Mass Amz 273
Mass Amz 273
Mass Amz 273
N° d’Ordre : ……………
N° de série : ……………
Titre
Jury de soutenance :
Président : CHEMMAKH Said MCB UMMTO
Encadreur : ACHOUR Ramdane MCB UMMTO
Examinateur : NAIT CHABANE Takfarinas MCB UMMTO
Je dédie ce travail :
à toute la famille CHAOUCH, à la mère « DEHBIA » à qui je
souhaite une longue vie, à mes sœurs « MALIKA et NACERA », à mes
neveux « AGHILAS et MASSINISSA » à leur père « MUSTAPHA » à
mes frères « MOHAMED et RACHID » et à leurs petites familles.
Sans oublier toute la famille RAIAH d’Alger et de D.B.K. A toutes mes
amies qui m’ont soutenue et encouragée durant mon cursus
universitaire.
FAHIMA dédie ce travail : à la famille CHERKI, à sa mère, à son
père, à ses sœurs « FAZIA », « NORA », « ZOHRA », « LAMIA »et
« HAYET », à ses frères « SAID et sa femme, à RABAH » et à toutes
ses amies du département de langue et culture Amazighes promotion
2017/2018
Saliha.
SOMMAIRE
P. : prétérit
P.int. : prétérit intensif
Aor. : aoriste
Aor.int. : aoriste intensif
Imp. : impératif
Nég. : négation
P.m. : particule modale
P.o. : particule d’orientation
Act. : l’actuel
E.A. : état d’annexion
PV : place vide
Part. : Participe
Dét . aut. : détérminant autonome
Prim.dir. : Primaire direct
Prim.ind. : primaire indirect
Pl : pluriel
Fém. : féminin
˂ : vient de
Introduction générale
Introduction générale
INTRODUCTION GENERALE :
A titre de formule introductive, il n’est peut être pas surprenant de dire que les études
qui portent sur la syntaxe berbère ne sont pas légion. Les premières descriptions ont été faites
par les militaires et les religieux français puis d’autres, ont pris l’initiative pour poursuivre la
recherche tel que André BASSET, Fernand BENTOLILA, Salem CHAKER, Lionel
GALAND…. .
Des thèmes ont été abordés et d’autres peuvent encore faire l’objet de recherche tant
pour les berbèrisants que pour les étudiants désirant approfondir leurs recherches dans les
domaines de cette langue. Les premières études étaient selon S.CHAKER « un quasi
monopole d’une certaine tradition grammairienne française. Les recherches et les
publications des amateurs (officiers et religieux français) se sont contentés d’appliquer tel
quel au berbère dans le cadre des catégories ». 1 Les descriptions calques que l’on
reconnaissait dans la langue française créent un champ d’incertitude quant à l’utilisation de
cette grammaire qui est propre à cette langue .Comme conséquence « quelques points
faisaient toujours difficulté (en particulier les « relatifs»)2. Ces derniers, n’existent pas pour
certains comme l’a noté A.LEGUIL lorsqu’il a abordé les relatifs en berbère « on admet
aujourd’hui que le berbère est une langue à propositions relatives mais sans relatifs ».3 En se
basant sur ces données, nous avons choisi de travailler dans notre mémoire de Master , sur les
éléments spécifiques introducteurs de la relative en berbère afin d’apporter un plus et aboutir
à des résultats qui puissent éclaircir les points principaux sur ces éléments..
Pour mener à bien notre recherche, nous avons choisi de nous baser sur un corpus où
nous avons procédé à l’extraction des énoncés des ouvrages contenant des contes et des textes
berbères qui pourront nous servir de support pour le recueil de ces éléments. Nous allons
cerner notre thème d’une analyse morphologique puis syntaxique en présentant les résultats.
Ceci constitue l’axe principal de notre travail d’analyse. Sur un autre axe, nous avons procédé
à une étude comparative entre quelques dialectes berbères. Cette étude nous permettra de
recueillir les relateurs utilisés par chacun d’eux et de relever celui et / ou ceux qui seront
communs à tous ces dialectes.
1
-CHAKER Salem, Manuel de linguistique berbère, Bouchène, alger, 1991, P122
2
-CHAKER Salem, ibid, P122
3
-LEGUIL Alphonse, «Les complétives non primaires en berbère », Bul des études africaines de l’INALCO, vol
IV, n0 7, 1984, P69.
7
Introduction générale
I- LE CHOIX DU SUJET :
Le choix du sujet a été motivé par le fait que le domaine de la grammaire n’a pas
suscité d’intérêt chez les étudiants. Peu de travaux ont été réalisés au niveau du département
sur cette branche qui est la syntaxe. Les études antérieures sont caractérisées par des travaux
de S. LOUNIS et d’autres travaux de mémoires, ainsi que les recherches des linguistes
comme A.LEGUIL, L.GALAND et les thèses de doctorat de S.CHAKER et de R.ACHOUR
qui ont consacré des chapitres pour le traitement de ces éléments. Notre choix s’explique
aussi par un objectif majeur qui est de vouloir contribuer à travers ce travail à apporter un plus
d’informations sur le fonctionnement des relatives en berbère et les caractéristiques des
éléments qui les introduisent.
II -PROBLEMATIQUE :
Plusieurs linguistes ont eu à traiter les éléments introducteurs de la relative tels que
L.GALAND, S. CHAKER et A. LEGUIL. Leurs avis ne se joignent pas sur la l’existence ou
l’inexistence de tels éléments en berbère et sur leur fonction spécifique. Ils ne partagent pas la
dénomination qu’ils leurs attribuent. Entre pronoms relatifs et support de détermination, cela
n’empêche pas les propositions relatives d’être courantes. Cet ensemble de questions nous a
motivé à poser plusieurs questions afin de mener notre recherche puis répondre à ces
questions qui sont l’axe principal de notre recherche.
Premièrement, est ce qu’il existe éléments-relateurs spécifiques qui introduisent la
proposition relative en berbère ?
Deuxièmement, forment-ils une catégorie d’unités homogènes ?
Troisièmement, est ce qu’il est possible de saisir le processus morpho-génétique ayant
présidé à la formation de ces relateurs ?
1) Les relateurs qui introduisent la relative en kabyle ne forment pas une catégorie
homogène
2) Les éléments introducteurs de la relative en berbère sont des éléments non spécifiques
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Introduction générale
en 1984 et de R .ACHOUR en 2017. Nous comptons contribuer pour notre part à réunir toutes
les données necessaires à l’analyse et répondre aux questions posées en problématique. Le
chapitre comparatif nous permettra d’étendre notre champ d’analyse de ces éléments aux
autres dialectes berbères.
V- LE CADRE D’ANALYSE :
Pour permettre, une analyse des éléments spécifiques qui introduisent la relative en
berbère, nous avons procédé au recueil des éléments que nous avons soumis à une étude
morphogénétique puis syntaxique. La première, avait pour objectif de mettre en valeur la
morphogenèse de ces éléments. La deuxième avait pour but, d’évoquer le type des relatives
berbères, leur structure syntaxique et les éléments qui les caractérisent. Pour permettre à ce
travail de recherche d’acquérir l’exhaustivité et la rigueur, nous avons choisi deux ouvrages
qui comportent des textes kabyles qui traduisent les préocupations de la société kabyle
d’antan. Ces ouvrages nous ont serrvi de support pour le recueil de notre corpus. Les deux
ouvrages en question : « contes kabyles inédits » de Jean Marie DALLET et « textes berbères
dans le parler des Irjen » d’André PICARD. Les deux ouvrages présentent les
caractéristiques d’une langue parlée par des locuteurs monolingues. Nous considérons ces
textes idéals pour le recueil de ces éléments. Nous avons procédé d’abord à l’extraction des
éléments par lesquels sont exprimées les relatives puis nous avons analysé leur morphogenèse
et leur spécificité dans l’introduction des relatives. L’analyse de la forme, nous a permis
d’évoquer la classe et /ou les classes syntaxiques puis les types de ces éléments. L’analyse
syntaxique pour sa part, nous a donnera une vision claire sur la structure syntaxique et les
éléments qui caractérisent les relatives berbères.
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CHAPITRE I :
La notion de catégorie
Chapitre I La notion de catégorie
Les catégories ou les classes syntaxiques qui sont le résultat du découpage de la chaine
parlée et/ou écrite en monèmes ou synthèmes que l’on appelle « parties du discours» sont
définies par D.COSTAOUEC et F.GUERIN comme suit : « on appelle les classes syntaxiques
les groupes de monèmes et de synthèmes ayant les mêmes latitudes d’emploi syntaxique »1.
Ces monèmes entretiennent donc les mêmes types de relation avec d’autres éléments de la
phrase. Les critères de leurs établissements ont connu des changements à travers le temps.
Cependant, ces classements restent la base des manuels de la grammaire jusqu’à nos jours.
I)-1-APPERCU HISTORIQUE :
1
-COSTAOUEC Denis et GUERIN Françoise, syntaxe fonctionnelle, théorie et exercices, presses
universitaires de Rennes, P111.
2
-SIOUFFI Giles et RAEMDONCK Dan Van, 100 fiches pour comprendre la linguistique, Bréal, 2012, P93
11
Chapitre I La notion de catégorie
Plus tard, les critères d’établissement des classes sont réduits aux deux éléments
pertinents : les compatibilités et l’exclusion mutuelle sur le modèle fonctionnaliste d’André
MARTINET. Ils sont plus utilisés par les linguistes dans l’inventaire des classes des langues.
F. BENTOLILA précise que les critères de classement des monèmes sont : Les compatibilités
et l’exclusion mutuelle.
II)-1-LES COMPATIBILITES :
Parmi les critères d’établissement des classes syntaxiques selon les fonctionnalistes,
les compatibilités qui sont définies ainsi : «Deux ou plus de deux monèmes sont compatibles
s’ils ont les mêmes compatibilités et s’ils sont en rapport d’exclusion mutuelle »2
1
-MARTINET André, grammaire fonctionnelle du français, crédif, France, 1979, P.P. 9-10
2
-BENTOLILA Fernand, « les classes d’unités significatives en berbère », Modèles linguistiques, Tome VIII,
fascicule 1, 1986, P 38
3
-COSAOUEC Denis et GUERIN Françoise, syntaxe fonctionnelle théorie et exercice, presse universitaire de
Rennes, France, 2007, P112
12
Chapitre I La notion de catégorie
II)-1-1-COMPATIBILITE ET COEXISTENCE :
EXEMPLE2 : yusa - d
« il venir+P. P.m »
« il est venu »
Dans cet exemple, nous avons la co-présence de la modalité aspectuelle « accompli »et celle
d’orientation.
Pour éviter toute confusion entre les deux concepts F. BENTOLILA explique leur
liaison en disant « lorsqu’il ya compatibilité, il ya aussi une détermination du point
d’incidence qui est le noyau ou se rattache le déterminant, ce qui n’est pas toujours
possible. »2 Cela s’explique par le fait qu’on définisse avec certitude le noyau
Ger ← inaccompli ← la
II-2-L’EXCLUSION MUTUELLE
Les monèmes qui sont dotés des mêmes compatibilités et qui s’excluent mutuellement
dans la chaine sont rangés dans une même classe. Ce qui explique que les unités sont
1
-BENTOLILA Fernand, « Les classes d’unités significatives », modèles linguistiques, tome VIII, fascicule 1,
1986, P38
2
-BENTOLILA Fernand, ibid, P38
13
Chapitre I La notion de catégorie
soumises aux deux critères afin d’être rangées dans une même classe. A. MARTINET
explique que chaque langue établie les classes selon les compatibilités.
L’établissement des classes syntaxiques du Berbère a été fait selon deux modèles :
avec les deux critères et sur la base d’autres critères. Les classes établies par F. BENTOLILA
sur le parler d’Aît Seghrouchen au Maroc ont été soumises aux deux critères cités par les
fonctionnalistes. S. CHAKER a établi les classes du parler kabyle sans les deux critères, il
s’est basé sur les combinatoires internes des unités significatives. S. CHAKER avait organisé
les unités syntaxiques du Berbère en quatre grands ensembles : les verbes, les noms, les
connecteurs ou relationnels et les déterminants divers.
« Le nom désigne une chose qu’elle soit abstraite ou concrète, le verbe désigne une
action, il peut être conjugué, la particule est tout ce qui n’est ni verbe ni nom »2.
Les classes dégagées par M.MAMMERI sont : le nom, le pronom (personnel, démonstratif,
interrogatif, relatif, les numéraux), le verbe, la particule (de direction, le déterminant
autonome, les prépositions et la conjonction).
1
-MARTINET André, grammaire fonctionnelle du français, Crédif, 1979, P10
2
-MAMMERI Mouloud, grammaire berbère(Kabyle), Bouchène, 2éme édition en 1991, P21
14
Chapitre I La notion de catégorie
IV-1-1-LE VERBE :
Le verbe berbère comprend les formes simples et dérivées. A chaque forme verbale,
simple ou dérivée correspond au moins un thème nominal tel que le nom d’action. A chacune
des formes simples et dérivés, on distingue les thèmes verbaux :
Un prétérit positif
Un prétérit négatif
Un prétérit intensif1
IV-2- LE NOM : Le nom berbère comporte deux genres matériellement discernables. Hormis
la petite classe des noms de parenté, tout nom féminin commence obligatoirement par « t »
(bref indice de féminin) et un « t » désinentiel suffixé. Par principe, un singulier
répond à un pluriel donné quel que soit le parler.
En dehors du genre et du nombre, on distingue dans le nom berbère deux états, l’état
libre et l’état d’annexion. Tous les parlers berbères ont empruntés un nombre considérable de
noms arabes. Parfois ces noms sont berbérisés et soumis par conséquent aux flexions du nom
berbère, le plus souvent, ils sont utilisés avec leur type grammatical arabe et naturellement
sans état.2
Il existe deux séries cardinales, l’une, la plus récente est étendue aux dépens de l’autre
qui est la série arabe, elle apparait à partir de trois, de quatre, peut être même de cinq.
L’ancienne série n’est pas nécessairement d’origine berbère, parfois intégralement maintenue
comme dans le chleuh et le touareg, distingue le genre.3
« c’est maison-sa »
« c’est sa maison »
1
-BASSET André, la langue berbère, oxford univrsity press, london, new york, toronto, 1952, P.P 12-15
2
-BASSET André, ibid, P.P. 23-27
3
-opcit, p.p 28-29
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Chapitre I La notion de catégorie
IV--3-LE DEMONSTRATIF :
Dans la majeure partie des parlers (Kabylie, touaregs (ahaggar), chleuh, elle est ur
complétée par ara. Au mzab ul et en chaouia ud)1
IV-5-LES PREPOSITIONS :
Elles sont préposées à des noms ou à des pronoms mais aussi en emploi absolu, en
tête de propositions relatives sans élément relatif ou encore en tête de propositions
conjonctives de forme courte ou longue. Certaines peuvent fonctionner comme des adverbes.
1
-Opcit, P36-40
2
-Opcit, P40
16
Chapitre I La notion de catégorie
Les propositions en berbère se suivent sans indication de rapport entre elles ; qu’il y
ait effectivement dans la pensée du sujet parlant succession, subordination perçue et non
exprimée ou vraisemblablement un état d’indifférence ou de trouble où la perception de la
subordination n’a pas encore réussi à s’exprimer. Mais, il va même jusqu’à se créer. C’est le
cas du parler de l’Ahaggar qui a créé un système conjonctionnel de la subordination
(complexe démonstratif et prépositionnel)1.
Le troisième groupe constitué par des formes verbales figées tel que idras « être peu
nombreux » qui donne l’adverbe de quantité drus.2
C’est avec lui que la langue berbère a connu une description des unités de la langue avec des
critères. Il donne d’abord la définition des classes syntaxiques puis il les expose.
IV-2-1-DEFINITION :
Les verbes ;
1
-opcit, p 40-41
2
-opcit, P40-41
17
Chapitre I La notion de catégorie
Les noms ;
IV-2-2- LE VERBE :
Le verbe berbère est défini par l’association obligatoire d’une racine lexicale, d’une
marque aspectuelle conjointe et d’un indice de personne .Ces trois éléments sont les marques
obligatoires à tout verbe. D’autres morphèmes appartenant à deux paradigmes distincts
peuvent s’y ajouter. Ces morphèmes sont :
a)- Les marques dérivationnelles qui déterminent l’orientation du prédicat verbal par rapport
aux participants. Elles se réduisent à trois grands pôles : L’actif- factitif, le passif et le
réciproque.
EXEMPLES :
b)-Les modalités d’orientation spatiale dites aussi «locatives» : elles réfèrent au mouvement
du sujet par rapport aux protagonistes de l’acte de la parole, l’auditeur et le locuteur.
« Je viendrais si je pourrais »
IV-2-3- LE NOM :Il est défini par l’association d’une racine lexicale, d’un schème nominal
et de marque obligatoires.
Grand / normal
Normal / petit
Collectif / individu
Il est à noter aussi qu’en berbère même les termes qui semblent avoir un genre fixé peuvent
être associés à la marque contraire.
EXEMPLE :
L’état libre/ état d’annexion est une marque qui indique le rapport de dépendance du nominal
vis-à-vis d’un autre nominal (nom ou pronom)
19
Chapitre I La notion de catégorie
L’unité « aqcic » est à l’état d’annexion parce qu’il est un complément explicatif, il
explique l’indice de personne « y ». L’état d’annexion est déterminé par la fonction
syntaxique du nominal.
Le nom peut avoir deux autres morphèmes facultatifs : La marque d’altérité et les pocessifs.
Les possessifs ne sont pas considérés comme des modalités du nom mais comme des
substituts de syntagme nominal.
« pays de frère-mon »
IV-2-3-2- LES NOMINAUX : A l’intérieur de la catégorie des noms, on trouve les sous
catégories lexicales qui comprennent :
-Les substantifs ;
-Les adjectifs
20
Chapitre I La notion de catégorie
-Les numéraux.
Les sous catégories grammaticales regroupent tous les paradigmes pronominaux qui
sont : les pronoms personnels, les substituts personnels divers : déictiques, indéfinis,
interrogatifs.
Dans cet exemple, il s’agit de la prédication d’un élément non-verbal qui est un
adjectif « isemmaḍen »
IV-2- 3-4- LES NUMERAUX : Le nombre en berbère n’est pas déterminant, il est
déterminé.
Il est connu par sa non compatibilité avec le nombre et l’état. Le nombre berbère n’est
pas un déterminant, au contraire c’est lui qui est le déterminé.
Le nombre le nom
« un homme »
EXEMPLE 1 :Takeŗŗust-a n yiwen umɣar (yiwen ne porte pas la marque d’état d’annexion)
21
Chapitre I La notion de catégorie
Dans l’exemple (1), l’unité yiwen est un complément du nom « takeṛṛust ». Si on avait
une unité qui est compatible avec l’état, elle serrait apparue sous une autre forme où l’on
identifiera la marque de l’état d’annexion. Dans l’exemple 2, yiwen est complément objet
donc à l’état libre. Elles sont formellement identiques dans les deux exemples.
VI-2 -3-5 LES PRONOMS : Le pronom personnel distingue une forme libre ou
indépendante accentuée, plurifonctionnelle et des formes affixes où chaque série correspond à
une fonction nominale particulière.
EXEMPLE : d netta
« c’est lui »
« c’est lui »
« il oublier+P. le »
« il l’a oublié »
EXEMPLE : iruḥ ɣer gma-s qu’on peut réaliser autrement à l’aide d’un affixe de préposition
22
Chapitre I La notion de catégorie
EXEMPLE :
(ɣer est une préposition qui rattache le nom uxeddim « travail » au verbe yeffeɣ « sortir » .
23
Chapitre I La notion de catégorie
IV-3-3-COORDONNANTS :
Ils ne relient pas des classes mais des éléments, quelle que soit leur classe, qui ont un
statut ou une fonction identique. Ils sont deux classes : celle qui peut coordonner les
nominaux ; elle comprend les monèmes neɣ « ou bien », la….la
Unifonctionnel ~ plurifonctionnel
Grammatical ~ lexical
Prédicatif ~ non-prédicatif.
Dans cette description, S. CHAKER a intégré la totalité des ensembles et les sous ensembles
en tenant compte des combinatoires internes de chacun. A propos de la stabilité des classes
des unités, il signale « même une identification avec des critères solides des classes, les
ensembles sont rarement stabilisés et ne présentent pas les limites nettes : la règle générale
semble être celle de la fluidité et des chevauchements »1. Les exemples illustratifs sont nos
propres constructions, accompagnés d’une traduction juxtalinéaire et littérale.
F. BENTOLILA, dans son ouvrage « grammaire fonctionnelle d’un parler berbère Ait
Seghrouchen d’Oum Jeniba (Maroc) », en appliquant les deux critères utilisés par les
fonctionnalistes à savoir les compatibilités et l’exclusion mutuelle, dégage vingt six classes
grammaticales que nous présentons ci-desous :
1
-CHAKER Salem, manuel de linguistique berbère I, Bouchène, 1991, Alger, P137
24
Chapitre I La notion de catégorie
IV-3-1- LA CLASSE DES NOMS : Ils peuvent fonctionner comme des prédicats actualisés
par les présentatifs d « c’est » ha « voilà ». Ils peuvent être déterminés par les quatre
modalités nominales.
« La maison de l’homme »
« un grand homme »
Dans cet exemple (ameqqran détermine le nom aryaz). Pour BENTOLILA, l’unité
ameqqran est une apposition et ne constitue pas un adjectif.
25
Chapitre I La notion de catégorie
Le monème ak (tout)
DES NOMINAUX :
« maison de E.A+homme »
« la maison de l’homme »
EXEMPLE : iǧ uryaz
« un E.A. homme »
« un homme »
Pour BENTOLILA, le genre n’est pas l’objet de choix. Ce n’est donc pas un
monème 2 . Il existe en revanche un monème t……t à valeur double (sexe féminin et
diminutif). Souvent, aucun indice formel, ne nous permet de distinguer les noms féminins des
noms masculins.
1
-BENTOLILA Fernand, grammaire fonctionnelle d’un parler berbère Ait Seghrouchen, d’Oum Jeniba
(Maroc), selaf, 1981, P 33
2
-BENTOLILA Fernand, ibid, P35
3
-Opcit, P35
26
Chapitre I La notion de catégorie
IV-3-2-LA CLASSE DU NOMBRE : cette classe comprend une seule unité qui est le
pluriel, elle peut déterminer :
Le pluriel ne peut pas déterminer les nominaux numéraux autres que alf, mlyun,
melyar ni les pronoms indéfinis, ni les pronoms interrogatifs.1
Elle comprend six unités qui s’excluent mutuellement dans la chaine : kul « tout »,
man « quel », flan-flani « tel » et les modalités démonstratives u « ce…ci », in « ce….la »,
din « ce….la ». Cette classe est compatible avec la classe des noms. La sous classe des
modalités démonstratives est compatible avec les nominaux numéraux
Toutes les modalités de cette classe peuvent coexister avec ḍnin sauf kul
1
-opcit P52
27
Chapitre I La notion de catégorie
Toutes les modalités de cette classe sauf kul et man peuvent coexister avec la modalité
pluriel
« agneau autre »
« un autre agneau »
« trois autre »
« trois autres »
« quoi autre »
« quoi d’autre »
Ḍnin peut coexister avec man, flan-flani, u, in, din mais non avec kul.
Cette classe comprends deux membres kulci et qaḥ « tous ». Elle est compatible
avec :
1
-opcit, P 57
28
Chapitre I La notion de catégorie
« tous amis »
« tous trois »
« tous eux »
« eux tous »
Les modalités de cette classe peuvent coexister avec les modalités démonstratives u,
in, din, ḍnin
Elles peuvent aussi coexister avec le pluriel. Elles peuvent déterminer aussi bien un
nom au singulier qu’au pluriel.
Ils peuvent fonctionner comme des prédicats actualisés par les présentatifs d et ha.
Tous les nominaux numéraux peuvent être déterminés par les modalités nominales
autres que le pluriel snat-u, « deux ces …ci », « ces deux –ci », sin ḍnin « deux autres », qaḥ
tlata « tous trois », « tous les trois » Ils peuvent aussi être déterminés par xas « seulement »,
par ulad « aussi » et par des noms.
29
Chapitre I La notion de catégorie
« trois de femmes »
« trois femmes »
DES VERBES :
« il a vu deux »
« maison de trois »
Les pronoms personnels peuvent fonctionner comme prédicats actualisés par les
présentatifs d et ha.
EXEMPLE : d ncint
« c’est moi »
« c’est moi »
Les pronoms personnels peuvent être déterminés par les monèmes xas, helli
« seulement » et ulad « aussi, même ». Les pronoms de sens pluriel (nekkni, kunwi, nutni)
Peuvent être déterminés par les modalités kulci et qaḥ akk(en kabyle) « tous »
30
Chapitre I La notion de catégorie
« maison - sa »
« sa maison »
Ils ont plusieurs variantes formelles suivant leur fonction, selon qu’ils sont sujets,
objet, régime de fonctionnel, complément déterminatif d’un nom de parenté ou d’un nom
quelconque.
« il partir+P. »
« il est parti »
(le « i » déjà suffit pour dire que c’est de lui qu’il s’agit. Ce qui constitue le point de
vue différent de celui de Salem CHAKER qui le prend pour une modalité obligatoire du verbe
Ur ɣr i ili nč ca1
« le frère de sa femme ».
1
-Opcit, P80
2
-Opcci, P 73
31
Chapitre I La notion de catégorie
Ces deux pronoms wi (win) et ti (tin) peuvent fonctionner comme prédicats actualisés
par les présentatifs d et ha1
EXEMPLE : d wi n tmeṭṭut,
Ces pronoms ne peuvent figurer dans l’énoncé que s’ils sont déterminés par une
modalité démonstrative (u, in, din) qui ont pour équivalent en kabyle (a, ihin, ihina)
Wi + u = wu (celui-ci)
Wi + in = win (celui-là)2
LE MONEME PLURIEL :
Wi (celui), ti(celle/celles) par les modalités qaḥ et kulci (tous), par xas (seulement) et par ulad
(aussi, même).
Ils peuvent être déterminés par les verbes (participe ou proposition relative) :
1
-Opcit, P 91
2
-Opcit, P.P 91-92
32
Chapitre I La notion de catégorie
« Maison de celle-ci »
« la maison de celle-ci »
IV-3-9-LE MONEME AY :
Démonstratives (xs, in, din) pour former les synthèmes nominaux ay-u (ce-ci), ayin(cela) et
adin(cela).
Wu tu Ayu
Ces synthèmes (ayu, ayin et adin) sont définis par les mêmes compatibilités que les
supports de déterminations.
Le monème « ay » apparait dans les énoncés à prédicat non verbal. Nous avons le
schème général.
1
-Opcit, P 97
33
Chapitre I La notion de catégorie
Ils ne sont pas compatibles avec le pluriel ni avec les autres modalités nominales. Ils
peuvent déterminer les verbes soit directement :
EXEMPLE : wi dzriḍ ?
« qui tu voir+P. ? »
« qui as-tu vu ? »
« combien de femmes ?»
« combien de femmes ? »
Ces monèmes peuvent fonctionner comme des pronoms interrogatifs soit comme des
subordonnants.
1
-Opcit, P109
2
-Opcit, P109
3
-Opcit,P 110
34
Chapitre I La notion de catégorie
Ils ont un comportement syntaxique comparable à celui des noms, ils peuvent
fonctionner comme prédicats actualisés par les présentatifs « d »et « ha »
Ils ne peuvent pas recevoir les mêmes déterminations que les noms ; c’est ainsi qu’ils
ne sont pas compatibles avec le pluriel ni avec les autres modalités nominales à l’exception de
ḍnin
qui est compatible avec ḥedd, ca ( quelque chose ) et rbaƐt (quelque uns)
EXEMPLE : ḥd iḍnin 1
« quelqu’un autre »
« quelqu’un d’autre »
EXEMPLE : lmut n ca 3
« mort de quelqu’un »
« la mort de quelqu’un »
Cette classe comporte les unités : ḥd, ca, rbaƐt, cwi, bzaf, kada, ḥla, xir llah, lxir
Rebbi, bzayed, ktṛ, kulci, kul-iǧ, kulḥa qui correspondent respectivement à : (quelqu’un,
quelque chose, quelques- uns, un peu, beaucoup, davantage, tous /tout, chacun)
1
-Opcit, P111
2
-Opcit, P112
3
-Opcit, P112
35
Chapitre I La notion de catégorie
Cette classe regroupe des monèmes ou synthèmes servant à actualiser un prédicat non
verbal.
Elle n’est pas homogène ula « il n’ya pas » n’est compatible qu’avec le pronom
interrogatif may « qui, que »
EXEMPLE : d aryaz
« c’est homme »
« c’est un homme »
« c’est deux »
« c’est deux »
« voici trois »
« voici trois »
« c’est toi »
« c’est toi »
EXEMPLE : d wi n tmeṭṭut
36
Chapitre I La notion de catégorie
EXEMPLE : d adin
« c’est cela »
« c’est cela »
« c’est ici »
« c’est ici »
EXEMPLE : ulid da
« nég. ici »
Ha pour sa part peut actualiser le pronom interrogatif may « ce que, ce qui » et les adverbes
interrogatifs mani « où », mism « comment », melmi « quand », maymi « pourquoi »2
Ils jouent un rôle de prédicat ou de prédicatoïde. Ils peuvent être déterminés par :
- La classe du participe
1
-Opcit, P.P 113-114
2
-Opcit, P.P115-116
37
Chapitre I La notion de catégorie
« nég il jeter+P. »
« il veut partir »
DES NOMINAUX : le verbe peut alors avoir un sujet personnel ou être au participe
« maintenant, il être +P. chez eux un E.A enfant petit il être malade peu »
1
-Opcit, P.P116-137
38
Chapitre I La notion de catégorie
Le prétérit négatif est une variante du prétérit conditionnée par l’adverbe de négation
ou par le fonctionnel subordonnant mr « si »
Cette classe comporte deux unités : l’aoriste intensif et le prétérit. Là, il s’agit de
modalités qui ne peuvent déterminer que des verbes et ne peuvent pas elles-mêmes recevoir
des déterminations. Elles peuvent coexister avec d’autres modalités verbales :
L’aoriste intensif peut coexister avec les modalités : impératif, ad et al, le prétérit ne le
peut pas3.
1
-Opcit, P116
2
-Opcit, P 117
3
- Opcit, P 117
39
Chapitre I La notion de catégorie
Les unités regroupées dans cette classe s’excluent mutuellement. Elles peuvent
coexister avec l’aoriste intensif. L’impératif ne peut coexister qu’avec les personnes (kečč,
kunwi, nekkni).
Ad, la et al coexistent avec toutes les personnes, l’impératif et ad peuvent déterminer le verbe
nu. Au contraire la et al ne le peuvent pas, ils nécessitent la modalité (prétérit ou aoriste
intensif
EXEMPLE : La iggar
« il jette »
EXEMPLE : ur iggar
« nég. il jeter+Aor.int.»
« il ne jettera pas »
Uli iggar
1
-Opcit, P.P.138-139
40
Chapitre I La notion de catégorie
La peut coexister avec le prétérit mais avec une valeur de simple emphase. On peut
même trouver la devant (ur-prétérit négatif)
EXEMPLE 1 : la ur igri
EXEMPLE 2 : la ur iggar
Impératif + - +
Ad + + +
La + + +
Al +
IV-3-16- LE PARTICIPE :
Cette modalité ne détermine que des verbes. Elle ne coexiste ni avec les pronoms
personnels sujets ni avec le monème pluriel. Le participe peut coexister avec les modalités
aspectuelles (aoriste intensif et prétérit), avec les modalités ad et la avec l’adverbe de
négation.2
1
-Opcit, P138-173
2
-Opcit, P174
41
Chapitre I La notion de catégorie
Cette classe ne peut déterminer que des verbes et peut coexister avec toutes les
modalités verbales. Après les pronoms personnels objets d et n présentent les variantes id et
in.
Ils déterminent principalement des verbes et marquent par eux –même leur fonction
mais ils ne forment pas une classe homogène.
Il peut déterminer la classe des verbes et aussi les prédicats actualisés par le présentatif d.
1
-Opcit, P175
42
Chapitre I La notion de catégorie
Ma peut déterminer des verbes et des prédicats actualisés par le présentatif d « c’est »
EXEMPLE : ma d aryaz ?
EXEMPLE1 : ma ur igri ?
EXEMPLE : ma ur iggar ?
Dans cet exemple, il détermine un prédicat non verbal « d udin qui est un syntagme
prédicatif non verbal qu’il détermine »
1
-Opcit, P188-198
43
Chapitre I La notion de catégorie
« où chez il partir+P. »
« où a-t- il déménagé »?
Mani peut fonctionner comme une variante de man « quel » c'est-à-dire comme une
modalité nominale interrogative.
coexister avec le participe. Ces adverbes peuvent fonctionner comme prédicats actualisés par
le présentatif d « c’est »
EXEMPLE : d ammu
DE TEMPS : Ɛlaḥal « bientôt », zik, bkri « tôt », daymn « toujours », meṛṛa « parfois »,
beƐda « d’abord », Ɛad « alors » mnbaƐd « ensuite », maḥdd « aussi ».
IV-3-18-J-ADVERBES DE QUANTITE :
Bezzaf « beaucoup, très », cwi « un peu », bzayed, ktṛ « plus », qaḥ « tout à fait »
IV-3-18-K- ADVERBES DIVERS : dɣya « vite », mliḥ « bien », kamam « malgré tout »1
Il peut déterminer tous les nominaux sauf les pronoms interrogatifs, les adverbes
compatibles avec les prépositions et les subordonnants. Il est toujours placé devant le terme
qu’il détermine.
1
-Opcit, P199-203
45
Chapitre I La notion de catégorie
Il peut déterminer des noms, des synthèmes nominaux en din, des monèmes
interrogatifs ou l’adverbe de négation ur ; il précède le terme qu’il détermine.
1
Opcit P205-208
46
Chapitre I La notion de catégorie
L’état d’annexion apparait avec les fonctionnels de la première classe (ɣr, akd), avec
le fonctionnel n et avec les monèmes liés u, ult / sut et bu.
« il voir+P. homme »
« il a vu l’homme »
Dans cet emploi, aryaz est complément d’objet direct car il est à l’état libre.
« l’homme a vu »
Dans cet emploi aryaz « homme » est complément explicatif car il est à l’état d’annexion.
1
-Opcit, P208-211
47
Chapitre I La notion de catégorie
Beaucoup de noms n’opposent pas un état libre à un état d’annexion. L’état d’annexion en
tant que phénomène morphologique concerne les noms :
Ayin/uyin « cela », adin/uydin. Les fonctionnels ont pour rôle d’indiquer la fonction
d’autres monèmes.1
Parmi ces fonctionnels les prépositions qui indiquent la fonction des monèmes et les
subordonnants qui indiquent la fonction des verbes (prédicatoïdes). Pour les prépositions, il y en a
deux sortes : celles qui sont compatibles avec les pronoms interrogatifs et celles qui ne le sont pas.
Cette classe peut indiquer la fonction de tous les nominaux (noms et pronoms) et en
particulier celle des pronoms interrogatifs et du monème ay.
Ces prépositions peuvent aussi figurer dans des prépositions relatives en emploi absolu
ou après des nominaux déterminés par u, in, udin
Les unités de cette classe sont akd, ɣer, mu « à, pour », i / di « dans », zi « de, depuis, à partir
de » /s « à partir de ».2
1
-Opcit, P212-213
2
- Opcit, P216-221
48
Chapitre I La notion de catégorie
Les prépositions de cette classe peuvent indiquer la fonction des nominaux autres que
les pronoms interrogatifs et le monème ay. Elles ne peuvent pas figurer dans les propositions
relatives. Cette classe comprend les unités suivantes :
« la maison de l’homme »
49
Chapitre I La notion de catégorie
Tous les autres fonctionnels de cette classe peuvent coexister avec l’aoriste intensif
seul : mr « si », waxxa « même si », ammani « comme si », ani « parce que », kud « tant
que », adday « quand », ald « jusqu’à ce que », zga « quand », azga « jusqu’à ce que »
« est ce que partir + P.+je est ce que nég. je partir +P. c’est P.m. il partir+ Aor. lui »
Il yen a deux classes, la première peut coordonner les nominaux. Elle comprend les
monèmes d « avec, et », la…..la « et……et », mad « ou », ama …..ama « soit », wala « et
non ». La deuxième classe peut coordonner les verbes. Elle comprend les monèmes
ama…..ama, wala et aha « et » concerne aussi bien la nature des termes coordonnés que leur
fonction .
EXEMPLE : iḍinin zga- y-i-d wwint setta n tƐyalin aha -d twssart tis sebƐa
« Jour ce où moi P.o. amener +P. elles . six de femmes voilà P.o vieille la septième »
« ce jour où elles m’ont amenées six femmes ainsi qu’une vieille femme »
Les unités de cette classe ne constituent pas une classe. Il s’agit des interjections de la
grammaire traditionnelle. Certaines de ces unités fonctionnent comme des substituts d’une
proposition.
1
-Opcit, P 225
50
Chapitre I La notion de catégorie
EXEMPLE : Ɛafač
« s’il te plait »
Ah ? hein ? « comment »
L. GALAND dans « regard sur le berbère » a établie une description des unités du
Kabyle qui ressemble à celle établie par A. BASSET. Elle n’est pas établie à base de critères.
C’est un recensement des unités de la langue sur le modèle traditionnel.
Selon L. GALAND, la plupart des racines et certains schèmes peuvent fournir aussi
bien des noms que des verbes. Les indices affectés au verbe diffèrent de ceux qui sont affectés
au nom. C’est le meilleur repère morphologique.
Le radical nominal pour lui est pourvu d’un indice d’état et le radical verbal
obligatoirement d’un indice personnel. Ce dernier est un élément nominal, il indique le
nombre et dans certains cas le genre, deux propriétés des nominaux (pronoms, noms,
adjectifs) et l’indication de la personne grammaticale. Cet indice est le premier actant qui est
la représentation linguistique d’un acteur agent ou patient. 2
1
-Opcit, P226-227
1-GALANG Lionel, regard sur le berbère, bouchène, Tizi-Ouzou p99-124
51
Chapitre I La notion de catégorie
Patient
Agent
Ils sont caractérisés par les oppositions de genre et de nombre. A côté des noms qui
sont des lexèmes, le groupe des nominaux inclut des éléments grammaticaux qu’on désigne
généralement comme des pronoms. Ils sont comme des noms, des outils linguistiques qui
permettent de repérer des objets. Ils s’appliquent à des référents plus nombreux. Les pronoms
se situent au bout de l’échelle qui va du lexique à la grammaire.L. GALAND parle de deux
classes de pronoms : les supports de détermination et les pronoms personnels. Les pronoms
dits « indéfinis » ne paraissent pas former un groupe homogène et bien caractérisé. Leur
appellation est fondée sur la sémantique.
Ils distinguent non seulement deux genres (masculin, féminin) et deux nombres
(singulier, pluriel) mais aussi deux états (libre et d’annexion). L’état pris par un nom
contribue à indiquer sa fonction dans l’énoncé. Le genre, le nombre et l’état sont notés par un
système très complexe de marques qui fonctionnent ensemble. Ils regroupent les noms de
nombre, les noms de parenté, les emprunts, les adjectifs et les noms propres
Pour L.GALAND, il a une double fonction : Il nomme dans l’abstrait une quantité
définie qu’il situe dans la série des nombres. Souvent cette valeur purement arithmétique est
appliquée à une entité donnée qui est indiquée par un complément. Le numéral berbère se
comporte comme le fait un pronom avec son référent et s’accorde en genre avec lui.
L’opposition d’état est inconnue des noms de nombre.
Plusieurs d’entre eux ne portent aucune marque extérieure de genre ou de nombre. Ils
sont déterminés par un pronom personnel affixe, sans intervention d’une préposition.
52
Chapitre I La notion de catégorie
EXEMPLE : baba - k
« père - ton »
« ton père »
C’est un type de noms et non une catégorie. Les emprunts qui ont été berbérisés
possèdent les deux états. Les autres constituent un groupe « nouveau » par sa morphologie,
dépourvues de la marque d’état.
« le travailleur » / « du travailleur »
Selon l’exemple, le nom axeddam est un emprunt à l’arabe, il possède les deux états,
par contre lkas qui est lui aussi un emprunt ne possède pas l’état d’annexion.
IV-4-2-D-LES ADJECTIFS :
Constituent un sous groupe des nominaux et leur morphologie ne diffère pas de celle
des noms, constitués par l’association d’un radical et d’indice de genre, de nombre et d’état.
Ils suivent directement le nom et prennent l’accord en genre, en nombre mais non en état.
Du point de vue de la forme, ils ne sont signalés par aucune marque particulière et
peuvent être rangés dans des catégories déjà définies pour les noms communs. Les uns
participent à l’opposition d’état et d’autres l’ignorent. Ils regroupent les toponymes, les noms
de personnes, de tribus ayt (maroc), at (kabylie) , kel (pour les touaregs) et les ethnonymes.
Regroupe tous les déterminants nominaux. Un nominal ne suffit pas toujours à présenter
l’intégralité du message, il faut lui ajouter d’autres éléments qui complètent l’information.
L’association d’un déictique est d’un pronom support forme les pronoms dits « démonstratifs ».
La reprise par un pronom support de détermination, par un adjectif un complément déterminatif
ou les propositions relatives sont d’autres procédés de détermination nominale.
53
Chapitre I La notion de catégorie
Un nom peut être déterminé par un autre nom. La reprise immédiate est limitée à
quelque cas : l’un des noms est un nom propre, l’autre précise une fonction sociale et
c’est le deuxième que l’on charge d’apporter une précision supplémentaire.
Le nominal peut être complété par la proposition relative et il est toujours placé avant
elle. l’antécédent de la relative peut être : un nom, un pronom support ou moins
souvent un pronom personnel.
Pour J.M. BUILLES le classement avec les deux critères, peut aboutir à une hiérarchie
des monèmes dans l’énoncé « après avoir classé et nommé les classes syntaxiques, le
descripteur se trouve souvent à la tête d’une vingtaine ou d’une trentaine de classes». 1
Certaines présentent des points communs et d’autres n’en présentent pas. Il convient donc de
les regrouper en classes selon leur fonctionnement. Selon F.BENTOLILA « on ne se contente
pas d’enumérer en vrac ces compatibilités car on aurait alors un magma indifférencié ».2 Il
ajoute qu’on on les hiérarchise en donnant d’abord les compatibilités de la classe en tant que
déterminée puis en tant que déterminante. Dans ce cas, on n’évoque pas les relations elles
mêmes, mais le sens de la relation (noyau ou déterminant)
1
-BUILLES Jean Michel, Manuel de linguistique descriptive, le pointde vue fonctionnaliste, Nathan, 1998, P333
2
- BENTOLILA Fernand, « Les classes d’unités significatives en berbère », Modèles linguistiques, tome VIII,
fascicule 1, 1986, P40
54
Chapitre I La notion de catégorie
Selon F. BENOLILA lorsqu’on dégage les classes des langues, on finit par avoir
plusieurs classements des unités de la langue « il arrive qu’en appliquant les deux critères (la
compatibilité et l’exclusion mutuelle), on aboutisse à plusieurs classements possibles » 1 .
Selon lui, c’est le cas des modalitésles verbales en berbère. Nous avons d’abord la classe des
deux modalités de l’accompli et de l’inaccompli puis ad (non réel c'est-à-dire les valeurs de
possible, probable, virtuel, futur…), la « réel », l’impératif, et enfin le participe. En
appliquant les deux critères d’inventaire des classes, on aboutit à deux classements et deux
classes possibles Soit :
2)-Classe 2 : {Participe } ou
2)-Classe 2 : {participe, impératif} parce que l’impératif est en rapport d’exclusion avec les
trois modalités ad, la et l’impératif.
On identifie les classes syntaxiques par le comportement des unités dans les énoncés.
« L’usage des unités peut modifier les latitudes de telle ou telle unité à une classe A à tel
point qu’elle adopte les caractéristiques d’une classe B et tout en conservant celles de sa
classe d’origine »2. S .CHAKER explique ce fait dans la langue berbère en citant que seul Le
paradigme des prépositions (subordonnants non-propositionnels) forme une série ancienne et
stabilisée en Berbère. Alors que « Les autres paradigmes sont de formation secondaire :
emprunt à l’arabe, formation à partir de prépositions et surtout grammaticalisation d’unités
nominales. Elles gardent des traces de leur origine nominale 3»
EXEMPLE : Fell « sur, dessus » et afella « sommet » est son origine nominale
1
-BENTOLILA Fernand, « les classes d’unités significatives en berbère », Moddèles linguistiques, Tome VIII,
fascicule 1, 1986, P41
2
-COSTAOUEC Denis et GUERIN Françoise, syntaxe fonctionnelle, théorie et exercices, presses universitaires
de Rennes, 2007, P 119
3
-CHAKER Salem, manuel de linguistique berbère1, Bouchène, 1991, P133-134
55
Chapitre I La notion de catégorie
Zik est partiellement un nom et par ailleurs un adverbe, d’où la fluidité catégorielle de cette
unité en berbère. D.COSTAOUEC et F.GUERIN précise que ce phénoméne ne touche pas à
la classe entière :
Pour J.M.BUILLES, les compatiblités concernent aussi le sens « Le sens des mots joue
un rôle très important dans l’expression syntaxique d’une langue. En français, la classe des
noms est compatible avec la classe des verbes et la classe des verbes est à son tour
compatible avec la classe des noms »3 Cela ne signifie pas que tous les noms sont compatibles
avec tous les verbes, ni que tous les verbes sont compatibles avec tous les noms, il ya des
incompatibilités axiologiques.
Mais le nom bureau est incompatible avec le verbe éternue, on ne peut pas dire ce bureau
éternue continuellement et le verbe éternue est incompatible avec le nom bureau :
Le sens est donc très important dans l’explication des compatibilités, il faut à la fois
tenir en compte de la syntaxe et de la sémantique des mots.
1
-CHAKER Salem, manuel de linguistique berbère 1, bouchène, Alger, 1991, Pp133-134
2
-COSTAOUEC Denis et GUERIN Françoise, syntaxe fonctionnelle, théorie et exercices, presse s universitaires
de Rennes, 2007, P119
3
-BUILLES Jean Michel, manuel de linguistique descriptive le point de vue fonctionnaliste, Nathan, Paris, 1998
, P328
56
Chapitre I La notion de catégorie
VI-CONCLUSION :
La classification des unités significatives des langues en catégories n’est pas une
finalité absolue des faits des langues car plusieurs problèmes en résultent. Les
chevauchements (les transferts entre classes) est un fait inévitable. Selon D.COSTAOUEC et
F.GUERIN. L’usage des unités peut, modifier les latitudes de telle ou telle unité appartenant à
une classe définie, finit par adopter les caractéristiques d’une autre classe. C’est le cas des
déterminants autonomes en berbère qui fonctionnent comme des noms, des prépositions ou
des déterminants autonomes selon le contexte de leur apparition.
57
CHAPITRE II :
I)-INTRODUCTION :
Dans ce chapitre, nous allons analyser le corpus recueilli. C’est la partie importante
dans notre travail. Nous allons diviser l’analyse en deux volets : l’analyse morphologique et
l’analyse syntaxique.
L’analyse syntaxique repose sur l’étude de la structure des propositions relatives et les
éléments principaux qui les caractérisent à savoir le prédicatoide et l’antécédent.
II)- DEFINITION :
II)-A-LA RELATIVE :
La présence des pronoms relatifs dans la phrase a pour objectif d’établir la relation
entre un nominal et une proposition relative. Ils sont définis ainsi : « Les pronoms relatifs
appelés quelques fois conjonctifs sont les mots qui servent à établir une relation entre un nom
ou un pronom qu’ils représentent( et qui est dit antécédent du pronom relatif ) et une
proposition subordonnée dite relative qui explique ou détermine l’antécédent. Les formes du
pronom relatif sont dites simples ou composées »2
La présence des pronoms relatifs dans la phrase a pour objectif d’établir la relation
entre un nominal (nom ou pronom) qui est l’antécédent et une proposition relative
1
-DUBOIS Jean, dictionnaire de linguistique et des sciences du langage, Larousse, P 409
2
-DUBOIS Jean, Ibid, p 408
59
Chapitre II Etude des relatives berberes et des éléments qui les introduisent
1)-Les soldats qui étaient fatigués s’étaient arrêtés sur le bord de la route3
2)- Les soldats, qui étaient fatigués, s’étaient arrêtés sur le bord de la route
La phrase (1) est déterminative (selective) car l’information dont elle est porteuse ne
s’applique qu’à une partie des soldats, à savoir ceux qui sont fatigués. Par contre, la
subordonnée relative de la deuxième est explicative et non spécifique. En kabyle, seul la
première peut être construite avec une relative comme suit :
« soldats être fatigués+Part.P.+ ils, s’arrêter+P. +ils avec côté de E.A. chemin »
« les soldats qui étaient fatigués se sont arrêtés sur le bord de la route »
La deuxième avec sa relative non déterminative, ne peut être rendue en kabyle qu’avec une
proposition indépendante, introduite par un indicateur de théme suivi d’un syntagme
prédicatif verbal séparé par une virgule selon l’exemple :
Dans notre corpus, nous avons relevé 156 phrases relatives dont 154 sont du type
classique et 2 sont des adjointes. Sur le plan morphologique, nous avons relevé deux types de
relatives : avec et sans relateurs.
1
-Opcit, P409
2
-Opcit, p409
3
- ACHOUR Ramdane, structures phrastiques et fonctions syntaxiques, thèse de Doctorat d’état, université
Mouloud MAMMERI de Tizi-Ouzou, 2017, P214
60
Chapitre II Etude des relatives berberes et des éléments qui les introduisent
Les relatives avec des relateurs sont présentées dans notre corpus suivant cette
numérotation : (1), (4), (5), (6), (7), (8), (9), (10), (13), (14), (15), (16), (19), (24), (25),….
EXEMPLES : (1) d nutni iwumi ara xtiren lmetred n ṭṭԐam yelhan. (16)
(3) LaԐwam -agi deg nella ur la bennun ara aṭas medden (82)
« années- ces dans nous être+P. nég. act. ils construire +Aor.int+nég. Beaucoup gens »
Les relatives que nous avons citées sont introduites respectivement avec les relateurs
iwumi, i, deg et ay.
Les relateurs recueillis dans notre corpus sont : i / ay, iwumi, anda, swayes, deg way
deg, ɣef way deg, ukkud.uɣur.
Les relatives sans relateurs, nous avons recueilli les exemples suivants : (2), (10), (11), (18),
(20), (28), (32), (36), (37), (38), (42),(43), (46), (52), (62), …
« choses P.m. coudre+Aor. +ils P.m .P.o. être+Aor.+ ils juste juste »
« Les gens qui ne jouent pas sont assis sur un tronc d’arbre »
61
Chapitre II Etude des relatives berberes et des éléments qui les introduisent
Les relatives de type sans relateurs sontt introduites par ad, ara lorsque le thème du verbe est
à l’aoriste. Elles peuvent aussi être introduites par la forme participiale du verbe
prédicatitoîde. Selon les exemples précédents, nous avons la phrase qui porte le numéro (4)
qui est introduite par ara et (5) par le participe négatif (ur nleԐeb ara). A noter que ara est
l’équivalent de i +ad
Selon leurs formes, les relateurs se répartissent en deux types : simples et composés
Les relateurs composés sont : deg way deg, s waye s, ɣef way deg, i wi mi, anda, ukkud.
62
Chapitre II Etude des relatives berberes et des éléments qui les introduisent
IV)-2-REMARQUE : les éléments qui ont permis l’introduction des relatives sont en trois
types selon leurs formes et leurs natures grammaticales :
2- le pronom indéfini : ay /i
V)-ANALYSE SYNTAXIQUE :
Dans cette partie, l’analyse sera axée sur les éléments qui caractérisent les
propositions relatives. Ces éléments sont l’antécédent, le relateur et le prédicatoide où
l’antécédent est une expansion du prédicat et le prédicatoîde est un déterminant de
l’antécédent
Avec relateurs, les deux propositions sont reliées par l’intermédiaire d’un relatif qui
établie la relation entre l’antécédent (nom ou pronom) et une proposition dite relative.
Sans relateurs, les deux propositions sont liées directement sans l’aide d’un relateur.
Cette analyse nous permettra d’évoquer le rôle qu’aurait assuré l’antécédent dans les
propositions simples. C’est cette fonction qui nous permet de choisir le relateur qui convient à
la construction de la relative.
Pour expliquer ce point, nous empruntons l’exemple donné par S.CHAKER dans sa thèse de
doctorat :
1
-CHAKER Salem, Un parler berbère d’Algérie (Kabyle), syntaxe, thèse de doctorat d’état de doctorat, Aix- en
provence, université de provence, 1983, P378
63
Chapitre II Etude des relatives berberes et des éléments qui les introduisent
Le sens véhiculé par les deux phrases est pratiquement le même axxam amuqqran ou
muqqren signifient tous les deux « une grande maison ». La proposition relative est
considérée commme un équivalent de l’adjectif dans la mesure même où elle est une
expansion d’un nominal qu’elle détermine. C’est au niveau des fonctions que les deux
constructions se différencient.
IL peut être indirect, rattachée au nominal par l’intermédiaire d’une unité qui assure
la relation entre le nominal déterminé et le prédicatoîde déterminant. Le modèle de ce type de
construction est :
1
-CHAKER Salem ibid, P378
64
Chapitre II Etude des relatives berberes et des éléments qui les introduisent
EXEMPLE :
« P.m. répartir+Aor.+ils pro.ind. ce P.o. apporter+P. sur chéchia sur membres de la famille »
« ils répartissent ce qu’ils avaient apporté au moyen d’une chéchia entre les membres de la
famille »
Le prédicatoîde verbal non primaire indirect « wwin » détermine l’antécédent « ayen » par
l’intermédiaire du relateur « i »
V)- 2-L’ANTICIPATION :
EXEMPLE : (9) ad tt-neččar d lḥut i d-newwi seg wasif. Si on veut procéder à l’anticipation
de la proposition relative on aura :
d lḥut i d-newwi seg wasif s way s ad tt-neččar ou ara tt-neččar. Le syntagme relatif se
déplace dans la phrase conjointement avec le nominal qu’il détermine et non pas seul. Dans
cet exemple, il s’agit d’une rhématisation, puisque l’élément mis en relief est le rhème.
A.BASSET l’explique par une anticipation qui elle, se répartit en deux :
V)-2-a- LA THEMATISATION :
) en tant que ce de quoi le locuteur parle » 2 c’est une anticipation élémentaire selon
A.BASSET. Au niveau syntaxique celle-ci se manifeste par ce qu’on désigne à la suite de
L.GALAND indicateur de thème. Les marques formelles de la thématisation sont
l’anticipation en tête de la phrase et l’état libre du nominal. Ces marques précisées par
1
-CHAKER salem, ibid, P 380
2
-ACHOUR Ramdane, structures phrastiques et fonctions syntaxiques, thèse de Doctorat d’état, université
Mouloud MAMMERI de Tzi-Ouzou, 2017, P244
65
Chapitre II Etude des relatives berberes et des éléments qui les introduisent
S.CHAKER sont citées aussi R. ACHOUR qui ajoute « une mise en relief souvent suivie
d’une pause. En cas de thématisation, l’élément thématisé est souvent repris par un indice de
personne, un substitut personnel affixe qui assume la fonction qu’assumerait ledit élément
dans une phrase neutre ».1
Dans cet exemple, c’est le complément explicatif qui est mis enen relief par la thématisation.
Nekk « moi » est placé en tête de la phrase avec une pause.
V)-2-b- LA RHEMATISATION :
C’est une anticipation renforcée. Elle consiste à mettre en valeur en tant qu’élément
rhématique l’un des constituants de la phrase en le déplaçant à gauche en position frontale
précédé ou pas de la particule prédicative d « c’est » et délimitée par le pronom indéfini ay /
i « ce » en tant que support de détermination et / ou rhématisant qui introduit une relative.
Selon L .GALAND, « les deux opérations sont les deux degrés d’un même processus de mise
en valeur/ relief alors qu’elles sont essentiellement différentes »2
Dans exemple(2), l’élément rhématisé est l’expansion référentielle. La phrase neutre donnera :
« c’est eux à qui P.m. choisir+Aor.+ils grand plat de couscous être bon »
1
-ACHOURRamdane, ibid, P244
2
- GALAND Lionel, études de linguistique berbère, peeters,-Leuven, Paris, 2002, P343
3
-cet exemple figure sous un autre numéro utilisé dans l’analyse de la forme pour expliquer la construction
d’une relative avec le relateur i wumi.
66
Chapitre II Etude des relatives berberes et des éléments qui les introduisent
« c’est argent – cet tout avec E.A ce avec P.o acheter +Aor.int.+ils »
L’identification des relatives classiques verbales est assurée selon L.GALAND par la
prosodie « L’identification de la relative en tant que proposition liée à l’antécédent reste
assurée en premier lieu par la prosodie mais d’autres marques viennent confirmer
l’information »1.
« il l’a pporté »
(15)-
«enfants petits Act. Laver+Aor.int. ils les panses avec E.A. eau ce P.o. apporter+P. de fontaine »
« les jeunes enfants lavent les panses avec de l’eau apportée de la fontaine »
Dans la phrase (14), la particule d’orientation spatiale et les affixes du verbe sont placés aprés
lui, mais la présence de la modalité préverbale ad. peut leur changer de place. Ils passent à
gauche du verbe La même position peut être obtenue avec l’actuel concomitant la et ara qui
est l’amalgame de i (support de détermination) et du verbe chleuh ri ou iri « vouloir ». Dans
la construction (15), la particule d’orientation spatiale est postposée au prédicatoîde verbal
1
-GALAND Lionel, ibid, P 333
67
Chapitre II Etude des relatives berberes et des éléments qui les introduisent
wwin « apporté »qui a comme antécédent aman « l’eau » qu’il détermine. Donc c’est une
relative introduite par le relateur i
V)-3-3-LA PLACE VIDE : C’est le fait qu’une fonction sujet, objet prépositionnelle
ne puisse avoir de monème qui l’assume. Dans ce cas, la place de ce monème reste
vide. C’est une marque de la construction relative. En outre, l’antécédent aurait dans
une non-relative cette fonction qui n’est pas assurée dans la relative. Pour A.
LEGUIL, il s’agit d’une saturation « les linguistes qui avec L. GALAND, n’admettent
pas le critère de la saturation le remplacent par celui de la place vide »1
Cette construction est une subordonnée relative introduite par le relateur « umi »qui est
une variante de « iwumi ». Le prédicatoîde dans ce cas, a reçu une expansion objet qui répond
à la question « i wumi »
Il peut avoir d’autres expansions, par contre un adjectif, ne peut pas avoir plusieurs
expansions
d netta : est un syntagme prédicatif non verbal (d est actualisateur, netta est prédicat)
i : relateur
1
-LEGUIL Alphonse, « les compléives non primaires en berbère», Bulletin des études Africaines de l’INALCO,
vol IV, 1984, P 71
68
Chapitre II Etude des relatives berberes et des éléments qui les introduisent
yugin : est prédicatoide primaire indirect, il est rattaché au prédicat netta « lui, il »
ay : relateur
lliɣ : prédicatoîde verbal primaire indirect, rattaché au prédicat qui est « tikindect »
« Il en est qui s’y prennent plus tôt » Cette relative est introduite avec le relateur « i ».
L’antécédent est « wid ». Dans la proposition simple, il assure la fonction d’un complément
explicatif.
n: actualisateur
i : relateur
yettԐegginen : syntagme prédicatoîde verbal non primaire rattaché à « wid » qui est
l’antécédent
Cette relative est sans relateur. L’antécédent est « wid », dans la subordonnée :
69
Chapitre II Etude des relatives berberes et des éléments qui les introduisent
irebbḥen : prédicatoide non primaire, rattaché à « wid » qui est un complément du prédicat.
Le verbe est au participe ce qui est un procédé de formation de relative sans relateur.
di : préposition
ad : particule modale
fk : prédicat verbal
n : actualisateur
i : relateur
yessuter : prédicatoîde non primaire indirect parce qu’il est rattaché à une expansion du
prédicat qui est ayen « ce que » et non pas au prédicat
aṭas : prédicat
n : préposition
70
Chapitre II Etude des relatives berberes et des éléments qui les introduisent
ay : relateur
ad : particule modale
Yid : préposition
S : complèment prépositionnel
n : péposition
i : relateur
« Paniers E.A olivier sauvage c’est fumier ce P.o ils+ ramener +Aor.int »
71
Chapitre II Etude des relatives berberes et des éléments qui les introduisent
d : actualisateur
ay : relateur
« P.m. la nous remplir + Aor. c’est le poisson ce P.o. nous ramener + P. de E.A + rivière »
i : relateur
d : P.m.
« Quand aux propriétaires de pressoirs, ce sont ces grands fûts-là qu’ils remplissent ».
ay : relateur
ttaččaren : prédicatoîde prim. ind. parce qu’il est rattaché au prédicat « d ibermilen » par le
relateur ay
72
Chapitre II Etude des relatives berberes et des éléments qui les introduisent
Pour analyser ce type de relative, nous prenons des exemples de notre corpus.
« elle prendre +P. P.o. la polie pain à qui elle glisser+Aor.int avec décolleté-son »
Les deux propositions simples qui ont permis la construction de la relative que nous
analysons sont :
t: actualisateur
d : particule modale
iwumi : relateur
teṭṭelliq : prédicatoîde non prim. rattaché à une expansion du prédicat et non au prédicat.
s : préposition
is : pocessif
73
Chapitre II Etude des relatives berberes et des éléments qui les introduisent
Pour transformer ces deux propositions en une subordonnée relative, nous devons faire
la liaison entre les deux propositions, éviter la répétition en employant le relateur qui
convient.
d arrac : syntagme prédicatif non verbal (d est actualisateur spécifique, arrac : est prédicat
nominal)
agi : déictique
iwumi : relateur
Ce type de relative existe sous plusieurs formes : ideg, deg way deg « dans le quel »,
ɣef way deg « sur lequel ». Nous en avons des exemples de notre corpus.
deg : préposition
d : particule modale
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Chapitre II Etude des relatives berberes et des éléments qui les introduisent
Dans cet exemple le prédicatoîde est rattaché à un nominal par « deg », mais dans la
plupart de ses occurrences, il apparait dans des complexes synthématiques de type deg way
deg. Il en est de même pour ɣef « sur »
Le relateur est du type composé à base de préposition et du pronom indéfini ay qui est
à l’état d’annexion, placé entre deux prépositions.
ur : partcule de négation
d : particule d’orientation
Nous avons relevé dans notre corpus des occurrences de ces synthémes ( ɣef way deg,
s way s, deg way deg) où ils sont précédés du support de détermination ay, dans ce cas
R.ACHOUR parle de l’insuffisance du way à reprendre l’antécédent « ce cas de figure est dû
au fait que way n’est plus senti comme support de détermination reprenant l’antécédent d’où
la necessité de faire usage d’un autre support ay »1
1
-ACHOUR Ramdane, structures phrastiques et fonctions syntaxiques en kabyle, Thèse de Doctorat d’état :
université Mouloud Mammeri de izi-Ouzou, 2017, P 203
75
Chapitre II Etude des relatives berberes et des éléments qui les introduisent
« canal –ce avec ce avec nous+ irriguer+Aor.int., nous mettre+Aor.int. -le avec fascine »
« le canal avec lequel nous irriguions, nous l’établissions à partir d’un barrage de fascines ».
Cette relative est introduite avec le relateur « s way s »
Nessway s ssed . Ssed-nni nettara-t s tceṭṭabt. Dans la relative, l’antécédent « ssed » est
indicateur de théme.
S way s : relateteur
nessway : prédicatoîde non primaire, il est rattaché à une expansion du prédicat qui
est « ssed ».
S : préposition
Dans certaines constructions relatives recueillies dans notre corpus, nous avons relevé
des pronoms interrogatifs qui ont assumé le rôle de relateurs.
(32)- Ad tent –yessers deg wabaƹḍ n tezribin anda icuk ad iԐeddi wewtul-nni. (42)
« P.m les- il poser +Aor. dans E.A quelque de passage où il douter + P.P.m. il passer +Aor E.A lapin ».
« On les pose dans une sente, là où on suppose que notre lièvre passe »
76
Chapitre II Etude des relatives berberes et des éléments qui les introduisent
l’exemple, anda peut avoir un nominal qui le précéde. ( deg umkan, deg umḍiq…) et la phrase
ne changera pas de sens.
« P.m. les il poser +Aor. où il douter+P .P.m. P.o. il passer +Aor. E .A.lapin en question »
ad : particule d’aoriste
deg : préposition
n : préposition
anda : relateur
icukk : prédicatoîde verbal non primaire indirect, rattaché à une expansion du prédicat qui est
« tezribin ».
Dans cette phrase, anda peut être remplacé par ansi « par où » ou encore deg way deg « par
où »
D’autres relatives sont exprimées sans l’aide d’un relateur. Nous évoquerons ce type
avec des exemples de notre corpus pour pouvoir analyser sa structure syntaxique.
Cette relative est sans relateur. L’antécédent est « wayen ». Elle peut être formulée
autrement : yettaker deg wayen akk i tesԐa, donc qu’on utilise le « i » ou pas ceci ne change
pas les rapports entre la relative et son point d’incidence. On retrouve tous les autres éléments
de la relative : prédicat, prédicatoîde et antécédent
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Chapitre II Etude des relatives berberes et des éléments qui les introduisent
y: actualisateur
deg : préposition
tesԐa : prédicatoîde verbal non prim. dir. rattaché à « wayen ». Elle peut être introduite par le
relateur i et cela ne change pas les rapports entre la relative et son point d’incidence. On
retrouve tous les éléments de la relative, prédicat, prédicatoîde et antécédent.
« P.m. à- lui il donner + Aor.int P.m. il manger + Aor. Uniquement ce être bon +Part. »
Cette relative est sans marque monématique de jonction ( relateur). L’antécédent est
un complément d’objet direct.
ad : particule modale
ad : particule modale
Le deuxième type de relatives sans relateur est celui des propositions que
L.GALAND a proposé d’appeler « adjointes ». Ce type de relatives est difficile à identifier,
elles ne possédent pas de marques formelles par lesquelles, elles peuvent être facilement
reconnues. Dans notre corpus, nous avons identifié les phrases (3) et (115)
ɣef : péposition
VIII-REMARQUE :
Les relatives « classiques » sont facilement identifiables mais celles que L.GALAND
appelle « adjointes » sont difficiles à identifier.
VIV-CONCLUSION : Les relateurs par lesquels sont introduites les relatives repérées dans
notre corpus sont hétérogènes, ils appartiennent à des classes grammaticales différentes et
n’assurent pas uniquement la fonction de relateurs. Ils ne sont pas spécifiques à la
relativisation. Aucune description parmi les quatres que nous avons abordées à savoir celle
d’A.BASSET, F.BENTOLILA, S.CHAKER, L.GALAND n’a donné une catégorie spécifique
pour les pronoms relatifs. Sauf la description de M. MAMMERI dans « grammaire
berbère (kabyle)» qui est une description calque du modèle français a donné une catégorie
grammaticale du pronom relatif. .
Comme nous avons recueilli des pronoms interrogatifs tels que anda, ukkud et uɣur
dont nous avons expliqué les morphogenèses : (an + da) pour anda, (wi+akk+d) pour ukkud et
(wi+ɣer) pour uɣur qui présentent des formes composées.
anda lorsqu’il est employé dans un contexte ou une situation de communication qui nécessite
une réponse, c’est un pronom interrogatif. Le même fonctionnement est réservé à i wumi,
79
Chapitre II Etude des relatives berberes et des éléments qui les introduisent
ukkud et uɣur. Les synthémes prépositionnels, sont eux aussi l’amalgame des prépositions et
du pronom indéfini ay
Au niveau de la forme, les relateurs sont aussi en deux types simples et composés.
Ces derniers sont formés à base de prépositions et du pronom indéfini « ay » et d’nterrogatifs.
Au niveau du sens, les relatives se scindent en deux : les relatives déterminatives (restrictives)
qui précisent le syntagme nominal antédent, par l’addition d’une propriété necessaire au sens
syntaxique. Les relatives appositives (explicatives) qui ajoutent une propriété contingente non
indispensable au sens syntaxique. En plus des deux ypes de relatives avec ou sans relateurs
qu’on nomme les relatives classiques, il existe un autre type que L.GALAND appelle les
relatives « adjointes » qui ne sont identifiées que par l’intonnation. Ce type de relatives ne
possède aucune marque formelle de son identification.
80
CHAPITRE III :
Comparaison des élèments qui
introduisent la relative entre le kabyle,
le chleuh, le touareg, tamazight du
moyen atlas, le nefoussi, le zouara
Chapitre III Comparaison des élèments qui introduisent la relative entre le kabyle, le
chleuh, le touareg, tamazight du moyen atlas, le nefoussi, le zouara
I)-INTRODUCTION :
Dans cette partie de notre travail, nous allons présenter les éléments qui introduisent la
relative dans certains dialectes berbères (ceux dont on dispose d’éléments). Ceci nous
permettra de conclure les éléments qui existent dans tous les dialectes et ceux qui n’existent
pas. Dans la partie précédente, nous avons analysé des relatives recueillies dans notre corpus
qui sont produites en langue kabyle.
Lorsque l’antécédent est un complément circonstanciel le relateur est de la forme deg way
deg, deg i, deg, s way s, ɣef way deg, anda, ukkud.
En plus de ces éléments qui ont contribués à la formation des relatives avec des
relateurs, nous avons recensé d’autres relatives directes sans l’aide d’un relateur.
III-A- EN TOUAREG :
On peut avoir deux supports de déterminations ce qui est le cas de l’exemple suivant
qui présente wᾱ « celui » et i « celui (quel qu’il soit). A l’origine la préposition i n’est que le
support de détermination i comme dans l’exemple suivant. En touareg, la détermination du
nominal est assurée par le pronom support wa « celui »
1
- GALAND Lionel, études de linguistique berbère, peeters, Leuven-paris, 2002, p336
82
Chapitre III Comparaison des élèments qui introduisent la relative entre le kabyle, le
chleuh, le touareg, tamazight du moyen atlas, le nefoussi, le zouara
EXEMPLE 1:
i n’est à l’origine que le support de détermination qui a pour rôle d’introduire la relative. En
kabyle, nous pouvons la traduire ainsi : « tamurt i ssefqaden ». Le relateur dans cet exemple
est le support i
III-B-EN CHLEUH :
Dans beaucoup de parlers chleuhs, on recourt aux déterminants lli et nna. Ils doivent
s’appuyer sur un nominal, nom ou pronom support qui les précéde.
Le support de détermination est nna, tandis que l’élément relativé est wi.
REMARQUE : lli est utilisé lorsque l’antécédent est « défini » et nna lorsqu’il est
« indéfini »
Dans l’exemple que nous allons citer, le pronom support est répété devant chacune
des relatives car dans cet emploi les relatives se succèdent et le support de détermination ay
est le seul relateur dans chacune d’elles.
1
GALAND Lionel, ibid, P337
Pv est le terme utilisé par L.GALAND pour désigner la place vide qui est une marqu de subordination
2
- GALAND Lionel, regards sur le berbère, achab, Algérie, p176
3
-GALAND Lionel, ibid, P178
83
Chapitre III Comparaison des élèments qui introduisent la relative entre le kabyle, le
chleuh, le touareg, tamazight du moyen atlas, le nefoussi, le zouara
EXEMPLE :
« Il est ce qui appelle à la prière, ce qui instruit les enfants, ce qui coud les vêtements »
Ay est aussi employé au Maroc central avec la même forme et la même structure de la phrase
qu’en kabyle ».
Le plus souvent, il fonctionne comme relatif sans antécédent, comme il apparait dans des
énoncés à prédicat non verbal. Nous avons le schème général x1 ay x2 où x2 est l’indicateur de
thème et x1 le prédicat.
III-D-EN KABYLE :
La reprise du nominal devant une relative est le plus souvent confiée au support i ou
ay et ara lorsque le verbe de la relative est à l’aoriste.
REMARQUE : le support i / ay est invariable quel que soit le genre ou le nombre du nominal
qu’ il reprend.
« Les parlers du Maroc central recourent volontiers à nna, invariable. C’est une autre
façon de définir un nominal antécédent. Ensemble, ils forment un syntagme dont l’antécédent
1
- Opcit, P178
2
-BENTOLILA Fernand, Grammaire fonctionnelle d’un parler berbère, Aît Seghrouchen d’Oum Jeniba
(Maroc), Selaf, 1981, P98
3
-Opcit, P177
84
Chapitre III Comparaison des élèments qui introduisent la relative entre le kabyle, le
chleuh, le touareg, tamazight du moyen atlas, le nefoussi, le zouara
est le centre. On dit ainsi ansa nna « endroit cet » qu’on traduit littéralement « cet endroit » ;
devant une relative on traduira simplement l’endroit.1
Nna s’est joint à ansa pour signifier un endroit défini. L’antécédent assure la fonction de
complément prépositionnel. Il ya d’autres occurrences où nous avons recueilli l’utilisatio de la
modalité démonstrative u
« Est-ce que chez toi il exister+P. nouvelle E.A.+ mot ce il apporter +P.mon père »
« as-tu entendu parler de cette nouvelle que mon père nous a apporté »
En kabyle, le support i/ay ne varie pas selon le genre et le nombre. Nous illustrons ceci par la
construction suivante.
«Une maison qui les abrite » / «Des maisons qui les abritent »
Le support i ne varie pas selon le genre et le nombre comme le montre l’exemple noté ci-
dessus.
La structure de base de l’énoncé précédent tamurt i ten-iqudden est la même que celle de
l’énoncé touareg précédent (2) ales wa t yelän.
Il est fréquent que les relatives ne soient reliées par aucun relateur
1
-GALAND Lionel, études de linguistique bèrbère, peeters, Leuven-Paris, P339
2
- GALAND Lionel, ibid, P340
3
Cette phrase est notre propre construction
85
Chapitre III Comparaison des élèments qui introduisent la relative entre le kabyle, le
chleuh, le touareg, tamazight du moyen atlas, le nefoussi, le zouara
V-A-LE TOUAREG :.
On remarque que les deux propositions sont identiques au niveau de la structure syntaxique,
elles sont des relatives sans relateurs.
Contrairement au kabyle qui utilise ad ou ara dans des constructions relatives sans
relateur, en Tamazight du Maroc central, c’est ɣa qui est utilisé dans l’introduction de ce type
de relative. Nous prenons un exemple qui explique ce fait.
« est ce que exiter+P.+ils garçons dans lmers P.m. passer +Aor.+ils examen »
Dans (13), u est utilisé non pas comme une modalité démonstrative mais comme un relateur
1
- GALAND Lionel, ibid, p175
2
-Opcit, p176
3
-Opcit, P176
86
Chapitre III Comparaison des élèments qui introduisent la relative entre le kabyle, le
chleuh, le touareg, tamazight du moyen atlas, le nefoussi, le zouara
L’ANTECEDENT SERAIT COMPLEMENT EXPLICATIF :(pseudo-sujet)
Une expression chleuh comme argaz lli idda qu’on traduit littéralement « l’homme en
question est parti » ou « L’homme qui est parti ». Le seul moyen qui puisse lever l’ambigüité,
entre les deux emplois est l’emploi de la forme verbale « participe » car dans ce cas, c’est une
relative où existe un groupe antécédent + relative1. Dans ce cas on aura argaz lli iddan où
argaz « l’homme » serait l’antécédent qui assume la fonction de complément explicatif.
Wa reprend ehäre
Dans cet exemple, l’antécédent est un complément prépositionnel qui est repris par
deɣ « où », Aktabän « sont écrits » est le prédicatoîde qui détermine tiräwt. « lettre ».
B-EN KABYLE : la préposition simple est souvent remplacée par divers complexes dans
lesquels entre le support i / ay , la préposition elle-même pouvant être répétée : s way s, g way
deg au lieu de s « avec », di « dans ».
1
-Opcit, P181
2
-Opcit, P182
87
Chapitre III Comparaison des élèments qui introduisent la relative entre le kabyle, le
chleuh, le touareg, tamazight du moyen atlas, le nefoussi, le zouara
C- EN CHLEUH : (16)- uday lli mu pv bdda iznza ikcuḍen
Dans cet exemple, l’antécédent est repris par lli et le relationnel est mu qui traduit la fonction
dative « au juif ».
Le recours au participe et à la place vide est l’une des originalités du berbère. «Mais
un certain nombre de parlers de l’est du domaine berbère (Tunisie, Libye, Egypte) utilisent
des constructions visiblement calquée sur celle de l’arabe »2
Cette construction est un calque du modèle arabe. Le relateur est suivi d’un pronom
sous la forme däs. Le relateur ressemble au pronom relatif de l’arabe qui, lui s’accorde en
genre et en nombre avec l’antécédent. Si on traduit cette phrase au kabyle, on aura :
Argaz iwumi uriɣ. Dans cette construction kabyle, le relateur utilisé suffit pour dire
que c’est à lui. Par contre à Djebel Nefoussa, on reprend exactement le modèle arabe où
l’expression « à lui » est reprise à la fin de la relative.
1
-Opcit P183
2
- Opcit, P184
3
-Opcit, P 184
88
Chapitre III Comparaison des élèments qui introduisent la relative entre le kabyle, le
chleuh, le touareg, tamazight du moyen atlas, le nefoussi, le zouara
Lorsque le relateur qui représente l’antécédent est complément d’un nominal, on
retrouve la même structure syntaxique.
Si on traduit en Kabyle, on dira : tameṭṭut iwumi wweteɣ mmi-s. Dans cet exemple, les
deux propositions relatives Kabyle et celle de Djebel Nefoussa ont la même structure
syntaxique.
Cette construction est, elle aussi analogue à celle du Kabyle où on traduirait ainsi :
ayen i asen- tenna, seulement les satellites du verbe restent à droite à Zouara alors qu’en
Kabyle dans la relative, ils passent à gauche.
VIII-CONCLUSION :
Au niveau de la forme, chaque dialecte a élaboré son propre système à partir d’une base
commune (ay-wa).
LE NEFOUSSI : nous avons les formes éli das pour désigner « à qui » selon un modèle
calqué de l’Arabe dialectal, pour rappeler dans la relative, l’antécédent par un pronom
personnel.
1
-Opcit, P184
2
-Opcit, P184
3
-Opcit, P185
89
Chapitre III Comparaison des élèments qui introduisent la relative entre le kabyle, le
chleuh, le touareg, tamazight du moyen atlas, le nefoussi, le zouara
TAMAZIGHT DU MAROC CENTRAL: on utilise ay ( i avec la préposition s a fini par
former une conjonction de subordination. En plus, il utilise nna et lli comme relateurs, ils
peuvent aussi êtr utilisé dans d’autres occurences comme des déterminants deictiques.
mu, mi (chleuh) qui désigne la même unité que le Kabyle mi obtenue par la forme complexe
iwimi. Notons que mi es aussi un interrogatif en touareg.
90
CONCLUSION GENERALE
Conclusion générale
La langue s’actualise avec une structure linéaire de monèmes qui se combinent sur
l’axe syntagmatique pour former des phrases. L’ordre de ces monèmes assure la cohérence et
la bonne réception du message par l’autre dans la communication. Cette combinaison de
monèmes est établie selon des rapports entre les constituants de la phrase. Ces monèmes
appartiennent à des catégories différentes de façon à assurer les fonctions exigées par l’emploi
de ces mêmes constituants.
Les marques d’une relative en tant que proposition subordonnée liée à l’antécédent
restent assignées en premier lieu à la prosodie. La continuité de la courbe mélodique n’est
qu’un indice d’une construction relative, or qu’en coordination l’intonnation est interrompue
par une pause. La structure syntaxique est caractérisée dans ce cas, par l’attraction des
éléments satelites du verbe à sa gauche pratiquement en kabyle, en tamazight du moyen atlas
(au Maroc), en chleuh, en touareg, en nefoussi, sauf en zouara où ils restent à droite du verbe
prédicatoîde. Pour identifier l’élément relativé, on opère par ce que L.GALAND appelle la
place vide en un point de la chaine qu’il s’agisse d’un actant ou d’un circonstant. A. LEGUIL
remplace le critère de la place vide par saturation et explique à ce titre que le fait qu’une
fonction sujet, objet, ou prépositionnelle ne puisse avoir de monème qui l’assume, c’est ce
monème qui est relativé. La saturation est donc une marque d’une construction relative.
La forme verbale participiale est une autre forme de la construction relative. A côté de
ces deux procédés, il existe un autre type de relatives avec des éléments qui indiquent la
92
Conclusion générale
construction d’une subordonnée relative qui sont variés : i /ay, i wumi, s way s, (deg way deg/
deg / i deg), anda, ukkud, uɣur.
Sémantiquement, les relatives se scindent en deux types, selon que le sens qu’elles
ajoutent à l’antécédent soit indispensable ou pas. Elles sont déterminatives, lorsqu’elles
précisent le syntagme nominal antécédent, par l’addition d’une propriété necessaire au sens
syntaxique. Lorsqu’elles ajoutent une propriété non indispensable au sens, elles sont
appositives. L.GALAND a remplacé les appositives par des explicatives et les déterminatives
par des restrictives.
Les relateurs par lesquels sont introduites les relatives en berbère sont hétérogènes, ils
appartiennent à des catégories syntaxiques différentes ce qui justifie leur non spécificité à la
relativisation. En plus de leur introduction d’une subordonnée relative, ils assument d’autres
fonctions (supports de détermination, pronoms interrogatifs, synthèmes prépositionnels).
Le contexte de leur apparition et leur position dans la phrase sont les seuls
déterminants de leur fonction. Ces relateurs ne sont pas susceptibles de porter dans leur forme
la marque de leur fonction. Ils ne peuvent pas assurer par rapport au syntagme prédicatoîde
relatif la fonction non primaire de complément du nom. Le support de détermination ay /i, à
caractère facultatif est le plus répandu dans l’introduction de la relative en kabyle surtout
93
Conclusion générale
La même structure d’une construction relative nous permet de dire que nous
retrouvons pratiquement la même structure sauf en ce qui concerne les satellites du verbe qui
lui sont postposés en zouara.Une légère différence morphologique est à signaler puisque
chaque dialecte a élaboré son propre système mais cela n’empêche pas de relever quelques
ressemblances entre le chleuh qui utilise lli et le nefoussi qui utilise éli qui est de forme
voisine à celle de l’arabe dialectal qui traduisent respectivement « qui » et « à qui ». Une autre
ressemblance existe entre le chleuh et le kabyle qui utilisent respectivement mu /mi et i wumi,
umi et i wimi. Dans ce cas, il ya une ressemblance au niveau morphologique et sémantique
puisque les relateurs sont utilisés pour la fonction dative. Toutes les données réunies jusque-
là témoignent, de la non présence de véritables pronoms relatifs en berbère qui peuvent
assumer toutes les fonctions du nom primaires et non primaires. La relative en berbère, peut
être introduite sans l’aide d’un pronom relatif (la forme verbale participiale, la modalité
préverbale exprimant le non réel et d’autres valeurs modales au lieu de ay ad).
Cette recherche reste partielle vu le corpus étudié qui comportait des phrases extraites
des ouvrages « contes berbères inédits » de J. M.DALLET et « textes berbères dans le parler
des irdjen » d’A.PICARD et les exemples utilisés par L. GALAND dans « études linguistique
berbère » et « regards sur le berbère » et F.BENTOLILA dans « grammaire fonctionnelle
d’un parler berbère » d’Oum Jeniba (Maroc). Notre souhait est que cette éude soit
approfondie de façon abondante en élargissant le corpus aux autres dialectes berbères pour
avoir une étude globale des relatives berbères.
94
BIBLIOGRAPHIE
Bibliographie
Amahil-nneɣ yuwi-d ɣef yiwen n usentel ilan azal deg uḥric n tseddast di tutlayt n
tmaziɣt. Aṭas n yesnalsiyen i d-yuwin awal fell-as ama d Imaziɣen ama d ibeṛṛaniyen am S.
CHAKER, L. GALAND, A. LEGUIL d A.BASSET. Asentel-nneɣ yuwi-d ɣef wawalen
ittenqen asumer amassaɣ ɣer yisem azewwar. Tuget n yesnalsiyen-agi i d-nebder nnan-d belli
ulac amqim amassaɣ di tmaziɣt. Annect-agi yefka-aɣ- d afud i wakken ad t-neṭṭef d asentel n
ukatay i wakken daɣen ad nnadi ɣef tririt i tmukrist -nneɣ i d-nesenfala s yesteqsiyen-agi.
d acu ten wawalen i d- yeggaren asumer amassaɣ ? d acu ay d taggayt-nsen tuzzigt is gan
taggayt n tayyunin yemgadan ?
Ayen yeԐnan ammud-nneɣ, nekkes- it-id deg yedlisen n A.PICARD « textes berbères
dansle parler des irjen (Kabylie- Algérie)», uṭṭun amenzu d wuṭṭun wis sin d wedlis n J.M.
DALLET « contes berbères inédits ». Deg sin yedlisen –agi i nufa ayen iwatan i usentel-nneɣ.
Tutlayt di lawan –nni n timawit, wid yellan ttmeslayen-tt, ur as-skecmen ara awalen n
tutlayin- niḍen.
Uqbel ad nekcem s telqay deg unadi, yuwi-d ad nebdu deg yixef amenzu deg uḥric n
tiri s usbadu n kra n temsal tigejdanin di tseddast. Taggayin tiseddasiyin-nulfant-d di tmurt n
Tagrikt semman-asent « iḥricen n yinaw » sakkin uɣalent-d taggayin tiseddasayin. Nemeslay-
d fell-asent s umata am wakken i d-nuwi awal ɣef tid n tmaziɣt ama s tezṛi taqdimt ama s tizṛi
tameswurit.
1
-La traduction des deux critères d’établissement des classes l’exclusion mutuelle et les compatibiliés sont
proposés par R.ACHOUR dans les cours de syntaxe.
99
Résumé en Kabyle
Deg yixef wis sin, nefka -d tabadut n usumer amassaɣ d umqim amassaɣ i d-nekkes
deg umawal n tesnilest d tussna n umeslay n J.DUBOIS. Am wakken i nexdem tasleḍt n talɣa
i yimassaɣen i d-nekkes deg tefyar n wamud-nneɣ. Annect-agi yuwi -aɣ ɣer tezrawt n
talɣantit, nsukk-d tiṭ deg-s ɣef wamek tebna talɣa n yal amassaɣ d taggayt taseddasayt-nsen.
Dɣa nemeslay-d ɣef usumer amugil, d tmitar-ines. Tafyirt tamassaɣt ilaq ad d-tmel :
Deg wayen yeԐnan anamek tefyirt tamassaɣt tebḍa ɣef sin n lesnaf : tamassaɣt
tameglast1 d tmassaɣt timsegzit2.Timsegzit tettawin-d ugar n yisalen ɣef uzewwar lamaԐna ur
as-tettakk ara azal d afernay. Tameglast, d tin ur nezmir ara ad nekkes deg tefyirt, tgelles
azewwar, tettakk –as azal amaẓlay.
Deg tesleḍt taseddasayt, nemeslay-d ɣef tmitar i d- yemmalen belli d tafyirt tamassaɣt
tigi : d anya n taɣect, rnu ɣer way-a imqimen iwsilen n umyag d tzelɣa n tnila i yettbeddilen
amkan di tefyirt tamassaɣt anda i ttilin uqbel akenseɣru. Rnu ɣer way-a ayen iwumi isemma
L.GALAND adeg ilem. Deg wayen i d-yura A.LEGUIL yesefhem belli ma tella twuri n
usemmad imsegzi, asemmad usrid, arusrid, neɣ s tenzeɣt ur nesԐi ara awal ara tt-id –
ibeggnen di tefyirt lmaԐna-s amkan n wawal-agi ad yeqqim d ilem. A. LEGUIL ifka isem
n« taččart » 3 i wayen i wumi isemma L. GALAND adeg ilem.
Deg yixef wis sin n tesleḍt-agi nekkes-d tifyar i nezrew deg wayen yeԐnan taɣessa.
Allalen n tefyirt tamassaɣt d akenseɣru igellesen azewwar deg twuriwin yezmer ad yesԐu di
tefyirt d umassaɣ i yettaṭṭafen amkan n yisem uɣur yeqqen ukenseɣru (azewwar)
1
-déterminaive cette trduction a été proposée par R.ACHOUR
2
- Explicaive, cette traduction a été proposée par R.ACHOUR
3
-saturation, c’est notre traduction
100
Résumé en Kabyle
Azewwar yezmer ad yesԐu tamlilt tanmekkayt 1 neɣ timsutelt 2 . Yal tamlilt tesԐa
amassaɣ ixeddmen assaɣ gar ukenseɣru d uzewwar. Tafyirt tamassaɣt di tmaziɣt tezmer ad tili
mela ṛamassaɣ s usemres n talɣa n umaɣun, ad d ara.
Deg yixef wis tlata neԐreḍ ad nexdem aserwes n umqim amassaɣ di kra n tantaliyin n
tmaziɣt (taqbaylit, tamaziɣt n Waṭlas Alemmas, tacelḥit, tatergit tanfusit, tazwarit). I wakken
ad d-nefk tamuɣli wessiԐen ɣef umassaɣ di tmaziɣt, yuwi-d lḥal ad d- negmer n wallalen-agi
n tjeṛṛumt di tantaliyin-niḍen. Deg wayen yeԐnan talɣa, yal tantala tesemras talɣiwin-is
lamaԐna laṣel-nsent d yiwen. Tugla n ukenseɣru ɣer uzewwar tettili-d s ubrid n usalel n
uglas3, yis-s i d-nettbeggin tawuri n uzewwar di tefyirt. Akk tiwuriwin sԐant amassaɣ i tent-
id- yettbegginen ala tin n usemmad n yisem dɣa, i wakken ad tanef tutlayt i wugur-a,
tessemras amassaɣ « iwumi » alama nesaweḍ ad as- nesekcem « iwumi » degmi yeqreb
unamek-nsen.
Ayen yeԐnan tamlilt, amqim amassaɣ yezmer ad yaɣ akk tiwuriwin n yisem ala tin n
usemmad n yisem di akk tantaliyin. Nebder-d isem imi azewwar d isem uɣur yeqqen
ukenseɣru arazwaran d usrid mi ara yili mebla amassaɣ, d arusrid mi ara yili umassaɣ. Ayen
yeṭṭfen lwelha daɣen d talɣiwin n yisulal n uglas i d-nufa di tcelḥit « lli » d tenfusit « éli » s
talɣa icuban wid n tutlayt n taԐrabt acu kan ur ttbeddilen ara ilmend n tewsit d umḍan, d tagi i
d yiwet gar tulmisin n umqim amassaɣ. Di tmaziɣt ur yettbeddil ara ilmend n tewsit d umḍan,
am wakken yezmer ur yettili ara umassaɣ, talɣa n umaɣun igalԐum.
1
-Actanciel, cette traduction est proposée par R.ACHOUR
2
-Circonstantantiel, sa traduction a été proposée par R.ACHOUR
3
-Support de détermination, proposé aussi par R.ACHOUR
101
ANNEXE 2 : CORPUS
Corpus
CORPUS 1:
LES PHRASES EXTAITES DE « CONTES KABYLES
INEDITS » DE JEAN MARIE DALLET TOME 1
3)- ḥekkun-d di zzman n zik, yella yiwen urgaz yesƐa snat n tlawin (31)
5)-tuɣal teddem-d tuḥdiqt-nni tacewwaḍt iwumi teṭṭelliq s iciw-is teddem-as tt-id ( 41)
103
Corpus
CORPUS 2 :
PHRASES EXTRAITES DE « TEXTES BERBERES DANS LE PARLER DES IRJEN
(KABYLIE-ALGERIE) » TOME 1 ET TOME 2
10)- yefseḥ mi d-yers ayen ɣef way deg yeswa, ad t-yejmaƐ i yiman-is (20)
13) - Ayen i k - yehwan ad t-nexdem; nekkini Ɛyiɣ tura ay d- ruḥeɣ si taddart i yiẓṭij (4)
14) - qimeɣ nekk d watmaten-iw ɣer teslet s nnig uxxam, nefra kra akken n lecɣal i aɣ-icarken
(6)
15) - Lehdur-isččuren d lemƐani; ulac ayen ɣef way deg ur d-yewwi ara lemtul (8)
19) - Fk-asen timqestin d tsegnit d tmacint n lexyaḍa, ssaƐa snat, ad -ak-xiḍen ayen i k-
yehwan (12)
23) -Yeqqim lɣaci ur uleƐƐeb ara ɣef yiwen uqejmur d aɣezzfan (14)
27) - ttƐgginen warrac ṛemḍan ɣef xemseṭṭac n sna, llan wid i t- yettƐegginen uqbel (20)
29) - mi ara iƐeggen wabaƐḍ remḍan ttawin –t wid i as yettilin d anuzum (20)
30)-ma yesƐa aḍeggal, ad t- yawi ɣur-s ad yeqqmi telt iyyam neɣ rebƐ iyyam ad as-yettak ad
yečč ala ayen yelhan (22)
104
Corpus
31) - Ass deg ara yuɣal s axxam –nsen, ad t-id ikaber s terzeft (22)
33)- wid i as yettilin ula dnutni ma sƐan anuẓum ad as- ggalen ; ur ttemsexṣaren ara (22)
34) -llan wid yettuẓumen deg ussan am wigi n ṣṣmayem ɣef yeqcer n uɣrum neɣ taɣenǧawt n
ṭṭƐam (24)
37)- meskin ad as-tiniḍ mačči d lƐebd, ad yawi kan nnefṣ n wiyiḍ, d wagi ay d lbaṭel azuran
(24)
40)- mad lweqt-agi deg d-negra, Win yerwan ur yettḥebbir ara i gma-s ma yelluẓ (26)
42) - Aseggas deg ad yefk Rebbi telha tfellaḥt , ttawin ddeqs –nsen (30)
43)- aseggas deg ara tili lɣella, ttḥazen akk deg-s madden (32)
46)-cettlen si mkul ṣṣifa, llan yexxamen yeznuzun s nnig miyat alaf i useggas (34)
52)-ad yuɣal ɣer tlemmast Ɛlaxaṭer llan leƐwam deg way deg yettili ufrux d imḍerri (36)
54)- ad tmuqleḍ aseggas deg way deg ara yelhu leḥcic, ad as-testixreḍ lmal (36)
55)- ur ten-xeddmen ara d imenza Ɛlaǧal n ufrux i ixeddmen deg-s lmuḥal (36)
105
Corpus
59)- ma yella win i aɣ-d yennan ɣef lxedma ad tt- txedmeḍ s liǧara (38)
61)- izgaren s wayes txedmeḍ ad asen- terreḍ lxir mačči yiwet n lmakla ara asen tefkeḍ (40)
63)- ad tent- yessers deg wabaƐḍ n tezribin anda icukk ad iƐeddi uwtul-nni (42)
64)- ma yufa-tt temečč, d awtul-nni ayen i d-iƐeddan deg yiḍ yečča-tt (42)
72)- ayen deg ara teqnneḍ tiṭ-ik ad tt-id telliḍ, a- t-yuɣal-d yewwi-d snat n teskar (48)
75)- ad as-yernu ayen ɣef way deg teqƐd nniya s tazart (52)
76)- di taddart-nneɣ, ur nesƐi ara meḥsub igellil maḍ, aneggaru d win yesƐan axxam yezdeɣakked
walbaƐḍ (60)
77)- xuṣṣen deƐ kečč iqecwalen uḥeccad d leɣbar ay ttawin deg-sen (54)
79)-ismawen-nsen iḥilwanen, lḥaǧa tebɣiḍ ad tseggem, xeddmen deg-sen ayen i ak-yehwan (58)
80)-yella wanida tefreq tmurts tardast, kul yiwen yewwi leḥq-isger watmaten-is deg wayen i d-yeǧǧa
baba-s (62)
81)- deg udrar lḥla n tferkiwin akter n tin uzaɣar, d tifenṭiḍin akk ay sƐan medden (62)
82)- llan yegmiren uzemur yedduklen deg ara yilin Ɛecrin n wussan n tyerza (62)
84)- arrac imeẓyanen la ssiriden ikerciwen s waman i d-wwin si tala udekkar (68)
106
Corpus
85)- akkin ɣer sdat, tella lqahwa deg ttɣimin medden (68)
88)-uɣeɣ tanumi di temdint ttaɣeɣ kan s lmizan , ayen i ak-yehwan, ad ak-t-id yefk ugezzar (72)
89)- awah aṭas ay mazal ! ur iyi- tefkiḍ ara ula d ras lmal. (72)
98)- yekfa lweqt-nni deg bennun tazeqqa s xemsa uƐecrin neɣ tlatin duru (82)
102)- at helli-nneɣ ḥemmelen timecraḍ ; meƐna tin i ten yettaƐǧaben mliḥ d tin n lƐid tamezyant axaṭer
baṭel ay d- tettas ( 86)
107
Corpus
125)- jmiƐ n wid uɣur mazal kra n lǧehd, ilaq-asen kan ad ruḥen (106)
126)- ur tettun ara tamurt –nsen anda sen-yehwa awḍen, ad d-uɣalen ɣer dagi (106)
128)- ulac taddart ur nesƐi ara wid yemmuten d iɣriben Ɛla beṛṛa (108)
142)-ma ur yesƐi ara ayen s way s ara ten-id yaɣ s yiman-is , ad ten-id -icarek (134)
147)-ad tt-twaliḍ txeddem ccɣel, yiwen n mmi-s ɣef weƐur-is, wayeḍ deg yiciwi-s (134)
109
TABLE DES MATIERES
Table des matières
Introduction générale................................................................................................................ P7
I- Le choix du sujet................................................................................................................... P8
II-La problématique.................................................................................................................. P8
111
Table des matières
112
Table des matières
IV-3-15-La classe des modalités verbales du type (ad, al, la, impératif) ............................. .P40
113
Table des matières
IV-3-18-G- Les adverbes compatibles avec les prépositions en général ɣr, zi ..................... P45
IV-3-22- La classe des prépositions compatibles avec les pronoms interrogatifs de type akked
................................................................................................................................................ P48
IV-3-23- La classe des prépositions non compatibles avec les pronoms interrogatifs de
114
Table des matières
CHAPITRE II : étude des relatives berbères et des éléments qui les introduisent ............. P58
115
Table des matières
VI-c- L’antécédent assure le rôle de complément d’objet indirect (la fonction dative) ........ P73
116
Table des matières
VII -La construction relative avec les pronoms interrogatifs ................................................ P76
III-Présentation des supports de détermination dans quelques dialectes berbères ................. P84
117
Table des matières
118