Rapport CRC Syvade
Rapport CRC Syvade
Rapport CRC Syvade
D’OBSERVATIONS DEFINITIVES
Parc d’activités La Providence – Kann’Opé – Bât. D CS 18111 – 97181 LES ABYMES CEDEX
Tél. 05 90 21 26 90 – Courriel : « [email protected] »
Site internet : « www.ccomptes.fr/fr/antilles-guyane »
SYVADE
SYNTHÈSE .............................................................................................................. 4
RECOMMANDATIONS ........................................................................................ 5
INTRODUCTION ................................................................................................... 7
1 UN SYNDICAT EN PERTE DE VITESSE SANS STRATEGIE
FORMALISEE ..................................................................................................... 8
1.1 Un syndicat en perte de vitesse ...................................................................... 8
1.2 Les pouvoirs du président excèdent le cadre statutaire ................................ 11
1.3 L’organisation, mieux structurée depuis 2020, pâtit d’une centralisation trop
forte et d’une faible coordination des services ............................................. 11
1.4 Le syndicat ne produit pas le rapport sur le prix et la qualité du service ..... 12
1.5 Un syndicat toujours incapable d’établir son programme local de prévention
des déchets ................................................................................................... 12
2 LE TRAITEMENT DES DECHETS EST DIVERSIFIE MAIS
INSUFFISAMMENT PERFORMANT ............................................................. 13
2.1 Un coût de traitement onéreux malgré la quasi absence de valorisation des
déchets .......................................................................................................... 13
2.1.1 L’objectif de réduction des déchets produits n’est pas atteint ...................... 13
2.1.2 Le traitement des matières triées et recyclables est très insuffisant.............. 15
2.1.3 Une bien piètre performance : avec la technique la moins onéreuse de
traitement, le SYVADE supporte un coût global deux fois supérieur à la
moyenne nationale ........................................................................................ 16
2.2 L’ISDND de la Gabarre ............................................................................... 17
2.2.1 Le traitement par enfouissement dans le cadre d’un marché de prestation de
services doit être plus efficace ...................................................................... 17
2.2.2 Le coût à la tonne des prestations d’enfouissement est très nettement
supérieur à l’estimation du marché initial .................................................... 20
2.2.3 Une production de biogaz insuffisante, des négligences graves dans le suivi
des recettes.................................................................................................... 20
2.3 Le coût de la déchèterie « Benito Espinal » est excessif .............................. 22
2.4 Le traitement des déchets triés par la société ECODEC se révèle plus
onéreux que prévu ........................................................................................ 23
2.5 Le traitement des déchets verts par la société SEREG génère des coûts non
maîtrisés ....................................................................................................... 24
3 LE COÛT EXCESSIF DU TRANSPORT DES DECHETS DE MARIE-
GALANTE.......................................................................................................... 25
3.1 Des prestations de transport non maîtrisées ................................................. 25
3.1.1 Le marché de transport sur Marie-Galante : un montage et un
fonctionnement préjudiciables au syndicat ................................................... 25
3.1.2 Un marché récent : celui du transport du port de Jarry aux installations du
SYVADE ...................................................................................................... 26
2
SYVADE
3
SYVADE
SYNTHÈSE
Depuis 2014, le SYVADE est en perte de vitesse, plusieurs de ses membres l’ayant quitté.
Cela hypothèque sa situation financière et ses capacités d’investissement. Les charges
n’ont pas diminué autant que les recettes et l’effectif est resté stable. La répartition de
l’actif et du passif avec ses anciens membres doit trouver une réponse rapide et équitable.
Le montant très élevé de 15,13 M€ des restes à recouvrer, dont la part essentielle
concernent des débiteurs publics, nécessite la constitution de provisions.
Les perspectives de constitution d’une structure unique pour le traitement des déchets en
Guadeloupe s’éloignent. En 2021, la création de la SEM ESSM CARAIBES, dont le
syndicat est actionnaire à hauteur de 55 %, apparaît comme un nouveau démembrement.
L’enfouissement des déchets est la norme. Seul 3,3 % des déchets font l’objet d’une
valorisation matière, par le recyclage notamment. Ce taux atteint 15,6 % avec la
valorisation organique (méthanisation notamment), très loin de l’objectif de 65 % fixé
pour 2025 au niveau national et régional. Le coût de traitement atteint 94 € la tonne, soit
deux fois le coût moyen national, ce qui est d’autant plus critiquable que l’enfouissement
est théoriquement le procédé le moins onéreux.
4
SYVADE
RECOMMANDATIONS
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SYVADE
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SYVADE
INTRODUCTION
La chambre, dans sa séance du 26 juin 2022, a arrêté ses observations provisoires. Elles
ont été communiquées aux ordonnateurs du SYVADE ainsi qu’aux tiers intéressés. Seuls
les tiers ont répondu.
7
SYVADE
A partir des quatre communes fondatrices (les Abymes, Baie-Mahault, Gosier et Pointe-
à-Pitre), le syndicat intègre en 20081 7 collectivités supplémentaires : Goyave, Le Moule,
Petit-Bourg, Sainte-Anne, Port-Louis, Anse-Bertrand, Morne-à-l'Eau, soit l’ensemble des
communes de la Grande-Terre (sauf Petit-Canal) plus quelques communes de
l’agglomération pointoise élargie (Petit-Bourg et Goyave).
Dans son extension spatiale maximale en 2014, l’établissement public traitait les déchets
de près de 275 000 habitants.
Les statuts du SYVADE ont à nouveau été modifiés pour tenir compte de cette évolution4.
1
L’arrêté préfectoral n° 2008-980 du 23 juillet 2008.
2
Art. L. 5721-1 à L. 5722-11 du CGCT.
3
Arrêté préfectoral du 20 décembre 2019 pour un retrait au 1 er janvier 2020.
4
Arrêté préfectoral n° 2017-04-20-003 du 20 avril 2017.
8
SYVADE
Avec les départs d’adhérents, les perspectives de constitution d’une structure unique pour
le traitement des déchets en Guadeloupe se sont éloignées. Depuis 2014, cinq organismes
gèrent cette compétence : le SYVADE, la CANBT pour les communes de Sainte-Rose,
Lamentin, Deshaies et Pointe-Noire, la CASGC, la communauté d’agglomération Nord
Grande-Terre (CANGT) et la CA Riviera du Levant. Chacun a ses propres projets.
9
SYVADE
La déchèterie intercommunale est destinée aux seuls usagers particuliers. Elle accueille
en vue de leur recyclage ou de leur traitement : les encombrants, les emballages ménagers
(plastique, verre, papier/carton, métal), la ferraille, les déchets verts, certains déchets
ménagers spéciaux (DMS) tels que les piles et accumulateurs, les batteries usagées, les
ampoules et tubes usagés, etc. En 2020, 16 000 passages ont été comptabilisés.
Les statuts ont été adoptés le 20 mai 2021 et la société a été enregistrée au greffe du
tribunal mixte de commerce de Pointe-à-Pitre le 10 novembre 2021.
L’objet de la société, défini à l’article 2 de ses statuts, s’écarte de celui défini dans la
délibération précitée. En effet, il reprend pour l’essentiel les compétences du syndicat :
« toutes opérations tendant à l’élimination des déchets […] ; de valorisation des
déchets […] ; de commercialisation des matériaux […] ; de dépôt, de traitement, de rejet
ou de réemploi des déchets ultimes et de tous les autres produits […] ; de production
d’énergie renouvelable complémentaire aux opérations de gestion des déchets… ».
Le SYVADE a connu au cours des dernières années des départs d’adhérents, qui l’ont
fragilisé. La création de la SEM apparaît comme un nouveau démembrement du syndicat.
Le conseil d’administration6 s’est réuni le 8 septembre 20217 pour élire son président,
M. Dominique BIRAS, également directeur général, et former le bureau, composé de
4 vice-présidents, dont deux élus, un membre du conseil syndical du SYVADE,
Mme BEAUZOR-ALEXIS et un membre du conseil communautaire de Cap excellence,
5
Statuts constitutifs du 23/10/2021.
6
Mme Beauzor-Alexis, MM. Toto, Celigny, Combe, Cirany, Hermann, Vaïtilingon (Camille),
Vaïtilingon (Benoit), Lucien. M. Gaddarkhan avait donné son pouvoir à M. Hermann.
7
Procès-verbal CA, 8 septembre 2021.
10
SYVADE
Par délibération du 19 août 2020, le comité syndical a délégué une partie de ses
attributions au président du syndicat. En matière financière, il peut « réaliser, assurer la
gestion des contrats d’emprunts », ce qui n’est pas prévu par les statuts. Le SYVADE
doit les mettre en conformité ou retirer cette délégation à son président.
En vertu de l’article L. 2122-23 du CGCT8, les décisions prises par délégation sont
soumises aux mêmes règles que celles qui sont applicables aux délibérations des conseils
portant sur les mêmes objets. Le président doit donc rendre compte au comité syndical de
l’exercice de ses fonctions déléguées. Les comptes rendus de ce dernier ont été produits,
sous la forme de tableaux de relevés de décisions soumis à l’approbation de cette instance.
8
Applicable aux EPCI par renvoi de l’article L. 5211-2 du CGCT.
11
SYVADE
En outre l’absence de directeur général des services depuis plusieurs mois pénalise la
coordination entre les services et la transmission de l’information en interne. Ce défaut
réduit l’efficacité opérationnelle du SYVADE.
Depuis 2013, aucun RPQS n’a été élaboré et présenté par le SYVADE. Or, il a, en tant
que collectivité responsable du traitement des déchets, l’obligation de rendre compte de
sa gestion aux usagers.
9
Délibération n° 2014/02/178 du 17 février 2014.
10
Idem
12
SYVADE
______________________________________________________________________
Plusieurs outils de programmation ont fixé des objectifs en termes de traitement des
déchets :
- le plan départemental d’élimination des déchets ménagers et assimilés de la
Guadeloupe (PDEDMA) adopté par le conseil départemental le 16 janvier 2008 ;
11
CRC Guadeloupe, observations définitives, 22 mai 2014.
12
Elle est mentionnée à l’article L. 541-15-1 du code de l’environnement.
13
SYVADE
Le PDEDMA avait pris comme année de référence l’année 2005 et avait fixé des objectifs
pour les années 2010, 2015 et 2020. Il indiquait par exemple un ratio de 357 kg d’ordures
ménagères résiduelles (OMR) par habitant et par an en 2005. Il prévoyait également une
diminution de 25 % du poids des déchets et une réduction de la masse de déchets enfouis
ou incinérés à 227 kg par habitant et par an à l’horizon 2020.
Si on se base sur le PRPGD, les objectifs concernent trois grandes fonctions du traitement
des déchets : la prévention, la valorisation et la gestion des déchets ultimes. Ils sont
résumés dans le tableau suivant :
Pour la prévention, les objectifs du PRPGD ont été revus à la baisse par rapport aux
objectifs nationaux fixés dans la loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition
énergétique pour la croissance verte (LTECV), en repoussant l’atteinte des 10 % de
réduction à 2026 au lieu de 2020.
13
Pour 2010, source : ADEM, Chiffres-clés, Déchet, édition 2014. Pour 2017, source : ADEME
Enquête Collecte 2017 et MODECOM™ 2017.
14
Source : SYVADE.
14
SYVADE
La chambre constate que, depuis 2018, ce niveau est plutôt stable. Aucun des objectifs
fixés n’est donc atteint puisqu’on retrouve les valeurs de 2005 moins 10 %, ainsi que
l’indique le tableau suivant :
Population (hab.) 199 623 198 937 144 973 144 350
Ordures ménagères (t) 66 107,65 60 979,62 45 010,77 48 245,25
Quantité par habitant (kg) 331,16 306,53 310,48 334,22
Source : SYVADE
L’objectif concernant les déchets ménagers et assimilés (DMA)16 n’est pas non plus
respecté. Le PPGDND a pris comme année de référence l’année 2013 et a fixé des
objectifs pour les années à venir. Il indique par exemple une réduction DMA de 653 kg
par habitant et par an en 2010 à 607 kg en 2020 et 587 kg en 2025. La quantité atteinte
sur le périmètre du SYVADE est de 652 kg en 2020 et 620 kg en 2021 (525 kg au niveau
national).
15
PRPGD, p. 89.
16
Notion plus large que les OM.
15
SYVADE
France entière
Martinique (2019) SYVADE (2020)
(2016)
Malgré la présence d’une structure opérationnelle pour le traitement des matières triées,
les volumes restent très faibles. Seuls 3 % du poids total des déchets traités font l’objet
d’une valorisation matière contre près de 24 % au niveau national.
Le SYVADE n’est pas le seul acteur concerné par les objectifs environnementaux. Même
s’il dispose d’un large éventail de solutions de traitement, il se situe au bout de la chaîne
de valorisation des déchets. Les synergies doivent être recherchées avec les politiques des
EPCI membres.
En 2014, le coût complet total moyen au plan national était de 113 € par habitant. Le
traitement représente 41 % du coût total des déchets, 46 % pour la collecte et la pré-
collecte (bornes d’apport volontaire), 8 % pour les charges fonctionnelles, 4 % pour les
charges de transport et 1 % pour la prévention. Le coût de traitement des déchets était de
46 € par habitant.
16
SYVADE
Déchet des
OMR RSOM Verre Autres flux Total DMA
déchèteries
Globalement, le coût de traitement des DMA est de deux fois supérieur au coût moyen de
traitement au niveau national. Celui des autres flux représente près de huit fois le niveau
des coûts nationaux. La décomposition des « autres flux » est la suivante :
Total
Déchets Déchets des Gestion du
Encombrants "autres
verts professionnels passif
flux"
Le coût très élevé des autres flux s’explique par celui supporté pour la gestion des
encombrants et autres déchets verts ou biodéchets, ainsi que pour celui du transport des
déchets. Pour la chambre, le coût de traitement est excessif malgré l’utilisation de la
technique la moins onéreuse : l’enfouissement.
Le SYVADE n’a fourni des données que pour les années 2018 et 2019.
L’ISDND de la Gabarre fait partie des deux installations de ce type en Guadeloupe, l’autre
étant localisée sur le site de l’Espérance à Sainte-Rose. Cette dernière, ouverte en 2009,
est d’une capacité maximale de 300 000 tonnes par an et reçoit un tonnage supérieur à
celui de la Gabarre17.
17
En 2018, l’ISDND de Sainte-Rose a stocké 123 871 tonnes de déchets non dangereux.
17
SYVADE
31 décembre 2021, pour un montant de 3,41 M€ pour chacune des tranches, soit un total
de 15,59 M€.
Le prix comprend une partie forfaitaire qui couvre notamment l’entretien général du site,
le gardiennage, la gestion du biogaz, la gestion des pluies et des lixiviats18 (hors
traitement) et une partie unitaire. Cette dernière englobe la réception et le contrôle des
déchets (3,89 € la tonne), leur stockage en casiers (15,34 € la tonne). Le coût estimatif du
marché est donné pour un tonnage de déchets réceptionnés de 105 000 tonnes.
Les prix sont révisables selon une formule de calcul qui tient compte notamment du prix
du carburant (pour 15 % de l’assiette de révision) et du coût de la main d’œuvre. Un
mécanisme de médiation est prévu en cas de désaccord.
Le but du compactage est d'augmenter la densité des déchets, c'est à dire réduire le volume
occupé par ceux-ci. La densité passe, durant le compactage, de 0,2 ou 0,3 t/m3 à environ
1 t/m3. Cela permet ainsi d'augmenter les capacités de stockage et de prolonger la durée
de vie de l’installation.
S’agissant de l’indicateur de performance, ces rapports font apparaître que les densités
brutes par casier ne sont pas globalement respectées en 2018. En effet, la densité brute
minimale n’est suivie pour aucune des alvéoles et aucun casier, avec des densités faibles,
de 0,82 par exemple pour l’alvéole A5 au mois d’août. La perte de tonnage peut être
estimée à 50 959 tonnes pour les casiers utilisés, soit les casiers 3, 4, 5 et 6. Le montant
des pénalités à appliquer par le SYVADE peut être estimé19 en 2018 à 4,07 M€.
18
Les lixiviats sont les jus produits sous l'action de l'eau de pluie et de la fermentation des déchets
enfouis. Ils contiennent de nombreux polluants (ammoniac, déchets organique, métaux lourds).
19
La pénalité est de 80 € la tonne.
18
SYVADE
Dans sa réponse aux observations provisoires, la société Séché Eco Services (SES)
reconnait devoir des pénalités mais en conteste le montant. Elle soutient que six casiers
ont été définis par arrêté préfectoral du 15 juin 2015 mais que « d’un point de vue
opérationnel, il s’agit toujours d’un seul et même casier », en justifiant cette approche
globale par les contraintes géotechniques liées à l’exploitation « par palier successifs de
5m ». Elle ajoute qu’elle a communiqué des résultats biaisés pour les périodes antérieures.
SES présente les indicateurs selon sa propre méthode qui la conduit à affirmer pour les
années 2018 et 2020, « qu’aucune perte de capacité de stockage n’est à déplorer. Aucune
pénalité ne peut donc être appliquée ». Pour 2019 elle reconnait devoir des pénalités et
indique que le tonnage perdu peut être évalué à 527,16 tonnes pour le premier semestre
et 606,37 tonnes pour le second et que « le montant des pénalités applicables
théoriquement peut être estimé à 90 682,40 € ».
La chambre maintient son observation ainsi que son estimation chiffrée. La méthode
qu’elle utilise est conforme aux indications du CCAP et consiste simplement à identifier
les casiers et alvéoles dont la densité est la moins forte et en dessous de 1,1 tonne par m3,
à calculer le tonnage requis compte tenu du volume de déchets accueilli dans l’alvéole, à
déduire le tonnage accueilli du tonnage requis pour calculer la « perte de tonnage », et à
multiplier la perte de tonnage par année par la pénalité (80 € la tonne). La chambre ne
s’est pas basée sur des données mensuelles, comme le suggère SES, mais sur des données
cumulées, correspondant à un semestre.
Rien n’indique dans le contrat que, pour les pénalités, il faille considérer le « casier nord-
ouest » comme un seul casier, comme le soutient le prestataire. L’installation est
réglementairement découpée en six casiers, et le CCAP indique que le respect des normes
s’applique « en casier ». Le contrat n’indique pas non plus que le titulaire du marché peut
choisir à quelle unité s’applique le terme de casier.
Dans le bordereau des prix unitaires annexé au contrat, il est indiqué que « ce prix
rémunère les moyens humains et matériels requis pour […] stocker au sein des casiers
étanches les déchets non dangereux admis. Compacter selon les règles de l’art et les
bonnes pratiques lesdits déchets aux fins d’obtention d’une densité en place de 1,1 T/m3 ».
Les documents du contrat indiquent bien qu’il s’agit de six casiers et non d’un casier. Il
en est de même dans le CCTP où il est indiqué que « l’ISDND actuelle est autorisée pour
l’exploitation jusqu’à fin juin de 6 casiers aménagés sur l’ancienne décharge historique
(partie ouest) ». A aucun moment dans les documents du contrat le terme de casier ne
s’applique globalement à l’ancienne décharge.
La situation s’est améliorée en 2019. C’est la densité de l’alvéole A2 pour les mois d’avril,
mai, juin qui est inférieure à la limite fixée dans le contrat. Cependant, elle constitue, avec
l’alvéole n° 2, le casier n° 2, dont le taux de densité est supérieur à l’objectif fixé.
En 2020, si pour les casiers 1, 2 et 4 les taux de compactage sont supérieurs à l’objectif
fixé, ce n’est pas le cas pour les 3, 5 et 6. Le montant des pénalités à appliquer par le
SYVADE peut être estimé à environ 1 M€.
Pour autant, la chambre constate que le syndicat n’a engagé aucune action pour réclamer
et recouvrer ces montants.
Jusqu’en 2019, la limite légale de réception de 105 000 tonnes a été dépassée. A compter
de 2020, avec le départ de plusieurs collectivités membres, le tonnage enfouis est passé à
79 000 tonnes soit sous la limite légale.
19
SYVADE
2.2.2 Le coût à la tonne des prestations d’enfouissement est très nettement supérieur
à l’estimation du marché initial
Le marché d’enfouissement prévoyait pour un tonnage estimé de 105 000 tonnes un coût
annuel de 3,5 M€ pour les années 2017 à 2019 et de 3,41 M€ pour les années 2020 et
2021. Le coût à la tonne devait donc être de 33,3 € et 32,50 €.
Dans l’exécution du contrat, le coût est en réalité beaucoup plus important, sous l’effet
de la diminution des tonnages concernés. Il est croissant comme le montre le tableau
suivant :
Entre 2018 et 2020, il a augmenté de 18,6 %. Ce coût ne tient pas compte de la mise à
disposition de 4 agents du SYVADE prévue au contrat pour l’exploitation du site. La liste
de ceux-ci mentionne non 4 mais 5 agents.
La faiblesse relative du coût d’enfouissement par rapport aux autres modes de traitement
des OMR va être mise à mal par l’augmentation progressive de la taxe générale sur les
activités polluantes (TGAP), que le contribuable assumera en bout de course.
2.2.3 Une production de biogaz insuffisante, des négligences graves dans le suivi des
recettes
20
Article 4 du contrat signé le 15 août 2015.
20
SYVADE
Une société dédiée a été créée par les cocontractants, les groupes Séché et Gaddarkhan.
Elle est détenue à 51 % par le premier et à 49 % par le second.
L’installation a été mise en place en 2017. Elle comprend 90 puits d’une profondeur
d’environ 20 mètres répartis sur l’ensemble du site de la Gabarre et une installation de
combustion (dont une torchère nécessaire pour brûler la partie du biogaz non valorisée)
située à l’entrée du site.
Sur la base de ce texte, le taux de valorisation est obtenu en divisant la quantité de gaz
valorisé (biogaz introduit dans les dispositifs de valorisation énergétique) par la quantité
de biogaz captée sur le site.
Dans sa réponse aux observations, la société SES indique que le taux de valorisation est
compris entre 83,5 % et 90,6 % sur les années 2017 à 2021. Cette valorisation permet au
SYVADE de bénéficier de la modulation à la baisse du taux de la TGAP.
Sur la durée du contrat de 2015 à 2030, la part du syndicat est un produit total de 2,46 M€.
Au 31 décembre 2021, le SYVADE n’avait cependant émis les titres de recette que pour
les années 2015 à 2019 et seulement encaissé 350 000 €, au lieu de 1,7 M€. Le SYVADE
peut en application de l’article 33 de la convention réclamer à son concessionnaire les
pénalités prévues.
Dans sa réponse aux observations, la société SES indique que la chambre n’expose pas la
méthode de calcul du montant à percevoir par le SYVADE. Elle mentionne que l’article
33 du contrat pose « des difficultés d’interprétation qui ont conduit la société Gabarre
Energie à solliciter une rencontre avec le SYVADE ».
21
Source CCTP.
22
Article 266 nonies du code des douanes.
23
Article 33 du contrat.
21
SYVADE
Or, la chambre n’a fait qu’application des dispositions de l’article 33 du contrat rappelée
ci-dessus ainsi que des dispositions de l’article 33.1 qui stipulent que « Au titre de la part
fixe de la redevance, le concessionnaire verse au SYVADE les sommes mentionnées dans
le business plan annexé au présent contrat ».
Chaque année, avant le 1er juin, est remis dans les délais prescrits un rapport annuel
portant sur l’exercice précédent. Celui-ci porte sur l’activité technique et commerciale,
sur l’évolution économique du contrat.
Son coût de fonctionnement est très élevé. Jusqu’à une période récente, 18 agents y étaient
affectés, pour une dépense annuelle de 520 763 € en 201927. Rapporté au 1 007 tonnes
réceptionnés cette année-là, le coût à la tonne pour ce qui concerne uniquement les
charges de personnel est de 517 €. Selon les référentiels nationaux28, celui pour la gestion
des déchèteries est de 123 € la tonne29. A titre de comparaison, en Martinique, ce coût se
situe entre 140 € et 200 € la tonne.
24
Rapport annuel sur l’exploitation de l’ISDND, Groupe Séché.
25
La quantité d’électricité produite en Guadeloupe est de 1689 Gw/h (Chiffres de 2020, DEAL).
26
Source ADEME, données 2017.
27
Selon la répartition analytique des coûts issue de l’Application Comptacoût.
28
Enquête nationale ADEME 2013 - Référentiel national 2015 des coûts du service public de
gestion des déchets (données 2012).
29
Chiffres de 2015 relatifs aux données de 2012.
22
SYVADE
D’après le syndicat, l’effectif cible d’une déchèterie de ce type serait de deux équipes de
deux agents. Cependant, la configuration particulière de l’équipement, au sein de
l’ensemble des installations comprenant notamment l’ISDND, rend nécessaire une
activité de surveillance accrue du site. Au regard du temps de travail des agents, une
augmentation du temps d’activité doit être mis en place, avec une plus grande amplitude
d’accès aux installations, notamment le dimanche.
2.4 Le traitement des déchets triés par la société ECODEC se révèle plus
onéreux que prévu
Le groupe Energipole est le prestataire du SYVADE pour le traitement et le recyclage des
déchets valorisables collectés auprès des ménages. Le site de la Gabarre, géré par la
société ECODEC, filiale du groupe précité, est implanté à proximité de l’ISDND, sur un
terrain de 1,5 ha dont elle est propriétaire. Il comprend une usine de traitement des déchets
qui permet de traiter les plastiques et les cartons triés par les habitants. Cet équipement
comprend un centre de tri optique permettant d’augmenter la performance du tri et une
unité de mise en balle des plastiques.
(2) Son exécution, en termes de prévision de tonnage, est très éloignée de ce qui avait été
estimé. Cependant, les versements effectués par le SYVADE à ECODEC sont de l’ordre
de 1,5 M€ par an sur les 4 dernières années (2018-2021), soit un montant conforme aux
montants du marchés mais avec un tonnage plus de deux fois inférieur aux prévisions,
ainsi que l’indique le tableau suivant :
2020 2021
Tonnage traité pour le SYVADE 3 167 2 990
Dépense SYVADE (en €) 1 925 542 1 036 827
Coût moyen à la tonne (en €) 608 347
Source : Comptes de gestion du SYVADE et rapport d’exploitation
d’ECODEC
Il en résulte que le coût moyen à la tonne revient à environ 420 € en moyenne, alors que
le marché initial prévoyait un poids prévisionnel de déchets traités de 7 252 tonnes, soit
un coût moyen à la tonne d’environ 194 €. Cela s’explique notamment par le fait que les
tarifs des emballages légers sont dégressifs au-dessus d’un certain seuil, de 1400 tonnes
23
SYVADE
pour CAP excellence, 600 tonnes pour la CANBT, 60 tonnes pour Marie-Galante, le
montant à la tonne passant de 498 € à 120 €, et que les collectivités ne parviennent pas à
collecter un tonnage atteignant ces seuils de dégressivité.
2.5 Le traitement des déchets verts par la société SEREG génère des coûts
non maîtrisés
L’objectif du traitement est de produire du compost. A partie de 2016, la société SEREG,
prestataire du syndicat en a fourni pour l’agriculture (Albioma et l’union pour le
développement cannier et agricole de la Guadeloupe – UDCAG).
Comme pour ECODEC, l’exécution du marché est aussi très éloignée de la prévision. En
2021, le syndicat a payé30 756 288 € pour 11 104,34 tonnes traitées. Le prix à la tonne est
de 68,1 €. Il est de presque 20 % supérieur à celui prévu sur le marché.
Le SYVADE est invité à mieux suivre l’exécution des marchés, afin notamment d’en
maîtriser le coût.
Pourtant, ses résultats montrent que les quantités d’ordures ménagères produites
par habitant, autour de 330 kg, ne diminuent pas.
30
Grand livre des comptes, compte 611 « contrats de prestations de service ».
24
SYVADE
Les activités de valorisation matière concernent les déchets triés (verre, métaux,
plastiques, carton, etc.) et sont confiées à une société qui dispose d’une réelle technicité
dans le domaine. Le coût du marché est cependant très supérieur aux prévisions.
La valorisation organique des déchets verts, confiée à une autre société, génère
également un coût très supérieur aux prévisions du contrat initial.
______________________________________________________________________
Le marché a été signé le 12 octobre 2020. Il est d’une durée d’un an reconductible trois
fois. L’estimation de son montant total annuel est de 128 000 € TTC, pour 650 rotations
(AR). Il a été passé selon la procédure de l’appel d’offres ouvert prévu à l’article
R. 2124-1 et 2 du code de la commande publique.
Ce marché prévoit que la grève est un cas de force majeur (article 8.3.1. du contrat) qui
implique la renégociation des conditions d’exécution du contrat. Cette disposition est non
seulement pénalisante car elle libère le prestataire de ses obligations, mais elle est illégale.
En effet, elle ne répond pas à la définition de l’article L. 1218 du code civil qui
dispose qu’: « Il y a force majeure en matière contractuelle lorsqu'un événement
échappant au contrôle du débiteur, qui ne pouvait être raisonnablement prévu lors de la
conclusion du contrat et dont les effets ne peuvent être évités par des mesures
appropriées, empêche l'exécution de son obligation par le débiteur. Si l'empêchement est
temporaire, l'exécution de l'obligation est suspendue à moins que le retard qui en
résulterait ne justifie la résolution du contrat. Si l'empêchement est définitif, le contrat
est résolu de plein droit et les parties sont libérées de leurs obligations dans les conditions
prévues aux articles 1351 et 1351-1 ».
25
SYVADE
Le marché a été signé le 12 janvier 2021. Il est d’une durée d’un an reconductible quatre
fois. L’estimation du montant total mensuel du marché est de 19 501 € TTC, soit un
montant annuel de 234 014 €. Il a été passé selon la procédure de l’appel d’offres ouvert
prévu à l’article R. 2124-1 et 2 du code de la commande publique.
Le marché a été signé le 3 mai 2021. Il est d’une durée d’un an reconductible trois fois.
L’estimation de son montant total annuel est de 555 246 € TTC. Il a été passé selon la
procédure négociée avec mise en concurrence, prévu à l’article L. 2124-3 et R. 2124-3-6
du code de la commande publique32.
Le contrat ne prévoit pas de pénalité pour le non-respect des horaires d’arrivée et de retour
auxquels le titulaire du marché s’est engagé. Il n’est pas clair sur la question du
chargement et du déchargement des bennes. En effet, l’article 1.1. indique que
« L’exécution de la prestation comprend : La prise en charge des bennes de déchets sur
le port de marchandise de Marie-Galante, Le chargement des bennes sur
l’embarcation », alors que l’article 2 dit que : « Ce marché ne comprend pas […] le
31
Source : site internet du SYVADE
32
« Le pouvoir adjudicateur peut passer ses marchés selon la procédure avec négociation dans les
cas suivants […] : 6° Lorsque, dans le cadre d'un appel d'offres, seules des offres irrégulières
ou inacceptables, au sens des articles L. 2152-2 et L. 2152-3, ont été présentées pour autant que
les conditions initiales du marché ne soient pas substantiellement modifiées ».
26
SYVADE
chargement des bennes sur la barge, ni leur déchargement ». Il est précisé à l’article 5
que « Ces opérations (chargement / déchargement des bennes sur la barge) seront
réalisées par les agents du SYVADE présents sur chacun des ports ».
Le contrat indique également dans son article 6.2. que « les bennes de déchets
transportées doivent obligatoirement retourner sur l’île de Marie-Galante au plus tard
le jour suivant leur retour sur le port de Jarry. Le non-respect de cette obligation est
sanctionné par l’application de pénalités prévues à l’article 8 du CCAP. Lors de leur
retour sur l’île de Marie-Galante, il est interdit de remplir les bennes vides avec
quelconque marchandise ou objet, sous peine de se voir appliquer une pénalité selon les
modalités définies à l’article 8 du CCAP ». Il prévoit, en son article 6.5., un contrôle
opéré par l’encadrement du titulaire du marché (autocontrôle) portant sur l’atteinte des
objectifs et sur les conditions d’exécution des prestations. Des comptes rendus mensuels
sont adressés au syndicat.
Les déchets transportés sont les DMA ainsi que les emballages ménagers recyclables. Ne
sont pas concernés les autres déchets (déchets verts, gravats, déchets d’équipements
électriques et électroniques, déchets contaminés, etc.). Les bennes font 30 m3 et doivent
être refermées par une bâche. Elles sont chargées et déchargées par le titulaire du marché
mais elles sont nettoyées par des agents du syndicat. L’estimation du tonnage transporté
est de 3 200 tonnes par an.
Le marché de transport maritime est donc peu contraignant pour le prestataire, notamment
sur les horaires à respecter. Leur non-respect est susceptible de désorganiser le transfert
et d’occasionner des opérations de manutention à partir de la barge et être à l’origine de
dommages aux bennes.
27
SYVADE
installations. Il approche voire dépasse les 500 € la tonne en 2021. Les 3 200 tonnes de
déchets sont traitées pour un coût de 1,4 M€, dont les deux tiers sont ceux du transport,
pour la somme de 917 260 € par an.
Afin de réduire ces coûts, plusieurs actions pourraient être entreprises. La première
consisterait à mettre en place une unité de valorisation sur place, comme une plateforme
de tri par exemple, associée à une déchèterie. Cela permettrait de réduire le volume pris
par les déchets afin de réduire le nombre de rotations maritimes de trois à une seule par
semaine par exemple. La solution du compactage des déchets verts doit être également
envisagée, tout comme celle de la constitution de balles de déchets, permettant de les
conserver plus longtemps avant le transport.
Une traçabilité de la manutention des bennes doit être instaurée. Elle permettra un suivi
informatisé de toutes ces opérations, afin de cibler les responsabilités en cas de dommages
sur les équipements.
______________________________________________________________________
28
SYVADE
Les principaux risques ont été identifiés sur les comptes d’immobilisation avec la sous-
évaluation des dotations aux amortissements, sur les comptes de capitaux avec l’absence
de provision sur les comptes de redevables qui nécessitent des passations en non-valeur
et des provisions pour créances douteuses.
Dotations aux amortissements 148 641 143 266 124 366 105 939
Source : comptes de gestion
Entre 2018 et 2021, le montant total de travaux, portant sur la réhabilitation de l’ISDND
et l’aménagement de casiers, comptabilisés au chapitre 23 « Immobilisations en cours »
s’élève à 8 866 851,59 € alors qu’aucun transfert des immobilisations terminées au
chapitre 21 « Immobilisations corporelles » n’a été réalisé (crédit - opérations non
budgétaires), comme le montre le tableau suivant.
Balance d’entrée 47 561 246,90 47 763 572,28 48 694 657,36 54 825 540,87
Débit (O.B.)* 202 325,38 931 085,08 6 130 883,51 1 717 153,44
Crédit (O.N.B.)* 0,00 0,00 0,00 0,00
Crédit (O.B.)* 0,00 0,00 0,00 0,00
Balance de sortie (D) 47 763 572,28 48 694 657,36 54 825 540,87 56 542 694,31
* OB : opération budgétaire ; ONB : opération non budgétaire
Source : comptes de gestion
Cette situation traduit un retard dans la clôture des opérations engagées, et donc la
constatation de la dépréciation des immobilisations concernées.
L’instruction budgétaire et comptable M14 prévoit que les frais d’études imputés au
compte 2031 « Frais d’études » doivent être virés au compte 23 s’ils sont suivis de
travaux, lors de leur lancement. S’ils ne sont pas suivis de réalisation, ils doivent être
amortis sur une période ne pouvant pas excéder cinq ans. L’amortissement doit alors être
29
SYVADE
réalisé par le crédit du compte 6811 « Dotations aux amortissements des immobilisations
incorporelles et corporelles » afin qu’à terme ils ne figurent plus au bilan.
L’examen des comptes montre que le solde du compte 2031 est resté d’un montant élevé
sur les quatre années, comme le montre le tableau suivant :
Balance d’entrée 6 504 420,39 6 655 368,23 6 891 480,51 7 040 879,59
Débit (O.N.B.) 0,00 0,00 0,00 0,00
Débit (O.B.) 150 947,84 236 112,28 149 399,08 153 603,47
Crédit (O.B.) 0,00 0,00 0,00 0,00
Balance de sortie (D) 6 655 368,23 6 891 480,51 7 040 879,59 7 194 483,06
*OB : opération budgétaire ; ONB : opération non budgétaire
Source : comptes de gestion
Les retenues de garantie devaient être remboursées dans les 12 mois suivant l’émission
des procès-verbaux de réception. Si elles n’ont pas fait l’objet de réclamation de la part
de leur détenteur, la prescription quadriennale est alors applicable, et elles peuvent être
considérées comme des recettes et faire l’objet d’un apurement. En revanche, en cas de
demande de remboursement par le fournisseur, si le décompte général et définitif a été
établi sans réserve, ces retenues doivent être remboursées majorées des intérêts
moratoires.
Compte 40171 230 939,30 430 543,40 613 136,47 747 952,03
Source : comptes de gestion
La dette bancaire comprend deux prêts classiques dont un à court terme de la Banque
postale sur 7 ans et un autre à long terme sur 20 ans de la Caisse des Dépôts et
Consignation (CDC). Le premier a été accordé le 27 août 2013 pour une montant de
5 841 500 €. Le second a été signé le 12 décembre 2013 pour un montant maximum de
5 850 000 €. Ils ont été contractés principalement pour les travaux de mise aux normes de
l’ISDND de la Gabarre.
30
SYVADE
Les annexes du compte administratif doivent fournir une information détaillée sur
l’endettement de l’établissement public. Or, les soldes indiqués aux comptes
administratifs et aux budgets primitifs sont différents des montants figurant sur les
documents d’amortissement des prêts, sur les quatre années de la période sous revue. Le
syndicat et son comptable doivent régulariser cette situation.
Annuité à rembourser 1 296 321,36 1 264 441,83 1 237 562,27 581 133,10 4 379 458,56
Mandats émis au CA (cptes 16
1 261 221,97 1 206 266,66 1 217 117,02 559 227,47 4 243 833,12
et 66)
Discordance -35 099,39 -58 175,17 -20 445,25 -21 905,63 -135 625,44
Source : comptes de gestion et comptes administratifs
Parmi les restes à recouvrer figurent des titres émis à l’encontre des débiteurs publics pour
un montant de 12,7 M€ dont 6,5 M€ au titre des contributions, 1,3 M€ au titre de la TGAP
et 2,5 M€ au titre des participations (transport des déchets de Marie-Galante).
L’ordonnateur et le comptable peuvent recourir à la procédure de mandatement d’office
31
SYVADE
Les restes à recouvrer au 14 avril 2022 par débiteurs publics (montants en euros)
Autres (coût
collecte -
traitement
Débiteurs publics Contributions TGAP Participation Total
DNDAE -emr
et verre -
transports)
CAP Excellence
2 896 880,00 409 806,34 495 090,38 161 190,66 3 962 967,38
environnement
CCMG 1 447 839,02 206 373,22 1 214 328,44 474 413,24 3 342 953,92
Cne de Saint-François 1 877 974,00 311 401,00 416 498,00 2 605 873,00
CAP Excellence 0,08 684 035,93 415 810,26 1 099 846,27
CANBT 13 023,72 160 426,36 271 510,14 444 960,22
Cne de Baie-Mahault 410 755,85 410 755,85
Cne de Pointe-à-Pitre 348 523,00 8 648,00 357 171,00
CASBT 235 880,50 40 789,00 79 438,00 356 107,50
CA Riviera du Levant 50 240,69 50 240,69
CANGT 44 315,04 44 315,04
Cne de Sainte-Anne 40 402,00 40 402,00
Cne de la Désirade 6 991,00 6 991,00
TOTAL 6 498 975,52 1 329 916,36 2 553 881,11 2 339 810,88 12 722 583,87
Source : Comptes de gestion.
33
« A défaut de mandatement d'une dépense obligatoire par le maire, le président du conseil départemental
ou le président du conseil régional suivant le cas, dans le mois suivant la mise en demeure qui lui en a
été faite par le représentant de l'Etat dans le département, celui-ci y procède d'office. »
32
SYVADE
Le montant très élevé de 15,13 M€ des restes à recouvrer, dont la part essentielle
concernent des débiteurs publics, nécessite la constitution de provisions pour les plus
anciennes créances. L’ordonnateur et/ou le comptable peuvent engager la procédure de
mandatement d’office.
______________________________________________________________________
5 LA SITUATION FINANCIERE
Pourtant, cette procédure est obligatoire. L’article L. 5721-6-2 du CGCT dispose que le
retrait d’un syndicat mixte s’effectue dans les conditions fixées à l’article L. 5211-25-1
du même code. Il indique notamment que les biens acquis ou réalisés postérieurement au
transfert de compétences sont répartis entre les communes qui reprennent la compétence
et l’établissement public. Les éventuels produits des cessions sont également répartis. Il
en va de même du solde de l’encours de la dette contractée postérieurement au transfert
de compétence. La répartition se fait d’un commun accord entre les parties. A défaut, le
préfet, saisi par le syndicat ou une des communes concernées, prend un arrêté de
répartition de l’actif et du passif dans les 6 mois qui suivent sa saisine, selon le principe
de partage équilibré compte tenu de l’importance de la participation de la commune dans
le syndicat34.
La répartition des ressources humaines n’est pas concernée par ce transfert obligatoire,
les communes qui se retirent n’ayant pas l’obligation de reprendre une partie du
personnel. C’est à l’EPCI qu’il revient de reclasser éventuellement les agents.
Entre le 1er janvier 2014 et le 1er janvier 2020 la majorité des communes, 11 sur 16, se
sont retirées du SYVADE sans que la procédure précitée n’ait été conduite. Le Conseil
d’Etat a précisé qu’il s’agit de répartir l’ensemble des éléments d’actif et de passif « en
tenant notamment compte, le cas échéant, d’une partie des charges fixes liées à la
réalisation d’un équipement financé par cet établissement35 ».
Pour des équipements non répartissables de façon matérielle, comme l’ISDND par
exemple, les communes qui se retirent doivent prendre à l’actif une partie de la valeur
nette comptable de l’installation et au passif l’encours de la dette contractée, selon une
répartition au prorata de la population municipale.
En septembre 2018, un cabinet a été mandaté par le syndicat pour faire une estimation de
cette répartition. Il a rendu ses conclusions en mars 2019. Elles traitent cette question
34
CE, 21 novembre 2012, Communauté d’agglomération Sophia Antipolis, n° 3456380.
35
CE, 15 février 2016, Communauté de communes du Val de Drome, n° 395143.
33
SYVADE
Dans un premier temps, le prestataire a procédé à une valorisation des biens avec la
méthode de la projection des flux de trésorerie36 sur une durée allant de 2019 à 2033,
année qu’il considère comme étant la date estimée de la fin des recettes de biogaz ainsi
que celle de retour à un effectif correspondant mieux au nouveau périmètre du SYVADE
(31 agents). Le taux d’actualisation choisi est de 2 %, taux moyen de la dette du syndicat.
Les flux de trésorerie correspondent à des sorties liées aux dépenses d’exploitation de
l’ISDND et à des entrées liées à la vente de biogaz. Le solde étant négatif, le calcul aboutit
à un reversement au syndicat par chacun des membres partis. Dans un second temps, le
cabinet a procédé à la valorisation des autres éléments d’actif et de passif au 31 décembre
2018, soit à l’actif : les immobilisations corporelles, les créances et les disponibilités et
au passif : les provisions, les dettes financières de long terme, les dettes de court terme.
La clé de répartition entre les collectivités est le tonnage apporté par chacune. Les
simulations se font au tonnage et non à la population municipale, comme indiqué dans le
CGCT. La différence n’est cependant pas très significative.
Sur la base de cette étude, le SYVADE a adressé le 15 avril 2019 un courrier à chacun de
ses membres sortants, fixant leur contribution de la manière suivante :
36
La méthode des flux de trésorerie actualisés.
34
SYVADE
agents à la retraite ou selon une autre modalité doivent être vus de façon contradictoire
entre les collectivités. Les conséquences financières sont importantes car les charges de
personnel comptabilisées pour le reversement au SYVADE peuvent constituer ¼ de la
contribution demandée (CANGT par exemple).
La CANGT ajoute qu’ « il n’est pas réellement démontré que les charges fixes liées aux
investissements suscités risquent de porter atteinte à la continuité de l’exercice de ses
compétences par le SYVADE ou d’être à l’origine de difficultés financières depuis la
sortie de la CANGT ». Elle estime que la méthode utilisée dans l’étude (projection des
flux de trésorerie) est contestable et qu’en conclusion, « aucune indemnisation n’est à
verser au SYVADE dans le cadre d’un accord qui serait à trouver ».
La chambre rappelle qu’en matière de répartition, les principes à appliquer sont ceux
d’équité et de continuité du service public ainsi que l’a rappelé le Conseil d’Etat dans sa
décision du 21 novembre 2012, n°346380. L’objectif est de « garantir un partage équilibré
compte tenu de l’importante de la participation de la commune ». Cette considération
laisse une grande marge d’appréciation du préfet sur les instruments (transferts d’actif et
de passif, indemnisation, etc.) et les montants de cette répartition.
Le principe de continuité du service impose, au regard des coûts qui sont déjà supportés
par les usagers du SYVADE, le partage de certaines charges et coûts fixes avec les
collectivités qui ont participé aux investissements et bénéficié des prestations du
SYVADE. Dans un cas de répartition de charges liée à l’activité « déchets », le préfet a
mis à la charge des collectivités partantes d’un syndicat « une participation financière »
liée à une ancienne décharge qui est restée propriété du syndicat, à due concurrence des
charges revenant aux trois communes. Une partie des contributions versées correspond à
des charges administratives (Arrêté du préfet des Deux Sèvres du 26 janvier 2016).
35
SYVADE
En tout état de cause, le principe d’une contribution des anciennes collectivités membres
au SYVADE ne fait pas de doute. Son montant est significatif et aura un impact sur sa
situation financière.
La CAF de l’année 2019 n’est pas significative d’une source de financement durable, en
raison de l’importance des recettes exceptionnelles du syndicat. Elles sont liées
principalement au contentieux avec la société VALORGABAR qui a abouti à
l’annulation de deux mandats pour un montant de 2,52 M€ et au reversement d’une
indemnité de résiliation de 3 M€ par la société, soit une recette de 5,52 M€ pour le
syndicat.
36
SYVADE
Les autres ressources sont constituées des ressources d’exploitation, recettes provenant
des refus de tris facturés aux apporteurs de déchets et aux déchets industriels et
commerciaux banals. Ces dernières recettes sont en baisse à partir de 2020 en raison du
départ progressif des entreprises sur le site d’Energipole à Sainte-Rose qui propose des
conditions plus avantageuses. Le retrait des communes de la CARL en 2020 fait chuter
les contributions.
Dans le cas de la reprise de compétence par une commune, suite à son retrait d’un EPCI,
il n’y a aucune obligation pour lui de reprendre des agents37. Il lui revient de supprimer
l’emploi et de reclasser le fonctionnaire ou bien de le maintenir en surnombre. Le cas est
différent pour ce qui concerne les syndicats mixtes ouverts comme le SYVADE, puisqu’il
lui appartient, sans être tenu par les dispositions du CGCT applicables aux EPCI, de fixer
dans ses statuts les conditions de transfert des agents.
L’effectif est resté relativement stable depuis 2018, avec 67 agents titulaires et 4 agents
non titulaires (effectif total de 71 agents), après avoir beaucoup augmenté entre 2009 et
2017 (+50 %). La part de masse salariale par rapport aux recettes de fonctionnement a
doublé, en passant de 15 % à 31 % (hors impact des recettes exceptionnelles) entre la
période 2015-2017 et la situation actuelle. L’absence de négociation avec les membres
partant du syndicat a eu pour conséquence d’augmenter la charge relative de ce poste de
dépense. La hausse des charges entre 2019 et 2020 est liée à des mesures de reconstitution
de la carrière des agents.
Suite aux propositions de la direction, le tableau des effectifs budgétaires a été ramené de
92 postes à 82 postes. Cette diminution permet une certaine souplesse pour des
recrutements possibles. Cela offre également plus de transparence dans la gestion, en
obligeant le conseil syndical à se prononcer lors d’éventuelles créations de postes.
L’effectif est trop important par rapport à l’activité de la structure qui fait appel à de
nombreux prestataires externes. Pendant la crise du COVID-19, le syndicat a montré qu’il
37
CE, Commune de Ligugé, n° 366552.
37
SYVADE
pouvait fonctionner avec 35 agents. Le défi qui se pose au regard des missions plus
techniques imposées par l’activité est celui d’un effectif réduit, mieux formé et plus
qualifié. Le SYVADE doit mettre à profit le départ à la retraite de 5 agents sur les années
2022 à 2024 pour réduire son effectif.
Instruit en outre des conséquences financières des conditions de départ de ses membres
depuis 2014, le SYVADE doit modifier ses statuts et en particulier son article 6 pour
prévoir les conditions de la répartition des agents.
La taxe générale des activités polluantes (TGAP), instaurée par la loi de finances pour
1999, comporte une composante « déchets », due par tout exploitant d’une installation de
stockage collectées au bénéfice de l’Etat et de l’agence de l’environnement et de la
maîtrise de l’énergie (ADEME).
Le SYVADE exploite ce type d’équipement (ISDND) et est donc impacté par la TGAP.
En 2021, il a payé une somme de 1,8 M€ pour les impôts et taxes, constitué pour la quasi-
totalité de la TGAP. Ce montant est en baisse passant de 2,2 M€ à 1,8 M€ en raison de la
diminution du tonnage de déchets réceptionnés. L’impact sur le budget devrait être
cependant nul en raison de la compensation intégrale de ce versement par la dotation en
provenance des EPCI membres, qui sont seuls assujettis à la taxe.
Si le SYVADE est créancier de ses membres à hauteur de 1,33 M€ de factures non réglées
par ceux-ci (voir tableau n°14 ci-dessus), il est aussi débiteur vis-à-vis du trésor public
(sommes destinées à l’Etat et à l’ADEME) pour un montant de 1,71 M€38 au titre de la
TGAP de 2020.
Le syndicat a engagé en 2019 la construction d’un nouveau casier de stockage des déchets
sur le site de l’ISDND de la Gabarre, travaux qui se sont étalés sur les années 2019 à 2021
et qui se poursuivent au-delà, mais à un rythme plus lent. Ils répondent à une obligation
réglementaire.
38
Etat des restes à payer actualisé au 31 janvier 2022.
38
SYVADE
La situation de la trésorerie reste fragile en raison des très importants restes à recouvrer
sur les contributions des collectivités membres, soit 15,13 M€ au 31 décembre 2021, dont
6,1 M€ de créances antérieures à 2016. La communauté de communes de Marie-Galante
et la commune de Saint-François doivent respectivement 2,24 M€ et 5,48 M€ au syndicat.
Le SYVADE avait mobilisé en 2013 deux emprunts pour financer la part des
investissements qui lui revient. La somme totale empruntée est de 11,7 M€, et les
remboursements viennent à échéance en 2033. La capacité de désendettement ne dépasse
pas en moyenne le seuil critique des 12 années, sauf en 2020.
L’endettement
(en €) 2018 2019 2020 2021
Annuité de remboursement en
1 127 789 1 127 789 1 127 789 501 004
capital de la dette
Encours de dette à la clôture de l'exercice 6 261 482 5 133 693 4 005 904 3 504 900
/CAF 2 381 370 8 441 989 244 406 1 320 297
Capacité de désendettement BP en
2,6 0,6 16,4 2,7
années (dette / CAF brute du BP)
Source : Comptes de gestion.
39
SYVADE
Le SYVADE doit trouver un accord équitable avec les anciens EPCI membres sur
la répartition de l’actif et du passif pour compenser ses charges futures et augmenter sa
capacité d’autofinancement propre par l’ajustement de ses charges (de personnel et de
prestations de service notamment sur Marie-Galante). Malgré une amélioration de la
situation, le syndicat connait une difficulté récurrente pour le recouvrement des
contributions des EPCI membres.
40
SYVADE
RECOMMANDATIONS*
(classées dans l’ordre de citation dans le rapport)
Recommandations (régularité)
Recommandations (performance)
41
SYVADE
NOTICE DE LECTURE
SUR L’AVANCEMENT DE LA MISE EN ŒUVRE DES RAPPELS AU DROIT ET DES RECOMMANDATIONS
Les recommandations de régularité (rappels au droit) et de performance ont été arrêtées après examen des réponses écrites et des pièces justificatives
apportées par l’ordonnateur en réponse aux observations provisoires de la chambre.
Totalement mise en L’organisme contrôlé indique avoir mis en œuvre la totalité des actions ou un ensemble complet d’actions permettant de répondre
œuvre à la recommandation, même si les résultats escomptés n’ont pas encore été constatés.
L’organisme contrôlé affirme avoir mis en œuvre une partie des actions nécessaires au respect de la recommandation et indique
Mise en œuvre en cours
un commencement d’exécution. L’organisme affirme, de plus, avoir l’intention de compléter ces actions à l’avenir.
Mise en œuvre L’organisme contrôlé indique avoir mis en œuvre une partie des actions nécessaires sans exprimer d’intention de les compléter
incomplète à l’avenir.
Trois cas de figure :
- l’organisme contrôlé indique ne pas avoir pris les dispositions nécessaires mais affirme avoir l’intention de le faire ;
Non mise en œuvre
- ou il ne précise pas avoir le souhait de le faire à l’avenir ;
- ou il ne fait pas référence, dans sa réponse, à la recommandation formulée par la chambre.
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2) les "déchets industriels banals" : le bois, les métaux, les gravats, les cartons, les
plastiques, les textiles, etc. Le plus souvent inertes, ils sont utilisés comme
matériaux de comblement…) ;
Les différents types de déchets sont pris en charges par différentes filières. La filière des
déchets ménagers et assimilés est prise en charge par les communes. La filière des déchets
du BTP est prise en charge par les professionnels du BTP, en général sur les sites des
carrières. Les déchets ménagers ne représentent pas la majorité du tonnage des déchets
en France puisque, sur 345 Mt de déchets produits en France en 2012, les déchets
ménagers ne représentaient que 30 Mt contre 247 Mt pour le secteur du BTP et 64 Mt
pour les autres secteurs économiques39.
39
Eurostat.
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La collecte et le traitement des déchets.
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Les transports de déchets depuis les déchèteries et les quais de transferts jusqu’aux installations
de traitement des déchets.
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caractéristiques et des quantités produites, peuvent être collectés et traités sans sujétion
technique particulière. Dès lors que les déchets remplissent ces conditions, la compétence
de traitement est obligatoire.
La loi NOTRE du 7 août 2015 a donné aux régions la compétence d’adopter le plan
régional de prévention et de gestion des déchets (PRPGD) et prévu que ceux-ci le soient
dans les 18 mois suivant sa publication, c’est-à-dire avant le 8 février 2017. Le décret
n° 2016-811 du 17 juin 2016 a précisé le contenu, les modalités d’élaboration et de suivi
de ces plans.
Deux grands principes régissent la gestion des déchets. Le premier est posé par
l’article L. 541-2 du code de l’environnement : « Tout producteur ou détenteur de déchets
est tenu d’en assurer ou d’en faire assurer la gestion, conformément aux dispositions du
présent chapitre. Tout producteur ou détenteur de déchets est responsable de la gestion de
ces déchets jusqu’à leur élimination ou valorisation finale, même lorsque le déchet est
transféré à des fins de traitement à un tiers. Tout producteur ou détenteur de déchets
s’assure que la personne à qui il les remet est autorisée à les prendre en charge ».
c. le recyclage ;
Les déchets sont traités selon différentes modalités qui n’ont ni le même coût ni les mêmes
conséquences environnementales. La valorisation de la matière (recyclage) et la
production d’énergie sont considérées comme le traitement qui a le moindre impact
environnemental.
Vient ensuite l’enfouissement, ce mode étant destiné aux déchets ultimes, conformément
à l’article L. 541-1 du code de l’environnement. Son coût moindre (environ la moitié du
coût de l’incinération) ne doit pas inciter les clients publics ou privés des structures de
traitement des déchets à le privilégier.
Ce « traitement » concerne les procédés visant à transformer les déchets pour en réduire
le potentiel polluant initial, la quantité ou le volume. Les principales techniques sont la
valorisation, d’une part, qui comprend le recyclage, le compostage, la bio-méthanisation,
l’incinération, et l’enfouissement, d’autre part, pour les déchets ultimes. Plus le traitement
comprend une part de valorisation importante, plus il est efficace au regard des objectifs
de réduction de la pollution et de la quantité.
La « valorisation » concerne toute opération dont le résultat principal est que des déchets
servent à des fins utiles. Elle comprend la valorisation « matière » et la valorisation
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Recyclage
Valorisation
matière
Compostage
Valorisation
Valorisation
thermique
Valorisation
Traitement
énergie
Valorisation du
biogaz
Stockage Enfouissement
Afin d’améliorer le traitement des déchets réceptionnés, un prétraitement est mis en place.
Certains de ceux-ci bien identifiés n’ont pas besoin de cette étape, comme par exemple,
les déchets végétaux collectés séparément. Ils sont alors orientés vers les unités de
compostage ou de méthanisation. D’autres déchets font l’objet d’un prétraitement pour
séparer les différents matériaux, comme ceux présent dans les équipements électriques et
électroniques, les véhicules hors d’usage. Cette phase se situe entre celle de la collecte et
celle de traitement.
Les unités de prétraitement sont des installations de tri, comme les déchèteries et les
centres de tri qui opèrent le partage entre les différents types d’emballage. Certaines
incluent un traitement spécifique préalable, comme les désinfections (DASRI, sous-
produits animaux). D’autres installations sont plus complexes comme l’unité de
prétraitement mécano-biologique qui traite les ordures ménagères.
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www.ccomptes.fr/fr/antilles-guyane
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