Chap 04 Les Essais Mécaniques
Chap 04 Les Essais Mécaniques
Chap 04 Les Essais Mécaniques
Chapitre * 4
1. Définitions préliminaires
Homogénéité : un matériau est homogène s’il possède, en tous points, les mêmes propriétés
chimiques et physiques. La plupart des métaux et alliages sont considérés comme homogènes. Le
bois et les composites ne le sont pas, ils sont hétérogènes.
Contraintes : (unités : N/mm2 ou MPa) : elles caractérisent par des indications chiffrées les efforts
de cohésion qui existent entre les grains de matière. On trouve des contraintes normales ou de
tension, ayant pour symbole 𝜎 (sigma) et des contraintes de cisaillement, ayant pour symbole 𝜏 (tau).
(Voir cours de résistance des matéraix).
Déformations : elles résultent et varient avec les charges appliquées sur les objets. Elles sont mises
en évidence par la variation des dimensions, et peuvent être élastiques ou plastiques.
Isotropie : un matériau est isotrope s’il présente les mêmes caractéristiques mécaniques dans toutes
les directions de la matière. Les métaux et les alliages sont généralement isotropes. Les matières
plastiques, les matériaux composites et le bois ne sont pas isotropes. Le bois est plus résistant dans
le sens des fibres que ns le sens perpendiculaires aux fibres.
Elasticité : elle caractérise l’aptitude qu’à un matériau à reprendre sa forme et ses initiales après
avoir être déformé. Un ressort, chargé normalement, a un comportement élastique. La propriété
contraire est la plasticité.
Plasticité : Un matériau qui ne reprend pas sa forme et ses dimensions initiales après avoir être
déformé est dit plastique. La plupart des métaux et des alliages ont un comportement élastique sous
charges modérées et plastique sous charges excessives.
Rigidité : est fonction de l'énergie des liaisons entre les atomes ou les molécules constituant le
matériau. On mesure la rigidité principalement par le module d’YOUNG (module d’élasticité) E.
Plus ce module est élevé, plus le matériau est rigide.
Résistance : caractérise la contrainte maximale qu’un matériau supporte avant de se rompre. Cette
résistance est fonction de l’intensité des liaisons mais également de la forme des pièces ou de ses
défauts. La limite élastique Re et la résistance maximale Rm sont des indicateurs de résistance.
Ductilité : c’est l’aptitude qu’à un matériau à se déformer plastiquement sans se rompre. Elle est
caractérisée par l’allongement pour cent A% (plus A% est grand, plus le matériau est ductile).
Si A% ≥ 5 % les matériaux sont considérés comme ductile.
Si A% < 5 % les matériaux sont considérés comme fragile ou « cassants ».
2. Essai de traction
C’est l’essai le plus classique, il consiste à exercer sur une éprouvette normalisée (forme et
dimensions), cylindrique ou parallélépipédique (plate) (Figure 1), deux forces égales et opposées qui
vont la déformer progressivement puis la rompre ( Figure 2).
Il est réalisé sur une éprouvette usinée généralement cylindrique. Deux repères A et B matérialisent
la longueur utile de l’éprouvette (Lo). La section de l’éprouvette « So » obéit à la relation :
𝐿0 = 𝐾. √𝑆0 (Lo en mm et So en mm2). L0 et S0 sont, respectivement, la longueur initiale et la
section initiale de l’éprouvette.
La valeur de K est différente pour chaque matériau.
• Pour les aciers et les fontes à graphite sphéroïdal : K = 5.65
• Pour les fontes malléables : K = 3
Lc = longueur calibrée : Lc = Lo + 2.d
S0 d
A B
L0
Lc
Section S0 de l’éprouvette
Point A :
Eprouvette avant
la traction
L
0
Section S* < S0 de l’éprouvette
Droite (OA) :
Zone élastique F
Point (D) : Su
Eprouvette
rompue
L
u
Figure 2 : Eprouvette en cours d’essai.
Limite élastique Re (N/mm2) : elle marque la fin du domaine élastique (point A). Pour les
valeurs supérieures, le matériau ne se déforme plus élastiquement mais plastiquement
(l’éprouvette ne retrouve plus ses dimensions initiales après déchargement, il subsiste un
allongement permanent).
Loi de Hooke :
Δ𝐿 𝐿−𝐿
𝜎 = 𝐸𝜀 Avec 𝜀 = 𝐿 = 𝐿 0
0 0
Figure 3 : Courbe typique de traction (matériau ductile)
L0
L
𝜺
𝐴% = 0,2 % OU 𝜀 = 0,002
𝝈 𝝈
𝑅𝑚
𝑅𝑒0,2
𝑅𝑒
Chargement
E
E
Déchargement
𝜺 𝜺
0,2 % 𝜀𝑝 𝜀𝑒
𝜀𝑡
𝝈 𝝈 𝝈
𝜺 𝜺 𝜺
Pas de domaine plastique : Déformation plastique Déformation élastique
Verre permanente / non proportionnelle à la
Céramique Métaux charge :
Béton Alliages Elastomères
Polymères polymères Caoutchouc
thermodurcissables
Exemple d’application
Les courbes suivantes (Figure 8) ont été obtenues à partir d’un essai de traction. Sachant que
l’éprouvette du métal utilisée avait un diamètre de 5 mm, trouvez : E, le métal en question (à partir
du tableau 1), Re0,2, Rm, la force appliquée à = 10%, Ae avant rupture, Af après rupture, Wél
(énergie élastique par unité de volume)
Figure 8 : (a) : courbe de traction (vue globale), (b) : courbe de traction (vue partielle)
Tableau 1 : Module d’Young de quelques métaux
Matériau E (GPa) Matériau E (GPa)
Mo 324 Cu 110
B 400 Al 70
Ti 116 Mg 44
Fe 210 Zn 84
Ni 210 Pb 14
mmm
Solution :
Figure 9 : Eléments de correction : (a) : courbe de traction (vue globale), (b) : courbe de traction (vue partielle)
D’après
mmmm la figure 9 (b), on peut calculer E, Re0,2 :
𝑑𝜎 350
𝐸= = = 7. 104 𝑀𝑃𝑎 = 70 𝐺𝑃𝑎 , le matériau en question est donc l’aluminium
𝑑𝜀 0,005
(tableau 1)
En traçant une droite parallèle à la zone élastique linéaire passant par 𝜀 = 0,2 % et en
prjetant le point d’intersection de cette droite avec la courbe de traction sur l’axe des
ordonnées (𝜎), on peut lire directement la valeur de 𝑅𝑒0,2 = 250 𝑀𝑃𝑎
3. Essai de résilience
3.1. Notion de la rupture fragile
La connaissance des caractéristiques mécaniques déduites de l'essai de traction peut être insuffisante,
puisque des ruptures peuvent être obtenues en dessous de la limite élastique dans des conditions
particulières qui rendent le matériau fragile. La rupture est la séparation d'un matériau en deux ou
plusieurs parties sous l'action d'une contrainte. Cette séparation se produit a plus ou moins grande
vitesse par propagations de fissures existant dans le matériau.
La rupture est donc fortement influencée par la présence de microfissures, de pores, d'inclusions de
particules fragiles (défauts internes) et par la présence d'entailles (macro fissures
) Résultants de défauts de fabrication ou de conception. Tous les matériaux contiennent un certain
nombre de microfissures qui deviennent instables et conduisent a la rupture lorsque la force
appliquée dépasse une valeur critique. L'étude élémentaire de la mécanique de la rupture montre que
la rupture dépend de deux grandeurs : la contrainte appliquée 𝜎 (sigma) et la dimension a des
microfissures. Ces deux grandeurs sont combinées dans le facteur d'intensité des contraintes KI. La
rupture se produit lorsque l'on atteint la valeur critique KIC.
C'est un essai de résistance au choc, qui constitue à mesurer l'énergie nécessaire pour casser une
éprouvette préalablement entaillée. On utilise en général un échantillon en forme de barreau de
section carrée et de dimension standard (10mmx10mmx55mm). L'entaille peut être soit en V
(angle de 45° et de profondeur 2 mm), soit en U de profondeur 5mm et de rayon en fond d'entaille
de 1mm. L'essai consiste à imposer un choc à l'aplomb de l'entaille, l'éprouvette étant maintenue
par deux appuis sur la face opposée de façon a provoquer l'ouverture de la fissure. On utilise pour
cela un mouton-pendule de CHARPY.
La résilience de symbole K ou Kc, caractérise la capacité d’un matériau à absorber les chocs sans se
rompre. Ce risque est amplifié aux basses températures. Elle peut est mesurée aussi sur des du type
Izod (éprouvette encastrée). Une jauge peut être collée sur le couteau (courbes : force-déplacement).
L’essai, qui est un essai comparatif entre matériaux, mesure l’énergie qu’il faut fournir à un pendule
pesant pour briser une éprouvette entaillée du matériau à tester. L’énergie absorbée par l’éprouvette
(𝑊0 = 𝑃. ℎ0 ) et l’arrivée (𝑊1 = 𝑃. ℎ1 ) (Figure 11) :
𝑊 = 𝑃. ℎ0 − 𝑃. ℎ1 = 𝑃(ℎ0 − ℎ1 )
La résilience est égale au rapport de 𝑊 sur l’aire de la section au droit de l’entaille (figure 12)
é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑎𝑏𝑠𝑜𝑟𝑏é𝑒 𝑊
𝐾= 𝑒𝑛 𝐽/𝑐𝑚2
𝑠𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑢 𝑑𝑟𝑜𝑖𝑡 𝑑𝑒 𝑙′𝑒𝑛𝑡𝑎𝑖𝑙𝑙𝑒
Remarque : on note Ku ou Kcu pour les éprouvettes entaillées en U et Kv ou Kcv pour celles
entaillées en V.
Figure 12 : Eprouvettes Charpy standardisées. Le type le plus utilisé est l'éprouvette ISO-V. Dimensions en mm.
FRAGI
LE
DUCTIL
E
Exemple d’application : soit à déterminer la température de transition ductile fragile TK35 d’un
matériau dont la courbe Résilience-température d’essai est donnée dans la figure 14.
Solution : TK35 ≅ - 35°C
4. Essai de dureté
la surface à tester (essai Shore pour élastomères et plastiques). La figure 15 montre un duromètre
Brinell, Vickers et Rockwell.
Figure 15 : Duromètre Brinell, Vickers et Rockwell. La figure 16 résume le principe et la conduite des essais Brinell,
Vickers et Rockwell
Principaux essais de dureté
Essai Symbo Principe et conduite de l’essai
le
0,102. 𝐹
𝐻𝐵 =
𝑆
𝜋𝑑
Brinell HB 𝑆= (𝑑 − √𝑑 2 − 𝑎2 )
2
(F en N, a et d en mm)
𝐹
𝐻𝑉 = 0,189
𝑑2
𝑑1 + 𝑑2
Vickers HV 𝑑=
2
(F en N, d1 et d2 en mm)
HR
Rockw (HRC,
HRB…)
ell
𝐹 𝐹 𝐹
−𝐹𝑀 ≤ 𝐹 ≤ 𝐹𝑀 0 ≤ 𝐹 ≤ 𝐹𝑀 𝐹𝑚 ≤ 𝐹 ≤ 𝐹𝑀
(𝐹𝑀 = 𝐹𝑚𝑎𝑥𝑖 )
cycle 1 cycle 2
𝐹
𝐹 𝐹 cycle 1 cycle 2
𝐹𝑀
cycle 1 cycle 2 𝐹𝑀
+𝐹𝑀 𝐹𝑚
0 0 0
temps temps temps
−𝐹𝑀
a b c
Figure 17 : (a) : Charge alternée, (b) : Charge alternée dabs un seul sens, (c) : Charge ondulée.
On reporte ce nombre Nr, en général sur une échelle logarithmique, en fonction de la contrainte
maximale des cycles. A chaque éprouvette correspond un point du plan (𝜎 - N) et, à partir d'un lot
d'éprouvettes soumises à des contraintes maximales différentes, on obtient une courbe nommée
courbe de Wöhler ou courbe S-N (Stress- Number of cycles). Cette courbe peut en général être
décomposée en trois zones (figure 18) :
La zone AB, dite oligocyclique, qui correspond aux contraintes les plus grandes,
supérieures à la limite d’élasticité macroscopique et où le nombre de cycles à la rupture s'étend
de 0.5 jusqu'à 104 ou 105 (pour les aciers doux). Dans cette zone, la rupture survient après
un petit nombre d'alternances et est précédée d'une déformation plastique notable. Par suite
A
B Zone de
fatigue
Domaine
Domaine
d’endurance
oligocyclique
illimité
Domaine
d’endurance C
imité
𝝈𝑫
Limite d’endurance
Exemple d’application : Pour un alliage d’aluminium, des essais de fatigue ont donné les résultats
suivants. On a utilisé deux éprouvettes pour chaque niveau de chargement.
Amplitude de la
400 350 300 250 220 180 170 160
contrainte 𝜎 (𝑀𝑃𝑎)
Nombre de cycles à
1,5. 104 4. 104 2,1. 105 9. 105 5. 105 5,1. 107 1,1. 108 7. 108
la rupture N
a. Tracer la courbe SN
b. Quelle est la limite de fatigue conventionnelle à 107 ?
Solution :
a. Grâce aux données expérimentales, on obtient la courbe de fatigue suivante pour des éprouvettes
de section uniforme.
b. Il suffit de lire cette limite σc sur la courbe ci-dessous. On obtient σc = 205 MPa
500
Amplitude de contrainte σ
400
300
200
100
0
1,E+04 1,E+05 1,E+06 1,E+07 1,E+08 1,E+09