TC 102

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 29

dmt dossier médico-technique 102 TC 102

Évaluation et prévention
des risques chez les aides
à domicile
Ce dossier est le fruit d’une action menée par le groupe « aides à domicile » (*) Éverest (Évaluation et veille des risques
dans les petites entreprises par un réseau santé au travail). Il est composé de plusieurs parties distinctes qui peuvent être lues séparément
suivant le degré de connaissance que l’on a de l’activité. Une première partie présente la profession, une seconde les différentes tâches
de l’aide à domicile, une troisième les risques liés à cette activité. La dernière partie donne des conseils pour la prévention des risques.
En annexe sont proposés deux guides de visite destinés aux médecins du travail.
À l’heure où un projet de loi est présenté pour développer les services d’aide à la personne, ce dossier prend toute son actualité.

degré de perte d’autonomie et le niveau de ressources, (*) MEMBRES DU GROUPE


DE TRAVAIL :
La profession mais il n’y a aucun recours sur succession contraire-
ment à la PSD et à l’aide sociale. Elle permet de rému-
P. ABÉCASSIS (DRTEFP DE
BOURGOGNE),
d’aide à domicile nérer la ou les personnes intervenant à domicile, de
N. BEAUMONT (MT 71),
C. GOMIS (AIST 21),
A.M. INCORVAÏA (MT 71),
financer les aides techniques (prise en charge de l’in- D. LAFON (INRS),
continence, matériel, téléalarme… ) et les adaptations P. METIN (ANTENNE
ANACT BOURGOGNE),
UN MÉTIER À VOCATION SOCIALE de logement… L’APA est gérée par le Conseil général. A. MICHEL (AIST 21),
La loi du 2 janvier 2002 [4] et ses décrets d’applica- E. PITOL-BELIN (UDM),
S. REVILLET (MT 71),
tion fixent et encadrent le fonctionnement des struc- B. SENEQUE (AIST 21),
G. BEDIOT (DRTEFP DE
L’espérance de vie de la population ne cesse de s’al- tures impliquées dans l’aide à domicile. Elle garantit BOURGOGNE),
longer depuis plus d’un siècle. Devant le désir affirmé notamment les droits des usagers, l’évaluation des acti- P. FERRY (CRAM
BOURGOGNE FRANCHE-
d’une majorité de personnes âgées de pouvoir « vivre et vités des structures, la qualité des prestations, le res- COMTÉ),
mourir chez elles », les premiers services de maintien à pect des conventions collectives des salariés. La A. GAILLARD (MTN
PRÉVENTION - NIÈVRE),
domicile furent créés en 1955. Le travail était alors création, la transformation ou l’extension des struc- C. GIROUD (CRAM
BOURGOGNE FRANCHE-
assuré par des bénévoles au sein d’associations de type tures est désormais soumise à autorisation par le COMTÉ).
« Loi de 1901 ». Un décret de 1962 [1] a fait de l’aide Conseil général et l’État. Cette autorisation permet à
à domicile une prestation sociale au titre de l’aide ces structures de prendre en charge les bénéficiaires de
sociale aux plus démunis. Le financement de ces pres- l’aide sociale et d’assurer des prestations financées par
tations a été assuré essentiellement, à partir de 1967, l’Etat et les organismes de Sécurité sociale.
par la Caisse nationale d’assurance vieillesse des tra- Depuis le décret n° 2002-410 du 26 mars 2002 et
vailleurs salariés. La convention collective des aides l’arrêté du 26 mars 2002 [5, 6] qui organisent la for-
ménagères [2], signée en 1983, a confirmé le rôle social mation d’auxiliaire de vie sociale (le DEAVS - Diplôme
(1) La grille nationale
et le statut de cette profession. Début 1997, une d’État d’auxiliaire de vie sociale - a remplacé le AGGIR constitue un
« prestation spécifique dépendance » (PSD) a été mise CAFAD - Certificat d’aptitude à la fonction d’aide à outil destiné à évaluer le
degré de perte d’autono-
en place, pour les personnes de plus de 60 ans nécessi- domicile), il existe un référentiel professionnel des acti- mie ou le degré de dépen-
tant d’être « aidées dans l’accomplissement des actes vités de l’aide à domicile. dance, physique et psy-
chique, des demandeurs
de la vie ou de bénéficier d’une surveillance régulière ». La dénomination « auxiliaire de vie sociale », défi- d’aide à domicile.
La loi du 20 juillet 2001 [3] remplace la PSD par nie dans cet arrêté du 26 mars 2002, désigne les pro-
« l’allocation personnalisée d’autonomie » (APA). fessionnels identifiés aujourd’hui notamment sous le
Celle-ci est versée à toute personne dont l’état de vocable : aide à domicile, aide-ménagère, auxiliaire de
dépendance a été classé entre 1 et 4 selon la grille vie, auxiliaire familiale. L’auxiliaire de vie sociale est Documents
pour le Médecin
nationale AGGIR (autonomie gérontologie groupes une personne ayant les compétences pour effectuer un du Travail
N° 102
iso-ressources)(1). Le montant alloué varie avec le accompagnement social et un soutien auprès des 2e trimestre 2005
161
publics fragiles dans leur vie quotidienne. Elle inter- d’autres intervenants (aides soignantes, kinésithéra-
vient auprès des familles, des enfants, des personnes peutes, infirmières… ). Leurs gestionnaires peuvent
âgées, des personnes malades et des personnes handi- être des professionnels mais on trouve encore fré-
capées pour une aide dans la vie quotidienne, le main- quemment des bénévoles, notamment dans les asso-
tien à domicile, la préservation, la restauration et la ciations anciennes, souvent teintées de références
stimulation de l’autonomie des personnes, leur inser- sociales ou militantes. Elles sont toutes en permanence
tion sociale et la lutte contre l’exclusion. à la recherche de financement notamment pour leurs
Le nombre de salariées dans cette profession aug- actions tendant vers plus de professionnalisation (for-
mente régulièrement depuis de nombreuses années mation, prévention des risques… ). Ce contexte
(200 000 aides à domicile en 1999 en France, dans explique les difficultés pour développer des actions de
7 000 associations) [7]. Aujourd’hui, la mise en place prévention, d’autant plus que la taille de ces associa-
de l’APA intensifie le recrutement au sein des struc- tions est petite. Ces difficultés sont d’autant plus
tures. grandes que les lieux d’intervention sont multiples, en
milieu urbain ou rural, avec des déplacements et des
conditions de travail variables, et que la configuration
des locaux et les moyens mis à disposition dépendent
LES STRUCTURES
essentiellement de la personne assistée.
Certaines structures ont développé sous l’influence
Les aides à domicile exercent leur activité principa- des caisses de retraite une démarche qualité portant
lement au sein d’associations de type « Loi de 1901 » sur différents points : gestion administrative, gestion du
ou plus rarement de structures communales (Centre personnel, qualité du service rendu. Mais, aujourd’hui,
(2) Activité prestataire : communal d’action sociale). Ces aides sont mensuali- seuls les aspects liés aux relations administratives ont
modalité d’intervention
définie lorsque l’entité sées ou non et l’organisme employeur peut assurer l’en- véritablement abouti. La norme AFNOR NFX 50-056
est employeur des inter- cadrement et financer certaines actions (réunions, (septembre 2000) « Services aux personnes à
venants à domicile et
qu’elle assure l’intégrité écoute psychologique… ). L’association fournit le tra- domicile » [8] prône le respect de la personne, une
de cette fonction vailleur souhaité et en est l’employeur ; elle est dite intervention individualisée et une relation triangulaire
(norme AFNOR NFX
50-056 ) [8]. alors « prestataire »(2). visant à protéger le client et l’intervenant.
Les aides à domicile peuvent également être direc- Une synthèse résumant les dispositions s’appliquant
(3) Activité mandataire : tement employées par la personne aidée, soit par l’in- aux différentes formes d’emploi des aides à domicile
modalité d’intervention
de l’entité (association termédiaire d’un service dit alors « mandataire »(3), soit est présentée dans l’encadré 1.
ou collectivité) consis-
tant à assister, dans le de gré à gré au moyen notamment du chèque emploi-
cadre d’un contrat, un service ou du salariat horaire traditionnel. Dans le ser-
client employeur. Elle
concerne le placement vice mandataire, l’association est mandatée par la
de travailleurs et l’aide LA PROBLÉMATIQUE DU SUIVI MÉDICAL
administrative à la fonc-
personne aidée pour effectuer certaines démarches
tion d’employeur (norme administratives habituellement dévolues à l’employeur,
AFNOR NFX 50-056)
[8]. dans le cadre d’une convention. La personne aidée La question du suivi médical des aides à domicile
reste juridiquement l’employeur. Cette modalité d’em- employées à temps partiel par des particuliers, que ce
ploi est le plus souvent réservée aux personnes ne dis- soit directement ou dans un cadre mandataire,
posant pas d’aides financières du Conseil général et ou demeure très préoccupante. Ces salariées sont en effet
des caisses de retraite ; elles peuvent alors déduire une assimilables à des employées de maison. Le règlement
partie des coûts de l’aide à domicile de leurs impôts. d’administration publique prévu à l’article 3 du décret
Une même aide à domicile peut ainsi relever d’un n° 75-882 du 22 septembre 1975 [10] concernant la
double statut : employée d’une association (service surveillance médicale des gardiens d’immeubles à
prestataire) pour une partie de ses activités et usage d’habitation et des employés de maison n’a
employée directement par la personne aidée (en man- jamais été publié. Ce règlement devait établir les
dataire ou de gré à gré) pour le reste de ses activités. modalités de surveillance des employés à domicile à
Son temps de travail est dès lors difficilement maîtri- temps partiel, puisque le décret cité ne concernait que
sable et contrôlable. les employés de maison à temps complet ; en outre, ce
Les associations sont très diverses que ce soit par même décret prévoyait des modalités d’habilitation des
leur taille (de quelques salariés à plusieurs centaines), services qui n’ont elles mêmes jamais été définies.
leur statut, leur ancienneté ou même leurs objectifs. La Les employeurs sont encouragés à adhérer à un ser-
conception du service varie, allant de la relation d’aide vice de santé au travail. Mais l’encouragement ne fait
limitée à des activités de ménage à une conception pas l’obligation... ; comment résoudre la question de la
Documents
pour le Médecin
intégrée proposant de nombreux services associés cotisation d’adhésion à un service interentreprises pour
du Travail visant le maintien à domicile de la personne aidée. une personne aidée ayant de faibles revenus,
N° 102
2e trimestre 2005 Certaines travaillent ainsi en collaboration avec employeur pour quelques heures par semaine ?
162
Réglementation relative à l’emploi des aides à domicile. ENCADRÉ 1
Ressources Surveillance
Convention
Modalités de financières Contrat Durée médicale
Statut Employeur collective
rémunération possibles pour de travail du travail (médecine
de référence
l’employeur du travail)

Le particulier Par le particulier, La personne aidée CDI ou CDD CCN n° 3180 du Maximum : Obligatoire seule-
EMPLOI DIRECT PAR LE PARTICULIER

sous la forme de : et les assurances, écrit, sauf chèque 24 novembre 48 h en moyenne ment si temps
- salaire tradition- les caisses de emploi-service 1999 étendue le sur 12 semaines complet chez le
nel retraite, les collec- inférieur à 8 h 2 mars 2000 consécutives et même employeur
- chèque emploi- tivités territoriales, hebdomadaires (salariés 50 h maximum
service l’entreprise... du particulier sur 1 semaine En pratique :
employeur) [9] exceptionnelle
NB : 1 heure de
« présence respon-
sable » = 2/3 d’1 h
de travail effectif
(art. 3 de la
CCN)

Le particulier Par le particulier La personne CDI ou CDD, CCN n° 3180 du Maximum : Obligatoire seule-
aidée, les assu- écrit 24 novembre 48 h en moyenne ment si temps
À LA PERSONNE (ASSOCIATION DITE MANDATAIRE)
PLACEMENT PAR ORGANISME AGRÉÉ POUR L’AIDE

Par convention rances, les caisses 1999 étendue le 2 sur 12 semaines complet chez le
avec lui, l’associa- de retraite, les mars 2000 consécutives et même employeur
tion le met en collectivités 50 h maximum
relation avec l’aide territoriales, sur 1 semaine En pratique :
à domicile, accom- les comités rare
plit les démarches d’entreprise (titre NB : 1 heure de
« présence respon-
relatives à l’em- emploi-service… sable » = 2/3 d’1 h
ploi, effectue les ), les entre- de travail effectif
(art. 3 de la
calculs liés au bul- prises… CCN)
letin de salaire, fait
éventuellement
l’avance des
salaires puis fac-
ture le tout (ser-
vice + salaire) au
particulier
FOURNITURE DE PRESTATION PAR ASSOCIATION

L’association L’association La personne CDI ou CDD CCN n° 3217 Maximum : 44 h Obligatoire


MISE À DISPOSITION PAR ASSOCIATION OU

+ contrat de aidée, écrit du 18 mai 1983 en moyenne sur


prestation conclu subventions, coti- étendue 12 semaines
entre l’association sations, dotations (organismes consécutives et
et le particulier d’heures, dons… d’aide ou 48 h maximum
de maintien à sur 1 semaine
domicile) Minimum : 70 h
[2] par mois ou
200 h par tri-
mestre
AGENT DE LA FONCTION
PUBLIQUE TERRITORIALE

Le Centre com- Le CCAS La personne aidée Agent titulaire Néant. Maximum : 44 h Obligatoire
munal d’action en moyenne sur
sociale (CCAS) Subvention, dota- Agent contrac- Statut de la 12 semaines
tions d’heures tuel, contrats Fonction publique consécutives et
aidés, vacataire territoriale 48 h maximum
Documents
horaire sur 1 semaine pour le Médecin
du Travail
N° 102
2e trimestre 2005
163
Si nombre de services interentreprises, pourtant non 157 travailleuses familiales dans la région lyonnaise.
habilités du fait de la carence réglementaire, acceptent Dans les 6 mois précédant l’enquête, 50 % d’entre elles
de suivre ces salariés lorsque cela leur est demandé par ont eu un arrêt maladie pour des raisons variables :
des particuliers ou par des associations mandataires, infectieuses (31 %), ostéo-articulaires (29 %), dépres-
force est de constater, en revanche, que d’autres ser- sion (20 %), chirurgicales (7 %), gynéco-obstétricales
vices adoptent un mode de fonctionnement « a (grossesse pathologique, 4 %). Cinq pour cent ont eu
minima ». un accident de travail durant ce même laps de temps.
On assiste dès lors à des situations médicalement et Près des trois-quarts prennent un traitement au
juridiquement inextricables, que les médecins inspec- moment de l’enquête : 17 % pour le mal de dos, 11 %
teurs connaissent trop souvent, lorsque ces salariées pour le sommeil, 6 % pour des maux d’estomac, 7,7 %
deviennent inaptes à leur(s) poste(s)... Si des solutions pour une insuffisance veineuse.
d’« expédient » peuvent être trouvées, l’accroissement En 2000, Burel et coll. [13] ont effectué une
numérique et le vieillissement de ces populations sala- enquête auprès de 167 aides-ménagères dans la région
riées devraient alerter les pouvoirs publics pour qu’en- brestoise. Plus du tiers de la population de l’étude a eu
fin des dispositions soient prises et qu’elles bénéficient au moins un arrêt de travail au cours de l’année écou-
des mêmes droits que les autres travailleurs en santé au lée. Le tiers des arrêts est dû à une pathologie ostéo-
travail. articulaire. Au second plan viennent les pathologies
broncho-pulmonaires et psychiatriques. Près de la moi-
tié consommait des médicaments, dont un quart de
psychotropes.
LE PROFIL DES AIDES À DOMICILE

Il s’agit très majoritairement de femmes. Beaucoup


L’ORGANISATION DU TRAVAIL
travaillent à temps partiel, choisi ou non. Jusqu’à une
époque récente, l’entrée dans la profession était géné-
ralement tardive. Dans de nombreux cas, une personne de la struc-
La population, qui a tendance à se renouveler ces ture se rend au domicile de la personne aidée pour éva-
dernières années, voit apparaître beaucoup de jeunes luer ses besoins et établir un plan d’aide en fonction de
femmes, généralement sans formation, et sortant de son degré de dépendance. Elle réunit les documents
périodes d’échecs scolaires. Le profil des aides à domi- nécessaires pour la prise en charge auprès des finan-
cile est variable en fonction du milieu, urbain ou non. ceurs (Conseil général et caisses de retraite). En cas
Lors de la réalisation d’une étude en Saône et Loire d’APA, c’est l’équipe médico-sociale du Conseil géné-
en 2003 (étude non publiée du service MT 71), il est ral qui effectue le plan d’aide. L’association pourra soit
apparu que plus de 40 % des aides à domicile rencon- l’utiliser, soit en refaire un, non financé dans ce cas.
trées n’avaient aucune qualification professionnelle. Dans d’autres cas, cette mise en place se fait par un
Des personnes diplômées commencent néanmoins à simple contact téléphonique dans lequel la personne
arriver sur le marché. indique ses besoins, le nombre d’heures et les horaires
Les aides à domicile cumulent souvent d’autres d’intervention qu’elle souhaite. Il est bien évident que
emplois, notamment d’autres emplois familiaux avec le cadrage, la qualité du service et les conditions de tra-
l’utilisation du chèque emploi-service. vail qui s’ensuivent pourront être sensiblement diffé-
La littérature rapporte très peu de données sur l’état rents : la pratique actuelle du financement des
de santé des aides à domicile. Le département ASMT structures sur la seule base des heures d’intervention
(Action scientifique en médecine du travail) du amène à financer de manière identique des structures
CISME a effectué en 1999 une étude par question- qui sont loin de fournir la même qualité de services.
(4) Enquête prospective naire auprès de 2 234 salariés intervenant auprès des Certaines associations, dans un but de profession-
ESTEV : enquête santé, personnes âgées [11]. Les aides à domicile faisaient nalisation, organisent des réunions d’échanges qui per-
travail et vieillissement
visant à étudier les rela- partie de cette étude. L’état de santé perçu par les aides mettent de faire passer des informations, de recueillir
tions entre l’avancée en à domicile est moins bonne que celle des femmes du les doléances du personnel. Elles permettent aux aides
âge, la santé et les
conditions de travail. même âge étudiées dans l’enquête ESTEV(4), notam- à domicile d’exprimer leurs difficultés. Des entretiens
ment en ce qui concerne les items « mobilité phy- avec un psychologue sont parfois prévus afin d’aider les
sique », « douleurs » et « réactions émotionnelles ». On aides à domicile à faire face à certaines situations.
retrouve d’autres publications mais qui concernent des Enfin, lorsque d’autres professionnels interviennent
professions différentes, bien que concernant des inter- chez une personne assistée, un cahier de liaison est
Documents
pour le Médecin
venants à domicile. généralement mis en place au domicile afin de per-
du Travail En 1998, Bertucat et Colomb [12] ont rapporté une mettre une meilleure coordination entre les différents
N° 102
2e trimestre 2005 enquête effectuée par les médecins du travail auprès de intervenants.
164
LES MODES DE FINANCEMENT
ET DE RÉMUNÉRATION Les différentes tâches
de l’aide à domicile
Les conséquences du mode de financement des
associations et de rémunération des aides à domicile
sont d’importance sur les conditions de travail. Le rôle de l’aide à domicile est d’accomplir un « tra-
L’aide à domicile, notamment dans le cadre manda- vail matériel, moral et social contribuant au maintien à
taire, est payée à l’heure. Pour obtenir un salaire suffi- domicile des personnes ayant des difficultés à effectuer
sant, elle pourra être amenée à effectuer un nombre les gestes de la vie quotidienne ». Les interventions des
d’heures important, dépassant les heures légales. Elle aides à domicile ne se limitent pas à la population âgée,
sera amenée à travailler le week-end, voire la nuit. En même si elle est majoritaire, mais concernent aussi des
cas d’hospitalisation ou de décès de la personne aidée, personnes handicapées (physiquement et/ou mentale-
c’est une part parfois importante de ses revenus qu’elle ment), et plus généralement toute personne ayant
perd du jour au lendemain, les heures perdues n’étant perdu la possibilité de mener une vie active et dont la
pas rémunérées (à l’exception des cas où l’aide à domi- situation matérielle ou sociale nécessite une aide exté-
cile est mensualisée). rieure.
Le mode de financement des structures est caracté- Au-delà de l’aide purement matérielle, l’aide à domi-
risé par une très grande complexité. Les principaux cile veille aussi à maintenir l’ouverture de la personne
financeurs, que sont le Conseil général, les caisses de assistée vers le monde extérieur et à lui conserver « le
retraite et l’Aide sociale, allouent un nombre d’heures goût de vivre ». Elle a un rôle social et relationnel
en fonction du niveau de dépendance et des ressources important. Autant la partie matérielle du travail
des personnes aidées. Le prix de l’heure peut varier (ménage, repas… ) est assez clairement définie, autant
selon certains critères de qualité et chaque financeur a la partie « immatérielle » de soutien à la personne (sou-
son prix. Il peut varier également suivant les départe- tien moral, relation avec les familles… ) est souvent
ments. Il s’appuie sur l’APA délivrée par le Conseil passée sous silence.
général, les caisses de retraite, l’Aide sociale, et sur les L’ANACT, dans son étude pour la Direction géné-
personnes aidées elles mêmes dont la participation rale de l’action sociale sur « les freins à l’embauche et
varie en fonction des aides citées ci-dessus et de leur amélioration des conditions de travail dans le secteur
revenu. de l’aide à domicile » [14], cite à titre d’illustration un
Actuellement certaines caisses de retraite et certain nombre de définitions du rôle de l’aide à domi-
Conseils généraux préfèrent financer des aides distri- cile trouvées dans des documents diffusés aux bénéfi-
buées en service prestataire car elles estiment que c’est ciaires par différentes structures : « Elle intervient à
un gage de qualité. Ceci permet de prendre en charge votre domicile pour les travaux ménagers courants,
les coûts périphériques nécessaires au fonctionnement l’entretien du linge, faire les courses, préparer les
des services. Cette majoration est cependant forfaitaire repas » ; « Elle effectue à raison de quelques heures par
(et limitée au service prestataire) et ne suffit pas à semaine les travaux quotidiens et l’aide aux soins d’hy-
prendre en charge tous les coûts. Dans le cas du service giène élémentaires » ; « Elle apporte, par sa présence,
mandataire, les structures facturent des frais de gestion un réconfort moral et favorise le maintien de la per-
aux personnes âgées qui rétribuent directement les sonne dans l’environnement social de sa commune » ;
aides à domicile. Ceci explique que les structures sont « Elle a pour mission d’accomplir chez les personnes
toujours à la recherche de financement et doivent s’ap- aidées un travail matériel, moral et social contribuant
puyer sur différentes formes d’emplois aidés, des finan- au maintien à domicile. Les activités de l’aide à domi-
cements indirects complémentaires par les communes cile ne sauraient se limiter à des travaux ménagers :
sous forme de subventions ou de fournitures de locaux elles permettent notamment aux bénéficiaires d’assurer
ou d’autres moyens… leur indépendance et de maintenir des relations avec
L’« empilement » de mesures aux finalités diffé- l’extérieur ».
rentes (action sociale puis emploi) conduit à mettre en Les différentes tâches seront souvent les mêmes. En
concurrence les statuts mandataires et prestataires, revanche, la personne aidée et la structure de l’associa-
aux dépens des prestataires plus coûteux mais garant tion peuvent modifier très sensiblement les conditions
de la professionnalisation des structures comme des de travail.
acteurs. Il existe pratiquement autant de situations de travail
Les déplacements, du domicile d’une personne différentes que d’aides à domicile et de personnes
aidée à une autre, ne sont généralement pas rémuné- aidées. Il y a généralement une grande différence entre
rés ; seuls, dans certains cas, les frais de transport sont le travail prescrit et le travail réel. Plutôt que d’effectuer Documents
pour le Médecin
défrayés, mais le temps passé en transport n’est pas un listing, nécessairement incomplet, de ces tâches, la du Travail
N° 102
rétribué. description d’exemples de journées d’aides à domicile 2e trimestre 2005
165
ENCADRÉ 2
Exemples de journées de travail d’aides à domicile.

EXEMPLE EN MILIEU RURAL


7 h 20 – 7 h 40 :Trajet en voiture famille est souvent présente à ses côtés. L’aide Ensuite, elle redescend au rez-de-chaussée et
jusqu’au domicile de Mr X. est demandée deux fois par mois pour des tra- procède au nettoyage de la salle de bain et des
vaux de ménage que Mme Y. ne peut physi- toilettes. Elle discute un moment avant de
7 h 40 – 9 h 45 : Intervention chez Mr X.
quement plus accomplir elle-même. À l’arrivée repartir.
(80 ans)
de l’aide à domicile, elle offre un café, puis l’aide
Mr X. bénéficie de l’assistance d’une aide à 15 h 30 – 15 h 45 :Trajet en voiture
fait le ménage dans la chambre (aspirateur). Elle
domicile une fois par semaine depuis 17 ans. Il jusqu’au domicile de MmeW.
époussète les meubles dans l’habitation, puis
est muet mais autonome sur le plan physique.
secoue un tapis à l’extérieur. Elle ôte les toiles 15 h 45 – 18 h 00 : Intervention
La communication avec l’aide à domicile est
d’araignée au plafond. Elle passe l’aspirateur chez Mme W.
uniquement gestuelle. L’aide à domicile refait le
dans le salon, puis lave le sol. Elle range l’aspira- Mme W. est une femme de 83 ans qui bénéfi-
lit et effectue le ménage dans la chambre. Elle
teur, et lave les équipements électroménagers cie d’une assistance 3 fois par semaine pendant
termine en passant l’aspirateur puis balaie l’es-
dans la cuisine. Elle lave le sol de la cuisine et du 2 heures depuis 4 ans. Elle est fortement
calier (chambre à l’étage). Elle repasse le linge
hall d’entrée déplaçant les meubles. Elle aide dépendante physiquement car elle se déplace
(elle ne dispose pas d’une planche à repasser
ensuite Mme Y. à remplir des documents admi- en fauteuil roulant. Elle vit avec son fils. Elle est
et travaille sur un drap plié posé sur la table de
nistratifs et discute un moment avec elle. également prise en charge par une aide soi-
la cuisine). Elle nettoie ensuite les appareils
gnante et un kinésithérapeute. Une infirmière
électroménagers dans la cuisine, puis les équi- 12 h15 – 13 h15 : Pause déjeuner (à son
passe une fois par semaine pour préparer les
pements sanitaires dans la salle de bains et les domicile)
médicaments. L’aide a domicile commence par
toilettes. Elle balaie ensuite le sol de l’ensemble
13 h 15 – 13 h 30 :Trajet en voiture nettoyer le poêle, puis effectue des retouches
du rez-de-chaussée puis le lave. Elle fait la vais-
jusqu’au domicile de Mr et Mme Z. sur deux pantalons. Elle balaie les sols. Elle aide
selle. Enfin, elle prend un café avec Mr X. et
ensuite la personne âgée à se lever et à s’ap-
l’aide dans le même temps à remplir des docu- 13 h 30 – 15 h 30 : Intervention
puyer sur le déambulateur. Elle nettoie le fau-
ments administratifs. chez Mr et Mme Z. (75 et 80 ans)
teuil. Elle aide Mme W. à se rasseoir, puis
Mr et Mme Z. sont un couple de personnes
9 h 45 – 9 h 50 :Trajet en voiture reprend ses tâches ménagères : lavage des sols,
âgées. L’aide à domicile intervient 2 fois par
jusqu’au domicile de MmeY. nettoyage de l’électroménager, de la salle de
semaine depuis 3 ans. Ils sont assez autonomes
bains, des toilettes, essuyage de la poussière. Il
9 h 50 – 12 h 15 : Intervention physiquement mais ont besoin d’une assistance
n’y a pratiquement pas de communication avec
chez Mme Y. (82 ans) pour l’entretien de leur domicile. L’aide com-
la personne âgée, ni avec le fils. Les conditions
Mme Y. bénéficie de l’assistance d’une aide à mence par le repassage. Puis elle nettoie un
matérielles ne sont pas très bonnes (fer à
domicile deux fois par mois depuis moins de 10 tapis, et va ensuite effectuer le ménage à l’étage
repasser ancien fonctionnant mal, etc.).
ans. Elle est assez autonome physiquement. La (vitres, aspirateur, poussière dans deux pièces).

EXEMPLE EN MILIEU URBAIN


7 H 30 – 9 H 00 : Intervention (retourner le matelas, déplacer la cuisinière… tout de la compagnie. Après le ménage courant
chez Mme X. (92 ans) sans oublier la litière du chat). Elle part faire les suit une discussion et/ou des jeux autour d’une
Mme X. est une dame très âgée, légèrement courses, sans perdre de temps et fait bien atten- tasse de café avec petits gâteaux. Une petite pro-
dépressive, qui commence à perdre ses facultés tion à l’argent confié. Au retour, elle doit tout menade par beau temps peut aussi s’envisager.
physiques et intellectuelles. Madame Dubois, l’ai- justifier et récupérer les minutes de retard de Mme Z. habite une petite maison d’accès facile.
de ménagère, a les clés de l’appartement. Au 3e l’arrivée. Elle retourne chez Mme X., en retard.
étage d’un immeuble ancien, elle ouvre les volets 15 h 45 – 17 h 30 : Intervention
11 h 30 – 12 H 30 : Intervention
puis lève Mme Dubois, fait sa toilette et lui chez Mr A. (77ans)
chez Mme X.
donne le petit déjeuner tout en instaurant un Mr A., veuf, n’est pas très soigneux et a un pro-
Mme X. est un peu perdue, Mme Dubois pré-
dialogue pour stimuler cette vieille dame qui pas- blème d’alcoolisme. Mme Dubois appréhende
pare le repas et la fait manger tout en la rassu-
sera sa journée seule. Le ménage courant n’est
rant. Il faut ranger et repartir sans se laisser trop toujours cette mission ; Mr A. est gentil mais il
pas oublié tout en prévoyant le repas de midi.
attendrir par cette dame qui essaie de la retenir. est difficile d’intervenir efficacement chez lui
9 h 15 – 11 h 15 : Intervention deux fois par semaine, d’autant que l’apparte-
12 h 30 – 13 H 30 : Pause déjeuner
chez Mme Y. (83 ans) ment est ancien et encombré.
Aujourd’hui, Mme Dubois peut rentrer chez
Le temps de trajet (en bus) est compté au plus
elle mais, bien souvent, c’est le grignotage dans 18 h 00 – 19 h 00 : Retour chez Mme X.
juste et n’est pas payé ; l’aide se dépêche et arri-
la rue entre deux trajets en bus. Mme Dubois doit préparer et donner le repas du
ve légèrement en retard. Face aux remarques
acides de la vieille dame, elle explique, rétablit le 13 h 30 – 15 h 30 : Intervention soir puis aider cette dame à se coucher, tout en
dialogue tout en assurant le travail, essentielle- chez Mme Z. (88 ans) calmant les appréhensions de la nuit. C’est elle qui
ment du ménage, plutôt lourd et pointilleux C’est une dame charmante qui demande sur- fermera les volets et l’appartement à clés.

REMARQUES rect pour l’aide mais pas forcément dans une pièce séparée. Certaines aides
La journée peut comporter des tranches horaires non occupées, contre la alternent jour et nuit et peuvent aboutir à une charge de travail horaire consi-
volonté de l’aide. La journée peut être complétée par des gardes de nuit. Dans dérable (parfois plus de 300 heures mensuelles). Compte tenu de la législa-
ce cas, il n’y a pas de travail effectif permanent mais il faut s’occuper de la per- tion sur le temps de travail, ces cas deviennent rares dans le cadre d’une seule
sonne (l’emmener aux toilettes, la changer… ). La nuit dure 12 heures (19 h association employeur mais certaines aides cumulent plusieurs employeurs. La
Documents
– 7 h) mais toutes ne sont pas rémunérées ; une partie d’entre elles sont faiblesse des rémunérations, la peur de perdre des heures du jour au lende-
pour le Médecin comptabilisées en heures de « présence responsable » selon des définitions qui main (hospitalisation, décès de la personne aidée… ) sont pour beaucoup res-
du Travail
N° 102 varient selon les associations. La personne aidée est tenue de fournir un lit cor- ponsables de ces situations.
2e trimestre 2005
166
est proposée (cf. encadré 2). Ces exemples sont des Notamment, il est important de bien percevoir que
exemples fictifs, issus de l’expérience des auteurs. Ils la partie ménagère du travail des aides à domicile n’est
sont volontairement très courts, ce qui ne permet pas pas le centre de leur métier mais n’en est au contraire
de bien percevoir toute la diversité des tâches effec- qu’une activité annexe comme le montre le référentiel
tuées. d’activité (cf. encadré 3).

Référentiel d’activité (annexe 1 de l’arrêté du 26 mars 2002 relatif au Diplôme d’État d’auxiliaire ENCADRÉ 3
de vie sociale) [5].
Fonctions clés d’aide Activités
aux personnes
Accompagnement et aide ● Stimule les facultés intellectuelles, sensorielles et motrices par les activités de vie quotidienne
aux personnes dans les actes ● Aide à la mobilisation, aux déplacements et à l’installation de la personne
essentiels de la vie quotidienne ● Aide à l’habillage et au déshabillage
● Aide seule à la toilette lorsque celle-ci est assimilée à un acte de vie quotidienne et n’a pas fait l’objet
de prescription médicale
● Aide une personne dépendante (par exemple confinée dans un lit ou dans un fauteuil) à la toilette,
en complément de l’infirmier ou de l’aide soignant, selon l’évaluation de la situation par un infirmier, le plus
souvent à un moment différent de la journée
● Aide, lorsque ces actes peuvent être assimilés à des actes de la vie quotidienne et non à des actes de
soins :
- à l’alimentation
- à la prise de médicaments lorsque cette prise est laissée par le médecin prescripteur à l’initiative
d’une personne malade capable d’accomplir seule et lorsque le mode de prise, compte tenu de la
nature du médicament, ne présente pas de difficultés particulières ni ne nécessite un apprentissage
- aux fonctions d’élimination

Accompagnement et aide ● Aide à la réalisation ou réalise des achats alimentaires


aux personnes dans les activités ● Participe à l’élaboration des menus, aide à la réalisation ou réalise des repas équilibrés ou conformes
ordinaires de la vie quotidienne aux éventuels régimes prescrits
● Aide à la réalisation ou réalise l’entretien courant du linge et des vêtements, du logement
● Aide à la réalisation ou réalise le nettoyage des surfaces et matériels
● Aide ou effectue l’aménagement de l’espace dans un but de confort et sécurité

Accompagnement et aide ● Participe au développement et/ou au rétablissement et/ou au maintien de l’équilibre psychologique
aux personnes dans les activités ● Stimule les relations sociales
de la vie sociale et relationnelles ● Accompagne dans les activités de loisirs et de la vie sociale
● Aide à la gestion des documents familiaux et aux démarches administratives

Fonctions transversales Activités


Diagnostic de la situation et ● Observe et participe à l’analyse de la situation sur le terrain
adaptation de l’intervention ● Fait preuve en permanence de vigilance et signale à l’encadrant et aux personnels soignants tout état
inhabituel de la personne aidée
● Organise et ajuste son intervention, en collaboration avec la personne aidée et l’encadrant, en fonction
du plan d’aide initialement déterminé, des souhaits de la personne aidée et des évolutions constatées au
quotidien

Communication et liaison ● Ecoute, dialogue, négocie avec la personne en situation de besoin d’aide et les aidants naturels
● Sécurise la personne en situation de besoin d’aide
● Travaille en équipe
● Rend compte de son intervention auprès des responsables du service, fait part de ses observations,
questions et difficultés avec la personne aidée Documents
pour le Médecin
● Repère ses limites de compétences et identifie les autres partenaires intervenants à domicile à solliciter du Travail
● Intervient en coordination avec les autres intervenants au domicile
N° 102
2e trimestre 2005
167
tion, augmentation en cas d’aggravation de la dépen-
Les risques, modes dance… ) ;
d’exposition et dommages ● difficulté pour prendre les repas pouvant conduire
à un déséquilibre nutritionnel.
possibles
Les contraintes augmentant la charge
Les aides à domicile sont soumises à un certain mentale :
nombre de risques dont certains peuvent entraîner des
maladies professionnelles indemnisables (cf. encadré 4). ● consignes imprécises ou différentes selon l’interlo-

cuteur, injonctions paradoxales (hiérarchie, personne


aidée, famille de la personne aidée… ) ;
● nécessité de s’adapter aux demandes de la famille,
RISQUES ORGANISATIONNELS
ET DE SURCHARGE MENTALE
de la personne aidée ;
● manque de reconnaissance professionnelle (y

compris par les soignants), de considération ;


Les éléments organisationnels au niveau de l’asso- ● difficultés de communication ;

ciation et la surcharge mentale peuvent être à l’origine ● stress lié à la gestion de situations d’urgence ;

de divers risques pour les aides à domicile. Sont distin- ● stress dû à la gestion du temps ;

guées : ● isolement professionnel, travail d’équipe insuffi-

sant, absence d’échanges entre pairs ;


● confrontation à la souffrance et à la mort ;

Les contraintes organisationnelles : ● liens affectifs tissés avec les personnes aidées ;

● incompatibilité de caractère ou de profil psycho-

● déplacements chez plusieurs personnes dans la social : l’adaptation à la personne aidée est souvent
journée ; fonction des caractères, des profils sociaux. Une mau-
● contraintes horaires (amplitude, rythme), travail vaise adéquation sera source de conflits et de tension
parfois la nuit, le week-end ou les jours fériés, impossi- (gestes déplacés, suspicion de vols… ) ;
bilité de prendre les jours de congés ; ● encadrement inadéquat, limité à la gestion du

● variabilité de l’activité en fonction des besoins de temps, voire absent ;


la personne assistée (diminution en cas d’hospitalisa- ● forte personnalisation de la relation profession-

ENCADRÉ 4
Liste non exhaustive des tableaux de maladies professionnelles (régime général) pouvant concerner
les aides à domicile.

Type de risque N° de Tableau Intitulé


Risques physiques 57 Affections périarticulaires provoquées par certains gestes et postures de travail.
98 Affections chroniques du rachis lombaire provoquées par la manutention manuelle
de charges lourdes. Travaux de manutention manuelle habituelle de charges lourdes
effectués dans le cadre des soins médicaux et paramédicaux lors de la manutention
de personnes.
Risques chimiques 65 Lésions eczématiformes de mécanisme allergique.
66 Rhinite et asthmes professionnels.
84 Affections engendrées par les solvants organiques liquides à usage professionnel.
95 Affections professionnelles de mécanisme allergique provoquées par les protéines du latex.
Risques biologiques 40 Maladies dues aux bacilles tuberculeux et à certaines mycobactéries atypiques.
infectieux Travaux effectués par le personnel de soins et assimilés […]
45 Infections d’origine professionnelle par les virus des hépatites A, B, C, D et E.
Travaux comportant des actes de soins et d’hygiène […]
76 Maladies liées à des agents infectieux ou parasitaires contractées en milieu d’hospitalisation
ou d’hospitalisation à domicile. Tous travaux accomplis par le personnel de soins […] ou
de services sociaux mettant au contact de ces agents infectieux ou parasitaires.
Documents 80 Kéraconjonctivites virales. Tous travaux accomplis par le personnel de soins et assimilé […]
pour le Médecin
du Travail ou de services sociaux mettant au contact direct ou indirect de malades porteurs de ces
N° 102
2e trimestre 2005 affections.
168
nelle (toujours la même aide à domicile avec la même LES ACCIDENTS DE TRAVAIL ENCADRÉ 5
RECENSÉS DANS LA BASE EPICEA
personne âgée) ;
● sollicitations en dehors des heures de travail (appel Vingt accidents survenus chez des aides à domicile sont
téléphonique au domicile personnel). recensés :
■ 12 décès sont dus à des accidents de la voie publique. Parmi
Ces facteurs peuvent être notamment générateurs eux, 8 sont des accidents de voiture généralement lors de
d’inconfort psychologique voire de stress qui peut, à missions (entre deux prestataires, lors de courses pour
long terme, laisser place à des phénomènes de fatigue, l’employeur). À signaler également un accident de moto et un
accident de la voie publique en tant que piéton. Deux accidents
d’épuisement professionnel (burn-out), de maladies moins caractéristiques : l’un de tracteur qui s’est renversé lors du
psychosomatiques ou de syndromes anxio-dépressifs. défrichage d’un jardin, l’autre engendré par une fausse manœuvre
de son employeur alors que l’aide le guidait pour rentrer une
Ils peuvent également entraîner des situations de mal- camionnette dans son garage ;
traitance à l’égard de la personne aidée, voire de l’aide ■ 6 concernent des aides à domiciles victimes de malaises durant
à domicile. leur travail et ayant entraîné le décès. Il s’agissait généralement
Les aides à domicile « tiennent » parce qu’elles ont d’infarctus ou d’accidents vasculaires cérébraux ;
■ les 2 autres accidents, exceptionnels, sont :
le sentiment que leur travail est utile et qu’elles trou-
- un décès lors d’un incendie provoqué par un poêle à pétrole,
vent un intérêt aux relations qu’elles construisent au
- un décès par arme à feu (le fils d’une personne aidée tira sur
jour le jour avec les personnes aidées. l’aide à domicile la tuant sur le coup).

dent ce qui peut laisser l’aide dans une situation finan-


RISQUES PHYSIQUES
cière délicate pour la réparation ou le remplacement de
son véhicule.
Lors de l’interrogation de la base EPICEA, qui
recense tous les accidents de travail mortels survenus
dans des entreprises du régime général de Sécurité Risques liés aux manutentions manuelles,
sociale ainsi qu’un certain nombre d’accidents graves postures, gestes répétitifs
jugés significatifs par les CRAM, 20 accidents survenus
chez des aides à domicile ont été retrouvés (cf. encadré Les manutentions manuelles sont de plusieurs
5). types :
● déplacement de mobilier, d’appareils électroména-

gers ;
Risques dus aux déplacements ● transport de bois, de bouteilles de gaz ;

● soulèvement, déplacement, maintien, transport

Les trajets peuvent être effectués au moyen du véhi- des personnes aidées, aide à la toilette, mobilisation
cule personnel (automobile, deux roues). Ce risque ne des soignés au lit ;
doit pas être négligé par les associations car le risque ● retournement des matelas…

routier reste la première cause d’accident mortel au tra-


vail. Il ne faut pas oublier également le risque lors du Les activités de ménage courant peuvent conduire à
déplacement à pieds. l’adoption de postures contraignantes (à genoux,
L’exposition au risque routier est quotidienne. Le accroupie, penchée en avant, bras en élévation…). Les
nombre de kilomètres parcourus reste modéré mais les activités de lavage, repassage, nettoyage des vitres…
déplacements sont fréquents, souvent sur de petits tra- sont à l’origine de gestes répétitifs des membres supé-
jets. rieurs.
Les facteurs constituant une aggravation potentielle Différents facteurs sont susceptibles d’influencer
du danger sont : l’exposition aux risques liés aux manutentions
● un défaut d’entretien du véhicule ; manuelles :
● l’état des routes ; ● le poids (des meubles, des courses, des appareils,

● des contraintes de temps (planification…) ; mais aussi celui de la personne) ;


● une mauvaise organisation des déplacements ● l’état de santé de la personne assistée, plus ou

(connaissance de l’itinéraire…) ; moins autonome ;


● les conditions climatiques (brouillard, pluie, cha- ● la configuration des locaux privés : passages

leur, neige, verglas…) ; étroits, présence de dénivelés voire d’escaliers plus ou


● la fatigue et le stress. moins raides, sols glissants ou en mauvais état, pré-
sence de tapis… ;
A noter qu’un défaut d’assurance pour l’utilisation ● l’existence de matériel d’aide à la manutention sur Documents
pour le Médecin
du véhicule personnel à titre professionnel peut place : lit médicalisé, lève malade, ou encore diable du Travail
N° 102
conduire à un mauvais remboursement en cas d’acci- pour les objets lourds ; 2e trimestre 2005
169
● la formation (prévention des risques liés à l’activité interventions, comme le remplacement d’une ampoule
physique et ergonomie notamment en milieu hospita- par exemple.
lier) ; L’état de l’installation électrique et des appareils mis à
● la présence d’animaux qui peuvent s’opposer à la disposition au domicile de la personne assistée est un
mobilisation des meubles ou des malades. facteur essentiel.
Les aides à domicile sont parfois confrontées à du
Les conséquences possibles sont des douleurs dor- matériel défectueux : défaut d’isolation de câbles, instal-
sales, lumbagos, sciatiques et des traumatismes suite, lations vétustes, prises détériorées…
par exemple, à l’écrasement ou au coincement d’un Les conséquences peuvent être l’électrisation ou
pied, d’une main, ou suite à une chute (dénivelés, esca- l’électrocution.
lier, sol en mauvais état) pendant la manutention.
Le matériel mis à disposition par la personne aidée
et la formation de l’aide à domicile peuvent avoir une Risques liés à l’utilisation de matériel,
influence sur le risque lié aux postures adoptées lors de d’outils
l’exécution des différentes tâches. Généralement, les
tâches sont assez variées lors de chaque intervention. L’exécution des tâches ménagères implique l’utilisa-
La durée d’exposition journalière totale, dans le cas des tion d’un certain nombre d’appareils et d’outils :
postures comme des gestes répétitifs, est importante ● lors de la préparation des repas : outils tranchants,

même si chaque tâche peut sembler être rapide. Ces four, friteuse, gazinière, plaques électriques, manipula-
dernières sont en effet nombreuses. tion de liquides brûlants…
Les conséquences sur la santé sont les affections ● lors du repassage : fer à repasser,

péri-articulaires provoquées par certains gestes ou pos- ● lors de la mise en route et de l’entretien du chauf-

tures de travail ainsi que les douleurs dorsales. fage : poêle à bois, à charbon…

Des brûlures ou des plaies plus ou moins graves


Risque de chutes peuvent en résulter.

Il peut provenir de la présence de dénivelés, d’esca-


liers, de tapis, de sols en mauvais état, glissants, encom- Risque incendie/explosion
brés, d’utilisation de moyens de fortune pour des
travaux « en hauteur », de la présence d’animaux, d’un L’aide à domicile peut être confrontée à un départ
mauvais éclairage… de feu pendant son intervention chez la personne assis-
tée (incendie d’origine électrique, cuisinière à bois,
Circulation poêle à charbon, cheminée mal entretenue, fuite de
Les logements des personnes assistées, parfois gaz… ). Ce risque peut être aggravé en fonction de
vétustes, peuvent présenter des risques de chutes lors l’état d’autonomie de la personne.
de simples déplacements et donc a fortiori pendant les Outre le risque de brûlures, il ne faut pas oublier les
phases d’aide au déplacement de la personne. risques d’intoxication à l’oxyde de carbone par des
appareils défectueux.
Chute de hauteur
Certaines interventions peuvent nécessiter l’utilisa-
tion d’un escabeau (nettoyage des vitres, remplace- Risques chimiques
ment d’une ampoule, nécessité d’accéder à un
rangement en hauteur, etc.). L’aide à domicile ne dis- Les risques chimiques sont liés à l’exposition à
pose pas toujours d’un escabeau en bon état et se divers produits :
contente parfois d’un moyen de fortune tel qu’une
chaise. Produits irritants et/ou sensibilisants :
Les conséquences, notamment en cas de chute de ● désinfectants (glutaraldéhyde, ammoniums qua-

hauteur, peuvent être graves (fracture, traumatisme ternaires, crésol… ),


crânien, etc.). ● produits de nettoyage (anioniques, cationiques… ),

● dégraissants (solvants).

Risque électrique Produits corrosifs :


Documents ● détartrants acides (acide chlorhydrique, acide
pour le Médecin
du Travail Il peut se manifester soit lors de l’utilisation d’appa- phosphorique, acide acétique…),
N° 102
2e trimestre 2005 reils ou de simples interrupteurs, soit lors de petites ● désinfectants alcalins (eau de Javel… ).
170
Produits inflammables :
● acétone, alcool, Conseils pour la réduction
● butane, propane.
des risques
Produits de combustion :
● risque de dégagement d’oxyde de carbone par des La réduction des risques repose sur quatre niveaux
appareils de chauffage mal réglés. d’actions.

L’exposition a lieu pendant l’exécution des tâches


ménagères, principalement lors de l’utilisation des pro-
LES INSTITUTIONS ET LA RÉGLEMENTATION
duits de nettoyage.
Il s’agit essentiellement d’une exposition répétée par
voie cutanée, du fait de l’absence de protections indivi- Une bonne part des risques listés est d’ordre orga-
duelles. nisationnel et liée aux statut des aides à domicile. Le
Les conséquences peuvent aller de l’irritation cuta- premier niveau d’action possible ne dépend pas des
née à la brûlure chimique ou thermique grave. Il peut préventeurs de terrain, il s’agit de l’amélioration de ces
également s’agir d’expositions accidentelles (projec- statuts.
tions, émission de gaz toxiques…) en cas de mauvaise Les actions qui pourraient être proposées sont les
manipulation ou de mélange intempestif de produits suivantes :
incompatibles (produits acides ou ammoniaqués et eau ● la modification du mode de rémunération à

de Javel, par exemple). l’heure ;


L’utilisation éventuelle de produits inflammables, ● la rémunération du temps de trajet ;

ainsi que d’aérosols comportant un gaz propulseur ● l’utilisation d’un système conventionnel ou mutua-

inflammable est également source d’accident. L’utilisa- liste de garantie de ressources ou d’indemnisation en
tion de produits sous forme de bombe aérosol entraîne cas d’absence transitoire (hospitalisations, cures,
une augmentation de l’exposition par inhalation et voyages ou séjours hors département) ou définitive
donc des risques d’allergie ou d’irritation respiratoire (placement, décès) de la personne aidée ;
pour certains produits. ● le développement de l’accès pour tous à un suivi

médical en médecine du travail, en particulier pour les


employés à temps partiel dans un cadre mandataire ou
directement rémunérés par des particuliers…
RISQUE BIOLOGIQUE INFECTIEUX

De nombreux agents infectieux et parasitaires peu-


LES ASSOCIATIONS ET LES CONSEILS GÉNÉRAUX
vent être en cause, en fonction de la situation médicale
de la personne aidée mais également de son environ-
nement (présence d’animaux, habitation ancienne) ;
les agents infectieux sont des bactéries (staphylo- L’importance du plan d’aide
coques, streptocoques, bacille tuberculeux… ), des
virus (grippe, zona, hépatite B et C, infection par le L’organisation de la prise en charge d’une personne
VIH… ), des champignons (mycoses). s’effectue en deux étapes : le plan d’aide qui définit les
Les voies de contamination possibles sont la voie prestations à fournir et la recherche de la profession-
respiratoire (émission de gouttelettes lors de la parole, nelle idoine (cf. p 164).
toux… ), la voie cutanée (blessure par un objet souillé, La bonne qualité du plan d’aide est indispensable
aiguille « traînante », contact avec une plaie infectée, pour assurer une adéquation optimale entre les
un ulcère de jambe… manipulation du linge, du bas- besoins, la réalité du travail et les personnes aidées et
sin, des ordures ménagères… ), la voie digestive (par aidantes.
l’intermédiaire des mains ou d’un objet souillés portés Le plan d’aide ne peut être réalisé sérieusement que
à la bouche), le contact avec les animaux éventuelle- par un entretien avec la personne aidée, éventuelle-
ment présents, soit par contact direct, soit par mor- ment avec son entourage et une visite approfondie de
sure. son logement. Il doit être validé par une nouvelle visite
L’information de l’aide à domicile par le médecin après la mise en route de la prestation et une discussion
traitant ou l’équipe soignante sur les précautions à avec l’aide à domicile.
prendre devant un éventuel statut infectieux des per- Le plan d’aide doit prendre en compte les facteurs Documents
pour le Médecin
sonne aidées devrait contribuer à la prévention de ce suivants : du Travail
N° 102
risque. ● concernant la personne âgée : personnalité, 2e trimestre 2005
171
demandes, attentes, état de santé physique et mental, de malades pour lesquels le pronostic n’est pas la gué-
relations avec la famille, degré d’acceptation de « l’in- rison est élevé. Cela permet d’améliorer l’écoute et la
trus », moyens financiers et acceptation du coût ; qualité de l’accompagnement des malades graves et
● concernant le logement : organisation spatiale, favorise, par l’échange et la clarification des affects, le
confort, sécurité du quartier, équipements ménagers, soulagement de l’anxiété ressentie par le personnel ;
salubrité, accessibilité, environnement et présence ● mettre en place un soutien psychologique au pro-

d’animaux ; fit des salariés et des responsables de secteur ;


● concernant l’entourage : degré de soutien familial, ● instaurer une « fiche de renseignements
relations famille/personne âgée, attentes de la famille, pratiques », en cas d’hospitalisation, entre l’hôpital, la
degré d’acceptation de « l’intrus », moyens financiers et famille, les assistantes sociales, les médecins et les aides
acceptation du coût. à domicile afin de préparer la sortie et portant sur le
jour et l’heure de sortie, les médicaments ou matériels
Ce n’est qu’à partir d’un plan prenant en compte à prévoir, les précautions à prendre.
toutes ces données que pourront être définies les pres-
tations, prescrites en terme de tâches ou finalités,
temps et rythme. En fonction de ces données, l’aide à
L’INTERVENTION DE L’AIDE À DOMICILE
domicile pourra être choisie en tenant compte de ses
compétences, de son caractère, de ses affinités, de ses
restrictions d’aptitude médicale éventuelles, de ses dis-
ponibilités d’horaires et de transport, éventuellement Risque routier
de son profil socio-culturel.
Ce plan devra être élaboré par une personne Il faut tenir compte dans l’organisation du fait que
connaissant bien les aides à domicile et avec la partici- le temps de conduite fait partie de la charge de travail.
pation de ces dernières. La planification doit prendre en considération les
L’assistance pouvant durer des années, l’état de temps de trajets afin d’éviter le « sentiment d’ur-
santé de la personne aura tendance à évoluer, il sera gence ». Les salariées doivent être sensibilisées non
donc indispensable de revoir périodiquement le plan seulement aux risques liés au comportement au volant,
d’aide. mais également à ceux liés à l’organisation des dépla-
Outre ce plan d’aide, il est recommandé [14] de : cements (connaissance de l’itinéraire, recherche d’in-
● valoriser l’expérience professionnelle ; formation sur l’état des routes, vérification du
● alterner cas lourds et moins lourds dans l’emploi véhicule… ), à la nécessité d’assurer un entretien cor-
du temps de l’aide à domicile ; rect et régulier du véhicule et à celle de l’assurer cor-
● favoriser la communication au sein de l’association rectement.
par : La mise à disposition de véhicules de service par les
- l’échange d’informations au sein d’un même employeurs et la prise en compte dans le temps de tra-
niveau hiérarchique (entre les aides, entre les respon- vail et la rémunération du temps de transport entre les
sables) ; pour cela, il faut favoriser les contacts avec par missions pourraient contribuer à la réduction de ce
exemple salle de pause permettant la rencontre des risque.
salariés, locaux de travail conçus pour favoriser les ren- Une formation au risque routier pourrait être dis-
contres lorsque le personnel prend en charge les pensée et des consignes strictes diffusées sur la non uti-
mêmes patients afin d’augmenter les échanges, cahier lisation du téléphone portable au volant - y compris le
de liaison entre les différents intervenants pour les acti- dispositif main-libre -, ainsi que sur le respect du code
vités à domicile ; de la route.
- l’échange d’informations entre les différents
niveaux hiérarchiques (salariées, responsables de sec-
teur et direction) : par exemple, réunion organisée par Manutentions manuelles, postures, gestes
le responsable de secteur pour faire le point des activi- répétitifs
tés réalisées durant les dernières semaines : tâches
effectuées, état des patients, contact relationnel, diffi- Les conditions dans lesquelles se déroulent les opé-
cultés rencontrées, etc. ; mise à disposition de fiches ou rations de manutention manuelle dépendent étroite-
d’un registre pour exprimer ses idées et en informer la ment de l’aménagement du domicile de la personne
direction ; assistée et du matériel dont elle dispose. Certains amé-
- le développement de groupes de parole ou nagements peuvent bénéficier d’aides financières et
Documents
pour le Médecin
d’analyse des pratiques, avec de préférence interven- peuvent donc être plus facilement proposés et mis en
du Travail tion d’un psychologue ou de spécialistes ; ceci est inté- place. Dans tous les cas, il est nécessaire de respecter
N° 102
2e trimestre 2005 ressant notamment dans les services où le pourcentage l’intimité et l’autonomie des personnes aidées.
172
Les aides à domicile varient généralement sponta- également en compte l’état mental de la personne
nément leurs activités. Cela permet de limiter la surve- aidée qui peut aggraver ce risque.
nue de troubles liés aux postures contraignantes et aux
gestes répétitifs.
Dans certains cas, des apprenties ont été soupçon- Risque de chutes
nés de maltraitance. Les personnes âgées présentaient
des hématomes. Il s’agissait en fait de mauvaises La sécurité de l’aide à domicile dépend étroitement
manœuvres effectuées pour déplacer ces personnes du du matériel et des conditions existant au domicile de la
fait d’un manque de formation à la manutention. Une personne aidée. Les problèmes liés à l’état des sols
formation est donc indispensable. (présence de tapis, sols et moquettes dégradés), la
configuration et l’encombrement des locaux seront dif-
ficiles à résoudre. Ils pourront cependant être partielle-
Risque électrique ment traités par la sensibilisation de la personne aidée
aux risques, le rangement des locaux, et avec son
Tout matériel endommagé ou ayant reçu un choc accord, le déplacement ou l’élimination de mobiliers ou
doit être remplacé. La direction de l’association doit revêtements de sol. Il est également recommandé de
demander aux salariées de faire remonter les informa- porter des chaussures adaptées, à semelle anti-déra-
tions en cas de risques liés à l’état des installations élec- pante, fournies par l’association. Dans certains cas l’ac-
triques chez les personnes aidées et intervenir auprès quisition par la personne aidée d’un escabeau peut être
de ces dernières pour faire réaliser les travaux indis- nécessaire. Il conviendra alors de veiller par la suite à
pensables pour leur mise en sécurité. l’absence de dégradation de ce matériel, notamment
Les aides à domicile devront par ailleurs disposer de des patins en caoutchouc pour les pieds de celui-ci.
consignes précises leur interdisant toute intervention Il faut souligner que c’est aussi le rôle de l’aide à
personnelle sur un appareil électrique. domicile de faire de la prévention des chutes des per-
sonnes âgées.
Enfin, l’aide à domicile devra recevoir des consignes
Risques liés à l’utilisation de matériel, strictes en ce qui concerne les interventions en hauteur,
d’outils la liste des tâches concernées devant être limitative,
avec interdiction d’utiliser des moyens de fortune
Les risques de coupures ou de brûlures, pendant l’uti- comme chaises, caisses, etc.
lisation de matériel ou d’outils, peuvent être prévenus en
exigeant d’une part que ces équipements soient en bon
état et conformes aux normes en vigueur, et d’autre part Risques chimiques
en fournissant des équipements de protection comme
des gants isolants pour l’utilisation de poêle à bois ou à Une formation de base concernant les produits et
charbon, du four chaud ou lors de la manipulation de leur utilisation est recommandée. Elle portera sur la
plats. Dans le cadre des tâches ménagères classiques lecture des étiquettes et le respect de règles simples lors
(préparation du repas, avec découpe de viande, de de leur mise en œuvre, comme l’utilisation de protec-
légumes… ou travaux de repassage), il est recommandé tions (gants adaptés), l’interdiction de mélanger les
une bonne organisation du travail et une attention parti- produits entre eux, de les chauffer ou de les recondi-
culière lors de la réalisation de ces opérations. tionner dans des contenants de type alimentaire. La
conduite à tenir en cas d’accident devra être connue
(projections, inhalation, voire ingestion accidentelle).
Risque incendie L’association devra fournir des gants et une blouse
(régulièrement renouvelés et entretenus) aux salariées.
Une formation de base sur la conduite à tenir face à Une sélection des produits chimiques utilisables
un départ de feu est indispensable pour que les aides à pourra être réalisée avec l’aide du médecin du travail et
domicile soient en mesure de réagir correctement si un intégrée dans le contrat initial. Il est rappelé que les
tel accident se produisait. Il s’agit en particulier de la produits grand public ne sont pas accompagnés de
manière de donner l’alerte, d’intervenir correctement fiches de données de sécurité.
sans prendre de risques, et de procéder à l’évacuation
du bâtiment. On insistera en particulier sur les gestes à
ne pas faire afin d’éviter tout sur-accident (eau sur feu Risques biologiques
électrique ou de corps gras, utilisation d’un appareil Documents
pour le Médecin
électrique en présence d’une odeur de gaz, utilisation La nécessité d’une vaccination antitétanique main- du Travail
N° 102
d’un ascenseur pour l’évacuation, etc.). On prendra tenue à jour doit être rappelée. La vaccination contre 2e trimestre 2005
173
l’hépatite B est recommandée, dans certains cas, selon Si une personne assistée contracte une maladie
les résultats de l’évaluation des risques. Il est conseillé contagieuse (tuberculose, notamment, zona… ), il est
également de vacciner contre la grippe. La pratique nécessaire d’en avertir immédiatement le médecin du
d’une intradermo-réaction à la tuberculine initiale, de travail qui prendra les mesures nécessaires, ou en l’ab-
référence, est conseillée ; en fonction de l’évaluation sence de celui-ci le médecin traitant.
des risques, la conduite à tenir sera adaptée conformé- Dans le cas de soins à domicile comportant des
ment aux recommandations du Conseil supérieur d’hy- injections, il faudra s’assurer que l’équipe soignante uti-
(5) Cf. : Prévention et
prise en charge de la
giène publique de France (5). lise des conteneurs adaptés pour matériels piquants/
tuberculose en France - La prévention passe par le respect de règles d’hy- tranchants afin de prévenir le risque d’accident d’expo-
Doc Méd Tral. 2004,
97 : 21-49 et www.dmt- giène strictes. sition au sang (AES) de l’aide à domicile par une aiguille
prevention.fr Dans tous les cas : traînante. L’aide à domicile devra être informée de la
● lavage des mains fréquent, systématique après cer- conduite à tenir en cas de survenue d’un tel accident
tains gestes ; (décontamination immédiate et consultation d’un
● port de vêtements dédiés (blouse) au travail, net- médecin référent dans un service d’urgence, afin d’éva-
toyés régulièrement ; luer le risque et de déterminer la conduite à tenir et le
En fonction de la personne aidée : suivi).
● utilisation de gants pour les soins, la manipulation

d’objets éventuellement contaminés, la manipulation


du linge sale, après une sensibilisation des aides aux
LES FORMATIONS
risques et à leur prévention et une information sur les
(6) Pour tout renseigne- sources de contamination possible et sur les règles de
ment complémentaire sur « bon usage » des gants ; Les formations sont nécessaires au personnel en
ces formations PRAP
(prévention des risques ● désinfection du matériel utilisé (bassin… ) ; contact avec des personnes âgées ou des malades. Peu-
liés à l’activité phy- ● utilisation de pinces pour les pansements, le cas vent être abordées :
sique), contacter l’INRS
(poste 01 40 44 30 07) échéant, de sacs pour conditionner les déchets. ● la formation DEAVS en formation continue pour
ou le service Prévention
des CRAM ou CGSS. Il est également nécessaire d’assurer une coordina- les salariées non titulaires de cette formation ;
tion et des échanges entre l’aide à domicile, le médecin ● l’approche psychologique des personnes âgées

et l’infirmière. et/ou du vieillissement (développer l’aide psycholo-


gique, le soutien face à la mort, la vieillesse, la mala-
ENCADRÉ 6 Besoins d’études die) ;
● la formation à la prévention des risques liés à l’ac-
ou d’actions complémentaires
tivité physique (PRAP), voire prévention des risques
Vis-à-vis des associations liés à l’activité physique en secteur santé ou option spé-
■ Amélioration du financement des associations qui remplissent
une réelle mission de service public ;
cifique « personnes âgées »(6) ;
● la connaissance de certaines pathologies (maladie
■ Prise en charge les transports (à la fois en tant que frais et en
tant que temps de travail) ; d’Alzheimer… ) et du comportement à adopter ;
■ Développement de la formation continue ; ● la formation à l’hygiène ;
■ Développement de l’aide psychologique ; ● la formation aux soins palliatifs et l’aide aux mou-
■ Développement de l’idée de plans de prévention inspirés de rants ;
ceux qui sont applicables aux travaux effectués dans un
● la formation à la conduite à tenir en cas d’urgence
établissement par une entreprise extérieure (décret n° 92-158)
[15]. (secourisme, incendie)…
Vis-à-vis des personnes aidées
■ Sensibilisation des personnes âgées et de leur entourage sur les
risques pour leur salarié et sur leur responsabilité en tant
qu’employeur ;
■ Amélioration de l’habitat et de l’accessibilité des domiciles ;
Conclusion
■ Augmentation des aides à l’amélioration du matériel.

Vis-à-vis des pouvoirs publics Le métier d’auxiliaire de vie sociale, nouvelle déno-
■ Amélioration du statut des salariés ; mination depuis 2002, qui englobe la profession d’aide
■ Modification de la rémunération à l’heure, diminution de la à domicile, est en plein développement, aussi bien d’un
variabilité du salaire en fixant des garanties de ressource ;
point de vue quantitatif que qualitatif, avec une
■ Extension du dispositif « santé au travail » aux salariés à temps
partiel et à employeurs multiples ; meilleure définition de la profession, une amélioration
■ Veille vis-à-vis de l’effectivité du droit chez les particuliers
de la formation, une revalorisation du travail.
Documents
pour le Médecin
employeurs et dans les associations. L’augmentation du nombre de personnes âgées
du Travail ■ Amélioration de la connaissance de l’état de santé des aides à dans les années à venir ne fera qu’accentuer les attentes
N° 102 domicile en France.
2e trimestre 2005 dans ce secteur.
174
Cette nouvelle profession est née d’emblée sous le concernant le statut des employés et les conditions de
signe de la précarité : précarité des structures (simples travail.
associations, sans moyens financiers, disposant d’un L’évaluation des risques fait apparaître une charge
encadrement réduit), précarité des personnes aidées de travail, mentale et physique, très importante du fait
(souvent en situation difficile que ce soit au plan finan- des difficultés de statut, des modes de rémunération,
cier, social ou de santé), précarité des aides à domicile de l’environnement de travail, des conditions de travail
elles-mêmes (sans formation, sans statut, sans garantie difficiles chez certaines personnes aidées.
de salaires, sans protection). Enfin, les possibilités d’évolution de carrière sont rares
L’évolution récente vers plus de professionnalisme et une réelle réflexion sur ce sujet devrait être menée.
est donc un grand progrès. De nombreuses améliora- Les besoins d’étude ou d’action complémentaires
tions sont cependant encore nécessaires, notamment identifiés lors de ce travail sont résumés dans l’encadré 6.

Bibliographie
[1] Décret n° 62-443 du 14 avril 1962 Septembre 2000. Saint-Denis La Plaine : [15] Décret n° 92-158 du 20 février 1992
modifiant certaines dispositions du chapitre V AFNOR ; 2000, 30 p. complétant le code du travail (deuxième par-
du titre III du Code de la famille et de l’aide [9] Brochure n° 3180 - Salariés du parti- tie : décrets en Conseil d'État) et fixant les
sociale. J Off Répub Fr. du 15 Avril 1962 : culier employeur, convention collective natio- prescriptions particulières d'hygiène et de
3918. nale des salariés du particulier employeur sécurité applicables aux travaux effectués
[2] Brochure n° 3217 - aide ou maintien à étendue par arrêté du 2 mars 2000. J Off dans un établissement par une entreprise
domicile (Organismes d’), convention collec- Répub Fr. du 11 mars 2000 extérieure (et rectificatif), J Off Repub Fr. 22
tive nationale des organismes d’aide ou de (www.legifrance.gouv.fr). février 1992 : 2779-82 ; 21 mars 1992 : 3986.
maintien à domicile agréée par arrêté du 18 [10] Décret n° 75-882 portant règlement
mai 1983. JONC du 10 juin 1983 (www.legi- DOCUMENTATION COMPLÉMENTAIRE
d’administration publique du 22 septembre
france.gouv.fr). • Les aides à domicile, Réseaux de veille et
1975 pour l'application des articles L. 771-8,
de prévention des risques professionnels en
[3] Loi n° 2001-647 du 20 juillet 2001 L. 771-9, L. 772-1 et L. 772-2 du code du Tra-
PACA, prevention.pharmacie.univ-mrs.fr/
relative à la prise en charge de la perte d’au- vail en ce qui concerne la surveillance médi-
publication/preventeur/dossiers/guide_aides_
tonomie des personnes âgées et à l’allocation cale des gardiens d'immeubles à usage
dom.pdf).
personnalisée d’autonomie. J Off Répub Fr. d'habitation et des employés de maison. J Off
• ROCHER M - Quand l’aide est un métier.
n° 167du 21 juillet 2001 : 11737-11743. Répub Fr. du 26 septembre 1975 : 9949-9950.
Trav Séc. 1989 (juin) : 401-21
[4] Loi n° 2002-2 du 2 janvier 2002 réno- [11] Le travail d'aide aux personnes âgées. • ROCHER M - Les conditions de travail des
vant l’action sociale et médico-sociale. J Off Conditions de travail et santé perçue chez les infirmières et des aides à domicile. Trav Séc.
Répub Fr. n° 2 du 3 janvier 2002 : 124-142. aides-soignants, agents de service, aides 1990 (déc.) : 679-92.
[5] Décret n° 2002-410 du 26 mars 2002 ménagères des maisons de retraite et des • SCWHARTZ A (ED) – Les aides à domicile
portant création du diplôme d’État d’auxiliaire structures d'aide à domicile. Publications écrivent leur métier.Témoignage des aides à
de vie sociale. J Off Répub Fr. n° 74 du 28 ASMT. Document 17/1999. Paris : CISME ; domicile de SENAD d’Annonay. St-Julien
mars 2002 : 5476-5477. 1999, 95 p. Molin Molette : JP Huguet éd. ; 2002,
[12] BERTUCAT I, COLOMB C - Approche 170 p.
[6] Arrêté du 26 mars 2002 relatif au
de la profession de travailleuse familiale.Arch • L’auxiliaire de vie sociale.Vidéo réalisée
diplôme d’État d’auxiliaire de vie sociale. J Off
Mal Prof. 1998, 59 (2) : 84-90. par le comité régional de pilotage de l’aide à
Répub Fr. n° 74 du 28 mars 2002 : 5478-
5479. [13] BUREL A, GONZALES F, BARON R, domicile. CRAM Bourgogne Franche-Comté
DEWITTE JD - Une profession méconnue : et URASSAD (Union régionale des associa-
[7] BRESSE S - L’enjeu de la professionnali- tions de soins et services à domicile) de
aide-ménagère. Arch Mal Prof. 2000 ; 61 (6) :
sation du secteur de l’aide à domicile en Bourgogne. Durée 20 minutes.
379-388.
faveur des personnes âgées. Retraite Soc. 2003 ;
39 : 120-143 [14] YAHIAOUI F, NICOT AM - Freins à l’em-
bauche et à l’amélioration des conditions de Documents
[8] Services aux personnes à domicile. pour le Médecin
travail dans le secteur de l’aide à domicile,
Norme française homologuée NF X 50-056. du Travail
2002 (www.anact.fr/index.html). N° 102
2e trimestre 2005
175
ANNEXE 1
GUIDE D’ENTRETIEN AVEC L’ORGANISME
ET GUIDE DE REPÉRAGE DES RISQUES
L’évaluation des risques nécessite une étude des Le premier – 1. Guide d’entretien avec l’organisme –
conditions de travail réelles qui passe obligatoirement doit servir au préventeur pour son premier contact avec
par un entretien avec les salariés et une étude des les responsables de l’organisme afin d’évaluer ses modes
postes et fonctions de travail sur le terrain. de fonctionnement, ses contraintes, sa méthode de
Dans le cadre des aides à domicile, il peut être dif- gestion des risques professionnels et les améliorations
ficile de pouvoir observer les conditions réelles de tra- possibles.
vail, du fait du caractère dispersé des postes et surtout Le deuxième – 2. Guide de repérage des risques –
du caractère privé des habitations qui rend juridique- pourra être utilisé soit lors d’un entretien avec l’aide
ment plus difficiles ces visites. à domicile (par exemple lors de l’examen périodique
Pour faire face à cette difficulté, deux guides ont de médecine du travail), soit lors de visites au domi-
été rédigés. cile des personnes aidées.

1. Guide d’entretien avec l’organisme


Statut de l’organisme
Question Pourquoi ? Réponse Recommandations
L’organisme est-il une Il peut s’agir d’un orga-
association ? nisme privé ou public.
Quel sont les statuts Convention collective à
existants au sein de l’as- appliquer et statut du
sociation ? personnel différents.

Le service est il agréé par Le DDTEFP octroie un


le préfet (articles L. 129-1 agrément à l’association :
et D. 129-7 du Code du cela peut-être un relatif
travail) ? garant du respect de
la réglementation en
matière de rémunéra-
tion, durée du travail,
convention collective.

Le service a-t- il signé un En cas de signature d’une En l’absence de cette


contrat pluriannuel avec convention avec l’État signature, informer sur
le Conseil général et/ou et/ou le Conseil général, la possibilité d’obtenir
l’État ? (article 33 de la possibilité de disposer de des financements sup-
Loi du 2 janvier 2002). prestations supplémen- plémentaires par ce
taires pour : biais.
● l’encadrement,

● la formation du

personnel.

Y-a-t-il un règlement inté- Il peut y avoir des cha- Demander le règlement


rieur pour les salariés ? pitres sur la médecine intérieur
du travail, les EPI, la pré-
vention des risques, les
conduites addictives…

Quelle est le nombre de


personnes aidées en
Documents ● mandataire
pour le Médecin
du Travail ● prestataire
N° 102 ● les deux
2e trimestre 2005
176 Suite page suivante 
Statut de l’organisme (suite)
Question Pourquoi ? Réponse Recommandations
L’organisme gère-t-il éga- Possibilité de reclasse-
lement des maisons de ment de personnes en
retraite ou des établisse- cas d’inaptitudes ou de
ments d’hébergement ? restrictions médicales ?

Documents hygiène - sécurité - santé au travail


Question Pourquoi ? Réponse Recommandations
Y-a-t-il un CHSCT, des Source d’information Consulter les compte-
délégués du personnel ? rendus de CHSCT

Le « document unique » L’évaluation des risques Consulter le document


a-t-il été rédigé ? professionnels encourus
par les salariés est une
obligation réglementaire
incombant à l’employeur.
Elle doit être systémati-
quement effectuée lors
de la prise en charge
d’une nouvelle personne
aidée.

La fiche d’entreprise a-t- Source d’information. Consulter le document


elle été établie par le
médecin du travail ?

Les salariés
Question Pourquoi ? Réponse Recommandations
Nombre de salariés assu- Permet d’apprécier la
rant l’aide à domicile ? dimension de l’associa-
tion et donc ses moyens.

Comment sont recrutées Permet de connaître les Conseiller d’embaucher


les aides à domicile ? critères d’embauche et des salariés diplômés
donc la professionnalisa- (DEAVS - Diplôme d’É-
tion de l’association et tat d’auxiliaire de vie
des personnels. sociale ; CAFAD - Certi-
ficat d’aptitude à la fonc-
Les salariés sont ils men- Permet de savoir si un tion d’aide à domicile)
sualisés ? salaire minimal mensuel
est assuré.

Quelle est la moyenne


d’âge des salariés ?

Quel est leur niveau de


qualification ?

Quelle est en moyenne


leur ancienneté dans la
fonction ?

Quelle est en moyenne Permet d’évaluer le turn- Documents


leur ancienneté dans l’as- over. pour le Médecin
du Travail
sociation ? N° 102
2e trimestre 2005
177
Suite page suivante 
Les salariés (suite)
Question Pourquoi ? Réponse Recommandations
Certains salariés cumu- Dans le cas de prestataire, Sensibiliser l’entreprise à
lent-ils service mandataire la responsabilité de la pré- l’importance d’évaluer les
et service prestataire ? vention des risques risques et les réduire,
Combien ? incombe à l’employeur. même pour les manda-
Dans le cas de service taires
mandataire l’association
peut sensibiliser salariés et
employeurs sur les risques
et les moyens de les pré-
venir, même si elle n’en a
pas l’obligation (informa-
tion par réunions ou livret
d’accueil… ).

Quel est le temps de tra- Permet d’évaluer la charge Recommander de se


vail des aides à domicile ? de travail et ses condi- conformer à la conven-
tions. tion collective, différente
entre service mandataire
et prestataire.

Certains salariés tra- Risque de charges horaires Privilégier les volontaires,


vaillent-ils les week-ends importantes. respecter les contre-indi-
et jours fériés ? Combien ? cations médicales, respec-
Certains salariés assurent- ter un temps de repos
ils des gardes de nuit ? suffisant pour assurer une
Combien ? récupération correcte.

Combien de personnes La multiplication du Conseiller de prendre en


aidées sont-elles prises en nombre de personnes compte les zones géogra-
charge par un temps aidées prises en charge phiques
plein ? entraîne une augmenta-
tion des temps de trajet
parfois au dépend de la
prise en charge des per-
sonnes aidées. D’où aug-
mentation du stress, de la
fatigue.

Comment sont attribuées Une bonne adéquation Recommander de choisir


les personnes aux aides ? entre la personne aidée les aides en fonction des
et l’aide permet d’éviter personnes aidées.
les conflits, de diminuer
le stress et diverses
contraintes.

Y-a-t-il prise en compte Demander de prendre en


des restrictions d’apti- compte les restrictions
tude, du niveau de diffi- médicales.
culté des cas, de
l’adéquation des carac-
tères, de la fréquence des
déplacements…

Quelle est la durée Permet d’évaluer le type


Documents moyenne de prise en de travail, ses contraintes,
pour le Médecin
du Travail
charge d’une personne fatigue, stress, risque rou-
N° 102 aidée ? tier.
2e trimestre 2005
178 Suite page suivante 
Les salariés (suite)
Question Pourquoi ? Réponse Recommandations
Les salariés doivent-ils Fatigue, stress, risque Recommander de
effectuer beaucoup de routier. ● limiter les déplacements,

déplacements ? Moyens ● prévoir les temps de tra-

de transport ? Distances ? jet dans la planification


et les inclure dans le
temps de travail,
● privilégier les transports

en commun, préciser
dans le règlement inté-
rieur les conditions
d’utilisation des véhi-
cules personnels.

Les temps de trajets sont L’absence de rémunéra- Conseiller de rémunérer


ils rémunérés ? tion entraîne des difficul- les temps de déplacement
Les aides perçoivent-elles tés financières, une et d’attribuer des indem-
des indemnités kilomé- obligation d’aller vite et nités kilométriques
triques ? donc de prendre des
risques.

Les personnes aidées Risque de ne pas être Conseiller d’envisager l’in-


sont-elles transportées par assuré. terdiction de cette pra-
les aides ? tique ou de s’assurer que
l’assurance couvre ce
risque.

Comment sont gérées les En cas d’inaptitude Conseiller de remplacer


restrictions d’aptitude ? entraînant une impossibi- les cas d’aide lourds par
lité de prendre en charge des cas plus simples per-
des cas lourds, cela peut mettant d’assurer un
entraîner des pertes de revenu complet.
revenus.

Y-a-t-il des personnels Permet d’apprécier leur


reconnus handicapés ? insertion, les possibilités
d’aide.

Documents
pour le Médecin
du Travail
N° 102
2e trimestre 2005
179
Les personnes aidées
Question Pourquoi ? Réponse Recommandations
Quels sont les lieux d’in- Possibilités d’affecter des
tervention (types de aides avec restrictions
domicile, logement-foyer, médicales à des loge-
unité de vie… ) ? ments-foyers.

Critères de prise en Risque de prendre des Évoquer la possibilité de


charge des personnes personnes aidées trop dif- refus et d’orientation vers
aidées ? ficiles pour les aidants. d’autres services des per-
sonnes dont la prise en
charge ne correspond pas
au référentiel de l’aide à
domicile (habitat et envi-
ronnement social trop
dégradé, prise en charge
médicale relevant de
l’hospitalisation… ).
Recommander la forma-
tion du personnel et de
l’encadrement.

Existe-t-il un plan d’aide Permet une adéquation Recommander d’établir


pour chaque personne entre la personne aidée et un plan d’aide individua-
aidée ? l’aide. lisé pour chaque per-
sonne aidée, prenant en
compte le travail réel, les
risques pour le salarié, et
les moyens mis à sa dispo-
sition.

Le contenu du travail est L’absence de définition Recommander :


il bien défini ? Comment ? claire des objectifs et des ● d’établir un règlement

Y-a-t-il un règlement inté- moyens peut être source intérieur ou livret d’ac-
rieur, un livret d’accueil, d’inadéquation entre le cueil présentant les
des consignes ? travail demandé et le tra- objectifs de l’association
vail effectué, et de conflits et énumérant les presta-
entre les salariés, les per- tions dues à la personne
sonnes aidées et l’associa- aidée, en se fondant sur
tion. le référentiel de l’assis-
tante de vie, et les pres-
tations non dues ;
● de lister les prestations

dues et non dues et le


matériel minimal à
mettre à disposition des
salariés.
● d’établir une convention

d’intervention (compor-
tant la liste des presta-
tions et le matériel
nécessaire) signée par
les trois parties (associa-
tion, aide à domicile,
personne aidée).

Documents Existe t il un cahier de liai- Permet de maintenir la Conseiller la mise en


pour le Médecin
du Travail son ? liaison entre les différents place d’un cahier de liai-
N° 102
2e trimestre 2005
intervenants son.
180
Suite page suivante 
Les personnes aidées (suite)
Question Pourquoi ? Réponse Recommandations
L’association procède-t- Demander de veiller à ce
elle à une évaluation des que le matériel fourni cor-
risques au domicile de responde au matériel
chaque personne aidée ? requis et soit en bon état
Qui se charge de cette Conseiller de proposer
évaluation, à quel mo- des listes de produits de
ment et comment ? nettoyage ou de les four-
nir.
Recommander de mettre
en place un dispositif
pour faire remonter le
signalement des situa-
tions à risques par les sala-
riés et traiter les pro-
blèmes signalés.
Recommander de former
les salariés à la prévention
des risques.

Le soutien des salariés


Question Pourquoi ? Réponse Recommandations
Comment se déroule l’ac- Conseiller : accueil / for-
cueil d’un nouvel embau- mation (contenu et
ché ? temps)/ parrainage pour
faciliter l’intégration des
nouveaux embauchés /
documents écrits

Nombre de salariés assu- Permet d’apprécier les


rant l’encadrement ? capacités de la structure à
prendre en charge les
risques professionnels.

Qui assure l’encadrement Permet d’apprécier les Conseiller l’embauche de


des salariés ? capacités de la structure à personnel qualifié pour
Quelle est la formation prendre en charge les assurer l’encadrement des
du personnel d’encadre- risques professionnels. salariés (interface entre
ment ? salariés, association et Documents
pour le Médecin
autres services). du Travail
N° 102
2e trimestre 2005
181
Suite page suivante 
Le soutien des salariés (suite)
Question Pourquoi ? Réponse Recommandations
Quel est le matériel de Recommander de fournir
protection et les consignes les équipements de protec-
de protection fournis aux tion individuelle suivants :
salariés ? ● gants de ménage, gants

Qui les achète ? pour la toilette,


Comment sont-ils rem- ● produits de nettoyage et

placés ? de désinfection des


mains,
● blouses,

● trousses de secours,

● caddy pour le transport

des courses,
● mallette de transport du

matériel fourni, …

Recommander de fournir
les documents suivants :
● consignes sur la conduite

à tenir en cas d’accident,


● numéros d’appel d’ur-

gence.

Comment s’organise la Suggérer les possibilités


formation continue ? Sur de formation continue :
quels thèmes ? formation des salariés non
diplômés, formation à la
prévention des risques liés
à l’activité physique
(PRAP), secourisme,
contact avec la mort, la
maladie…

Assurances (AT, respon- Assurances permettant Conseiller de prendre en


sabilité civile… ) ? un maintien des salaires charge l’assurance des
L’association prend elle en cas de vacance de la véhicules pour les dépla-
en charge l’assurance des personne aidée. cements professionnels,
déplacements profession- Assurance responsabilité de fournir un véhicule de
nels des salariés ? civile de la personne service, de prendre en
aidée. charge la responsabilité
Assurance responsabilité civile.
civile de l’aide si elle casse
quelque chose au domi-
cile.
Assurance du véhicule.

L’association propose-t- Conseiller réunions pério-


elle un soutien psycholo- diques, groupe de parole,
gique au profit des intervention d’un psycho-
salariés ? logue (régulièrement et
sur demande).

Y a-t-il un lien constant Recommander : cahier de


entre l’association et les liaison, permanence au
Documents
pour le Médecin salariés ? niveau de l’association,
du Travail
N° 102 téléphone portable…
2e trimestre 2005
182
2. Guide de repérage des risques

NOM ET COORDONNÉES DE L’ASSOCIATION :

RENSEIGNEMENT DIVERS :

DATE DE LA VISITE :

CONTENU ET NATURE DU TRAVAIL :


❒ Ménage courant ❒ Accompagnement social (sorties, loisirs… )
❒ Préparation des repas ❒ Soins de confort et d’entretien de la vie (toi-
❒ Aide à la prise des repas lette, habillage… )
❒ Entretien du linge ❒ Aide au déplacement, au lever, au coucher
❒ Courses et achats courants ❒ Aide aux démarches administratives
❒ Soutien moral et psychologique

Contraintes organisationnelles / statut / charge mentale


Ce qui peut créer Pourquoi ? Dommages possibles Axes de prévention
un risque
Type d’horaire Amplitude, travail de Fatigue, stress, augmen- Conseil d’amélioration et
nuit, de week-end… tation du risque acciden- de modération
tel

Type de personne à visiter Contraintes différentes


(degré de dépendance, de travail selon l’état de
personnalité… ) dépendance et l’état psy-
chique.

Statut, mode de rémuné- Salaire qui peut être Fatigue, stress, augmen- Conseils
ration, nombre d’em- variable, fonction du tation du risque acciden-
ployeurs… nombre d’heures effec- tel
tuées, avec une absence
de revenus en cas de Documents
vacance de la personne pour le Médecin
du Travail
aidée… N° 102
2e trimestre 2005
183
Suite page suivante 
Contraintes organisationnelles / statut / charge mentale (suite)
Ce qui peut créer Pourquoi ? Dommages possibles Axes de prévention
un risque
Charge mentale ● Absence de définition ● Stress ● Soutien psychologique
claire des tâches ● Fatigue ● Formations spécifiques
● Mauvaise organisation ● Epuisement profession- pour les personnes tra-
du travail (urgence, nel (burn out) vaillant au contact de
horaires contraignants, ● Maladies psychosoma- personnes âgées et de
temps prévu insuffisant tiques malades (formation
pour exécuter la tâche) ● Syndromes anxio- CAFAD-DEAVS)
● Difficultés de communi- dépressifs ● Communication : avec

cation (avec les col- ● Risques de maltraitance la hiérarchie, avec les


lègues, la hiérarchie, les collègues, avec un psy-
personnes aidées, les chologue
familles… ) ou manque ● Cahiers de liaison

de réunions de travail ● Réunions périodiques


● Formation insuffisante rémunérées
● Confrontation à la souf- ● Définition claire des
france (physique et psy- tâches
chologique), à la mort ● Alternance des cas
● Manque de reconnais- lourds et légers
sance ● Emploi du temps cohé-

● Revenus instables rent (distance… )


● Excès de sollicitations ● Orientation vers l’aide

(appel des personnes fournie par l’association


aidées au domicile de ● Accompagnement par

l’aide) l’encadrement
● Agressions (verbale,

physique)

Contraintes dues aux transports


Ce qui peut créer Pourquoi ? Dommages possibles Axes de prévention
un risque
Déplacement ● Déplacement sous De la blessure bénigne à ● Mode de déplacement
professionnel contraintes de temps l’accident mortel sûr
● Comportement au ● Intégration du temps

volant de trajet dans la planifi-


● Type de transport : VL, cation
2 roues, transport en ● Organisation des dépla-

commun cements (connaissance


● Défaillance du véhicule de l’itinéraire, de l’état
● Conditions climatiques des routes, sécurité des
(pluie, neige, verglas, quartiers… )
brouillard) ● Entretien du véhicule

● Etat des routes ● Prise en charge finan-

● Encombrements, cière de l’assurance


travaux automobile
● Route dangereuse ● Disponibilité des équipe-

ments de secours (roue


de secours, triangle de
signalisation… )
● Sensibilisation des aides

à domicile au risque
Documents routier
pour le Médecin
du Travail ● Respect du code de la
N° 102
2e trimestre 2005
Route
184
Risques particuliers chez les personnes
Ce qui peut créer Pourquoi ? Dommages possibles Axes de prévention
un risque
Manutention manuelle, ● Manipulation de ● Douleurs dorsales, ● Aménagement du
postures, matériel volumineux lumbagos, sciatiques domicile de la personne
gestes répétitifs (lit, lève-malade, ● Troubles musculo- aidée dans la mesure du
fauteuil roulant, chariot, squelettiques des possible
meubles, appareil membres ● Acquisition de matériel

électroménager… ) ● Traumatismes suite à adapté (lit médicalisé,


● Assistance physique l’écrasement ou au lève-malade) en accord
au déplacement des coincement d’un pied, avec la personne
personnes aidées d’une main, ou suite à ● Formation à la préven-

● Transport de bois, une chute (dénivelés, tion des risques liés à


charbon, pour le escalier, sol en mauvais l’activité physique
chauffage état) pendant la manu- (PRAP), voire préven-
● Position accroupie, à tention. tion des risques liés à
genoux, courbée, bras l’activité physique en
levés, torsion du buste secteur de santé, option
● Gestes répétitifs (repas- « personnes âgées »
sage, lavage… ) ou autres formations
● Aide à la toilette, aide spécifiques
aux déplacements,… ● Intervention à deux

personnes si nécessaire
NOTES

Ce qui peut créer Pourquoi ? Dommages possibles Axes de prévention


un risque
Utilisation d’outils ou ● Instruments de cuisine ● Coupures ● Organisation du travail
d’appareils (couteaux… ) ● Brûlures thermiques ● Utilisation de matériel
● Contact accidentel avec en bon état
des parties chaudes ● Prévoir une trousse de

(plaques de cuisson, secours


four, poêle… ) ou des
aliments brûlants
(liquides par exemple)
● Matériaux en verre

ébréché
NOTES

Documents
pour le Médecin
du Travail
N° 102
2e trimestre 2005
185
Suite page suivante 
Risques particuliers chez les personnes (suite)
Ce qui peut créer Pourquoi ? Dommages possibles Axes de prévention
un risque
Circulation interne ● Sol glissant, en mauvais ● Blessures ● Demander du matériel
et travaux divers état ● Lésions ostéoarti- adapté pour les travaux
● Passages étroits, culaires en hauteur (nettoyage
encombrés des vitres, par exemple)
● Dénivelés du type escabeau
● Escalier ● S’assurer du bon état

● Utilisation d’échelles, du matériel utilisé


d’escabeaux (patins caoutchouc
● Utilisation de « moyens pour les pieds des esca-
de fortunes » (chaise, beaux et des échelles)
caisse… ) ● Aménagement du

● Présence de tapis domicile de la personne


● Fils traînants (fil élec- aidée dans la mesure du
trique, téléphone… ) possible
● Enlever les tapis ou les

accrocher
● Limiter les intervention

en hauteur
● Interdire l’utilisation de

« moyens de fortune »
(chaises, caisses… )
● Porter des chaussures

adaptées à semelles
antidérapantes
● Prévoir une trousse de

secours
NOTES

Ce qui peut créer Pourquoi ? Dommages possibles Axes de prévention


un risque
Utilisation des produits ● Produits irritants, aller- ● Allergies ● Lecture des étiquettes
chimiques (nettoyage, gisants, sensibilisants, ● Intoxications aiguës ou ● Utilisation de protec-
soins… ) nocifs chroniques tions adaptées (gants,
● Produits corrosifs ● Brûlures blouse)
● Produits inflammables ● Irritations cutanées ● Limitation de l’utilisation

● Produits incompatibles ● Lésions oculaires de produits en bombe


entre eux ● Sensibilisation au risque

chimique : gestes à ne
pas faire, reconditionne-
ment ou mélanges intem-
pestifs, conduite à tenir
en cas d’accident…
NOTES

Documents
pour le Médecin
du Travail
N° 102
2e trimestre 2005
186 Suite page suivante 
Risques particuliers chez les personnes (suite)
Ce qui peut créer Pourquoi ? Dommages possibles Axes de prévention
un risque
Agents biologiques ● Contact avec les ● Maladies infectieuses ● Vaccinations (tétanos,
infectieux liquides biologiques virales, bactériennes et grippe, hépatite B),
humains (sang, selles, parasitaires intradermo-réaction à
urines… ) la tuberculine…
● Activités exposant ● Respect de règles d’hy-

potentiellement aux giène strictes :


micro-organismes ✍dans tous les cas :
(déchets… ) - lavage des mains
● Insalubrité des locaux - port de vêtements de
● Contact avec des travail nettoyés régu-
animaux présents au lièrement
domicile de la personne ✍en fonction de l’état de
aidée la personne aidée :
● Contact avec une - utilisation de gants
personne aidée ayant pour les aides à la toi-
contracté une maladie lette, la manipulation
contagieuse d’objets éventuellement
contaminés, la manipu-
lation du linge sale,
- désinfection du maté-
riel utilisé (bassin… )
- utilisation de pinces
pour d’éventuels pan-
sements, de sacs pour
conditionner les
déchets
- utilisation de conte-
neurs pour matériels
NOTES

piquants/tranchants
si nécessaire
● Si une personne assis-

tée contracte une mala-


die contagieuse
(tuberculose, par
exemple), en avertir
immédiatement le méde-
cin du travail afin qu’il
prenne les mesures
nécessaires
● En cas de coupures ou

piqûre avec du matériel


en contact avec du sang
ou d’autres liquides biolo-
giques (aiguille,
seringue… ) prévenir le
médecin du travail ou le
médecin traitant en cas
d’absence de celui-ci ; en
cas d’AES, conduite à
tenir immédiate et
consultation d’un méde-
cin référent dans un ser-
vice d’urgences
● Demander au médecin

traitant de la personne
Documents
aidée de donner toutes pour le Médecin
du Travail
les informations utiles. N° 102
2e trimestre 2005
187
Suite page suivante 
Risques particuliers chez les personnes (suite)
Ce qui peut créer Pourquoi ? Dommages possibles Axes de prévention
un risque
Electricité ● Utilisation de matériel ● Electrisation ● Sensibiliser les aides à
électroportatif en mau- ● Electrocution domicile au risque élec-
vais état ● Départ de feu d’origine trique
● Installations électriques électrique ● Faire remonter l’infor-

vétustes ou « bricolées » mation à la direction de


● Utilisation de rallonges l’association en cas de
en mauvais état, défaut risque électrique au
d’isolation des câbles domicile de la personne
aidée pour qu’elle exige
des travaux de répara-
tion et/ou de mise en
conformité
● Refuser d’utiliser des

appareils électroporta-
tifs endommagés
● Interdire aux aides

ménagères toute
intervention personnelle
sur les installations
électriques
NOTES

Ce qui peut créer Pourquoi ? Dommages possibles Axes de prévention


un risque
Incendie ● Feu d’origine électrique ● Brûlures thermiques ● Formation de base :
(installations défec- ● Accident mortel conduite à tenir, gestes
tueuses) à ne pas faire…
● Gaz ● Entretien des installa-

● Feu de cheminée tions (installation


électrique, conduit de
cheminée, conduites
de gaz… )
NOTES

Documents
pour le Médecin
du Travail
N° 102
2e trimestre 2005
188
Produits chimiques (fiche récapitulative)
Produits Etiquetage Substances Utilisation EPI Présence de
dangereuses substance(s)
dans la cancérogène(s),
composition mutagène(s),
toxique(s) pour
la reproduction
C O M M E N TA I R E S

Documents
pour le Médecin
du Travail
N° 102
2e trimestre 2005
189

Vous aimerez peut-être aussi