L Entrepreneuriat Social Au Maroc
L Entrepreneuriat Social Au Maroc
L Entrepreneuriat Social Au Maroc
’’La psychologie de base d'un entrepreneur social est quelqu'un qui ne peut pas
venir au repos, dans un sens très profond, jusqu'à ce qu'il ou elle a changé le
modèle dans un domaine de préoccupation sociale tout ensemble de la société.
Les entrepreneurs sociaux sont mariés à une vision, par exemple, une meilleure
façon d'aider les jeunes grandissent ou de prestation de soins de santé
mondiale. Ils ne pourront tout simplement pas s'arrêter parce qu'ils ne peuvent
pas être heureux jusqu'à ce que leur vision devienne le nouveau modèle. Ils vont
persister pendant des décennies. Et ils sont aussi réalistes qu’ils sont
visionnaires. En conséquence, ils sont des très bons écouteurs. Ils cherchent à
savoir que quelque chose ne fonctionne pas bien et une fois qu'ils le font, ils ne
cessent de changer simplement l'idée et / ou l'environnement jusqu'à ce que
leur idée fonctionne. Ils sont intensément préoccupés par la question
« comment » ; Comment puis-je sortir d'ici à là? Comment puis-je résoudre ce
problème? Comment ces pièces s'emboîtent ?’’ [Bill Drayton, Fondateur
d’Ashoka]
Depuis une vingtaine d’année, se développe partout dans le monde une
nouvelle manière d’entreprendre, qui conjugue efficacité économique et utilité
sociale, et qui ouvre des voies prometteuses dans le combat contre les
problèmes majeurs de nos sociétés : l’entrepreneuriat social. Le phénomène,
mondial, semble dessiner un nouveau modèle, hétérogène, qui emprunte à la
fois au secteur « non profit » traditionnel et aux pratiques du « business »
ancrées sur le marché, afin d’apporter des réponses nouvelles et durables aux
problèmes sociaux et environnementaux. Celui-ci suscite aujourd’hui un
véritable engouement tant au niveau de la recherche que de la pratique.
Les entreprises sociales se sont développées à un rythme très soutenu dans les
deux dernières décennies : ainsi, selon la deuxième étude réalisée dans le cadre
du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) en 2006, environ 3,2% de la
population active, soit près d’1,2 millions de personnes, étaient engagées dans
des activités d’entrepreneuriat social au Royaume-Uni. L’émergence, dans le
monde, de nombreux réseaux ou organisations destinées à accompagner et
promouvoir l’entrepreneuriat social témoigne aussi de l’essor du phénomène : le
réseau Ashoka, la Fondation Klaus Schwab pour l’entrepreneuriat social, ou
encore la Fondation Skoll en sont les exemples les plus emblématiques. Dans le
milieu académique, cette notoriété grandissante se traduit par le
développement de centres de recherche et de formation en entrepreneuriat
social dans l’enseignement supérieur : les initiatives pionnières de Harvard,
Stanford, Columbia ou Oxford ont été suivies, plus récemment, par certaines des
plus grandes écoles de commerce françaises (ESSEC et HEC).
Si l’enthousiasme est tel, c’est que l’entrepreneuriat social apporte des réponses
innovantes à des problèmes que les gouvernements, les institutions publiques
ou les organismes de charité échouent à résoudre depuis bien longtemps. Dans
son rapport sur le développement dans le monde 2010, la Banque Mondiale
estime.
1
Qu’un quart de la population mondiale a moins d’1,25 dollar par jour pour vivre,
qu’1,6 milliard de personnes n’a pas l’électricité et qu’un milliard n’a pas accès
à l’eau potable. Les pays développés ne sont pas épargnés : en France, 13,2 %
de la population en 2006 vivait en deçà du seuil de pauvreté (considéré par
l’INSEE comme 60% du niveau de vie médian soit 880 euros par mois en 2006).
A l’heure de la crise financière mondiale, de la montée du chômage et de
l’exclusion, de la persistance de la pauvreté, du changement climatique, des
catastrophes naturelles et humanitaires (Tsunami en Asie du Sud-est en 2005,
séisme d’Haïti en janvier 2010), l’entrepreneuriat social semble donc plus que
jamais d’actualité. Le succès reconnu de formules innovantes apportées par des
entrepreneurs sociaux, dont les exemples les plus probants et les plus connus,
sont ceux du microcrédit développé par Muhammad Yunus avec la Grameen
Bank ou encore du commerce équitable, donne une nouvelle perspective
d’avenir à la lutte contre les problèmes sociaux.
Selon Alex Nicholls (2006), s’il y a toujours eu des organisations poursuivant des
missions sociales, la nouveauté réside dans le changement d’échelle (la
Grameen Bank octroie près de 2,4 millions de microcrédits au Bangladesh et en
Afghanistan), le caractère systémique du changement (le commerce équitable a
permis une modification profonde dans les modes de consommation de
nombreux clients) ainsi que dans la grande diversité des approches et des
solutions proposées. Plus encore, la crise financière mondiale de 2008, dont le
monde est loin d’être sorti, semble remettre en cause en profondeur le
capitalisme débridé qui l’a précipitée. L’entrepreneuriat social peut dès lors
s’afficher fortement comme une alternative complémentaire et nécessaire à
l’économie de marché et au capitalisme traditionnel. Dans un contexte où les
solutions apportées par les Etats ou les organisations caritatives ne semblent
pas, seules, assez efficaces, l’entrepreneuriat social apparaît comme un thème
majeur, qui mérite largement que l’on s’y intéresse. Fort de son développement
et d’exemples de réussite dans la pratique, le concept d’entrepreneuriat social a
commencé à être, depuis une vingtaine d’année, un objet d’étude du monde
académique et des acteurs du mouvement. Aussi, même s’il peut renvoyer à
des réalités plus anciennes, l’entrepreneuriat social fait figure de notion en
émergence ; et la recherche à son sujet s’inscrit souvent au croisement des
cadres théoriques du « management non profit » et de l’entrepreneuriat.
2
1- L'entrepreneur social: La solution
innovatrice à la maîtrise des contraintes
économiques et problèmes sociaux.
Apparu dans les années 90, l’entrepreneuriat social, c’est avant tout une
entreprise. Il désigne toute initiative privée dont la finalité sociale (réponse à un
besoin social) est supérieure ou égale à la finalité économique (lucrativité). Les
entrepreneurs sociaux sont des individus qui portent des solutions innovantes à
des problèmes pressants de la société. Ils identifient des approches innovantes
pour résoudre des problèmes qui apparaissaient souvent comme insolubles. Ces
entrepreneurs ont ou développent la capacité à apporter des solutions
concrètes, et à concilier l’approche économique avec des objectifs sociaux. En
incarnant un modèle alternatif viable, l’entrepreneuriat social agirait donc
comme un vecteur de changement1.
3
1.1L'entrepreneur et l'entrepreneuriat
Le mot entrepreneur sous-entend plusieurs choses selon les critères de la
recherche faite. Ce mot qui est d'origine français et qui est définie selon le
dictionnaire Petit-Robert comme celui qui entreprend. Le nom entrepreneur est
couramment employé pour désigner qui entame un projet de création
d'entreprise ou comme est à la mode aujourd'hui pour décrire un milliardaire
(souvent très jeunes) qui a réussir un projet innovateur au bout d'un certain
temps (< de 5 ans au moyen). Cette notion est toujours vraie si on se concentre
sur des entreprise de silicone vallée ou les "start-ups" les plus connus du
monde.
Pourtant l'entrepreneuriat et l'entrepreneur englobe beaucoup plus que ça. Au
début de l'avancement de ce mouvement, les économistes ont essayés de
définir l'entrepreneur, de lui situer dans un cadre spécifique et d'une certain
caractéristique. Commençons, dans les milieux français avec Cantillon (1755) et
Say (1803) l'entrepreneur était non seulement celui qui saisit une opportunité en
vue de réalisée un profit, mais qui en assure les risques puisqu'il investit son
propre argent.2
En 1921, l'économiste Américain John Knight a repris également la dimension
de l'incertitude et de risque calculée associée à ce type d'approche.
Néanmoins, nous devrons néanmoins attendre jusqu'au 1947 pour évoluer notre
compréhension de l'entrepreneuriat grâce à l'école Autrichienne et
particulièrement Joseph Schumpeter3. Pour lui, l'entrepreneur est un innovateur,
un créateur, un agent du changement. Il insiste profondément sur l'aspect
innovateur de l'esprit entrepreneurial et sur la participation active de
l'entrepreneur au développement économique par ce qu'il appelle "la
destruction créatrice" du système capitaliste.
2
3
4
demande nouvelle d’efficacité et de responsabilisation des fonds. Enfin, on peut
déceler une acceptation de plus en plus présente des forces du marché et du
pouvoir de la compétition, qui favorisent notamment l’innovation et l’efficacité,
pour répondre à certains besoins sociaux. Ces différentes circonstances ont donc
conduit les organisations du secteur social à adopter des stratégies de
positionnement sur de nouveaux marchés pour financer leur activité sociale : en
exploitant des opportunités lucratives dans leur cœur de métier, l’intervention
sociale. Ce qui consiste pour eux à développer des entreprises rentables dans un
autre métier, ou encore par des partenariats avec des entreprises commerciales
(Alter, 2006).
5
des risques, mise en commun des produits de l’activité, constitution d’une
épargne commune, échanges réciproques, etc. » (Jean-François Drapéri, 2009)
L'ESS peut aussi être définie comme une action collective, une mobilisation
sociale inspirée par trois mobiles qui sont les besoins socioéconomiques des
populations (la nécessité), les aspirations de ces derniers a une identité propre
(identité), l'horizon partagé d'une vision démocratique et équitable (projet de
société). On peut caractériser l'ESS comme une nouvelle manière d'entreprendre
bien différente de celle de l'entrepreneuriat social, qui cherche à réconcilier la
logique économique et l'esprit entrepreneurial avec l'utilité social. L'économie
sociale et solidaire d'un autre côté résulte d'une association volontaire d'acteurs
poussés par un même objectif parfois, mais non pas forcément social. Cette
vision repose sur trois dimensions suivantes:
Les acteurs de l’ESS définissent plus généralement cette notion comme une «
alternative au libéralisme ». Il serait pourtant hâtif d’assimiler totalement
l’entrepreneuriat social à la création d’organisations dans ce que l’on appelle le
secteur de l’économie sociale et solidaire. Même s’il peut s’appliquer à des
réalités plus anciennes, le terme « entrepreneuriat social » est beaucoup plus
jeune que celui d’« économie sociale » : c’est seulement dans les années 1990
qu’il commence à connaître un écho significatif des deux côtés de l’Atlantique. Il
semble renvoyer à un nouvel élan, une nouvelle dynamique, allant au-delà des
considérations liées au statut juridique des organisations ou au projet politique.
Un social business n'est pas de l'entrepreneuriat social. Bien que l'objectif entre
les deux semble le même, il n'en est rien. En effet, dans les deux cas les
créateurs d'entreprise apportent des solutions innovantes et concrètes dans le
6
but de concilier l'approche économique avec des objectifs sociaux. Cependant
un social business est un type de structure bien spécifique - pas de perte, ni de
dividende avec un objectif à visée social. Le professeur Yunus insiste bien sur le
fait que la structure d'un social business est unique ce qui le rend bien distinct.
7
tisser des relations de partenariat formelle ou informelle avec les bénéficiaires.
La conscience des ONG de la limite de leur intervention sur le terrain les incite à
renforcer l’autonomie de la communauté et sa capacité à prendre elle même en
charge l’activité de développement.
L’action de l’ONG repose sur une légitimité culturelle car avant l’émergence du
l’Etat moderne suite à l’indépendance du pays, la communauté gérait elle même
les services sociaux de base. Les associations locales pour l’équipement des
douars en réseaux locaux de distribution d’eau potable ont bénéficié de
l’adhésion de la communauté à leur projet ; le tour d’eau dans les OASIS du sud
est depuis toujours géré par la communauté.
Les ONG ont joué un rôle très actif dans le processus de démocratisation du
pays. Les associations de droit de l’homme sont arrivées à imposer le discours
du droit humain sujet tabou pendant plus de trente ans et à lever le voile sur les
dérapages qui ont eu lieu pendant les années de plomb. Les actions entreprises
par les associations féminines ont abouti finalement au changement du code de
la famille et à l’acceptation de la reforme. Ils se sont aussi investis dans le
domaine de la micro-finance donnant ainsi la possibilité aux populations les plus
défavorisés l’accès au crédit, ce qui a permis à des milliers de pauvres de
réaliser leur micro projets encourageant ainsi la prise d’initiative chez les plus
démunis.
Le déficit énorme dans l’éducation et la santé à amené les ONG à s’investir dans
ces domaines.
8
2.1 L'apparition et développement de l'entrepreneuriat
social au Maroc
L’Entrepreneur a subi une évolution depuis l’indépendance, marocanisation
oblige, le pays a vu émerger une classe d’hommes d’affaires qui ont investi dans
des secteurs producteurs de richesse: textile, agro alimentaires, industrie légère.
Mais ces secteurs ne peuvent pas constituer les fondements d’une économie
moderne susceptible de créer la richesse et engager le pays dans un
développement économique et social généralisé et ceci en raison de la
mentalité profonde et dominante du commerçant marocain, prudent et frileux et
privilégiant une économie de rente sans prise de risque.
Cette situation a perduré jusqu’à 1990, date à laquelle on a instauré de grandes
réformes structurelles qui seront à l’origine de la croissance qu’à connu le Maroc
jusqu’aux nos jours.
Ces réformes ont conduit à des transformations certes progressives mais
certaines qui ont impulsés un réelle dynamique entrepreneuriale.
Cette dynamique a favorisé la genèse et le développement d’un certain nombre
de mutation au niveau de la nouvelle génération d’entreprise et
d’entrepreneurs. Au Maroc aujourd’hui, l’état soutien davantage des projets
d’innovation au sens institutionnel et administratif afin de promouvoir et de
développer la culture entrepreneuriale.
9
Psychologique, a savoir liée a la conscience, aux aspirations personnelles
et à l’épanouissement de l’entrepreneur (statut d’entrepreneur manager
et statut social)
Dans ce cadre, des types d’entrepreneuriat sont apparues et sont devenues très
dominantes au Maroc il s’agit du types: coopératif, associatif- solidaire et activité
génératrices de revenus.
Au voisinage et depuis l’adoption en 1983 de programme d’ajustement
structurel, et le lancement dans le vaste programme de privatisation, on a
assiste à l’émergence d’une nouvelle bourgeoisie commerçante et industrielle,
porteuse de dynamiques économiques et sociales innovantes : « l’émergence
d’un nouveau groupe social, les entrepreneurs privés, signifie-t-elle l’amorce
d’un processus irréversible de construction d’une société civile qui entend
s’affirmer et s’organiser de manière indépendante et autonome ? » (Tangeaoui,
1993). Cette catégorie participe d’une mise en intrigue du changement politique
dans le Maroc sous l’étendard de la « mise à niveau » accords libre échange «
EU » puis « USA » récemment avec la chine sous la légitime de la transitologie
régulièrement convoquée et qui s’inscrit le récit réformateur avec ses héros et
contre héros, dont il semble que les entrepreneurs sont des figures de proue.
Entrepreneuriat social : Il a pour but la promotion du changement social il vise
a bouleverser les règles du jeu en créant des solutions innovantes qui satisfait
10
des besoins sociaux. Les combinaisons de ressources crées par les
entrepreneurs sociaux privilégient l’impact social par rapport au profit.
L’émergence de l’ES est étroitement liée à l’idée que les individus sont
multidimensionnels, ils sont plus que des acteurs économiques qui maximisent
le profit. Et si vous chercher une réponse définitive à ce que c’est
l’entrepreneuriat social vous risquez d’être déçu. L’émergence de l’ES est
porteuse de plusieurs promesses.
Au sommet de l’iceberg représente un monde meilleur, affranchi de la pauvreté :
Combinaison efficacité en affaires et pensée entrepreneuriale pour résoudre des
problèmes sociaux. Dans les eaux profondes il y’a la promesse de redonner une
dimension humaine aux acteurs économiques, une nouvelle vision de
l’économie qui doit servir les hommes et non l’inverse et plus important d’agir
en conséquence. Mais il revient tout de même de se poser la question :
Pourquoi l’entrepreneuriat social ? Et pourquoi maintenant ?
Et quel rôle pour ONG leurs subventions leur orientations marché ??
D’où parler le l’entrepreneuriat social au Maroc s’est encor prématuré.
Les caractéristiques principales de l’entreprenariat social, décrites dans diverses
ressources théoriques, sont les suivantes:
Mission, formulée explicitement, de créer et de conserver la valeur sociale,
et de bénéficier aux communautés ;
Haut degré de risque économique et d’autonomie dans les activités liées à
la production de biens et/ou à la vente de services ;
Recherche de nouvelles opportunités et d’explorations de ressources
insoupçonnées afin de servir cette mission ;
Recherche de modèles durables, en se basant sur une étude de
faisabilité bien élaborée ;
Engagement constant dans l’innovation, l’adaptation et la formation ;
Pouvoir de décision non basé sur la possession de capital ;
Nature dénotant un certain degré de participation et de collaboration
impliquant diverses parties prenantes ;
Distribution limitée des profits et quantité minimale de travail rémunéré
;
Chaque individu a le pouvoir de faire changer les choses.
Les diverses mutations qu’à subit L’entreprenariat au Maroc ont été mises en
évidence par le Pr DRISS GUERRAOUI dans son enquête qu’il a mené auprès des
entreprises marocaines.
11
La volonté et la motivation, sources principales de l’Entreprenariat, en effet, on
ne peut pas devenir entrepreneur par hasard, il faut d’abord aimer son métier et
être engagé dans « l’aventure » entrepreneuriale pour pouvoir réussir.
Deux facteurs sont primordiaux pour un entrepreneur quel que soit son niveau
de formation. Le premier est lié à l’expérience dans le domaine où il entend
exercer son activité et deuxième porte sur le capital nécessaire au démarrage
de son entreprise. Ces deux facteurs doivent être accompagnés par une ferme
volonté d’entreprendre et un soutien de la famille et des proches. En effet
L’entreprise nécessite des moyens techniques et financiers qu’on ne peut pas
acquérir par hasard.
Aussi, estiment-t-ils, l’intelligence et la bonne gestion, joint à un esprit
entrepreneurial et à la capacité de comprendre l’environnement dans lequel
évolue son entreprise, sont, également, nécessaires pour entreprendre.
Un entreprenariat en mal de rupture avec le réseau familial : Les résultats
montrent, en effet que les nouvelles générations d’entrepreneurs ont du mal à
rompre avec le réseau familial pour créer leurs propres entreprises (59,2% parmi
les entrepreneurs enquêtés, 65,8% chez les femmes et 55% chez les hommes
ont affirmé s’être appuyer sur l’aide de l’entourage familial et des institutions
bancaires).
12
2.2.1. L'impact sur l'axe économique
Les impactes directs de l'entrepreneuriat social inclus mais ne sont pas limités à
la création de revenu pour les employés, de nouveaux emplois créés, et les
nouvelles entreprises créées. Les résultats économiques indirects comprennent
l'amélioration des compétences personnelles, des emplois supplémentaires
créés dans d'autres sociétés (par exemple les fournisseurs), et une prospérité
accrue de la communauté locale.
Deux résultats économiques doivent être expliqué plus en détail: l'augmentation
des recettes fiscales pour le gouvernement local (un résultat économique direct)
et les économies dans les dépenses publiques (un résultat économique indirect).
La création de nouveaux emplois grâce à l'entrepreneuriat social ne bénéficie
pas seulement les employés, mais elle implique aussi des avantages pour le
gouvernement. À la suite de nouveaux emplois et l'augmentation des revenus
personnels, les gouvernements sont en mesure de réduire leurs dépenses pour
la sécurité sociale et les prestations sociales (Mair et al. 2006). En outre, les
gouvernements sont en mesure de percevoir plus d'impôts auprès des employés
ainsi que des entreprises. Ces deux indicateurs de résultats sont fréquemment
utilisés par les entrepreneurs sociaux afin de démontrer les effets de leurs
activités. Cependant, il est très chronophage et difficile à calculer les économies
ou à l'enlèvement d'impôt supplémentaire par le gouvernement.
13
créativité dans la communauté
d’affaires locale
augmentation des recettes l’augmentation de flux d'argent au
fiscales des collectivités sein de la communauté locale
locales l’économisassions des dépenses
publiques
des niveaux accrus de confiance
de l'individu, de l'indépendance, la
motivation, la satisfaction,
la fourniture de nouveaux l'habilitation, l'estime de soi, des
biens et de services à la réseaux, et les compétences à
Les résultats communauté travailler en équipe
amélioration de la qualité de l'augmentation des possibilités
sociaux la vie d'interaction sociale
la contribution au capital amélioration du dynamisme de la
social communauté et la région
communauté plus attirant comme
un endroit à vivre, travailler et
visiter
la rénovation de bâtiments
anciens
la régénération de région plus attirant comme un lieu
Les résultats l'infrastructure physique à vivre et visiter.
la réduction de déchets non contribution à l’agenda du
environnement
recyclés développement durable
aux lieu plus attrayant pour contribution à la richesse
travailler d'environnement régional
contribution au capital de
l'environnement local
14
2.3.1 Les défis et obstacles de l'entrepreneur social au Maroc
De plus les défis auxquels fait face l'entrepreneuriat social sont ceux rencontrés
par les start-ups traditionnels dans le pays. Le financement est un pierre
d'achoppement, avec des obstacles bureaucratiques, manque de clarté et de la
réglementation.
15
Ces entrepreneurs se trouvent en plus confronter à des obstacles qui entravent
toute promotion de l’entreprenariat tels :
Tant que les réformes de l’administration et de la justice ne voient pas une mise
en œuvre effective et ne connaissent pas un rythme accéléré de réalisation, ni
l’objectif de promotion de l’entreprenariat ni celui de l’attrait des
investissements directs étrangers, ne pourront pas se concrétiser de façon
durable et au niveau souhaité par le Maroc.
16
Tableau 3 : Principaux obstacles que rencontrent les entreprises dans les
différentes étapes de la transition
17
Etape 3 Etape 2 et 3
Etape 1 Etape 2
INFORMEL :
AUTRES
• La
croissance des
activités
dans de
nouveaux marchés
18
Source: Entrepreneurship in a Changing Environment: Analyzing the Impact of
Transition Stages on SME Development
Ces trois catégories de mesures doivent être soutenues par initiatives visant à
accompagner les jeunes entrepreneurs au cours de toutes les phases de la
réalisation de leurs projets.
19
C. Créer un environnement macroéconomique favorable:
L’importance pour les entreprises de l’existence d’un environnement
macroéconomique incitant à la création d’entreprise et ce à tous les niveaux
institutionnel, économico-financier et social.
Sur le plan institutionnel, il s’agit de la simplification des procédures pour la
création de l’entreprise, la lutte contre la corruption dans l’administration, la
réforme de la justice, la promotion des droits humains, de l’égalité des chances
dans les affaires et l’adaptation de l’administration au rythme et aux besoins
des entreprises.
Sur le plan économico-financier, il s’agit de mettre en place une politique
favorisant la baisse du prix du foncier, la baisse des impôts, l’accès au crédit et
l’aide à la promotion des exportations.
Sur le plan social, il convient de lancer les bases d’une stratégie publique
volontariste d’encouragement de l’esprit d’initiative auprès des jeunes,
l’intégration de la culture de l’entreprenariat dans le système d’éducation et de
formation, la promotion de la recherche-développement et la promotion des
études prospectives relatives à l’entreprise.
A cet égard, la perception du rôle de l’Etat chez est révélatrice des problèmes
que rencontrent les nouvelles générations d’entrepreneurs et d’entreprises
marocains. La principale demande est la levée des obstacles majeurs à
l’entrepreneuriat, l’appui financier, l’encadrement, l’accompagnement et la
formation, ce qui suggère la mise en place d’une politique publique
multidimensionnelle concertée et coordonnée, avec tous les partenaires de
l’entreprise
20
2.4. Un aperçu de l'entrepreneuriat social à l'échelle
mondial
21
Grameen Bank, au
Streetwires, l'Afrique du Bangladesh
Sud Microcrédit
Le développement des
entreprises, le
commerce équitable
Shonaquip, l'Afrique
du Sud
CDI, le Brésil
Handicap, la santé, les
Education, la
enfants et les jeunes
technologie, les enfants
et les jeunes
IDEAAS, le Brésil
Énergie, environnement,
développement rural, la
technologie
Aidha, Singapour
L'éducation, le
développement des
entreprises, la migration, les
femmes
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Créée en 1999, Al Jisr est le pont entre les établissements scolaires et
les entreprises, amenées à s’impliquer davantage afin d’améliorer les
performances de notre système éducatif. À travers ce parrainage
(180 établissements scolaires sont concernés), les entreprises mènent
de multiples actions : rénovation des salles de classes, équipement des
bibliothèques et salles multimédia, activités parascolaires, stages en
entreprises…
La Mission Sociale
Il y a vingt ans, un jour qu'elle visite l'arrière-pays du Costa Rica à vélo avec
son mari, elle tombe d'un pont et se brise les membres. Amina Laraki Slaoui
avait 32 ans, un travail passionnant et des perspectives d'avenir plus que
prometteuses. Elle était aussi une jeune maman comblée et avait une vie
privée plus qu'épanouie. Et de grande sportive qui ne pouvait pas rester en
place, elle se retrouvera dans un fauteuil roulant où elle est condamnée à passer
le restant de ses jours.
Mais au lieu de se lamenter sur son sort, elle décide de continuer à vivre malgré
tout. De refuser la fatalité. Elle mettra au monde une petite fille qu'elle appellera
Noor. Tout un symbole. Sinon, depuis 1994, Amina emploie toute son énergie au
service des handicapés. Actuellement vice présidente de l'Amicale marocaine
des handicapés (AMH), elle a beaucoup fait pour que la vie, que le statut de
l'handicapé au Maroc change.
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Mission Sociale
L'AMH est une association de solidarité et d'action sociale pour et au service des
personnes handicapées, "celles qui ne veulent plus vivre en marge de
la société, mais cherchent simplement à faire accepter leur différence
et retrouver leur dignité. Et ce, en arrivant à sensibiliser l'opinion
publique, à responsabiliser tous les citoyens et à donner une image
positive des handicapés pour leur pleine intégration", tels sont les principes de
l’Association. Fondée en 1991 et administrée par des personnes handicapées
avec la collaboration de non-handicapés, l'AMH compte actuellement plus de
7.000 adhérents de divers handicaps et plus de 3.000 amis et
sympathisants. Parmi les principales actions de l'AMH, assistance financière à
plusieurs étudiants handicapés, apport gratuit de médicaments, soutien moral et
matériel des handicapés artistes. L'Association organise par ailleurs des activités
socio-artistiques ayant pour but la collecte de fonds, des expositions d'artisanat
et d'arts plastiques. L'AMH a par ailleurs organisé le premier colloque national
sur la personne handicapée, sous le thème "A parts égales" au mois de Juin
1992. L'Association prévoit la création de coopératives des personnes
handicapées, une auto-école pour handicapés, un centre culturel et sportif ainsi
qu'un journal réservé aux handicapés.
Mission Sociale
Défendre les droits des femmes et des enfants pour favoriser leur
épanouissement dans une société juste et solidaire
Partager, en vertu de la solidarité citoyenne avec le tissu associatif et les
intervenants institutionnels, le capital cumulé sur le terrain de la lutte pour
la justice, l’équité et le droit à la dignité.
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Depuis 1985, cette femme de cœur a fait de l’intégration de la
mère célibataire, dans une société aussi conservatrice que la nôtre,
son cheval de bataille. Pour ce, elle crée «Solidarité Féminine».
A 65 ans, Aïcha Ech-Chenna n’est pourtant pas une féministe. Ce qui anime son
action et fait de la solidarité une notion centrale dans sa vision des choses vient
du fait qu’elle a été elle-même, depuis sa tendre enfance, touchée par la
solidarité de son entourage.
Dès l’âge de 16, elle est « contaminée par le virus de l’associatif», comme elle
se plaît à préciser. C’est donc en 1959 qu’Aïcha Ech-Chenna s’engage dans sa
première action de bénévolat en s’inscrivant dans la ligue de protection de
l’enfance. L’action associative de cette militante ciblera en premier les enfants,
notamment les abandonnés. Le contact quotidien avec ces derniers conduira
cette assistante sociale vers leurs mamans.
Une nouvelle forme de militantisme associatif et, désormais, née chez Aïcha
Ech-Chenna qui s’est donné pour mission de s’occuper des mères célibataires…
au risque de choquer les mentalités ! En créant «Solidarité féminine», elle a
d’ailleurs dû faire face a bien des résistances et autant de menaces ! «J’ai été
taxée dès le départ d’être une femme qui encourage la prostitution», dit-elle.
Mais rien ne la découragera. Projet après l’autre, elle créera des sources de
revenus inépuisables pour celles en faveur de qui elle milite. La dernière
réalisation en date concerne la construction, en septembre 2005, d’un hammam
dont les recettes iront entièrement aux femmes célibataires. Le 9 mars dernier,
Aïcha Ech-Chenna a été décorée du prestigieux prix «Elisabeth Norgall 2005» de
l'International Women's Club of Frankfurt.
Mission Sociale
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protection, un nom, une identité, une nationalité, une famille, une
éducation et des soins.
Offrir aux mamans les formations correspondant aux aptitudes de chacune
et à des gisements d’emploi émergeants au Maroc tout en garantissant
leur alphabétisation, sensibilisation, éducation aux droits et devoirs,
prévention des risques.
Développer des mises en application des formations générant des recettes
pour doter les mamans des conditions pratiques d’apprentissage d’un
métier tout en contribuant aux dépenses de l’association
Conclusion :
Construire une entreprise sociale qui fonctionne et crée de la valeur n’est déjà
pas une mince affaire pour un entrepreneur. Pour l’entrepreneur social, la tâche
est encore plus ardue. Son défi, c’est de réussir à élaborer un modèle qui soit à
la fois créateur de valeur sociale (c’est son objectif primordial) et pérenne (ce
qui implique la plupart du temps la création de valeur économique). Les trois
entrepreneurs sociaux auxquels nous nous sommes intéressés ont donc dû faire
preuve d’une ardeur et d’une agilité particulières pour réussir à créer de tels
business modèles. Mais ils y sont parvenus. Notre mémoire nous a permis
d’identifier six leviers possibles de succès dans cette démarche : la faculté de «
sortir d’un schéma de pensée habituel », à la fois dans la création du business
model (1) et par la suite, pour le faire fonctionner (2) ; la capacité de gérer de
manière optimale les parties prenantes, avec, en externe, l’importance des
réseaux (3), en interne, la nécessité d’une équipe de qualité (4), et la
focalisation sur le bénéficiaire (5) ; et enfin, la tendance à voir plus loin et à
essayer de repousser les limites de son action (6). Issus de l’étude qualitative de
seulement trois cas, ces résultats n’ont pas la prétention de pouvoir être
généralisés à toutes les entreprises sociales : ils peuvent néanmoins constituer
des pistes de réflexion pour de prochaines études. Au final, le parallélisme entre
l'entrepreneuriat social et l'entrepreneuriat traditionnel est étonnant : il y a
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beaucoup de points communs ! Les qualités humaines des entrepreneurs, le
goût du risque, l’implication, l'objectif de pérennité, les réseaux, les créations de
valeurs, les méthodes, les outils, la croyance dans la capacité humaine à faire
évoluer les systèmes et sociétés…
Webographie
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