Barometre Des Soft Skills 2023 Copie
Barometre Des Soft Skills 2023 Copie
Barometre Des Soft Skills 2023 Copie
2023
e
3 BAROMÈTRE
ANNUEL DES SOFT SKILLS
L’INDISPENSABLE
STRUCTURATION DU MARCHÉ
www.activonsnostalents.com
ÉDITO
Développement des soft skills :
cap sur un vrai
« cadrage » !
Une grande partie des organisations, dirigeants dée. Et elle doit être reliée à l’analyse des soft
et managers ont conscience de l’importance skills chez les collaborateurs en poste, associée
des soft skills en milieu professionnel. Posé dans à la connaissance des compétences soft indis-
nos deux précédents baromètres, le constat se pensables aux missions exercées – tout cela en lien
fait encore plus net avec cette 3e édition. Toutefois, avec les valeurs de l’équipe et de l’organisation.
l’identification et l’évaluation de ces compé- Un « cadrage» du développement des soft skills
tences restent délicates. Dès lors, impossible dans l’entreprise me paraît indispensable.
de bénéficier de tout leur potentiel de transfor-
mation ! Un impact qui se manifeste tant dans Par ailleurs, pour permettre l’activation des soft
la qualité des interactions que dans le mode de skills en situation professionnelle, le choix des
management ou l’environnement de travail – modalités de formation s’avère décisif. En
charge et rythme de travail inclus. l’occurrence, nos répondants ont témoigné
d’une vive appétence pour le présentiel (66%) !
À mon sens, les organisations doivent désormais Les « empêchements » liés à la crise sanitaire
s’engager dans une phase beaucoup plus opéra- peuvent l’expliquer. Qu’il s’agisse d’une prépa-
tionnelle. Cela implique de répondre aux questions ration puis d’un accompagnement asynchrones
suivantes : comment identifier les soft skills sur le enrichissant le temps de formation présentielle
terrain ? Comment former à ces compétences, (Blended Learning), ou d’un format hybride conju-
puis les évaluer ? Quels outils ou approches mo- guant des apprenants à distance et d’autres en
biliser dans cette triple perspective ? L’objectif salle (Dual Learning), ces deux formats fédèrent
étant de les intégrer dans toutes les pratiques – respectivement – 54% et 16% des réponses.
RH, et à chaque étape du parcours du collabo- Et l’AFEST s’inscrit dans le paysage, à 29%.
rateur. Sachant que le rôle des managers est clé Responsables formation et DRH-RRH ont bien
pour « infuser » les soft skills en interne : il leur saisi les avantages des différentes modalités, en
revient d’accompagner les salariés dans l’appro- fonction des besoins des collaborateurs et de
priation de ces compétences, tout en opérant leurs contraintes.
leur propre acculturation ! L’enjeu de la forma-
tion – de l’ensemble du collectif de travail – est Un dernier mot sur la connaissance de soi
donc majeur. Or, notre baromètre montre qu’il (et de l’autre), à la base du développement des
n’est pas encore pleinement appréhendé. soft skills : le travail d’introspection qu’elle nécessite
est facilité par l’accompagnement d’un tiers –
Certes, les soft skills se développent au fil de nos personne ou structure. Une fois engagé, ce travail
expériences professionnelles et personnelles. a un effet positif sur la communication, les interac-
Toutefois, le fait d’être capable de s’exprimer tions, la coopération et, in fine, la transformation
en public dans le cadre d’un engagement as- de l’environnement de travail. Toutes les parties
sociatif par exemple, ne garantit pas la maîtrise prenantes en bénéficient. Et si nous passions tous
absolue de toute prise de parole. Car les soft à l’action ?
skills se mobilisent en fonction d’un contexte.
La compréhension des ressorts ayant permis, à Adrien Nicolas
un moment donné, de les mettre en œuvre, est Responsable des formations
indispensable pour réussir à réitérer l’opération. SOFT SKILLS - Lefebvre Dalloz
L’étape de la formation ne peut donc être élu-
2
SOMMAIRE
Édito 2
Introduction - Les soft skills : l’enjeu de la rationalisation 4
Méthodologie et échantillon 5
Les soft skills : plus connues,
01 mais pas mieux connues 6
3
INTRODUCTION
Les soft skills :
l’enjeu de
la rationalisation
Cette 3e édition du baromètre des soft skills de La plupart de ces évolutions positives se confirment
CSP DOCENDI nous permet de jeter un regard et s’accentuent dans cette 3e édition :
rétrospectif sur les 2 années précédentes, qui En deux ans, la connaissance des soft skills a
ont été particulièrement mouvementées pour gagné 11 points : nous sommes passés de 61 %
les entreprises et leurs services RH / formation. à 72 % de répondants estimant connaître « bien »
En 2 ans, les soft skills ont largement gagné en ou « très bien » le sujet.
notoriété et en appropriation par les entreprises. Dans le même temps, la part des entreprises
Les professionnels reconnaissent leur impor- qui « identifie et développe » les soft skills en son
tance, tandis que la notion se diffuse au sein du sein a progressé de 13 points, passant de la moitié
management et de l’organisation tout entière. à près des deux tiers (63 %).
Mais il reste un défi majeur à relever : celui de la L’importance accordée aux soft skills et leur
« professionnalisation» de la démarche. Celle-ci impact sur de multiples dimensions de la performance
est encore trop souvent laissée à l’intuition et à individuelle et collective continuent à être perçus
l’improvisation. par la majorité de l’échantillon.
Notre 1re édition (2021), publiée en décembre Les soft skills entrent progressivement dans les
2020, révélait déjà un haut niveau de connaissance mœurs et s’intègrent de plus en plus au management
des soft skills, une forte considération pour leur des affaires courantes. Conséquence inattendue :
importance mais, aussi, une compréhension insuffi- les RH et les RF sont moins nombreux à s’affirmer
sante de leur périmètre et de leur fonctionnement. comme leaders sur le sujet. Le pilotage des soft
skills devient de plus en plus transversal.
La 2 e édition (2022) mettait l’accent sur le rôle
des soft skills dans la gestion de la crise sanitaire et L’enjeu des années à venir, selon nous, réside donc
de la transformation des entreprises. Elle montrait dans la structuration de l’approche des soft skills
une progression continue de la notoriété ainsi au sein des entreprises. En effet, les résultats de
que de la compréhension des soft skills – et de cette nouvelle édition montrent une stagnation
leur prise en compte dans les politiques RH. dans le recours à la formation pour développer
Parallèlement, les responsables RH et formation les soft skills, ainsi qu’un niveau d’évaluation toujours
affirmaient de plus en plus leur leadership sur très faible. L’importance des soft skills est bien
la question. En outre, les entreprises avaient, perçue, mais la performance croissante des
globalement, mobilisé les soft skills de façon très méthodes et outils disponibles pour les évaluer
« consciente » dans leur gestion de la crise. – et les développer – doit encore gagner en
notoriété... et en mobilisation ! Le moment est
venu de passer à l’étape suivante : l’organisation
systématique et « outillée » de la gestion des soft
skills, au service de la valorisation du capital humain.
C’est l’un des enjeux majeurs de l’entreprise et de
l’économie du 21e siècle.
4
Méthodologie et
échantillon
L’enquête annuelle CSP DOCENDI consacrée aux soft skills (3 e édi-
GRAPHIQUE 1
tion) a été conduite via un questionnaire en ligne entre le 28 avril et
le 20 juin 2022. 623 personnes ont répondu à l’enquête, soit presque
2,5 fois plus que l’année dernière.
Comme les années précédentes, les ETI et les PME sont fortement re-
présentées dans l’échantillon (graphique 2). Les grandes entreprises
(plus de 5000 salariés) sont proportionnellement moins nombreuses
cette année : leur nombre est cependant le même que dans l’enquête
2022, tandis que l’échantillon total a augmenté.
5
01
plus connues,
Les soft skills :
GRAPHIQUE 4
Fonction RH
CHIFFRES CLÉS
%
Direction Générale
72% 9 répondants Les compétences
cognitives sont
% des répondants sur 10 moins souvent
connaissent bien identifiées comme
Autres fonctions comprennent que soft skills qu’en 2022
ou très bien les
(-7 points)
les soft skills sont
soft skills
des compétences ,
63% (+11 points en
à entretenir; les DG, le savoir-vivre
2 ans)
Ensemble qui s’éloignaient (+8 points) et les
du consensus, ont traits de personnalité
rejoint celui-ci. (+5 points) le sont
72% plus souvent.
7
GRAPHIQUE 6
Une vision partielle des soft skills
Parmi ces compétences,
? lesquelles vous viennent La bonne compréhension de la notion de soft skills n’a pas progressé.
spontanément à l’esprit
quand on parle de soft Les préjugés sur ces compétences ont la vie dure : elles continuent à
skills ? être ramenées quasi-exclusivement à leurs dimensions « relationnelle »
3 réponses maximum et « émotionnelle ». Celles-ci sont certes essentielles, mais tout le pan
Ensemble des répondants, 2022 et 2023 organisationnel, cognitif et conceptuel des soft skills reste sous-perçu.
2022 2023
Le podium des domaines les plus volontiers associés aux soft skills n’a
en effet pas bougé depuis 2021 (graphique 6). Les compétences
Les compétences relationnelles relationnelles arrivent en tête, devant les compétences émotionnelles.
85% En troisième vient toujours le savoir-vivre, qui renforce même sa position.
79%
Les compétences émotionnelles Cette persistance du savoir-vivre dans le trio de tête des soft skills
78% identifiées par les professionnels, pose problème. Il s’agit en effet d’un
66% terme assez vague qui désigne plutôt la maîtrise de certaines conven-
Le savoir-vivre
tions sociales. En soi, le fait de chercher à intégrer des conventions
La culture générale
1%
6%
7
Une simple question de définition,
ou un problème plus profond ?
Pourquoi cette hégémonie persistante du relationnel et de l’émotion-
nel dans la perception des soft skills ?
8
Une pratique
02
accrue
insuffisamment maîtrisée
Les entreprises ont-elles développé une politique d’identification
des soft skills en leur sein ? En d’autres termes, les soft skills sont -
elles un sujet reconnu, traité et intégré à la politique RH ? La réponse
est « oui » pour une proportion croissante d’entreprises.
GRAPHIQUE 7
?
Diriez-vous que l’identification
et le développement des soft
CHIFFRES CLÉS
skills sont une réalité dans
63%
votre organisation ? Mais seules Et le nombre
Synthèse des réponses « oui, tout à fait » et « oui, plutôt »
3 entreprises d’entreprises
formatrices dans
sur 10
Ensemble des répondants, 2021 et 2023. d’entreprises les 12 derniers
« pratiquantes », mois stagne,
ont mis en place
qui identifient et voire recule :
41%
une forme de
développent les soft
« professionnalisation »
5% skills (+13 points
de l’évaluation
en 2 ans)
13% 17% (outils, méthodes,
formation des
en 2023
(-2 points
managers) en 2 ans)
2021
31% 33%
L’identification et le développement
des soft skills progressent
2% Nous appelons « pratiquantes » les entreprises qui répondent « oui, tout-
7% à-fait » ou « oui, plutôt » à la question illustrée par le graphique n°7. En
29% 2 ans, les pratiquantes sont passées de 50% à 63% de l’échantillon.
Dans le même temps, les réponses « non, pas du tout » ont été presque
28% 2023 divisées par 2 (de 13% à 7%), et les « je ne sais pas » ont presque dis-
paru. Ce dernier résultat est plus significatif qu’il n’y paraît : les profes-
34% sionnels ont une opinion de plus en plus affirmée quant à la pratique
des soft skills dans leur organisation.
Puisque les entreprises sont conscientes des soft skills et de leur im-
2021 portance dans leur organisation, que font-elles de cette connaissance ?
Une politique RH autour des soft skills devrait logiquement inclure une
évaluation systématique des compétences pertinentes et un déploie-
ment d’actions de développement et/ou formation. Or, les indicateurs
ne vont pas (encore) dans ce sens.
Le lien entre formation aux soft skills d’un côté, évaluation structurée
de l’autre, recommence à s’accentuer, après avoir reculé en 2022 (gra-
phique 9). 24% des entreprises qui organisent des formations aux soft
skills sont équipées pour évaluer ces compétences, et 11% s’apprêtent
à le faire, contre respectivement 13% et 8% en moyenne. C’est une
évolution encourageante, même si ces chiffres signifient que 3 entre-
11% prises formatrices aux soft skills sur 4 ne sont pas en mesure d’éva-
luer les soft skills de façon fiable.
10
GRAPHIQUE 10
Mais alors, si les trois quarts des entreprises ne sont pas dotées de métho-
GRAPHIQUE 11
dologies d’évaluation, comment évaluent-elles les soft skills ? Force est
de constater que la plupart du temps, l’intuition prévaut (graphique 11).
Dans la moitié de ces entreprises, c’est le manager qui évalue les soft
skills directement en situation de travail, sans outil ni formation. Dans
20% des cas, on demande à l’intéressé lui-même de décrire sa maî-
trise de telle ou telle compétence comportementale. Seules 21% des
entreprises forment leurs managers à identifier les soft skills chez les
collaborateurs.
11
B ARO MÈTRE ANNUEL DES SO F T SKILLS - ÉDITION 20 23 - CS P DOC EN DI
Les ETI (54%) et les grandes entreprises (51%) sont un peu plus volonta-
ristes, mais les PME (40%) privilégient majoritairement un développe-
ment informel. Signe rassurant, on observe une forte différence entre
les entreprises pratiquantes et non-pratiquantes (graphique 13). Les pre-
mières sont deux fois plus nombreuses que les secondes à avoir organisé
ou à prévoir d’organiser des formations aux soft skills dans l’année.
12
B ARO MÈTRE ANNUEL DES SO F T SKILLS - ÉDITION 20 23 - CS P DOC EN DI
03 s’adaptent
Les usages
au contexte
Les entreprises n’ont peut-être pas une vision complète des soft
skills, mais elles en perçoivent néanmoins la diversité. Si les com-
pétences que les décideurs et les professionnels RH mobilisent ou
favorisent ne changent pas du tout au tout d’une année sur l’autre,
des évolutions sont perceptibles. Ces changements sont intéressants
à analyser, en lien avec le contexte et les anticipations.
CHIFFRES CLÉS
Parmi les soft skills Parmi les domaines À l’inverse,
mobilisées par dans lesquels 2 thématiques
les répondants dans les soft skills sont gagnent du terrain :
le cadre de leurs jugées les plus
la prévention
fonctions, utiles, 2 reculent
et résolution des
l’empathie gagne depuis 2021 :
conflits
du terrain
+10 points
(
l’accompagnement
des transformations
( +9 points),
par rapport à 2022). -12 points),
( l’évolution
professionnelle
La communication la communication
+19 points).
(
-16 points)
( interpersonnelle
et l’autonomie -11 points).
(
-9 points)
(
reculent.
L’écoute reste la soft skill la plus souvent mobilisée par les répondants
dans le cadre général de leurs fonctions, indépendamment du contexte
(graphique 14, page suivante). Mais la communication, citée par 57%
13
B ARO MÈTRE ANNUEL DES SO F T SKILLS - ÉDITION 20 23 - CS P DOC EN DI
Lorsqu’on les interroge plus spécifiquement sur les soft skills mo-
bilisées au cours de l’année écoulée, dans le contexte particulier de
l’après-crise, le changement est aussi net. L’adaptabilité reste en tête,
mais recule très nettement (de 73% à 57%). La 2e place, occupée l’an-
née dernière par l’autonomie, est occupée désormais par l’écoute (pas-
sant de 37% à 56%). La gestion du stress conserve la 3e place.
11%
14
Des soft skills à la carte ?
Une autre façon d’évaluer la perception des soft skills est d’interroger
les professionnels sur leur utilité. Dans quels domaines sont-elles vrai-
ment décisives ? Les résultats montrent, là encore, que les entreprises
ont une vision différente des soft skills en fonction du contexte et de
2021 leurs propres caractéristiques (graphique 15).
La première impression est celle d’une stabilité : sur trois ans, le duo
de tête n’a pas changé. Les répondants continuent à voir prioritaire-
ment dans les soft skills un instrument décisif pour le management des
équipes et pour l’efficacité professionnelle, individuelle et collective.
Cette continuité masque cependant un double mouvement :
Une nuance importante, qui en fait tend à renforcer le propos : dans les
grandes entreprises, les soft skills sont beaucoup plus souvent mobi-
lisées pour accompagner le changement organisationnel. À l’inverse,
les PME les utilisent davantage pour améliorer le management des
équipes. Chaque type d’entreprise fait appel aux soft skills conformé-
ment à ses priorités RH – la transformation organisationnelle dans les
grandes structures, l’efficacité managériale dans les plus petites.
15
Les soft skills se
« managérialisent »,
et les enjeux – individuels ou collectifs –
s’équilibrent
Avec le retour aux opérations « normales » et l’infusion croissante de
la notion de soft skills à travers l’entreprise, le management occupe
une place de plus en plus importante dans le suivi et le développement
de ces compétences. Dans le même temps, l’importance accordée aux
dimensions individuelle et collective des soft skills tend à s’aligner,
au détriment de la première.
CHIFFRES CLÉS
Les 3/4
Plus du quart Les répondants
des entreprises sont à peine plus
pratiquantes nombreux à
(26%, soit des DG et autres considérer les
+9 points) responsables
voient les soft
soft skills comme
stratégiques pour
confieraient skills comme l’individu (49%,
la responsabilité une responsabilité
des soft skills au transversale -7 points
management. (la moitié des RF en 2 ans) que pour
et 58% des RH). la performance
collective (47%,
+2 points
en 2 ans).
GRAPHIQUE 16
?
Comment qualifier l’impact
des soft skills sur la
Un impact individuel et collectif reconnu
performance individuelle ?
Comment qualifier l’impact L’impact des soft skills sur l’entreprise et les collaborateurs était déjà bien
des soft skills sur la
reconnu l’année dernière. Cette perception se maintient (graphique 16) :
performance collective ?
Réponses « stratégique ».
la quasi-totalité des répondants estiment que les soft skills sont impor-
tantes ou stratégiques pour la performance collective et individuelle.
Ensemble des répondants, 2021 et 2023.
2021 2023 Une évolution notable se dessine cependant si l’on se concentre sur
la répartition entre « important » et « stratégique ». La part des pro-
Stratégique pour l’entreprise, il engage fessionnels qui estiment que les soft skills sont stratégiques pour la
la performance à long terme
performance à long terme de l’entreprise a légèrement progressé. Mais
45%
la part de ceux qui les jugent stratégiques pour l’employabilité à long
47%
terme des individus a décliné depuis 2 ans.
Stratégique pour l’individu, il engage
l’employabilité à long terme
Là encore, la fin du contexte de crise aiguë a rendu un peu moins urgent
56% le développement des soft skills des collaborateurs, aux yeux des pro-
49% fessionnels de l’entreprise. Et l’on remarque que les répondants issus
16
de la fonction RH sont, paradoxalement, les moins convaincus du rôle
stratégique de ces compétences pour la performance individuelle(38%)
(graphique 17). Les professionnels de la fonction formation et de la
direction générale, en revanche, plébiscitent cette dimension (à 59% et
57% respectivement).
Comment expliquer cet écart, que nous avons déjà observé en 2021
et qui s’est accru depuis ? Sans doute la vision « grand angle » que les
directions des ressources humaines sont contraintes d’entretenir et la
multiplicité des sujets RH les contraignent-elles à prioriser davantage
ce qui est stratégique ou non, en matière de suivi des collaborateurs.
La pénurie de talents, les impératifs de fidélisation, les problématiques
de reconversion, de upskilling et de reskilling, l’organisation hybride du
travail… Les sujets « stratégiques » ne manquent pas. Les responsables
formation, qui considèrent les soft skills « de près », jugent de leur ca-
ractère stratégique par rapport à l’ensemble des formations, et non pas
par rapport à l’ensemble des questions RH. Les directeurs généraux, à
l’inverse, voient le sujet de plus loin et de façon plus abstraite. Le rôle
très particulier du DRH et les fortes tensions qu’il gère sont percep-
tibles dans ce résultat.
56%
50%
La culture d’entreprise
31%
49%
Le maintien ou le développement
de l’employabilité des collaborateurs
52%
42%
Des besoins collectifs identifiés par le management
48%
40%
Le maintien de la compétitivité de l’entreprise
20%
23%
17
Le rôle accru du management
Qui doit gérer les soft skills ? Nous posons la question depuis 3 ans
aux entreprises (graphique 19). Les 2 premières années, les résultats
n’ont pas varié, et nous ont surpris de par la place restreinte occupée
par les RH : un tiers des répondants confiaient la mission à la DRH,
2021
soit dans son ensemble (17%), soit aux fonctions formation (12%) ou
recrutement (4%). Cette année, la part de la fonction formation s’est
réduite à 6%. Surtout, la part des professionnels qui confieraient la
gestion des soft skills aux managers est passée de 17% à 29%. Aux-
quels s’ajoutent les 38% (chiffre presque inchangé) qui y voient un
thème transversal, à gérer de cette façon.
11%
18
05 Formation aux soft skills :
une réaction
d’après-crise ?
Comment cette « normalisation » se traduit-elle dans le recours aux
formations soft skills ? Nous avons vu que globalement, ces dernières
ne progressent pas. Analysons donc plus finement cette évolution
dans cette dernière partie. La fin des confinements à répétition et
l’entrée dans le « monde d’après » semblent avoir eu un triple effet :
GRAPHIQUE 21 un probable recentrage sur les formations « métier », qui nuit provi-
Compte-tenu de la nature soirement à la progression des formations soft skills ; un engouement
? particulière des soft skills,
quel est le meilleur dispositif nouveau pour le présentiel, après deux ans de distanciel forcé ; et
de développement de ces aussi, une progression des modalités innovantes comme l’AFEST et
compétences pour vos le Dual Learning.
collaborateurs ?
(3 réponses maximum)
2022 2023
CHIFFRES CLÉS
Le parcours de Le blended Le dual learning
Des ateliers entre pairs ou séances de formation apparaît learning reste gagne du terrain
codéveloppement professionnel comme la plébiscité par (+7 points
62%
58%
4e modalité
seulement citée par
54% à 16%) ainsi que
l’AFEST
des répondants,
les professionnels
pour développer
mais le présentiel (+6 points
Des séances de coaching prend la 1re place en 2 ans, 29%).
les soft skills de
60% (66%).
leurs collaborateurs
52% (3e pour les RH et RF)
44%
41%
Un parcours de formation
Du « développement » plus que
39% de la formation…
34%
2022 2023
Que faut-il comprendre ? Il semble que les soft skills apparaissent
La mise en œuvre en situation de travail durant comme des compétences particulières, qui requièrent des moyens
le parcours de formation (en cas de formation
spécifiques et innovants. La notion de « parcours de formation » renvoie
étalée dans le temps), ou juste après
à la fois à une conception traditionnelle de la formation et à une pres-
42%
tation longue, combinant plusieurs actions de formation. Le caractère
51%
exceptionnel des soft skills leur paraît plutôt relever de pratiques qu’on
Le partage d’expérience entre pairs/apprenants pourrait qualifier de « soft training » : co-développement, coaching,
et avec le formateur séminaires. On peut se risquer à l’analyser comme un souhait d’échap-
56% per à la formation, trop pesante, au profit d’un développement des
45% compétences perçu comme accessible et malléable.
33%
Elle repose sur la mise en situation réelle. Comme on l’a vu, l’Afest
La possibilité d’effectuer un « retour d’expérience » progresse dans les souhaits des personnes interrogées. Surtout, quand
quelques temps après la session, avec le formateur
on leur demande quelles sont les recettes d’une bonne transmission des
35% soft skills, les répondants identifient prioritairement la « mise en œuvre
32%
en situation de travail durant ou après le parcours de formation ». C’est
L’implication du manager aux côtés de l’apprenant
une nouveauté : cette réponse arrivait 4e l’année dernière. Les soft skills
sont comprises comme des compétences opérationnelles, qui doivent
21%
se traduire rapidement par des changements positifs dans la façon de
32%
travailler. On remarque d’ailleurs que l’implication du manager gagne 11
points, même si elle reste en bas de liste.
20
On observe cependant que le blended progresse également, mais aussi
GRAPHIQUE 23
le Dual Learning. Cette pratique, qui permet de réunir des participants
Dans le cadre d’un parcours de
? formation, quelles modalités en présentiel et à distance, met l’accent sur la continuité entre les deux
pédagogiques vous semblent modalités. Ce qui est recherché dans le présentiel, c’est la médiation
le plus favorables ?
d’un humain, plus que la salle elle-même. Le distanciel asynchrone ne
(2 réponses maximum)
répond pas à cette demande, mais le blended, le Dual et même le dis-
Ensemble des répondants, 2022 et 2023 tanciel synchrone, peuvent le faire.
2022 2023
Cette vision est cohérente avec la perception des soft skills comme
étant avant tout des compétences relationnelles et émotionnelles.
Le présentiel en salle
Elle renvoie peut-être également à l’idée suivante : les soft skills
43% ne sont pas tout-à-fait des compétences comme les autres et ne ne
66% peuvent donc pas se transmettre, au sens strict, de la même façon
que les hard skills. Cette idée préconçue représente sans doute l’un
Le Blending Learning - dans le sens
d’une période de formation présentielle avec des principaux obstacles à surmonter aujourd’hui pour développer
un accompagnement digital amont et aval
pleinement le potentiel des soft skills dans les entreprises.
54%
56%
9%
17%
Le distanciel (synchrone)
0%
9%
Le distanciel (asynchrone)
9%
3%
21
CONCLUSION Conclusion :
une phase
de transition
a commencé
Il semble que nous assistions à une évolution par paliers : la notion se
diffuse, un noyau d’entreprises la maîtrise bien, mais il existe un délai
entre l’accroissement quantitatif et l’approfondissement qualitatif.
Or, le potentiel des soft skills, pour les collaborateurs et leurs organi-
sations, ne se déploiera pleinement qu’à la condition d’introduire de
la méthode et du formalisme dans un champ trop longtemps laissé
à l’intuition. Quant aux moyens financiers, ils ne constituent pas un
obstacle majeur : les freins cités sont davantage liés au management
et aux collaborateurs.
CHIFFRES CLÉS
22
dants, soit presque -30 points. L’idée de payer pour se former aux
soft skills n’est donc plus taboue : les blocages relèvent essentielle-
ment des représentations. Il ne reste plus qu’à les faire évoluer !
Or, les soft skills ont vocation à devenir dans les prochaines années
la véritable clé « différenciante » de la gestion du capital humain !
La maîtrise des hard skills demeure un prérequis, mais leur caractère
rapidement évolutif les rend moins déterminantes. Or, la capacité à
mettre à jour ses hard skills et à les traduire en performance repose
largement sur les soft skills.
23
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