L'archéologie, Paradigme de Science Historique Et Interdisciplinaire
L'archéologie, Paradigme de Science Historique Et Interdisciplinaire
L'archéologie, Paradigme de Science Historique Et Interdisciplinaire
interdisciplinaire
Astolfo Araujo, Sébastien Plutniak
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Résumé
Cet article prend le cas de l’archéologie pour illustrer les débats relatifs aux
différentes modalités de sciences et aux ontologies que ces modalités im-
pliquent. Il défend que le degré d’interdisciplinarité de l’archéologie est tel
qu’elle ne peut être considérée de la même façon que les autres disciplines
des humanités, en raisons de ses caractéristiques ontologiques, épistémolo-
giques, théoriques et pratiques qui la lient bien davantage aux sciences de
la terre et à la biologie qu’à l’histoire ou à l’anthropologie. L’article pré-
sente enfin la structure de la méthode scientifique en archéologie et la ma-
nière dont ses caractéristiques manifestent un modèle d’interdisciplinarité
extrême, ayant peu d’équivalent dans les autres sciences.
Mots-clés : archéologie, science, interdisciplinarité, sciences historiques.
Abstract
In this article, Archaeology will be used as a case study to illustrate the dis-
cussion about the different modes of Science and the different ontologies
involved. We argue that Archaeology is so interdisciplinary that it cannot
be viewed in the same way as other disciplines of the Humanities, having its
ontological, epistemological, theoretical and practical components more as-
sociated with Earth Sciences and Biology than with History or Anthropology.
Finally, we present the structure of the scientific method in Archaeology and
how its characteristics point to a model of extreme interdisciplinarity, with
few parallels in the other sciences.
Keywords: Archaeology, Science, Interdisciplinarity, Historical sciences.
Resumo
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Ces différents facteurs ont mené l’archéologie dans une impasse, générant
une insatisfaction croissante et donnant lieu à une réponse aux fondements anti-
scientifiques, dérivée de l’idée de postmodernité (Lyotard 1979) et appelée, faute
de mieux, « Post-processualisme » (voir par exemple Shanks et C. Y. Tilley 1987).
Ce terme recouvre, pour ainsi dire, presque l’ensemble des critiques du Proces-
sualisme et ne rend donc pas justice à la pluralité des approches (Kohl 1997). D’un
autre côté, il existe une ligne directrice présente dans presque toutes les approches
post-processualistes, à savoir une posture anti-scientifique (Dunnell 1992). Le terme
« Post-processualisme » est ainsi utile pour décrire l’anti-scientifisme en géné-
ral, bien que ce dernier ne se limite pas au post-processualisme. Assez ironique-
ment, durant cette séquence de l’histoire de l’archéologie, les archéologues post-
processualistes usèrent des mêmes moyens rhétoriques contre les processualistes
que ces derniers avaient employés contre les historico-culturalistes les ayant pré-
cédés : à savoir, qu’il existerait un hiatus théorique abyssal et insurmontable, que
tout serait désormais nouveau et différent, avec une rupture de paradigme sans
précédent (voir par exemple C. Tilley 1994, p. 67).
Dans certains recoins de l’archéologie, l’on trouve aujourd’hui des profession-
nels qui, rattrapant en marche le train post-processualiste, frisent l’histrionisme
tant leur aversion est grande pour tout ce qui serait scientifique. On parle ainsi
de « science déshumanisante », comme si la compréhension de l’humanité devait
toujours se faire à travers une sorte d’acte de foi humaniste. Hormis son emballage
dans un jargon (post) moderne, il s’agit de cette même vieille réaction qu’eurent
les penseurs romantiques allemands face aux Lumières, réaction qui, comme un
mort-vivant, resurgit sans cesse : Kultur contre Civilization (Kuper 1999, p. 6). On
parle alors de « mettre plus de poésie » en archéologie, de « sentir » les matériaux
et de « vivre » les sites archéologiques. On se tente à un langage littéraire pour
tempérer les « arides » articles scientifiques. Au final, une mauvaise littérature et
guère de science : tout le monde ne peut pas être Stephen Jay Gould.
L’histoire récente de l’archéologie présente donc une intéressante situation
où le manque de connaissances, de la part des praticiens, à propos de ce qu’est
la science, a abouti à deux courants opposés : l’un a entrepris de poursuivre des
idéaux scientifiques par des moyens inadéquats, tandis que l’autre a rejeté en bloc
ce qu’il considérait (de manière erronée) comme étant la science. Cette ignorance
fondamentale se perçoit aisément lorsque quelqu’un, archéologue ou non, affirme
que l’archéologie n’est pas une science car « le comportement humain n’obéit pas
à des lois » ou parce qu’« il n’est pas possible de reproduire en laboratoire certains
aspects de l’histoire humaine ». Comme nous l’avons vu, ces notions sont sans
fondement et néanmoins communes. De ce point de vue, la science serait quelque
chose ne pouvant s’appliquer qu’aux plantes, aux animaux irrationnels et aux ob-
jets inanimés, c’est-à-dire aux « autres », reprenant une ligne de pensée pouvant
être illustrée par Wilhelm Dilthey (1833–1911), qui soutenait que les humanités ne
pouvaient que comprendre, et non expliquer, du fait que la distanciation permise
aux naturalistes est impossible aux à qui étudie la société :
« La nature nous est étrangère. Elle reste pour nous quelque chose
d’extérieur et non d’intérieur. C’est la société qui est notre monde. »
(Dilthey 1942, p. 53).
Les conséquences de cette vision classique s’observent dans un manuel intitulé O
que é Teoria [Qu’est-ce que la théorie], où l’auteur écrit :
« La formulation de la théorie en sciences humaines doit être plus
ouverte, puisque son objet de recherche n’est pas un simple donné
brut de la nature […] » (Pereira 1990, p. 58).
Il ne peut, toutefois, pas exister quelque chose comme « une simple observa-
tion des données brutes de la nature ». Toutes les disciplines, aussi « inhumaines »
qu’elles soient, ne peuvent produire des données qu’au moyen de théories qui,
comme on le sait, conditionnement les observations, les descriptions et donc la
construction des données.
Le concept d’espèce est un exemple parlant. Pour une personne peu versée en
biologie, une espèce pourrait être une « donnée brute de la nature » puisqu’il est
très facile de percevoir les différences entre un chien, un chat, et un chou. En réa-
lité, le concept d’« espèce » génère plus de discussions en biologie que le concept
d’« agentivité » en archéologie (De Queiroz 2007).
Non seulement des théories, mais aussi des questions plus banales tel que le
simple acte de description, peuvent manifester cette posture hamletienne selon la-
quelle « tout est très difficile et complexe ». Par exemple, l’anthropologue Philippe
Descola souligne le point suivant :
Il semblerait que la description n’exige aucune description : faute d’ins-
truments de mesure appropriés, les ethnographes doivent seulement
être attentifs et curieux de tout ; […] Cependant, dans une science où
l’observateur et l’observé partagent des propriétés communes, la des-
cription n’est jamais aussi simple. (Descola 2005, p. 68.)
Imaginer que la construction théorique en physique ou en biologie, ou que les
observations en géologie soient plus « faciles » ou plus rigoureuses du fait que ces
disciplines n’auraient qu’à « examiner les données brutes de la nature », c’est igno-
rer la distinction fondamentale entre phénomènes et données. Les phénomènes
sont des perceptions par un être sensible de choses qui « existent en dehors »
(c’est-à-dire des faits). Les données sont des propositions relatives à un fait déter-
miné, réalisées par l’observation et l’enregistrement systématique de phénomènes.
Si l’on adopte ce type d’argument de la « difficulté inhérente », les constructions
théoriques en sciences historiques devraient être considérées plus difficiles encore,
car, en plus de n’utiliser aucun type de langage commun entre le chercheur et
l’objet d’étude, elles impliquent des échelles de temps incommensurables. Robert
Frodeman, philosophe et géologue, donna un exemple de cet argument :
[…] les historiens de la culture humaine disposent d’exemples mo-
dernes de révolution ou d’hystérie de masse à examiner afin de les
comparer avec les traces du passé. La géologie (ainsi que la paléon-
tologie et la cosmologie, autres sciences historiques) est historique
dans un sens toutefois plus profond ; étant donné la complexité des
événements géologiques, notre défaut d’expérience de l’ensemble des
environnements et des périodes géologiques et notre intérêt pour la
singularité de chaque événement, les géologues ne peuvent pas aisé-
ment projeter le présent sur le passé. (Frodeman 1995, p. 965.)
Descola nous dit que dans les sciences sociales la simple description elle-même
est une tâche complexe car l’observateur et l’observé partagent des propriétés com-
munes. De son côté, Frodeman dit exactement le contraire ; parce qu’ils n’ont rien
en commun avec le présent, les événements géologiques sont d’une extrême com-
plexité.
Pour ce qui concerne l’archéologie, des points de vue personnels différents
conduisent évidemment à des réponses différentes quant au statut scientifique de
la discipline. Les arguments développés tout au long de ce texte pointent vers la
possibilité (et, pour des raisons éthiques, la nécessité) d’une approche scientifique
en archéologie. Il reste à clarifier le type de science auquel nous nous référons. Un
bon point de départ consiste à disséquer la division entre « science » et « histoire »
ou entre « nomothétique » et « idiographique », laquelle constitue l’un des princi-
paux obstacles à la compréhension du type de science dont relève l’archéologie.
Remerciements
Ce travail n’aurait pas été possible sans le soutien de l’Institut d’études avan-
cées de l’Université de Sao Paulo et son Programme d’année sabbatique. Je sou-
haite en particulier remercier Martin Grossmann et Paulo Saldiva pour leur sou-
tien au cours de cette période si riche académiquement. Je remercie également
mes collègues du Programme sabbatique de l’IEA pour la convivência agréable et
intellectuellement stimulante : Rodolfo Coelho de Souza, Mary Gasalla, Dária Ja-
remtchuk, Lúcia Barbosa de Oliveira et Flavio Ulhoa Coelho. Je remercie aussi les
évaluateurs anonymes pour leurs commentaires très pertinents sur ce texte, qui
ont amélioré sa qualité.
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