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A. Proposition
* conformément à l’Article II, paragraphe 2 a), de la Convention, et à la résolution Conf. 9.24 (Rev.
CoP13), annexe 2 a, paragraphe A.
B. Auteur de la proposition
Madagascar*.
C. Justificatif
1. Taxonomie
1.5 Synonymes: -
2. Vue d'ensemble
Pedaliaceae est une famille réduite, tropicale, sub-tropicale, souvent présente dans les zones de climat
aride, regroupant 18 genres et environ 95 espèces. Un seul genre est présent à Madagascar : le genre
Uncarina. Uncarina est un genre endémique regroupant 9 espèces se rencontrant toutes dans les
complexes de végétation sèche du nord, nord ouest, sud ouest et sud de Madagascar. On peut le
reconnaitre à ses fleurs à la grande corolle tubulaire et à ses fruits hérissés d’épines à crochets :
Uncus=crochet qui aident à assurer la dispersion par les animaux piégés.
Cette espèce est collectée à l’état sauvage et se raréfie. Cependant, elle n’est pas encore protégée par la
convention CITES.
* Les appellations géographiques employées dans ce document n’impliquent de la part du Secrétariat CITES ou du Programme des
Nations Unies pour l'environnement aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires ou zones, ni quant à leurs
frontières ou limites. La responsabilité du contenu du document incombe exclusivement à son auteur.
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Le présent document suggère que l’espèce Uncarina stellulifera remplit les critères d'inscription à l’Annexe
II de la CITES conformément à l’Article II, paragraphe 2(a) de la Convention et à la résolution Conf. 9.24
(Rev. CoP13), annexe 2 a, paragraphe A. Pour éviter la réduction de la population sauvage de l’espèce
par le prélèvement des spécimens dans la nature, une réglementation du commerce de l’espèce est
nécessaire ; de même, pour éviter les menaces sur la survie de l’espèce en cas de poursuite de
prélèvement ou d’autres influences.
3. Caractéristiques du genre
Uncarina stellulifera a une distribution restreinte, elle se rencontre sur substrat calcaire au nord de
Toliara jusqu’au Lac Tsimanampetsotsa vers le Sud. La distribution d’U. stellulifera est donnée en
Annexe 1.
3.2 Habitat
Uncarina stellulifera se rencontre dans les bushs xérophytiques du sud-ouest sur sols ferrugineux
tropicaux (sables roux), sur sables littoraux, sur sols calcimorphes, sur calcaires rocailleux, et sur
sables non consolidés entre 0 et 200m d’altitude.
La phénologie des espèces d’Uncarina est étroitement liée au cycle pluviométrique. Elles sont
caduques. La floraison d’Uncarina stellulifera débute avant l’apparition des feuilles souvent en début
de la saison humide (novembre-avril). La fructification a lieu entre décembre et mars.
Les couleurs vives et la forme des fleurs en entonnoir suggèrent une pollinisation notamment par des
guêpes, abeilles et des papillons.
Les fruits d’Uncarina sont en forme de harpons multiples hérissés d’épines à crochets. Les diaspores
possèdent alors des dispositifs qui leur permettent de s’accrocher aux toisons des animaux (zébus,
lémuriens) pour la dispersion des graines. La dissémination des diaspores est de type exozoochorie.
Uncarina stellulata est un petit arbre de 1 à 2,5m de hauteur, à tiges épaissies. Les feuilles sont
lobées, avec des poils blancs, reliées à des longs pétioles. Les fleurs, peu nombreuses, naissant à
l’aisselle des feuilles supérieures, à corolle longue, à tube blanchâtre-rosé parcouru à l’intérieur de
veinules rouge carmin, brunes à la gorge, à lobe rose sont de couleur rose-lias. Les fruits longs de
4 à 5cm portant des épines de deux sortes, se terminant par des crochets, véritables petits harpons.
Les graines sont ovales-subtriangulaires, longues environ de 6mm, ridées sur les deux faces,
papilleuses, ailes étroites.
Cette espèce tient un rôle important dans la vie quotidienne de la population locale. C’est une plante
traditionnellement médicinale et à usages multiples.
4. Etat et tendances
Uncarina stellulifera se rencontre dans 2 grands types d’habitat : le fourré et la forêt sèche.
Le fourré sec épineux du sud et sud-ouest couvre environ une superficie de 18 355km² dont
4,5% dans des Aires Protégées. Ce type de forêt a été réduit de 29,7% depuis les années 1970
(Moat & Smith, 2007).
La forêt sèche de l’ouest couvre une superficie de 31970km² dont 17,1% dans des AP. Ce type de
forêt a été fortement réduit, de 39,7% depuis les années 1970 (Moat & Smith, 2007).
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Ce sont des formations fragiles et facilement dégradées. La dégradation conduit à des zones
dégradées ouvertes.
Les observations sur terrain en Décembre 2010 (Rakotondrabe, 2011) dans la région sud-ouest ont
permis d’obtenir des informations sur l’abondance de l’espèce (Tableau 1).
Paramètres Toliary
Surface totale des parcelles d’étude (ha) 0,3
Nombre d’individus matures dans 0,1ha 16
Densité spécifique moyenne (ind/ha) 160
Surface estimée occupée par l’espèce (ha) 1,5
Abondance totale estimée 240
Les individus atteignant la taille exportable se font de plus en plus rares. La régénération
d’Uncarina stellulifera est difficile avec un taux de 43,8% (Rakotondrabe, 2011).
Dans les zones de collecte, les individus commercialement exploitables sont devenus de plus en plus
rare. Outre la collecte massive pour l’exportation, la destruction de l’habitat par les facteurs
anthropiques divers entraine le déclin progressif du nombre de la population existant (Prédiction du
futur déclin 85%). Les collecteurs sont obligés d’aller plus loin car les anciennes zones de collecte à
proximité des villes n’en possèdent plus.
Cette espèce a une distribution assez restreinte. La distribution d’U. stellulifera est limitée dans le
sud-ouest de Madagascar. La zone d’occupation est inférieure à 500km² et la zone d’occurrence de
9 105,4 km². La zone occupée réellement par l’espèce ne cesse de diminuer à cause des diverses
menaces et pressions.
5. Menaces
La dégradation de la végétation, habitat de cette espèce par la pratique de la culture sur brûlis « Hatsake »
constitue une menace de cette espèce.
L’extension croissante de la culture itinérante de maïs et les feux liés aux pâturages d’animaux
(principalement le bétail et les chèvres) constituent également des menaces très sérieuses qui pèsent sur
les habitats de la région.
Les feuilles des uncarinas sont utilisées comme savon par les populations locales. Elles sont également
utilisées dans la préparation de shampooing par les manufactures de phytomédicaments. Le prélèvement
abusif de feuilles pendant toute l’année pourrait affecter la capacité reproductive de l’espèce.
A Andatabo, zone de collecte des opérateurs, les rocailles calcaires constituant le principal habitat de cette
espèce sont exploités pour la fabrication des briques.
En outre, la collecte abusive à l’état sauvage de spécimens d’Uncarina stellulifera pour l’exportation
constitue une réelle menace et porte préjudice à la survie de l’espèce.
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6. Utilisation et commerce
A part son utilisation comme plante ornementale, les fruits de cette espèce sont spécialement
exploités comme piège à rat par la population locale.
Les espèces du genre Uncarina, y compris U. stellulifera est communément connu par son utilisation
en tant que plante cosmétique. Les feuilles, les tiges feuillées sont largement utilisées pour des soins
capillaires (repousse des cheveux, traitement de la séborrhée et des pellicules) (Rakotondrabe, 2011;
Lucile et Maxime, 2007)
Elles ont aussi des vertus thérapeutiques, les racines, les feuilles et les tiges entrent dans la
pharmacopée traditionnelle (Schatz, 2001).
Les populations locales les cultivent en même temps de clôture d’habitation et de plante ornementale
(Rakotondrabe, 2011).
Uncarina stellulifera figure parmi les espèces d’Uncarina faisant objet de commerce international. Le
nombre maximum de plantules vendu est enregistré en 2004 avec 343 plantules (Tableau 2).
Aucun commerce illicite d’Uncarina stellulifera n’a été enregistré, jusqu’à maintenant. L’espèce est
rarement commercialisée sur le marché local.
Le nombre de pieds aussi bien pour les individus semenciers que les individus régénérés dans les
zones étudiées se fait de plus en plus rare alors que l’espèce a déjà une difficulté à se régénérer. En
2011, le statut de conservation selon les critères d’évaluation de l’IUCN de cette espèce a été estimé
en danger EN B2ab (i, iii). En outre, la récolte et l’exportation ne sont pas soumises à aucune
réglementation, le nombre de spécimens collectés est souvent plus élevé que le nombre autorisé et
le mode de récolte porte préjudice à la survie de l’espèce. Ainsi, le commerce international pourrait
entraîner l’absence de régénération naturelle et le déclin (Prédiction du futur déclin : 85%) voire la
disparition des populations dans certaines zones de collecte, ce qui constituerait à long terme une
grande menace pour l’espèce.
7. Instruments juridiques
L’espèce n’étant pas encore inscrite dans les annexes CITES, alors son exploitation n’est pas
soumise aux règles de la convention. La collecte et l’exportation sont réglementées uniquement par
des procédures d’autorisation au niveau national.
Cette espèce a été classée En Danger selon les critères d’évaluation de menace de l’UICN.
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7.2 Au plan international
L’intégration des espèces dans l’annexe II de la CITES permettra d’assurer que toute exportation soit
accompagnée d’un permis CITES qui atteste que les spécimens ont été collectés conformément aux
lois en vigueur et par des méthodes non préjudiciables à la survie des espèces.
En outre, les spécimens d’espèces de l’annexe II bénéficieront des études du commerce important
permettant le suivi et la mise à jour concernant leurs données biologique et écologique.
8. Gestion de l'espèce
Le nombre de spécimens autorisé à exporter est fonction de l’état de stock de l’espèce dans un
centre horticole. Une seule demande de collecte par espèce par opérateur est donnée pour leur
servir de géniteurs. Les opérateurs doivent faire de la multiplication ex situ. Les permis et les
autorisations d’exportation sont délivrés uniquement pour les espèces reproduites artificiellement.
Parmi les 14 espèces endémiques de Madagascar, seule 5 espèces d’Uncarina ont été étudiées et
possèdent de statuts de conservation selon IUCN (Randriambololomamonjy, 2006 ; Rakotondrabe,
2011).
Aucune mise à jour des données sur les populations inventoriées n’a été effectué jusqu’à ce jour.
L’inscription de l’espèce dans l’Annexe II permet d’assurer que toute exportation soit
accompagnée d’un permis CITES qui atteste que les spécimens ont été collectés
conformément aux lois en vigueur et par des méthodes non préjudiciables à la survie des
espèces.
La multiplication par bouture est très réussie pour les espèces d’Uncarina mais par graine est aussi
possible.
Pour assurer la pérennisation de l’espèce, la délivrance des permis et des autorisations d’exportation
doit être strictement effectués que pour les espèces reproduites artificiellement. L’espèce devra être
dans la liste des espèces dont il faut se préoccuper en urgence et dont la multiplication ex-situ
s’avère nécessaire.
Une réintroduction de l’espèce dans les anciennes zones de collecte doit être envisagée.
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9. Information sur les espèces semblables
10. Consultations
Les autres pays ne sont pas consultés car il s’agit d’une espèce endémique de Madagascar.
Cette espèce a déjà fait l’objet d’une présentation succincte au Comité des Plantes à Dublin en 2011. Les
données biologique et écologique obtenues ont été mises à jour et ont été rassemblées pour la
préparation de cette proposition dans l’Annexe II.
12. Références
Groupe des Spécialistes des plantes de Madagascar (GSPM). 2010. Guide des plantes menacées de
Madagascar. Antananarivo, 146p.
Humbert, H. 1971. Flore de Madagascar et des Comores (Plantes vasculaires). 179ème famille :
Pedaliaceae. 46p.
Lucile, A. & Maxime, A. 2007. Faune et flore de Madagascar. Karthala-Tsipika. 170p.
Mabberley. D. J. 2000. The plant book. A portable dictionary of the vascular plants. Second edition.858 p.
Perrier De La Bathie, H. 1952. 114ème Famille- ANACARDIACEAE. In Flore de
Madagascar et des Comores. HUMBERT H. Typographie Firmin-Didot et Cie. Paris.
Petignat, A. & Cooke, B. 2009. Guide des plantes succulentes du Sud-Ouest de Madagascar.120p.
Rakotondrabe, I. 2011. Caractérisation écologique, étude ethnobotanique et statuts de conservation de
quelques espèces du genre Uncarina (Pedaliaceae), endémique de Madagascar. Mémoire de DEA.
Université d’Antananarivo. 93p.
Rakouth, B., Ravaomanalina, H., Rakotonavalona, A., 2006. Etude biogéographique et bioécologique de
quelques espèces menacées dans le Sud de Madagascar dans le cadre de la CITES pour l’année
2005. Rapport final. Conservation International Madagascar.
Randriambololomamonjy, O. C. 2006. Caractérisation des formations végétales et études écologiques de
quelques espèces menacées de la Montagne des Français (Antsiranana II). Mémoire de DEA.
Université d’Antananarivo. 117p.
Schatz. G. 2001. Flore générique des arbres de Madagascar traduit par Lucienne Wilmé. Royal Botanical
Gardens, Kew& Missouri Botanical Gardens. 503p.
UICN, 2001. Catégories de l’UICN pour les Listes Rouges UICN. Gland Suisse. 53p.
Webographie
http://www.efloras.org
www.tropicos.org
Annexe 2: Données préliminaires coordonnées au Jardin royal botanique de Kew sur le commerce en
ligne de plantes succulentes de Madagascar. Une étude a été menée sur le commerce en
ligne de plantes succulentes de Madagascar. Les espèces concernées sont des espèces
inscrites ou pas encore inscrites aux annexes de la CITES.
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CoP16 Prop.68
Annexe 1
CoP16 Prop. 68 – p. 7
CoP16 Prop.68
Annexe 2
Données préliminaires coordonnées au Jardin royal botanique de Kew sur le commerce en ligne de plantes succulentes de Madagascar
Une étude a été menée sur le commerce en ligne de plantes succulentes de Madagascar.
Les espèces concernées sont des espèces inscrites ou pas encore inscrites aux annexes de la CITES.
Localisation du site Internet Type de spécimen en vente Source des spécimens en Fourchette de prix en USD
vente
Espèce USA UE Autre Inconnu Total Adulte Plantule Graines Inconnu Sauvage Cultivé Inconnu Par plant Par graine
Min. Max. Min. Max.
Operculicarya 11 4 2 1 18 9 1 5 3 1 17 14.95 400.00 0.39 0.86
decaryi
Senna 3 1 4 3 1 1 3 20.35 150.00 0.51
meridionalis
Adenia 1 1 1 3 2 1 1 2 75.00 236.72 1.41
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firingalavensis
Adenia 1 1 2 2 2 8.00 15.65
subsessifolia
Cyphostemma 3 2 1 6 3 1 1 1 6 28.00 65.00 1.18
laza
Uncarina 3 1 4 1 3 1 3 70 0,66 2,52
stellulifera
Uncarina 10 10 7 3 30 500
grandidieri