Physiologie Des Systèmes Sensoriels 2022

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Université Sidi Mohamed Ben Abdellah

Faculté des Sciences Dhar El Mehraz – Fès

Licence fondamentale SVI (S5)

M27 « Physiologie des grandes fonctions »

Physiologie des Systèmes Sensoriels

Année universitaire 2022-2023


Pr. R. Mâgoul
1
Introduction
Organisation générale du système nerveux

thalamus,
hypothalamus

2
Organisation générale du système nerveux

Coupe transversale cerveau


humain
Histologie (Serge Nataf, Univ. Lyon)
Coupe transversale moelle épinière humaine
Coloration et observation à la loupe. Académie de Rennes

3
Organisation générale du système nerveux
- Cerveau (Hémisphères cérébraux, diencéphale, cervelet, tronc cérébral)
- Moelle épinière SNC
1. Reçoit l’info 2. Intègre l’info. sensorielle
3. Réponse appropriée

Composantes Composantes motrices


sensorielles
Système végétatif Système somato-
Afférences moteur SNP
sensitives Nerfs végétatifs Nerfs crâniens
(efférences Nerfs moteurs Nerfs rachidiens
Récepteurs autonomes) (efférences
sensoriels somatiques)

Milieu intérieur et Effecteurs végétatifs Muscles


extérieur (viscères) 4
Organisation générale du système nerveux

Trilogie entrée/intégration/sortie
R.Pujol, 2005

Les systèmes neuronaux sont divisés en 2 composantes:


- Système Sensoriel: capte et traite l’information (partie du SN responsable de la sensation, regroupe
les récepteurs sensoriels, les voies nerveuses, et les parties du cerveau responsables du traitement de
l'information sensorielle)
- Système Moteur: réponse adaptée de l’organisme 5
Partie I : Principes généraux des décodages sensoriels

Partie II : Codage de l’information au niveau des récepteurs sensoriels

Partie III : Anatomie des voies sensorielles

Partie IV : Plasticité fonctionnelle des systèmes sensoriels: rôle des


stimulations périphériques

6
Partie I

Principes généraux des décodages sensoriels

7
 Tout organisme vivant dont l’homme est en perpétuelle interaction
avec son environnement

 Ces interactions lui permettent d’être conscient des variations de


paramètres environnementaux, de réagir vis-à-vis de stimulations
particulières, de se déplacer mais également de maintenir la
constance de son milieu intérieur

 Cela nécessite une prise permanente d’informations et la


circulation de messages entre les différentes cellules de l’organisme

 Le système nerveux, avec le système endocrinien, est l’un des


systèmes de communication intercellulaire

8
Variations
du milieu message
sensoriel
organes
+ sensoriels
SNC
Décodage, la perception
Interprétation
comparaison à
l’acquis

La mise en jeu des organes sensoriels entraîne une sensation qui


après interprétation en référence à ce que nous ayons pu apprendre
c'est-à-dire comparaison à l’acquis, constitue la perception

9
SNC
Réception de
l’information
Traitement
réponse

 un récepteur sensoriel (RS) est une structure capable d'être activée


par un stimulus issu de l'environnement interne ou externe de
l’organisme.
 En réponse à ce stimulus, le récepteur déclenche une transduction à
l’origine de potentiel d'action sur la même cellule ou sur une cellule
adjacente.
 Les potentiels d'action transmettent l'information correspondant au
stimulus détecté par le récepteur sensoriel jusqu'au SNC
10
organisation générale de la sensorialité
Stimulus Transduction Intégration Sensation Perception
sensoriel Récepteur Centres sous-corticaux Aires corticales
Physique, réponses réflexes et prise de conscience, interprétation et
chimique végétatives signification (l’acquis), mémorisation
Sensibilité inconsciente Réponses volontaires
Sensibilité consciente

Réponse sensorielle objective Réponse sensorielle subjective

« La Perception optimise la Sensation »

11
• Les RS sont capables de coder des messages renseignant le SNC
sur les différents paramètres physico-chimiques du milieu ou de
l’organisme lui-même

• C’est grâce aux RS que le SNC peut intégrer les différentes


informations et éventuellement permettre une réponse adaptée
de l’organisme en question

• Les RS sont souvent regroupés constituant des organes sensoriels


généralement spécifiques d’une modalité sensorielle particulière

12
• Une modalité sensorielle est une sensibilité particulière liée au
fonctionnement d’un organe sensoriel

• Les principales modalités sensorielles connues chez les


vertébrés sont :

la somesthésie (tact, chaud, froid, stimuli nocifs) : récepteurs diffus


la vision
l’audition
l’équilibre Récepteurs limités à un organe
la gustation
l’olfaction

13
Modalité Nature du stimulus Type de récepteur
Somesthésie Mécanique Mécanorécepteur
Thermique Thermorécepteur
Chimique Chémorécepteur
Nocif Nocicepteurs

Vision Lumière Photorécepteur


Audition Ondes de pression Mécanorécepteur
équilibration

Gustation et Chimique Chémorécepteur


Olfaction

14
Au sens large, la physiologie sensorielle comprend 3 types de
sensorialité (classement en fonction de la provenance du
stimulus):
 La sensorialité extéroceptive : somesthésie (sensibilité somato-
sensorielle), vision, audition, équilibration vestibulaire, olfaction,
goût. Récepteurs en jeu : extérocepteurs
 La sensorialité intéroceptive : sensibilité des viscères, vaisseaux et
endothéliums. Récepteurs : intérocepteurs
 La sensorialité proprioceptive : sensibilité des muscles, tendons et
articulations. Récepteurs : propriocepteurs informant le SN sur
l’état de contraction des muscles ou encore sur la position des
articulations

Chaque type de récepteur est spécifique d’un stimulus physique


ou chimique particulier
15
Les récepteurs somesthésiques

Récepteurs somatiques Récepteurs


- Peau (extéro) Viscéraux
- Muscles (proprio) Intérocepteurs
- articulations (proprio)

Sensibilité Sensibilité
Somatique Viscérale
Superficielle/profonde

S. somesthésique

Sensibilité
somato-viscérale
(somesthésique)

16
Partie II

Codage de l’information au niveau des


récepteurs sensoriels

1. Les caractéristiques d’un stimulus sensoriel


2. Psychophysique et la quantification de la sensation
3. Transduction
4. Codage de l’intensité des stimuli sensoriels : codage quantitatif
5. Codage de la durée des stimuli (temporel)

17
1. Les caractéristiques d’un stimulus sensoriel

Un stimulus est caractérisé par son intensité, sa durée et


sa localisation

 Intensité: le plus petit stimulus capable d’évoquer une sensation


correspond à l’intensité seuil de stimulation (seuil sensoriel,
seuil récepteur). Toute de l’intensité de la stimulation se
traduit généralement par une de l’intensité de la sensation

La sensation correspond à la mise en jeu d’un organe sensoriel à


un instant donné et dans une région de l’espace parfaitement
définie
18
 Durée: Généralement, une stimulation durable n’induit une
sensation que durant un temps limité. Il y a alors adaptation
du système sensoriel. Seules les sensations douloureuses
ne s’adaptent pas ou ont une adaptation très faible et lente.
Une stimulation douloureuse peut même entrainer une
sensation qui dure plus longtemps que la stimulation elle-
même

19
2. Psychophysique et la quantification de la sensation

 L’intensité d’une sensation exprimée par un sujet, ou évaluée


chez un animal n’est qu’une valeur subjective.
 ne peut en aucun cas avoir une grandeur physique.
 On se fixe des unités arbitraires pour apprécier la sensation.
 difficile d’établir une quantification universelle.

La psychophysique : étude de la relation quantitative entre un


stimulus physique et la perception

20
Comment l'organisme transforme les valeurs physiques en valeurs psychologiques ?
Des échelles de sensations proposent une fonction mathématique qui relie l'intensité
physique du stimulus à la sensation perçue.

En se basant sur la loi Fechner, la perception varie


comme le log de son intensité: Echelle de Fechner

Selon Stevens, 3 types de fonctions permettent de rendre compte de tous les cas de
figures : linéaire, accélérée, logarithmique.

fonction linéaire fonction accélérée fonction logarithmique 21


 Relation intensité/perception douloureuse
Echelles d’évaluation de la sensation douloureuse
 Echelle Visuelle analogique (adulte)  Echelle verbale simple (adulte):
Apprécier la douleur ressentie du patient
par paliers. Chaque palier correspond à
un score qu’on demande au patient :
Le patient doit
Curseur positionner le curseur
mobile à l’endroit qui situe le
mieux sa douleur

22
 Relation Intensité/sensation auditive

relation logarithmique

Loi de Fechner: “La sensation varie comme le logarithme de l’excitation” désignée par le Bel,
l'intensité étant mesurée en Décibels (1 Bel/10 dB).

http://acouphenes.hautetfort.com/archive/2011/02/12/les-mesures-subjectives-methodes-psychoacousiques-ajustement.html

23
 Relation Intensité/sensation gustative
les résultats expérimentaux obtenus chez un sujet auquel on demande de goûter
des solutions d’acide citrique ou de sucre de concentration variable, et d’exprimer
combien de fois concentrée était cette solution par rapport à une solution de
référence : Il s’agit d’une relation linéaire entre l’intensité de la sensation et
l’intensité de la stimulation.

Relation Intensité/activité bioélectrique


Lorsqu’il est possible d’enregistrer directement
l’activité des fibres sensorielles chez des patients,
l’augmentation d’activité de ces fibres (fréquence
Unité
arbitraire de décharge) suit la même évolution que la
sensation en fonction d’une augmentation de
l’intensité de stimulation

24
3. Transduction
• La transduction est la fonction de base d'un récepteur sensoriel.
Elle consiste à transformer l'énergie (physique ou chimique)
d'un stimulus en énergie bioélectrique (message nerveux).

• Il s’agit d’une modification des propriétés bioélectriques des


cellules sensorielles « excitées » par un stimulus physico-
chimique. Cette modification est en général une dépolarisation :
entrée ou rétention de charges positives (cations) ; cependant,
dans certains cas (la vision), c'est une hyperpolarisation :
blocage d'une entrée de charges positives.

25
Ex 1 de Mécano-transduction
transduction à partir d'un stimulus mécanique tactile (R. toucher)

Hypoderme

Récepteurs du toucher
(pression, toucher, vibration)
26
le corpuscule de pacini (1-5 mm de long et 0.5-1 mm
de diamètre, derme et tissus sous-cutanés) :
récepteur somatique, impliqué dans la sensibilité
somatosensorielle ou somesthésie.TN encapsulée, la
capsule agit comme protecteur, amortisseur, filtre ne
permettant l’activation des TN que pour une
intensité donnée

27
Na+
Na+

La déformation mécanique du corpuscule et donc de la membrane de


la terminaison axonique entraîne l’ouverture de canaux cationiques
(Na+) au niveau de la zone sensorielle de la fibre, influx cationique et
dépolarisation de la membrane appelée Potentiel Récepteur

28
Le potentiel récepteur (générateur),
après propagation électrotonique et
ayant atteint une certaine amplitude
entraîne l’apparition de PA au niveau
de la zone d’initiation du PA (zone
gâchette ou trigger) de la fibre
sensorielle.

Le potentiel récepteur induit la création d'un train de potentiels d'action


29
30
Caractéristiques potentiel récepteur/potentiel d’action

potentiels stimulus Signal propagation amplitude codage

Potentiel sensoriel Dépolarisant passive Petite en


récepteur ou Graduable amplitude
hyperpolarisant (100mv-
10mv)
Potentiel Voltage dépolarisant Active Grande en
d’action membranaire Canaux voltage- Tout ou rien fréquence
dépendants Na+ (70-110 mv)
(Ca2+),K+

31
Ex 2 de Mécano-transduction
transduction à partir d'un stimulus sonore (cellule auditive)

L'oreille interne, appelée également labyrinthe vu la


complexité de sa forme, contient deux organes sensoriels
qui ont des fonctions différentes :
• L'organe de l'audition (cochlée)
• L’organe de l’équilibre (canaux semi-circulaires, utricule
et saccule ) (vestibule) 32
Onde Membrane Chaine Fenêtre Mouvement du fluide de
sonore Tympanique en des osselets ovale la cochlée (endolymphe)
mouvement

signaux nerveux au Potentiel récepteur Cellules sensorielles


nerf auditif dépolarisant ciliées en mouvement

Fonctionnement du système auditif

Compression/raréfaction

organe de Corti : organe sensoriel http://www.medel.com/fr/how-hearing-works/


33
Cils des cellules
ciliées réunis par des
liens apicaux
d’élastine ( R. Pujol)

 L’activation des cellules sensorielles auditives (cellules ciliées) met en jeu l'ion K+
fortement concentré dans le liquide endolymphatique qui entre à travers des
canaux cationiques et dépolarise la cellule sensorielle ; les canaux situés à
l'extrémité des cils, s'ouvrent lorsque la vibration sonore propagée aux liquides fait
basculer le faisceau de cils.
 Au fait, les canaux cationiques sont non sélectifs car laissent rentrer les ions K+ ,
cation majoritaire dans l’endolymphe et dans une moindre mesure le calcium ce qui
entraine une dépolarisation de la cellule ciliée
34
(PPSE)
Sensorialité audition UM3 L2S4
Schwann/Montpellier

Fonctionnement de la synapse CC / nerf auditif :Le basculement


des cils de la CC ouvre les canaux K+. Au pôle synaptique, la
dépolarisation libère du glutamate qui excite la fibre auditive

35
Ex 3 Chémo-transduction :
transduction à partir d'un stimulus chimique (récepteur olfactif)

Zone de l’odorat

Mucus

Projections issues des récepteurs olfactifs vers les bulbes olfactifs


36
L’épithélium olfactif
(vertébrés)
Durée de vie : environ 2 mois
remplacement par les cellules basales

37
- Stimuli odorants liés aux OBPs
- Fixation sur des récepteurs
transmembranaires spécifiques
- Stimulation de protéines G
- Activation de l'adényl cyclase (AC)
- Formation d'AMP cyclique (AMPc)
- Liaison de l'AMPc avec des canaux
spécifiques des cations
- Ouverture des canaux cationiques (cyclic-
nucleotide gated (CNG) channels)
« nucléotides cycliques dépendants » et
entrée de Na+, Ca 2+
- Ouverture de canaux Cl- activés par le
calcium (autre effet dépolarisant)
- Dépolarisation de la membrane (potentiel
de récepteur ou générateur).

La dépolarisation entraîne la production de potentiels d'action,


dont la fréquence dépend de la concentration du stimulus
http://www.cf.ac.uk/biosi/staffinfo/jacob/teaching/sensory/olfact1.html 38
Enregistrements intracellulaires à partir d'un récepteur olfactif montrant
les réponses à l’isoamylacétate et au camphre

La fréquence de décharge des récepteurs augmente avec l'augmentation de la


concentration (de haut en bas du tracé). From Trotier et Mcleod (1983)
39
Ex 4 Chémo-transduction :
transduction à partir d'un stimulus chimique (récepteur gustatif)

Récepteurs gustatifs : durée de vie environ 2 sem.


remplacement par les cellules basales

40
 Les récepteurs gustatifs peuvent être stimulés par divers goûts. Les quatre
saveurs dites fondamentales sont:
• Le sucré comme le saccharose
• Le salé comme le chlorure de sodium (sel de table) ;
• L’amer comme la quinine ;
• L’acide comme l'acide citrique (contenue dans le citron)

 Les Japonais ont découvert une cinquième saveur : l’umami « Savoureux »


en japonais, saveur produite notamment par le glutamate de sodium.

 Transduction gustative:
- pour les saveurs salées et acides : transduction se fait par des cations
- pour les saveurs amères, sucrées et umami: transduction des molécules
sapides se fait par des récepteurs localisés dans la membrane des cellules
réceptrices, récepteurs couplés aux protéines G.

41
Mécanismes possibles de transduction du goût

TRP : transient receptor potential channel family


PKD2L1 : canal cationique non sélectif sensible à l’acide, membre de la famille TRP
Compiled by Tim Jacob, Cardiff University, UK 42
récepteur gustatif

Potentiel récepteur enregistré à partir d’un récepteur gustatif de hamster


qui répond à 4 types de stimuli basiques appliqués sur la surface de la
langue (Kimura and Beidler, 1961) : récepteur gustatif non spécifique

Fibres gustatives afférentes

43
Ex 5 Photo-transduction
transduction à partir d'un photon lumineux (photorécepteur)

Structure de l’oeil

La rétine est le film


photosensible sur lequel
s'impriment les images
captées par l'oeil
44
 La sensibilité des photorécepteurs (PR) à
l'énergie photonique est due à la présence
d'une substance chimique appelée pigment
localisé dans les disques du segment
externe
 Le pigment des bâtonnets (vision nocturne)
est la rhodopsine (absorption de 400 à 700
nm).
 Celui des cônes est l'iodopsine
(photopsine). Il existe 3 iodopsines,
sensibles au bleu (419 nm), vert (531 nm),
rouge (559 nm), définissant 3 types de
cônes (vision des couleurs) selon la
proportion de pigment de chaque type.
 Un 4ème type de cônes récemment
découvert, contient la mélanopsine (réflexe
photomoteur, régulation du rythme
circadien …). Mélanopsine également
exprimée par des cellules ganglionnaires qui
sont donc aussi photosensibles.
45
Première étape de la photoréception :
interaction entre un photon et la molécule de rhodopsine

• Les photopigments sont composés d’opsine (protéine de 348 AA formant 7


hélices transmembranaires ) et de Rétinal (forme aldéhyde de la vitamine A).
• l'opsine emprisonne un 11cis rétinal.
• Un photon transforme le 11-cis rétinal en tout-trans rétinal en modifiant sa
forme stérique.

Queue Queue
inclinée linéaire

Photoisomérisation du 11-cis-rétinal en tout-trans-rétinal

46
Rhodopsine = complexe 11-cis-rétinal-Opsine

lumière
Changement
conformationnel

Tout-trans-rétinal + Opsine (active)


Non conforme aux
sites de l’opsine

Variation
bioélectrique
Hyperpolarisation du PR

47
La chaine de réactions

Obscurité : les segments externes (et donc


l’ensemble de la cellule réceptrice) sont
dépolarisés par l’entrée de Na+/Ca2+ ;
canal maintenu ouvert par la GMPc.
lumière: le photon active la rhodopsine,
ce qui déclenche la double cascade
transducine/phosphodiestérase (PDE), le
canal Na+/Ca2+ se ferme, d’où
hyperpolarisation qui conduira à une
Par cette chaîne de réactions excitation de la chaine neuronale
l'excitation du 11cis rétinal transforme rétinienne (Bip-Gg)
les molécules de 3'5‘ GMPc en 5'GMP
48
lumière
A l’obscurité, le rétinal est inactif, les canaux
sodiques (Na+, Ca++) sont ouverts, les PRs sont
dépolarisés (-30mV) et il y a libération de
-
neurotransmetteurs à la 1ère synapse.

A la lumière, le rétinal absorbe les photons et il NT (-)


change de conformation (devient actif), ce qui
provoque la fermeture des canaux cationiques, +
une hyperpolarisation du PR (plus négatif, -60mV)
et une cessation de la libération du
neuromédiateur à la synapse. NT (+)
La lumière entraîne donc l’inactivation de la
synapse entre le photorécepteur et la cellule +
bipolaire, ceci constitue le 1er signal nerveux
indiquant la présence d’un stimulus lumineux.
Circuit rétinien on
PR & BP : Non spiking neurons
49
Conclusion

 La première étape de codage de l’information sensorielle,


transduction sensorielle, a lieu au niveau des récepteurs
sensoriels qui convertissent un stimulus externe en un signal
électrique quantifiable, le PR, que le SNC peut interpréter ; c’est
en effet le seul langage compris par les cellules du SNC.

 Les mécanismes de cette transduction sont spécifiques de


chaque système sensoriel

50
Types de récepteurs et le codage de l'information
Mise en jeu de 1 à 3 cellules pour le codage de l'information.

le PR et le PA peuvent apparaître dans la


même cellule en des points différents de
la membrane (récepteur primaire,
neurone de 1er ordre) ; cas du corpuscule
de paccini, des récepteurs à l’étirement,
récepteur olfactif… ;

le PR et le PA peuvent être localisés dans


deux cellules différentes ; c’est le cas de
l’audition où le PA apparaît dans un
neurone différent de la cellule sensorielle
(récepteur secondaire) ; cas du récepteur
auditif, vestibulaire, gustatif (récepteur
différent du neurone de 1er ordre)
51
Récepteur type 3 : Cas du récepteur visuel

 La 1ère cellule (R) est sensible à l’action de la R


lumière et envoie le signal hyperpolarisant vers
la Sde cellule (B) qui est une cellule de liaison
présentant une dépolarisation (ou une
hyperpolarisation). Le PA apparaît au niveau de B
la 3ème cellule (G).

 De la cellule 1 à la cellule 3, il y a conduction


sans potentiel d'action. La conduction est dite
decrémentielle. G

52
4. Codage de l’intensité des stimuli sensoriels :
codage quantitatif

• Si l’intensité de la stimulation augmente, l’amplitude du PR augmente


proportionnellement. Il y a codage de l’intensité de la stimulation au
niveau du RS en une amplitude de dépolarisation transmembranaire. On
parle alors de codage en amplitude
• Le PR est donc un phénomène membranaire graduable non propagé de
manière active, comparable aux PPSE

53
• Les PA n’apparaissent sur la fibre sensorielle que pour une intensité minimale
de stimulation qualifiée d’intensité seuil. Au-delà de ce seuil, l’évolution de la
fréquence des PA est en général proportionnelle à l’intensité de la
stimulation
• Plus l’intensité de la stimulation augmente, plus fréquence des PA augmente.
Donc l’intensité d’une stimulation sensorielle est codée au niveau des fibres
sensorielles sous la forme d’une fréquence des potentiels d’action. On parle
de codage en fréquence

• Cette évolution de l’activité le long des fibres sensorielles permet de


rendre compte de l’évolution des sensations en fonction de l’intensité
d’une stimulation 54
5. Codage de la durée des stimuli (temporel):
Phénomène d’adaptation (ex récepteurs somesthésiques)

Lors d’une stimulation prolongée, on distingue 2


types différents d’activité et donc 2 types de Fréquence des PA
récepteurs sensoriels :
1er cas : l’amplitude du PR ainsi que la fréquence
des PA diminuent au cours du temps. Il s’agit
d’un phénomène d’adaptation caractéristique AR
des récepteurs phasiques (ex : Pacini).

2nd cas : l’amplitude du PR ainsi que la AL


fréquence des PA ne diminuent que très
faiblement au cours du temps. Ces récepteurs
ne présentent pas de phénomène d’adaptation
et sont qualifiés de récepteurs toniques
(récepteurs à l’étirement, douleur, T°)
55
récepteur phasique

récepteur tonique

• Fonctionnellement, les systèmes sensoriels phasiques ne peuvent


renseigner le SNC que sur les variations de stimulation et non sur leur
durée.
• Cependant, les systèmes toniques permettent de coder la durée d’une
stimulation.

56
Partie III

Anatomie des voies sensorielles

57
Organisation générale des voies sensorielles

- voies sensorielles organisées de


manière centripète
- les messages sensoriels parviennent au
SNC par les nerfs sensoriels : nerfs
rachidiens (31 paires, moelle épinière) et
nerfs crâniens (12 paires, tronc cérébral
sauf nerf optique et olfactif)
- 3 ou 4 relais font monter cette
information au cortex spécifique
- A chaque relais s'effectuent un
décodage et une interprétation des
propriétés du message, des plus simples
aux plus compliquées.

58
* Nerfs sensoriels

 Nerfs crâniens (12):


émergent directement
du cerveau et du tronc
cérébral.
Nerfs I, II, VIII : sensoriels
Nerfs III, IV, VI, XI, XII : moteurs
Les Nerfs V, VII, IX et X : mixtes

 Nerfs spinaux (rachidiens, 31: 8C, 12T, 5L, 5S, 1Co)


émergent de la moelle épinière. Nerfs mixtes sensitifs
et moteurs, innervant chacun une partie du corps.
4 types de fibres: fibres somato-sensitives, somato-
motrices, viscéro-sensitives, viscéro-motrices. 59
* Thalamus en tant que relais sensoriel

Coupe sagittale du cerveau

 Sur le plan anatomique, le thalamus est une structure diencéphalique


constituée de substance grise située au centre du cerveau en position
intermédiaire entre le cortex et le tronc cérébral.

60
Les deux thalamus sont situés de part et d'autre du 3ème ventricule (LCR).

 Sur le plan fonctionnel, le thalamus assure principalement une


fonction de relais et d'intégration des informations sensorielles d'origine
périphérique, avant leur traitement dans le cortex cérébral, et aussi une
zone de relais des efférences motrices, ainsi que de régulation de
la conscience, de la vigilance et du sommeil. 61
(L)
(L)
(L)
(L)

(M)

(M) (A)

(V)
(S)
(S)

Anatomo-fonction du thalamus: organisation sous forme de nombreux


noyaux ayant des fonctions spécifiques ou non spécifiques
(encadrés : noyaux sensoriels)
https://www.google.fr/search?q=thalamus+noyaux+sensoriels&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwjv_MHKkcDWAhX
FbVAKHVrfBSsQ_AUICigB&biw=1280&bih=670#imgrc=e3S-YfA-qt6e9M: 62
https://www.google.fr/search?q=thalamus+noyaux+sensoriels&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwjv_MHKkcDWAhXFbVAKHVrfBSsQ_AUI
CigB&biw=1280&bih=670#imgrc=e3S-YfA-qt6e9M:
63
Voies somatosensorielles (somesthésiques)

VPL VPL

faisceaux
dorsaux

faisceaux
antérolatéraux

64
Transmission des signaux douloureux (nociceptifs)
Les influx nociceptifs issus des récepteurs périphériques cutanés et viscéraux
gagnent la moelle épinière puis le cerveau par le faisceau antérolatéral où ils
sont intégrés.

Lorsque les impulsions nociceptives pénètrent dans le ME, elles activent


aussi un circuit neuronal local de protection qui produira des réflexes
nociceptifs ; ex : retrait d’un membre
65
Voies auditives

Noyau Géniculé Médian


NGM
R. Pujol

66
Voies visuelles

NGL
Radiations
optiques

Voie rétino-thalamo-corticale :
(tectum) perception visuelle consciente

67
Sillon central

 Chaque territoire cortical reçoit des informations spécifiques en


provenance de la périphérie après relais dans le thalamus
 Spécificité des aires corticales dans la sensorialité

68
Anatomo-fonction du Cortex cérébral

Pré Gyrus Précentral


Gyrus Postcentral

Post

Essentials of Anatomy & Physiology (Eléments d'anatomie et de physiologie), Seeley et al., p. 210. 69
Cortex cérébral (néocortex) : Aires de Brodmann

 Le cortex se divise en 52 régions de


cytoarchitecture différente (nombre de couches,
épaisseurs des couches, arborisation dendritique,
types de neurones et leur répartition etc.)

Ainsi, chaque région du cortex ayant la même


organisation cellulaire a un numéro allant de 1 à 52

Brodmann a également relié chacune de ces 52


aires à une fonction propre. Ces régions ont par
conséquent des fonctions différentes.

Classification proposée par Brodmann : les aires de Brodmann


70
Cortex cérébral :
Aires de Brodmann

Vue externe

vue interne
71
Aires 1,2 & 3 Aire 17
Cortex somatosensoriel primaire Cortex visuel primaire

Lobe Pariétal
(gyrus post-central) Lobe occipital

72
Aire 41 Aire 43
Cortex gustatif
Cortex auditif primaire (s'étend sur le gyrus postcentral et
Lobe temporal précentral)
73
Partie IV

Plasticité fonctionnelle
des systèmes sensoriels :
rôle des stimulations périphériques

74
Le concept de plasticité cérébrale (neuroplasticité) :
- une des découvertes récentes les plus importantes dans le domaine
des Neurosciences.
- implique des mécanismes par lesquels le cerveau est capable de se
modifier dès la phase embryonnaire ou lors d'apprentissage ou même
en phase adulte.

La plasticité s’exprime par la capacité du cerveau de créer, défaire ou


réorganiser les réseaux de neurones et les connexions de ces neurones
(plasticité synaptique). La plasticité cérébrale est essentiellement basée
sur la plasticité synaptique (modifications morphologiques, chimiques
et fonctionnelles, quantitatives … qui interviennent au cours du temps
au niveau de la synapse)

Ce phénomène intervient durant le développement embryonnaire,


l'enfance, mais aussi durant la vie adulte et dans des situations
pathologiques (lésions et maladies)
75
Plasticité corticale liée aux stimulations périphériques
 Le développement d’une aire corticale sensorielle dépend du fonctionnement de
son récepteur sensoriel périphérique
 A la naissance, les aires corticales d’un chaton sont polysensorielles. Au fil du
temps, les stimulations périphériques appropriées façonnent les aires primaires
somesthésique (s), auditive (a) et visuelle (v). Dans le cerveau du chat adulte, les
aires primaires S, A, V sont parfaitement définies : leurs neurones ne traitant que
d’une sensorialité.

http://cochlea.iurc.montp.i
nserm.fr/enseignement/cy
cle_1/PCEM2/mod-
integres/MI3_neuro/senso
rialite/generalites_sensoria
lite/cours/cours3-2.htm

76
Plasticité corticale en cas de déficit sensoriel:
cas de la surdité génétique

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nserm.fr/enseignement/cy
cle_1/PCEM2/mod-
integres/MI3_neuro/senso
rialite/generalites_sensoria
lite/cours/cours3-2.htm

A la naissance, un chaton
atteint de surdité génétique
A l’âge adulte, le cortex temporal du chat
(cochlée non développée) a un
sourd, n'ayant jamais reçu d'information
cortex polysensoriel où seules
sensorielle auditive, reste en partie activé
les aires somesthésiques (s) et
par des stimulations somesthésiques et
visuelles (v) vont peu à peu
visuelles. Les aires primaires S et V sont
s’individualiser et se
parfaitement définies.
spécialiser.
77
Plasticité du cortex « auditif » chez le chat sourd de naissance
avec manipulation expérimentale

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cle_1/PCEM2/mod-
integres/MI3_neuro/senso
rialite/generalites_sensoria
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si le chaton sourd est « implanté » d’électrodes stimulant artificiellement


la voie auditive; à l’âge l’adulte, les 3 aires primaires sont bien
individualisées et spécifiées ; l’aire temporale « A » répond bien à la
stimulation artificielle qui a remplacé celle de l’oreille non fonctionnelle.
Application de cet exemple : en cas de besoin d'implant cochléaire chez le jeune enfant , il faut
implanter précocement pour obtenir les meilleurs résultats. 78
Exemple de plasticité cérébrale (sensorielle) en clinique

Imagerie fonctionnelle lors d’une tache auditive

méthode d’imagerie
indirecte de l’activité
cérébrale (augmentation
du débit sanguin)

Kujala et al. Nature, 2000

sujet normal : seul le cortex aveugle de naissance : activation du cortex auditif


auditif (temporal) est activé et d’une partie du cortex visuel (occipital).

La privation d’informations rétiniennes chez l’aveugle de naissance a laissé au


cortex occipital des propriétés « polysensorielles » répondant notamment aux
stimuli sonores
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integres/MI3_neuro/sensorialite/generalites_sensorialite/cours/cours3-2.htm 79
Synapses latentes

Remodelage Cortical :
meilleure représentativité corticale
de zones périphériques intactes

modification de la synaptologie

Le cortex pourrait se réorganiser par remodelage des connexions


synaptiques (plasticité synaptique) avec une modification du nombre
des connexions synaptiques

80
Conclusion

les centres nerveux sensoriels montrent une formidable


plasticité d’adaptation aux stimulations périphériques et donc
une réorganisation fonctionnelle.

le fonctionnement synaptique peut ainsi être profondément et


durablement modifié par les stimulations (remodelage
synaptique).

il faut apporter au cerveau sensoriel en cours de développement


les stimulations périphériques appropriées nécessaires à sa
maturité fonctionnelle.

81
• Le nerf hypoglosse (XII) : le nerf moteur de la langue;
rôle moteur pour les muscles de la langue

• Le nerf accessoire (XI): les mouvements de la tête et


du cou

82

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