Protection Et Réparation Des Ouvrages Atteints de Réaction de Gonflement Interne Du Béton
Protection Et Réparation Des Ouvrages Atteints de Réaction de Gonflement Interne Du Béton
Protection Et Réparation Des Ouvrages Atteints de Réaction de Gonflement Interne Du Béton
Recommandations provisoires
Octobre 2010
Pas d’Utilisation Commerciale — Vous n'êtes pas autorisé à faire un usage commercial de cette
Oeuvre, tout ou partie du matériel la composant.
(CC BY-NC-ND 4.0)
Pas de modifications — Dans le cas où vous effectuez une adaptation, que vous transformez, ou
créez à partir du matériel composant l'Oeuvre originale (par exemple, une traduction, etc.), vous
n'êtes pas autorisé à distribuer ou mettre à disposition l'Oeuvre modifiée.
Le service Politique éditoriale scientifique et technique de l'Ifsttar diffuse différentes collections qui sont
le reflet des recherches menées par l'institut :
• Les collections de l'INRETS, Actes
• Les collections de l'INRETS, Outils et Méthodes
• Les collections de l'INRETS, Recherches
• Les collections de l'INRETS, Synthèses
• Les collections du LCPC, Actes
• Les collections du LCPC, Etudes et recherches des laboratoires des ponts et chaussées
• Les collections du LCPC, Rapport de recherche des laboratoires des ponts et chaussées
• Les collections du LCPC, Techniques et méthodes des laboratoires des ponts et chaussées, Guide
technique
• Les collections du LCPC, Techniques et méthodes des laboratoires des ponts et chaussées, Méthode
d'essai
www.ifsttar.fr
Animateur
Didier GERMAIN (CETE de Lyon - DOA)
Rédacteurs
Christophe AUBAGNAC (CETE de Lyon - LRPC Autun)
Michaël DIERKENS (CETE de Lyon - LRPC Lyon)
Loïc DIVET (LCPC – responsable de l’opération de recherche 11N052)
Pascal FASSEU (CETE Nord-Picardie - LRPC Lille)
Didier GERMAIN (CETE de Lyon - DOA)
Denis MALATERRE (CETE du Sud-Ouest – LRPC Toulouse puis SETRA)
Olivier PAAL (CETE de Lyon - LRPC Lyon)
Alexandre PAVOINE (LCPC)
Jean-François SEIGNOL (CETE de Lyon - LRPC Clermont-Ferrand)
Jean-Claude WENDLING (CETE de Lyon - LRPC Autun)
Relecteurs
Bruno GODART (LCPC)
François TOUTLEMONDE (LCPC)
Jacques RESPLENDINO (DIR Méditerranée)
Prix : 60€ HT
En couverture :
Différentes phases des travaux du pont de Gevry (CG39)
Ce document est propriété du Laboratoire Central des Ponts et Chaussées et ne peut être reproduit,
même partiellement, sans l’autorisation de son directeur général (ou de ses représentants autorisés).
© 2010 - LCPC
ISSN 1151-1516
ISBN 978-2-7208-2581-1
DOI/Crossref 10.3829/gt-gtprogonflin-fr
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
Sommaire
Avertissement ..................................................................................................................................................................... 4
1. Introduction......................................................................................................... 5
5. Conclusions....................................................................................................... 35
ANNEXES.............................................................................................................. 37
Annexe 1 : Exemples d’ouvrages..................................................................................................................................39
Annexe 2 : Recalcul par modélisation numérique appliquée à la RSI...........................................................................81
Annexe 3 : Recueil d’expériences d’ouvrages traités en France................................................................................101
Annexe 4 : Synthèse des essais de traitements sur éprouvettes................................................................................123
Annexe 5 : Expérimentation sur corps d’épreuve........................................................................................................133
Avertissement
Ce document propose une démarche de choix de traitements pour des ouvrages atteints de
réaction de gonflement interne du béton (alcali-réaction AR et réaction sulfatique interne
RSI).
L’attention des lecteurs est attirée sur le manque de recul par rapport aux solutions
présentées. Jusqu’à présent, très rares sont les ouvrages qui ont été traités avec une bonne
connaissance de l’avancement réel des gonflements, et donc sans prévision théorique des
évolutions à venir de la structure. Il est donc très délicat de conclure sur l’efficacité d’une
solution pour laquelle on a constaté un ralentissement ou un arrêt des gonflements. En
effet, il est possible que l’efficacité soit liée uniquement à l’épuisement du potentiel de
gonflement de la pathologie.
Les expérimentations qui se sont déroulées jusqu’alors en laboratoire, sur des éléments dont
le potentiel de gonflement résiduel était bien caractérisé, n’ont pas permis de distinguer de
solution de traitement efficace pour stopper totalement la pathologie.
Des expérimentations actuellement en cours, en laboratoire ou sur ouvrages visent à
déterminer si certaines solutions peuvent présenter une certaine efficacité dans des
situations précises (contexte mécanique, environnement peu sévère,...).
Ce document édité sous forme de recommandations provisoires pourra dans quelques
années aboutir à l’élaboration d’un guide technique lorsque :
hh les retours d’expériences auront permis de valider ou d’amender la démarche qui conduit
au choix des solutions de traitement,
hh les expérimentations en cours réalisées aussi bien en laboratoire que sur ouvrages, auront
permis de discerner des solutions efficaces.
Les observations ou difficultés rencontrées dans l’utilisation de ce document, dont chaque
utilisateur pourra nous faire part, ainsi que la qualité des informations relatives aux retours
d’expériences qui nous seront rapportés, permettront d’améliorer la qualité du futur guide
technique.
Contacts :
Loïc DIVET, Chef de groupe Comportement Physico-Chimique et Durabilité des Matériaux
(CPDM)
LCPC Paris
58, Bd Lefebvre - 75732 PARIS CEDEX 15
Tél. : 01 40 43 51 48 – [email protected]
Didier GERMAIN, Chef de projets, Division Ouvrages d’Art
CETE de Lyon
46, rue Saint-Théobald - 38081 L’ISLE D’ABEAU
04 74 27 53 83 – [email protected]
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
1. Introduction
Ces recommandations s’adressent aux maîtres d’œuvre confrontés à des ouvrages en béton
atteints de réactions de gonflement interne.
Ce document fait suite au guide « Aide à la gestion des ouvrages atteints de réactions de
gonflement interne » [1] et répond aux besoins des bureaux d’étude chargés du traitement
de ces ouvrages.
Les gonflements d’origine interne qui se caractérisent en apparence par des désordres de
fissuration sont liés à la réaction alcali-silice (AR) et à la réaction sulfatique interne (RSI).
La première partie du document propose une rapide description des phénomènes, de leurs
causes à leur modélisation en passant par la caractérisation de leur sévérité.
Les recommandations proposent ensuite une méthode de choix des traitements pouvant
être mis en œuvre. Cette méthode s’applique aux ouvrages dont la pathologie a déjà été 5
identifiée et caractérisée en tenant compte :
hh de la sévérité des gonflements passés,
hh de l’environnement de l’ouvrage,
hh des évolutions prévisibles de la structure non traitée,
hh du caractère stratégique de l’ouvrage aux yeux du maître d’ouvrage.
La méthode de choix permet, sur la base d’une analyse des risques, d’identifier parmi les
différentes méthodes présentées en troisième partie du document, celles qui sont adaptées
au cas de l’ouvrage.
Cette méthode de choix ne peut en aucun cas se substituer au recours à un bureau d’étude
ouvrages d’art qui dispose des compétences nécessaires en comportement des structures et
des matériaux.
Les logigrammes de choix de traitement ne doivent pas être utilisés hors du cadre de cette
méthode.
La méthode de choix et la mise en œuvre de certains traitements sont illustrées par des cas
concrets annexés au document. Ces cas sont tirés soit d’ouvrages réels traités et laissés dans
leur environnement, soit d’expérimentations en laboratoire pratiquées sur éléments réactifs
(éprouvettes ou corps d’épreuve) conservés en ambiance favorable au développement des
réactions de gonflement. Ces ouvrages sont présentés à titre d’illustrations, mais chaque
ouvrage étant un cas particulier, il n’est pas envisageable d’en tirer des conclusions de
portée générale quant à l’efficacité des traitements réalisés.
2. Présentation des phénomènes de réaction de
gonflement interne du béton
Deux principaux types de réactions de gonflement interne peuvent se rencontrer dans
les bétons : l’alcali-réaction et la réaction sulfatique interne. Il s’agit de réactions qui se
produisent dans le béton sans apport d’agents agressifs extérieurs.
2.1.1 L’alcali-réaction
L’alcali-réaction résulte d’une réactivité entre certains ciments et certains granulats donnant
lieu à la formation de produits gonflants (gels ou produits cristallisés). Elle a été identifiée
pour la première fois en 1940 dans une structure en béton en Californie. En France, il faut
attendre la fin des années 1970 pour diagnostiquer la présence d’alcali-réaction au sein de
quelques barrages, et ce n’est qu’à partir de 1986 que le phénomène a été identifié dans
plusieurs ponts.
Il est admis que l’alcali-réaction se présente sous trois types : réaction alcali-silice, réaction
alcali-silicate et réaction alcali-carbonate :
hh La réaction alcali-silice. La réaction alcali-silice est la plus fréquente des alcali-réactions.
Elle peut impliquer diverses variétés de silice et créer des gels siliceux de différentes
microstructures. Les mécanismes de réaction et d’expansion seraient sensiblement les
mêmes pour toutes les variétés de silice ;
hh La réaction alcali-silicate. Sous ce vocable sont regroupées les réactions impliquant des
6
silicates plutôt que de la silice. Ce serait notamment le cas de phyllosilicates du groupe des
minéraux argileux gonflants ;
hh La réaction alcali-carbonate. Ce type de réaction est peu répandu. Elle concerne
essentiellement les calcaires dolomitiques argileux. Cette réaction ne génère pas de gels
siliceux mais semble aboutir à un gonflement de minéraux argileux, ce qui pourrait la
classer comme réaction alcali-silicate.
Les dégradations consécutives à l’alcali-réaction peuvent apparaître de façons diverses
suivant les structures examinées, et même suivant les différentes parties d’un même
ouvrage. Il n’existe pas réellement de manifestations macroscopiques caractéristiques de
l’alcali-réaction. Toutefois, la manifestation la plus visible est la fissuration du béton. Elle
revêt différents aspects mais se présente le plus souvent sous la forme d’un réseau maillé,
d’orientation anarchique ou suivant le ferraillage de la structure [2].
L’alcali-réaction de type alcali-silice engendre des produits amorphes (gels), microcristallins
ou cristallisés de composition silico-calco-alcaline. On peut observer ces produits très
caractéristiques d’une alcali-réaction au microscope électronique à balayage. Suivant les
cas, les produits peuvent être localisés à proximité des granulats, dans les fissures et les
pores de la pâte de ciment, dans les veines ou les plans de clivage des granulats, et parfois
à la surface des bétons sous forme d’exsudats.
Trois conditions doivent être réunies pour que l’alcali-réaction se développe dans un béton :
la présence d’un granulat potentiellement réactif, une concentration en alcalins élevée dans
la solution intersticielle du béton (ceci se traduisant par un pH élevé) et des conditions
d’humidité suffisamment élevées. La sévérité de la réaction alcali-silice dépend du degré
de réactivité des granulats, mais aussi de leur granularité et de leur abondance dans le
béton. De très nombreux granulats de types pétrographiques fort variés ont été reconnus
comme réactifs. Ils peuvent comporter différentes variétés de silice réactive sous forme
de silice amorphe, microcristallisée ou présentant un réseau cristallin perturbé. L’alcali-
réaction est aussi liée au pH. Plus la solution intersticielle sera basique, plus la réaction
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
Photo 1. Gel mamelonné à texture craquelée résultant d’une réaction alcali-silice (grossissement x 1 000)
Photo 2. Rosettes constituées de microcristaux lamellaires résultant d’une réaction alcali-silice (grossissement x 2 000)
sera favorisée. Enfin, un des facteurs principaux dont dépend le développement de l’alcali-
réaction est l’humidité relative interne du béton. En fait, on considère que des conditions
d’humidité relative d’au moins 80-85 % sont requises pour que l’alcali-réaction puisse
générer des expansions délétères. Des recommandations pour éviter ce type de pathologie
ont été publiées en 1994 [3].
hydraté) ou être physiquement liés aux hydrates (silicates de calcium hydratés). Il se forme
alors un système chimique thermodynamiquement instable à température ambiante et
qui pourra alimenter un stock d’ions susceptibles de participer ultérieurement, dans une
matrice durcie, à la formation d’ettringite, dite différée.
Dans le cadre d’une étude complète, l’identification de l’ettringite différée peut être
effectuée par microscopie électronique à balayage. L’ettringite observée est dite massive.
Elle se caractérise par son abondance et forme des veines au sein de la pâte de ciment ou de
fins tapis entre les granulats et la matrice cimentaire (photo 4).
Par retour d’expérience, nous avons pu constater que les pièces d’ouvrage au sein desquelles
une réaction sulfatique interne a pu être diagnostiquée sont exposées à un environnement
humide ou à de l’eau liquide. L’eau et les capacités de transfert de l’eau dans le béton
doivent jouer un rôle important dans le mécanisme réactionnel. Toutefois, l’état actuel des
connaissances ne nous permet pas d’estimer un seuil d’hygrométrie en deçà duquel le
risque peut être limité.
Le mécanisme de gonflement fait intervenir des paramètres liés aux constituants du
béton, aux conditions d’hydratation et à l’environnement de l’élément en béton. Les
constituants de l’ettringite (sulfate, aluminate, calcium, eau) et les éléments ayant un
impact sur sa solubilité (les alcalins) jouent un rôle important dans ce phénomène en plus
des caractéristiques de l’échauffement subi au jeune âge. Il est important de préciser que
c’est une conjonction de facteurs qui peut provoquer l’apparition de ce phénomène ce qui
explique la raison pour laquelle cette pathologie n’est apparue que dans un nombre de cas
limité.
Les études réalisées sur la base de plans d’expériences factoriels montrent que le
développement d’une RSI par formation différée d’ettringite dans un béton met en jeu
des interactions fortes entre les différents facteurs impliqués dans le mécanisme. La plus
importante de ces interactions a lieu entre la température atteinte au cours de l’échauffement 9
et la teneur en alcalins du béton. Chacun de ces deux paramètres accentue l’effet de l’autre
sur le risque de développement de la pathologie.
En ce qui concerne la formulation des bétons, des études montrent que des additions
minérales (cendres volantes et laitier de haut fourneau) peuvent avoir un effet bénéfique
et réduire le risque de gonflement du béton lorsqu’elles sont utilisées à plus de 20 % en
Photo 4. Ettringite différée formant un tapis entre la pâte de ciment et un granulat (grossissement x 800)
substitution du ciment. L’impact de ces additions est double, il s’agit d’un effet de dilution
(diminution du dosage en ciment) et d’un effet chimique en raison de leur impact sur la
structure des hydrates formés (C-S-H) et de leur capacité de fixation des ions sulfate.
Les connaissances actuelles de cette pathologie ont été mises à profit pour établir les
recommandations nationales pour prévenir ce type de pathologie [5]. Celles-ci font référence
à des critères basés à la fois sur l’échauffement (la température maximale atteinte et la durée
d’exposition), sur la formulation du béton (la teneur en sulfates et en aluminates du liant,
le dosage en alcalins du béton, la présence d’additions minérales) et sur l’environnement
de l’élément en béton (contact avec de l’eau, hygrométrie élevée).
Pour plus de précisions sur les différentes formes d’ettringite et les mécanismes physico-
chimiques de la formation différée d’ettringite, le lecteur se reportera à l’annexe I des
recommandations pour la prévention des désordres dus à la réaction sulfatique interne [5].
des piles de pont où des zones de marnage, des zones immergées et des zones aériennes
peuvent être distinguées.
Le nombre d’échantillons dépendra des objectifs à atteindre. Il peut s’agir d’une
identification de la pathologie, d’un diagnostic complet ou d’une étude globale visant
également à caractériser l’impact de la pathologie sur l’élément en béton ou l’ouvrage. Un
programme d’échantillonnage est proposé dans le tableau ci-après en fonction des objectifs
visés.
Les résultats de ces différentes investigations sont traités par itérations (par exemple
à l’aide du programme “ MINERAUX ”) pour calculer la composition minéralogique
quantitative des matériaux. Une méthode est décrite dans le rapport LPC n° 83 [11] et
dans les annales de l’ITBTP série béton n° 417 [12]. Le calcul minéralogique transforme les
données de l’analyse chimique centésimale en composition minéralogique quantitative.
Ce calcul permet de déterminer la composition chimique élémentaire du ciment et son
12 dosage dans le béton par deux méthodes indépendantes, d’une part, à l’aide d’une
formule itérative dérivée de celle du CETIC (Centre d’Etudes Techniques de l’Industrie
Cimentière) et, d’autre part, par un oxyde directeur (généralement la silice soluble).
Enfin, ce calcul permet d’évaluer la teneur en granulats silicatés et calcaires utilisés pour
formuler le béton.
La teneur en alcalins dans les bétons joue un rôle important dans les phénomènes de
gonflement que ce soit l’alcali-réaction ou la réaction sulfatique interne. La totalité des
alcalins du béton ne participe pas systématiquement au phénomène d’alcali-réaction. Seuls
ceux qui sont capables de passer en solution à plus ou moins long terme participent à cette
réaction. Ces alcalins sont nommés alcalins actifs. Les recommandations pour la prévention
des désordres dus à l’alcali-réaction fixent les teneurs en alcalins actifs pour une formule de
béton convenant à l’emploi de granulats potentiellement réactifs. En l’absence de données
sur la dispersion des teneurs en alcalins, la valeur moyenne en alcalins actifs doit être
inférieure à 3 kg/m3, et la valeur maximale en alcalins actifs doit rester inférieure à 3,3 kg/
m3. Dans le cadre d’un diagnostic sur des éléments âgés où il est parfois difficile d’accéder
aux formules de béton, la détermination de la teneur en alcalins solubles dans l’acide
nitrique dilué au 1/50ème, ou solubilisés après une attaque à l’eau [10] permet d’évaluer
cette teneur.
À partir des données qui auront pu être réunies par ces essais ou à l’aide de dossier
d’archives, en les complétant par quelques caractéristiques de l’élément en béton étudié
(dimension, conditions de cure, température extérieure au moment du coulage), il est
possible d’effectuer une estimation de la température maximale atteinte dans le béton
au jeune âge. Une méthode possible est celle décrite en annexe IV des recommandations
nationales pour la prévention des désordres dus à la RSI [5].
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
Valeur Qualification
< 100 μm/m Négligeable
100 à 500 μm/m Modérée
> 500 μm/m Importante
Tableau 6. Critères de qualification des expansions résiduelles
14
Figure 7. Exemple - Essai d’expansion résiduelle selon la méthode des lpc n° 67
D’après ces résultats, nous observons que la zone très fissurée du chevêtre a atteint le
palier de gonflement sur site puisqu’aucun gonflement n’est mesuré en laboratoire sur
l’éprouvette prélevée dans cette zone alors que les zones peu fissurées ont un potentiel de
réactivité important qui peut se développer à long terme.
réaction sulfatique interne [14], et il a pris le nom de RGIB (pour réactions de gonflement
interne des bétons).
L’ensemble de ces données est utilisé pour ajuster les lois de comportement des matériaux
de la structure et les conditions aux limites de calcul (par exemple l’humidité relative).
En particulier, l’utilisation des données issues de la surveillance est indispensable pour
compléter le modèle de gonflement chimique (annexe 4 du guide LCPC) [1], celui-ci ne
15
pouvant pas être entièrement déterminé par les seules courbes d’expansion résiduelle.
Le modèle ajusté permet de représenter l’évolution du comportement de la structure depuis
sa construction jusqu’à la période actuelle, permettant ainsi d’évaluer les déplacements et
les déformations imputables à la pathologie, mais aussi les contraintes générées par les
gonflements gênés (en particulier au niveau des armatures) ou encore les redistributions
d’effort.
C’est l’utilisation de ce même procédé, mais en prolongeant la simulation au-delà de la
période actuelle, que l’on peut réaliser un pronostic de la structure, et évaluer l’impact de
différentes techniques de traitement.
En dehors du modèle implanté dans CESAR-LCPC, il existe d’autres outils numériques
développés pour le re-calcul des structures atteintes d’alcali-réaction.
3.1 Contexte
Cette méthode vient en complément de la méthodologie de suivi des ouvrages atteints
de pathologie de gonflement interne du béton développée dans le guide LCPC [1]. Elle
se veut applicable aux cas d’Alcali-réaction (AR) comme aux cas de Réaction Sulfatique
Interne (RSI).
Elle suppose une bonne connaissance de l’ouvrage, de son état de fissuration, de la gravité
prévisible de la pathologie (amplitude attendue du gonflement du béton au niveau local
et global, conséquences du gonflement des éléments atteints sur la structure...) et de
l’avancement de la réaction de gonflement. Tous ces paramètres ont été observés lors des
visites et du suivi de l’ouvrage, par la campagne d’instrumentation (indice de fissuration,
distancemétrie...), les investigations complémentaires (carottages et essais d’expansion
résiduelle, reproduction du béton et du cycle de bétonnage...) et éventuellement la
modélisation numérique prédictive de l’élément atteint et de la structure.
Toutes ces données ont été capitalisées selon le logigramme décisionnel présenté en annexe
1 du guide cité précédemment [1] et sont synthétisées dans une fiche de suivi dont des
exemples sont donnés en annexe 1 du même document [1].
Ces éléments, complétés par une analyse de l’importance stratégique de l’ouvrage (intensité
du trafic, contraintes d’exploitation, possibilité de limitation en tonnage, itinéraire de
substitution...), définissent le contexte de l’ouvrage.
Deux cas de figure peuvent se présenter à ce stade de suivi de l’ouvrage :
hh la réaction, quelle que soit sa sévérité, est arrêtée,
hh la réaction est encore active.
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
Dans le premier cas, la situation est stabilisée et il convient de mettre en œuvre (si
nécessaire) une réparation de l’ouvrage qui lui restitue son aptitude au service et garantisse
la pérennité souhaitée.
Dans le second cas, la situation est évolutive, et le choix du traitement à mettre en
œuvre dépend d’un nombre important de paramètres (potentiel de gonflement résiduel,
environnement climatique des éléments atteints, susceptibilité de la structure vis-à-vis
du gonflement de ces éléments, impact socio-économique d’une inaptitude au service
partielle ou totale de l’ouvrage...). Cette situation complexe dont l’évolution est incertaine
nécessite la mise en œuvre d’une méthode rationnelle pour choisir le(s) traitement(s) le(s)
plus approprié(s).
3.3.2 Vulnérabilité
La vulnérabilité de la structure vis-à-vis de cet aléa traduit la gravité des dégâts engendrés
dans la structure et leur influence sur la sécurité, l’aptitude au service et la durabilité
de l’ouvrage. La vulnérabilité se détermine, en fonction de l’élément atteint et de la
conception de la structure soit par une analyse qualitative simplifiée (dans les cas très
simples), soit par utilisation d’un modèle numérique intégrant les couplages chimico-
mécaniques de la RSI.
L’état de la structure au moment de l’étude doit être pris en compte (en complément de
l’aléa qui a été précédemment déterminé) et peut servir au calage du modèle numérique
utilisé.
La vulnérabilité n’a pas systématiquement de lien direct avec le rôle structurel de l’élément
atteint dans l’ouvrage. En effet, un élément porteur massif (pile largement dimensionnée
18
par exemple) dont seule la périphérie est atteinte de fissuration ne perdra pas forcément
ses capacités de portance, alors qu’un élément transversal, a priori peu sollicité, peut
compromettre, de par son gonflement, l’équilibre global d’une structure.
La vulnérabilité est traduite par le classement de l’élément atteint dans une catégorie
d’éléments, selon que son gonflement :
hh n’a aucune influence sur la sécurité, l’aptitude au service ni sur la durabilité de la
structure,
hh n’a d’influence que sur la durabilité de la structure, sans mettre en jeu l’aptitude au
service ni la sécurité,
hh a une influence sur l’aptitude au service sans compromettre la sécurité,
hh a une influence sur la sécurité de la structure.
La définition des niveaux de vulnérabilité est donnée page suivante (fig. 8).
3.3.3 Criticité
La criticité de la structure dépend à la fois de l’ampleur de l’aléa (seuils définis pour chaque
type de réaction à partir des essais d’expansion résiduelle respectifs) et de la vulnérabilité
de la structure vis-à-vis du gonflement de l’élément atteint (dont de l’état prévisionnel à
terme).
Les seuils de potentiels de gonflement résiduel sont fixés de la manière suivante (tab. 9) :
NOTA : La méthode d’essai LPC n° 44 [7] décrit une phase « a » de 8 semaines correspondant
à la reprise en eau de l’éprouvette carottée. Lors de la mise en œuvre de la présente méthode
de choix de traitement, pour que les seuils soient cohérents entre les deux méthodes (LPC
n° 44 [7] pour la l’AR et LPC n° 67 [8] pour la RSI), les gonflements se produisant durant
la phase « a » (pour l’AR) doivent être intégrés aux résultats d’expansion résiduelle, en
dérogation à la méthode LPC n° 44 [7].
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
3.3.4 Enjeux
En fonction de l’importance stratégique de l’ouvrage (intensité du trafic, contraintes
d’exploitation, possibilité de limitation en tonnage, itinéraire de substitution, durée de
vie attendue, valeur patrimoniale,...), le maître d’ouvrage doit préciser ses attentes et/ou
exigences vis-à-vis de la durabilité, l’aptitude au service et de la sécurité d’un ouvrage.
Ce n’est donc pas forcément l’importance en terme de taille ou de coût que va traduire ce
paramètre, mais plutôt le caractère indispensable, utile ou accessoire de l’ouvrage dans son
contexte. Il est de la responsabilité du maître d’ouvrage de définir ses objectifs de maintien
de l’aptitude au service immédiate, à moyen et long termes de l’ouvrage, éventuellement
en concertation avec l’exploitant et le gestionnaire.
Quatre niveaux d’enjeux sont définis :
hh E0 : ouvrage à enjeux faibles,
hh E1 : ouvrage à enjeux modérés,
hh E2 : ouvrage à enjeux importants,
hh E3 : ouvrage stratégique indispensable.
Le niveau d’enjeux interviendra dans le choix des traitements à mettre en œuvre, mais
également dans les modalités d’intervention sur l’ouvrage (coupures de circulation,...).
A défaut de méthode propre au maître d’ouvrage pour déterminer les enjeux, des méthodes
sont proposées dans le rapport du SETRA de 2008 [19].
20
3.3.5 Niveaux de traitement
Pour simplifier la conception et l’utilisation des logigrammes de choix des solutions de
traitement, les paramètres de criticité de la structure et les niveaux d’enjeux du maître
d’ouvrage sont croisés pour définir un niveau de traitement à mettre en œuvre pour les
éléments atteints. Ce niveau de traitement correspond à la classe de risque de l’ouvrage vis-
à-vis de l’aléa. En effet, ces deux paramètres sont du même ordre et qualifient l’importance
d’appliquer un traitement lourd et efficace, pour des raisons techniques (criticité de la
structure) ou fonctionnelles (enjeux).
Les niveaux de traitement sont ainsi déterminés :
Niveau de
C0 C1 C2 C3 C4
traitement
E0 N0 N0 N1 N1 N2
E1 N0 N1 N1 N2 N3
E2 N1 N1 N2 N2 N3
E3 N1 N2 N2 N3 N3
Tableau 11. Niveaux de traitement
hh N3 : intervention lourde contre la perte d’aptitude au service et/ou mise en place de
moyens de substitution temporaire ou définitive de l’ouvrage si besoin. Une intervention
urgente de mise en sécurité peut également être nécessaire.
21
II – Niveau de N0 N1 N2 N3 N0 N1 N2 N3
traitement
III – Traitements
envisageables
(1)
conditions adaptées aux éléments en béton armé * Cas des ouvrages en béton non armé
** Interventions locales
Avertissement : Ce logigramme fait partie d'une méthode de choix de traitement des ouvrages atteints de réaction de gonflement
interne des bétons. Cette méthode ne peut être appliquée correctement que par des maîtres d'œuvres possédant les connaissances
appropriées en fonctionnement des structures et phénomènes de gonflement du béton.
I – État de fissuration
Fissuration significative : Ouvertures importantes :
IF0 ≥ 1 mm/m(1) ou f o > 1,5 mm(1)
0,5 mm ≤ f o ≤ 1,5 mm(1)
Non endommagées Délaminage et
II – État des armatures Endommagées
ou sans objet décohésion du béton
Non
IV – Niveau de
traitement N0 N1 N2 N3 N0 N1 N2 N3 N0 N1 N2 N3
V – Traitements
envisageables
Avertissement : Ce logigramme fait partie d'une méthode de choix de traitement des ouvrages atteints de réaction de gonflement
interne des bétons. Cette méthode ne peut être appliquée correctement que par des maîtres d'œuvres possédant les connaissances
appropriées en fonctionnement des structures et phénomènes de gonflement du béton.
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
23
4. Les méthodes de protection et réparation
Les bardages doivent être conçus de manière à permettre un suivi géométrique de la structure
(distancemétrie...). Dans la mesure du possible, on privilégiera des solutions démontables.
Pour plus d’information sur le choix, la spécification et la mise en œuvre des produits,
le lecteur pourra se reporter aux guides du LCPC [20], du SETRA [21] et du STRRES [22]
consacrés à la protection des bétons.
4.1.3.3 Confinement
L’expérience acquise (en laboratoire ou sur ouvrages) montre que, dans une structure
précontrainte, l’expansion du béton (et donc sa fissuration) se développe préférentiellement
dans le sens des directions les moins précontraintes. Il est ainsi recommandé d’appliquer
une précontrainte tridimensionnelle dont l’objectif est d’essayer de contenir l’expansion.
En prenant en compte les efforts considérables générés par les réactions de gonflement,
il semble qu’il soit nécessaire d’appliquer des contraintes qui soient comprises dans une
gamme allant de 3 à 10 MPa, avec une valeur raisonnable de précontrainte pouvant être
estimée aux alentours de 5 MPa. Si l’on souhaite éviter tout gonflement du béton, il faut
alors appliquer un confinement avec une compression élevée (supérieure à 5 MPa). Ces
ordres de grandeur de compression ont été validés expérimentalement en laboratoire pour
l’AR. Des essais sont actuellement en cours pour la RSI, en laboratoire et sur ouvrages.
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
des éléments). Les ouvrages pour lesquels la RSI avait été détectée ont fait l’objet d’une
réparation en 2006 puis d’un suivi. La RSI a été confirmée par le LCPC en 2009 (sur la
quasi totalité des ouvrages, par prélèvements au cœur des chevêtres). La mauvaise tenue
des premières réparations et l’extension de la pathologie à d’autres ouvrages conduisent à
mettre en œuvre une seconde campagne de réparations prévue en 2010 et 2011.
En annexe 1, trois fiches synthétiques sont présentées pour chaque ouvrage :
hh une fiche de suivi de l’ouvrage telle que proposée en annexe 2 du guide « Aide à la
gestion des ouvrages atteints de réactions de gonflement interne » [1],
hh une fiche de mise en œuvre de la méthode de choix de traitement décrite dans le chapitre 3
du présent document,
hh une fiche de description des opérations de réparation.
Ces expériences sur ouvrages ne permettent pas encore de conclure sur l’efficacité des
solutions testées.
En effet, hormis l’expérience de la première réparation du pont d’Ondes, les autres ouvrages
suivis n’ont pas été traités depuis suffisamment longtemps pour juger de l’efficacité des
réparations.
La première réparation du pont d’Ondes montre quant-à-elle uniquement la mauvaise
tenue dans le temps d’un revêtement (dont la nature n’était pas adaptée aux déformations
du support) lorsque le potentiel de gonflement est encore important. La dégradation très
rapide de ce revêtement n’a pas permis d’évaluer son influence sur le développement de la
réaction et donc sur les gonflements.
La bonne tenue du revêtement souple sur un support très fissurant qui a été constatée
constitue cependant un aspect favorable de ce traitement pour la protection du béton vis-à-
vis des agents agressifs extérieurs et améliorer sa durabilité.
Une synthèse de cette expérimentation est présentée en annexe 5.
5. Conclusions
Ce document présente des solutions de traitements des ouvrages envisageables dans le cas
des pathologies liées aux réactions de gonflement interne du béton ainsi qu’une méthode
de choix de traitements.
La méthode présentée ne dispense en aucun cas d’une expertise technique sur le
fonctionnement des structures en béton et sur le matériau béton pour choisir et mettre en
œuvre des solutions adaptées.
De plus, les retours d’expériences (en laboratoires ou sur ouvrages) ne permettent pas pour
l’instant de mettre en évidence de solution pleinement efficace dans le traitement de ce
type de pathologies.
Sur la base des exemples présentés et des connaissances relatives à l’Alcali-Réaction et la
Réaction Sulfatique Interne, il est essentiel dans la majorité des cas de remettre en état le
réseau d’assainissement d’eau pluviale lorsque celui-ci est défaillant.
Le choix de traitements adaptés nécessite de mettre en œuvre la méthodologie présentée
dans ce document afin de prendre en compte la complexité des phénomènes et le caractère
unique de chaque situation.
Dans la mesure où aucun traitement ne permet actuellement de « guérir » les ouvrages 35
atteints de gonflements, il est toujours opportun d’être vigilant lors de la réalisation
d’ouvrages neufs et d’appliquer les recommandations des guides et normes actuellement
en vigueur, à savoir (liste non exhaustive) :
hh le guide LCPC « Recommandations pour la prévention des désordres dus à la réaction
sulfatique interne » d’août 2007 pour la RSI [5],
hh le guide « Recommandations pour la prévention des désordres dus à l’alcali-réaction » de
juin 1994 pour l’AR [3],
hh la norme NF EN 206-1 pour la production des bétons de structure,
hh le fascicule 65 du CCTG pour leur mise en œuvre,
hh ...
ANNEXES
37
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
Annexe 1 :
Exemples d’ouvrages
Pont d’Ondes 40
Viaduc de Fozière 52
Pont de Gevry 60
Pont de Beynost 69
PS de l’A71 76 39
Pont d’Ondes
40
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
(Photo de l'ouvrage)
Identification de l'ouvrage
N° d'identification : Commune : 41
Ondes
Obstacle La Garonne
Voie portée : RD 17 franchi :
Type de l'ouvrage : VIPP
Site d'exposition : Rural
Années de construction : 1954/1955
Octobre 1998
Inspection détaillée des piles réalisée par le LRPC de Toulouse qui met en évidence une évolution des désordres sur
le chevêtre de la pile P2 :
- les défauts d'étanchéité des joints de trottoirs qui se sont accentués, d'où des venues d'eau importantes sur les
abouts,
- l'évolution des ouvertures de la fissuration existante par rapport à l'inspection détaillée de 96 + l'apparition de
nouvelles fissures sur les abouts (amont et aval),
- la présence de suintements et/ou de calcite le long de ces fissures,
Par contre, sur les autres chevêtres (piles P2, P3 et P4), malgré les défauts d'étanchéité des joints de trottoirs,
accompagnés de venues d'eau importantes sur les abouts de chevêtre (P4 principalement), la fissuration reste
mineure (à priori de retrait), sans évolution significative par rapport aux inspections détaillées précédentes.
2005 à 2008
Inspections détaillées annuelles du chevêtre de la pile P2, avec suivi de déformation à l'aide d'un distancemètre
43
About amont lors de l'inspection détaillée de 2005 : nouvelles fissures apparaissant au travers du revêtement
Aout 2007
Prélevement de carottes pour des essais d'expansion résiduelle, Ces essais, réalisés par le LCPC, ont permis de
conclure que le béton du chevêtre de la pile P2 ne présentait plus de potentiel de gonflement associé à la
formation d’ettringite différée
En 2005, mise en place d'embases sur les 2 abouts du chevêtres (amont et aval)
et sur la face latérale Rive Gauche
De 2005 à 2008, relevé des déformations à l'aide d'un distancemètre
About amont
About aval
About aval
44
Face RG
Sur l'about aval : une légère augmentation des mesures, pouvant atteindre 0,5mm (idem about amont)
Sur la face latérale Rive Gauche : aucune évolution (mesures inférieures ou égales à 0,1mm)
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
45
Travaux - Fiche de synthèse des travaux réalisés en 1995
Ouverture Fiche :
Pont d'ONDES sur la GARONNE 01/10/2009
Mise à jour :
01/10/2009
Identification de l'ouvrage
N° d'identification : Commune : Ondes
Choix de la méthode :
Aléas : AR X RSI
Vulnérabilité de la structure : V1 X V2 V3 V4
Criticité de l'élément : C0 X C1 C2 C3 C4
Niveau d'enjeu : E0 E1 X E2 E3
Niveau de traitement : N0 X N1 N2 N3
Objectif du traitement : Limiter les arrivées d'eau pour assurer la durabilité de l'élément
Coût de l'opération : NC
47
Traitement - Fiche d'aide au choix de traitements adaptés
Ouverture Fiche :
Pont d'Ondes sur la Garonne 01/10/2009
Mise à jour :
10/12/2009
Identification de l'ouvrage
N° d'identification : Commune : Ondes
Site d'exposition : Rural En 1995, injection des fissures et mise en œuvre d'un revêtement
de surface sur les abouts
Année de construction : 1954/1955
Caractérisation de l'aléa
Type de pathologie : AR X RSI
Vulnérabilité de la structure
Rôle de l'élément atteint dans la structure : X Structurel Non structurel
Criticité
Environnement de l'élément : Sec Humide X Mouillé
Criticité de la structure : X C0 C1 C2 C3 C4
Enjeux stratégiques
Niveau d'enjeux : Ouvrage à enjeux faibles – E1
Niveau de traitement
Niveau N2 Niveau N3
Identification de l'ouvrage
N° d'identification : Commune : Ondes
Site d'exposition : rural En 1995, injection des fissures et mise en œuvre d'un revêtement
de surface (qui n'a pas tenu dans le temps)
Années de construction : 1954/1955
Choix de la méthode :
Aléas : AR X RSI
Vulnérabilité de la structure : V1 X V2 V3 V4
Criticité de l'élément : X C0 C1 C2 C3 C4
Niveau d'enjeu : E0 E1 X E2 E3
Niveau de traitement : N0 X N1 N2 N3
Objectif du traitement : Limiter les arrivées d'eau pour assurer la durabilité de l'élément
Coût de l'opération : 41 k€ HT
Durée du chantier : NC
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
Assainissement du chevêtre : remplacement des anciens joints qui ne sont plus efficaces (joints de chaussée + joint
de trottoir - mise en place d'un dispositif de récupération type gouttière au droit des joints de trottoir et d'une forme de
pente sur la face supérieure du chevêtre pour éviter toute stagnation d'eau à ce niveau - Enlèvement de l'ancien
revêtement par ponçage, injection des fissures et application d'une nouvelle protection (faces latérales + face
supérieure)
51
Viaduc de Fozière
52
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
Ouverture Fiche :
VIADUC DE FOZIERE mars 2001
Mise à jour :
déc. 2009
Identification de l'ouvrage
N° d'identification : OA 229 Commune : Fozières
Investigations réalisées
Diagnostic IDP de Février 1996 (CETE Aix)
(méthodes, résultats) : Carottages réalisés en avril 2000 et Decembre 2000
Réaction sulfatique interne due à une élévation importante
de température à la prise
54
Description de l'instrumentation
Indice de fissuration
20 Plots implantés sur le chevêtre permettant de mesurer les variations de longueur, largeur
et hauteur
Température / Hygrométrie
Identification de l'ouvrage
N° d'identification : OA 229 Commune : Fozières
Béton :
Fournisseur :
Ciment : Portland de type CEM I (C3A : 9,8%; SO3 : 2,6%, Na2O équivalent : 1,1%)
Dosage en ciment : 400 kg/m3
Caractérisation de l'aléa
Type de pathologie : AR X RSI
Vulnérabilité de la structure
Rôle de l'élément atteint dans la structure : X Structurel Non structurel
Criticité
Environnement de l'élément : Sec Humide X Mouillé
Criticité de la structure : C0 C1 C2 C3 X C4
Enjeux stratégiques
Niveau d'enjeux : Ouvrage à enjeux faibles - E0
Niveau de traitement
Niveau N2 X Niveau N3
Identification de l'ouvrage
N° d'identification : OA 229 Commune : Fozières
Choix de la méthode :
Aléas : AR X RSI
Vulnérabilité de la structure : V1 V2 V3 X V4
Criticité de l'élément : C0 C1 C2 C3 X C4
Niveau d'enjeu : E0 X E1 E2 E3
Niveau de traitement : N0 N1 N2 X N3
59
Pont de Gevry
60
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
(Photo de l'ouvrage)
Identification de l'ouvrage
N° d'identification : Commune : Gevry (39)
Origine RSI : échauffement important aux jeunes âges (dosages élevés en ciment CEMI, températures extérieures
chaudes) + caractéristiques constituants béton + humidité...
– Pile P1 : pas de risque d’expansion
– Culée RD : gonflement stabilisé
– Piles P2 et P3 (zones altérées) : gonflement résiduel faible
Type de suivi :
Suivi indices de fissuration sur la pile 3:
référence: 15/04/2003, périodicité: 3, puis 6, puis 12 mois
Suivi distancemètre à fil invar sur la culée RD et la pile 3:
référence: 16/05/2003, périodicité: 3, puis 6, puis 12 mois
Classement / Indice / Evolution :
* fissuration « négligeable » à « forte »
* pas d’évolution significative ; on note cependant une légère évolution suite aux mesures de juin et octobre 2005
(fissuration « faible » en partie inférieure, « forte » en partie supérieure)
* pas de déformation globale significative
* ouvrage en situation de « dommage intermédiaire » (endommagé mais évoluant peu)
Description de l'instrumentation
Suivi indices de fissuration sur la pile 3:
4 repères implantés sur les 2 faces de la pile P3 (parties supérieure et inférieure)
63
Traitement - Fiche d'aide au choix de traitements adaptés
Ouverture Fiche :
Pont de
Nom
GEVRY
de l'ouvrage
sur le Doubs 01/10/2009
Mise à jour :
10/11/2009
Identification de l'ouvrage
N° d'identification : Commune : Gevry (39)
╚> Aciers endommagés ? oui X non (fûts des appuis en béton non armé)
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
Caractérisation de l'aléa
Type de pathologie : x AR X RSI
Vulnérabilité de la structure
Rôle de l'élément atteint dans la structure : X Structurel Non structurel
Criticité
Environnement de l'élément : Sec X Humide X Mouillé
Criticité de la structure : C0 C1 X C2 C3 C4
Enjeux stratégiques
Niveau d'enjeux : Ouvrage à enjeux faibles - E0
X Niveau N2 Niveau N3
66
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
Ouverture Fiche :
Pont de
Nom
Nom
GEVRY
de
de l'ouvrage
l'ouvrage
sur le Doubs 01/10/2009
Mise à jour :
10/11/2009
Identification de l'ouvrage
N° d'identification : Commune : Gevry (39)
Choix de la méthode :
Aléas : x AR X RSI
67
Potentiel : X Négligeable x Faible Fort
Vulnérabilité de la structure : V1 V2 V3 X V4
Criticité de l'élément : C0 C1 X C2 C3 C4
Niveau d'enjeu : E0 E1 X E2 E3
Niveau de traitement : N0 N1 X N2 N3
Maître d'oeuvre : Conseil Général du Jura CG39 Direction des Routes Départementales
Contrôle des études : CG39 Chargé de mission OA assisté par le CETE de Lyon (DOA et LRPC Autun)
CG39 Chargé de mission OA + CTRD de Dôle Chaussin assisté du LRPC Autun et du LRPC de
Contrôle de chantier : Strasbourg
Type de traitement : Culées: revêtement d'imperméabilisation; Piles P2 et P3: ceinturage par coque BA
Objectif du traitement : Piles : Protection contre l'érosion par chocs de corps flottants
Culées : Limitation des arrivées d'eau pour assurer la durabilité de l'élément
Pont de Beynost
69
Fiche de suivi de gonflement de l'ouvrage
Ouverture Fiche :
Fiche de suivi de gonflement de l'ouvrage
Fiche
PS de suivi
2 SNCF au PRde gonflement de l'ouvrage
0,300 17/09/2009
St Maurice de Beynost Mise à jour :
Ouverture Fiche :
Ouverture Fiche :
07/07/2010
PSPS2 SNCF 17/09/2009
2 SNCFauauPR
PR 0,300
0,300 Mise
17/09/2009
à :jour :
St St
Maurice de Beynost
Maurice de Beynost Mise à jour
07/07/2010
07/07/2010
(Photo de l'ouvrage)
(Photo de l'ouvrage)
(Photo de l'ouvrage)
Identification del'ouvrage
Identification de l'ouvrage
N° d'identification :
N° d'identification : IN108405
IN108405 Commune
Commune : : SAINT
SAINT MAURICE
MAURICE DE BEYNOST
DE BEYNOST
Voie portée
Voie portée : : ex 1084
ex RN RN 1084 Identification
Obstacle franchide
Obstacle franchi : : l'ouvrage
voie SNCF
voie (ligne
SNCF LyonLyon
(ligne Ambérieu)
Ambérieu)
N° d'identification :
Type de l'ouvrage : IN108405
poutres Communedéjà
Traitements : réalisés
SAINT MAURICE :DE BEYNOST
(natures,dates) aucun
Type de l'ouvrage : poutres Traitements déjà réalisés (natures,dates) : aucun
Site d'exposition
Voie portée : ex: RN 1084
néant Obstacle franchi : voie SNCF (ligne Lyon Ambérieu)
Site d'exposition : néant
Année de construction : 1982
70 Type de l'ouvrage :
Année de construction :
poutres
1982
Traitements déjà réalisés (natures,dates) : aucun
2002 : prélèvement
décembre 1999 inspection détaillée (LRL) etpour
de 2 carottes, prélèvements
recherche de Rédigé pour
3 carottes par(fluorescence
d'alcali-réaction :des
CETE de Lyon
essais des –
MEB LRPC-Lyon
complémentaires
ions uranyles aux UV)
puis d'ettringite,
octobre présence en faible
2004 : prélèvements quantitépour
par carottage de gel d'alcali-réaction
analyse au MEB etetessais
présence d'ettringite résiduel
de gonflement différée
décembre 2004 à juillet 2008 : mesures distancemétriques par fils INVAR et indice de fissuration, fréquence 6 mois,
décembre 2002notable
pas d'évolution : inspection détaillée (LRL) et prélèvements de 3 carottes pour des essais MEB complémentaires
constatée
octobre 2004 : prélèvements par carottage pour analyse au MEB et essais de gonflement résiduel
Rédigé
décembre 2004 à juillet 2008 : mesures distancemétriques par fils INVAR par :de
et indice CETE de Lyon
fissuration, – LRPC-Lyon
fréquence 6 mois,
pas d'évolution notable constatée
Instrumentation de l'ouvrage
Légende
base d'indice de fissuration bases de distancemètre
71
sonde de température
Légende
base d'indice
autre de fissuration
(à préciser) bases de distancemètre
sonde de température
Description de l'instrumentation
autre (à préciser)
L’objectif de l’instrumentation est de suivre l’évolution de la fissuration de l’about du chevêtre et du
gonflement de la pièce. Une partie du chevêtre a été instrumentée afin de suivre l'évolution du
phénomène de gonflement. Des Description
repères (quatrede l'instrumentation
repères d'angle et huit repères droits) ont été collés avec
de la résine sur les arêtes du chevêtre enserrant celui-ci d'un réseau de mesure.
L’objectif de l’instrumentation est de suivre l’évolution de la fissuration de l’about du chevêtre et du
gonflement de la pièce. Une partie du chevêtre a été instrumentée afin de suivre l'évolution du
phénomène de gonflement. Des repères (quatre repères d'angle et huit repères droits) ont été collés avec
de la résine sur les arêtes du chevêtre enserrant celui-ci d'un réseau de mesure.
Synthèse des mesures
0,10
0,08
SMB 10-1
SMB 10-2
SMB 3
0,06
Expansion (%)
72 SMB 5
SMB 7-1
SMB 7-2
0,04 12-2 SMB 9-1
SMB 9-2
SMB 12-1
SMB 12-2
0,02
0,00
0 28 56 84 112 140 168 196 224 252 280 308 336 364 392 420 448
Te m ps (jour s )
L’indice 1 ou 2 correspond à des essais pratiqués sur deux morceaux issus d’une même carotte.
Globalement, les courbes tendent vers un palier. Les expansions résiduelles les plus grandes
correspondent à la carotte n°9 (0,076 %), située en zone dégradée mais dont la fissuration reste
modérée, et à la carotte n°5 (0,051 %) prélevée sur le chevêtre d’apparence saine de la culée 1.
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
Identification de l'ouvrage
N° d'identification : IN108405 Commune : SAINT MAURICE DE BEYNOST
Voie portée : ex RN 1084 Obstacle franchi : voie SNCF (ligne Lyon Ambérieu)
Béton :
Fournisseur :
Ciment : CPA 55 (C3A = 11 %)
Dosage en ciment : 350 kg/m3
Caractérisation de l'aléa
Type de pathologie : AR x RSI
Criticité
Environnement de l'élément : Sec x Humide Mouillé
74 Potentiel de gonflement : faible (négligeable, faible ou fort)
Criticité de la structure : C0 x C1 C2 C3 C4
Enjeux stratégiques
Niveau d'enjeux : Ouvrage à enjeux faibles - E0
Niveau de traitement
Niveau N2 Niveau N3
Ouverture Fiche :
PS 2 SNCF au PR 0,300 17/09/2009
St maurice de beynost Mise à jour :
07/07/2010
Identification de l'ouvrage
N° d'identification : IN108405 Commune : SAINT MAURICE DE BEYNOST
Voie portée : ex RN 1084 Obstacle franchi : voie SNCF (ligne Lyon Ambérieu)
Choix de la méthode :
Aléas : AR x RSI
Criticité de l'élément : C0 x C1 C2 C3 C4
Niveau d'enjeu : E0 E1 x E2 E3
Niveau de traitement : N0 x N1 N2 N3
Maître d'œuvre : NC
Contrôle de chantier : NC
Objectif du traitement : Limiter les arrivées d'eau pour assurer la durabilité de l'élément
Durée du chantier : NC
76
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
(Photo de l'ouvrage)
77
Identification de l'ouvrage
Épineuil-le-
N° d'identification : 617 Commune : Fleuriel
Obstacle
Voie portée : CR 17 franchi : A 71
Type de l'ouvrage : PSDP Traitements réalisés (natures,dates):
Instrumentation de l'ouvrage
Mise en place de deux plots scellés pour distancemètre à fil invar, parallèle à la plus grande
longueur
Percementdud'un
chevêtre (base
trou pour de 6 m)
installer une sonde de température pendant les mesures au
distancemètre.
Légende
base d'indice de fissuration bases de distancemètre
autre (carottages)
78 Description de l'instrumentation
Identification de l'ouvrage
N° d'identification : 617 Commune : Épineuil-le-
Fleuriel
Béton :
Fournisseur :
Ciment : CPA 55 R de Beffe
Dosage en ciment : 400 kg/m3
Caractérisation de l'aléa
Type de pathologie : AR X RSI
Criticité
Environnement de l'élément : Sec Humide X Mouillé
Enjeux stratégiques
Niveau d'enjeux : Ouvrage à enjeux faibles - E0
Niveau de traitement
Niveau N2 Niveau N3
Annexe 2 :
Recalcul par modélisation
numérique appliquée
à la RSI
81
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
ANNEXE 2
1 Objectif du recalcul
Le recalcul d’une structure atteinte de RSI doit permettre de fournir au gestion-
naire des informations réalistes et fiables sur l’état des éléments constitutifs d’une
structure en béton (en termes de contraintes, de déformations et de dégradations de
leurs propriétés), lorsque celle-ci (ou certaines parties de celle-ci) souffre de RSI. En
effet, la RSI est un phénomène hétérogène, qui peut affecter différemment les divers
éléments d’un même ouvrage. Outre la variation de nature des bétons constituant
différentes parties d’un ouvrage, les dimensions variées des éléments conduisent à
des élévations de températures non uniformes durant la prise du béton et, par consé-
quent, à une formation différée d’ettringite plus ou moins forte. La connaissance de
la pathologie à l’échelle du matériau (ampleur et cinétique des expansions) n’est
donc pas suffisante, et la modélisation de l’ensemble de la structure est le seul moyen
pour appréhender avec le niveau de fiabilité suffisant les interactions entre les gon-
flements dus à la RSI, la résistance à ces expansions due à la rigidité des éléments
structurels, les contraintes générées par les chargements extérieurs, celles causées
par le bridage, voulu ou fortuit, des gonflements et celles relevant de l’hétérogénéité
des développements de la réaction.
Dans le cadre de l’expertise d’un ouvrage atteint de RSI et, a fortiori, pour concevoir
un projet de traitement ou de réparation adapté à la pathologie, il sera nécessaire
d’utiliser un modèle numérique afin de :
– connaître l’état de contrainte dans le béton engendré par le gonflement empêché
83
(par les armatures, les éléments moins touchés par la pathologie,...) ;
– connaître les surtensions transmises aux armatures actives et passives par le
béton ;
– déterminer les redistributions d’effort hyperstatiques dues aux déformations du
béton ;
– prédire l’évolution de ces mêmes contraintes dans le futur si aucune intervention
n’est faite sur l’ouvrage ;
– évaluer l’ampleur des déplacements à subir dans le futur en raison du potentiel
de gonflement résiduel, et par conséquent les éventuelles dégradations de l’apti-
tude au service de l’ouvrage ;
– évaluer l’efficacité d’un projet de réparation, qu’il s’agisse d’intervenir sur les
facteurs physico-chimiques influençant la réaction elle-même ou de mettre en
œuvre des dispositions d’ordre mécanique pour corriger les conséquences de la
pathologie.
Cette annexe s’appuie sur des travaux de recherche réalisés au LCPC, et en particu-
lier la thèse de doctorat de Nizar Baghdadi [1]. À notre connaissance, il s’agit, pour
l’heure, du seul modèle numérique existant pour traiter de l’influence de la RSI sur
les structures en béton. Ce modèle est implanté dans le logiciel de calcul par éléments
finis CESAR-LCPC [2] ; il porte le nom de module RGIB, pour réactions de gonfle-
ment interne dans les bétons, il constitue une extension du module ALKA développé
pour traiter les ouvrages atteints de réaction alcali-silice.
2 Modèle utilisé
Le modèle de calcul présenté dans cette annexe est une extension du modèle déve-
loppé pour la réaction alcali-silice, tel qu’il a été présenté dans l’annexe 4, Méthode de
recalcul de structure pour un béton atteint d’alcali-réaction du guide [3].
La déformation totale ε est la somme d’une composante élastique εe, d’une défor-
mation permanente éventuelle due à la plasticité du matériau εp, d’une déformation
causée par le retrait de dessication εs et d’une déformation imposée par le dévelop-
pement de la RSI εχ. C’est ce dernier terme que nous allons détailler dans les pages
suivantes.
Notons simplement que, dans le module RGIB du programme CESAR-LCPC,
les autres composantes de la loi de déformation sont obtenues de façon tout à fait
classique :
– la déformation élastique est reliée à l’état de contrainte par la loi de Hooke ;
84 – la déformation permanente, qui permet de rendre compte du caractère élasto-
plastique du béton, est déterminée à partir d’un critère de plasticité de Willam-
Warnke ;
– le retrait de dessication ou le gonflement hydrique sont reliés linéairement aux
variations du degré de saturation du matériau [5].
Ces lois rhéologiques ont été choisies ainsi parce qu’elles représentent un bon com-
promis entre leur capacité à simuler le comportement réel du matériau et la simpli-
cité de leur calibration et de leur emploi.
La déformation chimique générée par la RSI s’écrit
(2)
1. Cette interprétation est en réalité mise en défaut lorsqu’on se penche sur le mécanisme micromécanique
à l’origine des gonflements observés à l’échelle macroscopique : un degré d’avancement proche de 0 ne
traduit pas forcément une faible quantité de produits formés par la réaction, il peut aussi exprimer de
faibles gonflements alors qu’une grande quantité d’ettringite a été formée, pour peu que celle-ci dispose
de nombreux vides à combler au sein de la porosité du béton.
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
(3)
Dans cette expression, τc représente le temps caractéristique, d’autant plus faible que
le phénomène est rapide dans sa phase la plus active. La durée τl, appelée temps
de latence, représente la première phase de la RSI, celle pendant laquelle très peu
de gonflements sont visibles au niveau du matériau. Les paramètres δ et ϕ, eux
aussi homogènes à des durées, permettent de corriger le modèle de Larive afin qu’il
prenne mieux en compte la fin du phénomène, comme on peut le voir sur la figure 1.
Ces deux paramètres doivent vérifier la relation suivante :
0 ≤ φ ≤ d. (4)
85
(5)
(6)
(7)
(8)
(9)
2. Pour des durées plus importantes, de l’ordre de 10 jours, certaines études [7] ont montré qu’il y a
au contraire une diminution des expansions, laissant penser à l’existence d’un effet de pessimum qui
reste, pour l’heure, mal expliqué. Il n’est donc pas pris en compte dans le modèle exposé ici, ce qui doit
conduire le modélisateur à la plus grande prudence lorsqu’il traite de pièces en béton ayant subi des
échauffements sur de très longues durées.
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
(10)
(11)
où Ai est le tenseur d’anisotropie dite intrinsèque (par opposition à celle qui est
induite par l’état de contrainte développée infra).
(12)
(13)
(14)
(15)
(16)
88
2.8 Fissuration induite par la RSI
Le développement d’une réaction de gonflement comme la RSI s’accompagne d’une
baisse apparente sensible du module d’Young du matériau, due au développement
de la microfissuration au sein de la pâte de ciment durcie sous l’effet des produits de
réaction qui envahissent tout l’espace poreux disponible. Du point de vue macrosco-
pique, ce phénomène peut être représenté par une loi d’endommagement.
(17)
(18)
Le module initial E0 est donc progressivement dégradé par l’évolution d’une varia-
ble d’endommagement d qui vaut 0 pour un matériau sain et tend progressivement
vers dm au fur et à mesure que se développe la RSI. Les paramètres ω et εd0 s’obtien-
nent par des mesures de module (ou de propagation des ondes ultrasonores) sur des
éprouvettes soumises à un essai d’expansion accélérée.
(20)
la contrainte. La première solution pour lever cette difficulté consiste à utiliser une
méthode de résolution itérative. Cette méthode présente l’inconvénient de ralentir
considérablement les calculs, ce qui peut être pénalisant dans le cas de modélisations
complexes faisant appel à un grand nombre d’éléments finis.
Il est possible de contourner ce problème en considérant que, dans la majorité des
cas, le champ de contrainte régnant dans une structure atteinte de réaction de gonfle-
ment évolue suffisamment lentement entre deux pas de temps successifs pour qu’il
soit admis de calculer la déformation chimique εχ,i à l’aide du champ de contrainte
déterminé à l’instant précédent ti-1, soit σi-1.
3.4 Récapitulatif
Le schéma de la figure 2 récapitule l’enchaînement des différentes étapes de calcul.
91
(21)
92
5 Exemple d’application
Cet exemple est décrit plus en détail dans le mémoire de thèse de Nizar
Baghdadi [1].
93
94
Un calcul du chevêtre est effectué avec chacun de ces jeux. Les déformations irré-
versibles obtenues sur l’élément sont transformées en indice de fissuration [14] et
comparées à celui qui est mesuré in-situ. Comme le montre la figure 6, c’est le jeu
numéro 2 qui ajuste au mieux la valeur relevée sur l’ouvrage.
La valeur du potentiel de gonflement ainsi trouvée (ε∞ = 0,94 %) correspond à l’his-
toire thermique subie au jeune âge par le béton de la carotte prélevée (à une cinquan-
taine de cm à l’intérieur du chevêtre). Cette histoire est connue grâce au calcul TEXO,
on peut donc évaluer la valeur du paramètre représentant l’influence du matériau
sur le potentiel de gonflement dans l’équation (21). Il vaut ici 1,44.10-3 h-1.
95
Outre les effets de la RSI, le chevêtre est soumis à son poids propre, aux descentes
de charges du tablier transmises par 5 appareils d’appuis (chacun reprend environ
240 kN en combinaison quasi-permanente). Les conditions aux limites sont données
par l’encastrement du chevêtre en tête du fût de la pile.
5.5 Résultats
96
Le potentiel de gonflement de la structure est hétérogène en raison des gradients
thermiques qui sont apparus durant le coulage. Il est représenté sur la figure 9.
Sur la figure 10, on peut voir les effets du gonflement sur la déformation de l’élément.
La dissymétrie des isovaleurs est due aux différences d’exposition aux intempéries
aux deux abouts. La figure suivante montre les contraintes longitudinales (du point
de vue du chevêtre) qui apparaissent, en particulier la compression au cœur de la
pièce due au gonflement gêné par le ferraillage et les liaisons avec le fût de pile. Dans
cette figure et les suivantes, les tractions sont comptées positivement, tandis que les
compressions sont représentées par des contraintes négatives.
97
La figure 13 montre l’influence du gonflement du béton sur les contraintes dans les
armatures.
La simulation présentée ci-dessus montre les applications de ce type d’outils numé-
riques. Elle permet d’évaluer les zones qui se déforment le plus, ou encore celles qui
vont se déformer dans le futur. Les cartographies de contraintes dans le béton per-
mettent d’évaluer l’apparition probable de fissures. En modélisant les armatures, il
est aussi possible de ré-évaluer la sécurité structurelle d’un ouvrage, en vérifiant si
les contraintes dans les aciers sont proches de leurs valeurs limites, ou bien si elles
risquent de les franchir dans un avenir plus ou moins proche. L’outil est ainsi une
aide précieuse pour décider de l’opportunité d’une intervention (réparation ou démo-
lition) et du délai dont on dispose. La simulation numérique peut aussi être un moyen
d’évaluer l’efficacité de diverses méthodes de réparation. Bien que ça n’ait pas été réa-
lisé dans le cas du viaduc de Fozières, on aurait pu modéliser différents traitements
(bridage, étanchéification, etc.) afin d’en comparer les avantages et les inconvénients.
Figure 13. Contraintes dans les armatures
Références
98
[1] Nizar Baghdadi. Modélisation du couplage chimico-mécanique d’un béton atteint d’une
réaction sulfatique interne. Thèse de doctorat, école nationale des ponts et chaussées,
2008.
[2] Pierre Humbert, Alain Dubouchet, Gérard Fezans et David Remaud. CESAR-
LCPC, un progiciel de calcul dédié au génie civil. Bulletin des laboratoires des ponts et
chaussées, 256–257 :7–37, 2005.
[3] LCPC. Aide à la gestion des ouvrages atteints de réactions de gonflement interne. Tech-
nique et méthodes des LPC. LCPC, Paris, 2003.
[4] Kefei Li, Olivier Coussy et Catherine Larive. Modélisation chimico-mécanique du
comportement des bétons affectés par la réaction d’alcali-silice – Expertise numérique des
ouvrages d’art dégradés. Ouvrages d’art n° 43. Laboratoire central des ponts et chaus-
sées, Paris, 2004.
[5] Laurent Granger. Comportement différé du béton dans les enceintes de centrales
nucléaires : analyse et modélisation. Thèse de doctorat, école nationale des ponts et
chaussées, 2005.
[6] Larive C. Apport combiné de l’expérimentation et de la modélisation à la compréhension
de l’alcali-réaction et de ses effets mécaniques, Ouvrages d’art n° 43. Laboratoire central
des ponts et chaussées, Paris, 1998.
[7] Xavier Brunetaud, Richard Linder, Loïc Divet, D. Duragrin et Denis Damidot.
Effect of curing conditions and concrete mix design on the expansion generated by delayed
ettringite formation. Materials and Structures, 40(6) :567–578, 2006.
[8] J. Pourchez, F. Valdivieso, P. Grosseau, R. Guyonnet et B. Guilhot. Kinetic
modelling of the thermal decomposition of ettringite into metaettringite. Cement and Con-
crete Research, 36 :2054–2060, 2006.
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
99
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
Annexe 3 :
Recueil d’expériences
d’ouvrages traités
en France
101
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
ANNEXE 3
1 Introduction
La réaction sulfatique interne (RSI) provoque le gonflement du béton et sa dégrada-
tion par fissuration anarchique. En cela, et également par le fait que cette réaction se
développe par des apports d’eau, celle-ci est similaire à l’alcali-réaction (AR), patho-
logie du béton actuellement plus fréquente en France et dans le monde et également
connue depuis plus longtemps. Pour réduire l’ampleur de cette maladie et/ou de ses
effets destructeurs, des démarches diverses, soit sous forme d’études de laboratoire,
soit par des expérimentations sur le terrain, ont été entreprises. Le présent document
constitue un recueil non exhaustif de ces expériences qui, bien qu’appliquées à des
cas d’ouvrages touchés par l’alcali-réaction, sont tout à fait transposables aux cas de
RSI. Ces phénomènes pathologiques sont regroupés sous la dénomination de réac-
tions de gonflement interne (RGI).
L’alcali-réaction a été identifiée comme cause de pathologie d’ouvrages d’art relati-
vement récemment (1987). Des dispositions ont été rapidement prises pour prévenir
ce phénomène, mais il faudra attendre quelques temps pour aborder le traitement
des ouvrages malades. Le tableau I recense les principales actions ou techniques
qui peuvent être mises en œuvre pour de tels traitements dont certains exemples et
enseignements seront présentés dans la suite du présent document.
Tableau I. Recensement des techniques de traitement et de réparation des ouvrages en béton atteint de RGI
Niveau
actuel
des 1 2 3 4 5 6
désordres
104
Evolution très rapide et continue des désordres, la durée de vie de cet ouvrage
qui est récent sera fortement réduite si rien n’est entrepris. Traitement curatif
urgent,
Evolution très rapide mais en voie de stabilisation des désordres affectant cet
ouvrage assez récent Traitement curatif non urgent ou simplement palliatif d’un
bon niveau,
et Evolution assez rapide et continue des désordres affectant un ouvrage dans
sa demi-vie Traitement à définir selon le contexte,
Evolution initiale lente des désordres mais s’accélérant en affectant un ouvrage
déjà âgé Traitement à définir selon le contexte,
Evolution assez lente et continue des désordres affectant un ouvrage âgé Trai-
tement palliatif limité.
Ces principes sont largement développés et précisés dans le document du LCPC
« Aide à la gestion des ouvrages atteints de réactions de gonflement interne » de
novembre 2003.
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
105
106
Plusieurs ouvrages construits en 1975 sur l’autoroute A4 ont été découverts affectés
par l’AR. Les deux tabliers les plus touchés ont été démolis et reconstruits. Le PS25 à
Coutevroult (figure 5), moins dégradé, a fait l’objet d’un essai de traitement par amé-
lioration de la protection contre l’humidité.
En 1990, des travaux d’imperméabilisation ont donc été réalisés. Ils comprenaient
le remplacement de la chape d’étanchéité, le colmatage de fissures et l’application
d’un enduit mince à base de liant hydraulique modifié (LHM) sur l’ensemble de l’ex-
trados du tablier (figures 6 et 7), des corniches, des trottoirs ainsi que sur la moitié
inférieure des piles.
108
par des mesures dimensionnelles sur grandes bases par distancemétrie infrarouge
(figure 8).
Il est ressorti de ces mesures, d’une part que l’amplitude des flèches sous charge
avait tendance à se réduire dans le temps et d’autre part que le béton ne présentait
plus d’expansion dans les sens transversaux et longitudinaux. Un léger retrait était
même constaté (figure 9).
109
Le PS 17 situé sur une bretelle de l’autoroute A22 à Tourcoing a été construit en 1970.
Il comporte deux tabliers l’un Nord métallique à usage piétonnier, l’autre Sud en
poutrelles enrobées porteur d’une voie ferrée maintenant désaffectée (figure 10).
Une alcali-réaction du béton s’est développé engendrant une importante fissuration
sur les seules culées et murs en ailes de la partie Nord de l’ouvrage (figure 11).
110
En 1997 une réparation a été réalisée à titre expérimental par l’application de revête-
ments de protection sur le parement extérieur du piédroit Est.
Trois systèmes ont été appliqués, de haut en bas (figures 11 à 14) : Une résine styrène
butadiène armée de fibres de verre, un enduit mince à base de liant hydraulique
modifié (LHM) de type rigide, armé de tissu de verre et un enduit mince à base de
liant hydraulique modifié (LHM) de type souple.
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
111
112
113
Fig. 15. Réapparition d’une fissure dans le LHM rigide Fig. 16. Décollement du LHM souple
PI 328 à Béthune (A26)
Le Pi 328 de l’autoroute A26 à Béthune (62) a été construit en 1974-1976. Il est touché
par de l’AR et des attaques sulfatiques externes ponctuelles.
Une application de deux revêtements d’imperméabilisation a été réalisée sur les deux
parements d’un des piédroits en 1997.
114
a b c
Fig. 20. Résultats de distancemétrie comparative sur piédroit traité(zone a) et piédroit non traité (zone b et c)
Le PI 14 à Anstaing (autoroute A27)
L’objectif des travaux réalisés est d’évaluer l’efficacité et la durabilité d’un traitement
d’imperméabilisation sur cet ouvrage dont les deux tabliers-dalle en BA construit en
1970 sont fortement et assez uniformément fissurés en mailles de 20 cm et avec des
ouvertures moyennes de 0,2 mm.
En 2004, un des deux tabliers a été traité par application en intrados d’un système
d’imperméabilisation à base de résine styrène-butadiène. Le constat qui peut être fait
trois ans après ces travaux est que la fissuration est stable sur les deux tabliers et
qu’aucune déformation anormale ne se manifeste sur l’un ou l’autre des tabliers.
Fig. 21. Le PI 14 à Anstaing - Pont autoroutier à deux tabliers dalle BA construit en 1970
116
Fig. 24. Application sur les appuis et l’extrados du tablier sud de résine copolymères
styrène-butadiène modifiée
Fig. 25. Bandes de réservation pour les mesures de la fissuration, de distancemétrie infrarouge
et d’humidité interne
118
TABLIER NORD
NON TRAITE
TABLIER SUD
IMPERMEABILISE
119
4 Injection de fissures
La fissuration du béton en parement est la première conséquence visible et caracté-
ristique du développement d’une RGI dans le béton d’un ouvrage. Or, si l’on admet
que le béton armé soit fissuré dans son fonctionnement normal, il s’agit de fissures
de très faible ouverture (< 0,3 mm) non préjudiciables à la pérennité du béton et des
armatures.
Dans le cas de RGI, les fissures croissent en taille et se multiplient en présentant des
ouvertures importantes qui laissent pénétrer aisément les agents agressifs extérieurs
entraînant ainsi l’accélération de la corrosion des armatures et la destruction préma-
turée de l’ouvrage. De plus, les fissures constituent une porte d’entrée pour l’humi-
dité qui entretient la réaction de gonflement.
Dès lors, il parait logique de tenter de colmater ces fissures en y associant une imper-
méabilisation des parements.
A une époque où les RGI n’étaient pas connues, quelques ouvrages ont fait l’objet
d’injection et/ou de cachetage de leurs fissures, par exemple les pylônes d’un pont
suspendu en Bretagne. Dans ce cas, malheureusement, les fissures sont progressive-
ment réapparues confirmant l’inefficacité du traitement.
Toutefois, l’absence de suivi métrologique précis suffisamment longtemps avant
et après traitement, n’a pas permis de connaître l’impact réel des injections sur
l’évolution des dégradations et donc d’évaluer leur efficacité globale sur la vie de
l’ouvrage.
120
Stadium de Lille construit en 1972
Constat :
hh Importante fissuration des massifs de fondation des mâts d’éclairage
→ solution adoptée : remplacement par de nouveaux massifs en béton
hh Fissuration préoccupante des corbeaux supports de toiture
→ solution adoptée : démolition remplacement par des pièces métalliques
hh Fissuration d’un des chevêtres de pylône support de la toiture
→ solution adoptée : réparation en 1997 par cerclage de barres en acier doux
∅ 32 mm noyées ensuite dans du béton projeté
Fig. 29. Stadium de Lille Fig. 30. Massif de fondation avant traitement
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
Fig. 31. Cerclage par ∅ 32 et enrobage par béton projeté Fig. 32. Massif de fondation après traitement
7 Injection de lithium
Le lithium a un effet inhibiteur bien connu de l’alcali-réaction. Cependant, si l’incor-
poration de lithium à titre préventif dans le béton frais est aisée, son introduction
après coup dans du béton durci que l’on souhaite traiter l’est beaucoup moins. Des
essais de migration électrochimique ont été pratiqués en appliquant un potentiel
entre une électrode appliquée sur le parement et le ferraillage mais n’ont pas permis
de faire pénétrer le lithium au-delà de cette première nappe d’armature à cœur du
béton c’est-à-dire là où les réactions sont les plus intenses et où le traitement doit être
appliqué.
8 Conclusions
Le recueil de diverses expériences françaises de réparation d’ouvrages atteints de
réaction de gonflement interne confirme le constat évident qu’il n’y a pas de solution
unique ni parfaitement efficace à cette problématique.
Chaque cas est particulier et fera appel à des techniques adaptées selon le niveau de
dégradation du béton, son évolutivité, l’importance de l’ouvrage et son âge.
La démolition/reconstruction est la méthode la plus radicale, simple et la plus sûre
pour traiter un problème de RGI, néanmoins, son coût tend à ne la réserver qu’à des
cas extrêmes ou limités en volume.
Bien que les traitements d’imperméabilisation ou plus généralement d’éviction de
l’eau n’aient pas démontré leur efficacité, ils constituent la voie la plus fréquemment
étudiée et mise en œuvre pour des ouvrages peu atteints. Bien que, par cette voie, on
n’espère pas guérir la maladie, on peut espérer des améliorations de la durée de vie
des ouvrages en réduisant le rythme de progression de la réaction et en limitant les
effets secondaires préjudiciables.
Les techniques de bridage ou de renforcement sont très aléatoires et restent du
domaine de l’expérimentation.
122
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
Annexe 4 :
Synthèse des essais
de traitements
sur éprouvettes
123
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
Annexe 4
Ces travaux ont été réalisés en laboratoire sur des prismes 7x7x28 cm3. L’impact des
revêtements a été caractérisé par comparaison des gonflements de bétons revêtus et
de bétons de référence sans revêtement.
Deux lots ont été constitués :
hh Des éprouvettes dites « support neuf » conservées à 20°C et 65 % d’Humidité
Relative (HR) pendant 28 jours ;
hh Des éprouvettes dites « supports vieillis » conservés pendant 3 mois à T = 60°C et
HR proche de 100 %.
A la suite de ce délai de maturation (28 jours ou 3 mois), les revêtements ont été
appliqués sur les supports neufs ou vieillis. Ces éprouvettes ont ensuite été séchées
pendant un mois (20°C et 65 % HR) puis placées dans des enceintes accélératrices de
la réaction de gonflement (38°C, Humidité Relative proche de 100 %).
L’amplitude de gonflement des bétons de référence est de 0,11 %. Dans le cas des
supports vieillis, le gonflement résiduel est de 0,05 % au moment de l’application des
revêtements.
Nous donnons dans le tableau 1, les amplitudes de gonflement mesurées après 9 ou
12 mois en fonction du revêtement appliqué.
Support Support
Référence du revêtement
Neuf Vieilli
Référence 0.107 0.050
Peinture en phase solvant ; 0.114 0.050
Peinture acrylique en phase aqueuse ; 0.109 0.050
Système de peinture époxy polyamide + polyuréthane & solvant ; 0.102 0.040
Système de peinture époxy en phase aqueuse + copolymère butadiène 0.108 0.040
styrène ;
Liant Hydraulique Modifié époxyde polyamide (LHM 1) ; 0.104 0.050
Liant Hydraulique modifié acrylique (LHM 2) 0.104 0.050
Revêtement mince pré-polymère polyamine + polyuréthane ; 0.105 0.040
Revêtement mince - époxy polyamine sans solvant + polyuréthane sans 0.100 0.045
solvant ;
Revêtement mince – acrylique 0.118 0.050
Tableau 1. Amplitude de gonflement ( %) en fonction du revêtement appliqué
sur un support « vieilli » ou « neuf »
Nous constatons que les revêtements étudiés n’ont aucun effet quel que soit le sup-
126
port. Le gonflement des bétons revêtus peut même paraître plus important que celui
du béton de référence. Il convient toutefois de préciser que le phénomène de gonfle-
ment présente une certaine hétérogénéité et que les différences mesurées entre ces
éprouvettes résultent vraisemblablement du phénomène de gonflement en lui-même.
De plus, l’examen des courbes de gonflement ne révèle aucun effet du revêtement
appliqué sur la cinétique du gonflement.
L’application des produits à différentes échéances, simulant une application initiale
préventive ou une réparation, est une démarche intéressante. Toutefois, des choix
dans le protocole expérimental semblent limiter l’apport de ces résultats. Ce sont :
hh Une amplitude de gonflement faible (0,05 % et 0,1 %) ;
hh Un séchage des éprouvettes pendant un mois ;
hh L’étude d’une unique formule de béton.
Sur la base de cette étude, un second programme expérimental a été défini pour
caractériser l’impact de revêtements appliqués à des bétons susceptibles de dévelop-
per une réaction sulfatique interne.
essais (confection des bétons et suivi) ont été réalisés selon la méthode d’essai ME 66.
Le protocole expérimental se résume comme suit :
1. Application du mode opératoire décrit dans la méthode d’essai des LPC n° 66 ;
2. Poursuite de l’immersion des éprouvettes pendant 21 jours ;
3. Séchage superficiel et application du revêtement (application au jeune âge pour
le premier lot d’éprouvettes), respect des temps de séchage vis-à-vis des conditions
d’application des produits ;
4. Immersion puis suivi de la masse et des déformations longitudinales des éprouvet-
tes (application tardive sur le 2nd lot d’éprouvettes).
Deux lots d’éprouvettes ont été confectionnés pour étudier d’une part, l’impact
d’un revêtement appliqué avant l’initiation du gonflement et d’autre part l’impact
d’un revêtement appliqué au cours du gonflement. Une première application a été
réalisée après 3 semaines d’immersion afin de s’assurer de la pénétration d’eau
dans la porosité. L’application tardive a été effectuée après 100 jours de suivi pour
le lot d’éprouvettes ayant un gonflement rapide et après 460 jours de suivi pour les
éprouvettes ayant un gonflement lent. Dans les deux derniers cas, cela correspond
respectivement à un gonflement moyen au moment de l’application de 0,36 % et
0,16 %.
Dans le cadre du suivi des bétons ayant un gonflement lent, un lot d’éprouvettes
n’ayant aucun échange hydrique avec l’environnement extérieur a été ajouté. Il s’agit
d’éprouvettes revêtues par 3 couches d’aluminium adhésif (un revêtement de labo-
ratoire d’essais) et conservées à l’air libre à 20°C.
127
1,8
1,6
1,4
1,2
Expansion (%)
1,0
0,8
0,6
0,4
0,2
0,0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400
Durée (jours)
Note 1 :
Pour ces essais, il était important de ne pas provoquer un séchage irréaliste du béton
afin de vérifier quel était le potentiel de gonflement du béton associé à la consom-
mation d’eau contenue dans la porosité du béton. Les produits ont donc tous été
128 appliqués sur des éprouvettes préalablement exposées à l’air libre pendant une ½
heure. Ce séchage limite la teneur en eau en surface mais n’a pas d’impact important
sur l’eau contenue dans la masse du béton.
Note 2 :
Les essais ont été réalisés sur des éprouvettes immergées dans de l’eau à 20°C. Ce
choix expérimental qui correspond à une situation réelle favorable au développe-
ment de la réaction sulfatique interne a pu être très défavorable pour des revêtements
présentant un mauvais comportement en contact direct et permanent avec l’eau.
Résultats et perspectives
Sur les figures 2 à 5 nous représentons le suivi du gonflement moyen de trois éprou-
vettes pour chaque type de revêtement étudié ainsi que le suivi des éprouvettes de
référence non revêtues.
Les figures 2 et 3 concernent les éprouvettes revêtues après seulement 21 jours d’im-
mersion dans de l’eau c’est-à-dire avant que le phénomène de gonflement ne soit
initié. A noter que le revêtement « Peinture 2 » appliqué après 21 jours d’immersion
sur les bétons ayant un « gonflement rapide » a rapidement montré des défauts d’ad-
hésion au béton dans les conditions de conservation retenues.
Les figures 4 et 5 représentent le suivi des éprouvettes ayant été revêtues au cours
du gonflement. Cette étude correspondrait à l’application d’un revêtement sur site
après le diagnostic d’une RSI. Les éprouvettes ayant un gonflement rapide on été
revêtues après 100 jours d’immersion ce qui correspond à un gonflement moyen de
0,36 %. Les éprouvettes ayant un gonflement « lent » ont été revêtues après 460 jours
d’immersion et un gonflement moyen de 0,16 %.
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
1,20
1,00
0,80
Peinture 1
Expansion (%)
LHM 1
LHM 1 + Toile
0,60
LHM 2
Revêtement mince
Référence
0,40
0,20
0,00
0 200 400 600 800 1000
Durée (jours)
Figure 2. Béton ayant un gonflement rapide. Lot d’éprouvettes revêtues après 21 jours d’immersion
dans de l’eau à 20°C
129
1,80
1,60
Peinture 1
1,40
Peinture 2
1,20
LHM 1
Expansion (%)
1,00
LHM 1 + Toile
0,80
LHM 2
0,60
0,40 Référence
0,20
0,00
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600
Durée (jours)
Figure 3. Béton ayant un gonflement lent. Lot d’éprouvettes revêtues après 21 jours d’immersion
dans de l’eau à 20°C
1,20
1,00
0,80 Peinture 1
Peinture 2
Expansion (%)
LHM 1
0,60 LHM 1 + Toile
LHM 2
Revêtement mince
0,40 Référence
0,20
0,00
0 200 400 600 800 1000
Durée (jours)
Figure 4. Béton ayant un gonflement rapide. Lot d’éprouvettes revêtues après 100 jours d’immersion
dans de l’eau à 20°C
130
1,80
1,60
1,40
1,20 Peinture 1
Peinture 2
Expansion (%)
1,00 LHM 1
LHM 1 + Toile
0,80 LHM 2
Revêtement mince
0,60 Référence
0,40
0,20
0,00
0 500 1000 1500
Durée (jours)
Figure 5. Béton ayant un gonflement lent. Lot d’éprouvettes revêtues après 460 jours d’immersion
dans de l’eau à 20°C
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
4 Conclusions
L’application de revêtements sur des éprouvettes de béton immergées n’a pas signifi-
cativement réduit le gonflement des bétons. Un effet sur la cinétique de gonflement a
pu être constaté : celui-ci est plus particulièrement marqué pour les produits à base de
peinture époxy polyamide et deux couches d’une peinture polyuréthane. Aucun effet
n’est constaté lorsque l’application du produit a été effectuée sur les bétons ayant une
cinétique de gonflement importante et après que le phénomène ait pu s’initier.
Dans le cas d’un gonflement lent, une baisse de la vitesse de gonflement est observée
pour les produits LHM 1, LHM 1 + Toile et LHM 2. Parmi ces éprouvettes, seules
les éprouvettes revêtues par le produit « revêtement mince » ont eu un gonflement
plus faible que le béton de référence non revêtu. Précisons toutefois qu’il n’est pas
possible de transposer ces observations à des bétons de grande taille qui de plus ne
seraient pas immergés en permanence.
Les conditions d’essais retenues pour cette étude sont particulièrement sévères
puisqu’il s’agit d’une immersion permanente des bétons. Cette situation a pu être
défavorable à certains produits testés.
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
Annexe 5 :
Expérimentation
sur corps d’épreuve
133
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
ANNEXE 5
1 Introduction
La présente expérimentation a porté sur l’un des procédés cités précédemment dans
le chapitre 4 et l’annexe 3 du présent guide : l’imperméabilisation par revêtement.
L’eau est le composant indispensable et récurrent des réactions de gonflement interne
de type AR ou RSI. L’éviction de celle-ci doit donc logiquement permettre de réduire
ou de stopper ces réactions plus ou moins rapidement. Cette eau est évidemment
présente dans le béton initial sous forme d’eau de gâchage et, si elle subsiste au cœur
du matériau, peut initier les RGI. Elle s’épuise ensuite et les réactions pourraient
s’arrêter s’il n’y avait pas d’apport extérieur d’eau. C’est sur ces arrivées d’eau exté-
rieures qu’il est donc envisageable d’agir en les limitant par imperméabilisation des
parements de l’ouvrage.
2 Programme expérimental
Corps d’épreuve :
Les structures réelles atteintes de RGI étant
généralement volumineuses et les phénomènes
expansifs apparaissant au cœur du béton, il a
été décidé, pour cette étude, de travailler sur des
corps d’épreuve d’assez grande taille et notam-
ment d’un volume bien supérieur à celui des 135
éprouvettes prismatiques 7 x 7 x 28 cm (1,4 L) ou
cylindriques ø 11 x 22 cm (2,2 L) habituellement
utilisées pour les essais d’expansion en labora-
toire. Le corps d’épreuve testé dans la présente
étude est ainsi une poutre de section 50 x 50 cm Figure 1. Corps d’épreuve
et de 1 m de longueur soit 250 L (figure 1). Le poutre 100 x 50 x 50 cm
béton n’est pas armé.
Béton réactif :
Pour être susceptible de déclencher une réaction sulfatique interne intense, le béton
doit comporter un ciment riche en sulfates et en aluminates. Le ciment utilisé pour
tous les essais est un CEM I 52,5 N CE CP2 NF qui contient 10,9 % d’aluminates et
3,49 % de SO3
Si la nature des granulats n’est pas essentielle, il convient cependant qu’ils ne
soient pas alcali-réactifs et il est également préférable qu’ils ne soient pas calcaires.
Les granulats utilisés pour l’étude sont des
quartz concassés en provenance de Ven- 400 kg de ciment CEM I 52,5
dée (matériaux de référence pour les essais Granulats (quartz non alcali-réactifs) :
d’adjuvants). 130 kg de sable 0/0,315
La formule adoptée est donc la suivante 130 kg de sable 0,315/1
(tableau ci-contre). 450 kg de gravillons 1/4
210 kg de gravillons 4/8
La fabrication du béton s’est faite en malaxeur 570 kg de gravillons 8/12
à train valseur, par gâchée de 60 litres. La 310 kg de gravillons 12/20
consistance était de type très plastique (S3), 190 l d’eau
affaissement moyen 12 cm.
La mise en place dans le coffrage a été réalisée par déversement direct à la benne
complétée par une pervibration à l’aiguille dans le coffrage (figures 2 et 3).
136
Traitement thermique :
Le traitement thermique du corps d’épreuve est complexe car pour respecter une
évolution de la température au cœur du béton aussi proche que possible de celle sou-
haitée, il convient de tenir compte de la chaleur libérée par l’hydratation du ciment
dont le flux dépendra lui-même de la température du béton. De plus, le traitement
doit être contrôlé pendant 14 jours.
137
Figure 7. Cycles
thermiques théoriques
et réels appliqués aux
deux poutres
On peut constater que si les traitements thermiques des deux poutres diffèrent un
peu de la courbe théorique visée, ils sont assez semblables entre eux notamment
dans la partie de l’échauffement critique à température supérieure à 65°C.
Instrumentation
La mesure des effets d’expansion résultant de la RSI a été opérée par extensométrie
mécanique manuelle sur bases unitaires de 100 mm formées de plots collés sur les
parements (figure 8 à 10).
Au total, 42 plots sont collés sur les deux parements latéraux principaux de manière
à constituer 6 lignes de mesures :
hh Parement avant :
. une ligne de mesure horizontale de 80 cm à mi-hauteur
. une ligne de mesure horizontale de 40 cm en partie supérieure
. une ligne de mesure horizontale de 40 cm en partie inférieure
. une ligne de mesure verticale de 40 cm au centre
hh Parement arrière :
. une ligne de mesure horizontale de 80 cm à mi hauteur
Figure 8. Face avant d’une poutre équipée des Figure 9. Positionnement des plots de mesure
plots de mesure extensométrique
138
Conservation
Après démoulage les poutres ont été stockées en immersion totale dans l’eau à 20°C
en cuve individuelle de 650 litres. Un local a été spécialement aménagé pour recevoir
les cuves de stockage nécessaires (figure 11 à 14).
Traitements
Deux poutres ont été confectionnées. L’une (mb04) est un témoin sans revêtement,
l’autre (mb02) sert de test de l’effet de l’application d’un revêtement imperméabi-
lisant lorsque l’expansion atteint approximativement la moitié de sa valeur finale
attendue.
Poutres mb04 - Elément témoin
L’expansion de la poutre témoin mb04 est nette et conduit à une fissuration de sur-
face importante ainsi que l’on peut le constater sur le cliché de la figure 15.
Poutre mb02 - Revêtement d’imperméabilisation
Les propriétés recherchées pour un revêtement utilisé pour traiter un ouvrage atteint
de réactions de gonflement interne sont d’abord l’imperméabilité à l’eau liquide puis
une adaptabilité aux déformations résiduelles du support c’est-à-dire l’absence de
déchirement ou de décollement par suite des variations d’ouverture des fissures
existantes ou de la création de nouvelles fissures.
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
140
3 Résultats
Efficacité de l’application d’un revêtement imperméable :
Les mesures d’expansion des deux poutres expérimentales sont récapitulées dans le
tableau I et traduites sous la forme de courbes expansion en fonction du temps en
figure 18.
La courbe d’allongement après traitement est quasiment identique à celle du
témoin sans traitement avant l’application du revêtement ce qui indique que les
deux éléments sont semblables en terme de potentiel de gonflement. Après traite-
ment aucune inflexion n’apparaît, les deux évolutions expansives sont identiques
jusqu’à l’âge de 68 semaines mais ensuite l’expansion de la poutre traitée dépasse
légèrement celle du témoin. La stabilisation est atteinte à l’âge de 140 semaines et
la poutre traitée présente alors une expansion finale supérieure de 7 % à la poutre
non traitée.
Protection et réparation des ouvrages atteints de réaction de gonflement interne du béton
0,0063
0,0101
0,0231
0,0478
0,0860
0,1725
0,3079
0,6997
0,9355
1,0640
1,2107
1,2606
1,2851
1,3006
1,3640
1,359
souple
/
/
Coulage le 29/08/07
Traitement le 16/07/08
A l’âge de 44 semaines
MB04 Témoin
0,0077
0,0108
0,0578
0,1228
0,2268
0,3667
0,7091
1,0156
1,0759
1,1531
1,2045
1,2050
1,2319
1,2404
1,2624
1,2701
1,2671
0,0311
Sans traitement
Coulage le 3/10/07
Tableau I. Mesures d’allongement des deux poutres
141
4 Conclusions
Cette étude partielle sur l’efficacité de traitements d’ouvrages atteints de gonflement
par réaction sulfatique interne montre que, dans les conditions de l’essai, c’est-à-dire
pour un béton constamment immergé avant et après traitement, l’application d’un
revêtement imperméabilisant souple n’a aucun effet d’arrêt ou de ralentissement de
l’expansion. Il est probable que l’eau contenue dans le béton est déjà en quantité suffi-
sante pour contribuer à la poursuite du processus expansif dans son potentiel résiduel.
La bonne tenue du revêtement imperméabilisant est constatée malgré une poursuite
de l’expansion de 0,25 %. En particulier aucun déchirement au droit des fissures ini-
tiales n’a été observé. Ce résultat est important et peut, en soi, être considéré comme
un point positif puisque les fissures sont et demeurent fermées à toute pénétration
d’agents agressifs.