Giochlmle: Et Des Sources Thermomlnérales Ducameroun
Giochlmle: Et Des Sources Thermomlnérales Ducameroun
Giochlmle: Et Des Sources Thermomlnérales Ducameroun
GÉOLOGIE ET GiOCHlMlE
DES SOURCES THERMOMlNÉRALES -
1
DUCAMEROUN
Alain le MARECHAL
T R A V A U X ET DOCUMENTS D E L'ORSTOM N " 5 9
Alain le MARECHAL
GEOLOGIE ET GEOCHIMIE
DES
SOURCES THERMOMINERALES DU CAMEROUN
ORSTOM-PARIS- 1976
Cet ouvrage a fait l'objet d'une thèse de Doctorat d'état
présentde h l'université de Paris VI
pour obtenir le grade de Docteur 6s-sciences,le 6 mars 1974.
Y La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part,
u que les ((copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé d u copiste et n o n destinées a
M une utilisation collective)) et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans u n b u t
(i d'exemple et d'illustration, ((toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans
I( le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite)) (alinka ler de
(( l'article 40).
<( Cette reprksentation ou reproduction, par quelque procédk que ce soit, constituerait donc
(( une contrefaçon sanctionnee par les articles 425 e t suivants du Code Pknals.
0 O.R.S.T.O.M. 1977
2
A CHRISTINE
A VANT-PROPOS
3
K M e l e m’a accompagni dans toutes mes tournées et fut un aide précieux
à la fois technicien, interprète,guide, cuisinier, porteur, etc ...
Enfin nombreux sont ceux qui m’ont réservé un accueil généreux au cours
de ces tournées :missionnaires,éleveurs, planteurs, habitants de nombreux villages,
pour qui 1’hospitalitéafricaine n ’estpas un vain mot.
Que tous trouvent ici l’expression de ma profonde gratitude.
4
(( L’eau occupe dans l’histoire de notre planète et dans
celle de ses éléments chimiques et de ses atomes une po-
sition tout à fait particulière et unique.
C’est pourquoi, dans I’état actuel de la science, aucun
corps n’a en géochimie une importance comparable à
celle des eaux naturelles.
Il faut les prendre (...) en entier et non en dégager seule-
ment des parties. ))
VERNADSKI (1930)
5
INTRODUCTION
i -D€~FIN~ION
On voit que l’accent est mis sur l’aspect médical qui est aussi le seul souli-
gné dans la définition administrative actuelle citée dans la nomenclature des sources
d’eaux minérales françaises (Annales des Mines, 1961) : u Les dénominations c eau
minérale P, , u eau minérale naturelle Y ou toute autre contenant ces mots sont ré-
servées aux eaux douées de propriétés thérapeutiques, provenant d’une source dont
l’exploitationa été autorisée par décision ministérielle, dans les conditions prévues
par les lois et règlements en vigueur Y, ce que G . Castany (1967) énonce plus simple-
ment : c Une eau thermominérale est une eau naturelle douée de propriétés théra-
peutiques particulières. Y
Les hydrogéologues pour qui l’aspect médical est secondaire ne sont pas sa-
tisfaits par ces définitions et en ont proposé d’autres.
6
(3) les eaux d‘origine superficielle qui ont pénétré assez profondément dans la
croûte terrestre pour que leur composition se soit notablement modifiée.
De plus, une eau est dite thermale lorsque sa température est sensiblement
supérieure B la température moyenne annuelle. Cadisch (1969) cite la définition in-
ternationale du (( Codex alimentarius )) : une eau minérale désigne une eau dont le
résidu sec est supérieur à 1 gll, ainsi que les eaux contenant au choix au moins :
1 mgll de lithium, 5 mg/l de fer, 10 mgll de strontium, 5 mgll de brome, 1 mg/l d’
iode, 2 mg/l de fluor, 13 mgll d’hydroarsénate HA SO^), 4 mg/l d’acide métabori-
que (HB02), des ions hydrosulfureux ou thiosulfates, de l‘hydrogène sulfuré (H2S)
ou 025 gll(125 cm3/l) d’anhydride carbonique libre.
Cette définition est assez simple pour permettre de repérer une telle eau,
avec des moyens réduits : thermomètre, résistivimètre, gustation.
De plus cette étude est limitée aux sources naturelles et laisse de côté toutes
les eaux obtenues artificiellement par forage, telles les eaux connées et les eaux de gi-
sement qui sont toujours minéralisées. Elle ne tient pas compte non plus des eaux
très pures du type Volvic qui ne sont minérales que dans la mesure oÙ on pourrait
qualifier ainsi toutes les eaux souterraines, l’eau étant considérée comme un minerai,
point de vue qui se justifie du fait de la richesse qu’elles représentent de plus en plus.
Maintenant que l’objet de cette étude est bien précisé, situons-le dans le ca-
dre des connaissances actuelles.
7
2 - PROBLEMES POSfiS PAR LES SOURCES THERMOMINfiRALES
A partir de ces données un travail de synthèse doit être entrepris pour déga-
ger les traits essentiels du phénomène hydrominéral et les expliquer.
En fait les synthèses effectuées jusqu’à présent sont souvent partielles et les
explications génétiques proposées ne résolvent pas tous les problèmes.
Parmi les ouvrages anciens, il faut en citer trois qui n’ont pas perdu de leur
actualité : celui de Daubrée sur les eaux souterraines (1887)’ celui de Jacquot et
Willm sur les eaux minérales de la France (1 894) et celui de L.De Launay sur la re-
cherche, le captage et l’aménagement des sources thermominérales (1899).
8
Les deux dernières décennies ont vu naire un regain d’intérêt pour les sour-
ces thermominérales que l’on peut attribuer à un certain développement de l’exploi-
tation des ressources en énergie géothermique et qui explique que ce sont surtout les
eaux thermales S.S. qui ont été étudiées en profitant de nouvelles méthodes d’inves-
tigation.
Ces différents sujets vont être abordés et nous verrons en quoi l’étude des
sources du Cameroun permet d’en approfondir certains. Ce mémoire est donc d’a-
bord une étude régionale et ensuite une contribution à l’étude des sources thermo-
minérales en général.
9
1 Ibo
1 - MONT CAMEROUN
2 - MONTS ROUMPIS
-
3 MANENGOUBA
-
4 BAMBOUTOS
-
5 MONT OKU
6 - MONTS MAMBILA
7 - TCHABAL MBABO
-
8 MASSIF DE L'ADAMAOUA
-
9 PLATEAU BAMILEKG-BAMOUN
10 - PLAINE DES MBOS
-
11 PLAINE KOUTINE
-
12 PLAINE TlKAR
O 100 200 Km
10
PREMIERE PARTIE
Toutes les sources thermominérales étudiées sont localisées dans deux ré-
gions assez bien individualisées : l’Adamaoua et l’OuestCameroun, cette dernière
comprenant l’ancien Cameroun Occidental et une grande partie des régions adminis-
tratives de l’Ouest et du Littoral.
Il est possible que d’autres sources existent ailleurs, en particulier dans Cer-
tains secteurs du Nord du pays qui présentent des caractères géologiques favorables
mais ils n’ont pas été prospectés et on ne trouve pas de documents en faisant men-
tion. Cette étude se rapporte donc bien à l’essentiel des ressources en eaux miné-
rales du Cameroun.
1.1 Orographie
L’Adamaoua et l’Ouest-Cameroun correspondent A la presque totalité des
zones hautes du Cameroun dans lesquelles on peut distinguer : des massifs monta-
gneux’ des plateaux et des bassins.
11
Les massifs montagneux sont situés surtout à l’ouest et comprennent du
sud vers le nord : le mont Cameroun, sommet le plus élevé (4070 m), le massif du
Manengouba (2400m), les monts Roumpis (1765m),les monts Bamboutos (2740m)
le massif de Bamenda (2500 m), du Mbam (2335 m), du Nkogam (2263 m), du
Mbapit (1989 m), le mont Oku (3008 m), le massif du tchabal * Mbabo (2460 m).
Le mont Nganha (1920 m) et le hosséré ** Djinga (1710 m) sont les points culmi-
nants de l’Adamaoua.
Enfin au pied des plateaux et des massifs se trouvent des plaines ou des bas-
sins drainés par les cours supérieurs des grandes rivières. Ce sont dans l’Adamaoua le L
bassin du mayo*** Dé0 et la plaine koutine, le bassin de la Vina, de la Bini (ou Vina
du nord) et surtout les bassins du Djérem et de la Mbéré qui limitent au Sud le pla-
teau de l’Adamaoua par l’intermédiaire d’un escarpement de failles très accusé.
1.2 Hydrographie
Un réseau hydrographique assez dense couvre ces régions qui font partie de
trois grands bassins (fig. 1).
12
Fig. 2 Pluviosité moyenne annuelle au Cameroun. (Hautprs d'eau en mètres)
(d'après J.B. Suchel, 1971)
13
Fig. 3 Températures moyennes annuelles au Cameroun, en "C.
14
La Vina du Nord et la Mbéré drainent l’est de l’Adamaoua et dependent du
bassin du Tchad.
Le Faro et le mayo Dé0 drainent le nord de l’Adamaoua et dépendent du
bassin Bénoué-Niger.
Le Djérem et le Mbam drainent le sud et l’ouest de l’Adamaoua ainsi qu’une
partie de l’Ouest-Cameroun et dépendent du bassin de la Sanaga.
Enfin la Cross River et la Katsina drainent les régions les plus occidentales
vers le bassin Bénoué-Niger.
1.3 Climatologie
Les grands traits de la géologie régionale sont connus à la suite des levés sys-
tématiques de la carte géologique de reconnaissance à 1/500.000 par Guiraudie
(1955)’ Koch (1953), Lasserre (1961) pour l’Adamaoua et Dumort (1968), PBronne
(1969)’ Weecksteen (1957) pour l’Ouest-Cameroun.
15
A ces données se sont ajoutées des observations de l’auteur ainsi que les ré-
sultats d’études récentes : Belinga (1966 et 1972) dans l’étude des bauxites de 1’Ada-
maoua, Chevassus-Agn6s (1968 et 197 1) dans l’étude géomorphologique d’une partie
du fossé de la Mbéré, Humbel (1966) dans une étude pédologique au NW de Ngaoun-
déré et P.M. Vincent pour le volcanisme de la région du mont Cameroun (non publié).
2.1.1 LE SOCLE
16
- Les roches èruptives constituent des massifs syntectoniques anciens et
tardifs et des massifs post-tectoniques.
Les mssifs syntectoniques anciens sont en étroit rapport avec les roches cristal-
lophylliennes et présentent les caractères suivants : concordance ou subconcor-
dance avec les terrains encaissants, contours diffus, hétérogénéité de texture et
de structure, hétérogénéité de composition minéralogique (le type dominant est
un granite calcoalcalin à biotite et amphibole, mais on rencontre aussi des types
syénitiques, monzonitiques, granodioritiques), présence fréquente d’enclaves de
roches cristallophylliennes, structure orientée. On y distingue plusieurs faciès :
type grenu iso-granulaire ou porphyroïde, type à biotite ou à deux micas.
(b) Les massifs syntectoniques tardifs sont généralement des granites à tendance al-
caline. Comme les précédents, ils peuvent être concordants et renfermer des en-
claves de roches cristallophylliennes mais ils sont beaucoup plus homogènes et
rarement orientés. Ils se présentent sous un faciès grenu typique ou porphyroïde.
Les syénites, gabbros et diorites sont plus rares.
(c) Les massifs post-tectoniques sont circonscrits et nettement discordants, très ho-
mogènes et sans orientation. Leur composition minéralogique varie des granites
aux syénites et aux diorites avec une tendance marquée vers les types alcalins et
hyperalcalins. Les types hyperalcalins se distinguent des autres par leur mise en
place récente ( (( série ultime )) qu’on a comparée aux (( Younger granites )) de
Nigéria), par leur localisation à l’ouest du Cameroun en rapport avec une impor-
tante ligne de fractures (Nlonako, mont Koupé, massif de Bana, Nda Ali, massifs
de Sabongari, Mayo Darlé et Gengalabbo), par leur association fréquente à des
roches volcaniques et par leur structure de type subvolcanique comme celle des
massifs analogues connus dans 17Aïr,le Nigéria (Black and Girod, 1970) et le
nord du Cameroun (Koch, 1955 ; Lasserre, 1966a ; Vincent, 1969a).
17
Pour la majorité de ces formations les âges correspondent à un rajeunisse-
ment des micas ; en revanche pour les granites intrusifs post-tectoniques la concor-
dance des résultats obtenus sur les micas et sur les roches totales permet de penser
que l’âge de 500 à 550 M.A. obtenu correspond à la période de mise en place de ces
massifs.
- Les âges du groupe III inférieurs à 70M A . (tertiaires)concernent les
massifs post-tectoniques ultimes.
Des études ultérieures effectuées à l’aide de cette dernière méthode ont per-
mis de préciser les périodes de mise en place de certaines formations : 2500 M.A.
pour les formations du Ntem et 520 à 500 M.A. pour les granites intrusifs post-tecto-
niques.
Finalement, d’un point de vue global, les roches du socle ont une composi-
tion chimique relativement homogène à l’affleurement avec quelques variations loca-
lisées dans des massifs restreints de syénites, gabbros, diorites, amphibolites, pyroxé-
nites.
18
Ca0 + MgO(461
Gneiss
Gérard, 1954) mais cela est douteux (Lasserre, 1958 et 1973, CO". écrite) et des
études détaillées sont en cours afin de préciser ses relations stratigraphiques et géo-
chronologiques avec l'ensemble du complexe de base.
Elles sont connues dans des bassins côtiers et des bassins intérieurs et n'ont
pas de relation avec les séries précédentes dont elles sont probablement séparées par
une très longue lacune due à l'érosion et (ou) à l'absence de sédimentation.
19
( b ) Les bassins intérieurs.
Plusieurs bassins remplis de sédiments datés généralement du Crétacé infé-
rieur au Crétacé supérieur sont situés dans les régions étudiées : Kontcha à l’extrême
NW de l’Amadoua (bassin se prolongeant en Nigéria), la Bini à l’Est, les bassins de la
Mbéré et du Djérem constituant la limite sud de l’Adamaoua, Mamfé dans l’ouest où
il existe également de nombreux lambeaux peu importants.
2.1 A LE VOLCANISME.
20
l’altération. On estime que l’épaisseur ne devait pas dépasser 150 à 200 mètres. En
général, les rivières ont suffisamment creusé leur lit pour traverser la couche basalti-
que et couler sur les roches sous-jacentes.
Suivant les régions ces coulées semblent présenter deux modes d’émission :
dans 1’Adamaoua,il s’agirait de trapps, c’est-à-dired’un volcanismefissural. Les ba-
saltes de la région de Ngaoundéré formeraient un premier trapp allongé suivant la di-
rection NW-SE de Ngaoundéré à Meiganga, ceux de la région de Tignère et Minim-
Martap formeraient un second trapp mais très démantelé et qui pourrait être plus an-
cien que le premier, et ceux du tchabal Mbabo un troisième. Les fissures nourricières
ne sont pas connues mais on pourrait admettre qu’elles sont de direction parallèle à
l’allongement des trapps soit N 120’ E, direction que l’on retrouve à l’échelle régio-
nale, jalonnée parfois par des pointements trachytiques et phonolitiques justement
dans les environs de Ngaoundéré et Tignère. Ce sont des produits de différenciation
des basaltes dont la mise en place a pu succéder immédiatement à celle des coulées
basaltiques et se faire par les fissures nourricières.
Ceci est en fait l’application d’un schéma proposé par P.M. Vincent (1969b)
au Tibesti et dans le Nord-Cameroun (Vincent et Armstrong, 1973) et qui semble se
transposer parfaitement à l’Adamaoua et en Nigéria. Ces directions sont très obliques
par rapport à celles des grandes failles. Cependant, des observations complémentaires
sont indispensables pour conclure définitivement.
En dehors de l ’Adamaoua,les coulées de basaltes paraissent être issues sur-
tout d ’appareils centraux et le volcanisme serait de type hawaïens. Les principaux ap-
pareils sont les monts Roumpis, le massif du Manengouba, les monts Bamboutos et le
mont Oku. Mais le volcanisme fissural existe aussi dans le recouvrement du plateau
bamiléké et peut-être dans la région de la Ring Road (Péronne, 1969).
Les basaltes recouvrent soit le socle, soit les séries crétacées et se trouvent à
des altitudes variées à cause des déplacements verticaux antérieurs ou postérieurs aux
épanchements. Ils ne sont pas datés avec précision mais il est probable que tous les
épanchements ne sont pas contemporains et les âges diffèrent suivant les régions. Des
mesures radiochronologiques systématiques pourraient lever le doute mais une seule
a été faite sur un échantillon de basalte du tchabal Mbabo et a révélé un âge de 37.2
f 0.2 M.A. c’est-à-dire oligocène inférieur (détermination inédite de R.L. Armstrong,
University of Yale, U.S.A. sur un échantillon prélevé par P.M. Vincent en 1969). En
première analyse, on peut dire que ces basaltes se sont mis en place de 1’Eocène à
l’oligocène et dans l’Adamaoua d‘après l’état de démantèlement et d’érosion, on
pourrait avoir la succession suivante :
- région de Minim-Martap,
- tchabal Mbabo,
- régions de Ngaoundéré et Tignère.
21
Ces formations traversent et recouvrent celles des séries inférieures mais
leur extension est moins grande.
Alors qu’il était délicat de définir les directions des fractures ayant permis
la montée des basaltes de la série inférieure, les appareils des séries moyennes jalon-
nent très nettement la direction N28” E appelée ligne du Cameroun (Passarge, 1910)
qui se prolonge vers le nord jusqu’au Tchad. Seuls les massifs de Nganha et Djinga
semblent indépendants de cette direction mais l’un est associé aux basaltes de la ré-
gion de Ngaoundéré, l’autre à ceux de Tignère ce qui n’est pas un hasard et tous deux
sont accompagnés de pointements trachytiques secondaires.
D’une façon générale, les rhyolites sont des venues plus récentes que les au-
tres roches.
22
donc de types et d’figes assez différents : fissural ou hawaïen, vulcanien et strombo-
lien.
O 5 10 15 N a 2 0 +
KZOiII
Sur la carte structurale 3i 1/1.OOO.OOO (carte hors texte no 2)’ ont été repor-
tés les éléments en relation avec les phénomènes tectoniques soit :
- les lignes structurales du socle indiquées par les cartes à 1/500.000
c’est-àdire l’orientation des roches cristallophylliennes et les axes de plis ;
- les principales fractures observées sur le terrain ou déduites d’observa-
tions photogéologiques ;
- les appareils volcaniques ;
- les massifs plutoniques intrusifs, en particulier les massifs post-tecto-
niques ultimes ;
- le réseau hydrographique ;
- l’emplacement des griffons des sources thermominérales.
24
africain dans sa forme actuelle à partir des trois boucliers de l’Afrique de l’Ouest, du
Congo et du Kalahari, formés antérieurement (Clifford, 1970). La formation et la
mise en place de la plus grande partie de ces roches sont antérieures à cette orogénie
qui les a seulement rajeunies. Seuls les granites intrusifs post-tectoniques semblent
s’être mis en place à cette époque. Des axes synclinaux et anticlinaux ont été repérés
dans le socle et sont confondus avec l’orientation des couches.
Dans I’Ouest-Cameroun, les mylonites sont les seuls témoins des failles an-
ciennes qui ne paraissent pas avoir rejoué comme dans l’Adamaoua. Un premier grou-
pe comprend des bandes situées au nord et au sud-est de Bafang ainsi qu’au sud-est
de Nkongsamba, dont les orientations varient de N 28’ E à N 58’ E. Un deuxième
groupe comprend une bande probablement continue de Dschang à Ekoneman
(120 km) et orientée sensiblement N 105’ E ainsi que de petites bandes de direction
N O” à 28’ E. Le tracé de cet ensemble de mylonites suggère que le grand décroche-
ment du sud de l’Adamaoua se divise au niveau de Foumbot en un accident encore
très important à peu près E-W et en plusieurs accidents de moindre importance NE-
SW. Le mouvement relatif qui a suivi la rupture s’est fait vers l’est pour la partie sep-
tentrionale et vers l’ouest pour la partie méridionale : c’est un décrochement dextre
(Black and Girod, 1970, fig. 1 Structural map of West Africa).
y
D’autres failles remarquables existent dans ces régions et elles sont mar-
quées par de très grands rejets verticaux. Très nombreuses, elles ont divid le socle en
compartiments qui se sont déplacés les uns par rapport aux autres et sont à l’origine
25
du modelé régional caractérisé par une juxtaposition de blocs surélevés ou effondrés.
(block faulting).
Les roches ont fréquemment été broyées à leur contact mais les zones my-
lonitisées sont beaucoup plus réduites que précédemment.
- Le plateau de lxdamaoua.
C’est un horst composé de blocs à des niveaux différents. Toutes les failles
qui les limitent n’ont pas été reconnues mais les directions rinci ales sont les sui-
i Y p
vantes : N 73” E et N 58’ E qui prédominent à l’est, N 28 E, E-W, et N 135’ E qui
prédominent à l’ouest et enfin N 117’ E bien marquée dans tout l’Adamaoua. On
peut y distinguer plusieurs régions naturelles :
- le plateau de Ngaoundéré à une cote voisine de 1200 mybordé au nord et à
l’est par des compartiments à 1400 my
- la v d é e du Faro de 900 à 1000m,
- la région de Tignere 1200 m,
- la région de Minim-Martap vers 1300 m y
- la plaine koutine et la vallée du mayo Dé0 vers 600 my
- le tchabal Mbabo qui culmine à 2500 m et oÙ le socle affleure à plus de 2000 my
- la région de Banyo vers 1200 m.
Le passage entre ces différentes régions se fait par des escarpements plus ou
moins accusés.
- La plaine Tihr.
Située à une cote d‘environ 750 myelle fait la transition entre l’Adamaoua
et l’OuestCameroun. D’importantes falaises la limitent au NE,au NW et au SW qui
soulignent les directions N 135’ E, N 28” E et N 58’ E.
26
- la région de la Ring Road,
- le plateau bamiléké,
- la plaine des Mbos,
- leMungo,
- le mont Cameroun.
La structure générale est celle d’un horst limité par des fractures N 28” E et
subdivisé par des failles transversales N 142” E, en horst et graben secondaires
(plaine des Mbos et graben de Tombe1 notamment). La direction N 58’ E est égale-
ment bien représentée.
Il existe donc toute une série de directions de fractures dans le socle dont
l’une au moins est certainement ancienne (N 117” E ligne de l’Adamaoua) et a été
réactivée au cours du Crétacé et sans doute ultérieurement. Il est difficile de se pro-
noncer sur l’âge des autres. Cependant la ligne du Cameroun doit être également
très ancienne car elle paraît avoir subi un décrochement au niveau de la ligne de
l’Adamaoua : les failles limitant les horsts du mont Cameroun et du Manengouba
butent contre le prolongement de la ligne de l’Adamaoua et se retrouvent plus vers
l’est dans le compartiment nord (Mayo Darlé-Kontclia). Si cette observation corres-
pond à la réalité, elle impliquerait un décrochement latéral d’à peu près 160 km que
l’on retrouve en considérant les zones où les grandes failles de la ligne de l’Adamaoua
se divisent : la première au confluent Mbam-mayo Darlé et la seconde supposée vers
Foumbot. Ces deux zones sont également distantes d’à peu près 160 km et on peut
supposer qu ’à l’origine elles étaient confondues.
Cette hypothèse demeure fragde car elle est fondée seulement sur le tracé
des failles et l’orientation des roches cristallophylliennes.Des observations de ter-
rain complémentaires sont nécessaires pour la confirmer ou l’infirmer, mais il faut
souligner la difficulté de prouver des décrochements horizontaux dans des roches
cristallophylliennesoù les repères sont rares.
Quant aux autres directions, on note que, tout à fait àl’ouest, la direction
N 12” E est aussi celle d’axes de plis dans les roches cristallophylliennes du socle et
qu’elle est donc également assez ancienne. Mais on ne peut vraiment rien dire des au-
tres directions de fractures.
27
En résumé, trois ensembles de phénomènes tectoniques se sont succédé
- plissement des roches cristallophylliennes,
- tectonique cassante avec grands décrochements,
- tectonique cassante avec importants rejets verticaux.
Et on note que les mouvements ont suivi des directions tectoniques cons-
tantes qui ont donc marqué la région depuis longtemps.
L'emplacement de ces massifs est donc lié à des directions tectoniques ré-
gionales.
Dans les régions de socle, il est de règle que le réseau hydrographique soit
étroitement lié au réseau des failles et fractures. C'est le cas ici et sur la carte ont été
soulignées les portions de cours d'eau dont le tracé est remarquable : les directions
ainsi obtenues coïncident avec celles qui ont été définies précédemment.
La carte est suffisamment parlante sur ce point pour qu'il ne soit pas néces-
saire de faire une énumération fastidieuse. Remarquons toutefois la ligne définie par
28
le cours inférieur de la Katsina au Nigéria et son affluent la Metschum et qui se pour-
suit jusqu'à la Sanaga. Son orientation N 142' E est celle de quelques fractures im-
portantes de l'Ouest-Cameroun. Cette ligne est remarquable par son extension qui
déborde les limites de la carte.
Tous les déments considérés ont permis de mettre en évidence les grandes
directions structurales régionales :
- N12'EY
- N 28' E ligne du Cameroun,
- N 58" E direction somalienne,
- N 73' E ligne de l'Adamaoua,
- N117'E,
- N 135' à 142' E direction érythéenne.
29
DEUXIEME PARTIE
1.1 Historique.
Une note sur le lahoré de Ngaouizdéré (1) cite une quarantaine de sources
thermominérales dans l’Adamaoua (Delcroix, 1937).
30
Dans une étude sur les ressources en calcaire du Cameroun, J. Gazel (1947)
décrit le gisement de travertins de Ngol (SW de Nkongsamba) exploité au cours de
la guerre de 1939-1945 et associé à ces sources thermominérales.
Finalement, c’est plus d‘une centaine de noms de sources qui étaient con-
nus avant le début de ce travail mais une trentaine seulement étaient localisées et
parfois étudiées.
1.2 Inventaire.
Les documents précédents ont servi de base à l’inventaire et ont été com-
plétés par enquête auprès des populations locales de manière à situer et voir les
points d’eau déjà signalés et à en découvrir de nouveaux.
L‘inventaire établi suivant cette méthode a été publié sous forme de rap-
ports multigraphiés (le Maréchal, 1969,1970 et 1971). Il comporte 150 noms de
sources thermominérales parmi lesquelles une vingtaine n’ont pas été vues du fait de
leurs difficultés d’accès et sur les 130 qui restaient, une quinzaine se sont avérées des
sources virtuelles, c’est-à-dire que faute d’une pression suffisante et d’une exploita-
tion régulière l’émergence a disparu et les eaux se perdent par circulation latérale.
Les emplacements sont cependant bien connus et il suffirait probablement d’un amé-
nagement sommaire pour retrouver l’eau minérale.
Cet inventaire n’est probablement pas exhaustif car toutes les sources ne
sont pas forcément connues de la population, dans les régions peu fréquentées en
particulier. La prospection par enquête reste toutefois la seule manière efficace de
procéder car il n’est pas possible de déduire l’existence d‘une source thermominérale
de l’examen de données géologiques ou géographiques, tout au plus pourra-t-on défi-
nir des zones favorables par leur tectonique ou par les phénomènes volcaniques qu’on
y rencontre et, à moins de parcourir ces zones en tous sens, seule une enquête auprès
de la population permettra de faire l’inventaire des sources thermominérales.
31
faciliter la prospection des eaux thermales S.S. en mettant en évidence des zones
chaudes de l’écorce terrestre. Ainsi la radiométrie infrarouge a été utilisée pour la
prospection géothermique et a donné des résultats intéressants (Cazal et al. 1971)
y
mais l’existence d’une anomalie thermique n’implique pas nécessairement celle d’une
source thermale. C’est un facteur favorable qui s’ajoute aux autres précédemment dé-
finis.
32
- Sulfate : turbidimétrie après précipitation du sulfate de baryum.
- Silice : colorimétrie après formation du silicomolybdate.
- Fer : colorimétrie après addition de phénanthroline.
- Manganèse, cuivre et chrome ont été testés également par colorimétrie
mais leurs faibles concentrations n’étaient pas mesurables par ces méthodes.
- Hydrogène suvuré : un test semi-quantitatif pour détecter l’hydrogène
sulfuré dissous a été appliqué le cas échéant : l’effervescence d’une pastille d’&a-
Seltzer libère les gaz dissous qui vont colorer un papier indicateur que l’on compare
ensuite àune gamme étalon.
Aucune autre mesure n’a été faite, en particulier pas de mesure de débit qui
aurait nécessité pour chaque émergence naturelle des travaux d’aménagement et un
équipement assez lourd non prévus dans le cadre de cette étude générale. Cependant,
quelques chiffres ont été donnés pour certaines des sources aménagées et il en sera
question plus loin. De même ni les gaz ni les compositions isotopiques n’ont été dé-
terminés. Le coût de ces analyses est malheureusement trop élexé pour qu’elles
soient effectuées systématiquement. Ce n’est qu’au terme de cette étude qu’on
pourrait choisir les sources où ces déterminations seraient les plus intéressantes
à faire.
33
1.4 Les rdsultats.
1.4.1 PRfSENTATION.
Avant d’étudier l’ensemble des résultats et d’en tirer des conclusions,il est
important de connaître la valeur qu’on peut leur accorder.
34
zone plus ou moins marécageuse, sans écoulement visible en surface. On pourrait
penser qu’il s’agit de marécages ordinaires s’il n’y avait des dégagements gazeux pour
signaler l’émergence thermominérale.
Dans ces conditions, on peut se demander dans quelle mesure l’eau qui est
prélevée et analysée n’est pas le résultat d‘un mélange d‘eau thermominérale et d’eau
superficielle. L’existence même de l’émergence montre que la pression de l’eau ve-
nant de la profondeur est suffisante pour l’amener jusqu’g la surface en traversant
éventuellement les circulations superficielles. Il se produit probablement un entraî-
nement d‘eau superficielle donc un mélange mais il est limité car la pression de l’eau
minérale tend plutôt ii repousser l’eau de surface. L‘eau qui est analysée est donc lé-
gèrement diluée par des eaux de surface très peu minéralisées. Cette dilution est en-
core limitée du fait que les prélèvements ont été effectués au cours de la saison sèche
mais elle est bien réelle car des différences sensibles de conductivité ont été observées
entre les deux campagnes de rélèvements. Par exemple, au moment de l’aménage-
g
ment de la source de Gade (n 28) pendant lequel des essais de pompage ont pu être
faits, la conductivité est passée de 1160 B 2420 micromhoslcm.
C’est le cas notamment des eaux bicarbonatées qui, une fois prélevées, vont
perdre spontanément l’anhydride carbonique dissous. La diminution de la pression
de CO2 va rompre l’équilibre des bicarbonates et entraîner la précipitation de carbo-
nate de calcium.
35
prélèvements sont donc nécessaires et de toutes façons il n’est pas possible de bloquer
l’évolution du pH.
La deuxième solution paraît donc plus intéressante. C’est elle que nous
avons adoptée. Cependant, les déterminations sur le terrain seront moins précises
qu’au laboratoire.
Les résultats d’une analyse d’eau ne sont corrects que si les sommes des te-
neurs en anions et en cations exprimées en milliéquivalents par litre sont égales, ceci
afin que soit respecté l’équilibre électrique de la solution. Compte tenu de la préci-
sion des analyses et des ions en faible teneur qui ne sont pas dosés, la différence en-
tre les deux sommes ne doit pas dépasser 6% du total (Castany, 1967, p.593).
Comme ici une partie des dosages a été faite sur le terrain avec une précision moin-
dre qu’au laboratoire (dilutions souvent obligatoires, etc ...)une différence de 10%
est acceptable.
36
Tableau 4 EVOLUTION DE CERTAINES CARACTERISTIQUES
DE QUELQUES EAUX TEERMOMINERALES
ENTRE L'INSTANT DU PRELEVEMENT ET
CELUI DE L'ANALYSE DU LABORATOIRE.
37
Un certain nombre de résultats ne sont pas corrects à ce point de vue :
d’une part, des eaux bicarbonatées présentent un excès d’anions par rapport aux ca-
tions, d’autre part, des eaux sulfatées présentent au contraire un déficit d’anions par
rapport aux cations, ceci étant suffisamment systématique pour qu’il ne s’agisse pas
d’erreurs accidentelles.
Il semble qu’il y ait une explication à chacune de ces anomalies : pour les
eaux bicarbonatées, on aurait non pas un excès d’anions mais un déficit de cations
provenant d’une erreur de technique dans le dosage des éléments alcalino-terreuxsur
le terrain : la titration se faisant à pH très basique aurait dû être précédée d’une aci-
dification pour éliminer l’acide bicarbonique et éviter la précipitation des carbonates
alcalino terreux au moment de l’addition de base forte destinée à obtenir le pH alca-
lin.
Il est donc probable que les teneurs en calcium des analyses en cause (au
nombre de 23) sont trop faibles. Cette explication est apparue trop tard pour qu’il
soit possible d’en tenir compte.
Pour les eaux sulfatées le déficit des anions serait dû A. la présence d’ions
non dosés en particulier les anions sulfures et hyposulfites qui existent fréquemment
dans ces types d’eau que l’on peut comparer à certaines eaux thermominérales des
Pyrénées qui contiennent jusqu’à 2 ou 3 mé/l d’ions sulfure et hyposulfite.
D’autre part, les dosages ont été faits sur les résidus secs obtenus à partir de
l’eau non filtrée. Cette méthode présente l’avantage de tenir compte de la floculation
de beaucoup d’échantilIons, due essentiellement à la précipitation d’hydroxydes fer-
riques & partir des ions ferreux qui entraînent avec eux une proportion importante
d’éléments en trace (voir plus loin). Elle présente l’inconvénient de faire intervenir
les éventuelles matières en suspension d’origine superficielle et de nature essentielle-
ment argileuse qui peuvent introduire une erreur par excès qu’on ne peut guère esti-
mer. Dans ces conditions, une trop grande précision dans les méthodes d’analyse se-
rait inutile.
Les remarques précédentes montrent que bien des résultats paraissent con-
testables.
I1 est donc prudent pour le moment de ne pas leur accorder une valeur abso-
lue et ils sont difficilement comparables à ceux qu’on peut trouver dans la littérature
dont on ignore souvent la manière dont ils ont été acquis. Les dosages in situ sur des
eaux thermominérales sont notamment assez rares.
38
En revanche, les 130 analyses disponibles ici sont très homogènes puisqu’
elles ont toutes été obtenues par les mêmes méthodes et la comparaison des résultats
entre eux est tout à fait justifiée. En ayant présentes à l’esprit les remarques ci-dessus
il sera possible d’en tirer des conclusions valables.
I1 n’est question ici que de Seau proprement dite et pas des substances qui
y sont dissoutes. Comme aucune recherche particulière n’a été faite sur ce point au
Cameroun, les différentes hypothèses qui se présentent vont être envisagées et la plus
compatible avec les conditions régionales sera retenue.
D.E. White (1957b) a discuté les différentes origines possibles d’une eau
souterraine :
- L’eau météorique est une eau qui a été récemment en relation avec la
circulation atmosphérique et dont l’âge est faible comparé à celui des roches aqui-
fères.
- L’eau connée ou fossile correspond à Seau intersticielle des sédiments
et des roches volcaniques extrusives. Le terme d’eau fossile a été proposé pour dési-
gner Seau connée qui baigne le sédiment dont elle est le milieu de dépôt. Mais la plu-
part du temps, l’eau fossile migre et devient de l’eau connée. L‘expression eau de for-
mation désigne l’eau présente dans les roches juste avant leur forage, c’est un terme
non génétique utilisé pour des eaux d’âge et d’origine inconnus et qui ne doit pas
remplacer le concept génétique d’eau connée ou fossile.
- L’eau métamorphique est celle qui est ou a été associée aux roches au
cours de leur métamorphisme. Elle proviendrait en grande partie de la transforma-
tion des minéraux hydratés en minéraux anhydres. Une autre partie pourrait être un
reliquat d’eau connée.
- L’eau magmatique est liée à un magma ou en dérive. Une partie peut
être juvénile (cf. ci-dessous)mais une partie peut provenir du recyclage d’eau des ty-
pes précédents par fusion partielle. On y distingue l’eau plutonique qui a été séparée
du magma à de grandes profondeurs et l’eau volcanique qui a été séparée du magma
en surface ou il faible profondeur.
- L’eau juvénile est de l’eau nouvelle issue d’un magma primaire qui n’a
pas encore été en contact avec l’atmosphère.
Ces types ne sont pas indépendants les uns des autres et le schéma de la fi-
gure 6 illustre leurs relations mutuelles. Malheureusement les critères pratiques de
39
distinction entre ces différentes eaux sont très peu nombreux et pas toujours con-
vaincants.
L--i
Eau juvénile
Fig. 6 Schéma illustrant les relations entre les différents types génétiques d’eaux.
(d’après White, 1957, b)
40
Il est donc raisonnable d’attribuer une origine semblable à la plupart des
eaux thermominérales, comme le faisait déjà L. De Launay qui les considérait comme
des eaux souterraines normales ayant suivi un parcours un peu particulier. C’est aussi
probablement le cas des eaux du Cameroun, comme semble d‘ailleurs l’indiquer l’étu-
de géochimique de certaines d’entre elles (voir les eaux chlorurées).
L’allure générale du circuit est celle d‘un siphon puisque d‘une part nous ad-
mettons que l’eau est d’origine météorique, donc qu’elle descend par infiltration dans
le sous-sol, et que d’autre part elle réapparaît aux émergences avec un mouvement as-
cendant.
L‘aquifère est constitué en surface par une zone d’altération épaisse d’une à
plusieurs dizaines de mètres et en profondeur par le socle cristallin et cristallophyl-
lien traversé par des roches volcaniques. La première zone est perméable en petit tan-
dis que la seconde est perméable en grand (diaclases, fractures, failles, joints).
L’eau remonte quand en un point de son parcours elle est soumise à une
pression inférieure à la pression hydrostatique due à la colonne descendante : fissure
rencontrant la surface à une altitude inférieure au niveau de la nappe dans la zone
d’alimentation ou fissure servant de passage à des gaz sous pression venant de la pro-
fondeur. Dans le cas de sources de vallées, la différence de pression hydrostatique
peut suffire à expliquer l’émergence mais pour les sources de plateaux dont les grif-
fons sont à des cotes très peu inférieures - voire supérieures - à celles de la nappe
phréatique, il est nécessaire de faire intervenir la force expansive des gaz pour expli-
quer l‘émergence et nous verrons plus loin que la présence des gaz est aussi nécessaire
pour expliquer la minéralisation des eaux. Enfin, le tronçon ascendant traverse à nou-
veau la zone d’altération OÙl’eau pourra plus ou moins se disperser latéralement.
41
sique de la circulation des eaux thermominérales qui représente assez bien ce qui se
produit dans le cas presque général au Cameroun d’un aquifère cristallin (fig. 7).
Precipitations
- diaclases
- failles secondaires
d‘origine profonde
I
I
- les failles (ou systèmes de failles) qui constituent les tronçons ascendants sont
profondes puisqu’elles servent à la remontée de fluides d‘origine profonde, de
l’anhydride carbonique le plus souvent. Elles affectent le socle sur plusieurs
milliers de metres ;
42
- la longueur du parcours souterrain est relativement peu importante, de l’ordre
de mille ou de quelques milliers de mètres et peut être estimée en fonction de
la température de l’eau ;
C’est bien ce que l’on peut observer au Cameroun, notamment dans 1’Ada-
maoua où la grande majorité des émergences est située dans le fond des vallées du
plateau, parfois dans le lit même des cours d’eau.
43
Voyons les alignements remarquables.
Cette même direction se retrouve pour les alignements des sources proches
de la frontière nigériane dans l’ouest de l’Adamaoua : Mayo Darlé (66)’ Nialan (77),
Lelingel (55)’ Malam Djubairu (98)’ Déodéo (16)’ Donkéré (20). D’importants filons
de quartz ont également cette direction. Dans la région de Déodéo, plusieurs sources
jaillissent au contact d’un important filon de quartz témoin d’une ancienne fracture
de direction N 73” E : Burle1 2 (97), Nodé0 (16), Mamdugu (99)’ Mberduga (100).
Ces derniers alignements matérialisent des failles qui divisent la chaihe vol-
canique allant dumont Cameroun au massif des Bamhoutos en blocs surélevés ou
abaissés : le mont Cameroun qui repose sur un horst, íe graben de Tombel, le massif
du Manengouba qui repose sur un horst, etc ...
44
n’a pas beaucoup de signification en elle-même. Il en est question surtout à titre d’in-
formation. On peut distinguer des sources de plateaux, de vallées et de plaines (fig.8).
Nombre de sources
I
100 5w 1O00 15w Altitude wl
Les sources de vallées (de 400 à 800 m) sont celles des vallées de la Mbéré,
du Djérem, du mayo B o .
45
titude sur la représentativité de l’échantillon d’eau qui est prélevé en surface.
Lobé (1)
43.6 44.28
51.8 53.90
1.4 0.65
T
1.8
1.1 0.32
0.3
0.05
0.60
0.20
Total 99.75
I 99.75
46
D’autres sources présentent des dépôts peu importants, le plus souvent de
simples pellicules carbonatées autour du griffon : Fossette (109), Yaisunu (95),
Nyos (126)’ Ngok (75). Ce sont des eaux bicarbonatées calcomagnésiennesdont
certaines sont thermales : Lobé (49OC)’ Ngol(31’C) et Fossette (29’C).
Leur formation est bien entendu conditionnée par les teneurs des différents
ions intervenant dans l’équilibre des carbonates et bicarbonates de calcium. Il est in-
téressant, à partir des compositions mesurées et des conditions de température et de
pH observées à l’émergence, de vérifier l’état de saturation des eaux vis-à-vis du car-
bonate de calcium.
1 Méthode graphique.
47
dont les constantes d'équilibre sont respectivement à 25'C et sous une atmosphère
de pression totale :
KcaC03 =
=
KHCOj = 10-10.3
KH20 = 10-14.0
(aCa++) . (aHCO3-)' = K
pc02
t = 25'C K = 10-5.86
t = 40°C K = 10-6*24
t = 80'C - 1 0 - 7 - (incertain)
~~
C'est l'équation d'une droite qui représente l'état d'équilibre (eau saturée
en carbonate de calcium) et détermine dans le plan deux domaines : celui des eaux
sursaturées et celui des eaux sous saturées.
48
On a en première approximation (si pH < 10 et aI3! < a HCO3-) :
En fonction de la température on a :
La différence entre les deux valeurs pH-pHs est l’indice de saturation Is.
S’il est positif, l‘eau est sursaturée, sinon elle est sous-saturée.
IS = pH + log (KHco~) - log (KCa co3) f log (a Ca”) -I- log (a HCO3)
On a en fonction de la température :
3 Résultats
Les deux méthodes ont été appliquées à 93 analyses, à l’aide d’un pro-
gramme de calcul établi au Département of Earth and Planetary Sciences de la
Johns Hopkins University de Baltimore (USA).
49
log [IaCäI 1aHCO3)’]
wl
O
-3 -2 -1 O 1
51
- un entraînement mécanique des colloïdes originels qui provoque la
disparition des éléments lourds de l’eau.
D’un point de vue physicochimique, les phénomhes sont ceux qui ont été
mentionnés précédemment à propos des analyses in situ et qui sont illustrés par la
figure 10 :
- augmentation rapide du pH qui devient basique,
- augmentation du potentiel d’oxydo-réduction,I’eau réductrice à
l’émergence devenant oxydante ,
- augmentation de la teneur en oxygène dissous,
- diminution régulière de la conductivité par précipitation de carbonates
alcalino-terreux,
- stabilité des ions alcalins et disparition d’une partie de la silice.
52
2.4 Ledébit
53
toujours en surface et la température mesurée qui est bien celle de l’eau dans la fis-
sure hydrominérale, reste sensiblement constante dans le temps ainsi qu’on a pu le
vérifier.
Il est donc possible que certaines eaux apparaissent non thermales alors
qu’elles le sont peut-être en profondeur mais il semble qu’elles ne le seraient alors
que faiblement, les eaux thermales arrivant toujours franchement à la surface même
à travers la zone d’altération.
Rappelons que nous considérons comme thermale toute eau dont la tempé-
rature à l’émergence est supérieure à la température moyenne annuelle locale. Théo-
riquement cette température varie d’un point à un autre. Cependant les données cli-
matologiques du Cameroun (Atlas du Cameroun - ORSTOM Yaoundé) montrent
qu’on peut adopter la température de 23°C comme température critique pour l’en-
semble des régions prospectées. Elle est très valable dans l’Adamaoua et un peu trop
élevée pour I’Ouest-Cameroun.
Nombre de sources
U
Fig.11 Histogramme des températures de 114 sources thermominérales
du Cameroun.
54
Il existe 19 sources certainement thermales
- - Noms
No Noms Températures N" rempératures
-
94 Woulndé 74 87 Sep Sep
115 hbé 49 Djarandi 30
4 Bajao 40 1o9 Fossette 29
42 Katil Foulbé 40 104 Ayukaba 28.6
52 Laopanga 40 16 Déodéo 28.5
67 Mayo Lidi 37 121 Ndibisi 28.5
124 Nsoung 35 102 Ayio 28
123 Nilli 33.3 128 Ebinsi 28
1O0 Mberduga 33 130 Akan 27.6
122 Ngol 31 99 Mamdugu 26.8
- -
D'autres le sont probablement mais peu :
Cette question a été examinée par de nombreux auteurs et les réponses ap-
portées sont diverses. White et Brannock (1950) ont présenté une discussion &drale
55
à propos des sources de chaleur possibles qui sont les suivantes :
(1) l’accroissement normal de la température de la terre avec la profondeur
(gradient géothermique) ;
(2) la présence d’un corps rocheux chaud ou en fusion à relativement fai-
ble profondeur ;
(3) la chaleur dégagée par la dislocation des roches dans des zones de
fractures ;
(4) les réactions chimiques exothermiques ;
(5) l’énergie provenant de la désintégration d’éléments radioactifs.
Quant à la chaleur produite par fiction le long des plans de failles, c’est
une possibilité non négligeable mais selon White et Brannock (op. cit.) elle devrait
entraîner une corrélation entre l’âge des mouvements et la température des eaux qui
n’a pas été constatée aux Btats-Unis. En fait l’âge des mouvements n’est pas seul en
cause et leur intensité doit intervenir également. C’est pourquoi Chaterji et Guha
(1969) attribuent à la thermalité d’un certain nombre de sources de l’Inde une ori-
gine en partie tectonique qui s’ajoute à l’influence du degré géothermique compte
tenu du fait que selon eux la circulation souterraine des eaux météoriques ne peut
se faire que jusqu’à des profondeurs limitées, où l’échauffement dû au gradient géo-
thennique est également limité. Cette contribution de la chaleur due à des mouve-
ments tectoniques lui paraît être nécessaire pour expliquer des températures supé-
rieures à 4045”C, c’est-àdire qu’il pense que les eaux ne peuvent circuler dans des
terrains éruptifs fracturés à des profondeurs supérieures A 700 ou 900 m en suppr>.
sant un gradient géothermique de 33 m et une température moyenne annuelle de
18OC. En fait il existe peu de renseignements sur la profondeur que peut atteindre
l’eau météorique par infiitration dans des terrains éruptifs fissurés mais si on admet
l’origine profonde des fluides gazeux tels que l’anhydride carbonique (cf. les sources
gazeuses paragraphe 3.3)’ les fissures par lesquelles ils remontent à la surface doivent
atteindre des profondeurs bien supérieures, de l’ordre de quelques milliers de mètres.
Cette source de chaleur n’est donc pas à négliger mais les deux autres possi-
bilités semblent être les plus importantes à savoir le gradient géothermique dont il a
déjà été question ci-dessus et la présence d’un corps magmatique chaud ou en fusion
àfaible profondeur. Dans l’hypothèse d’un échauffement de l’eau météorique SOUS
l’influence du gradient géothermique, L. De Launay (op. cit.) montre que l’eau doit
56
s’infiltrer lentement pour avoir la possibilité de s’échauffer et qu’elle doit remonter
rapidement pour éviter qu’elle ne perde sa chaleur au contact des roches encaissantes
plus froides, encore qu’en régime permanent ces pertes soient faibles (Goguel, 1971).
Cette remarque tendrait donc à montrer que si l’eau d’une source thermo-
minérale est froide cela ne signifie pas forcément qu’elle n’a pas circulé à de grandes
profondeurs mais tout aussi bien que ses conditions de circulation sont telles que, ou
bien elle n’a pas eu le temps de s’échauffer au cours de son trajet descendant (infil-
tration rapide), ou bien elle a perdu sa thermalité pendant son trajet ascendant (re-
montée lente).
L’influence volcanique peut parfois être mise en évidence par certaines Ca-
ractéristiques chimiques telles que des teneurs anormales en chlore et soufre. Au Ca-
meroun, on n’observe toutefois aucune relation entre les teneurs en ion chlore et la
thermalité des eaux bien que ces teneurs soient presque toujours supérieures au
(( fond D régional de 0.5 mé/l mais c’est le cas de beaucoup d’eaux non thermales.
Enfin les fluides venant de profondeurs plus grandes que celle de circula-
tion de l’eau n ’ontguère été pris en considération et lorsqu ’ily en a ils peuvent con-
tribuer à fournir de la chaleur.
Bien que les sources des régions volcaniques ne soient pas très chaudes
(Lobé 49OC) on peut admettre pour celles-ci l’influence d’un magma en cours de
refroidissement à faible profondeur qui réchaufferait les eaux météoriques.
57
3.2 Conductivité, minéralisation globale et résidu sec
Les minéralisations des sources du Cameroun varient dans un assez vaste do-
maine comme l’indique l’histogramme de la figure 12.
L’eau la moins minéralisée est celle de la source de Koutaba (no 114) avec
une vingtaine de mg/l, qui est qualifiée de minérale à cause de sa forte teneur en
anhydride carbonique dissous.
Les eaux les plus minéralisées sont celles des sources de la région de Mamfé
avec des valeurs variant de 13 à 36 gll. Le résidu sec mesuré est même beaucoup plus
élevé que la minéralisation calculée : de 17 à 66 g/l ce qui parai1 mieux s’accorder
avec les valeurs de la conductivité. En fait les sources de cette région sont différentes
des autres‘par le type de leur minéralisation et leur contexte géologique.
58
dire que les valeurs les plus élevées se rapprochent le plus de la réalité puisque le m6-
lange avec des eaux de surface provoque une diminution de la minéralisation.
Nombre de sources
1
II n 3 sources de 24 à 36 gil
+
O 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 5.5 G ” 12.5 13 Minéralisation (gli)
On peut distinguer les facteurs liés aux terrains traversés et ceux qui tien-
nent B l’eau elle-même.
Toutefois une eau traversant un grès est susceptible d’être moins minérali-
sée qu’une eau traversant une roche volcanique.
Au Cameroun, les eaux de la région de Mamfé, les plus chargées en sels, ont
dû traverser des niveaux sédimentaires salifères tandis que certaines eaux de la vallée
de la Mbéré qui ont en partie traversé des grès sont très peu minéralisées par rapport
h celles de l’Adamaoua qui ont traversé des roches cristallines.
59
L‘eau proprement dite joue un rôle par son pouvoir dissolvant. En fait l’eau
pure B laquelle on peut assimiler l’eau météorique qui s’infiltre, a un faible pouvoir
dissolvant vis-à-vis des roches cristallines, comme en témoignent les faibles minérali-
sations des eaux de surface ayant traversé de telles roches (quelques dizaines de mgll
- H. Schœller, 1962 ; Chatonier, 1957)’ mais il est fortement augmenté par la pré-
sence d’autres substances, notamment d’anhydride carbonique dissous. Donc la te-
neur en CO2 et la pression partielle de CO2 sont des facteurs importants de la miné-
ralisation. Mais il arrive que des eaux chargées en CO2 soient très peu minéralisées
(la source de Koutaba par exemple). Un autre facteur intervient donc qui doit être
le temps de contact de l’eau avec les roches encaissantes au sujet duquel on a mal-
heureusement peu de renseignements.
Finalement tous les facteurs énumérés jouent chacun leur rôle dans l’acqui-
sition de la minéralisation de l’eau mais il est difficile de distinguer l’importance de
leurs participations respectives car ils agissent en général simultanément et indépen-
damment les uns des autres sauf la température et la teneur en CO2 dissous qui sont
en relation inverse.
60
tive dans ce sens est celle d’un auteur russe, (Doroschewski, 1913), qui a proposé la
relation :
M en mgll
M = - avec K = constante = 688.000
R R en ohm-cm à 2OoC
Cette formule fut modifiée par Vibert (1966) qui construisit un diagramme
représentant la fonction M = (P (R), satisfaisant pour des valeurs de M comprises en-
tre 50 et 1500 mg/l, domaine trop restreint pour l’ensemble des eaux thermominé-
rales.
Enfin les auteurs américains utilisent non pas la résistivité mais la conducti-
vité (EC) ce qui est bien plus logique puisque M et EC sont directement proportion-
nelles. En outre ils relient la conductivité à la minéralisation représentée par la demi-
somme des anions et des cations exprimée en milliéquivalents par litre (T). Cela pa-
raît également plus logique car, du point de vue électrique, la teneur en équivalent
grammes de chaque ion importe plus que son poids.
J. Logan (1961) compare les diverses formules proposées dans cette optique
et montre que les plus valables sont celles qui ont été établies empiriquement (erreur
standard inférieure à 6%). Elles varient en fonction de la valeur de la minéralisation
et de la nature de l’anion dominant :
De toute façon, les valeurs ainsi obtenues ne sont que des estimations et
doivent être utilisées comme telles.
61
‘t
.... .‘.
-.... .
I
1..
.. .
...
La composition chimique de ces gaz n’a pas été étudiée sauf ceux de la
source de Baré (no106) dont on possède les analyses d’une douzaines d’échantillons
(Geslin et Lepape, 1930). La composition centésimale moyenne est la suivante :
CO2 99.5 % N2 0.438
O2 0.05 Gaz rares 0.00918
H2 néant Carbures 0.00093
62
m9/
3000
2000
1000
EC en micromhos
Il est probable que les gaz de toutes les sources situées dans un environne-
ment volcanique semblable à celui de la source de Baré ont une composition analo-
gue. Quant à ceux qui accompagnent les autres sources, notamment celles qui ont
une localisation simplement tectonique, il est possible qu’ils aient une composition
différente avec une plus grande proportion d’azote et peut-être des produits soufrés,
ces gaz paraissant caractériser les eaux en relation avec de grandes profondeurs @e
Launay, op. cit., p. 118).
En plus des gaz spontanés, une certaine quantité de gaz peut être dissoute
dans l’eau. On a pu ainsi mesurer l’anhydride carbonique dissous et tester la pré-
sence de sulfure d’hydrogène dans les eaux du Cameroun. Les teneurs en CO2 mesu-
rées ne sont que des valeurs indicatives fonction des conditions d’émergence car, au
voisinage de la surface, le brusque changement des conditions physico-chimiques en-
traîne des variations rapides des gaz dissous.
Nombre de saurcei
dissous 1 mgil I
64
Teneur en CO2 (mgil)
20m
15W
" \
1O00
.. .. . \
500 . ..
..
.. . . .
15 20 25 30 35 40 45 50 55 Température ( O C J 65
Mais d’un autre côté il y a presque toujours un excès de CO2 libre dans
l’eau car les valeurs mesurées ne permettent pas de vérifier les relations entre le pH,
l’alcalinité et le CO2 qui existent théoriquement dans les eaux en équilibre. Une par-
tie seulement du CO2 participe aux équilibres dont il a été question à propos des dé-
pôts calcaires : c’est le CO2 libre équilibrant qui a été calculé. Le reste est du CO2
agressif.
etant donné le contexte géologique des sources, l’origine des gaz spontanés
et dissous ne peut étre que profonde : les roches du socle ne peuvent fournir ni
l’anhydride carbonique, ni le sulfure d‘hydrogène ou des sulfates qui par réduction
pourraient donner lieu à la formation de H2S. De plus, les fortes teneurs en CO2
sont ici incompatibles avec un entraînement de CO2 atmosphérique par les eaux mé-
téoriques.
De plus, les inclusions fluides dans les minéraux des roches du faciès granu-
lite contiennent une notable proportion de fluides carboniques (CO2 hydrocarbu-
y
res) (Masson et al., 1973 ; Touret, 1973 ; Zimmermann, 1973) témoignant de l’exis-
tence d‘une phase fluide riche en CO2 dans le milieu de formation de ces roches ca-
ractérisé par des températures de 700 à 800°C et des pressions de l’ordre de quel-
ques kilobars correspondant à des profondeurs de 20 à 25 km.Ce fait constaté en
de nombreuses régions du globe tend à montrer que le CO2 est partout présent à
plus ou moins grandes profondeurs et que des fractures importantes pourront lui
permettre de s’échapper vers la surface.
C’est sans doute selon un tel schéma que s’expliquent la montée de fluides
carboniques vers la surface à la fois dans le volcanisme et dans les sources thermomi-
nérales, ces deux phénomènes étant étroitement liés aux régions affectées par une
tectonique cassante de grande amplitude.
66
Une autre origine possible proposée par Vinogradov (1967) pour les pro-
duits carbonés des gaz volcaniques est l’oxydation du graphite disséminé dans les ro-
ches, par la vapeur d’eau dans des conditions de température et de pression élevées.
30
20
10
1
4 4:5 k 5 : 5 6 ’ ’ 8 ’
1
9 pH’
Fig. 17 Histogramme des pH des eaux thermominérales du Cameroun, à l’émergence
(95 sources).
La majeure partie ont une réaction acide : ce sont les eaux bicarbonatées
ayant de fortes teneurs en CO2 dissous. Les deux valeurs les plus basses correspon-
dent à des eaux chargées de CO2 mais très peu minéralisées : Koutaba (no114) et
Ndi(no 120).
67
Les eaux à réaction neutre ou franchement basique correspondent & celles
qui contiennent de notables proportions d’ions sulfates et chlorures et peu de bicar-
bonates, carbonates et C02.
3.5 Conclusion
68
TROISIEME PARTIE
Le problème qui se pose maintenant est double : d’une part décrire les eaux
thermominérales d’un point de vue chimique et d’autre part interpréter les résultats
c‘est-à-dire essayer d’expliquer ce qui peut être à l’origine des teneurs des divers élé-
ments dans chaque source et des variations d’une source à l’autre.
n est indispensable d’avoir une vue globale de l’ensemble des analyses (pré-
sentées en annexes), ce qu’on ne peut obtenir que par l’intermédiaire d’une représen-
tation graphique. Il existe une grande variété de diagrammes qui ont été clairement
présentés par H. Schoeller (1956) et Castany (1967) :
graphique en colonnes (Collins, 1923),
diagrammes triangulaires (Hill ; Langelier, 1942),
diagrammes carrés,
diagrammes rayonnants (Girard, 1935 ; Frey, 1933 ; Tickel, 1921 ;
Telkessy in Maucha, 19320,
diagrammes logarithmiques verticaux (H. Schoeller).
69
Les plus utilisés sont les diagrammes triangulaires et logarithmiques et pour
notre propos qui est de représenter globalement plus d'une centaine d'analyses, c'est
le diagramme triangulaire de Piper (1944) qui est le plus commode (le MGéchal,
1970 et 1971).
Ce diagramme comporte 3 parties :
- un triangle pour les anions, dont les sommets correspondent & :
HCO3- + Cog--, C1- et SO4--;
- un triangle pour les cations, dont les sommets correspondent à
+
Ca++,Mg++et Na+ K+ ;
- un losange regroupe les deux triangles et il est divisé en 4 domaines cor-
respondant & : HC03-et Na+ + K+
HC03-et Ca++ Mg+++
+
SO4-- C1- et Na+ + K+
+
SO4-- C1- et Ca++ + Mg**
Ca CI
c-
Fig.18 Diagramme de Piper.
70
- l’anion le plus fréquent est le bicarbonate. Quelques eaux renferment
des ions bicarbonates et sulfates ou bicarbonates et chlorures mais jamais on ne ren-
contre d’eaux avec les trois anions en proportions comparables.
- les cations sont mieux répartis dans l’ensemble des eaux bien que le so-
dium domine assez souvent. n n’y a aucune source où prédomine nettement soit le
calcium, soit le magnésium et ces deux cations sont associés en proportions assez
voisines.
- enfin les groupements de points dans le losange montrent que la plupart
des eaux sont bicarbonatées ou chlorurées sodiques.
L.De Launay (op. cit.) distinguait les eaux salines (chlorurées et sulfatées),
les eaux carbonatées, les eaux sulfurées sodiques, les sources alpestres ou indifféren-
tes et les sources des régions volcaniques.
Des classifications plus détaillées ont ensuite été proposées ; les divisions
principales reposent sur la nature de l’anion et les subdivisions sur la nature des ca-
tions (alcalins ou alcalino-terreux).
2.1 La classification de Jacquot et Willm (1894, p.25) reprise par Jadin et Astruc
distingue les catégories suivantes :
bicarbonatées
- sodiques chlorobicarbonatées
ferrobicarbonatées
- nitratées
(c) Eaux sulfatées
- sodiques sulfatées calciques et magnésiennes
71
(d) Eaux chlorurées
- sodiques
(e) Eaux ferrugineuses
bicarbonatées
sulfatées
crénatées
(f) Eaux radioactives
Les crénates sont les sels de l’acide crénique, acide organique résultant de
la décomposition des matières humiques.
2.2 La classification de Stabler (1911) est plus rigoureuse tout en étant établie dans
le même esprit que la précédente.
Les teneurs sont exprimées en milliéquivalents par litre et chaque eau est
représentée par une formule ou séquence du type de celle-ci :
+
HcO3 CO3 > CI > SO4 = Na > Ca > Mg > K
2.3 La classification de Palmer (1911) est mentionnée pour mémoire. Elle est basée
sur les notions de salinité et d’alcalinité primaires et secondaires déduites des groupe-
ments des ions entre eux : acides forts et bases alcalines déterminent la salinité pri-
maire, acides forts et bases alcalino-terreuses déterminent la salinité secondaire, les
acides faibles déterminent l’alcalinité.
Cette classification peu pratique est rarement utilisée d’autant plus que la
reconstitution des sels à partir des ions est maintenant abandonnée àjuste titre d’ail-
leurs car sa validité est très discutable.
72
2.4 La classification de Bogomolov et Silin Bektchourine (1955, p. 125) est voisine
de celle de Stabler. On y retrouve 7 classes établies en fonction des ions dominants,
un ion étant considéré comme dominant lorsque sa teneur en milliéquivalents de-
passe 25% de la somme des anions ou des cations suivant le cas :
eaux bicarbonatées HC03 représente plus de 25%des anions
eaux sulfatées
eaux chlorurées
eaux bicarbonatées, sulfatées
eaux bicarbonatées, chlorurées
eaux sulfatées, chlorurées
eaux sulfatées, chlorurées, bicarbonatées.
73
a une origine profonde et joue le rôle d’élément minéralisateur tandis que les cations
proviennent surtout de l‘hydrolyse et de l’attaque des roches traversées par les eaux
chargées d’acide carbonique.Ceci sera confirmé plus loin au cours de l’étude détaillée
des minéralisations.
Les seules qui ont été rencontrées sont celles de la région de Mamfé près de
la frontière nigériane. Quatre sources ont été répertoriées : Ayukaba (104), Ebinsi
(128), Mbakan (129) et k a n (130) mais d’autres sont connues (voir la carte).
Ce sont des eaux chlorurées sodiques, gazeuses, légèrement bicarbonatées
et faiblement thermales. Il est possible que le gaz spontané soit de l’anhydride car-
74
bonique d’origine profonde et ces eaux auraient un caractère mixte mais très peu
accentué étant donné la nette prédominance de la minéralisation chlorurée sodique.
2 EAUXMIXTES
75
pour les sources de Barkeje et Yaisunu où la couverture sédimentaire est sans doute
peu épaisse. Quant à la source de Sep Sep Djarandi sa faible minéralisation, compa-
rable à celle de Bajao (4) qui émerge directement du socle gneissique, est imputable
à la nature des anions plutôt qu’au contexte géologique.
Donc la nature de la couverture sédimentaire fait que l’on n’a pas d’eaux
minérales mixtes typiques au Cameroun et on considèrera les eaux des sources précé-
dentes comme des eaux de tdrrains éruptifs et cristallophylliens,les sédiments pé-
seux à ciment argilo-ferrugineuxn’étant pas susceptibles d’avoir une influence no-
table sur la minéralisation.
(1) Type bicarbowté simple : HCO3- représente au moins 90% des anions.
65 sources sont de ce type et se subdivisent en :
- type bicarbonaté sodique, Na > 75% des cations, 4 sources : Galim
(29), Woulndé (94), Malao (56)’ Gesel(ll1) ;
- type bicarbonaté sodique calcomagnésien, Na > Ca > Mg, 31 sour-
ces : Falkoumre (24), Lawel (54), Nidounga (79)’ Mayang (64)’ Gasangel 1 (31),
Djambutu (17), Béra (9), Bajanga (3), Ngoura (76), Gbengubu (34), Ba (2), Sambo-
labbo (86), Gasangel 2 (32), Lelingel ( 5 9 , Sorbere (90), Guisire (38), Sep Sep Malo-
ko (88), Abang (101), Ahio (102), Atoki (103)’ Bambui (105), Baré 1 (106), Ebuku
(107)’Koutaba (114), Luih(116),Manengouba (117),Mbuedum (118),Mélong
(119),Foundong (110),Nilli (123),Ndibisi (121) ;
- type bicarbonaté sodique magnésien calcique, Na > Mg > Ca, 2 sour-
ces : Gangasaou (30)’ Laobala (44) ;
- type bicarbonaté calcosodique et magnésien, Ca > Na > Mg, 5 sour-
ces : Marboui (58), Barkeje (7), Yaisunu (95)’ Baré 2 (106), Jichami (112) ;
- type bicarbonaté calcomagnésien et sodique, Ca > Mg > Na, 9 sour-
ces : Say Houri (85)’ Perki (82)’ Laobalewa 1 (45)’ Marpa (60), Gade (28), Polla
(84), Vouré Mba (92)’ Vouré Yelel(93), Ngol(l22) ;
76
- type bicarbonaté magnésien calcosodique, Mg > Ca > Na, 13 sour-
ces : Masola (61), Bajere (5), Laopanga (52)’ Masuel (62), Mbawa (69)’ Ngaoudam-
ji (74), Ngok (7.9, Gounjel(37), Kadam (40), Mandim (6), Fossette (log), Kuchu-
antium (113), Nyos (126) ;
- type bicarbonaté sodique et potassique, Na > K > Ca + Mg, 1 sour-
ce : Nsoung (124).
23 sources : Nagese (71), Koulania (43), Sep Sep Djarandi (87), Bajao (4),
Nialan (77), Mamdugu (99), Mayo Lidi (67), Mberduga (loo), Lasum (53), Mayo
Baléo (65), Patarlay (81), Burlel 1 (13), Laokoubong (50), Gbasum (33), Mama (57),
Minim (70), Nalti (72), Bemlari (8), Burlel 2 (97), Déodéo (16), Malam Jubairu (98),
Donkéré (20), Ntem (125).
Cette classification accorde une valeur particulière aux ions chlorure et sul-
fate et le choix de teneurs significatives pour ces ions peut paraitre arbitraire. En
fait cette manière de voir s’est trouvée corroborée par l’étude statistique de l’ensem-
ble des résultats auquel a été appliquée l’analyse factorielle des correspondances (le
Maréchal et Teil, 1973). Cette méthode d’analyse des données (ici les teneurs en di-
vers éléments d’un certain nombre d’échantillons) permet entre autres choses, de dif-
férencier plusieurs groupes de sources suivant des éléments caractéristiques (facteurs).
C’est un traitement statistique pour lequel aucune hypothèse n’est faite au départ.
Les résultats indiquent qu’en premier lieu il faut séparer les eaux bicarbona-
tées des eaux sulfatées et chlorurées, en deuxième lieu séparer les eaux sulfatées des
eaux chlorurées et en troisième lieu distinguer eaux sodiques et eaux calcomagné-
siennes. Le tableau 5 présente ces résultats illustrés par le graphique de la figure 19
qui représente dans le plan des deux premiers axes factoriels la projection des points
représentatifs des échantillons et des éléments analysés (pour des explications plus
détaillées se reporter 21l’article mentionné ci-dessus).
Le même résultat est donc obtenu par deux voies différentes : un raisonne-
ment intuitif et un calcul mathématique.
77
3
1 2.44
46.11 34.79 1 1.67 -1.81
variance cumulée % 46.\11 80.90 92.57 -100.00
'98.16
+I
'95.72
.Cl
.c1
"a
Na
- so4
-1
Axe 1
46% ’
Ceci indique bien que les teneurs en Cl- et SOT deviennent caractéristiques
à partir d’un certain seuil.
Il ne suffit donc pas pour définir ces eaux de considérer les seules propor-
tions relatives des anions, il faut en plus considérer les teneurs en valeurs absolues :
certaines eaux seront caractéristides par C1’ou SO3 même si les teneurs de ces ions
sont inférieures à celles de HCO3.
79
3 - COmLATIONS ENTRE LES BLfMENTS MAJEURS
Le problème est de savoir s’il existe des relations entre les teneurs des divers
ions d’une source à l’autre. Ceci a été étudié dans la note de le Maréchal et Teil men-
tionnée précédemment dont les résultats sont rappelés (tableau 6 et fig. 20).
80
Le seuil de signification de 0.20 est une valeur théorique qu’il convient de
corriger en fonction de l’intervalle de confiance. Il faut en fait considérer la valeur de
0.20 comme la limite inférieure de cet intervalle, le véritable seuil de signification
étant le coefficient de corrélation correspondant à la limite supérieure de cet inver-
valle. Isnard et al. (1972) donnent un nomogramme qui permet de déterminer ce
seuil qui vaut 0.38 pour un effectif de 100 échantillons. Donc les coefficients de cor-
rélation inférieurs à 0.38 en valeur absolue n’ont pas ou peu de signification.
Donc lorsqu’on passe d’une source à l’autre les teneurs des anions ne sont
pas liées entre elles.
On est obligé d’admettre pour les anions la même origine profonde que pour
les gaz, les premiers dérivant des seconds par dissolution dans l’eau. Il n’a pas été ques-
tion du chlore à propos des gaz puisqu’il n’y a pas de preuve de l’existence d’espèces
chlorées dans les gaz des sources du Cameroun mais l’origine de l’anion chlorure est
certainement analogue à celle de l’anion bicarbonate. L’existence de chlorures en
phase vapeur dans les fluides hydrothermaux est d’ailleurs un fait reconnu (WhTte,
1957)’ corroboré par la prédominance du chlorure de sodium dans les inclusions des
minéraux des gangues des gisements métallifères (Barton, 1959). Il en sera encore
question plus loin.
L’origine profonde du soufre des sulfates paraît claire si l’on observe que les
eaux sulfatées sont les seules dont le pH soit basique. En effet le lessivage de pyrites
ne peut avoir lieu qu’en présence d’oxygène et produit des eaux très acides. Donc mê-
me en supposant une certaine neutralisation, le pH devrait être acide plutôt que basi-
que. L’origine des sulfates des eaux du Cameroun est donc à rechercher dans l’oxyda-
tion secondaire de H2S provenant de l’intérieur de la croûte terrestre.
Dans ces conditions les proportions relatives des anions observées devraient
refléter celles qui existent le cas échéant dans le fluide gazeux venant depuis la pro-
fondeur. Le résultat précédent montrerait alors que ces proportions varient de façon
quelconque d’un point à un autre tout en ne variant que peu ou pas dans le temps en
un même endroit puisque la composition chimique de l’eau d’une source reste sensi-
blement constante.
Des observations faites au Japon sur les eaux thermales de Tamagawa (Ichi-
kuni, 1959) ont permis d’arriver à des conclusions comparables à savoir l’existence
de fluides magmatiques avec HC1, H2S7SO2 mais sans SO? qui proviendrait de l’oxy-
dation de certains composés soufrés à faible profondeur, les teneurs en CI et SO4
étant d’autre part complètement indépendantes. Toutefois la forte acidité de ces
eaux, due à la présence de S02, les différencie de celles du Cameroun.
3.2 Corrélations entre les anions et les cations et entre les cations
81
qu’ils confèrent à l’eau son pouvoir lixiviant, tandis que les cations jouent un rôle
passif puisqu’ils résultent de l’attaque des roches encaissantes.
Dans ce cas il faut s’attendre à ce que les teneurs des cations varient dans le
même sens que celles des anions et soient donc corrélées positivement avec elles.
C’est effectivement ce que l’on constate pour les bicarbonates, un peu pour les
chlorures mais pas du tout pour les sulfates.
Un fait remarquable est l’absence de corrélation de l’ion sulfate avec les ca-
tions comme avec les anions. Ceci vient à l’appui du fait 4ue les éléments soufiés ve-
nant de la profondeur sont émis sous forme réduite (S2,So) et non sous forme oxy-
dée (S’4, S’6). En effet les composés oxydés du soufre, S02, SO3, sont susceptibles
de former des solutions aqueuses fortement agressives et s’ils arrivaient de la profon-
deur sous cette forme ils attaqueraient les roches encaissantes et on devrait observer
des corrélations entre les teneurs en SO4 qt les teneurs en cations. En revanche les
solutions aqueuses des compods réduits très peu dissociés (H2S, S) sont faiblement
agressives et ne provoquent pas à elles seules la mise en solution de quantités impor-
tantes de cations. Par conséquent l’existence de l’ion sulfate à l’émergence doit être
attribuée B une oxydation secondaire se produisant dans la zone superficielle. L’équi-
libre ionique se rétablit alors aux dépens des ions bicarbonates.
Il faut enfin noter l’absence de corrélation entre les éléments alcalins et al-
calino-terreux que l’on peut attribuer à la différence du comportement de ces élé-
ments en solution et peut-être aussi dans une moindre mesure à une différence d’ori-
gine dont il sera question un peu plus loin.
82
4 - COmLATIONS ENTRE LES BLEMENTS MAJEURS ET
LE CONTEXTE GBOLOGIQUE
4.1 Lesanions
1 LES BICARBONATES
Les sources les plus bicarbonatées se situent dans les régions du mont Came-
roun, du massif du Manengouba, de la Ring Road, du pays bamoun, de Tignère, de
Ngaoundéré. Ce sont les régions où se sont produits d’importants phénomènes volca-
niques tertiaires et quaternaires. Toutefois lh oÙ les manifestations sont les plus ré-
centes les dégagements gazeux sont les plus abondants ainsi que les teneurs en CO2
dissous (massif du Manengouba et région de Ngaoundéré). En outre, les eaux sont
encore faiblement thermales. Partout où l’on observe ces sources bicarbonatées avec
ou sans dégagement gazeux, il existe des témoins de phénomènes volcaniques à
proximité.
Ceci vient appuyer l’opinion souvent rencontrée qui considère les sources
gazeuses bicarbonatées comme des manifestations tardives du volcanisme (Geze,
1972 ; Bullard, 1962) car seuls des gaz peuvent circuler une fois que sont plus ou
moins obturées les cheminées et les fissures qui ont livré passage aux laves. Il s’agit
donc d’une survivance des communications qui se sont établies entre les zones pro-
fondes et la surface de la Terre.
2 LES CHLORURES
Les faibles teneurs s’expliquent aisément par le lessivage des roches encais-
santes : en effet Goldschmidt (1958) mentionne une teneur moyenne de 500 ppm
dans les roches magmatiques. D’autre part les expériences de lixiviation des roches
volcaniques (Ellis and Mahon, 1964) indiquent des teneurs variant de 360 ppm dans
les basaltes à 990 ppm dans les ponces rhyolitiques, le chlore de ces roches étant
assez facilement mis en solution, les résultats variant évidemment avec la temp5ra-
ture, la pression et le temps de réaction. Dans ces conditions il est tout naturel de
trouver uniformément dans toutes les eaux thermominéralesun peu de chlorure.
Quant aux plus fortes teneurs, supérieures 8 0.5 mé/l pour fixer les idées,
83
il est nécessaire de leur attribuer une origine profonde. On peut distinguer deux
groupes :
- des eaux dont les teneurs varient de 0.5 8 2 mé/l. Ce sont en même
temps des sources sulfatées et on note que la plupart des sources sulfatées sont Ca-
ractéris6es également par une élévation de la concentration en C1. Par exemple :Ba-
jao, Bemlari, Béra, Burle1 l, Déodéo, Gbasum, etc ...
- d’autre part des eaux présentant de plus fortes teneurs en C1 ; ce sont
celles qui ont été classées dans les sources chlorurées, mises à part celles de Katil
Foulbé et h a , et leur localisation est intéressante :
Bonjong, Vina et Laofuru dans la zone du volcanisme quaternaire de 1’Ada-
maoua ;
Lobé dans la zone du volcanisme quaternaire à actuel du mont Cameroun ;
Gesel et Fonga Kié dans la zone du volcanisme de Bamenda ;
Fossette dans la zone du volcanisme quaternaire de Foumban (une incerti-
tude existe pour cette dernière source car le laboratoire n’a pas trouvé trace de CI
alors que les essais de terrain en indiquaient 37 mé/l, mais étant donné l’environne-
ment des sources chlorurées il est assez probable que celle de Fossette en soit une);
Almé au pied du massif post-tectonique ultime de Genfalabbo, d’âge pro-
bablement tertiaire ;
Mayo Darlé au pied d’un massif de granite post-tectonique ultime daté fin
Secondaire début Tertiaire (âge roche totale 65 T 12 MA, Lasserre, 1966a).
Les sources fortement chlorurées semblent donc être localisées dans les ré-
gions de volcanisme récent (Quaternaire à Actuel) et $ proximité des massifs post-
tectoniques ultimes dont la mise en place est souvent datée du Tertiaire. Toutefois
la réalité de cette dernière association est moins sûre étant donné qu’elle est seule-
ment contrôlée par deux sources.
84
solutions que libère un magma granitique au cours de sa cristallisation :
- libération d’une quantité d’eau non négligeable : entre 1 et 5% de la
masse du magma.
- mobilisation par cette eau de fortes concentrations de NaCl (jusqu’à
saturation) dont témoignent les inclusions des minéraux constitutifs des intrusions.
Ces solutions chlorurées sont susceptibles d’entraìner d’autres métaux en concentra-
tions intéressantes, tels Pb ,Zn, Sn. Le rôle particulier du chlore est souligné par ses
teneurs pondérales de 0.3 à 0.5% dans des biotites associées à des gisements de mé-
taux usuels alors que la moyenne générale est de 0.1%.
- migration de ces solutions, précipitation par abaissement de la tempé-
rature et formation de minerais.
On est ainsi amené à penser qu’une partie du sodium des eaux chlorurées
associées au volcanisme a la même origine magmatique que le chlore, rejoignant en
cela les conclusions de Thuizat (1973) à propos de la minéralisation des eaux de Cha-
telguyon (Puy-de-Dôme) : les expériences de lixiviation des roches encaissantes (syé-
no-diorites) par de l’eau bidistillée saturée en CO2 dissous, permettent d’obtenir des
solutions de composition voisine de l’eau thermominérale sauf pour le sodium un peu
déficitaire, ce qui fait admettre à cet auteur un apport de Na d’origine profonde.
Bien que les conditions expérimentales ne soient pas exactement celles de la nature,
ce résultat constitue cependant une précieuse indication.
3 LESSULFATES
Des remarques analogues à celles qui viennent d’être faites à propos des
sources chlorurées peuvent être faites pour les sources sulfatées : l’anion sulfate est
présent dans presque toutes les eaux mais sa teneur ne devient significative qu’à par-
tir d’environ 1 mé/l : en-dessous sa présence est attribuable au soufre qui existe dans
les roches magmatiques en faible quantité : 0.052% d’après Clarke et Washington (in
85
O
I -
-,-o-
\
\
\e---- ---
ESPAGNE
1 - Eaux-Chaudes 15 - Ax-les-Thermes
-
2 Eaux-Bonnes 16 - Mérens
-
3 Beaucens 17 - Carcanières
4 - Gazost 1 8 - Usson
5 - Labassère 19 - Escouloubre
6 - Cauterets 20 - Molitg I::::I Massifs granitiques
7 - St Sauveur 21 - Nossa
8 - Barzun 22 - Les Escaldas Gneiss @ Sources sulfurées sodiques
-
9 Barèges 23 - S t Thomas
a
-
10 Cadéac 24 - Thues Terrains Daléozoibues
Sources chlorosulfurées sodiques
11 - Tramezaigues 25 - Canaveilles O
-
12 Loudenvielle 26 - Le Vernet /
, Failles et contacts Sources d'autres types
-
13 Bagnères de Luchon 27 - La Preste anormaux principaux
28 - Amelie-les-Bains
14 - Salles Terrains Secondaires et tertiaires O 'IO 20 30 40 50Km
LÆlessivage des roches peut donc expliquer les faibles teneurs en sulfates
rencontrées qui constituent une sorte de (( fond géochimique )). Pour les teneurs
plus élevées qui atteignent 27 mé/l à la source de Donkéré (no 20) il faut attribuer
au soufre une origine profonde sous forme de gaz sulfureux ou sulfhydrique comme
il a été dit précédemment à propos des corrélations entre les anions.
Toutes ces sources sont donc en relation avec les failles les plus importantes
si on considère l’amplitude des rejets qui les accompagnent. Ce sont aussi probable-
ment les failles les plus profondes ce qui est corroboré par le fait que les eaux de ces
sources sont presque toujours thermales encore que faiblement (températures voisi-
nes de 3OoC).
Les griffons de ces sources sont marqués par des dépôts de barytine. Le ba-
ryum a son origine dans les roches encaissantes qui n’ont pas pu le libérer en pré-
sence des fortes teneurs en ions sulfates ceux-ci n’existaient donc pas au moment
de l’attaque des roches et le soufre était très probablement présent dans l’eau à
87
l’état réduit. On notera également que, comme certaines sources sulfatées du Came-
roun (vallée du mayo JXo), les sources de Karlsbad sont très minéralisées (5 g/l)
tandis que celles des Vosges ressemblent plus à celle de Bajao ou de Sep Sep Djaran-
di avec des minéralisations de l’ordre de 500 mg/l.
Un autre terme de comparaison est fourni par les sources sulfurées des Py-
rénées dont on trouvera une bonne étude dans l’ouvrage de Jacquot et Willm (1894)
et une synthèse récente par Ghafouri (1968). Jacquot et WiUm (op. cit. p. 329) en
ddnombrent 220 et il serait vain de vouloir les énumérer. Sur le plan géologique elles
jalonnent la zone primaire axiale du massif des Pyrénées (voir carte, fig. 21) et plus
particulièrement le pli-faille de Mérens et ses accidents transversaux. Elles jaillissent
souvent à la faveur de contacts par failles entre terrains cristallins ou cristallophyl-
liens et sédimentaires d’fige primaire et l’on sait que ces failles sont des accidents
tectoniques très importants. Sur le plan géochimique ce sont des eaux thermales peu
minéralisées (0.2 à 0.5 g/l) bicarbonatées, sulfatées et sulfurées sodiques. On les
nomme sulfurées mais en fait bicarbonates et sulfates sont presque toujours présents
en quantités parfois supérieures à celles des sulfures. Il y a donc une nette ressem-
blance avec les eaux de Bajao ou de Sep Sep Djarandi bien que là les sulfures n’aient
pas été dosés avec précision et aussi malgré la différence des styles tectoniques :tec-
tonique cassante au Cameroun et tectonique plus souple dans les Pyrénées.
C’est sans doute dans ce sens qu’il faut comprendre la comparaison des
sources thermominérales et des filons métallifères qui a été faite aussi bien par Dau-
brt?e que par De Launay (op. cit. p. 338). Ces auteurs y voyaient même le modèle
qui permet de comprendre l’origine des gisements hydrothermaux et ce problème
sera évoqué dans la Sème partie.
Il est enfin remarquable que toutes les eaux sulfatées soient essentiellement
sodiques comme d’ailleurs les eaux analogues d’autres régions. Ceci s’explique mal
d‘autant plus qu’iln’y a pas de corrélation générale entre SO4 et Na. Toutefois il
semble qu’il en existe une si on ne considère que ce seul type d’eau.
88
dation. De plus les eaux sulfatées sont associées aux failles qui paraissent les plus
profondes.
Ces trois éléments auxquels il faut ajouter la vapeur d’eau et l’azote consti-
tuent la plus grande partie des gaz ou produits fumerolliens que l’on rencontre dans
un volcanisme actif et que l’on peut différencier suivant leur température, elle-même
fonction de la distance du foyer éruptif et du temps écoulé depuis la phase paroxys-
male.
On observe successivement (Ghze, 1972) les fumerolles sèches de tempéra-
ture supérieure à 5OO0C à base de F, C12, Cl-’ puis les fumerolles acides ou chlorhy-
driques de température comprise entre 300 et 5OO0C, composées de beaucoup de va-
+
peur d‘eau, HC1, SO2 (et H2S COZ)puis les fumerolles alcalines ou ammoniacales
de 100 à 3OO0C se composant de beaucoup de vapeur d’eau, H2S, un peu de COZ,
C1- et NH$ puis lesfumerolles froides ou sulfiydriques de 40 à 100°C avec vapeur
y
d’eau, H2S et C02, et enfin les mofettes à température ordinaire qui sont de simples
dégagements de CO2 soulignant la fin d’un cycle volcanique.
On peut toutefois retenir d’une façon générale que l’état d’activité volcani-
que et la composition des gaz sont en relation par l’intermédiaire de la température.
Dans ce sens il est intéressant de faire le rapprochement entre l’activité volcanique
et les types d’eau minérale.
89
Le type chimique des sources thermominérales associées au volcanisme re-
flèterait donc l’évolution des gaz volcaniques en fonction de la température et pour-
rait renseigner sur l’état de l’activité volcanique régionale.
Ainsi les émanations volcaniques sulfurées sont les plus brèves (fumerolles
sulfurées au sommet du mont Cameroun et H2S dissous dans l’eau de la source de
Lobé), les émanations chlorurées persistent plus longtemps, et enfin les émanations
de gaz carbonique se prolongent encore plus avec une large extension.
4.2 Lescations
Si les anions ne pouvaient provenir des roches traversées par les eaux miné-
rales, les cations au contraire trouvent 18 leur origine en grande partie. En effet même
s’il est possible que dans certaines conditions de température et de pression des halo-
génures alcalins soient émis sous forme gazeuse & partir d’un magma (cf.certains gaz
et vapeurs volcaniques), si ce magma est profond, l’évolution des conditions physico-
chimiques entre la profondeur et la surface entraînera la condensation de ces pro-
duits qui n’atteindront pas la surface sauf s’ils sont repris par une phase aqueuse.
C’est ce qu’on retrouve dans les schémas proposés par White (1957a) pour expliquer
la formation des eaux thermales d’origine volcanique.
C’est aussi une des conclusions de la discussion sur les eaux chlorurées du
Cameroun qui a montré que dans ce cas une partie du sodium était probablement
d’origine magmatique, sinon il n’y a pas lieu d‘invoquer une telle origine pour les au-
tres cations qui sont d’ailleurs moins entraînés que le sodium par les solutions chlo-
rurées comme l’indiquent les travaux de Holland (1972, op. cit.).
D’autre part, des recherches expérimentales ont montré que des roches ou
des minéraux silicatés étaient susceptibles de libérer des quantités de substances suf-
fisantes pour expliquer la minéralisation des eaux thermominérales, après attaque
par de l’eau dans différentes conditions de température et de pression et en présence
d’anhydride carbonique (Pedro, 1960 ; Lagache, 1965 ;Ellis and Mahon, 1964 et
1967 ; Trichet, 1970 ;etc ...).Les résultats furent positifs et cette origine de la mi-
néralisation en cations des eaux thermominérales ne fait plus de doute.
90
Le premier point pourrait s’expliquer par la solubilité du sodium plus
grande que celles du calcium et du magnésium en présence d’ions chlorures et sul-
fates. Cependant les limites de solubilité (dans l’eau pure il est vrai) sont loin d’être
atteintes et on comprend mal ce qui empêche le calcium et le magnésium, libérés en
même temps que le sodium, d’être maintenus en solution et a priori on devrait avoir
des proportions des différents cations aussi variées qu’avec les eaux bicarbonatées.
En fait on se heurte au problème d’équilibre thermodynamique posé précédemment.
Cette particularité doit s’interpréter en termes de différences de solubilité et de sta-
bilité mais cette (( explication )) ne résoud pas la question.
1 LE SODIUM ET LE POTASSIUM
Le sodium est un élément très répandu dans l’ensemble des roches ignées
et cristallophylliennes et ses composés sont très solubles. On le rencontre essentiel-
lement dans des feldspaths, des feldspathoïdes, des pyroxènes et des amphiboles et
c’est le cation dominant dans 70 des eaux de sources.
Nc re de sources
25
20
15
10
91
Le potassium est présent dans de nombreux minéraux : feldspaths, feldspa-
thoïdes et micas, mais se trouve généralement enrichi dans les roches acides de sorte
que le rapport pondéral Na/K diminue lorsqu’on passe des gabbros aux granites
(Rankama and Sahama, 1950, p.430).
La prédominance de Na sur K dans les eaux est un fait général qui est bien
expliqué par la plus grande stabilité des feldspaths et des micas potassiques d’une
part, par l’absorption et la mobilisation de K dans les minéraux néoformés au cours
de l’altération d’autre part.
Enfin l’histogramme des teneurs en potassium (fig. 22) montre que la plu-
part d’entre elles sont inférieures à 1 mé/1 tandis qu’une douzaine de sources ont
des teneurs de 2 ZI 4 mé/l et ont des localisations particulières :
1 eneurs er eneurs er
No Noms Na/K N” Noms WK
K (mé/l) 3 (mé//l)
- - -
29 Galim 1.97 10.6 92 Vouré Mba 2.62 2.95
92
lgo%
10
7’
1 .
. . . _. .
..
. ._...
.
1 2 3
I
4 5
I +
6 7 8 9 10 11 12
Cao%
93
On ne trouve pas d‘affleurements rhyolitiques a proximité des sources de
E r a et de Guisire.
En revanche les quatre autres sources émergent dans une rkgion où les poin-
tements rhyolitiques sont nombreux (Koch, 1953). Celle de Lelingel en particulier
est entourée de quatre pointements.
2 LE CALCIUM ET LE MAGNESIUM
On rencontre ces deux éléments ensemble dans des pyroxènes et des horn-
blendes, le calcium seul dans la série des feldspaths plagioclases et des grenats, le ma-
gnésium seul dans l’olivine, la cordiérite, des micas et des chlorites. ns sont beaucoup
plus abondants dans les roches basiques que dans les roches acides et d’une façon gé-
nérale l’enrichissement de l’un accompagne l’enrichissement de l’autre si on excepte
bien sûr les roches ultrabasiques qui sont les plus riches en magnésium et parmi les
plus pauvres en calcium mais on ne connaît pas de telles roches dans les régions con-
cernées, du moins en surface. C’est pourquoi le graphique des teneurs en MgO en
fonction des teneurs en Ca0 des roches éruptives et cristallophylliennes de ]’Adama-
oua et de 1’OuestCameroun fait ressortir une corrélation positive entre ces deux élé-
ments (fig. 23).
On peut dire finalement que les eaux dans lesquelles Ca, Mg, Ca et Mg ou
+
Ca Mg sont en quantités supérieures Na ont été en contact surtout avec des ro-
ches basiques : amphibolites, pyroxénites, gneiss à amphibole, basaltes, etc ....
Alors que la plupart du temps les teneurs en calcium sont supérieures aux
teneurs en magnésium, il existe un groupe de sources, énumérées ci-dessous, oÙ
c’est l’inverse(Mg/Ca supérieur à l), et il est intéressant de noter qu’il s’agit surtout
d’ (( anomalies régionales )) comme pour les fortes teneurs en potassium et non de
fortes teneurs accidentelles.
94
r
N” Noms MglCa
nord et sud de la vdée de la Mbéré - la faille nord ayant un rejet nettement supérieur
- et montre l’insuffisance d’un modèle simple de faille pour rendre compte des ano-
malies observées sur le versant septentrional. Pour cela il faut ajouter B l’effet d‘une
faille isolée celui d’une répartition de densités superficielles et légères dans la vallée,
lourdes et profondes sur le plateau chr nard i
- le magnétisme précise que ce deuxième effet s’accompagne d h n contraste
d’aimantation qui ne peut s’expliquer que par la présence de roches très basiques
orientées parallèlement au fossé N.
95
Cette conclusion peut s’étendre aux autres sources magnésiennes : Fossette
(109) et Kuchuantium (1 13) à l’ouest de Foumban et Nyos (126) près de la Ring
Road. Pour cette dernière source le rôle des roches ultrabasiques est confirmé par la
présence de nombreuses enclaves de dunite, composée seulement de forstérite, dans
les basaltes émis par quelques petits volcans quaternaires situés à proximité immé-
diate de la source.
Il ne faut cependant pas oublier que la composition d’une eau minérale ré-
sulte la plupart du temps du lessivage de plusieurs types de roches et que c’est celui
qui est le mieux représenté qui donnera à l’eau un caractère géochimique particulier.
Par ailleurs si l’acquisition des cations se fait aux dépens des roches traver-
sées il en résulte pour cellesci des modifications importantes qui seront envisagées
plus loin après l’étude de la silice et celle du fer.
4 LASILICE !
L‘altération des roches à laquelle est attribuée la mise en solution des ca-
tions Na, K, Ca et Mg provoque de ce fait la destruction de minéraux silicatés et la
libération de silice. C’est pourquoi toutes les eaux thermominérales contiennent de
la silice en quantités variables.
Cette silice est bien due à la destruction des silicates et non à celle. du
quartz (très peu soluble) comme le montre le graphique des teneurs en silice en
fonction de la température à Emergence (fig. 24). La position des points représen-
tatifs indique que les eaux sont sursaturées vis-à-vis du quartz mais aussi largement
sous-saturéesvis-à-vis de la silice amorphe.
- Les courbes de solubilité sont valables pour de l’eau pure et la sous-satura-
tion théorique doit être revue en fonction de la présence d‘autres substances qui
peuvent intervenir pour former des silicates. Ainsi H. Schoeller (1968) et Ghafouri
(1968). remarquent que les teneurs en silice des sources thennominhales des Pyré-
nées sont limitées B environ 100 mg/l quelle que soit la tempgrature et attribuent
96
. . ..
..
o I . ...e
- ..
*. .
- ... . . . . .*. . . .
* i .
\ I . .. . . . . ..
: f
*
* . . .. . .
. * . e
.
. .
97
cette limitation à l’équilibre silice amorphe-silicates. Ceci sera confirmé plus loin par
l’application des diagrammes établis par Helgeson et al. (1969) pour représenter les
équilibres de différents minéraux en présence de solutions aqueuses contenant les
principaux cations.
Il apparait donc qu’il n’y a pas de relation nette entre la teneur en silice et
la température des eaux de sources à leur émergence mais que l’équilibre silice-sili-
cates de néoformation est un facteur limitant dans le domaine des faibles tempéra-
tures.
En revanche le rôle de ce facteur parmi moins important dans les systèmes
à très haute-température associés aux régions de volcanisme actif où les teneurs en
silice atteignent plusieurs centaines de mg/l. Mais de toutes façons, comparées aux
cations, les proportions de silice effectivement évacuées sont assez faibles et la plus
grande partie reste liée à l’alumine.
5 LEFER
D’autre part la solubilité du fer dans les eaux minérales est conditionnée
non seulement par la solubilité du carbonate ferreux, mais aussi, semble-t-il,par la
formation de complexes ferrochlorés lorsque c’est possible (Dauphin et al. 1965)y
ceci afin d’expliquer les teneurs en fer anormalement élevées de certaines eaux bicar-
bonatées chlorurées. Toutefois les teneurs les plus élevées observées au Cameroun ne
sont pas associées h des eaux bicarbonatées chlorurées sauf pour la source de Fos-
sette (n”lO9) mais avec l’incertitude qui a été dite sur sa teneur en chlore.
98
5 - ALTERATIONS WDROTHERMALES
En fait cette étude sera limitée car il n’a pas été possible d’observer les ro-
ches altérées au cours de l’étude des sources du Cameroun à cause de l’altération su-
perficielle météorique trop intense. Toutefois la littérature géologique fournit quel-
ques indications qu’il est intéressant de mentionner. En outre la question de l’altéra-
tion des roches est inséparable de celle de la minéralisation des eaux et on verra de
quelle manière on peut se faire une idée des résultats de l’altération.
Enfin de nombreux gisements de kaolin sont dus à des altérations par des
eaux thermominérales chargées d’anhydride carbonique (Nicolas, op. cit.). Il semble
donc que la kaolinisation et la zéolitisation soient les manifestations essentielles de
l’altération par la circulation des eaux thermominérales bicarbonatées, même à faible
température.
99
-5 -I
I I
O 1 2 3 4 5 6 7 8 log IaNa'mH'I 10
-
Fig. 25 Le système HCl - H20 Al203 - -Si02 à 25 SOUS1 Atm.
O C
Microcline
Saturation en quartz
Gibbsite
-6 iO 1 2 3 4 5 6 7 8 9
I
10
log ~aK'/aH'l
-
Fig. 26 Le système HCl - H20 Al203 &- - , K - Si02 à 25 "Csous 1 Atm.
(d'après Helgeson, Brown, Leeper, 1969, p. 17).
En hachuré, domaine des eaux thermominhles du Cameroun.
1O0
5.2 fiquilibre des eaux thermominérales vis-à-vis des minéraux d’altération et des
roches encaissantes
Les eaux thermominérales sont considérées ici comme des solutions aqueu-
ses renfermant diverses espèces chimiques en contact avec des roches. Il est donc in-
téressant de voir si les solutions et les minéraux sont en équilibre.
Le problème théorique n’a pas été étudié dans son ensemble mais en consi-
dérant séparément chacun des cations principaux. Ainsi Helgeson, Brown and Leeper
(1969) ont étudié successivement les systèmes qui sont chacun une représentation
partielle du système eau minérale-roche en contact :
HC1- H20 - Al203 - Na20 - Si02
HCl - H20 - Al203 - -
K20 - Si02
HC1- H20 - Al203 - Ca0 - CO2 - Si02
~
Ces résultats vont dans le même sens que les observations rapportées précé-
demment et montrent que les altérations hydrothermales provoquées par les eaux
thermominérales du Cameroun consistent très probablement en une kaolinisation as-
sociée ?ì une zéolitisation et parfois la formation de montmorillonite sodique et ma-
gnésienne, que J. Nicolas a d’ailleurs trouvée dans les fractions fines des kaolins de
Bretagne.
101
O. O
-e' \ -
\
o"
'",
z
I
r
3 _g
-1 -1
Mg Montmorillonite
Ca Montmotillanite Ca Zéolite
-2 -2
-3 -3
-4 -4 -----
Saturatmn quartz
en
Gibbrite
-5
-5
Fig. 27 Le système HC1- H20 -Al203 - - CO2 - Si02 25 Fig. 28 LesystèmeHCl-H20 -Al203 - Mg0 CO2 - - Si02
B 25°C sous 1 Atm. à 25°C sous 1 Atm.
(d'après Helgeson, Brown, Leeper, 1969, p. 23 et p. 26). En hachuré, domaine des eaux thermominérales du Cameroun.
Il ne faut cependant pas oublier que les raisonnements précédents ont été
faits dans des conditions de surface (T = 25’C, P = 1 atm) et il est probable qu’en
profondeur les associations minérales résultant de l’altération soient un peu diffé-
rentes. Les diagrammes d’Helgeson et al. indiquent que les domaines d’équilibre va-
rient assez peu avec la température mais on ne connafi pas l’influence de la pression.
Les observations de Ellis et Mihon (op. cit.) dans un forage de Nouvelle-Zélande
sont peut-être un reflet de ce qu’on rencontre vers la profondeur (association zéolite
calcique feldspath potassique et hydromica).
y
103
QUATRIEME PARTIE
Les éléments les plus souvent cités sont le nickel, le cobalt, le cuivre, le
plomb, le manganese, mais aussi le chrome, le vanadium, le zinc, le molybdène, le
baryum, le strontium, le lithium, etc ...Mais si l’on mentionne dans la littérature
l’un ou l’autre de ces déments à propos de telle ou telle source, il n’existe aucune
étude générale les concernant aussi avons-nous analysé systématiquement un Cer-
tain nombre d’entre eux dans les eaux thermominérales du Cameroun en vue d’étu-
dier leur comportement.
- Les déments envisagés ici sont : le manganèse, le plomb, le molyb-
dène, l’étain, le vanadium, le cuivre, le nickel, le cobalt, le titane, le chrome, le
strontium, le baryum et le lithium (voir tableaux 3 a et 3b, h. t.). Le zinc, le gal-
lium et l’argent ont parfois été décelés mais en quantités trop faibles pour être me-
surables.
104
- La méthode d‘analyse utilisée (spectrographie d’émission dans l’arc)
fournit des résultats seulement semi quantitatifs donc peu précis. Par ailleurs les te-
neurs présentes se sont parfois trouvées en dehors du domaine d’application de la mé-
thode, soit trop faibles, soit trop fortes. Dans le cas de concentrations trop faibles on
a choisi conventionnellement comme valeur le tiers du seuil de détection. Mais lors-
que les concentrations étaient trop fortes, les résultats n’ont pas pu être utilisés. C’est
le cas du strontium pour lequel la mithode d’analyse est inadaptée. Il fait partie de la
minéralisation secondaire des eaux qui comprend les éléments ayant des concentra-
tions intermédiaires entre celles des éléments majeurs (minéralisation principale) et
celles des traces (minéralisation accessoire). Dans cette catégorie se placent également
le fluor, le brome, l’iode, l’arsenic, l’aluminium, le fer parfois, etc ...
- Une seule analyse a été faite pour chaque source et une trentaine d’é-
chantillons n’ont pas été analysés. Tout ceci limite donc la valeur des résultats obte-
nus et les conclusions qu’on peut en tirer, en particulier pour le cobalt, le nickel, le
plomb, le molybdène et le chrome dont la moitié au moins des concentrations sont
inférieures au seuil de détection.
- Les résultats ont été exploités d’abord d’une manière globale à l’aide de
méthodes statistiques puis d’une manière détaillée en examinant la répartition des te-
neurs de chaque élément en fonction des caractéristiques des différentes sources.
- Enfin l’analyse spectrographique des éléments en traces des eaux miné-
rales a fait l’objet d’une étude méthodologique particulière à Clermont-Ferrand (Pé-
pin et al. , 1973).
Les auteurs définissent pour les éléments en traces des eaux minérales un do-
maine de concentrations de l à 100 microgrammes par litre ce qui exclut de leurs dé-
terminations le strontium,le lithium et le baryum.Seu1 le manganèse peut être mesuré
sur le résidu sec total, les autres éléments Ag, Cu, Mo, Ni, Pb, Sn, V doivent être pré-
concentrés par extraction. Les résultats obtenus au Cameroun montrent également
que la détermination de Sr, Li et Ba relève de méthodes moins sensibles et que c’est
aussi parfois le cas de Mn et Ti.
Enfin il est intéressant de constater que les résultats fournis pour des sources
bicarbonatées du Massif Central sont du même ordre de grandeur que ceux que l’on a
pour les eaux du Cameroun, ces derniers ayant tous été obtenus partir des résidus
secs totaux.
Ceci vérifie que les éléments en traces ont la même origine que le reste de la
minéralisation et qu’ils sont extraits des roches encaissantes comme les cations. Sa-
105
chant d’autre part que certains types de roches sont caractérisés par des enrichisse-
ments en certains éléments en traces, on devrait pouvoir différencier les eaux ther-
mominérales par leurs éléments en traces comme on a pu le faire avec les cations ma-
jeurs, suivant les types de roches traversées. Ceci sera étudié plus loin.
\.
. .. ...
. .
\
\
Fig.29 Résidu sec et éléments en traces dans les eaux thermominérales du Cameroun.
106
3 - ABONDANCE RELATIVE DES ELBMENTS. COMPARAISON AVEC
LES ROCHES IGmES ET LES EAUX DE RIVIERES.
L‘abondance relative des éléments en traces dans les eaux, établie B partir
des moyennes arithmétiques de leurs teneurs est comparée B leur abondance dans la
lithosphère telle qu’elle ressort des données de Goldschmidt (1962).
Lithosphère Rapport
(PPm) roche/ eau
Si l’on classe les rapports des teneurs dans les roches et dans les eaux miné-
rales par valeurs décroissantes, ce qui traduit l’enrichissement relatif des eaux par
rapport aux roches, on obtient la succession suivante :
Ti, Cr, Co, Ni, Mn, Cu, V, Sn, Pb, Ba, Mo, Li, Sr.
Ces résultats sont donc tout B fait conformes B ce que l’on pouvait prévoir.
Par ailleurs une vingtaine d’eaux de rivières de l’Adamaoua ont été analysées
B fin de comparaison avec les eaux de sources thermominérales (tableaux 7 h. t.).
Comme pour ces dernières, la minéralisation accessoire est directement proportion-
nelle au résidu sec (fig. 30). Les teneurs des éléments en traces ont été comparées 2I
l’aide d’un diagramme semi-logarithmique (fig. 31). Les profils obtenus ont des allu-
res assez voisines ce qui indique que les teneurs dans les eaux de sources et de rivières
107
38sidu sec
250
200
150
I O0
50
O
/- 100 200
I
300 4W
Somme des Mmentr-traces pdl
5W
1
Fig. 30 Résidu sec et éléments en traces dans les eaux de rivières de l'Adamaoua.
108
t*g" Mn Pb Mo Sn V Cu Ni Co Ti Cr Sr Ba Li
I
1000 i I I I
800-
moyenne des eaux thermominérales
500-
6 rivières
(Gangasaou, Say Houri, Perki,
Falkoumré, Nidounga, Mambéré).
\
200-
100 -
80-
50 -
20-
10 -
8-
5-
e
I
Bx 2-
1 -
08-
O 5-
o 2-
01-
sont en proportions analogues mais qu’elles sont plus faibles dans les rivières. Toute-
fois on note une plus grande richesse en lithium des eaux de sources qu’on peut ex-
pliquer par l’état d’altération des roches superficielles d’où les eaux de rivières tirent
leur minéralisation, les minéraux lithinifères étant détruits très tôt au cours de l’alté-
ration et le lithium étant facilement évacué.
On note également une plus grande richesse relative des rivières en plomb et,
dans une moindre mesure, en cuivre ce qui est difficilement explicable. Il s’agit peut-
être d’une contamination accidentelle des échantillons (emploi d’eau non distillée au
cours du traitement) d’autant plus que les analyses faites ultérieurement sur des eaux
de rivières de la région du mont Cameroun ne présentent pas ces anomalies.
110
20 20
Mn Pb
(74 éch.) ( 7 4 éch.)
15 15
10 10
5 5
Mo Sn
20 (74 éch.) 20 (74 éch.)
15. J 15,
10 10
n
5 5
0.25
0.126 0.5
1
2
4 15.8 63 250
7.9 31.6 126
Ø
II & l , , a 8
111
V 20 Cu
(74 éch.) (74 éch.)
15
10
Ni Co
(74 éch.) I74 éch.)
20 20
15 15
10
112
Ti Cr
(72 éch.) 20 (74 éch.)
15-1 15
10
Ba Li
(73 éch.) (72 éch.)
113
Tableau 8 : COEFFICIENTS DE CORRELATION ENTRE LES LOGARITHMES
DES TENEURS DES ELEMENTS EN TRACES
(72 échantillons, seuil de signification théorique :0.23, réel : 0.43).
Les coefficients supérieurs au seuil de signification sont soulignés.
T
Mo Ti Cr Ba Li
I Mn I 1.00 I
I Pb I 0.20 I 1.00 -
1.00
- 0.19
0.13
-
0.11
0.05
- 0.14
-
-
0.06 1.00
0.07 -
0.63 1.00
0.05 -
0.51 0.42 1-00
0.27
- -0.05 0.20 0.17 1.00
115
Tableau 9 : COEFFICIENTS DE CORRELATION ENTRE L’ENSEMBLE DES ELEMENTS DE LA MINERALISATION
calculés’à partir des teneurs en mg/l et M 1
(74 échantillons, 22 variables, seuil de signification théorique 0.23, réel 0.43).
U s coefficients significatifs sont soulignés.
On constate qu’un grand nombre d’eaux sont sous -saturées mais beaucoup
sont sursaturées notamment la majeure partie des eaux sulfatées. Cette anomalie n’est
peut-être qu’apparente car la détermination des teneurs en Ba est très imprécise et les
valeurs du produit de solubilité ne font pas intervenir l’influence éventuelle de la
présence d’autres ions qui est sans doute importante, comme le fait remarquer
H. Schoeller (1956) dans l’étude des eaux de gisements dans Iesquelles on trouve
des produits de solubilité jusqu’à 100 fois supérieurs à ceux qui sont mesurés dans
l’eau pure. Cependant, les eaux étudiées ici sont relativement peu minéralisées et il
est difficile de conclure.
En résumé l’étude des corrélations entre les éléments en traces montre qu’il
existe une analogie de la répartition et des proportions de certains éléments dans les
eaux et dans la lithosphère. Les associations les plus nettes dans les roches apparais-
sent aussi dans les eaux thermominérales.
117
f 2
-
.a
I
7
L
E
2
fl
O ..
- 1
-2
Fig. 34 Saturation des eaux thermominérales du Cameroun vis-à -vis du sulfate de baryum.
118
5 - DISTRIBUTIONGEOGWHIQUE DES TENEURS EN
ELEMENTS EN TRACES
Le problème posé ici est d’une part de voir si on peut mettre en relation Cer-
tains types chimiques d’eaux ou un environnement géologique particulier avec de for-
tes concentrations de certains éléments en traces, d’autre part de. mettre en évidence
d’éventuelles anomalies dans les teneurs des traces.
Cette question a été abordée d’une façon globale à l’aide de l’analyse facto-
rielle des correspondances (le Maréchal et Teil, 1973) appliquée à l’ensemble des
éléments analysés mais à un effectif restreint d’échantillons (59) à cause des analyses
incomplètes.
Cette méthode statistique met en évidence sous forme de facteurs les élé-
ments qui peuvent servir à caractériser l’ensemble des échantillons. Le tableau 10 in-
dique que les principaux facteurs sont définis par les teneurs en Ti, Li, C02, Ba, Mo,
Mn qui pourraient donc théoriquement servir de base à une classification des eaux
thermominérales du Cameroun.
Ce résultat est assez accessoire puisque les éléments majeurs ont déjà fourni
une bonne classification. En revanche la représentation graphique des résultats per-
met de mettre en évidence d’éventuelles relations entre les échantillons et entre les
éléments, et de voir quels éléments caractérisent quels échantillons.
Ia représentation a été faite dans deux plans ; celui des axes 1 et 2 et celui
des axes 2 et 3 (fig. 35 et 36). Certains résultats acquis antérieurement sont confir-
més telles les corrélations entre Ni, CrySn, Co, Cu et V. mais on constate en plus les
rapprochements de CO2 avec Mn et de SO4 avec Cu et l’ensemble des éléments énu-
mérés précédemment. Il ne semble pas qu’il y ait d’autres groupements montrant des
relations entre les éléments majeurs et les traces.
L’association de SO4 avec Cu et Ni, Cryetc ...est inthessante car l’étude des
éléments majeurs indiquait que les grands types chimiques d’eaux, bicarbonatées,
chlorurées, sulfatées, n’étaient pas en relation avec des environnements pétrographi-’
ques particuliers dont dépendaient seulement les proportions des cations, mais avec
des facteurs structuraux (grandes failles, volcanisme).
Ici au contraire il semble qu’il existe une relation entre les eaux sulfatkes et
119
Tableau 10 Analyse factorielle des correspondances.
Ensemble des variables. (22 variables, 59 échantillons).
no facteur
variance %
1
31.72
2
23.65
3
14.54
4
10.83
5
8.27
6(
334
Mo
.Mn
Y)
-sO
-i
Y)
C
.-O -Mn
eS O Li
+
8
-1
Axe 1 31.72 %
-
Ti
Axe 3 14.54 ?Ó
mz
I CO mK )Si02 \ mL'
I d \
\ m sn
'Na \ Axe 2
\ I 23.65 %
\ mV I
I .CI
Mg \
Ca
'5
121
le groupe d’éléments en traces qui caractérisent plus spécialement les roches basiques
ce qui conduit B faire le rapprochement eaux suvatées-grandesfailles-rochesbasiques,
qu’on peut interpréter en disant que les grandes failles atteignent en profondeur des
roches basiques ou ont permis B de telles roches de monter vers la surface et que les
eaux thermominérales les ont lessivées dans la partie profonde de leur circuit ce qui
ne soulève pas d’objection.
Les calculs de b et s ont été faits sur 72 échantillons A l’aide d’un ordina-
teur. Les résultats arrondis sont donnés dans le tableau 9.
On détermine ainsi les éléments qui présentent des teneurs anormales qu’on
peut considérer comme des anomalies géochimiques et les sources correspondantes.
122
Tableau 11 MOYENNE ET ANOMALIE GEOCHIMIQUE DES TENEURS EN
ELEMENTS TRACES DANS LES EAUX THERMOMINERALES
DU CAMEROUN (72 ~CHANTILLONS).
Mn 80 2 900
Pb 3.5 43
Mo 2.3 21
Sn 5 130
V 20 270
Cu I 110
Ni 3 35
Co 1.3 10
Ti 50 1 O00
cr 3 40
Ba 125 3 300
Li 150 3 O00
123
6 - CONCLUSION A L’fiTUDEDES BLBMENTS EN TRACES
L‘abondance relative de ces éléments dans les eaux est analogue à celle qu’
on trouve dans les roches.
L’étude des corrélations fait apparartre des associations en relation avec les
affinités géochimiques des éléments dans les roches notamment dans les roches basi-
ques.
124
CINQUIEME PARTIE
Le choix s’est porté pour cela sur le cadre de la classification génétique pro-
posée par les Russes (Ivanov et al., 1968) et établie à partir de l’étude des sources
d’URSS. Les auteurs remarquent que les caractères physiques et chimiques sont dé-
terminés par la combinaison des facteurs essentiels suivants :
- l’origine et la composition des eaux dont dérivent les eaux minérales,
essentiellement eaux d’infiltration météoriques et eaux d’origine marine, ces der-
nières pouvant être liées soit à un type de sédimentation ordinaire, soit à des bas-
sins salifères (les eaux formées à partir des exhalaisons magmatiques ou volcaniques
ayant une importance très restreinte de même que les eaux dites juvéniles ne sont
pas prises en considération) ;
- la composition des formations aquifères notamment la présence dans
ces roches de sels hydrosolubles et de substances organiques ;
- l’environnement structural géotectonique, les conditions paléohydrogéo-
logiques, les particularités des échanges d’eau actuels et le degré de lessivage des sels
solubles :
125
Tableau 12 LES PRINCIPAUX TYPES GENETIQUES D'EAUX MIMRALES
DE LA CROTJTE TERRESTRE (d'après Ivanov et al., 1968)
A - Régions
sans activité
B- Régions
à activité
c à- volcanisme
Regions
magmatique thermomé- actif actuel
récente tamotphique
profonde
d'âge récent
Malgré cette incertitude sur la composition des gaz les sources du Cameroun
peuvent être reconsidérées ? la i
lumière de cette classification.
127
En fait l’idée d’une classification de toutes les eaux naturelles basée sur la
nature et les proportions des gaz dissous est assez ancienne. Il semble qu’on la doive
à W.Vernadski et dans l’article dont est extrait l’épigraphe de ce mémoire on peut
lire :
(( L‘eau est toujours une solution gazeuse (...). L’équilibre eau + gaz e
gaz dissous peut être pris comme base de la classification des eaux naturelles n.
En fonction de la nature des gaz dissous les plus importants, Vernadski pro-
pose les 6 classes principales suivantes :
eaux oxygénées,
eaux carboniques,
eaux azotiques,
eaux méthaniques,
eaux hydrosulfureuses,
eaux hydrogénées (rares)
Ce point de vue n’a guère été pris en considération ailleurs qu’en URSS
alors qu’il paraît essentiel comme le montre l’étude des sources thermominérales.
Le rapprochement qui est fait entre les sources thermominérales et les filons
métallifères hydrothermaux a été évoqué précédemment. L’analogie se limite en fait
à la similitude morphologique de la faille hydrominérale et du fdon hydrothermal.
Les teneurs des eaux minérales en déments métalliques sont incapables de rendre
compte de la constitution des gisements hydrothermaux et les conditions thermody-
namiques de circulation des eaux ne peuvent être comparées à celles des fluides hy -
drothermaux telles qu’on peut les déduire de l’étude des conditions de cristallisation
des espèces minérales (étude des parageneses, des domaines de stabilité, des inclusions
fluides). ceci rend compte des différences essentielles qui existent entre les deux phé-
nomènes et qui concernent l’origine des métaux et leur mode de transport.
Dans les eaux thermominérales les métaux sont très probablement libérés
par les roches encaissantes au fur et mesure de leur altération puis transportés sous
une fome qui n’est pas encore bien déterminée.
La question du mode de transport des métaux en milieu liquide n’a pas en-
core reçu de réponse totalement satisfaisante mais l’intervention d’ions et de molécu-
les complexes sulfurées et chlorurées est très probable.
Un autre argument en faveur de l’indépendance des deux phénomènes est
128
que les fluides liés aux phénomènes ignés et qui sont supposés donner naissance aux
filons hydrothermaux tendent à obturer les chemins que les mouvements tectoniques
leur ouvrent, précisément en formant ces fdons. Cette constatation de simple bon
sens est confirmée à l’échelle des circulations capillaires par l’observation des inclu-.
sions fluides secondaires qui jalonnent des fissures microscopiques (Boulanger et Dei-
cha, 1968). La cimentation de ces fissures est d’autant plus complète que la tempéra-
ture et la pression des fluides qui ont circulé sont plus élevées. De plus les solutions
gazeuses riches en constituants fugaces sont plus actives dans cette cimentation que
les solutions purement aqueuses, de même pour les solutions à forte teneur en subs-
tances solubles.
Il en résulte une opposition entre les systèmes hydrothermaux qui se fer-
ment sur eux-mêmes et les systèmes de sources thermominérales qui restent ouverts
et tendent à s’ouvrir encore plus par l’altération le long des chenaux de circulation
et l’évacuation d’une partie des produits de cette altération vers la surface.
Finalement il semble bien que ces phénomènes ont peu de rapports entre
eux en dehors de la circulation dans des réseaux de fractures.
Les premiers indices favorables sont les sources thermales. Les zones interes-
santes à ce point de vue sont :
- la région du volcanisme quaternaire de Ngaoundéré avec deux sources à
4OoC (Laopanga et Katil Foulbé),
129
- la région du volcanisme quaternaire du pays bamoun avec une source B
29’C (Fossette),
- la région du volcanisme quaternaire B actuel du mont Cameroun avec
les sources de Lobé à 49OC,
- la région des sources de Woulndé à 74OC.
Il s’agit de savoir quelles sont les possibilités d’existence d’un réservoir of-
fertes par le sous-sol des régions définies précédemment.
Si l’on excepte les environs du mont Cameroun le sous-sol est constitué par
le socle parfois recouvert de formations volcaniques. Dans ce contexte il est assez
peu probable de rencontrer un réservoir important sauf dans le cas d’une intense
fracturation des roches et d’une couverture formée par des niveaux altérés plus ou
moins imperméables, cette altération pouvant être de type hydrothermal, provoquée
par les fluides chauds (serf-seaZingde Facca et Tonani, 1967). Mais aucune observa-
tion dans ce sens n’a été faite au Cameroun.
130
Si on se réfère au graphique de la figure 24 on voit que toutes les eaux sont
sous-saturées et qu’en conséquence il ne semble pas qu’elles soient issues d’un réser-
voir où règnent des températures beaucoup plus élevées que celles qui sont mesurées
à l’émergence. Ceci est un critère vraiment défavorable quant à l’existence d’une
source d’énergie géothermique. (p. 97).
Quant à celle qui est basée sur le rapport Na/K, Tonani la juge très délicate
à mettre en pratique.
131
CONCLUSIONS GfNfiRALES
Les failles thermominérales sont caractérides par le fait qu’elles sont ouver-
tes de manière à permettre le passage des fluides et par le fait qu’elles doivent avoir
une grande extension verticale pour permettre l’ascension des fluides d’origine pro-
fonde. Ce sont donc des cassures importantes qui ont joué ou rejoué à des époques
relativement récentes, voire actuelles. Ceci a permis de découvrir une grande fracture
très probable à l’est du tchabal Mbabo et de souligner d’une part les mouvements
tectoniques récents tels ceux du bassin de Mamfé et de la vallée du mayo Dé0 et
d’autre part les directions auxquelles sont associées les manifestations volcaniques
quaternaires.
132
Ensuite nous avons remarqué que la thermalité était généralement faible,
qu’elle était en relation soit avec des manifestations volcaniques quaternaires, soit
avec des mouvements tectoniques de grande amplitude verticale et que sauf peut-
être dans ce dernier cas les eaux ne circulent pas à de grandes profondeurs. La source
de Woulndé avec sa température de 74OC fait toutefois figure d’exception.
Une réserve doit cependant être faite au sujet de la relation entre minéralisa-
tion soufrée et tectonique : le style tectonique est important à considérer car dans
les Pyrénées un grand nombre de sources sont effectivement caractérisées par la pré-
sence de l’élément soufre alors que dans les Alpes ce n’est pas le cas. Il semble que les
circuits hydrominéraux alpestres ne reçoivent aucun apport de fluides profonds.
Ces fluides ont une importance primordiale car c’est par leur intermédiaire
que l’eau peut se minéraliser de façon notable. En outre ils constituent une analogie
intéressante entre les sources thermominérales et le volcanisme. Ils sont l’élément
moteur important dans la dynamique des eaux et celle du magma et ils manifestent
le dégazage permanent de l’intérieur de la terre, sans d’ailleurs qu’il s’agisse forcément
d’un dégazage primaire c’est-à-dire de gaz juvéniles. Dans un tel contexte géologique
l’étude géochimique de gaz spontanés est donc aussi impérative que celle des eaux
qu’ils accompagnent.
133
la mise en place de tels gisements ne peut pas avoir de rapports directs avec les sour-
ces thermominérales & cause des conditions thermodynamiques très différentes.
Tout au plus peut-on supposer que les fluides qui arrivent dans le système
aquifère d’une source sont parfois les constituants les plus fugaces d’un fluide hydro-
thermal ayant circulé & de plus grandes profondeurs, lequel pourrait être générateur
de minéralisations hydrothermales. Dans ce cas il s’agit de (( fuites )) d’un système
hydrothermal profond, le mot hydrothermal étant peut-être impropre car si l’eau y
joue un rôle important, la présence d’autres éléments notamment le chlore, est in-
dispensable pour expliquer la migration des é1éments.métalliques.
Enfin en ce qui concerne l’énergie géothermique les résultats sont assez dé-
favorables & l’existence de sources d’énergie de ce type au Cameroun sauf peut-être
dans la région située B l’Ouest du mont Cameroun oh des études plus poussées sont
nécessaires.
Toutes ces conclusions sont basées sur l’examen des résultats des analyses
chimiques classiques des eaux mais au cours de l’étude il est apparu que la connais-
sance de plusieurs données supplémentaires aurait permis des développements plus
approfondis. I1 s’agit notamment des compositions isotopiques des eaux et des gaz
qui auraient permis de conclure plus sûrement & propos de leurs origines respectives
et de la composition des gaz spontanés et dissous qui auraient sans doute permis une
distinction encore plus nette entre les différents types d’eaux thermominérales. En
fait l’acquisition systématique de ces données aurait nécessité des moyens dépassant
le cadre de cette étude envisagée d’abord d‘un point de vue extensif. Par ailleurs sans
mésestimer l’intérêt que présenteraient de telles recherches systématiques il serait
peut-être préférable de les entreprendre seulement maintenant au terme de ce pre-
mier travail d’ensemble, d’une manière moins générale mais aussi valable, en choisis-
sant un nombre limité de sources spécialement intéressantes & étudier.
134
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145
ANNEXES
147
TABLEAU 1 - COMPOSITION CHIMIQUE DES ROCHES DU SOCLE
Nos 1 15 : région de l'ADAMAOUA
Nos 16 B 28 : ouest de l'ADAMAOUA : région de BANYO
-
-
I -
7 --12 i3
11
4 .IO 3.60 3.40 3.79 2.86 3.55 4 .o1 3.55 8.50 4.70 2.40 3 .40 3.75
3.74 4.95 4.80 2.78 ~ 3.94 4.50 5.84 4.55 4.60 4.35 6.04 5.33 4.80
0.30 0.45 0.20 0.36 0.22 0.10 0.25 0.45 0.1 0.91 0.20
0.15 0.40 0.70 3.06 0.46 0.5C I .69 0.10 0.10 3.30 0.48 O3 2 0.20
0.50 0.05 0.041 0.341 G.05 0.03 T 0.05 0.1 - T
0.14 0.05 0.35 0.33 1.40 0.55 1.15 0.43 0.43 0.55 0.7 0.30
'0.61
-0.43 0.00 0.41 1.92 0.26 0.05 0.20
- 0.10
- 0.00 0.05 0.42
--
0.00
- T
39.86 99.80 99.06 100.06 99.73 99.85
--
99.66 00.35 99.95 130.90 100.17
--
98.81 99.60
-
=FFFF-
-
$4 I5 I6 -
20 26
'6.40 75.55 75.30 68.36 71.70 74.50 71.00 75.05 75.25 76.10
3 - 1 5 13.40 13.40 12.69 13-30 11.45 14.80 12.05 11.00 10.60
0.70 1.10 0.10 6.62 1.30 T 1.55 2.50 2.65 2.15
0.30 0.30 0.98 0.60 2.24 1.84 0.60 0.15 0.45 0.15
0.85 1.25 0.38 0.63' 0.25 1.95 1.40 0.00 1.95 I .70
0.55 0.55 1.50 2.44 1-15 1.83 1.60 0.50 0.45 0.40
3.45 3.20 3.45 3.41 3.85 2.80 3.55 3.70 3.00 3.35
4.10 4.40 4.80 4.53 4.50 5.30 5.05 4.25 4-15 4.25
T T 0.30 0.55 0.30 0.30 0.35 0.20 0.40 5.45
T T 0.04 0.16 0.08 0.03 0.10 0.80 0.10 0.15
0.05 0.05 - - - - T T T T
0.05 0.20 0.35 0.68 0.52 0.40 0.40 0.85 0.30 O -60
0.10 0.00 0.20 0.06 0.28 0.20 0.18 0.15 0.00 o .o0
-
-
Total 19.70 D0.W 100.80 00.73 99.47 100.60 100.50 100.20 100.50
-
39.90
148
TABLEAU 1
1 - Granite à biotite de Ngaoundéré. Ech. G (56) 137. Analyse no 7163. Direction des Mines
et de la Géologie. Yaoundé, 1956. Analyste Pollet (M. Lasserre).
4 - Granite de Ngaoundéré (bordure). Ech. G (56) 134. An. n07161. D.M.G. Yaoundé, 1956.
Analyste Pollet (M. Lasserre).
Ces quake BchantiUons représentent le type des granites syntectoniques tardifs parfois
circonscrits, à tendance alcaline, souvent à structure porphyroïde.
9 - Granite syntectonique ancien d'Anloa NE de Ngaoundéré. Ech. Cam. 75. An. no 4349.
a p t . Gol. Min. Clermont-Ferrand, 1968. Analyste Mme Sérange (M. Lasserre).
10 - Granite syntectonique tardif du Djérem discordant. Ech. G (57) 12. An. no 877. Dépt.
Gol. Min. Clermont-Ferrand. Analyste P. Lapadu - m e s (M. Lasserre).
149
TABLEAU 1 (suite)' - COMPOSITION CHIMIQUE DES ROCHES DU SOCLE
Nos 29 ?45
i : ouest du CAMEROUN
-
27 28 29 30 31
-
a2 33 34 35 I 36 37
-- 38 39
55.62 51.96 66.60 60.40 68.40 73.40 57.20 71.70 61.40 65.40 68.00 64 .EÜ 72 .O0
16.84 19.87 15.90 18.90 14.00 13.50 17.00 14.80 17.00 17.60 16.50 17.50 16.40
3.99 4.00 0.08 0.64 2.03 I .21 0.85 0.78 1.55 1.05 0.94 0.91 0.14
5.14 5.64 6.77 5.40 3.06 I .57 5.20 2.14 4.27 2.06 1.64 2.64 0.85
4.33 5.97 2.52 a.48 1.44 0.47 2.95 0.22 2.34 0.80 0.67 1.11 0.47
6.67 6.00 2.55 5.41 3.34 I .61 5.82 1-17 4.72 2.22 1.95 9 .O9 I .s9
3 .o7 2.10 1.96 3.38 4.45 4.12 4.29 2.50 3.86 3.74 3.65 c) .32 4.72
I .63 2.16 2.10 1.38 1.68 3.10
2 ,a7 5.30 2.06 4.40 5.03 4 .O6 3.95
,
0.95 1.85 0.75 0.60 0.12 0.10 0.40 0.15 0.25 0.28 0.20 0.45 0.05
0.31 0.84 0.11 0.17 O.I? 0.10 0.73 0.10 0.16 0.23 0.14 0.23 0.08
- - 0.21 0.14 0.04 0.04 0.11 0.11 0.18 0.C7 3.04 0.07 T
O .72 0.49 0.76 0.60 1.20 I .o0 1.40 0.70 1.1s 1.80 1.10 0.90 0.70
O .o4 G.07 0.24 0.20 0.30 0.30 0.50 0.10 0.10 3.40 0.30 0.30 0.20
- - -
98.29 00.05 100.45 99.70 100.23
-
99.69 99.55 99.77 39.79 100.05 100.13
-
99.99
-
99.95
-
--
40 41 42 43
-
44 45
rotal
- --
99.73 99.80 100.07 99.71
I --
r00.45 99.84
150
1 3 - Granite intrusif d‘Anloa discordant NE de Ngaoundéré. Ech. Cam 75. An. no 4239. Wpt.
Géol. Min. Clermont-Ferrand, 1968. Analyste Mme Cantagel (M. Lasserre).
14 - Idem. Ech. Cam 142. An. no 6114.1972. Analyste Mme Sérange (M. Lasserre).
15 - Idem. Ech. Cam 143. An. no 6114.1972. Analyste Mme Séxange (M- Lasserre).
16 - Granite B 2 micas NE de Banyo. Ech. PK 49-330. An. D.M.G. Yaoundé (P. Koch).
23 - Granite ancien de Sabongari. Cam. 205. An. no 4183. Dpt. G o l . Min. Clermont-Ferrand,
1968. Analyste S . Couturié (M.Lasserre).
24 - Granite ultime de Sabongari. Cam 203. An. no 4240. Wpt. G o l . Min. Clermont-Ferrand,
1968. Analyste Mme Cantagel (M. Lasserre).
25 - Idem. Cam 204. An. no 5236. Clermont-Ferrand, 1970. Mme Couturié (M. Lasserre).
31 - Gneiss B biotite et hornblende verte. DCB 13. An. no 9464. (J.C. Dumort).
33 - Gneiss B biotite et hornblende verte. DCB 26. An. no 9467 Yaoundé (J.C. Dumort).
34 - Gneiss B biotite et hornblende verte. DCB 36. An. no 9469. Yaoundé (J. C. Dumort).
35 - Gneiss à biotite et hornblende verte. DCB 37. An. no 9470. Yaoundé (J.C.Dumort).
36 - Granite d’anatexie entre Mamfé et Kumba DCB 39. An. no 9471 (J.C. Dumort).
37 - Granite d’anatexie entre Mamfé et Kumba. DCB 42. An. 9472. (J.C. Dumort).
38 - Granite d’anatexie entre M a d é et Kumba. DCB 44. An! 9473. (J.C. Dumort).
151
39 - Granite d'anatexie entre Mamfé et Kumba. DCB 47. An. 9474 (J. C. Dumort).
40 - Granite d'anatexie entre M a d é et Kumba. DCB 48. An. 9475 (J. C. Dumort).
43 - Granite biotite syntectonique non circonscrit entre Mamfé et Bamenda. DCB 388
An. 9678 (J.C. Dumort).
152
TABLEAU 2 - REPERTOIRE ET LOCALISATION
D.ES SOURCES THERMOMINERALESDU CAMEROUN
Long.
NO Nom Arrondissement (E du Méridien Lat. (Nord)
international)
ADAMAOUA
7 BARKEJE Meiganga 14 45 40 I O0 50
8 BEMLARI Tignère 12 13 30 7 44 25
9 BERA Ngaoundéré 13 51 25 7 14 45
10 BONJONG Ngaoundéré 13 37 35 7 16 40
11 BORKOU TchoIliré 14 29 55 7 16 O0
12 BUDEL Tignère 12 13 50 7 58 30
13 BURLEL 1 Tignère 12 18 55 7 37 15
14 DAMFILI Tibati 13 O0 O0 6 96 O0
15 DARSO Tibati 13 07 30 6 46 45
16 DEODE0 Tignère 12 02 10 7 28 25
17 DJAMBUTU Tignère 12 31 20 7 08 55
18 DJAORO AYUBANgaoundéré 13 43 45 7 22 10
19 DJIKIM Tignère 12 41 15 7 17 05
20 DONKERE Tignère 12 13 35 7 46 25
21 DOTIA Ngaoundéré 13 41 05 6 35 30
22 DOUA Tcholliré 14 37 30 7 08 40
23 DZIR KOYA Meiganga 14 40 25 6 56 O0
24 FALKOUMRE Tignère 12 35 30 7 19 35
25 FARO Ngaoundéré 13 05 45 7 23 20
26 FUFANA Ngaoundéré 13 07 25 7 22 25
27 FURUM Tignère 12 13 05 7 59 O0
28 GADE Tcholliré 14 37 05 7 12 35
29 GALIM Tignère 12 28 20 7 05 35
30 GANGASAOU Ngaoundk6 13 46 35 7 33 35
31 GASANGEL 1 Tignère 12 31 40 7 12 50
32 GASANGEL 2 Banyo 11 55 50 7 03355
33 GBASUM Meiganga 14 07 30 6 42 10
34 GBENGUBU Meiganga 14 26 30 6 46 30
153
35 GIE Ngaoundéré 14’24’ 55 7’ 06’ 20”
36 GOGARMA Ngaoundéré 14 15 30 7 18 25
38 GUISIRE Tignère 12 24 25 7 25 10
39 IDOJE Ngaoundéré 13 11 20 7 19 55
40 KADAM Ngaoundéré 14 15 50 7 18 30
41 KANTALAN Ngaoundéré 13 20 40 7 21 15
42 KATIL FOULBE Ngaoundéré 13 56 O0 7 06 O0
43 KOULAMA Meiganga 14 25 15 6 45 50
44 LAOBALA Ngaoundéré 13 58 45 7 27 55
45 LAOBALEWA 1 Ngaoundéré 13 42 25 7 11 O0
46 LAOBALEWA 2 Ngaoundéré 13 32 30 7 12 20
47 LAODOMA Ngaoundéré 13 32 40 7 18 20
48 LAOFURU Ngaoundéré 13 35 25 7 12 10
49 LAOGEFI Ngaoundéré 13 30 O0 7 18 05
50 LAOKOUBONG Ngaoundéré 13 23 50 7 22 20
51 LAOPABA Ngaoundéré 13 25 25 7 08 50
52 LAOPANGA Ngaoundéré 13 41 O0 7 11 10
53 LASUM Tignère 12 17 35 7 44 10
54 LAWEL Tignère 12 37 30 7 17 O0
55 LELINGEL Banyo 11 45 O0 6 56 55
56 MALA0 Meiganga 14 02 20 6 46 40
51 MAMA Meiganga 13 54 20 6 39 15
58 MARBOUI Ngaoundéré 13 43 15 7 06 O5
59 MARMA Ngaoundéré 13 29 25 7 13 30
60 MARPA Ngaoundéré 13 31 25 7 11 55
61 MASOLA Ngaoundéré 13 46 40 7 17 10
62 MASUEL Ngaoundéré 13 28 45 7 22 05
63 MATARI Ngaoundéré 13 28 10 7 16 30
64 MAYANG Tignère 12 38 50 7 17 50
65 MAYO BALEO Tignère 12 16 O0 7 41 25
66 MAYO DARLE Banyo 11 32 50 6 30 O0
67 MAYO LIDI Tignère 12 06 55 7 23 05
68 MAYO SUFI Tibati 12 40 6 47
69 MBAWA Ngaoundéré 13 49 20 7 o9 10
70 MINIM Tibati 12 48 40 6 57 35
71 NAGESE Meiganga 14 22 45 6 46 45
72 NALTI Tignhe 1 2 28 O0 7 49 30
13 NDOETAYO Ngaoundéré 13 05 55 7 23 40
74 NGAOUNDAMJI Ngaoundéré 14 O8 55 7 17 35
75 NGOK Ngaoundéré 14 14 25 7 20 05
76 NGOURA Ngaoundéré 14 24 20 7 O0 20
71 MALAN Banyo 11 35 25 6 31 O0
78 NIAMSUMRE Banyo
79 NIDOUNGA Tignère 12 37 45 7 18 O0
80 OASENDE Meiganga 13 55 45 6 41 25
81 PATARLAY Tignhe 12 19 40 7 37 35
82 PERKI Tignère 12 40 40 7 21 O0
83 PINKOU Tignhe
84 POLLA Tignhe 12 54 35 7 28 40
85 SAY HOURI Ngaoundéré 13 53 55 7 07 20
86 SAMBOLABBO Banyo 11 59 30 7 04 30
87 SEP SEP DJARANDI Meiganga 14 58 40 7 05 O0
88 SEP SEP MALOKO Meiganga 13 27 50 6 21 20
89 SOFOL Tignbe 12 14 O0 7 57 05
90 SORBERE Banyo 11 48 15 6 55 10
91 VINA Ngaoundéré 13 35 45 7 13 10
154
92 VOURE MBA Banyo 11’54’ 50” 6’59’ 30”
93 VOURE YELEL Banyo 11 55 45 6 58 55
94 WOULNDE Tignère 12 28 30 7 26 10
95 YAISUNU Meiganga 14 48 20 I o1 35
96 YOUGOUDAWA Tignère 12 36 45 I 17 05
97 BURLEL 2 Tignère 12 O1 25 I 29 25
98 MALAM JUBAIRU Tignère 12 03 50 I 28 15
99 MAMDUGU Tignère 12 04 20 I 29 25
100 MBERDUGA Tignère 12 o9 20 7 30 O0
OUEST-CAMEROUN
101 ABANG Manjo 9 45 50 4 56 40
102 AHIO-EKANJO Bangen 9 41 30 4 56 30
103 ATOKI Manjo 9 46 35 4 55 15
104 AYUKABA Mamfé 9 08 50 5 41 55
105 a et b BAMBUI 1 et 2 Bamenda 10 16 25 6 02 35
10 15 25 6 O1 50
106 a et b BARE 1 et 2 Mélong 9 58 O0 5 O0 35 I
9 57 20 5 O0 30
107 EBUKU Mélong 9 58 10 5 02 50
108 FONGAKIE Bamenda 10 15 45 6 03 25
109 FOSSETTE Foumbot 10 38 40 5 29 25
110 FOUNDONG METEUFWum 10 14 20 6 19 25
111 GESEL Ndop 11 20 25 6 O1 15
112 JICHAMI Njinikom 10 22 50 6 O9 15
113 KUCHUANTIUM Foumban 10 38 55 5 36 45
114 KOUTABA Foumban 10 50 10 5 42 10
115 LOBE Ekundu Titi 9 05 25 4 34 25
116 LUIH Bamenda 10 15 O0 6 06 05
117 MANENGOUBA Nkongsamba 9 53 10 4 51 20
118 MBUEDUM Mélong 9 55 20 5 08 30
119 MELONG Mélong 9 59 05 5 o9 45
120 NDI Wum 10 18 20 6 26 30
121 NDIBISI Bangen 9 45 O0 5 06 O0
122 NGOL Manjo 9 46 10 4 51 45
123 NILLI Njiniiom 10 16 30 6 02 O0
124 NSOUNG Manjo 9 49 55 5 O 0 O0
125 NTEM Nwa 11 O0 6 20
126 NYOS Wum 10 17 55 6 27 15
127 BALIKUMBAT Ndop
128 EBINSI Mamfé 9 O9 15 5 41 20
129 MBAKAN Mamfé 9 08 55 5 40 40
130 AKAN-MBE” Mamfé 9 O1 25 5 42 55
131 EPEN Bangen
155
SOURCES SIGNALEES NON VUES
156
TABLEAU 3 a
unités :
Température en d e e s Celsius
T = traces
-- non détermjné
+= supérieurà
Les échantillons marqués d'un astérisque ont été analyds seulement au laboratoire sauf pH et
conductivité.
157
Temp.
PE
Cond.
BCO3
E 3
504
SGCI .An
Ca
Q
u3
K
Bom. Ca
filin.
H.5.
cc2
TABLEAU 3 a - ANALYSES DES EAUX
22 .o
7.8
810
8 .o
O
2.0
0.15
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19.6
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0.35
3.35
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3 60
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35.2
3
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2.6
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L2.26
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746
375
49.6
4
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0.7
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1.6
11.2
0.56
0.99
4.35
0.C5
0.12:
5.78
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6.CCC
340
3 64
5
19.8
5.7
795
10.0
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0.1
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10.1
3.2
3.3
3.09
0.39
6.98
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920
y
TIERMOMINERALES
20 .o
0.14
0.13
2.27
0.65
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0.05
I .71
16.8
23 .c
0.21
0.09
4.5
6.78
0.44
19.72
I620
I3 88
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55.4
DU CAMEROUN
25.4
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I350
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0.9
6.9
13.8
1.7
0.3
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51.4
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18.8
6.2
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0.91
2.3
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9.4
15.78
2.77
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3505
2268
760
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16.8
6.7
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21.3
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0.77
22.27
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I354
I60
26.40
E;8s 00.14 o .a7 S.80 3.70 0.06 12.7 O 2.16
llll 27 3 15Q 270
Ph I6 3 2 4
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Sn c.5 O .3 22 4 .8 I .3
Y 27 80 6'2 0.5 I30
Cu 21 6.5 22 4 .E 40
Ni 0.5 1 7.5 0.5 I. 3
CO 0.5 0.3 0.7 2.8 I .6 I .3
Ti 42 IO 1.50 +920 4 .O I30
Cr 1.6 I 7.5 I .I c.5 I3
Si- 530 +330 b75S I6 340 1300
sa 530' 65 7.5 16 II0 270
Li I60 98 II0 236 I80 I6 34 1300
TABLEAU 3a (suite) -ANALYSES CHIMIQUES DES EAUX THERMOMINERALES DU CAMEROUN
24 30 31 32 -
33 34 36*
25.6
37
21.6
Temp. 23 .O 20.2 17.6 22.8 21.6 :?3.O
6.2 6.2 6.2 5.7 7.55 7.35 7.2
PH 520 I280
COnd. 2940 2060 3900 I3I O 950 275
ACOS 39.0 22 .o 55 .O 16 .O I .D 3.7 3.6 I6 .O
O O o O 0 O
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0.28
0.14
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0.14
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O
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0.14
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Som .&l. 33.42 22.32 55.3: 16.36 8.97 3.93
Ca 5.9 2 .'I 7.2 4.6 1.8 I .25 0.65 5.5
3 .6f o .z. O .4 0.72 6 .O
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6 .I
15.57
12.0 6.8
II .65
3.8
19. I: 7 .O4 8.43 1.96 - 3.43
1.13 0.I8 0.07 0.64
C
Com.Cat
3.38
30.95
I .33
%I .98
3.I(
33.2: 16.43 10.61 3.68 - 15.57
- 1280
I
Nia. 3080 I760 4115 1335 6 80 3 13
L.S. 1733 4173 2592 1av 72 I 24 O 3O 0 II08
5 20 650 600 38 0 700 760 I2 20 2.00
Coa 27 .o 33.2 19 33 .o
siog
PO 203
28.4
O
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L .9
21.15 16.35
0.73
25.1
O
38 .O
0.07 G .CI -
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Pb - 1.8 4.4 3.1 2.2
- -
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-- 9
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74
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44 - 51
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22
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- 5.4
1.8 44 z 0.7 -
CO
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- -
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- 1.8 15
+I470
+I470
+IC00
3.1
3 IO 22
2.2
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-
-
-
Li 3O0 820 I40 - -
- P -- -- --x
38 40 -
41 42 43 44
--
45 46 A 48 49
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MZ 5.2 5.3 I .3 G.1 0.4 8.5 6.5 2.0 4.7
4 .o 3 .o 14.33
1.1 6.20
-
NR
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14.87
I .37 0.44 c:. a4
5.57
0.1 2 74 0.51 - 0.49
-
5sm.Cal 31 .G4 14.44 6.14 6.37 4.94 28.93 21.21 17.81
ao0 I20 -
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Pb
39
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I .2
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V 39 I00 0 .3
65 3.5 -
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9.4
I30
2.6 1.2
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Ba 390 ZOG 10 +310
62 1 1305 350
Li 100 94 - i60 I20
3 90 1030
-
159
TABLEAU 3a (suite) - ANALYSES CHIMIQUES DES EAUX THERMOMINERALES DU CAMEROUN
50 JI 52 53 54 55
-
56 57 58
Tmp . 10.1
7.8
22.0 40.0
6 .O
28.0
7.1
16.8 21.6 2s .4 24.2 21.2
PH G .G 6.4 8.1 7.0 6 .a
Coud. 720 355 I870 I370 2390 2820 300 e05 I330
HC03 5.7 2.4 20.0 Ia .2 30.0 34 .o 3.2 0.9 22 .o
C3- G O C O O O 0 O O
CId 0.18 0.2 0.7( 0.8: O.IL I .84 c .2 0.70 0.5
SO I .48 U C.8i 2.4 0.1: I .46 0.1 6.88 0.61
s o i .An. 7.46 2.6 21.5: I6 .Y5 30.2: 37.3 3.56 8.48 23.3:
Ca ' 6.8 0.38 6.5 0.9: 7.6 7.55 O .3 I .64 9.4
0.2 C.43 7.5 I .35 4.4
iqa 7.03 - 7.2f 9.7i 12.5;
3.95
14.65
0.1
4 .i:
5.16
7.83
6.6
8.42
K 0.21 0.51 0.46 I .74 3.59 2 .o G.18 0.5i
Som.Cat 9 .o4 21.75 12.46 26.31 29.74 4.9 9.81 24.9;
Hiil. 635 - I680 I225 2405 2895 315 630 I880
R.S. 518 260 1492 II35 I254 I645 13 5 667 I534
CO2 24 560 I10 4 cc 600 8 8 440
I8 73.9 54.6 40 .o
Si02
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2.93 - 0.24 I .% 0.35
29.2
0.26 2.7' 0.28
54.4
1.9:
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Pb I .6
- 4.5 3.4 - Y6 2.3 2
52 30 3.'1 .
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Sn 5.2 - I5 LI - I .6 4.7 2
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I .6 2.3
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- 1.5 II - 4.9 2.3
6.7
2 -
cc 0.5
- i .5 3.4 - 1.6 0.2 0.7 -
Ti 10 I23 Irac
- 49 I7 6.7 -
Cr 0.5
525 - 15
I500
3.4
- 1.6 2.3 2 -
Sr I100 1600 230 670
52 - -
Ba
LS 52
750
45c
550
SC - 69i
295 2
75
.
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20
20 -
x
64 65 66 I 67 68 69 70 71
zc.0 25.2 22.8 19.8
6.3 7.9 6.5 0.9 7.1
970 1045 530 640
42.4 5.3 13.5 16 .U 1.9 3.6
I
O O 0.4 G
0.14 0.21 1.12 7.au 0.63 0.1s 0.59 G.4
U 5 .O 0,14 2.63 0.27 2.33 2.7
I3 .ZI 22.1 15.94 11.06 1.0 42.55 4.52 6.7.
3.6 2.2 I .6 I .6 I .o 0.4 iI.6 0.22 2.8
4.4 2.3 0.35 0.4 0.5 0.22 20.4 G.03 1.2
Na 2.43 5.91 I4 .:o 11.30' 9.07 C.4 10.17 6.65 4.0
0.46 0.69 0.a5 5.28 0.41 T C.82 0.08 0.1:
IC.80 17.i0 13.58 11.76 i.02 52.39 6.38 9.1:
Min. 820 3376 I030 1655 [IIC 94 0 O0 3325 380 540
R.5. 933 i833 410 588 I534 915 I40
CO2 500 560 - 26C 80 - 750
I20 - I785
6CO
358
C
491
36
Si02 50.8 51.15 36.5 18.75 51.4 19.2 62.2
Feto3 18.59 7.51 - - 31.01 0.10 2.32
36
T
47.25 49.0
0.68
2.4.6
0.01
-- -
Mn
Pb
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- 5 00
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II 0.5
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59 23
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- - 2.2
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0.9
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93 I2
Sr 750 - - t59C
4.6 0.9 0.7
- - [5 q -920 t750
IE 1
4
: - t590
IS
460
I50
46 0
91
22c
210
160
TABLEAU 3a (suite) - ANALYSES CHIMIQUES DES EAUX THERMOMImRALES DU CAMEROUN
74 75
- 76 77 75' 80
- 81
7.2
-- 93 94 95
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- -
Temp. 16.2 22.6 50.0 23 .O 22.0 20.0 23.8 23 .6 74 .O 23 .O
6 ,I 6.2 8.45 6 .O 5.9 6 .4 5.3 5.9 6.6 8.3
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0 O 0.4 íl O 0 O O O O
0.21 0.29 0,49 3.17 0.56 32.4 0.14 0.14 0.63 0.14
C.14 O .o2 0.92. 0.15 0.04 T 0.95 u.a7 0.37 0.14
Som,:rn 25.35 3.52 .:.os 7.32 25.60 7: . 4 29.09 22.91 23 .O 31.78
7 .u 0.45 0.1 1.8 6.5 20.0 9 .o 8-5 I .6 I6 .J
7 .o 0.65 0.1 1.7 4 .o 12.0 ß.O 6.5 0.8 6 .8
5.78 2.70 6.26 2,35 10.78 16.96 '7'.76 5 .a7 13.13 8.04
0.26 3.31 C .O5 C ,7'1 S ,GU 1.61 2.82 I .37 1. I 8 0.51
90.04 2.11 6.51 6.58 24.36 50.27 27.38 22.84 16.71 31.35
605 250 410 580 2095 ,650 315 I@55 1590 I540
24 2 178 352 750 II52 1262 I 38 I053 II22 825
3.20 36 J 560 750 550 2CO 040
34.2 14.6 21.2 55.5 32.2 53.6 35 .O 43.6 36.6 53.4
3 0.07 55.71 2.25 0.10 3.04 c.72 3.58
bI80 3.5 226 230 65 I .I 3.2 220 910
37 1.8
I2 1.8 1.1 22 ï.I 98 II 3.2 3.4
I2 0.2 I80 2.2 I .i 3.3 34 I 3.4 1.8
3.7 0.2 O .3 I50 9.2 3.3 35.7 5.3 34. I .8
57 5.3 3.5 22 3.4 65 57 53 34 5 .rï
3.7 5.3 II 22 3.4 3.3 23 21 S6 5.5
3.7 0.5 I .I 22 3.4 9.8 23 3,2 1.1 5.5
I .2 1.8 0.3 0.7 1.1 3.3 II I I .1 I .8
37 8.9 II 750 34 38 23 21 220 55
3.7 0 .5 O .3 22 I .I 3.3 34 IO II I .8
250 +I80 k-350 7 50 920 3300 IC0 II00 ,1100 :5m
620 I ao 35 370 920 650 57 530 ,1100 L500
I25 IO k-s50 37 II O 6 SO 910 840 I I30 55
--
16 1
TABLEAU 3a (suite) - ANALYSES CHIMIQUES DES EAUX THERMOMINERALES DU CAMEROUN
Temp,
97 98
23.3
99
28.0
IO0 IO1
-
I02 I03 IO4
25.4 28.0 23.6 28.6 26 .O
PH 7.7 7.1 7.1 5.9 6.3 6 -8 5.9
Cod, 140 2110 605 [365 2330 9500 I780 I520
HCO, 6 .O 3 .o 4 .o 16.2 31.0 I3 .O 12.0 18.4
CO3* O O 0 O O O I .6 O
c1 0.7 0.35 0.20 I .2 0.28 462 0.24 0.02
304 7.78 19.9 2.10 3.11 0.18 0.05 O 0.3f
Som .An, 14.48 23.25 6.30 17.5 33.24 475 .O5 13.84 I9.K
Cn I .5 9.9 1.4 3.3 6.9 2.2 0.36 5.7
Hg O .4 2.6 0.8 3 .O 7.1 4 .O5 3.6 2.1
Na II . I 7 10.02 5.70 6.5' 8 .?Co 369.6 3.4 7 .o3
K 0.87 0.41 0.36 1.c 0.49 1.61 0.6 I .oc
Som.Cn1 13.94 23.73 0.26 13.8. 22.79 377.46 13.96 16.69
I!in. 390 1645 540 635 445 [335 2240 5845
R.S. 33 8 I768 399 468 338 866 I402 7232
CO
s i8
26
46 .O
24
49.6
24
50.2
50
50.6
660
30.4
050 8CO 60 - 1000
44.2 47.2 I 3 .O 42
~e283 I .53 I .o9 0.34 1.09 14.19 4 .o( 9.52 0.34 - 11.73
Un 52 I80 O .4 -
Pb
Cl0
IO
21
26
5.3
0.4
4
4.7
4.7
4.7
+340
6.8
c' 30
3.7
200
I4 -- -
-
450
31
0.3 0.9 I .4 0.9
--- -
Sn I 1.8 0.4 I .4 I7 0.9 I .4 9.1
V IO 26 8 I4 5.1 4.3 21 27
Cu I 1.8 8 9.4 1.7 0.9 I .4 - 9.1
Ni 3.1 5.3 I .2 1.4 3.4 0.9 I .4 - - I 0.9
Co I 1.8 O .4 0.5 3.4 3.9 I .4 -
Ti 31 53 20 70 68 8.7 L.4 -
Cr I I .8 4 4.7 I 0.9 I .4 -
Sr m -
I :E
1000 .400 470 340 260 ,420 913
Ba ZIO 53O O0 94 17 26 I4 -
Li $10 3 50 200 I40 IO
- G 30 I400 -
I
-
I06b I07
-
IOE I09 II3 II4
Temp.
PH
Cond.
HC03
;y3
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26.5
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0
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26.4
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O
0.58
23.4
4710
6 .E
46 .C
O
28.2
29.0
6700
6.5
57 .o
O
O
555
0.16
1 1 7.4
I5500
27;
29.9
I000
25.0
O
6.2
0.20
23.8
[II5
6.4
I 4 .O
o
0.94
24.4
4 .O
46
O .4
O
0.36
:::1
s.34 T T T 0.53 T 0.02 T
Som.An. 6.22 21.58 74.2 57.53 7.36 292.4 25.20 14.96 0.46
Ca ' 2.2 4.1 5.2 12.8 I .4
% I .4 1.9 I .3 20.7 :.O1
1.4 1.75 7.1
3 .9 2.45
Na 1.69 7.29 50 I 3 .O I .52 2 .O8
K 0.18 I .28 0.4 0.36 1.38 I .64
1Som.Cat.l 5.47 I 4 -57 56 .D 47.66 6.75 3.77
-
Liin.
R..S.
CO
Si&
Fe203
485
378
900
55.0
o
625
Co4
600
55.6
5.14
5090
3140
500
30.0
0.6
4340
4178
703
32.4
39.9
820
420
-
21.3
1
114655
I3160
I250
14.2
I030
I I33
1000
31.2
3.72
LO30
663
250
25 .O
0.91
I6
I O0
8.6
0.34
IO0 65 63 2 20 IO0 -
I 3 4 1 0,6
I 4 3 .s
IO
I
31
3
3 63
04
I6
O -6
0.6 -
33 2
CU Ï.I I 3 12 1 0.6
Ni 0.4 I
Co
Ti
O .4
38 IO
1
3
3
4
4
O .6
0.6 -
Cr
Sr
I .I
I90
I 3;
21
4
4 200
2
0.6 --
BM) 1603 20
Ea 38 30 I60 42 7
Li 3 .D 30 3 IO0 2103 -
- 530
162
TABLEAU 3a (fin) - ANALYSES CHIMIQUES DES EAUX THEWOMINERALES DU CAMEROUN
- -
- -
I -
I;.?i
II7 118 II9 122 i23 i24
II5 II6
25 2 20.5 31.3 33.3 35.0
.o21 25.2 24.6 26.6
419 6.3 6.25 6.15 5-7
6.2 5.9 6.9 6.3
445 DOO 2060 I55 3390 1060 23 oa 155
EI35 26 .O 8 .O
24.5 20.5 24.5 26.0 1.8 42.4 42 .O
C 0 0 0
o O O O
0..32 0.49 0.24
0.96 0.26 0.60 0.56
T T c;i5 T T
3.02 T 8.24
20.76 25.10 26.56 1.9 42.9 42.47 26 .40
25.48 4 .a I .25
5 .o 3 .a 4.9 4.65 0.4 17.5
13.5 2.0 0.95
3.25 I .95 3.2 3.6
8 ,CY 6.43 7.82 8.43 5.yi o .95 4 .GY
65.2 0.26 0.47 4.10
I .74 I .74 I .O7 1.69 1.56
18.24 37.17 17.42 10.99
18.60 13.25 17.61
'BOO I995 I70 3030 3250 1965 b05
I935 550 1543 516
I335 884 ,273 1339 96 2146 I340
'350 LI00 750 o00 900 I053 mo 930
800 14.2 16.6 51.8 74.4
29.4 53.2 44.6 48.8 31.2
2.64 1.64 0.41 15.4c I .60 !i.O7
5.36 16 .I@ 5.72
I30 980 250 40 - 320
2
27
I .3
46
I .5
150
0.5
I .3 I 1.3 1.3
1.3 2 I .3 I .5 0.5
I .3 I 1.3
I3 20 3.8 6.6 - 2 27 I .5 5.2
I3 20 II I .3 31 7 .I
27 SO 15 0.5
I .3 I 1.3 1.3 I .3
I 1.3 1.3 I .s I .5 2.33
I .3 I .3 1.5 0.5
I .s I I.: I.?
15 15
1
40 30 6.4 270 27
1.3 I .3 I .5 0.5
I .3 I 1.3 17
.I300 I50 630 I300 ,1300 770
5
I3
I3
40
I3
-
64
Ia0
40
I30 - 2ICO -
67
6 70
15
770 -
150
-
--125 126 I28 I29 I I50
Temp. 27 .O 24.8
PH - 6 .I5
Corid. 500 820
HCO3 4.3 26.5
CO3 O. 3 O
CL 0.4 0.18
SO4 9.8 P
SOM. An Iß.e 26 " 6 8
Ca 0.8 6.5
BE 0.36 12.0
?In I4 0.17
IC o .9 0.15
Som.Cet I6 .O6 18.02
135 910 I2850 36045
Io0 I24 17052 66472
Om 35 2CO
30 I 9 .o 12.0 Z4.6
- I O .o 2.2: 6.31
IIO
1
1
- 11
-
-
-- 3.3
1 -
-
- 3.3
1 --
.. 34
-
- 1
Y3 -- -
11
-- - 3 - -
163
TABLEAU 3 b - TENEUR EN ELEMENTS TRACES DES RESIDUS SECS DES EAUX DE
SOURCES THERMOMINERALES DU CAMEROUN (en ppm)
o le signe - signifie : inférieur à
o le signe + signifie : supérieur à
Analyses effectuées au Laboratoire des Services Scientifiques Centraux
de I’ORSTOM à Bondy (M. PINTA).
‘N O iln I Pb hl0 sn V CU Ni O0 83 Li
1 50 30 23 -3 50 40 -3 -3 80 3 + I W I000 a 00
2 IO IO I3 -3 250 20 -IO -3 30 3 +IO00 200 300
3 200 -IO 3 30 80 30 IO -3 200 I3 +I303 -30 150
4. -3 3 30 -3 -IO 30 -IO -3 30 3 Io00 -30 800
5 300 -I0 -3 O0 EO 50 3 rI303 IO0 +Io00 I000 205
6 100 ra -3 150
ao -IO 30 -IO 10 30 3 IO0 I00 1d9
9 500 3 3 IO IO I0 I5 IO 300 -3 300 I30 ao
IO 200 -10 -3 -3 100 30 -3 -3 IO0 IO +IWO 200 1000
I3 I03 -3 3 -3 20 IO IO -3 1000 -3 800 200 100
16 30 IO Y 3 15 -a -IO -3 30 -3 +IC03 -30 200
28 IO0 -3 -3 5 -IO 9 -IO -3 30 -3 800 500 30
20 IOOD -IO -3 50 IO0 30 20 30 IO0 IO +IO30 +IO00 200
a2 I30 3 -3 I5 50 IC -IO -3 30 3 +IO00 3 O0 003
33 3 -10 IO -3 30 20 -IO -3 30 3 +IO00 30 200
30 20 30 -3 -3 20 -3 -IO 3 30 -3 +IO00 200 200
IC IO -IO IO 20 IO0 30 IO -3 IO0 30 +I300 200 1000
42 I00 -IO 3 IG -3 50 3 3 200 IO 300 30 300
43 303 IO IO 3 250 IO0 -IO -3 30 30 +IO00 200 300
45 I50 -IO IO O0 o0 50 O -3 300 +ICCO +IO00 200
48 -3 23
100 -3 -3 5 IO 3 -IO 30 -a 10.30 300 103
50 80 -IO IO0 IO 23 3 -IO -3 20 -3 +IO00 IO0 100
52 200 -IO 20 IO 50 30 -3 -3 80 IO +Io00 500 300
53 IC0 3 3 IO I5 IC IO 3 IO30 3 1000 530 80
55 IO0 IO -Y -3 30 -3 -IO -3 30 -3 +IC00 3O0 230
56 -3 I0 20 -3 20 20 10 -3 50 IO +IOOS 3O0 1000
57 20 -1G 3 -3 IO I4 -IO -3 IO 3 I000 30 30
60 Io5 -I0 -3 IO0 80 80 30 -3 500 SO --
‘Ioao ‘I000 200
61
- En
3GC
Fb
-I0
LÍ0
-3
Bn
Io3
V
eo
- -- --
Cu
50
Cr Ni
33
Co
3
Ti
.IboG 100
-
Sr
800
--
B3
5oc
Li
103
64 IWO -IO -3 30 IO0 30 IO 20 200 20 +IO00 1qoo 30
fi5 I50 3 3 IO I5 IO IO 3 503 3 IO03 3O3 1c0
66 1000 25 3 3 30 3 -10 -3 5;. -3 +IOOG 503 103
67 I30 15 3 3 I5 -3 -IO -3 30 -3 +IO00 3O3 300
70 13 IO 30 3 70 30 -IO -3 ILc. IO +Imo -30 3o0
71 200 -IO -3 3 25 20 -IO -3 30 3 +IDO0 IO0 100
72 I50 3 3 I5 I5 IO I5 IO I332 5 30 3C0 30
74 2oo -IO -3 -a 3G 20 -IO -3 33 -3 +moo 5co 150
75 2m 50 -3 2u o0 20 20 -3 5c I3 +IOJO 3O0 30
76 IO0 -I3 20 15 IO3 YO IO -3 1000 30 +IO03 200 100
77 150 20 3 -3 30 -3 -IO -3 30 -3 +IWO 500 209
81 500 3 -3 5 IO I0 IO -3 300 -3 503 100 80
62 I03 30 -3 30 IO0 I50. -3 -3 IGO 20 +IO00 IMO 30
85 30 IO IO 3 30 3 3 -3 30 -IO +Io00 500 100
06 1.1000 IO . -3 -3 90 30 -10 IO 50 3 +1om IO03 100
87 IO 3 500 -3 IO 30 -IO -3 30 -3 +IOOS Io3 .1000
88 300 30 3 200 30 30 33 -3 IC00 30 I030 500 50
90 203 -3 -3 8 -10 3 -IO -3 30 -3 m 800 100
91 20 30 -3 -3 20 -3 -10 -3 30 -3 +IoCf0 200 200
92 -3 IO 30 5 50 20 20 I0 20 30 I M O 50 800
93 3 3 -3 5 50 20 -IO -3 20 IO +Imo 500 800
94 200 -IO 3 30 ?& 50 -3 -3 200 10 +IO30 IC03 IOCW
95 500 -3 -3 -3 -IO 3 -10 -3 30 -3
- - 800 803
- 30
164
TABLEAU 3 b (suite) - TENEUR EN ELEMENTS TRACES DES RESIDUS SECS DES EAUX
DE SOURCES THERMOMINERALES DU CAMEROUN (en ppm)
N O Yu ' Pb Ho Sn V Cu Ni Co Ti Cr
No Mn Fb Mo Sn V Cu Ni Co Ti Cr Sr Ba Li
3
30
30
+IO03
-30
-30
50
-IO
O00
500
1 20
No Mn Fb Yo Sn V Cu 1 Ni 1 Co Ti Cr Sr Ba Li
165
TABLEAU 7
204 Mbéré
205 Bajere
208 Déo
209 Béra
210 Bonjong
224 Falkoumré
228 Jijugu
229 Vouré Galim
230 Gangasaou
244 Bala
25 2 Mambéré
254 Paro
258 Marboui
260 Marpa
26 1 Masola
262 Masuel
279 Nidounga
282 Perki
285 Say Houri
29 1 Vina
294 Woulndé
Yoké Yoké river h. Muyuka (est du Mt Cameroun)
Puits Ngaoundéré
166
TABLEAU 7 a - ANALYSE DE QUELQUES EAUX DE RIVIERES DU CAMEROUN
204 205
- 208 209 210 224 228 I 229 230
i
244 1
Temp. 27 .O 17.2 31.2 17.2 19.6 20.0 20.2 20.4 19.6 i8.c
PH 7.7 5.5 7.05 7.2 6.5 6 .O 6 .Y 6.7 6 -9 7 .O
Cond. I34 26 102, 37 I06 41 42.5 29 72 97
*Co3 I .5 c .4 I .o 0.5 I .I 0.6 0.6 0.4 I .2 I .o
O
3 O
0.3s
O
O
0.1
0.17
O
0.1
O
O
0.14
O
O
0.1
T
O
3.1
0.13
O
O .O7
O
O
0.1
T
0
o .O8
0
SC4
1
Som.An. 3.411 I .27 0.6 1.24 0.7 0.83 0.47 I .3 I .O8
Ca o .o4 c.35 0.1 O .3 0.2 0.16 0.15 O .4 0.5
PE o.Io
N3
K
0.425
0.70
0.07
O .o4
O
0.2
0.57
0.13
0.2
0.17
3 .O3
0.5
0.45
G.10
7
,
c.2:
0.G:
0.24
0.17
0.05
O
6.35
3.05
0.4
0.22
0.09
E7
O .O5
Som .C?t I .75 0.24 I .25 0.50 I .35 c .4! 0.62 0.55 I .35
Nin. 135 31 IO0 43 98.5 53 58.3 37.5 36
R.B. I29 53 I09 62 I42 42 50 07 YO
CO, O I6 O 8 28 3 8 I3 .4
2 id 20.0 14.25 14.6 9.45 3.55 13.95
Fez83 - 0.48 0.93 1.12 2.40
7.0:
0.9'
7.0
- 11.55 10.2
T o .43
Lln I .6 22 I2 I .4 0.4 IO 4.4 3 12
Fb I6 3.3 6.2 28 I3 2.5 9 27 5.8
NO 0.5 1.1 0.06 0.7 o .Ob 0.05 0.4 0.7 0 .3
Sn I .6 O .3 0.2 I .4 0.0. 0.1 2.6 2.7 0.6
Y 5 .B 6.5 5 .O I4 I .3 I .5 3.7 5.4 9.3
Cu 5 5 4 I4 4 3 Y I8 12
Ei I .6 I 0.3 I .4 0.01 0.05 3 3 1
Co 0.5 0.1 O .O6 0.7 o .OL 0.05 G.4 0.7 0.1
Ti I6 I6 20 30 I3 IO Y 27 20
Cr
Br
B-3
Li
I .6
+50
50
I .6
5
+II3
I13
2
5
60
60
I
I .4
1.140
140
I .4
0.4
34
40
I
J 4
+90
30
5
3
90
+90
3
+120
I20
3
I
252 263 26 I 202 285 291 I 294
Temp, 17.6 10.2 17.6 17.2 17.6 23.4 17.4 24.0 22.0
FH 7.6 6.6 7.0 7.1 6.6 6.3 6.4 6.75 7.2 7.1 7.3
Cond. 85 47.5 26.5 50.2 17.9 24.5 54.5 I42 I7 54.5 125
HC" I .2 0.6 0.4 0.6 0.2 0.3 O .4 I .6 0.7 0.6 1.4
CCIC3 0.1 0.08 o. O O O 3 O O O 0
cl3 O 0.24 0.1 3.08 o.oa û.Oß 3.10 D.1 0.1 0.09 3.08
SO4 O 0.24 0.14 O 3
' 0 O 0.14 O 3.05 O
Som .An I .3 0.92 0.64 0.60 5.20 0.36 0.5 1.04 0.0 0.74 1.48
I
II
C? 0.4 0.2 0.2 3.1 S.1 0.1 0.1 0.5 0.8 0.15 0.4
iig I .o 3.2 0.1 0.1 0.1 0.7 O 0.25 C.6
Na 0.30 3.24 0.17 0.35 0.02 C-IO 0.26 0.8 0.09 0.22 3.74
K 0.00 3.53 0.03 3 .o7 O 3 O .O5 0.05 0.33 c.05 3.00
Som . C i l I .7ß 0.72 0.22 0.30 0.51 2.05 0.42 0.67 1.02
Yin. I37 62 45.1 54.6 22.8 27.3 39 I46 56 55 I23
R.5. III 72 57 61 54 3 69 I45 35 240 121
CO. I2 I2 4 IO 4 20 4 8 5
sib, I6 .O5 14.45 11.55 13.65 9.15 21.15 9.15 14.2 22.95
Fd2& 1.83 0.04 0.04 0.73 0.17 3.26 0.57 - 0.34
Wn
Fb
i40
a.9
5.6
O .3
6
3
0.2
I
IO
O .C3
0.6
0.1 I I .4
I4
4.4
9
0.4
I
I4
0.03
40
40 6
9.7
167
TABLEAU 7 a (fim) - ANALYSE DE QUELQUES EAUX DE RIVIERES DU CAMEROUN
Puits
Yoke River Ngaoundere
Temp. 25 .O 23.2
PH 7.4 5.1
Cond. 230 41.5
HCO3 2.3 0.55
CO;. O 0
c1 0.32 0.1
so 0.16 T
So$;An. 2.48 0.65
Ca 0.5 0.2
pg 0.7 0.1
Na I .u4 0.13
K 0.15 0.07
Som.Cat. 2.39 0.50
Pin. I96 40
R.S. I55 54
CO 12 60
Si& 17.0 20.55
Fe 20s 0.50 O
Kn I5 54
Fb 3.1 5.4
$0 2.5 0.2
Sn 0.1 O .3
V 3 .I 4.3
Cu 0.1 II
Ni c.1 I
Co 0.1 0 .4
Ti 46 5
Cr 1.5 4
Sr I5 +54
B-3 I .5 54
Li 9.5 I
262
100
30
200
20
521
3GC
50
2w, 5
3
3
-
-
3
10
30
30
5G
90
2,O
.o00
60
100
80
DO
- 3
10
- 3
30
- 3
- 3
- 3
1c
5
IGO
3CO
200
200
SC
30
10
5C
+ 1000
300
loci
1.00
I I-
+ 1000
1030
t lDCO
3GQ
15
10
60
3
so 4c0, 10 40 100 100 40 QGD 50 1000 1000 20
205 30 coo 3 - - 3 60 100 - 3 - 3
- 2
400
3GC
33
80
1OC
ïCOG 1000
50C 10
30
291 200 200. 3 20 50 60 10
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168
TABLE DES FIGURES
N” Page
1 : Schéma oro-hydrographique des régions étudiées. 10
2 : Pluviosité moyenne annuelle au Cameroun. 13
3 : Températures moyennes annuelles au Cameroun. 14
4 : Teneurs en alcalins et alcalino-terreux du socle granito-gneissique du
Cameroun. 19
5 : Teneurs en alcalins et alcalino-terreux des roches volcaniques du Cameroun. 23
6 : Schéma illustrant les relations entre les différents types génétiques d’eaux. 40
7 : Schéma de la circulation des eaux thermominérales en terrain fissuré. 42
8 : Histogramme des altitudes de 111 sources thermominérales du Cameroun. 45
9 : Etat de saturation des eaux thermominérales du Cameroun vis-&-visdu
carbonate de calcium à l’émergence. 50
10 : holution de quelques caractéristiques d’une eau minérale bicarbonatée
après son prélèvement. 52
11 : Histogramme des températures des eaux thermominérales du Cameroun. 54
12 : Histogramme des minéralisations de 103 sources thermominérales du
Cameroun. 59
13 : La minéralisation (T) en fonction de la conductivité électrique ( EC). 62
14 : La minéralisation @
en fonction
I) de la conductivité électrique (E C). 63
15 : Histogramme des teneurs en anhydride carbonique dissous. 64
16 : Etat de saturation en CO2 dissous des eaux thermominérales du Cameroun
à l’émergence. 65
17 : Histogramme des pH des eaux thermominérales du Cameroun à l’émergence. 67
18 : Diagramme de Piper. 70
19 : Analyse factorielle des correspondances. néments majeurs. Projection dans
le plan des axes 1 et 2. 79
20 : Schéma illustrant les corrélations entre les éléments majeurs. 80
21 : Esquisse structurale des Pyrénées centrales et orientales. Localisation des
principales sources thermominérales 86
169
22 : Histogramme des teneurs en potassium dans les eaux thermominérales du page
Cameroun. 91
23 : Teneurs en Ca0 et MgO des roches éruptives et cristallophylliennes de
l'Adamaoua et de l'ouest du Cameroun. 93
24 : Teneurs en silice des eaux thennominérales du Cameroun en fonction de
la température. 97
25 : Le système HCl-H20-Al203 - Na20 - Si02 à 25°C sous 1 Atm. 1O0
26 : Le système HCl-H20-Al203 - K 2 0 - Si02 à 25°C sous i Atm. 100
27 : Le système HCl-H20-Al203 - CaO-CO2 - Si02 à 25°C sous 1 Atm. 102
28 : Le système HCI-H2O-Al203-MgO-C02 - Si02 à 25'C sous 1 Atm. 102
29 : Résidu sec et éléments en traces dans les eaux thermominérales du Cameroun. 106
30 : Résidu sec et éléments en traces dans les eaux de rivières de l'Adamaoua. 108
31 : Les éléments en traces dans les eaux de rivières et les eaux thermominérales
du Cameroun. 109
32 : Histogrammes des teneurs des éléments en traces. (a, by c) 111
33 : Schéma illustrant les corrélations entre les éléments en traces. 115 I
170
LISTE DES TABLEAUX
N" Page
1 : Compositions chimiques des roches du socle. 148 à 152
171
TABLE DES MATIERES
Page
Avant propos ............................................................................ 3
Introduction ............................................................................ 6
PREMIER E P A R TIE
D E U X I E M E P A R TIE
LES SOURCES THERMOWNERALES
173
Page
2 Conditions de circulation et d'émergence des eaux thermominérales ... 39
2.1 Préliminaire : origine de l'eau alimentant les sources ............... 39
2.2 Le circuit souterrain ................................................... 41
2.3 Les émergences : localisation. altitude. dépôts ...................... 43
3 Caractkes physico-chimiquesdes eaux ................................... 53
3.1 La température .................................................... :.... 53
3.2 Conductivité, minéralisation globale et résidu sec ................... 58
3.3 Les sources gazeuses ........................................................... 62
3.4 Le pH des eaux thermominérales ..................................... 67
3.5 Conclusions ........................................................... 68
174
Q U A T RI E M E P A R T I E
GEOCHIMIE DES ELEMENTS EN TRACES
page
Généralités ............................................................... 104
175
Fabrication - Coordination
Hélène DARDENNE
176
O.R.ST.0.M.
Direcrian gdnsrale :
24, rue Bayard, 75008 P A R I S
Servicas Scientifiques Centraux :
70-74, route d'Aulnay, 93140 B O N D Y
-
O.R.S.T.O.M. Bdlteur OBpbt I & p l 44 trim. 1976
I.S.E.N. :2.7(199-04284