Constantin Et L'expansion Du Christianisme
Constantin Et L'expansion Du Christianisme
Constantin Et L'expansion Du Christianisme
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Les provinces orientales de l’Empire romain avaient le grec comme langue d’usage et avaient conservé la
culture hellénistique, plus individualiste et portée vers la philosophie que la culture romaine des
provinces occidentales, plus autoritaire et juridique. L’éducation y étant plus répandue qu’en Occident,
laïcs autant qu’ecclésiastiques prenaient grand plaisir à la spéculation théologique. Lorsque les opinions
devenaient trop partagées sur un point particulier, on faisait appel à une assemblée générale à laquelle
tous les membres de l’Église étaient appelés à participer pour dégager ce qui serait considéré comme
article de foi.
En cas d’échec, on parlait de « schisme » pour décrire la rupture entre diverses factions au sein d’une
Église et d’ « hérésie » pour décrire une doctrine considérée comme fausse.
L’édit de Milan, en 313, établit la liberté de religion dans l’ensemble de l’Empire sans favoriser trop
ouvertement les chrétiens au début, la majorité de la classe dirigeante et de l’armée étant encore
païenne. Pour éviter de provoquer celle-ci, Constantin (306-337) en vint à contrôler la nouvelle Église dont
il nommait personnellement les évêques, lesquels devinrent des fonctionnaires impériaux. Ils furent
bientôt 1 800, dont 1 000 dans les territoires parlant grec et 800 dans les territoires parlant latin.
Convaincu que le devoir de l’Empereur était de maintenir sur terre le même ordre et la même harmonie
que Dieu dans le ciel, Constantin fut rapidement confronté à deux hérésies, celle des donatistes* en
Afrique du Nord et l’arianisme qui prêchait que seul Dieu le Père existait de toute éternité alors que le Fils
avait été créé à un moment déterminé. Cette dernière hérésie s’était rapidement répandue dans les
diverses tribus germaines ; seul le Franc Clovis (481-511), lorsqu’il se convertit adopta la foi romaine
plutôt que la foi arienne.
Devant la résistance des ariens, Constantin décida de convoquer, en 325, le premier concile œcuménique,
dit de Nicée, auquel environ 300 évêques participèrent, dont seulement six d’Occident, pour lesquels une
bonne partie des discussions était étrangère. Outre divers problèmes disciplinaires propres aux Églises
d’Orient, le concile devait résoudre le problème dogmatique posé par les propositions de l’évêque Arius.
Peu au fait des subtilités théologiques et probablement mal à l’aise en grec, Constantin décida que le Fils
était « de la même substance » (en grec, homoousios ; en latin approximatif, consubstantialis) que le Père,
terme qui fut intégré dans le Credo ou symbole de Nicée. Arius et ses partisans furent alors excommuniés.
Arius mourut en 336.
Le concile de Nicée établit également trois grands patriarcats, soit, par ordre de primauté, Rome,
Alexandrie et Antioche. Cet honneur venait du fait que ces évêchés avaient été fondées par des apôtres :
Rome et Antioche par saint Pierre, Alexandrie par saint Marc. Rome jouissait d’un statut particulier non
seulement parce que c’était là qu’avaient été martyrisés St Pierre et St Paul, mais aussi parce qu’elle était
la capitale de l’Empire romain et, jusqu’à son transfert à Constantinople (Byzance), la résidence de
l’Empereur. Toutefois, si l’évêque de Rome jouissait d’un respect particulier, celui-ci découlait de
l’importance de la ville et non du titulaire du poste et cette primauté ne fut ni clairement définie, ni
légalement instituée. Il s’agissait de « primauté d’honneur » et non de « suprématie de pouvoir ». Lors du
deuxième concile œcuménique qui se réunit à Constantinople en 381, on décida d’élever l’évêque de
Constantinople au rang de patriarche et de lui donner la deuxième place puisque Constantinople était la
« Nouvelle Rome » (3e canon). La nouvelle place de l'Église de Constantinople en tant que patriarcat fut
confirmée lors du concile de Chalcédoine en 451 alors que le patriarcat de Jérusalem faisait son
apparition. Ainsi, un siècle plus tard, ces cinq patriarcats constitueront, sous l'impulsion de l'empereur
Justinien (527-565), la « Pentarchie » avec comme ordre de préséance : Rome, Constantinople,
Alexandrie, Antioche et Jérusalem.
*Le donatisme est un schisme qui divisa l'Église, en Afrique, pendant trois siècles et demi. Des divergences
irréconciliables s'installèrent dans le peuple chrétien sur l'attitude à prendre à l'égard des croyants, voire
des évêques qui avaient failli durant la persécution. L'évêque Donat organisa le parti des intransigeants,
pour qui la validité des sacrements dépendait de la sainteté des ministres. Du côté catholique, cela
DIFFUSION DU CHRISTIANIS
contraignit à une réflexion plus approfondie sur les sacrements et la théologie de l'Église, réflexion à
laquelle participa grandement saint Augustin. En trois siècles, lentement e
catholique ». Essentiellemen
mesure, en Afrique du Nord
chrétiens, en 313, par l’emp