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€AGRICULTURES
| a TERRITOIRES
py DEXPE ClaNBRE OAGROUTURE
Culture de la Stévia
dans I'Hérault
Itinéraire technique
Contacts : Charly Fabre - 04 67 20 88 36 - courriel : [email protected]
Lucille Guigal-Merle - 04 67 71 55 00 - courriel : [email protected]
; (Europe
Bs
FranceAgriMer
‘ecle FEADER
overbre 2013Itinéraire technique
Choix de Ia parcelle
Sol, parcelle : Sur son aire d'origine, la Stévia
pousse sur une large gamme de sols, sur les bords
de terrains marécageux, sur des sols sableux, peu
fertiles et acides ou des sols organiques.
Elle apprécie les sols drainants mais cependant il
ne faut pas laisser s'assécher le sol. La Stévia est
sensible & la sécheresse. Elle préférerait les sols
bien pourvus en matiére organique. Sol & pH acide
a neutre (5 7).
Les meilleurs résultats sont obtenus dans des sols
drainant bien, présentant :
+ Un faible risque d’asphyxie des racines (le
systéme racinaire craint l’asphyxie lige aux,
excés d'eau et au compactage).
* Un bon réchauffement (précocité + rapidité de
pousse)
Les parcelles a I'abri du vent sont préférées. Mais
Vombre a un effet négatif sur la productivité de la
Stévia. La lumigre est importante pour la crois-
sance végétative de la plante, 'ombre ayant un
effet négatif sur la productivité de la Stévia.
La concentration de stéviosides dans le feuillage
augmente lorsque les plants sont cultivés pendant
les jours longs (Metiver 1979)
La Stévia est une plante nyctipériodique absolue,
Cest-a-dire a floraison induite par les jours courts.
Il faut éviter les parcelles les plus gélives (au
printemps ou fin d’automne).
La parcelle doit tre propre. Si elle est envahie
par des mauvaises herbes vivaces (chiendent,
liseron), il faut retarder la plantation pour
éliminer ces herbes. (Le mieux étant de
désherber a la fin de l’été ou au début de
Vautomne, avec du glyphosate).
« Les céréales sont un bon précédent car elles
hettoient bien la parcelle et structurent le sol.
+ Toutefois, derrigre certaines cultures, la
rémanence de certains désherbants peut étre
problématique (peu de données concrétes mais
sensibilité de la Stévia possible)
La culture de la Stévia est peu exigeante en
éléments fertilisants.
D’aprés la bibliographie le bore a une influence
positive sur le rendement (optimum 5 ppm). Les
carences en bore se caractérisent par des taches
brun-jaune sur les jeunes feuilles. (SINGH 2002)
Les essais réalisés au CEHM en matiére de
fertilisation azotée de marquent pas de différences
entre le témoin et les modalités fertilisées avec de
azote (essais CEHM : 0 - 50 et 100 u dN).
La composition de la Stévia en N, P et K est de 1,4 %
N, 00,3 % P et 2,4 % K. La production d'une tonne de
Stévia_nécessite, en unités/ha, 65 N, 8 P et 56 K.
(ABOUDRARE 2009).
Variétés, semi
Variétés :
la Stévia présente une grande variabilité de
phénotype et de teneur des feuilles en glycosides
(essais INRA Mauguio et CEHM : collection variétale).
Il n'y a pas actuellement de variétés définie et stabi-
lisée Le matériel végétal disponible s'avére étre une
population.
Une seule variété de Stévia, "Sugar love", est en
cours d’enregistrement (demande en novembre
2012 par Manka Holding Bv) dans la base de
données de ‘Office Communautaire des Variétés
Végétales (OCVV).
Si on recherche une homogénéité de la culture, il est
nécessaire d'opter pour des plants issus de boutu-
rage. Le semis reste cependant une technique
envisageable.
sy Plants :
Semis, multiplication générative :
La germination peut étre un délicat probléme chez
la Stévia. Le taux de germination est trés faible et
souvent inférieur & 50 % en raison essentiel-
lement de la non viabilité des semences (auto-
incompatibilité pollinique).
Les graines fertiles sont généralement de couleur
noire, alors que les graines infertiles sont de
couleur pale, claire. Les graines de Stévia sont trés
petites et tres légéres. Le poids de mille graines se
situe entre 0,15 et 0,30 g.
Le semis des graines de Stévia se fait sous serre au
printemps (février-mars), étant donné que le froid
limite leur germination, puis la transplantation au
champ est réalisée 6 8 semaines plus tard.
La germination nécessite au moins une
température de 20° C mais elle est optimale a
25°C. La Stévia étant une espéce photo-réactive,
sa germination est améliorée par la lumiére. I! est
recommandé d’assurer une durée de lumiére de 14
heures par jour pour augmenter le taux de
germination. La durée de germination varie en
fonction des conditions de semis, notamment la
température et la lumiére. Elle peut varier entre
2 et 21 jours.
Des semis ont été réalisés avec l'aide d'un
pépiniériste local (Earl Casanova) sur plaques
alvéolées en mini mottes et cela a permis d'obtenir
des plants tres performants. Un travail d'enrobage
de graines de Stévia a été réalisé, avec succés, par
une maison de semences du Limousin (2011)
novembre 2013Plants, multiplication végétative :
La réalisation de boutures a partir de plantes
méres ne pose pas de réels problémes.
Des pépiniéristes locaux se sont facilement
approprié ce savoir-faire. Il est préférable de
prélever la bouture & partir de l'extrémité des tiges
comprenant 2 a 3 paires de feuilles plutét qu’a
partir de la partie inférieure des tiges trop
ligneuses souvent.
La température optimale pour la propagation
végétative se situerait autour de 20°C (Berone, C.,
2001).
utilisation de boutures de 15 cm serait préférable
a des boutures de 7,5 cm.
Plantation. Densités de plantation :
La plantation débute quand les gelées printaniéres
ne sont plus & craindre (en général en avril-mal)
La densité de plantation donnée par la bibliographie
est de 100 000 plants & 'hectare.
Suite aux essais menés, la densité la plus
économique (cot des plants/rendement), la plus
adaptée au systéme de plantation sur buttes et &
une plantation et une récolte mécaniques, est de
27 300 plants & hectare (espacement des buttes de
220 cm, 2 rangs de plantation par butte, 33 cm
entre plants sur le rang).
Irrigation :
La Stévia tolére bien I'humidité mais pas les
périodes séches, surtout en phase de croissance.
Elle manifeste visuellement trés bien sa "soif" |
irrigation d'une culture de Stévia_ est
indispensable dans notre région.
Les besoins sont réguliers et fréquents. (Essai
irrigation CEHM 2011: 300 mm apportés de mai &
octobre).
Lutte contre les mauvaises herbes :
La Stévia présente une trés faible capacité de
compétition vis-a-vis des mauvaises herbes ; surtout
au début de son cycle de croissance car les plantules
ont de faible taux de croissance initial.
A ce stade, le contréle des mauvaises herbes est
nécessaire puisqu’elles peuvent limiter la croissance
de la Stévia et par conséquent son rendement. Les
adventices peuvent également entraver la récolte et
nuire & la qualité finale du produit.
Le contréle des adventices peut se faire
mécaniquement, manuellement ou par utilisation
d'un paillage. Dans nos essais, un paillage au sol sur
la butte a donné satisfaction.
Ce dernier limite la germination des graines des
adventices et présente aussi 'avantage de réduire
\'évaporation de l'eau a partir du sol.
Mais, il présente l'inconvénient de parfois géner la
transplantation et d’empécher le développement de
nouvelles pousses a partir de la base des plantes. Il
peut étre endommagé lors de la récolte mécanique.
Le recours aux herbicides chimiques pourrait étre
également envisagé mais cette pratique n'a pas
été choisie pour préserver la qualité des feuilles.
Maladies :
Ces maladies sont délicates & identifier et &
différencier. Des analyses ont été réalisées.
Les examens visuels des échantillons mettent en
€vidence des nécroses noires sur les tiges, des
fissures sur le collet et un desséchement des
racines. Les feuilles sont figtries et certaines
montrent un jaunissement allant vers le
desséchement complet de la feuille.
Les isolements fongiques réalisés & partir des
échantillons ont donné les résultats suivants :
Parties basses _—_—Parties hautes,
Ech.
des plantes
“Alternaria sp.
, (67 % des dépsts)
‘Macrophomina sp. Hacrophomina sp.
1 (02% des dépats) Go des aapsts)
Fusarium sp. Epicoccum sp,
(7% des dépots) (7 He des dépéts)
Fusarium sp.
(7 % des dépats)
‘Macrophomina sp.
2. Macrophomina sp. (87 % des dépots)
(100 %6 des dépdts) Alternaria sp.
(24 96 des dépsts)
‘Macrophomina sp.
(53% des dépts)
Phoma exigua
(20% des dépéts)
3 Fbicoccum sp,
(7 % des dépéts)
‘Helminthopsorium sp.
(7% des dépéts)
‘Mucor sp.
(7 % des dépéts)