Guerre Du Vietnam (Origines)
Guerre Du Vietnam (Origines)
Guerre Du Vietnam (Origines)
En bordure de la mer de Chine, le Vietnam est une nation de deux mille ans d'âge, colonisée par la
France à la fin du XIXe siècle et revenue à l'indépendance en 1954 au terme de la guerre d'Indochine.
Mais le pays est alors divisé en deux États rivaux, le Nord-Vietnam pro-soviétique et le Sud-
Vietnam pro-occidental.
D'une guerre à l'autre
Après les accords de Genève du 21 juillet 1954, la division du Vietnam s'est aggravée avec
l'instauration au Sud d'une dictature sous la férule de Ngô Dinh Diêm et la création d'un mouvement
insurrectionnel d'opposition, le Front national de libération du Viêt-nam du sud (FNL).
Mais le 11 juin 1963, un moine bouddhiste s'immole par le feu au centre de Saigon pour protester
contre les « persécutions » à l'égard de sa communauté. D'autres moines suivent son exemple. L'émotion
contribue au renversement de Diêm par une junte militaire.
Dès le 25 mars 1954, certains hauts placés de l’armée américaine voyaient la possibilité d’intervenir dans
l’actuel Viêt Nam, en utilisant des bombardiers, afin de venir en aide aux Français pris dans la bataille de
Diên Biên Phu13. Cependant, plusieurs politiciens, comme le président Dwight D. Eisenhower, rejetèrent
cette idée, car l’opinion publique était réfractaire à une autre intervention armée en Asie, à la suite de la
récente guerre de Corée13. Tout de même, afin d'observer les réactions des pays étrangers, du Congrès, de
la population et des médias à une possible intervention en Indochine, le vice-président Nixon a annoncé
publiquement que les États-Unis pourraient intervenir dans la région 13.
La bataille de Diên Biên Phu s’est soldée par une fin atroce du côté français qui a eu de grandes
répercussions médiatiques négatives dans toute la France. Cette situation très peu reluisante pour
l’Hexagone a rebuté son allié, les États-Unis, à entreprendre aussi une intervention militaire au Viêt Nam, la
population américaine étant déjà réfractaire à ce type d’action en Asie 14,15.
Toutefois, des hauts responsables américains voulaient se préparer à la guerre. Durant les accords de
Genève, qui sépara le Viêt Nam en deux, le secrétaire d’État des États-Unis, John Foster Dulles, voulut
préparer psychologiquement les Américains à intervenir au Viêt Nam d’ici deux ans 16.
Ainsi, plutôt qu’une intervention directe, qui aurait été politiquement mauvaise 17, les États-Unis, sous
Eisenhower, ont plutôt opté pour un soutien financier et matériel au Vietnam du Sud. Il y aura eu au
maximum 800 conseillers militaires sous sa présidence18.
Avant l'intervention massive américaine, les présidents Eisenhower à Johnson et l'opinion
publique[modifier | modifier le code]
Bien qu'Eisenhower ait été opposé à une intervention américaine directe au Vietnam et ait cru que le Laos
était dans une situation plus sensible face au communisme19, le président a tout de même commencé à
préparer et à justifier à la population américaine qu’une intervention en Asie du Sud-Est serait possible et
souhaitable dans un avenir plus ou moins lointain. En 1954, il a été le premier à faire référence
publiquement à la théorie des dominos20. À cette époque, cette théorie était mise à l’avant-plan afin de
demander le soutien de la France et du Royaume-Uni afin de prévenir le développement du communisme
en Asie du Sud-Est. Cette théorie sera, par la suite, utilisée par toutes les administrations américaines afin
de justifier les interventions armées au Vietnam 21. Selon cette idée politique, si l'Indochine tombait sous le
joug communiste, il se créerait une réaction en chaîne où les pays de la région deviendraient, eux aussi,
communistes22. Cette théorie aura du succès et sera mise de l’avant pendant une longue période de temps,
car a permis d’expliquer simplement une situation complexe, de justifier une quelconque intervention en
Asie du Sud-Est et d’accroître, pour la population américaine, un sentiment de peur sur le développement
du communisme23. Il était en fait plus simple et justifié de persuader l’opinion publique qu’il fallait défendre la
Nation américaine plutôt que de justifier une intervention dans une autre guerre civile 22.
Sous la présidence de Kennedy, les effectifs sont passés de 800 conseillers militaires à environ 13 000 24.
Afin de soigner son image auprès de la population, des médias et de l’opposition républicaine, le président
fait augmenter l’effort de guerre au Vietnam 24. Dès le début de son mandat, Kennedy a entrepris un
discours public particulièrement hostile vis-à-vis du communisme, en comparaison avec son prédécesseur.
Par exemple, lors de son discours d'investiture, il se fait grand défenseur de la liberté et menace les pays
empêchant cette liberté dans le monde25. Jusqu’à la fin de sa présidence, Kennedy sera tiraillé entre le
retrait et l’accroissement de l’intervention américaine au Vietnam 26.
Lors des débuts de la présidence de Lyndon B. Johnson, il n’y a pas eu de différences notables dans les
politiques concernant le Vietnam27. Le sentiment fort des Américains contre le communisme empêche
Johnson de diminuer la participation des États-Unis dans le conflit. La peur d'une mauvaise image aux yeux
de la population a donc contribué au statu quo. Au fur et à mesure, la situation s'enlise, notamment parce
que le président Johnson n’a jamais voulu paraître comme le premier président des États-Unis à perdre
une guerre28.
Médias d'informations et de divertissement[modifier | modifier le code]
Durant l’ère Eisenhower se développa un « complexe militaro-industriel » : des films à gros budgets se
firent avec l’aide de l’armée. La mise en œuvre de ce financement eut une incidence particulière sur la
diffusion de films de guerre dans les années 1960 et 70 29.
Pourtant, durant la guerre du Vietnam, particulièrement la première moitié des années 1960, il y eut peu de
films de guerre concernant la guerre du Vietnam30. La plupart de ces films concernaient la Seconde Guerre
mondiale, qui était considérée par la société américaine comme la « guerre juste »30. Il y eut d’autres
raisons qui expliquent le peu de productions de films concernant la guerre du Vietnam au moment même
où celle-ci se déroule. Les studios de cinéma avaient comme principal but de faire le maximum de profits et
donc, d’inciter le plus de gens possible à aller voir leurs films. La guerre du Vietnam ayant toujours été
controversée, les studios ne voulaient pas créer un débat idéologique dont le risque était de s’aliéner une
partie du public et par conséquent, de perdre de l’argent. Cependant, les films des années 1960 restent tout
de même très "propagandistes" en "voulant créer un sentiment de peur" chez l’auditoire concernant les
communistes ou tout autre ennemi des États-Unis29.
De plus, au début des années 1960, pour le président Kennedy et l’espace public américain, la guerre du
Vietnam n’était pas une priorité. C’était encore un événement de faible ampleur par rapport à d’autres
enjeux tel que les droits des Noirs aux États-Unis.
La guerre du Vietnam a la particularité d’être la première guerre diffusée massivement à la télévision. Cet
outil, très démocratisé à son époque, influençait grandement les perceptions et avait une grande force de
persuasion sur la population32. Au début des années 1960, alors que la guerre du Vietnam en était encore à
ses débuts, la télévision américaine montrait peu de détails concernant la guerre. Elle ne dévoilait que des
images sélectives et ne permettait pas à l’auditoire de comprendre réellement la complexité de la situation 33.
Il fallut attendre la fin de la guerre pour que la télévision américaine commence à donner plus de liberté aux
journalistes afin qu’ils ne diffusent pas seulement des messages et images positives de la guerre, selon le
bon vouloir de la Maison Blanche
Le Viêt Nam avait été colonisé par la France et faisait partie de la colonie de l'Indochine française. Cette
colonie représentait le tiers de la péninsule indochinoise en superficie et intégrait le Viêt Nam, le Laos et
le Cambodge. Dès le début du XXe siècle des mouvements anticolonialistes sont créés en Indochine
française, mais le mouvement indépendantiste ne commence vraiment qu'après la création du Parti
communiste vietnamien en 1930. Ce parti sera à l'origine de la création du Viêt Minh (la ligue pour
l'indépendance du Viêt Nam) en 1941.
Après la Seconde Guerre mondiale, où l'Indochine avait été occupée par le Japon, le Viêt Minh fonda la
République démocratique du Viêt Nam en 1945. La France, qui avait d'abord accepté la création de ce
nouvel État, changea d'avis, et ce fut le début de la guerre d'Indochine. Elle se termina par la défaite de la
France en 1954 et la création de deux nouveaux États : le Viêt Nam du Nord (ou Nord-Viêt Nam) et le Viêt
Nam du Sud (ou Sud-Viêt Nam).
Dès 1955, ce partage du pays fut remis en cause, pour plusieurs raisons. Les deux principales étaient
d'une part le refus de la division du pays par les nationalistes vietnamiens et l'établissement
d'un régime autoritaire au Viêt Nam du Sud dirigé par Le président du Sud-Viêt Nam, Ngo Dinh Diêm,
d'autre part de la venue d'une dictature communiste dans le Vietnam du Nord dirigé par le chef politique et
militaire Hô-Chi-Minh. Ngo Dinh Diêm ayant refusé d'organiser des élections libres, comme il avait été
décidé lors de la création de l'État. Ses opposants majoritairement communistes fondèrent alors un
mouvement de résistance, le FNL (Front de Libération du Viêt Nam) en 1955. Dès 1956 et surtout entre
1957 et 1959, le FNL commença à se livrer à une guérilla au Sud-Viêt Nam. Le FNL créa une Armée de
libération nationale qui, au début de 1960, se composait d'environ 5.000 hommes.
Une autre raison qui provoqua la guerre du Viêt Nam était l'opposition entre les États-Unis et l'URSS, qu'on
appelle la guerre froide. Les États-Unis soutenaient à l'époque le Viêt Nam du Sud, et l'URSS, ainsi que
son allié la Chine, soutenaient le Viêt Nam du Nord. Pendant quatre ans, de 1955 à 1959, les États-Unis
d'un côté, l'URSS et la Chine de l'autre, aidèrent chacun des deux États à s'armer, et le Viêt Nam du Nord
fournit aide et moyens au FNL sous ordre de Hô-Chi-Minh . Cela conduisit, en décembre 1959, au début
véritable de la guerre du Viêt Nam.