MP 2019 2020 dm03 pt07 Correction
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Partie A
1. On trouve sans détour :
T2 (X) = 2XT1 − T0 = 2X 2 − 1 ,
T3 (X) = 2X(2X 2 − 1) − X = 4X 3 − 3X ,
Finalement Tn (1) = 1, Tn (−1) = (−1)n , T2n (0) = (−1)n et T2n+1 (0) = 0 pour tout n .
5. Relation Tn (cos θ) = cos(nθ) pour tout θ ∈ R.
• Pour l’existence et unicité d’un polynôme Pn tel que Pn (cos θ) = cos(nθ), il suffit d’utiliser la formule de
Moivre puis celle du binôme de Newton :
n
X n
cos(nθ) + i sin(nθ) = einθ = (cos θ + i sin θ)n = (i sin θ)k (cos θ)n−k
k
k=0
1
et d’identifier les parties réelles et imaginaires des deux membres :
k≤2n
X k≤2n
X n
n k 2k n−2k
cos(nθ) = (−1) (sin θ) (cos θ) = (−1)k (1 − cos2 θ)k (cos θ)n−2k = Pn (θ)
2k 2k
k=0 k=0
avec
k≤2n
X
n
Pn (X) = (−1)k (1 − X 2 )k X n−2k .
2k
k=0
• Montrons que Tn = Pn . Il suffit pour cela de prouver que la suite (Pn )n vérifie les mêmes propriétés que la
suite (Tn )n . En effet P0 (X) = 1, P1 (X) = X et la relation bien connue
cos (n + 1)θ + cos (n − 1)θ = 2 cos θ cos(nθ)
peut s’écrire
cos (n + 1)θ = 2 cos θ cos(nθ) − cos (n − 1)θ
soit
Pn+1 (cos θ) = 2 cos θPn (cos θ) − Pn−1 (cos θ).
Or l’ensemble des cos θ pour θ ∈ R est infini, ce qui implique l’égalité entre polynômes :
De plus comme auparavant ces x0k sont distincts dans [−1, 1] par injectivité du cosinus entre [0, π] et [−1, 1].
Enfin puisque Tn0 est de degré n − 1, les x0k pour k ∈ [[1, n − 1]] sont les n − 1 racines de Tn0 .
Partie B
1. Un certain nombre de propriétés :
• Si L(P ) = 0, alors P (t) = 0 pour tout t ∈ [−1, 1]. Le polynôme P admet une infinité de racines, donc il est
nul. La réciproque étant immédiate, il vient comme annoncé L(P ) = 0 si et seulement si P = 0 .
• Si N (P ) = 0, alors pour tout k, ak = 0 ; par conséquent P est nul. La réciproque étant immédiate, on en
déduit que N (P ) = 0 si et seulement si P = 0 .
2
• Il vient sans détour L(λP ) = sup |λP (t)| = sup |λ| · |P (t)| = |λ| sup |P (t)| = |λ|L(P ). De même
t∈[−1,1] t∈[−1,1] t∈[−1,1]
n
X n
X
N (λP ) = |λak | = |λ| |ak | = |λ|N (P ). Ainsi L(λP ) = |λ|L(P ) et N (λP ) = |λ|N (P ) .
k=0 k=0
• Pour t ∈ [−1, 1] il vient
d’où sup |(P + Q)(t)| ≤ L(P ) + L(Q). Par suite L(P + Q) ≤ L(P ) + L(Q) .
t∈[−1,1]
n
X n
X
Notons P = ak X k et Q = bk X k , où n = max(deg(P ), deg(Q)). Pour tout k ∈ [[0, n]], il vient :
k=0 k=0
On en déduit que γn est le plus petit nombre réel a vérifiant : ∀P ∈ Rn [X], L(P ) ≤ γn N (P ) .
4. Nous avons Tn (cos θ) = cos(nθ) pour tout réel θ. Par conséquent
L(Tn ) = sup |Tn (t)| = sup |Tn (cos θ)| = sup | cos(nθ)|
t∈[−1,1] θ∈R θ∈R
d’où L(Tn ) = 1 .
5. Notons tout d’abord que θ 7→ P (cos θ)Q(cos θ) est continue sur le segment [0, π] comme produits et composées
de fonctions continues sur [0, π] et sur [−1, 1], et que par conséquent ϕ(P, Q) a bien un sens.
(a) Le caractère bilinéaire symétrique est le résultat de : la commutativité du produit des fonctions, la distri-
butivité de la multiplication par rapport à l’addition, la linéarité de l’application intégrale.
(b) L’application ϕ est clairement
Z π positive. Prouvons qu’elle est également définie positive. Supposons que
ϕ(P, P ) = 0, c’est-à-dire P (cos θ)2 dθ = 0. La fonction θ 7→ P (cos θ)2 est positive et continue, d’intégrale
0
nulle sur [0, π], donc identiquement nulle sur [0, π]. Le polynôme P admet donc une infinité de racines, d’où
sa nullité.
Finalement ϕ est un produit scalaire sur R[X] .
6. Soient n et m deux entiers naturels distincts.
• Sans détour :
Z π Z π Z π
2 2 1
ϕ(Tn , Tn ) = Tn (cos θ) dθ = (cos(nθ)) dθ = (1 + cos(2nθ))dθ.
0 0 2 0
π
Par conséquent ϕ(T0 , T0 ) = π et ϕ(Tn , Tn ) = si n > 0 .
2
3
• Pensez à apporter des chocolats à la prof de Terminale qui a tant insisté sur les formules de trigonométrie :
Z π Z π
ϕ(Tn , Tm ) = Tn (cos θ)Tm (cos θ)dθ = cos(nθ) cos(mθ)dθ
0 0
1 π
Z
= cos((n + m)θ) + cos((n − m)θ) dθ = 0.
2 0
Maintenant, afin de majorer |αk | par 2L(P ), utilisons l’orthogonalité des polynômes Tk (question précédente) :
1 π
Z
• Nous avons ϕ(P, T0 ) = α0 ϕ(T0 , T0 ) = πα0 donc α0 = P (cos θ) × 1dθ d’où
π 0
1 π 1 π
Z Z
|α0 | ≤ |P (cos θ)|dθ ≤ L(P )dθ = L(P ).
π 0 π 0
2 π
Z
π
• Pour tout k ≥ 1, il vient ϕ(P, Tk ) = αk ϕ(Tk , Tk ) = αk , d’où αk = P (cos θ)Tk (cos θ)dθ et ainsi
2 π 0
2 π 2 π
Z Z
|αk | ≤ |P (cos θ)| · |Tk (cos θ)|dθ ≤ L(P )| cos(kθ)|dθ ≤ 2L(P ).
π 0 π 0
n
! n n
X
k
X X q n+1 − 1 q n+1 − 1
N (P ) = N αk X ≤ |αk |N (Tk ) ≤ 2L(P )q k = 2L(P ) = 2L(P ) √
q−1 2
k=0 k=0 k=0
√
puis comme attendu N (P ) ≤ q n+1 2L(P ) .
L’espace Rn [X] étant de dimension finie, on sait que les normes N et L sont équivalentes. Les questions B.2
et B.10 permettent de trouver des constantes explicites telles que αN ≤ L ≤ βN .
4
Partie C
1. L’application Φ est bien linéaire, par linéarité de la dérivation et distributivité de la multiplication par rapport
à l’addition des polynômes.
L’application Φ est bien à valeurs dans Rn [X] pour des raisons de degré évidentes.
Finalement Φ est un endomorphisme de Rn [X] .
3. D’après la question précédente, un polynôme de degré non nul a pour image par Φ un polynôme de degré non
nul, donc un polynôme non nul. Ainsi le noyau de Φ est constitué des polynômes constants : Ker (Φ) = Vect(1) .
4. D’après le calcul de la question C.2, la matrice de Φ relativement à la base canonique (1, X, . . . , X n ) est :
0 0 −2 0 ··· ··· 0
.. .. .. ..
0 1
. . . .
. ..
. .. .. ..
. 22 . −k(k − 1) .
. .
.
A = .. .. .. .. .. .
. . . . 0
. .. ..
..
. 2 .
k −n(n − 1)
. .. ..
. . .
. 0
0 ··· ··· ··· ··· 0 n2
5. La trace de Φ est la trace de la matrice de Φ relativement à une base quelconque de Rn [X]. On trouve donc que
n
X n(n + 1)(2n + 1)
tr (Φ) = k2 = .
6
k=1
6. La matrice de Φ relativement à la base canonique étant triangulaire supérieure, on lit son spectre sur sa diagonale.
Par conséquent les valeurs propres de Φ sont les k 2 pour k ∈ [[0, n]] .
L’endomorphisme Φ admettant n + 1 valeurs propres distinctes et l’espace Rn [X] étant de dimension n + 1, on
en déduit que Φ est diagonalisable et que chaque sous-espace propre est de dimension 1 .
7. D’après la question précédente, l’endomorphisme Φ admet n + 1 sous-espaces propres de dimension 1. Il suffit
pour leur trouver une base de déterminer un vecteur non nul.
Fixons θ ∈ R, alors nous avons vu dans la question A.7 que sin θTk0 (cos θ) = k sin(kθ). Dérivons à nouveau cette
égalité par rapport à θ :
cos θTk0 (cos θ) − sin2 θTk00 (cos θ) = k 2 cos(kθ)
c’est-à-dire
(cos2 θ − 1)Tk00 (cos θ) + cos θTk0 (cos θ) = k 2 cos(kθ).
L’ensemble des cos θ, θ réel, étant infini, on en déduit l’égalité entre polynômes :
(X 2 − 1)Tk00 + XTk0 = k 2 Tk ,