe dans cette maladie. L'atteinte du tronc cérébral et donc
de la substance réticulée tronculaire dont on connaît le rôle dans la physiologie du sommeil
pourrait expliquer les troubles du sommeil. Cependant plusieurs hypothèses ont été avancées
à ce sujet.
b).- Encéphalite toxoplasmique:
*.- Aspect macroscopique et microscopique.
Ce parasite provoque la formation de plusieurs nodules inflammatoires. L'examen
microscopique de ces foyers montre de la nécrose non liquéfiante peuplée de nombreux
leucocytes polynucléés. Ça et là surtout à la périphérie des lésions on note des kystes
toxoplasmiques. Il s'agit des macrophages dont le cytoplasme est bourré de parasites. Dans
la toxoplasmose congénitale, les parasites provoquent une épendymite; responsable des
sténoses au niveau de l'aqueduc de sylvius et une hydrocéphalie secondaire.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 89
c) Ŕ Encéphalite malarienne :
L'encéphalopathie malarienne ou neuropaludisme est due à l'obstruction de la
circulation capillaire par des microthrombi à cause de la densité des parasites dans le sang. Il
s'en suit une ischémie tissulaire et des microinfarctus périvasculaires et des petites
hémorragies périventriculaires. Il ne s'agit pas d'une maladie inflammatoire, au sens restreint
quoique des cytokines médiatrices importantes de l'inflammation, ainsi que des molécules de
cytoadhérence interviennent beaucoup dans cette pathologie.
3.- ABCÈS DE L'ENCEPHALE DIT "ABCÈS DU CERVEAU"
a-. Apects macroscopiques :
L'abcès du cerveau est une masse extensive constituée par un amas de matériel
tissulaire nécrotique mêlé à des nombreux polynucléaires neutrophiles à des stades variables
de lyse. Cette masse est délimitée du tissu sain par un liséré tissulaire très congestif et à la
longue par un tissu glial réactionnel astrocytaire souvent gémistocytique.
b.- Localisation:
Les sites les plus rencontrés sont les territoires en regard des cavités naturelles qui
s'infectent souvent et à partir desquelles l'infection s'étend à l'encéphale. Il s'agit
généralement d'un abcès unique et de grande dimension pouvant se localiser au:
- Lobe frontal: sinusites chroniques,
- Lobe temporal: otites et mastoïdites.
Microabcès : localisés à divers endroits et donc atypiques et multiples en cas de septicémie;
notamment chez les immunodéprimés.
Ex.: embolies septiques dans les endocardites bactériennes.
Dans ce cas cependant, le territoire de l'artère cérébrale moyenne est plus fréquemment atteint
(face externe des lobes frontaux, pariétaux et temporaux) à cause de l'hémodynamique des
courants sanguins à partir de la zone de bifurcation de la carotide interne.
c.- Conséquence:
Effet de masse et hypertension intracrânienne.
Destruction tissulaire entraînant des déficits fonctionnels qui peuvent être précédés par des
phénomènes d'excitation neuronale notamment des stimulations motrices ou sensorielles
diverses. Quant aux microabcès qui sont généralement situés à la surface et à la limite entre
le cortex et la substance blanche, ils donnent un syndrome d'encéphalopathie de diagnostic
difficile.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 90
Autour du vaisseau on note non seulement les lymphocytes mais surtout des
macrophages en activité chargés de débris de myéline provenant des gaines de myéline
axonique en destruction.
3).- Lésion constituée (vraie plaque) :
Caractérisée par :
- la démyélinisation
- la gliose astrocytaire cicatricielle
- présence à la périphérie de la lésion de quelques macrophages.
d.- Conséquences biologiques :
Une mauvaise conduction de l'influx nerveux ayant comme conséquence :
- des parésthésies,
- anesthésie,
- paralysie,
- troubles nerveux divers.
2.- MENINGITE CHIMIQUE
La rupture d'un kyste épidermoïde qui déverse son contenu dans le LCR entraîne une
méningite chimique d'irritation par la kératine (extrêmement rare).
3.- MENINGITE NEOPLASIQUE
Carcinomatose méningée (extrêmement rare).
N.B. : Des signes d'HTI contre-indiquent la pratique d'une PL sous peine de provoquer un
engagement amygdalien.
4).- L'hémorragie méningée.
La morphologie tant macroscopique que microscopique de l'hémorragie méningée ne
présente pas de particularité ; il s'agit d'une inondation de l'espace sous-arachnoïdien par le
sang.
a).- Incidence : 1 personne pour 10.000 par an aux USA.
b).- Les causes :
*.- Les anévrismes artériels : ces anévrismes présents chez 1 à 6% des adultes aux USA sont
situés au niveau du polygone de Willis. Ils sont dits " congénitaux " avec un déterminisme
génétique familial. Le facteur qui précipite la rupture c'est l'hypertension artérielle ou tout
simplement l'augmentation momentanée de la pression sanguine dans le lit circulatoire
encéphalique, suite à une circonstance quelconque (effort de défécation, de soulever un poids,
etc...). La cigarette augmente ainsi le risque de rupture qui survient chez l'adulte + 50 ans ou
plus.
*.- Les autres causes :
-. L'anévrisme mycotique ou septique,
-. les malformations vasculaires,
-. l 'angiopathie congénitale.
c).- Conséquences :
L'inondation de l'espace sous-arachnoïdien par le sang entraîne de l'hypertension
intracrânienne et l'irritation de la léptoméninge peut provoquer des complications secondaires
telles que le spasme sur les gros vaisseaux. La ponction lombaire est hémorragique.
2.- LES TROUBLES ISCHEMIQUES :
Il convient d'abord de rappeler la vascularisation artérielle de l'encéphale. L'arbre
vasculaire artériel est formé de deux troncs principaux : les deux carotides internes et l'artère
basilaire qui donnent respectivement les deux artères cérébrales moyennes et les deux artères
cérébrales antérieures d'une part et d'autre part les deux artères cérébrales postérieures.
A chacune de ces artères correspond un territoire d'irrigation superficiel et profond.
De plus, elles sont anastomosées entre elles à la surface de chaque hémisphère complétant
ainsi le circuit anastomotique de la base constitué par le polygone de Willis. Tout cela fait
que lorsqu'une artère est obstruée, la nécrose ne survient dans tout le territoire concerné que si
la circulation collatérale n'a pas pu assurer le relais et ceci se réalisera plus fréquemment en
cas d'obstruction brutale notamment lorsque survient une embolie.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 95
Il est décrit:
- Les infarctus emboliques et thrombotiques,
- Les troubles ischémiques intermittents,
- La démence vasculaire ou démence à multiples infarctus de l'encéphalopathie hypertensive
chronique.
a.- Les infarctus emboliques et thrombotiques
Il s'agit d'accidents vasculaires cérébraux ischémiques consistant en une nécrose
tissulaire suite à une occlusion vasculaire ou une subocclusion combinée à une chute
tensionnelle, entraînant une anoxie tissulaire.
Dans l'encéphale, ces infarctus occupent partiellement ou intégralement le même
territoire que celui d'irrigation de l'artère concernée. Nous citerons pour exemple:
- Territoire de l'artère sylvienne : une obstruction complète de cette artère à son début entraîne
un infarctus de tout le territoire concerné profond (noyaux gris centraux) et superficiel (cortex
et substance blanche du lobe frontal, lobe pariétal et lobe temporal. Si la suppléance est
bonne, les territoires frontières superficiels (entre l'artère cérébrale postérieure et la sylvienne
et entre cette dernière et la cérébrale antérieure) peuvent être préservés. Une obstruction de
cette artère après sa coudure pour entrer dans le sillon sylvien entraîne uniquement, une
nécrose du territoire superficiel car le sang atteint encore le territoire profond (voir cours de
neuroanatomie).
- L'obstruction de l'artère cérébrale postérieure entraîne la nécrose d'une bonne partie du lobe
occipital notamment toute la pointe et en particulier l'aire visuelle.
- L'obstruction de l'artère cérébrale antérieure antraîne la nécrose de la face médiane
hémisphérique correspond au lobe frontal, le lobe pariétal et une partie du lobe occipital.
C'est la forme la plus fréquente des accidents vasculaires cérébraux en Occident. Au Nigéria
cela constitue plus de 66% (Osuntekun et al. 1972).
1).- Evolution de la lésion:
a).- 1ère phase:
Congestion et oedème avec présence de quelques éléments inflammatoirs en périphérie
(liséré rouge, liséré gris).
b).- 2ème phase
Apparition de nombreux macrophages qui envahissent la lésion et assurent la détersion.
c).- 3ème phase
Une fois la détersion assurée, il reste une lacune entourée d'un tissu cicatriciel
gliomésenchymateux.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 96
V. L'HYDROCEPHALIE
C.-. PHYSIOPATHOGÉNIE.
1.- OBSTRUCTION À L'ECOULEMENT NORMAL :
Causes:
- toxoplasmose congénitale, méningite
- hémorragie méningée, tumeur.
- Mauvaise résorption (rare),
- Plus rarement : sécrétion excessive en cas de papillome du plexus choroïde.
- Les arriérations mentales primaires à savoir celles dans lesquelles on n'arrive pas à mettre
en évidence une atteinte neurologique morphologique ou biochimique. Elles seraient liées
aux gênes et particulièrement au chromosome X_ (donc X_ linked). D'où la thèse selon
laquelle l'intelligence est codée au niveau du chromosome sexuel X, chromosome de
l'intelligence et cela paraît être soutenu par des preuves biologiques notamment l'étude de
l'arbre généalogique dans les arriérations mentales primaires (Lancet, 347, 1996, 1814-1816).
Toutes les démences sont caractérisées par une forte diminution des performances
intellectuelles.
A.- LA DEMENCE SENILE:
1.-INCIDENCE : fréquente dans les pays où il y a une forte population de personnes âgées.
2.- LA MACROSCOPIE : atrophie cérébrale visible au C.T. SCANNER par l'aspect très
élargi des sillons entre les circonvolutions cérébrales.
3.- LA MICROSCOPIE
A l'examen histologique on note une atrophie notamment du cortex cérébral par
diminution du nombre des neurones. Présence également de quelques plaques séniles dans le
cortex cérébral. Des études plus raffinées montrent qu'il y a également diminution de certains
types de neurotransmetteurs.
Cette pathologie est due au vieillissement normal et s'observe tard dans la vie au delà de
60 ans. Elle fait l'objet de nombreuses études actuellement dans les pays occidentaux à
population vieille et est en rapport avec l'angiosclérose notamment.
B.- LA DEMENCE PRESENILE OU MALADIE D'ALZHEIMER.
1.- INCIDENCE : Elle est assez fréquente en Occident mais son incidence en RDC est
inconnue. La cause est souvent inconnue mais l'on avance l'hypothèse d'un virus.
- Quelques cas familiaux
- Quelques cas post-traumatiques chez les boxeurs
-Nombreux : causes inconnues.
2.- LA MACROSCOPIE :
Atrophie cérébrale comme dans la démence sénile mais elle est plus marquée et
affecte sélectivement le lobe frontal et occipital parfois le lobe temporal.
C.-LA MICROSCOPIE
L'examen histologique montre aussi une atrophie du cortex cérébral avec gliose, une
diminution importante du nombre des neurones et surtout la présence de très nombreuses
plaques séniles dans le cortex cérébral. Ces plaques sont des foyers ovalaires où les
prolongements des neurones sont détruits. Elles sont de taille microscopique. On note des
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 102
nombreuses fibres présentant une dégénérescence neurofibrillaire. Ces foyers sont centrés
par un dépôt de substance amyloïde et ici la substance amyloïde est de type B/A 4. Des études
récentes ont montré à l'immunohistochimie que ces dépôts contiennent des traces de
gammaglobulines.
Cette pathologie survient précocement à un âge où on n'observe pas de démence sénile
(vieillissement normal) en l'occurrence dans la cinquantaine. La cause n'est pas connue.
Certains auteurs pensent qu'il s'agit de la même maladie que la démence sénile. La baisse de
certains neuromédiateurs en particulier l'acétylocholine dans le cortex cérébral est encore plus
marquée.
4).- Le type angiomateux est caractérisé par la présence de plusieurs fentes vasculaires entre
les cellules tumorales à tel point que l'aspect fait penser à un hémangiome. Parfois les
vaisseaux sont bien formés.
5).- Le type hémangiopéricytique: ressemble à un hémangiopéricytome.
b.- Le pronostic
Le méningiome méningothélial, psammomateux, fibreux et angiomateux sont de grade 1.
C'est-à-dire bénin. Le type hémangiopéricytique est de grade 2, il a donc plus de potentialité
d'évolution vers une tumeur maligne. Le méningiome est presque toujours bénin; il est
d'abord facile à diagnostiquer car situé à la surface de l'encéphale et bien délimité
contrairement aux autres tumeurs du système nerveux. Il y a des méningiomes dans lesquels
on note des foyers d'anaplasie, c'est-à-dire les plages où les cellules ont des traits
caractéristiques de la malignité. Il s'agit de méningiome anaplasique (grade 3) dont
l'évolution inéluctable est la transformation en méningiome malin.
c.- Epidémiologie.
C'est la tumeur la plus fréquente du système nerveux tant chez les enfants que chez les
adultes.
1. L'ASTOCYTOME.
a.- Morphologie:
Il s'agit d'une prolifération d'astrocytes formant une tumeur à limite peu nette ou non
encapsulée.
1).- Astrocytome fibrillaire: composé d'astrocytes du type fibrillaire riche en fibrilles
intracytoplasmiques.
Comportement biologique : grade 1 donc bénin.
2).- Astrocytome protoplasmique: composé d'astrocytes du type protoplasmique
(cytoplasme assez abondant et montrant plusieurs prolongements, de comportement
biologique grade 1 donc bénin). Les fibrilles intracytoplasmiques moins abondantes.
3).- Astrocytome gémistocytique (= cytoplasme très abondant noyau excentrique et
vésiculaire, prolongements peu nombreux).
Comportement biologique : grade 2 donc plus de tendance à évoluer vers le grade 3.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 105
calcification mis en évidence à la radiographie simple du crâne qui est d'un apport
appréciable.
d.- Comportement biologique
C’est une tumeur bénigne (grade 1).
L’oligodendrogliome anaplasique est une tumeur en transformation maligne qui présente déjà
des foyers d’anaplasie (grade 3).
4.- TUMEURS EPENDYMAIRES OU EPENDYMOMES.
L'épendymome consiste en une prolifération monoclonale des cellules épendymaires.
a.- Epidémiologie : tumeur assez rare qui frappe tant les adultes que les enfants mais
prédomine chez l’enfant et l’adolescent. Elle est de pronostic biologique grade II.
b.- Aspect macroscopique : Vu son origine, la localisation de cette tumeur est le pourtour des
cavités ventriculaires. Elle est aussi mal délimitée et surplombe les cavités ventriculaires.
Localisation préférentielle autour du 4ème ventricule.
c.- Aspect microscopique:
- Présence des pseudorosettes
- les vaisseaux sont entourés d’un réseau dense de prolongements cellulaires provenant des
cellules néoplasiques. Ce réseau donne des plages fibrillaires denses autour des vaisseaux.
Il existe aussi des épendymomes anaplasiques (grade III) mais c'est rare comme les
épendymomes malins.
5.- LE PAPILLOME DES PLEXUS CHOROÏDES.
Tumeur dont le point de départ est l’épithélium choroïdien. C’est une tumeur bénigne qui
peut exceptionnellement subir une transformation maligne (carcinome). Elle est située à
l’intérieur des ventricules et a comme complications éventuelles :
- l'obstruction des orifices de passage du liquide céphalorachidien (exemple : papillome au
niveau du plancher des ventricules latéraux pouvant obstruer le trou de Monro et ayant
comme conséquence l'hydrocéphalie,
- l'hypersécrétion de liquide céphalo-rachidien entraînant l'hydrocéphalie.
Il est localisé par ordre de fréquence décroissante : 4ème ventricule, ventricule latéral,
3ème ventricule.
C.- LES TUMEURS À COMPOSANTE NEURONALE.
Les tumeurs composées de neurones sont très rares de même que les gangliomes,
tumeurs composées de neurone et d’astrocytes.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 107
I. - FOSSES NASALES
A. MALFORMATIONS ET DÉFORMATIONS
1.- NASOGLIOME
Il s'agit d'une hernie de la substance cérébrale par défaut de fusion des bourgeons
faciaux qui donnent naissance aux sinus maxillaires et frontaux et sphénoïdaux ainsi qu'aux
autres cellules éthmoïdales. C'est la fusion de ces bourgeons faciaux qui aboutit à la
formation des cavités nasales. Cette malformation apparaît dans les 1éres années de la vie;
elle est soit intranasale, soit sous-cutanée à la racine du nez et située sur la ligne médiane.
2.- FENTE NASOBUCCALE
Elle est associée à la fente palatine et dans une certaine proportion au bec-de-lièvre
3.- RHINOPHYMA
Il s'agit de l'hypertophie de la pyramide nasale, prédominant sur les ailes du nez, avec
dilatation des pores sébacés, hypertrophie nodulaire des follicules pilosébacés et
télangiectasie accentuée.
B. INFLAMMATIONS
1.- RHINITES
a. Aiguë
1).- Catarrhale caractérisée par une abondante sérosité albumineuse, tandis que les glandes
acineuses produisent beaucoup de mucus. Cliniquement elle correspond au coryza aigu ou
rhume de cerveau dû au rhinovirus et à la rhinite allergique ou coryza spasmodique.
Au cours de l'inflammation allergique, il peut se former de gros replis, d'aspect
polypeux, ce sont des pseudopolypes mous du nez et sinus.
Cliniquement il s'agit de la rhinite hyperplasique ou polypeuse.
b.- Chronique
1).- Non Spécifique
Elle est caractérisée par une atrophie de la muqueuse, cette dernière subit parfois une
métaplasie malpighienne. Les glandes s’atrophient, tandis que le chrorion subit de la fibrose
et est encombrée de lymphoplasmocytes. Une forme spéciale de rhinite atrophique, l'ozène
est caractérisée par la présence d’épaisses croûtes purulentes recouvrant des ulcérations de la
muqueuse et dégageant une odeur nauséabonde.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 114
2).- Spécifique
En cas de tuberculose, syphilis, lèpre et infections mycotiques la muqueuse nasale peut
être siège d'une réaction inflammatoire granulomateuse.
2. SINUSITE
Elle peut être:
a.- aiguë
b.- Chronique.
3.- FURONCLE DE L'AILE DU NEZ
Il peut se compliquer de thrombophlébite septique de la veine ophtalmique inférieure
pouvant gagner le sinus caverneux et entraîner la méningite.
C. GRANULOMATOSES
Appelées aussi angérites nécrosantes et granulomateuses. Elles seraient en rapport
avec des perturbations immunologiques.
1.- GRANULOMATOSE DE WEGENER
C'est une angéite nécrosante et granulomateuse débutant comme une rhinite aiguë avec
ulcérations de la muqueuse. Les lésions comprennent un granulome polymorphe avec
lymphoplasmocytes, histiocytes et cellules géantes multinucléées disposées sans ordre ou
autour d'une plage de nécrose fibrinoïde dissociant les petits vaisseaux (artérioles, veineux et
capillaires). Ce processus gagne les voies respiratoires supérieures, les bronches, le poumon,
la rate et surtout les reins. L'évolution se fait vers la mort par insuffisance rénale.
3.- GRANULOME MEDIOFACIAL
Synonymes : - granulome malin de la face
- granulome léthal médio-facial ou encore
- granulome de Stewart
a.- Aspects histologiques: identiques à ceux du granulome de Wegener.
Aspects macroscopiques: Les ulcérations détruisent la muqueuse du cavum, les parties molles
et le squelette ostéocartilagineux du nez. La mutilation médiofaciale s'étend aux sinus
paranasaux, au palais et au pharynx sans diffuser aux autres organes. La mort survient par
hémorragies et infections locorégionales, telles que la méningite purulente. Cette lésion est
parfois confondue avec un carcinome indifférencié ou un lymphome.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 115
D. TUMEURS ET PSEUDOTUMEURS
1. TUMEURS BENIGNES
a.- Papillome
Il peut être :
1).- exophytique et fait d'axes conjonctivo-vasculaires recouverts d'un épithélium malphrgien
ou cylindrique cilié.
2).- Endophytique et dit inversé.
Il peut être multiple. Les récidives sont possibles et la transformation maligne
exceptionnelle.
b.- Angiofibrome nasopharyngien ou encore fibrome juvénile nasopharyngé. Il comprend
de nombreux capillaires dilatés dispersés dans un tissu fibreux lâche oedémateux. Riche en
fibroblastes. Son volume peut devenir considérable et combler les fosses nasales. Il ne se
voit guère que chez le garçon entre 10 et 20 ans et sa régression spontanée a été signalée après
l'âge de 20 ans. La composante vasculaire explique les hémorragies au cours de son évolution
ou de l'exérèse chirurgicale.
2. TUMEURS MALIGNES
a.- Carcinome
Il est peu fréquent (celui des fosses nasales) et il s'agit souvent d'un adénocarcinome.
Le carcinome du sinus maxillaire est plus fréquent que celui des fosses nasales et c'est
du carcinome épidermoïde qu'il s'agit souvent. Les deux types peuvent être végétants,
ulcéreux ou ulcérovégétants ; leur pronostic est médiocre.
b.- Le cylindrome malin (carcinome adénoïde kystique) et le carcinome mucoépidermoïde
se développent de temps à autre et ressemblent à ceux des glandes salivaires sur le plan
morphologique.
c.- Carcinome lymphoépithélial ou lymphoépithéliome de Regaud ou tumeur de Schminke.
Son nom vient du fait que dans la composition il associe des nappes et cordons des cellules
plus ou moins différenciées, les unes cubocylindriques d'allure épithélioïde, les autres petites
ressemblant aux cellules lymphomateuses. Il s'implante avec prédilection dans le naso-
pharynx et donne des métatastases précoces dans les ganglions lymphatiques. Ce carcinome
est très radio-sensible. Il est connu aussi sous le nom de carcinome nasopharyngé ou de
rhinocarcinome. Son incidence est anormalement élevée en Asie du Sud-Est et ses porteurs
possèdent les critères immunologiques de la présence du virus d'Epstein et Barr dans les
humeurs.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 116
A. MALFORMATIONS ET DEFORMATIONS
1. LA LARYNGOCELE
Il s'agit d'un diverticule développé à partir de l'appendice de Morgagni. Il est décrit:
a.- La laryngocèle interne
Elle s'insinue sous la muqueuse laryngée, formant une tuméfaction qui surplombe la
fausse corde vocale sus-jacente et soulève le repli aryténo-épiglottique voisin.
b.- La laryngocèle externe
Elle traverse la membrane thyro-hyoïdienne et se perçoit latéralement au niveau de la
région cervicale sous-hyoïdienne. La laryngocèle, tapissée d'une muqueuse de type
respiratoire contient de l'air ou du mucus, elle est souvent bilatérale.
2.- LE STRIDOR LARYNGE CONGENITAL
Il se caractérise par un bruit respiratoire audible presque uniquement à l'inspiration et
se manifestant dès la naissance. Ce bruit augmente à l'exercice mais ne disparaît pas avec le
sommeil. Il s'atténue progressivement mais peut persister jusqu'à l'âge de 5 ans.
Sa pathogénie est imparfaitement connue : il s'agirait d'une anomalie de conformation
de l'épiglotte et des replis aryténo-épiglottiques ou d'une flexibilité anormale de la paroi
laryngée et une faiblesse des muscles crico-aryténoïdiens postérieurs. De ce fait les rebords
laryngés seraient littéralement aspirés durant l'inspiration.
B. DYSTROPHIES
1.- OEDÈME LARYNGE
a.- Circonstances d'apparition:
1).- Toutes les inflammations
2).- Traumatisme local, compression lymphatique ou veineuse par une tumeur
médiastinale ou cervicale inférieure, stade avancé de l'anasarque cardiaque.
L'oedème angioneurotique dramatique et d'intensité et d'installations brutales serait d'origine
allergique.
2.- NODULE LARYNGE
Il s'agit d'une des lésions les plus fréquentes des cordes vocales, apparaissant chez des
personnes qui abusent de leur voix : chanteurs, chantres. Il est appelé nodule fibreux,
pseudopolype inflammatoire du larynx, nodule des chantres.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 118
C. INFLAMMATION.
Il peut s'agir de:
1.- LARYNGITE AIGUË
a.- Catarrhale aiguë
b.- Pseudomenbraneuse
c.- Phlegmoneuse
2.- LARYNGITE CHRONIQUE
a.- Non spécifique
b.- Spécifique: TBC.
D. TUMEURS
1. BENIGNES
a.- Papillome épidermoïde. C'est la tumeur la plus fréquente du larynx. Chez l'enfant il est
souvent multiple. C'est la papillomatose ayant le risque d'obstruction laryngée.
Chez l'adulte, il est unique et peut se transformer en carcinome.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 119
2.- MALIGNES
a.- Carcinome laryngé.
1).-Aspects microscopiques :
Il est épidermoïde de différencition variable. Il est presque toujours exophytique ou
polypoïde.
2).- Aspects topographiques et macroscopiques
a).- Le carcinome intrinsèque
Il siège le plus souvent sur une corde vocale, sur son bord libre ou sa face supérieure.
b).- Le carcinome extrinsèque est en rapport avec les carcinomes du pharynx, il en est une
extension.
3).- Evolution
Le carcinome intrinsèque jouit d'un bon pronostic pour diverses raisons :
- Sa localisation le rend rapidement symptomatique et facilement et rapidement dépistable.
- Absence de métastases par absence des vaisseaux lymphatiques au niveau des cordes
vocales.
- Il est souvent bien différencié.
Le carcinome extrinsèque a un pronostic sombre parce qu'il est souvent peu
différencié, peu symptomatique et déjà étendu au moment du diagnostic. Il présente des
métastases précoces et localisées dans les chaînes ganglionnaires profondes.
4).- Etiopathogénie
La consommation de l'alcool et l'usage de la cigarette sont impliqués.
b.- Carcinome trachéal est extrêment rare et de type malpighien.
c..- Autres Tumeurs Malignes
1).- Le Cylindrome: Il est assez fréquent.
2).- On citera aussi: le fibrosarcome, le rhabdomyosarcome embryonnaire type botryoïde,
le chondrosarcome et le lymphome.
3.- PSEUDO-TUMEURS.
a.- Le granulome traumatique d'intubation
Il correspond à un bourgeon charnu hyperplasique alias hémangiome hyperplasique.
b.- Tumeur Amyloïde
Il s'agit d'amas ou de coulées de substance amyloïde typique, apparaissant et évoluant
sur un mode primitif sans lien avec une amylose généralisée.
Ce matériel peut se calcifier et susciter une réaction inflammatoire épithélioïde et
gigantocellulaire à corps étranger à sa périphérie.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 120
III.-POUMONS
B. DYSTROPHIES
1.- TROUBLES CIRCULATOIRES
a.- Oedème pulmonaire
Il s'agit d'une inondation des alvéoles par un liquide séro-albumineux à type de
transudat ou d'exsudat. Il contient souvent mais pas toujours des éléments libres tels que les
globules blancs, ou les cellules alvéolaires desquamées. La paroi alvéolaire peut être normale
ou présenter de la congestion capillaire. Lorsque l'oedème atteint la paroi, il devient
interstitiel et est riche en fibrine et évolue vite vers la fibrose.
Les deux poumons sont en général atteints : ils sont lourds et pleins et de couleur rouge
sombre rappelant le parenchyme hépatique. On peut en extraire sous assez forte pression une
certaine quantité de liquide jaunâtre ou sanguinolent.
L'image radiologique est caractéristique en ailes de papillon avec opacités hilaires et aspects
aérés périphériques.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 122
1).- Evolution:
Il peut évoluer sur un mode aigu, suraigu, subaigu ou chronique.
2).-Etiologie :
Il est décrit:
a).- oedème endogène du à une cardiopathie ou une néphropathie.
b).- Oedème exogène: rare. Il affecte les poumons des ensileurs par inhalation d'oxyde nitreux
ou nitrique.
b.- Thrombose pulmonaire.
c.- Embolie pulmonaire
Il s'agit d'un engagement suivi de l'arrêt brutal d'un corps étranger en un point quelconque
du système artériel.
d.- Infarctus pulmonaire.
e.- Poumon de choc
Il s'agit d'une insuffisance respiratoire aiguë survenant d'un choc hypovolénuque ou
infectieux sans qu'il existe au départ, de lésion pulmonaire associée. Le parenchyme
pulmonaire est siègé d'une congestion et d'un oedème hémorragique. Il a perdu sa crépitation,
il est rouge-violacé. A la coupe sa pression laisse sourdre un liquide sérosanguinolant.
f.- Hypertension artérielle pulmonaire
1).- Causes:
a).- Affections pulmonaires parenchymateuses telles que:
*.- Emphysème
*.- Fibrose pulmonaire quelle qu'en soit la cause.
b).- Affections pulmonaires vasculaires telles que:
*.- Embolie d'une artère pulmonaire principale,
c).- Affections pulmonaires fonctionnelles
*.- Cyphoscoliose thoracique (déformation thoracique)
*.- l'obésité, les maladies chroniques musculaires ou neuromusculaires en limitant les
mouvements de la cage thoracique, sont facteurs de l'hypoxie endogène.
d).- Maladies cardiovasculaires telles que:
*- Obstruction veineuse pulmonaire
*.- Communication interauriculaire.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 123
2. LESIONS BRONCHIQUES
a.- Dilatation des bronches
Il s'agit d'une dilatation permanente et irrégulière de l'arbre bronchique dite encore
bronchectasie.
1).- Aspects microscopiques
La lésion histologique fondamentale est la désorganisation ou la disparition de
l'armature musculo-élastique pariétale. Les faisceaux musculaires et les fibres élastiques sont
dissociés, atrophiés ou absents.
2).- Aspects macroscopiques
Les bronchectasies sont tantôt localisées à un ou plusieurs groupes bronchiques, tantôt
généralisées à 1 ou aux 2 poumons et de préférence aux lobes inférieurs, surtout à gauche en
raison de l'insuffisance de drainage.
b.- Bronchotrachéomalacie
C'est une atteinte morphologique et fonctionnelle de la trachée et des grosses bronches qui
subissent un aplatissement et un collapsus expiratoire. Le phénomène est en rapport avec une
désorganisation de l'armature musculoélastique et surtout des anneaux cartilagineux, ces
derniers sont agénésiques ou amincis ou ramollis par suite de la dégénérescence mucoïde leur
substance fondamentale.
c.- Bronchotrachéopathie ostéochondroplastique ou ostéochondromatose
trachéobronchique.
Il s'agit de la présence des nodules chondroïdes calcifiés ou ossifiés, dans le chorion de la
muqueuse au niveau des lames séparant les anneaux cartilagineux les uns des autres. Ces
nodules naissent curieusement sans contact direct avec l'armature cartilagineuse avec laquelle
ils n'entrent en contact qu'en raison de leur volume. Ils n'apparaissent que dans les zones
antérieures et latérales où cette armature existe normalement.
Ces nodules sont recouverts par un épithélium métaplasique malpighien et autour d'eux on
note une involution des glandes muqueuses et une fibrohyalinose pariétale.
Les aspects macroscopiques et endoscopiques sont ceux de nombreuses élevures brillantes
blanc-grisâtre, réparties le long de la trachée et des grosses bronches. L'affection provoque
une toux discrète avec ou sans enrouement, et parfois une dyspnée ou de petites hémoptysies.
Elle est rare et ne se voit qu'après 50 ans surtout chez l'homme. Son étiologie est inconnue et
on pense qu'elle est en rapport avec une métaplasie cartilagineuse puis osseuse du chorion.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 124
3. LESIONS PULMONAIRES
a. Atélectasie pulmonaire
Il s'agit d'un affaissement pulmonaire dont les alvéoles se vident d'air et se rétractent.
On parle de :
- Atélectasie de compression ou collapsus pulmonaire lorsque l'affaissement pulmonaire est
dû à une compression extrinsèque.
- Atélectasie d'obstruction ou de résorption lorsqu'il s'agit d'une exclusion ventilatoire par
obstruction en un point de l'arbre bronchique. Il s'agit aussi d'un affaissement pulmonaire
intrinsèque.
- Anectasie lorsqu'il s'agit du poumon d'un nouveau-né qui n'a pas encore respiré et n'a pas
encore subi d'expansion pour parler d'atélectasie.
1).- Aspects morphologiques
a).- Aspects microscopiques: Il s'agit d'un aplatissement des alvéoles avec métaplasie cubique
de leur revêtement et une vasodilatation de leurs capillaires sanguins. Si le facteur étiologique
agit de façon passagère, tout rentre dans l'ordre, dans le cas contraire, les altérations
deviennent irréversibles en raison de la fibrose des cloisons interalvéolaires.
b).- Aspects Topographiques:
L'atélectasie est soit totale, lobaire, segmentaire ou lobulaire. A l'œil nu, le territoire
intéressé se montre rétracté ou déprimé par rapport à la surface pleurale, s'il est périphérique.
A la coupe il apparaît ferme, sec et rouge foncé. Lorsque la lésion devient définitive, elle
prend l'aspect charnu et dense rappelant une masse musculaire.
c).- Aspects radiologiques:
La lésion a l'aspect d'une condensation pulmonaire dite rétractile ou rétractée.
d).- Aspects étiologiques
Ils sont variables.
1).- Atélectasie de compression
a).- Causes: hémothorax, pneumothorax, hydrothorax, pleurésie et rarement une tumeur ou
autre cause. Dès que la compression se manifeste, les capillaires sanguins se dilatent et un
exsudat séreux traverse leur paroi et provoque un oedème des cloisons interalvéolaires. Cet
oedème subit une organisation fibreuse comprimant par la suite les capillaires sanguins et
réduisant le flot sanguin. C'est cela qui fait qu'une atélectasie peut devenir irréversible.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 125
C. INFLAMMATIONS
1.- INFLAMMATIONS BRONCHIQUES
a.- Bronchite aiguë
1).- simple et oedémateuse
2).- catarrhale
3).- pseudomembraneuse
4).- ulcérative.
b.- Bronchite chronique
Il s'agit morphologiquement d'une hyperplasie des structures mucosécrétantes et d'une
inflammation de la paroi bronchique. L'hyperplasie porte sur les glandes des bronches
cartilagineuses et de l'épithélium de revêtement dont le nombre de cellules à mucus (cellules
calciformes) augmentent tandis que celui des cellules ciliées diminue. Il s'y associe une
métaplasie malpighienne.
c.- Bronchiolite
Elle va de pair avec l'atteinte des alvéoles et on parle de:
1).- bronchiolo-alvéolite aiguë : morphologiquement elle associe une nécrose épithéliale à un
granulome inflammatoire polymorphe de la paroi.
2).- bronchiolo-alvéolite Subaiguë: infiltrat lymphoplasmocytaire et histiocytaire du chorion
mêlé à des polynucléaires.
Ces 2 types peuvent disparaître sans séquelles mais elles peuvent aboutir à une bronchiolite
oblitérante par fibrose pariétale avec dissociation musculoélastique.
Ces bronchiolites résultent de l'exposition à des substances irritantes.
d.- Asthme bronchique
Il correspond à une obstruction périodique et spasmodique des voies aériennes,
correspondant à un phénomène allergique et accompagnée d'une éosinophilie sanguine et
bronchique.
Les lésions principales consistent en un œdème et en une congestion de la muqueuse
d'une part, en une hyperplasie des glandes intramurales et une hypersécrétion de mucus
d'autre part.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 131
2. INFLAMMATIONS PULMONAIRES
a.- Pneumopathies bactériennes
1).- Pneumonie lobaire franche aiguë
Elle touche d'emblée un ou plusieurs lobes parfois seulement 1 ou 2 segments.
a).- Aspects morphologiques
*.- Stade d'engouement
Les alvéoles sont remplies d'un liquide d'exsudat, type séreux pauvre en neutrophiles.
Les capillaires sanguins alvéolaires sont fort congestifs. Le lobe apparaît tuméfié, violacé
avec une surface de coupe rosée et humide laissant échapper un liquise spumeux assez
abondant. Il s'agit d'une alvéolite oedémateuse.
*.- Stade d'hépatisation rouge
Il s'agit d'une alvéolite fibrineuse. Les alvéoles sont obstruées par un dépôt de fibrine
en mailles sérrées, par de nombreux polynucléaires neutrophiles et par des globules rouges en
grande quantité donnant au lobe leur coloration rouge. Le lobe devient homogène, dur et
couvert des membranes fibrineuses. Il prend la consistance du foie avec une tranche de
section rouge veineux, sèche et granuleuse.
*.- Stade d'hépatisation grise
Les globules rouges disparaissent et la fibrine se reliquélifie (se lyse), le parenchyme
pulmonaire devient grisâtre.
Au fur et à mesure que la lésion évolue vers la détersion et la guérison, l'oedème, la
fibrine et les polynucléaires disparaissent et le lobe pulmonaire redevient normal.
Les événements ne se déroulent pas toujours ainsi. Il peut se produire une
transformation purulente de l'exsudat ou
*.-l'hépatisation jaune en cas de surinfection par d'autres germes.
2).- Bronchopneumonie ou pneumonie lobulaire
La lésion histologique de base est le nodule de Charcot Rindfleish. Il paraît centré par
une petite bronche ou par un bronchiole remplie de pus. Tout à l'entour les alvéoles sont
altérés et divers. Au fur et à mesure que l'on s'éloigne du conduit bronchique, l'alvéolite
prend les formes de plus en plus récentes : l'alvéolite purulente et fibrinopurulente d'abord,
l'alvéolite sérofibrineuse ensuite et l'alvéolite oedémateuse enfin.
a).- Aspects morphologiques
La taille et la répartition des nodules permettent de distinguer 2 types morphologiques
principaux.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 132
D. TUMEURS ET PSEUDOTUMEURS
1. TUMEURS BENIGNES
a.- Hamartome
Il est rangé dans ce groupe à cause de son comportement anatomoclinique et pour
tenter d'en donner un aperçu synthétique.
Cette tumeur ne possède pas toujours même origine et même signification et le terme
d'hamartome ne devrait pas s'appliquer indifféremment à tous les néoplasmes. Les uns
correspondent à l'harmatochrondromatose kystique ou chondroharmatomatose : il s'agit d'une
association des tumeurs harmatomateuses et des kystes pulmonaires; les tumeurs sont faites
de nodules cartilagineux, de faisceaux musculaires, de tissu conjonctif, de vaisseaux sanguins
et des fentes tapissées d'un épithélium bronchique. Les kystes bordés d'un épithélium cubique
ou cylindrique cilié, possèdent une paroi faite de tissu conjonctif, lâche ou dense, muni de
fibres élastiques ou musculaires lisses et d'éléments cartilagineuxMacroscopiquement la
lésion se présente sous forme de multiples nodules, blanchâtres, denses ou creusés de cavité
de taille inégale. Ils sont répartis de façon diffuse dans un lobe ou un poumon entier, chez le
foetus et le nouveau-né. Ces harmatomes peuvent être caractérisés par des nodules faits d'une
prédominance d'un seul tissu sur les autres. Il peut s'agir d'un volumineux nodule de cartilage
à localisation double : en plein parenchyme pulmonaire ou sa périphérie ou dans la paroi des
bronches, dans ce dernier cas il bombe dans la lumière comme un polype. Beaucoup
d'auteurs pensent qu'il s'agit d'une pseudotumeur inflammatoire ou dystrophique.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 136
c.- Papillome
Il est fait d'axes conjonctivovasculaires, grêles, recouverts d'un épithélium cylindrique
cilié ou métaplasique malpighien ou dysplasique. Son tableau anatomoclinique est
comparable à celui du papillome du larynx :
Chez l'enfant : il s'agit d'une papillomatose multicentrique d'étiologie virale;
Chez l'adulte un papillome unique évoluant souvent comme un carcinome.
Il peut obstruer la lumière bronchique et être responsable d'atelectasie et dilatation des
bronches. Son pédicule peut se tordre et entraîner une nécrose hémorragique avec
hémoptysies.
2. TUMEURS MALIGNES
a).- Tumeurs bronchiques et alvéolaires:
Il s'agit essentiellement des carcinomes. Dans 95 % des cas ils s'implantent sur la
muqueuse bronchique. Ils sont épidermoïdes ou glandulaires ou encore anaplasiques.
1) Carcinome épidermoïde
Histologiquement il s'agit d'un carcinome malpighien bien ou moyennement
différencié et on pense qu'il survient d'abord une métaplasie malpighienne de l'épithélium
cylindrique pseudostratifié cilié, par la suite de la dysplasie et alors un carcinome in situ qui
devient invasif. Mais ceci n'a pas encore été prouvé par des études successives des biopsies et
frottis.
Macroscopiquement, il s'agit d'un nodule ou d'un massif bombant dans la lumière
d'une bronche et la sténosant. Son centre peut se nécroser et cette région s'éliminer au point
que la tumeur devient cavitaire et pseudokystique. C'est le carcinome bronhique le plus
fréquent. C'est le cancer du gros fumeur et le risque de le développer étant en rapport avec le
nombre de cigarettes consommés par jour. L'arrêt du tabagisme diminue ce risque.
2).- Adénocarcinome
Il vient au 3è rang des carcinomes bronchiques. Son architecture histologique et sa
localisation intraparenchymateuse font penser aussi bien à une tumeur bronchique primitive
qu'à une métastase pulmonaire d'un adénocarcinome d'autre localisation. C'est pourquoi son
diagnostic ne sera retenu qu'après avoir éliminé par tous les moyens l'éventualité d'une tumeur
primitive extrapulmonaire.
3).- Carcinome anaplasique
Il peut s'agir d'un carcinome malpighien peu différencié appelé carcinome bronchique
anaplasique à grandes cellules mais il existe une entité, le carcinome bronchique anaplasique
à petites cellules qui possède une personnalité indiscutable. Il est composé de petites cellules
allongées ou arrondies à cytoplasme peu abondant et à noyau fusiforme hyperchromatique.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 137
Cet aspect lui a valu le nom courant de Carcinome en grains d'avoine (Oat cell carcinoma).
Ces cellules se regroupent en larges nappes et en cordons entremêlés et dissociés par des
zones hémorragiques et nécrotiques. Le stroma est peu développé. Ce carcinome se localise
avec prédilection au niveau du hile, il donne rapidement des métastases gaglionnaires
lymphatiques médiastinales. Il occupe la 2e position parmi les cancers bronchiques. Il semble
aussi en rapport avec le tabagisme.
4).- Carcinome bronchioloalvéolaire ou adénocarcinome bronchiolaire ou carcinome
alvéolaire.
Il est composé de cellules cyclindriques mucipares bien différenciées implantées côte
à côte sur des parois interalvéolaires d'allure normale. L'ensemble peut prendre une allure
adénomateuse, ce qui justifie le terme d'adénomatose pulmonaire autrefois utilisé. Il est né de
l'épithélium alvéolaire ou bronchiolaire soit en proliférant sur place ou en remplaçant les
cellules de ces revêtements de proche en proche. Ce carcinome est périphérique, localisé en
un seul nodule, plurifocal ou disséminé.
Il se traduit cliniquement par une bronchorrhée muqueuse très abondante. C'est la plus
rare des tumeurs bronchiques. Il n'est pas en rapport avec le tabagisme.
b.- Tumeurs des glandes bronchiques
Ces glandes sont tubulo-acineuses et leurs tumeurs ressemblent plus à celles des
glandes salivaires. C'est ainsi que l'on rencontre parmi elles : des aspects de tumeur mixte, de
tumeur mucoépidermoïde. Mais les plus fréquentes sont le carcinoïde et le cylindrome.
1).- Carcinoïde bronchique
Il se ressemble au carcinoïde digestif et est fait des rubans et plages de cellules
régulières et monomorphes à cytoplasme oxyphile et noyau rond. Ces cellules sont plongées
dans un stroma conjonctivo-vasculaire abondant.
Siège : bronche souche ou grosses bronches.
a) Cylindrome
Il ressemble à celui des glandes salivaires, des fosses nasales, du larynx et de la
trachée. Il est fait des plages cribriformes de cellules épithéliales et des cylindres hyalins ou
mucoïdes.
Siège : Grosses bronches.
c.- Autres tumeurs
1).- Sarcomes: fibrosarcome et léiomyosarcomes très peu fréquents. Ils peuvent simuler un
carcinome anaplasique.
2).- Pneumoblastome autrefois appelé embryome pulmonaire. Il est composé de deux
contingents:
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 138
IV.- PLEVRE
B.- INFLAMMATION
1.- PLEURESIES
a.- Aiguë sérofibrineuse
Présence d'un exsudant fibrineux
Cause : Tuberculeuse, virale.
b.- Pleurésie Aiguë suppurée ou purulente, empyème pleural ou pyothoax
Causes: foyer voisin de suppuration pulmonaire: une pneumonie à streptococus pneumonie.
Pneumonie TBC qui se voit aujourd'hui dans le cadre de l’infection à VIH/SIDA.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 139
I. - PATHOLOGIE BUCCO-DENTAIRE
A. LES MALFORMATIONS :
1. - FENTE LABIALE,
2. - BEC DE LIEVRE, etc…
1. - STOMATITE HERPETIQUE
2. - LE CANDIDA ALBICANS (moniliase) qui est fréquent, induit le dépôt d’une substance
blanchâtre à l’endroit de l’inflammation. Ce dépôt est fait d’amas de parasites et
d’exsudat inflammatoire.
3. - LES BORRELIAS : ce sont des fusospirochètes qui provoquent une angine assez
particulière par son caractère nécrosant appelée angine de Vincent et une stomatite
nécrosante, la stomatite ulcéro-nécrosante de Vincent.
Les infections spécifiques les plus couramment rencontrées sont : la
tuberculose, la syphilis et l’actinomycose.
L’épulis : petite tumeur localisée généralement au niveau de la gencive provoquée par une
irritation chronique mécanique ou allergique de la muqueuse buccale. Epulis, c’est le terme
clinique pour désigner cette petite masse. Du point de vue microscopique, il peut s’agir de
nodule fibreux ; un granulome pyogenicum, une hyperplasie fibroépithéliale ou une
hyperplasie pseudocarcinomateuse.
Ce sont les papillomes et les tumeurs des glandes salivaires essentiellement plus
l’hémangiome et le neurofibrome.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 141
3. - TUMEURS MALIGNES
b. - Le lymphome de Burkitt
1). - Epidémiologie
C’est une tumeur fréquente en Afrique noire, décrite la 1 ère fois par Burkitt en
1956 en Ouganda où une fréquence anormalement élevée a été rapportée ainsi que dans tout
l’Est Africain. Elle affecte les jeunes enfants et serait provoquée par le Virus d’Esptein Barr
(EBV), ou virus de la mononucléose infectieuse.
C’est une tumeur des os maxillaires mais de présentation parfois buccale. Peut être aussi effet
des parasites comme celui de la malaria. En RDC, chez l’enfant, c’est le 2ème cancer après les
leucémies.
Il s’agit d’une masse parfois énorme localisée sous la muqueuse buccale au niveau
du maxillaire supérieur ; masse qui déforme fortement la symétrie de la face et qui
s’accompagne de l’apparition d’autres masses similaires ailleurs en particulier dans les
ganglions, et dans les viscères (tube digestif, ovaires, seins etc…).
3). Ŕ Localisation
Cette tumeur est faite d’une prolifération de lymphocytes assez bien différenciés mais
anaplasiques ; de grande taille 15 à 20 µm de diamètre, avec 2 à 5 nucléoles visibles.
Elle est parsemée de macrophages à cytoplasme clair donnant à l’ensemble un aspect de ciel
étoilé caractéristique. Il s’agit d’une prolifération de lymphocyte du type B. Du point de vue
génétique, les cellules néoplasiques présentent une anomalie chromosomique type
translocation : t(8,14), t(2,8)ou t(8,22) mais surtout dans le vagin.
5) Traitement : cyclophosphamide (endoxan).
- Tumeurs bénignes
C’est une tumeur qui part des vertiges de l’épithélium embryonnaire dentaire ou
de l’épithélium buccal.
Elle apparaît chez l’adulte et malgré sa nature bénigne histologiquement, elle donne des
récidives locales d’autant plus facilement qu’elle est mal délimitée, sans capsule et si la
résection n’a pas été totale. Le pronostic est généralement bon même en présence de quelques
atypies et mitoses. Cette tumeur est très fréquente et surtout chez l’adulte.
A l’examen microscopique
On note des amas de cellules épithéliales bien différenciées séparés par des septa
conjonctifs. Dans ces amas, les cellules basales adoptent une disposition radiaire de plus il y a
de nombreuses cavités kystiques. Il n’y a aucun signe d’anaplasie. Tumeur identique ou
crâniopharyngiome.
C’est une des tumeurs bénignes les plus fréquentes des os maxillaires après celles
citées ci-dessus.
Du point de vue microscopique, il s’agit d’un fibrome dans lequel il y a des zones de
différenciation osseuse parfois peu mature montrant de la substance ostéoïde très peu
minéralisée.
Il existe d’autres tumeurs osseuses bénignes mais qui sont très peu fréquentes (ostéome,
ostéome ostéoïde).
- Parotide,
- Gl. S. sublinguale,
- Gl. S. palatine,
- Gl. S. sous-maxillaire.
a. - Infectieuses
1). - Les aspects macroscopiques : sont classiques : gonflement, douleur, rougeur et chaleur.
- sont ceux d’une inflammation aiguë,
- lymphocytaire.
- Gonflement des parotides et des autres glandes salivaires et lacrymales (avec les mêmes
éléments inflammatoires que supra). Chez des personnes qui sont atteintes de certaines
maladies chroniques comme la tuberculose, la B.B.S. et les leucémies. Ce serait la
conséquence d’une stimulation antigénique chronique du système immunitaire.
c. - Les tumeurs
d. - Tumeurs malignes
C. - LES INFLAMMATIONS
1. LES INFECTIONS : sont rares à ce niveau, si présente, c’est l’herpes virus, la diphterie,
les staphylocoques, les candidoses ;
Conséquences :
La réaction inflammatoire si elle est sévère donnera des ulcères et des nécroses
tissulaires qui peuvent aller jusqu’à la perforation…
Les inflammations moins sévères peuvent cependant occasionner des sténoses.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 145
3. - LES TUMEURS
Les tumeurs bénignes : léiomyome, (le plus fréquent avec le polype fibreux),
fibrome etc… sont très rares. Le carcinome épidermoïde de l’œsophage est la tumeur maligne
rencontrée à ce niveau. Elle est heureusement très rare mais de traitement très difficile étant
donné sa localisation. Parmi les facteurs favorisant il faut citer l’alcool et les inflammations
chroniques.
1). - Localisation :
- gastrique aussi bien corporéale que antrale mais surtout dans l’antre. Elle est décrite
dans 80% à 100% des gastrites associées à l’ulcère mais peut survenir de façon isolée.
Cependant certains pensent qu’il s’agit simplement d’un germe saprophyte qui se
différencie surtout sur la muqueuse lésée.
- duodenal bulbaire : localisation fréquente aussi. Ces germes sont retrouvés aussi dans le
syndrome dyspepsique sans gastrite évidente et ceci répond au traitement. De plus, la
gastrite à Hélicobacter Pylori favoriserait l’apparition du carcinome de l’estomac.
d.- Gastrite chronique hypertrophique : (très rare, quelques centaines de cas recensés).
La maladie existe de façon isolée (maladie de Ménétrier) ou peut faire partie d’un syndrome,
celui de Zollinger-Ellison (tumeur pancréatique sécrétant la gastrine). Par ailleurs la maladie
de Ménétrier est une condition précancéreuse ; entraîne une perte protéique importante qui
peut aboutir à une hypoprotéinémie et des oedèmes. Elle a un caractère familial.
L’ulcère est une lésion consistant en une perte superficielle de substance au niveau des
muqueuses et qui peut être plus ou moins profonde.
a).-Causes
Quoique la cause réelle soit mal maîtrisée, on connaît cependant les conditions
d’apparition :
- Les stress : - polytraumatisés (+ grands opérés),
- grandes infections notamment les septicémies.
Toutes ces situations ont comme caractéristique le stress qui induit des fortes
décharges d’adrénaline et de cortisone dans l’organisme.
- La tumeur pancréatique sécrétant la gastrine = syndrome de Zollinger-Ellison. Dans ce cas
les ulcères sont multiples et localisés à n’importe quel endroit, même au niveau du
jejunum. La gastrine stimule la sécrétion de pepsine et d’acide dont l’hypersécrétion a
comme conséquence l’apparition des ulcères par autodigestion.
Dans la grande majorité des cas, la tumeur est localisée dans le duodenum et très
rarement dans l’estomac. Parfois il s’agit d’une simple hyperplasie des cellules
neuroendocrines de la muqueuse gastrique.
1. Cellules argentaphiles : sérotonine
2. Cellules D : somatostatine
Ecn : Sérotonine
Cellules D1 : VIP ;
Cellules P : Bombesine ;
Cellules PP : Pancréatic polypeptide ;
Cellules S : Sécrétine ;
Cellule G : Gastrine, Localisation, entre les cellules épithéliales glandulaires et la
membrane basale.
- Dans l’estomac le long de la petite courbure souvent dans la région antrale ; ici
souvent il y a achlorydrie (rare) ou une sécrétion normale de HCl ou une discrète
diminution plus souvent.
- Dans le duodenum : première portion juste après le sphincter pylorique. C’est dans
cette forme qu’il y a souvent hypersécrétion d’acide chlorhydrique (HCl).
d). - Evolutions
- Cicatrisation : estomac en sac de sable, risque de sténose.
- Cancérisation : rare (3% des ulcères chroniques).
a). - Epithéliales
*.- L’adénocarcinome de l’estomac vient après celui du rectum et du côlon en ce qui concerne
la fréquence. Il est mucosécrétant et montre à l’examen microscopique des cellules d’un
aspect particulier qu’on appelle cellules en bague à chaton (présence d’une grande vésicule
cytoplasmique de mucine qui refoule le noyau en périphérie).
Cette tumeur donne des métastases ovariennes : tumeur de Krukenberg et ganglionnaire
préférenciellement sus-claviculaire = ganglion de Troisier.
*. - Le carcinoïde : tumeur maligne épithéliale glandulaire qui se présente sous forme d’amas
de cellules à noyau ovalaire régulier et cytoplasme peu abondant.
Cette tumeur s’accompagne de symptômes paranéoplasiques (sécrète des substances
semblables à la sérotonine).
. - Formes macroscopiques :
- forme pédicule I ;
- forme sessile ulcérée non infiltrant ;
- forme infiltrante focale III ;
- forme linite plastica IV.
Ainsi donc, peut-on distinguer 4 grades suivant cette classification de Borrmann. Mais c’est
surtout la classification clinique et morphologique suivant le TNM qui est la plus importante
du point de vue pronostic.
Les tumeurs malignes d’origine mésenchymateuse sont exceptionnelles : léiomyosarcome,
fibrosarcome, lymphomes, liposarcome, etc.
A. - LES MALFORMATIONS
1. - LE TERRAIN
4. - L’ETIOLOGIE
- infectieuses ou toxi-infectieuses
- toxiques
- allergique
- autoimmunitaire.
1). Ŕ Virale : Ces entérites sont d’évolution bénigne (virus echo, cocsackie etc…) sauf pour :
Le vibrio du cholera qui provoque une entérite aiguë caractérisée par la prédominance des
phénomènes exsudatifs séreux (catarrhale). D’où l’élimination de liquide diarrhéique
abondante.
Le SIDA dont la diarrhée est l’une des manifestations.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 151
Pour les infections bactériennes non spécifiques les germes vont d’Escherichia
coli au Salmonella typhi et paratyphi (A, B, C). Dans ces infections, la réaction inflammatoire
n’a aucun caractère spécifique tant macroscopique que microscopique. Dans la fièvre
typhoïde, il existe cependant dans l’infiltrat inflammatoire lymphoplasmocytaire des
histiocytes particuliers qu’on appelle « cellules typhiques ». Ce sont de grandes cellules à
cytoplasme abondant et opaque.
Par ailleurs la toxine typhique produit des foyers de nécrose dans la muqueuse localisée
préférentiellement au niveau des plaques de Peyer. L’infection la plus grave est celle produite
par salmonella typhi.
Il y a d’autres entérites à toxines microbiennes (Food poisoning).
La Maladie de Whipple
1). Ŕ Incidence : rare au Congo et relativement fréquent dans les pays occidentaux.
2). - Etiologie : inconnue. On a mis en cause les virus, notamment le virus de la rougeole, les
BK, le BBS et l’autoimmunité.
3). - Localisation : Iléon terminale sur quelques centimètres à partir de la valvule iléo-
coecale. D’autres segments de l’intestin peuvent constituer la localisation notamment le
colon et même l’estomac.
4). - Aspects macroscopiques
Le segment atteint est congestif, montre des ulcères et éventuellement des zones de
sténose et des fistules.
5). - Aspects microscopiques
Il s’agit d’une paniléite. On note un infiltrant inflammatoire lymphoplasmocytaire
diffus dans toute la paroi de l’intestin et sur toute la longueur du segment atteint avec des
foyers présentant des nodules granulomateux à cellules épithélioïdes. A la biopsie il est
difficile de faire le diagnostic différentiel avec la colite ulcéro-hémorragique, même la
recherche des anticorps antineutrophile (cytoplasmique) ne suffit pas pour les deux maladies.
Il faut rechercher les antigènes de membrane CD44, V3, V6.
6). - Conséquences
a).- Malabsorption ;
b).- Sténoses intestinales ;
c).- Nombreuses fistules Ŕ entre segments d’intestin ou entre l’intestin et d’autres organes ;
d).- Hémorragie.
c. - La diverticulite
Il s’agit de l’inflammation du diverticule de Meckel qui est souvent d’origine
infectieuse et donne les mêmes symptômes qu’une appendicite.
d. - L’appendicite
L’appendicite aiguë est caractérisée par un infiltrat inflammatoire purulent de la
muqueuse appendiculaire s’étendant à la sous-muqueuse ou à la séreuse suivant les cas. Ceci
peut évoluer vers la formation d’abcès ou de plastron appendiculaire.
L’appendicite chronique est défini sur le plan morphologique comme une infiltration
inflammatoire atteignant au moins la sous-muqueuse. La divergence est fréquente entre les
données cliniques et l’analyse morphologique.
Le schistosome mansoni est la cause principale de l’appendicite chronique granulomateuse
rencontrée dans nos régions.
e.- Syndrome de malabsorption
Ce syndrome clinique comprend trois entités :
- la sprue tropicale ;
- la maladie coeliaque ;
- la stéatorrhée idiopathique.
1). - Epidémiologie et étiopathogénie
- La spoule tropicale : non décrite en Afrique noire mais bien aux Caraïbes, Jamaïques
et en Inde.
L’étiologie n’est pas claire : peut-être une infection persistante à Escherichia Coli.
- La maladie coeliaque : Fréquente en Europe, elle est due à une intolérance au gluten,
une protéine que l’on trouve dans certaines céréales. Elle affecte spécialement les individus
HLA B8, HLADR7, HLA, DRW3.
Dans le sang : présence d’anticorps antigliadine.
- La stéatorrhée idiopathique : elle est cosmopolite et d’étiologie inconnue.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 153
2). - Les aspects morphologiques microscopiques : sont similaires dans les 3 affections
à savoir :
- l’atrophie de la muqueuse intestinale et plus particulièrement les villosités.
- la présence d’un infiltrat inflammatoire lymphoplasmocytaire.
f. - Pathologie diverses :
Volvulus, invagination, sténose, infarctus intestinal, hernie ingunale, ombilicale, etc.
g. - Les tumeurs
1).- Les tumeurs bénignes : sont rares. Ce sont surtout le polype.
2). - Les tumeurs malignes
Il s’agit de :
*. - L’adenocarcinome mucosécrétant. Cette tumeur occupe la troisième position par ordre de
fréquence après le colon et l’estomac en ce qui concerne le cancer du tube digestif.
*. - Le carcinoïde ---------- voir carcinoïde de l’estomac.
On distingue 2 types de carcinoïde :
. - Le carcinoïde à cellules argentaffines (APUD Cells) c’est ce type qui s’accompagne d’un
syndrome neuroendocrinien par la sécrétion le plus souvent de sérotonine mais on peut avoir
aussi d'autres hormones notamment la gastrine. Il peut être
- bénin, ou
- malin et Métastase très rarement.
Celui de l’appendicite est toujours bénin.
. - la carcinoïde à cellules non argentaffines.
Bénin ------ Il renferme des cellules musculaires lisse.
Malin, même cette variante maligne ne donne des métastases que dans un % très faible.
. - Localisation des carcinoïdes : surtout dans l’appendicite et le colon à savoir le coecum plus
le rectum. Ensuite l’intestin grêle et l’estomac mais plus rarement. Enfin ovaire et poumon.
V. - LA PATHOLOGIE DU COLON
A. - MALADIE CONGENITALE
Maladie d’origine non précise quoique l’on ait pensé à l’autoimmunité, l’infection et
l’hypersécrétion de lysozyme (ferment protéolytique qui détruit le mucus).
*. - Type tubulaire :
- tumeur polypoïde ovalaire constituée de plusieurs structures glandulaires noyées dans un
stroma lâche.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 155
*. - Type villeux :
- cet aspect villeux est caractéristique ;
- subit plus fréquemment la dégénérescence maligne.
*. - Type mixte :
il combine la structure tubulaire et villeuse.
. - La polypose familiale :
- type congénitale : plus de 300 polypes ;
- type acquis --- moins de 100 polypes.
. - Le syndrome de Gardner dans lequel il y a des polypes coliques et d’autres tumeurs ailleurs
notamment au niveau de la peau (adénome) et des os.
b. - Les pseudotumeurs
1° hétérotopie : endométriose ;
2° le polype à éosinophile de l’estomac et de l’intestin grêle ;
3° le polype lymphoïde.
B. - LES FISTULES ;
C. - LES HEMORROÏDES ;
D. - LE PROLAPSUS ;
E. - LE CARCINOME EPIDERMOÏDE DE L’ANUS.
B. - LES TUMEURS
- le syndrome de Zollinger-Ellison ;
- les insulinomes ;
- les tumeurs malignes.
L’adénocarcinome pancréatique : il faut citer surtout celui de la tête du pancréas qui
comprime le canal de Wirsung et entraîne un ictère cholostatique qui constitue souvent le
signe d’alarme.
L’invasion amibienne provient des foyers localisés au niveau de l’intestin (voir supra).
- Kyste à echinocoque granulosus ou kyste hydatique. Ce kyste se présente comme une cavité
tapissée d’une multitude de grains blanchâtres correspondant à des parasites
5. - LES VIRUS
L’Hépatite virale
Il s’agit d’une affection dans laquelle le virus affecte l’ensemble du tissu hépatique
sélectivement entraînant des lésions allant jusqu’à la nécrose cellulaire.
On distingue l’hépatite A, l’hépatite B et l’hépatite non A non B. Les autres virus susceptibles
de provoquer une hépatite sont : l’Epstein-Barr Virus et le virus cytomégalique.
Depuis quelques années la non A non B hépatite a été subdivisée en plusieurs entités suite à la
découverte des virus concernés.
Ainsi il y a :
- L’hépatite C : même risque, pathologie et épidémiologie que le virus B. Il s’agit d’un
virus très répandu.
- L’hépatite E : elle est plus rare. Ce virus se rencontre surtout en Asie où les premières
épidémies ont été décrites en 1955-1956. Il a été signalé aussi en Amérique et en Afrique. Il
se transmet comme l’hépatite A = foeco-orale ; donne une jaunisse importante mais peut aussi
être asymptomatique. A été bien étudié en 1983, lorsqu’un expérimentateur s’est infecté en
ingérant les matières contaminées, puis il a suivi la viremie et la sérologie. Le malade peut
éliminer encore le virus dans les selles cinq semaines après la phase clinique de la maladie
alors qu’il n’y a plus de symptômes.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 158
Pour l’hépatite aiguë, les aspects microscopiques suivant peuvent être retenus :
e. - Les médicaments
Certains médicaments ont la propriété de provoquer une cholostase biliaire (stéroïde
anabolisant ou contracéptifs) ou une hépatite (halothane, méthyldopa, phenylbutazone, etc.)
B. - LA CIRRHOSE
La cirrhose constitue l’étape ultime de beaucoup des pathologies hépatiques. Elle est
caractérisée par des altérations morphologiques importantes ayant des répercussions sévères
sur la fonction. Il s’agit d’une fibrose cicatricielle qui perturbe toute la circulation hépatique
tant sanguine que biliaire.
1. - ASPECTS MACROSCOPIQUES
- Irrégularité de la surface due à la présence de plusieurs nodules cirrhotiques.
- Hypertrophie ou atrophie de l’ensemble de l’organe.
- Coloration brunâtre en cas d’ictère.
2. - ASPECTS MICROSCOPIQUES
- Perturbation de la structure lobulaire.
- Présence des septa fibreux qui divisent le tissu hépatique en plusieurs nodules de taille
variable.
- Les nodules sont constitués d’amas d’hépatocytes de régénération avec disparition de
la structure en rangées ou travées de Remak.
3. - CLASSIFICATION
B - LES TUMEURS
1. - LES TUMEURS BENIGNES
Sont exceptionnelles :
* adénome hépatique (pilule)
* hémangiome.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 160
a). - L’alcool comme facteur favorisant (hépatome apparaissant sur cirrhose alcoolique).
b). - Le virus de l’hépatite B : serait très impliqué et à la même distribution géographique que
l’hépatocarcinome en Afrique notamment.
c). - Les aflatoxines : substances toxiques produites par les moisissures (champignons) sur
certaines céréales (arachide, sorgho, haricots, maniocs, etc…) stockés dans des endroits
humides, et produits laitiers provenant des animaux contaminés.
3). - Aspect morphologique
a). - Masse unique (forme ovale) ou multiple ou encore diffuse.
b). - Prolifération des cellules d’aspect hépatocytaire anaplasique disposées en cordons
(forme trabéculaire) ou en acini (forme glandulaire).
4). - Marqueurs biologiques
a). - Foeto-protéine : c’est une protéine présente chez l’embryon qui disparaît à la naissance
ou n’existe plus que sous forme de trace. Cette protéine réapparaît dans le sang en quantité en
cas d’hépatocarcinome.
Augmente modérément aussi dans les :
* cirrhoses ;
* les hépatites.
b). - La bilurbine : produite normalement par les cellules du système réticulo-histiocytaire
dans le foie même au sein de l’hépatocarcinome.
c). - La gamme glutamyl transférase - GT) : la production est sensiblement augmentée en
cas d’hépatocarcinome et d’autres néoplasmes ainsi que dans l’alcoolisme chronique.
b. - Cholangiocarcinome (rare).
Ce carcinome est plus rare et provient de la prolifération des cellules épithéliales des
canalicules biliaires.
A. Ŕ INFLAMMATION
1. - LES CHOLECYSTITES AIGUËS
- staphylocoques
- colibacilles, salmonella typhus.
2. - LES CHOLECYSTITES CHRONIQUES
- fait suite à une cholécystite aiguë ou une irritation chimique : bile ou calcul.
Dans les cholécystites chroniques on voit se développer les lésions secondaires suivantes :
- cholestérolose Ŕ accumulation de cholestérol dans la muqueuse ;
- cholégranulome calcification de toute la paroi de la vésicule : vésicule en porcelaine.
- sinus de Rokitansky Ŕ Arschof : invagination profonde dans la sous-muqueuse de
l’épithélium de surface donnant des pseudoglandes.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 161
a. - Cholestérolique
b. - Type pigmentaire
- Calcul mixte
- Le calcul type combiné
- Le centre de calcul est fait de cholestérol pur disposé en structures lamellaires
concentriques.
- La coque étant du type mixte.
En principe il faut penser aux adénomes et adénocarcinomes mais ces tumeurs sont
extrêmement rares à ce niveau.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 162
I. - GANGLION LYMPHATIQUE
A. - DEFINITION
Un ganglion lymphatique est une collection organisée de tissu lymphoïde
localisée le long des vaisseaux lymphatiques.
Il est traversé par la lymphe sur son chemin vers le canal thoracique. Il est réniforme. Sur son
bord convexe arrivent les vaisseaux lymphatiques afférents qui pénètrent sa capsule, se
collectent en un sinus marginal ou sous-capsulaire, tandis que de son bord concave partent les
vaisseaux lymphatiques efférents; les vaisseaux sanguins entrent et sortent par ce même bord.
1. - LE CORTEX comprend :
2. - PARACORTEX
3. - LA MEDULLAIRE
Elle est composée de cordons anastomosés de petits lymphocytes B et T tassés les uns
contre les autres et d'un nombre variable de plasmocytes et des sinus intermédiaires
entourant ces cordons médullaires.
b. - Hyalinisation
c.- Pigments
1). - Pigments Endogènes
a). Ŕ Hémosidérine : foyer hemmoragique ;
b). Ŕ Mélanine : foyer de dermatose chronique ;
c). Ŕ bilurbine : grand du hile du foie.
d). - lipofuschine
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 164
3. - TROUBLES CIRCULATION
Infarctus
Elle s'accompagne d'une prolifération d'une variété de cellules dans les zones interfolliculaire
et paracorticale : lymphocytes, plasmocytes, immunoblastes et parfois de nombreux
éosinophiles. Il y a souvent une prolifération des veinules post-capillaires.
Bien que comprenant aussi les lymphocytes B, le paracortex est principalement peuplé
de lymphocytes T. Il comprend aussi des phagocytes mononucléaires ainsi que des cellules
réticulaires dendritiques. Toutes ces cellules y compris les veinules post-capillaires peuvent
subir l'hyperplasie en réponse à un stimulus tel qu'un virus (celui de la monocléose
infectieuse) ou une drogue. La proportion des cellules participant à l'hyperplasie détermine
l'aspect du paracortex. Ce dernier peut donc : - être élargi par une population
monomorphe de petits lymphocytes- contenir beaucoup d'immunoblastes et avoir un aspect
pléomorphe, - montrer une élévation de la proportion des phagocytes mononucléaires tels
les macrophages, les cellules épithélioïdes et les cellules réticulaires dendritiques. - on peut
noter d'autres cellules telles que : les éosinophiles, neutrophiles et les plasmocytes. Si
l'hyperplasie paracorticale est à prédominance des lymphocytes T, il y a toujours une
prolifération des veinules post-capillaires et un grand nombre de lymphocytes dans la paroi
vasculaire.
Arthrite rhumatoïde
e. - Sinus histiocytose
Histopathologie
On note une dilatation des sinus par ailleurs encombrés par un grand nombre de
macrophages et d'histiocytes. Le sinus marginal est le plus atteint car c'est lui qui reçoit le 1er
la lymphe venant des vaisseaux lymphatiques afférents.
Les ganglions drainant les foyers inflammatoires ou néoplasiques surtout les carcinomes du
sein et du tube digestif sont réputés développer une sinus histiocytose.
f. - Sinus – lymphocytose B
a. - La Maladie de Castleman
5). - Clinique :
Elle peut être asymptomatique ou se manifester par une masse. Elle peut
s'accompagner des symptômes systématiques tels que fièvre, transpiration, arthralgie et
éruption cutanée (rash).
6). - Histopathologie
c) Type mixte
- La Maladie de Kimura
C'est un processus inflammatoire chronique d'étiologie inconnue. Elle affecte plus les
hommes que les femmes.
1). - Clinique :
Elle affecte les hommes jeunes à l'âge moyen. Les patients se présentent avec une
masse sous-cutanée parfois défigurante et localisée à la tête et à la nuque ou avec gonflement
des glandes, l'éosinophilie est constante.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 167
2). - Histopathologie
La masse des tissus nous est composée des follicules lymphoïdes secondaires (avec
centres germinatifs) séparés par du tissu conjonctif oedématié contenant de nombreux
éosinophiles et de nombreux vaisseaux à paroi mince. Les vaisseaux à paroi épithélioïdes ne
sont jamais observés sinon dans l'hyperplasie angiolymphoïde avec éosinophiles. Les centres
germinatifs sont infiltrés par les éosinophiles qui les détruisent parfois.
Au niveau du ganglion on note :
1). - Synonyme :
- Lymphadénopathie angioimmunoblastique avec dsyprotéinémie
- Lymphadénopathie immunoblastique
- Lymphogranulomatose x.
2). - Clinique :
- Lymphadénopathie généralisée
- Fièvre, rash cutané, hépatosplénomégalie
- Une variété de troubles immunologiques, tels les maladies auto-immunes.
- Age : personnes âgées
3). - Etiologie :
- Infection
- Troubles immunologiques primaires
- Néoplasies
4). Ŕ Histopathologie
- Bouleversement partiel ou total de l'architecture ganglionnaire avec absence de follicules
lymphoïdes et de la médullaire.
- Elargissement ou hyperplasie du paracortex qui apparaît plus ou moins en déplétion
cellulaire due à la réduction du nombre des petits lymphocytes.
- Epaississement de la capsule par ailleurs infiltrée par les cellules peuplant le parenchyme.
- La présence de nombreux vaisseaux arborescents est caractéristique : ce sont les veinules
post-capillaires proliférant avec de nombreux lymphocytes dans leur paroi. Ils sont bien
visualisés avec la coloration de la réticuline et encore mieux le PAS.
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 168
Histopathologie
Au stade avancé on observe l'absence des follicules lymphoïdes et bien sûr des centres
germinatifs. Etant donné que l'expansion se fait entre les septas fibreux, le processus peut
avoir un aspect nodulaire simulant un lymphome folliculaire.
e. - Lymhadénopathie post-lympangiographique
Histopathologie
- Au stade précoce on note une sinushistiocytose considérable faite des phagocytes
mononucléés.
- Au stade avancé on note une forte réaction inflammatoire granulomateuse
épithéliogigantocellulaire à corps étranger autour des vacuoles claires localisées dans les
sinus. Ces vacuoles contenaient le produit de contraste enlevé du spécimen lors de son
traitement. Les éosinophiles sont très nombreux parmi les macrophages et les cellules géantes
multinucléées à corps étranger. Les plasmocytes peuvent aussi être nombreux dans les sinus
atteints. On peut observer une hyperplasie folliculaire réactionnelle.
- rare en dehors de l'Afrique, elle affecte donc plus la race noire que les autres races.
- Etiologie : elle n'est pas encore bien précisée. Elle est probablement infectieuse.
- Age : tous les âges mais surtout les enfants de moins de 10 ans.
- Symptômes : lymphadénopathie cervicale massive bilatérale avec aspect de cou
proconsulaire. Cette lymphadénopathie peut aussi être modérée.
Histopathologie
- Sinus histiocytose considérable. L'architecture générale est conservée au début mais avec la
progression de la maladie, le parenchyme est remplacé par des masses confluentes des
phagocytes mononucléaires. Les follicules deviennent peu apparents.
- Les cordons médullaires renferment de nombreux plasmocytes avec corps de Russel.
Les histiocytes ont un cytoplasme abondant éosinophile et granulaire et un noyau rond
ou ovale et vésiculaire. Ils peuvent être multinuclées et présenter une atypie nucléaire
simulant une histiocytose maligne.
- On observe un nombre variable de lymphocytes, des plasmocytes et des polynucléaires
neutrophiles ainsi que la phagocytose des cellules telles que les lymphocytes par les
macrophages.
C'est une affection rare survenant chez les hommes d'âge moyen, les femmes et les enfants
sont aussi atteints.
1)- Symptômes : diarrhées, perte de poids, lymphadénopathie mésentérique, aortique et
rarement superficielle.
2)- Etiologie : troubles immunologiques et infections bactriennes à germes divers:
streptocoques, corynebactérium, haemophilus...
1).- Histopathologie
- Au faible grossissement, on note une présence frappante des vacuoles de taille
variable dans les sinus et le parenchyme ganglionnaire et associée souvent à une
sinushistiocytose et une réaction granulomateuse à corps étrangers avec cellules géantes en
réponses à la présence de ces vacuoles de matériel graisseux.
- Absence de caséum
- Présence de macrophages contenant des granules PAS positifs (= bactéries).
3).-Pronostic
Les patients répondent bien à l'antibiothérapie.
2).- évolution
Elle est bénigne avec complète rémission en quelques semaines ou mois.
8.- TUMEURS MALIGNES : primaires, ce sont des lymphomes et les secondaires qui sont
12 ou15 à 20 fois plus nombreuses que les primaires.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 171
II. LA RATE
On distingue 2 zones :
a.- La Zone Périatériolaire
C'est un mancheau cellulaire plus ou moins symétrique autour de l'artériole pénicillaire,
branche de l'artère trabéculaire.
Cette zone correspondant à la zone T de la rate.
b.- Le Follicule Lymphoïde.
Il correspond à la partie de la pulpe blanche comprise entre la zone périartériolaire et la pulpe
rouge. Il a la même composition que celui du ganglion lymphatique, correspond à la zone B et
inclut la zone marginale.
a.- Splenomégalie
6.- TUMEURS :
a).- Bénignes : - Hamartomes, hémangiomes, lymphangiomes, fibromes, chondromes et
ostéomes.
b).- Malignes : -Lymphomes, angiosarcomes, tumeurs métastatiques de la rate.
III THYMUS
TUMEURS :
Nous dirons un mot sur le thymome.
THYMOME :
C'est une tumeur bénigne dans 75% des cas et maligne dans 25% des cas, le
critère de malignité pris en compte est l'invasion des structures voisines. Cette tumeur est
caractérisée par des lobules faits d'un mélange de cellules épithéliales et des lympocytes en
proportions variables. Le tymome est souvent accompagné de myasthénie grave.
Histopathologie :
IV LES LYMPHOMES
A.- DEFINITION
Le concept le plus admis des lymphomes est que ceux-ci représentent une
expansion ou une prolifération clonale des cellules néoplasiques dérivées des homologues
résidant dans les zones fonctionnelles du système immunitaire. Ces dernières comprennent en
plus des ganglions lymphatiques, la moelle osseuse, la rate ainsi que les autres sites
lymphoïdes. Les lymphomes bénins seraient en réalité des hyperplasies lymphoïdes
réactionnelles constituant parfois une masse.
1.- FREQUENCE
Les LNHs représentent un faible pourcentage de toutes les tumeurs dans la plupart des pays,
sauf en Afrique où le Lymphome de Burkitt atteint 18% des LNHs dans les zones d'endémie
palustre. Au moyen Orient, leur incidence est plus élevée qu'en Occident. Par ailleurs, cette
incidence varie selon la race, le niveau soci-économique et les types de lymphomes. Au Zaïre,
le LH est le type le plus fréquent (26,6 %).
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 174
2.- AGE
La maladie de Hodgkin a la plus haute incidence dans la 1ère moitié de l’âge adulte, alors que
les lymphomes non Hodgkiniens ont une grande incidence à l’âge moyen. La distribution de
la MH et des LNHs selon l’âge varie aussi avec les régions géographiques et le niveau socio-
économique. Au Zaïre la MH présente un 1er pic à la 2è décade et un 2è à la 4è décade.
3.- SEXE
On note une légère prédominance masculine pour les LNHs et la MH. Au Zaïre, cette
prédominance est franche pour les lymphomes rencontrés (sexe ratio de 1,8:1) et la MH (sexe
ratio de 2,56:1). Pour cette dernière, les facteurs hormonaux et la grossesse joueraient un rôle
protecteur chez la fille.
4.- SITES
Le site de prédilection est la chaîne ganglionnaire cervicale pour le LH et les LNHs.
Actuellement, on parle beaucoup des LNHs de la muqueuse du tube digestif (GALT).
5.- ETIOLOGIE
Plusieurs facteurs sont impliqués :
1. Troubles de la fonction immunitaire : les immunodéficiences primaires ou acquises.
2. Virus : le virus d’Epstein-Barr (VEB), le virus humain des lymphomes T (HTLV-1) et
le virus de l’immunodéficience humaine (VIH).
3. Les anomalies chromosomiques : translocations.
4. Facteurs environnementaux : l’activité professionnelle et l’exposition aux radiations.
Ces facteurs agissent souvent en association.
Une autre théorie attrayante stipule que le VIH lui-même a un potentiel oncogénique. Il est
possible que le gène trans-activateur « t at-3 » du VIH-1, similaire à celui des HTLV61 et
HTLV-2, conduise à l’expression inappropriée des gènes suppresseurs des croissances dans
les sous-populations des lymphocytes spécifiques. Alternativement le gène t at, par promotion
de l’interleukine-2 et la production des facteurs promoteurs de croissance, peut conduire à
l’immortalisation et à la transformation des cellules (lymphocytes) T infectées. Il est possible
que le VEB joue encore ici, un rôle : il a été identifié dans les lymphomes T associés à
l’infection à VIH.
Il existe cependant une hypothèse physiopathogénique des lymphomes cutanés T, reposant sur
l’idée d’une stimulation antigénique prolongée au niveau épidermique avec, pour corollaire,
une réaction d’hypersensibilité retardée chronique et, secondairement cancérisation d’un
clone de cellules T stimulé.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 175
b).- Lymphomes à Haute Malignité. Ils sont caractérisés par une prolifération homogène de
grandes cellules appelées « centroblastes », « lymphoblastes » ou « immunoblastes ».
Les termes « germinocyte » et « germinoblaste » de LENNERT ont été remplacés par
« centrocyte » et « centroblaste » respectivement, pour dissiper la crainte des pathologistes
américains qui craignaient la confusion avec les tumeurs à cellules germinales. Elle semble
donner un compromis dans la terminologie mais pas dans le concept. - Son avantage principal
est qu’elle permet au moins de classer des tumeurs difficiles à diagnostiquer (à typer) avec
précision, soit dans le groupe de lymphomes à faible malignité ou dans celui des lymphomes à
haute malignité. Ceci a une importance clinique appréciable parce que pouvoir se prononcer
sur le degré de malignité d’un lymphome même quand les conditions de travail ne sont pas
optimales, permet de faire un pronostic et d’entreprendre un traitement adéquat.
Décrite initialement en 1974, cette classification a subi des modifications respectivement en
1978 et en 1988 : Tableaux 1 à 3.
Lymphome B
Lymphomes à Faible Malignité
A.- Leucémie Lymphoïde
Chronique (LLC) et
Prolymphocytaire
Chronique
B.- Leucémie à cellules
chevelues
C.- Lymphome
Lymphoplasmocytoïde/
Lymphoplasmocytaire
(Immunocytome LP)
D.- Plasmocytome
E.- Lymphome Centrocytaire/
cytique diffus
F.- Lymphome Centroblastique -
Centrocytaire / Cytique
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 176
G.- Folliculaire
H.- Folliculaire et diffus
I.- Diffus
Lymphomes T
Lymphomes à Faible Malignité
A.- Leucémie Lymphoïde
Chronique (LLC) et
Prolymphocytaire Chronique
B.- Mycosis Fungoïde / Syndrome de Sézary à petites cellules cérébriformes.
C.- Lymphome Lymphoépithélioïde (Lymphome de Lennert).
D.- Lymphome Angloimmunoblastique
E.- Lymphome de la Zone-T
F.- Lymphome Pléomorphe à petites cellules HTLV-1+.
Ce schéma simplifié (Fig.1) explique plus ou moins l’origine des cellules impliquées
dans divers types de lymphomes décrits dans la classification de KIEL.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 177
Elle est basée principalement sur l’aspect global de la prolifération néoplasique ainsi
que la taille de la cellule lymphomateuse.
Selon lui tous ces types histologiques de lymphomes peuvent évoluer selon un mode
nodulaire ou diffus. La taille de la cellule néoplasique permet de différencier le « lymphome
lymphocytaire » du « lymphome histiocytaire ». Cela signifie :
- que si un lymphome est fait des cellules dont la taille est inférieure à celle d’un
histiocyte ou d’une cellule endothéliale, il est dit « lymphocytaire » diffus ou nodulaire;
- par contre, si la taille de la cellule lymphomateuse est égale ou supérieure à celle d’une
cellule endothéliale, le lymphome est dit « histiocytaire » diffus ou nodulaire.
Lymphome diffus
RAPPAPORT
Nodulaire
A.- Lymphocytaire bien différencié
B.- Lymphocytaire peu différencié
C.- A Cellularité Mixte (L-H)
D.- Histiocytaire
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 178
Diffus
E.- Lymphocytaire bien différencié sansdifférenciation plasmocytaire
F.- Lymphocytaire bien différencié avec différenciation plasmocytaire
G.- Lymphocytaire peu différencié sans différenciation plasmocytaire
H.- Lymphocytaire peu différencié avec différenciation plasmocytaire
I.- Lymphoblastique convoluté
J.- Lymphoblastique non convoluté.
Cette étude fut entreprise à cause du fait que les pathologistes ne s’accordaient pas sur
une classification des LNHs à une réunion organisée à Chicago en 1973, et que les cliniciens
étaient frustrés de se trouver incapables de comparer les résultats de leurs schémas
thérapeutiques suite à ce manque de classification agréée par tous si pas par beaucoup de
pathologistes. En bref, cette étude a montré qu’aucune des 6 classifications n’était supérieure
à l’autre au point de vue pronostic et qu’elles étaient toutes cliniquement utiles. Un consensus
fut alors trouvé pour subdiviser les 10 types histologiques de LNHs en trois catégories ayant
chacune un degré différent de malignité :
- 1) Lymphomes à faible malignité
- 2) Lymphomes à malignité intermédiaire
- 3) Lymphomes à haute malignité.
Les paragraphes suivants disent un mot sur l’immunohistochimie en général et sur son
application aux tumeurs malignes en général et aux lymphomes en particulier.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 179
Ac. Anti Ŕ B :
CD9 (BA2) - CD19 (B4, Leu12) - CD20 (B1 ; Leu16)
CD21 (B2) - CD22 (B3, Leu14) - CD24 (BA1, HB8, HB9)
.- Ac. Actifs sur les coupes traitées avec un fixateur approprié et enrobées dans la paraffine
.- Ac. Actifs sur les coupes fixées au formol et enrobées dans la paraffine
La 1ère est habituellement identifiée dans les lymphomes à cellules des centres
germinatifs des follicules lymphoïdes.
Les patients portant la t(14;18) (q32;q21) ont une maladie d’évolution insidieuse
tandis qu’une évolution agressive est annoncée par les délétions de 6q et la duplication de 7q
ou 12p.
Les LNHs-B s’accompagnent des réarrangements des gènes des Ig, mais on n’y
retrouve pas les réarrangements des gènes des récepteurs caractéristiques des LNHs-T.
Les pages suivantes décrivent les caractéristiques des différents types des lymphomes
non Hodgkiniens selon la Classification de KIEL actualisée. Les lymphomes étant subdivisés
en Lymphome ou Maladie de Hodgkin et en Lymphomes Non Hodgkiniens, il paraît utile
pour les différencier, de donner les traits caractéristiques de la MH avant de parler aussi
brièvement des autres.
b).- Sexe : on note une prédominance masculine à tous les âges sauf pour le type
scléronodulaire qui montre une légère prédominance féminine.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 181
c).- Symptomatologie :
La MH se caractérise par une lymphadénopathie indolore et superficielle fréquemment
cervicale parfois associée à l’atteinte médiastinale. Elle est parfois axillaire, inguinale,
retroauriculaire, supratrochléenne, parotidienne ou occipitale.
Elle s’accompagne aussi des symptômes systémiques dits symptômes B : fièvre, transpiration
nocturne et perte de poids, et parfois de l’atteinte de la rate, du foie et des poumons.
d).- Etiologie :
De multiples facteurs sont incriminés à savoir les facteurs environnementaux et
infectieux. Les individus à génotype HLA, ont une association entre le complexe majeur
d’histocompatibilité et la susceptibilité à la MH. Il existe un lien entre la mononucléose
infectieuse, le VEB et la MH. Il a été constaté que les types de MH à haute malignité
surviennent chez les patients VIH+.
2).- Classification de la MH
Les diverses classifications de la MH sont synthétisées dans le Tableau suivant :
Lymphohistiocytaire
Nodulaire Prédominance PL
Paragralunome L ymphohistiocytaire Lymphocytaire I
Diffus SN1
3).- Histopathologie :
En outre il en existe une Variante Syncytiale dont les modules sont faits d’amas plus
ou moins compacts de cellules de Reed-Sternberg et de Hodgkin dont la plupart sont
lacunaires.
3).-Immunophénotype
On note la prédominance des lymphocytes T et peu de lymphocytes B polyclonaux.
Dans les coupes paraffinées, les cellules de Reed-Sternberg sont CD15+ (LeuM1+) et
fréquemment CD30+ (BerH2+) ou Ki-1+ (coupes congelées). Elles sont LCA+ ou LCA-,
LN2+ (CD74+), HLA-DR+ et rarement EMA+. Ce phénotype ne leur est pas spécifique. Elles
sont &-1 antitrypsine+ et &-1 antichymotrypsine+ et leurs variantes sont Ag pan-B+ et L26+.
Elles expriment fortement la restine mais pas celles du type à prédominance lymphocytaire.
Les cellules de Reed-Sternberg et celles de Hodgkin expriment l’inhibiteur de la cystine
protéinase acide (ACPI) qui est un marqueur des cellules dendritiques folliculaires. Elles sont
donc ACPI+ de sorte que l’on pense aujourd’hui, qu’elles dérivent des cellules dendritiques
folliculaires.
4).- Pronostic
Il est sensiblement amélioré par la chimiothérapie avec la combinaison MOPP =
Mustin, Oncovin (Vincristine), Procarbazine et Prédnisolone. On obtient des rémissions dans
70-80 %.
*. Ŕ Le lymphome de Burkitt
- Aspect cliniques
Incidence : il est endémique en Afrique et sporadique ailleurs.
Age : Il affecte les enfants de 5 à 15 ans, l’âge étant de 7 ans. En RDC, il survient
surtout entre 0 et 10 ans et est rare avant l’âge de 1 an selon MUBIKAYI tandis que
selon BURKITT il est fréquent entre 3 et 13 ans en Ouganda.
Sexe : On note une prédominance masculine.
Sites : On l’observe au niveau des os de la face (les maxillaires), de l’abdomen
(ovaire, intestins, reins), des os longs, du sein et de la thyroïde.
Symptômes : les malades se présentent toujours avec une masse au niveau de joue en
Afrique et avec une masse abdominale en Amérique
- Etiopathogénie
Il existe une interaction entre le VEB et la stimulation du système immunitaire par la
malaria ; Un autre virus, le virus REO3 est aussi compliqué. La plupart des patients présentent
des anomalies chromosomiques, type translocation t (8 ; 14), t (2 ;8) ou t (8 ;22). Le fragment
transloqué contient les gènes des immunoglobuline et l’oncogène C-myc qui est transloqué à
un site à un gène de la chaîne lourde des lg du chromosome 14, parfois aux gènes des chaînes
légères des chromosomes 2 (kappa et lambda ) et du chromosome 22 (lambda ).
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 184
-Histopathologie
Ce lymphome est caractérisé par une prolifération monomorphe, monotone, diffuse parfois
nodulaire des cellules de taille moyenne à grande avec parfois une légère variation de taille
et de forme des noyaux. Leurs cytoplasmes est basophile. On observe souvent la présence
d’aspect de ciel étoilé (starry-sky) caractéristique, mais non spécifique. Les cellules
néoplasiques présentent une forte cohésion entre elles. Les mytoses y sont nombreuses et la
nécrose fréquente.
- Pronostic
Il était fatal avant la chimiothérapie (association : cyclosphosphamide et méthotrexate)
qui l’a amélioré. On assiste parfois à une guérison spontanée.
-Diagnostique différentiel :
I. - LE CŒUR
La pathologie du cœur est en rapport avec l’hémodynamique à l’intérieur des cavités
cardiaques et la mécanique des battements cardiaques.
B. - INFARCTUS
Les artères coronaires constituent l’une des localisations privilégiées des lésions
d’athérosclérose ; angine de poitrine et infarctus en sont les conséquences. Cette
pathologie nous paraît rare au Congo alors qu’elle est très fréquente en Occident.
Fièvre rhumatismale
Elle est la conséquence de l’infection par le streptocoque du groupe A hémolytique
qui commence par une angine ou la scarlatine et peut se compliquer ensuite par la fièvre
rhumatismale ou une glomérulonéphrite aiguë.
La fièvre rhumatismale donne des lésions inflammatoires au niveau de toutes les séreuses, les
articulations, le système nerveux central et particulièrement au niveau des valvules
cardiaques.
Il s’agit d’une affection très fréquente sous les tropiques.
1°) Ces lésions valvulaires en cicatrisant entraînent des rétractions valvulaires qui ont
comme conséquence l’apparition des sténoses ou des incompétences valvulaires ;
2°) Par ailleurs sur ces valvules se forment des thromboses qui peuvent être libérées dans
la circulation générale sous forme d’embolies et entraîner des infarctus.
3°) Des germes microbiens se greffent facilement sur ces valvules (endocardite
bactérienne ou maladie d’Osler).
Etiopathogénie
La pathogénie est autoimmunitaire après induction par l’infection bactérienne. Preuves, c’est
la découverte du facteur rhumatoïde et la présence des complexes immuns chez les malades.
La maladie se présente sous 2 formes :
La fièvre rhumatismale aiguë où l’on observe de la fièvre, une atteinte cardiaque sous forme
d’endocardite, péricardite et myocardite plus des atteintes articulaires (arthrite).
Docteur Bienvenu LEBWAZE MASSAMBA 186
- L’athérosclérose
c. - Etiopathogénie
A partir de tous cela plusieurs hypothèses ont été avancées. Pendant longtemps il y a
eu l’hypothèse de l’excès des graisses qui se déposeraient dans la paroi vasculaire ensuite.
Actuellement il y a 3 hypothèses à retenir :
L’athérosclérose est une lésion du type sénescence clonale : à savoir que les fibres
musculaires lisses prolifèrent parce que les facteurs inhibiteurs ont disparus par l’effet
du vieillissement.
En fait la théorie qui semble la plus probable actuellement c’est celle de la réaction à une
lésion de l’endothélium. C’est aussi la plus vieille à savoir celle de l’origine inflammatoire
donc immunologique. En effet, des données plus récentes montrent que tout le processus
prolifératif de l’athérosclérose peut s’expliquer par l’intervention des cytokines, qui sont des
médiateurs de la réaction inflammatoire. Certains de ces médiateurs sont chimiotactiques pour
les leucocytes mais d’autres sont mitogènes en induisent la multiplication des fibroblastes et
des cellules musculaires lisses. (voir pathologie générale). Les différents facteurs favorisant
interviendraient à différents niveaux dans cette chaîne.
d. - Épidémiologie
Cette affection est très répandue et fréquente dans le monde occident où elle est parmis
les 1ères causes de décès et de morbidité. Angine de poitrine, infractus cardiaques et accidents
vasculaires cérébraux en sont les manifestations les plus fréquentes. Par contre en Afrique
noire et particulièrement au Congo, cette pathologie paraît rare. L’affirmation selon laquelle
les troubles lipidiques lipoprotéiniques rencontrées dans notre milieu induiraient surtout de
l’athérosclérose à localisation encéphalique avec comme conséquence des accidents
vasculaires cérébraux ischémiques reste à vérifier par des études morphologiques.
Néanmoins au Nigeria Osudonkun et et al (1972) rapportent que les accidents vasculaires
cérébraux ischémiques sont plus fréquents (66%) que les accidents hémorragiques.
2. - LA MALADIE DE BUERGER
Elle affecte des artères de petit et moyen calibre et les veines des extrémités. C’est une
affection rare favorisée par le tabagisme. Il s’agit d’une angéite (inflammation) avec comme
conséquence la formation de plusieurs thromboses le long du vaisseau enflammé.
On a découvert qu’il s’agissait d’une réaction auto-immunitaire contre le collagène du
type II.
3- MALADIES CARDIO-VASCULO-ENDOCRINES
I. - L’HYPOPHYSE
II. - LA THYROIDE
A.- L’HYPERTHYROÏDIE
Elle est parfois due à l’existence d’un adénome thyroïdien et même parfois d’un
adénocarcenone thyroïdien. IL faut distinguer ce dernier type d’hyperthyroïdie primaire ou
maladie de Basedow due à la présence dans le sang d’un facteur qu’on appelle LATS ou
longacting thyroïd stimulating factor qui est une 7S gammaglobuline.
L’aspect microscopique est celui d’un tissu thyroïdien hypersécrétant, renfermant de la
colloïde et des nombreuses vésicules de sécrétion (dans la maladie de Basedow).
B. - L’HYPOTHYROÏDIE
Elle est généralement due à la carence en iode dans l’alimentation mais il existe
des formes congénitales par absence d’enzyme intervenant dans la synthèse des hormones
thyroïdiennes. Cette hyposécrétion entraîne en amont une hyperstimulation par un taux élevé
de TSH et une hyperplasie glandulaire s’en suit pour donner le goître. Elle peut aussi
provenir d’une maladie d’Hashimoto.
1. - ASPECT MACROSCOPIQUE
2. - ASPECT MICROSCOPIQUE
La présence des glandes de taille variable mais souvent dilatées et kystiques chargées
de colloïde.
III. - LA SURRENALE
- LES HYPERSECRETIONS
- LES HYPOSECRETIONS :
Nécrose
IV. - LE PANCREAS
CHAPITRE 10 : LA DERMATOPATHOLOGIE
I. - INTRODUCTION
La réaction inflammatoire est située dans le derme (dermite) avec extension parfois à
l’hypoderme (dermohypodermite) et souvent elle est non spécifique hormis les infections
granulomateuses spécifiques notamment certaines mycoses superficielles et profondes
(mycétomes) et les abcès actinomycosiques.
- MALADIES HYPERKERATOSIQUES :
- malignes :
- le carcinome épidermoïde : c’est la tumeur maligne la plus fréquence de la peau.
- le carcinome basocellulaire est beaucoup plus rare et de très bon pronostic.
2. - TUMEURS MESENCHYMATEUSES :
a. - bénignes :
- fibrome
- lipome
- hémangiome
- etc...
b.- malignes :
- fibrosarcome
- liposarcome
- angiosarcome de Kaposi : pathologie très fréquente en Afrique et particulièrement en
RDCongo.
- etc...
3.- TUMEURS DES ANNEXES GLANDULAIRES.
- Adénome des glandes sudoripares et porome eccrine
b. - Adénocarcinome des glandes sudoripares
c. - Adénome des glandes sébacées
d. - et adénocarcinomes (très rares ).
4. - TUMERUS MELANIQUES
- bénignes : les naevi sont assez fréquents
- malignes : le mélanosarcome ou mélanome malin : tumeur assez
fréquente et agressive, de coloration noire : synthèse de mélanime, qui
apparaît au niveau du pied (bord du pied, à la limite entre la face
dorsale et la face plantaire).
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 193
I. - INTRODUCTION
a. - L’hématome
L’hématome se forme instantanément par la rupture des vaisseaux. Il se forme entre
les 2 berges des bords de la fracture et se mêle à des débris cellulaires provenant notamment
de la nécrose des cellules osseuses les plus proximales au bord de la fracture. Cependant, cet
hématome ne jouerait pas un rôle important car il est progressivement refoulé et résorbé. Il
sera refoulé par la prolifération cellulaire du 27ème stade.
L’IGFII est produit lui directement par le tissu osseux et est indépendant du GH. Il est produit
aussi par bon nombre de cellules mésenchymateuses. Il participe à la formation de l’os
comme inducteur.
2). - L’hormone parathyroïdienne (PTH), l’insuline, la thyroxine, les stéroïdes sexuelles,
les glucocorlicocides agissent presque tous indirectement en stimulant la synthèse de l’os sauf
les glucocorticoïdes et la PTH qui inhibent la synthèse de l’os. La PTH stimule d’ailleurs sa
destruction. L’effet de la calcitonine paraît insignifiant dans ce processus de synthèse. Elle
joue seulement sur le taux de calcium sanguin. La vitamine K catalyse une réaction dans la
chaîne de synthèse de la substance fondamentale osseuse.
3). - IL y a d’autres facteurs de croissance en dehors des somatomedines. Il y a
notamment :
- l’ostéoclast activating factor
- les prostaglandines E2.
4). - Les ions Ca et phosphore.
De tous ces facteurs les cytokines dont la liste ne cesse de s’allonger doivent jouer un
rôle central. Nous connaissons leur rôle déterminant dans divers processus prolifératifs :
cicatrisation des plaies, cicatrice post- inflammatoires, processus prolifératif sclérosant.
Certaines de ces cytokines dont on connaît l’action à la fois, autocrine, paracrine et endocrine
sont déjà connus « les somatomédines », d’autres doivent encore être précisées. Dans la
réparation des fractures, elles pourraient constituer le facteur inducteur de la transformation
des cellules précurseuses en ostéoclastes.
Conséquence sur les attitudes thérapeutiques
Il découle de tout cela que pour favoriser la bonne consolidation il faut éviter tout ce
qui peut léser le cal. Il faut donc que : - la fracture soit bien immobilisée
- il ne doit pas y avoir de corps étranger dans la loge de fracture
- le site doit rester stérile : pas d’infection
- que la personne soit bien nourrie : apport protéique, calorique et vitaminique
B. - LES MALFORMATIONS CONGÉNITALES : VOIR COURS D’ORTHOPÉDIE
C. - LES TROUBLES DE LA MINERALISATION OSSEUSE
1. - L’OSTEOPOROSE
Maladie rencontrée chez l’adulte et dans laquelle on note une décalcification des
os qui deviennent transparents à la radiographie. La mise au point de l’ostéoporose nécessite
un examen radiologique, morphométrique et histologique des os. La composition chimique de
l’os est normal et l’examen histologique montre de très fines trabécules osseuses noyées dans
un tissu graisseux ou médullaire abondant.
Causes :
- post ménopausique (ou idiopathique)
- immobilisation prolongée (plâtre)
- traitement prolongé aux corticostéroïdes
2. - L’OSTEOMALACIE (voir rachitisme)
3. - LE SCORBUT
Il s’observe surtout chez les enfants. Il y a une mauvaise architecture des os par in
suffisance en vitamine C. A cause des hémorragies spontanées, on note une ossification du
périoste et des déformations dans les épiphyses. La minéralisation est par ailleurs normale.
4. - LE RACHITISME
Il se voit aussi chez les enfants mal nourris ayant une insuffisance en vitamine D.
Il y a mauvaise minéralisation qui s’accompagne de déformation osseuse et des fractures
spontanées. La présence des plages présentant une matrice ostéoïde sans minéralisation est le
signe histologique diagnostic.
Notes de Cours d’Anatomie Pathologique Spéciale 197