Faculté D'Agronomie Et de Médecine Vétérinaire (FAMV)
Faculté D'Agronomie Et de Médecine Vétérinaire (FAMV)
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Mémoire
Présenté par LETANG Gardy
Pour l’obtention du diplôme d’Ingénieur-Agronome
Option : Economie et Développement Rural
Janvier, 2007
i
DÉDICACES
Remerciements
Résumé
De 1990 à 2004, une hausse significative a été enregistrée au niveau des prix à la
consommation des produits alimentaires de base de la consommation des ménages
haïtiens: riz, maïs, poulet et haricot sec. Cette situation a débouché sur l’inflation
alimentaire variable avec le produit en question parallèle à une dépréciation de la
gourde par rapport au dollar. Cette situation minant le pouvoir d’achat et contribuant à
aggraver la vulnérabilité alimentaire surtout chez les catégories sociales à bas revenu a
incité la conduite de la présente étude ayant comme objectif global : " Isoler certains
facteurs faisant varier périodiquement les prix du riz, du maïs, du poulet et du haricot
sec sur le marché haïtien tout en mettant en évidence les incidences sur l’évolution
continuelle des prix de ces produits de 1990 à 2004 de la dépréciation de la gourde
par rapport au dollar américain de même que la relation causale entre ces deux
variables".
La méthodologie adoptée consistait à effectuer des recherches
bibliographiques, collecter les données sur les prix et taux de change moyens annuels,
des volumes d’importations des produits et la consommation alimentaire locale. Ces
deux derniers ont été utilisés pour calculer la part de la consommation de ces produits
satisfaite par leurs importations.
Les coefficients d’élasticité calculés ont permis de constater que les
consommateurs substituent ces produits l’un à l’autre pour réagir aux tendances
haussières de leurs prix à l’alimentation, à un niveau plus élevé pour le riz - maïs que
le poulet - haricot sec.
Les prix moyens des produits ont été soumis à un test d’analyse de variance.
Ceci a permis de voir que les prix du riz et du maïs, deux produits substituts, suivent
une même tendance centrale contrairement ceux du poulet et le haricot sec.
Les indices simples de prix des produits et du taux de change une fois calculés
ont été soumis à une analyse économétrique pour l’estimation d’un modèle pour
chaque produit. Ensuite, l’analyse économétrique utilisant l’indice de prix des
produits (riz, maïs, poulet et haricot sec) et l’indice du taux de change gourde/USD
respectivement comme variable endogène et exogène a permis d’estimer le modèle
suivant de régression linéaire simple pour chaque produit :
v
DÉDICACES……........................................................................................................... ii
Remerciements……….................................................................................................... iii
Résumé…………............................................................................................................ iv
Table des Matières.......................................................................................................... vi
Liste des graphiques ....................................................................................................... xi
Liste des figures……. ..................................................................................................... xi
Liste des sigles et abréviations...................................................................................... xiii
I. INTRODUCTION........................................................................................................ 1
IV : METHODOLOGIE................................................................................................ 35
Annexe A : Glossaire
Annexe B : Circuits de distribution du riz, maïs, poulet et haricot sec
Annexe C : La dévaluation monétaire et la balance commerciale : effets et facteurs
Annexe D : Evolution tendancielle de certaines variables pour le riz, maïs, poulet et
haricot sec
Annexe D-1 : Production, importation, consommation alimentaire, prix et indice de
prix du riz
Annexe D-2 : Production, importation, consommation alimentaire, prix et indice de
prix du maïs
Annexe D-3 : Production, importation, consommation alimentaire, prix et indice de
prix du poulet
Annexe D-4 : Production, importation, consommation alimentaire, prix et indice de
prix du haricot sec
Annexe E : Evolution du taux de change nominal gourde par rapport au dollar
américain sur le marché de change haïtien
Annexe F : Résultats de l’analyse de régression obtenus sur SPSS pour les produits
Annexe F-1 : Résultats de l’analyse de régression pour le riz
Annexe F-2 : Résultats de l’analyse de régression pour le maïs
Annexe F-3 : Résultats de l’analyse de régression pour le poulet
Annexe F-4 : Résultats de l’analyse de régression pour le haricot sec
Annexe G : Les Tables Statistiques
Annexe G-1 : Table de la loi de Student
Annexe G-2 : Table de la loi de Fisher Snedecor
Annexe G-3 : Table du Chi-deux
Annexe G-4 : Table de la Statistique de Durbin et Watson
xiii
I. INTRODUCTION
Le marché de change est le lieu où s’échangent les monnaies des nations les unes
contre les autres. Le système qui régit les transactions est désigné sous le nom de
système de taux de change. La conversion d’une monnaie nationale contre une devise
étrangère est régie par le taux de change. Ce dernier constitue le prix de la monnaie et
représente du même coup la quantité de monnaie nationale nécessaire à l’acquisition
d’une unité de cette devise. Cette conversion a une importance capitale du fait qu’elle
permet les échanges commerciaux entre nations et confère un pouvoir libératoire aux
monnaies de leurs partenaires commerciaux comme la gourde dont la valeur d’échange
ne réside que dans des transactions à l’échelle nationale. De cette manière, la gourde peut
être transformée en dollar afin de régler les transactions internationales lorsque celles-ci
se font en cette dernière monnaie.
La politique monétaire varie d’un pays à l’autre. Selon l’approche monétariste
traditionnelle, les variations des taux de change sont des phénomènes monétaires. Un
pays, selon sa politique monétaire, peut adopter l’un ou l’autre des deux systèmes de
change suivants pour réagir aux déséquilibres monétaires: le système de taux de change
fixe et le système de taux de change flottant. Dans ce dernier cas, deux situations sont
possibles à savoir un flottement pur et un flottement impur. C’est le premier qui est en
vigueur officiellement sur le marché de change haïtien depuis les années 90.
La monnaie en tant que moyen d’échange a une valeur réelle. Celle-ci exprime son
pouvoir d’achat c’est-à-dire la quantité de biens et services qu’une unité de cette
monnaie peut acquérir. Elle varie inversement par rapport à l’IPC (Indice Général des
prix à la Consommation). Dans les PVD (Pays en Voie de Développement), caractérisés
surtout par de faibles capacités productives, leur monnaie est convertie en USD ou autre
pour participer aux échanges commerciaux internationaux. Ceux-ci concernent les biens
échangeables parmi lesquels on classe les produits alimentaires importés et exportés.
Parfois, pour acquérir certains biens dans l’espace économique international, on est
obligé de se procurer une certaine quantité de devises comme le USD. A noter que plus
le cours du USD augmente face à la monnaie nationale, plus le pouvoir d’achat de celle-
ci à l’étranger se détériore. D’où l’émergence du concept de dépréciation de monnaie en
économie.
2
Toutes les fois que la gourde demeure la monnaie utilisée pour acheter les biens sur
le marché local et le USD pour ceux échangés sur le marché international, la dépréciation
de la gourde par rapport au dollar se répercutera directement sur les prix des biens
importés et aura un impact sur les prix des biens produits localement. En effet, la
production de biens et services sur le marché national n’est possible sans l’utilisation de
produits importés tels que carburant, machines etc. Cette dépendance peut être
accompagnée d’une part d’une hausse continue et durable du niveau général des prix et
d’autre part, le taux d’inflation (s’il y en a un) des pays qui exportent vers Haïti peut
contribuer aussi à alimenter la hausse des prix en Haïti.
L’inflation a donc deux sources, une qui est importée et l’autre qui est la résultante
du faible niveau de productivité de l’économie nationale affectant la valeur relative de la
monnaie nationale.
Selon Milton Friedman, chef de file de l’École de Chicago, l’inflation est, si on
ose donner une explication assez simpliste, un état de déséquilibre entre la quantité de
monnaie en circulation dans une économie donnée et le niveau de production de cette
économie c’est-à-dire c’est la résultante de l’inadaptation de la masse monétaire à la
productivité. Pour les keynésiens, il existe une inflation par la demande globale si dans
des accroissements de dépenses se heurtent à une offre rigide. En Haïti, pays à économie
dualiste, elle affecte beaucoup plus les agents du secteur traditionnel peu productif que
ceux du secteur moderne à haute productivité, les portant à anticiper certaines décisions
financières.
En Haïti, la plupart des individus sont victimes d’un déficit quantitatif et qualitatif
dans leur alimentation. Le coût élevé sur le marché des principaux produits de
consommation tels que riz, maïs, sucre, légumes, viandes, fruits, poulet et haricot sec
rend leur accès difficile aux petites bourses. Face à cette situation les céréales surtout le
riz et le maïs s’arrangent comme la principale source d’énergie alimentaire. D’un autre
côté, le prix du haricot sec, relativement faible par rapport à celui des viandes, le place
comme la principale source de protéine des ménages. Face à cette situation, nombreux
sont les ménages qui utilisent souvent dans leur consommation les abats de poulets
importés vendus sous forme de cuisses, d’ailes et autres. Sa consommation sans cesse
croissante est déterminée de plus en plus par les importations. Elle est passée de 6.35 TM
3
1-1-. Problématique
L’inflation est définie comme une érosion du pouvoir d’achat de l’unité monétaire,
de sa valeur en termes de biens et services se manifestant sous la forme d’une hausse
générale, cumulative et durable des prix dans l’économie (DOURA, 2003). Toutefois,
l’augmentation du niveau général des prix ne s’accompagne nécessairement pas d’une
augmentation des prix de tous les produits sur le marché. Selon CAMPBELL, BRUE et
TREMBLAY (1994) dans toutes les économies, même en période d’hyperinflation, les
prix ne suivent pas le même rythme d’évolution pour tous les biens et services. Il en
résulte une modification des prix relatifs.
L’inflation peut être expliquée par plusieurs variables. L’école monétariste la
considère comme la conséquence d’une création monétaire excessive. Cette approche
repose sur la théorie quantitative de la monnaie3 mettant en évidence la vitesse de
circulation de la monnaie et le niveau de stabilité des transactions qui s’opèrent au niveau
de l’économie. Ce déséquilibre économique se manifeste lorsque la diminution de la
quantité de biens affectée à la vente n’est pas compensée par une diminution de la
quantité de monnaie affectée aux achats.
Le contexte macroéconomique haïtien est marqué par un taux d’inflation élevé
depuis plus d’une décennie, une relative stagnation de l’offre locale dont le taux moyen
annuel de croissance de 1,28% (PNUD, 2000) entre 1970-1999 est insuffisant pour
accommoder un taux de 2,2% de croissance démographique (IHSI, 2003). L’agriculture,
1
Disponible sur http://faostat.fao.org/faostat/collections?version=ext.&hasbulk=o&subset=agriculture
2
Disponible sur http://www.indexmundi.com/en/commodities/agricultural/rice_milled/
3
Cette théorie a été énoncée par I. Fischer en 1907
4
principale base de l’économie nationale est en chute libre et cela tend à provoquer une
criante paupérisation. Sa part dans le PIB ne cesse de diminuer au profit de celle du
secteur tertiaire et pour une moindre part de celle du secondaire. Elle résulte de
l’instabilité politique et institutionnelle, des substitutions, de l’inefficience et des
distorsions économiques imputables aux réformes économiques entreprises depuis 1986-
87. Dès lors, l’offre alimentaire globale est déterminée à plus de 50% par les
importations et le système de change flottant est adopté depuis le début des années 90.
L’adoption par les autorités monétaires du système de change flottant mettant fin
à la parité fixe n’a fait que connaître au taux de change nominal gourde-USD de fortes
variabilités par suite de l’accentuation des déséquilibres internes et externes. La
fluctuation à la hausse de ce taux de change induit la dépréciation de la gourde par
rapport au USD. Ce phénomène engendre une modification importante des prix relatifs.
Ainsi, est constaté un renchérissement des prix des produits alimentaires distribués sur le
marché haïtien par suite de l’incorporation du taux de change gourde/USD dans ces prix.
Ce phénomène en touchant à priori les variétés importées se répercutent par conséquent
sur les variétés locales. Toutefois, les modifications de l’IPA (Indice des Prix à
l’alimentation) pour les dits produits sont opérées suivant un rythme d’évolution
spécifique d’un groupe à un autre.
En régime de change flexible, les désajustements monétaires se répercutent sur la
variation des taux de change. Par suite d’un déséquilibre monétaire, le mécanisme des
prix et des flux d’espèces entraîne une demande de devises favorable aux importations
des biens et services. Un excès de la demande de devise sur l’offre s’accompagne d’une
hausse des taux de change. Un accroissement de l’offre de la gourde par suite d’une
augmentation de la demande de dollar américain entraîne une appréciation de ce dernier.
La dépréciation de la gourde est un élément déterminant de l’inflation alimentaire
d’Haïti, pays à déficit vivrier et alimentaire fortement dépendant des importations.
L’offre locale étant faible par rapport aux importations alimentaires, la gourde se révèle
un instrument important dans les échanges et la détérioration de sa valeur par rapport au
USD, monnaie utilisée pour l’acquisition des produits importés sur le marché
international, se répercute de façon négative sur le pouvoir d’achat alimentaire des
5
consommateurs locaux. Face à cette situation, les consommateurs locaux sont victimes
de la vulnérabilité alimentaire compromettant sa sécurité alimentaire.
Cette vulnérabilité afflige tous les ménages haïtiens particulièrement ceux à bas
revenus détenteurs d’un pouvoir d’achat faible ou instable. Elle devrait se révéler
préoccupante puisque l’alimentation demeure l’un des aspects les plus essentiels des
droits de l’homme. Cette préoccupation est partagée par tous (nutritionnistes, organismes
internationaux de développement à caractère humanitaire, cadres techniques de
l’agriculture, économistes, etc…). Elle est posée en termes d’inaccessibilité aux produits
alimentaires de base par suite de la faiblesse du pouvoir d’achat de la gourde et de la
déficience du secteur productif. De tout ce qui précède, il est nécessaire de faire une
analyse judicieuse et objective de ces questions:
1. Une variation à la hausse du taux de change gourde/USD provoque t-elle une
variation significative du prix des produits considérés ?
2. Pour les produits riz, maïs, poulet et haricot sec, dans quel ordre varie le niveau de
sensibilité du prix par rapport au taux de change?
1-2-. Objectifs
H1 : En se basant sur les données d’une série temporelle allant de 1990 à 2004, les
prix des principaux produits de consommation alimentaire locale en l’occurrence
riz, maïs, poulet et haricot sec ont augmenté de façon significative sur le marché
local. Les prix des substituts : riz et maïs, poulet et haricot sec suivent la même
tendance.
l’économie agro-alimentaire relatives aux substitutions des produits par suite d’une
variation de leur prix.
Les mesures prises par les autorités monétaires et le gouvernement en libérant les
échanges au niveau de l’économie ont été à la base des distorsions qui ont émergé. La
substitution du système de change flottant au système de change fixe engendre une
dégringolade sans précédent de la gourde face au dollar dans l’espace de moins de deux
décennies et avec comme effet pervers le plein épanouissement du marché parallèle de
change. L’augmentation du taux de change de la gourde par rapport au dollar renforce le
renchérissement des prix des produits alimentaires de base : riz, maïs, poulet et haricot
sec. Ainsi, depuis la rentrée en vigueur de ce système de change et la libéralisation des
échanges commerciaux opérés en deux étapes 1987 et en 1995, les prix compétitifs des
produits alimentaires importés ont fortement influencé les prix à la consommation
affectant directement la compétitivité de l’économie locale. Une approche d’indice de
prix à l’alimentation et de celui du taux de change gourde/USD permet d’apprécier cette
situation.
Cette étude s’avère nécessaire car elle permet de déceler les relations de causalité
entre le taux de change et les prix à la consommation prévalant respectivement sur le
marché monétaire et alimentaire pour le riz, maïs, poulet et haricot sec rentrant dans la
catégorie des aliments de base.
Quoique justifiée, cette étude ne saurait être considérée comme parfaite. D’une
part, elle ne permet pas de comprendre l’influence des variables sociales dans
l’explication du phénomène et d’autre part elle se révèle limitée par le manque de
fiabilité des données statistiques.
8
II : REVUE DE LITTERATURE
4
Rapporté sur le site de la FMI
9
décision mécanique axée sur l’évolution passée du taux de change. Leur activité est
manifestée en période calme. De leur côté, les fondamentalistes dont la règle de décision
reflète les modifications de la situation macroéconomique, dominent le marché en
période agitée.
Dans le cas d’une demande excédentaire de devises (D0) sur les marchés par
rapport à l'
offre (O0), la valeur de la devise a tendance à s'
apprécier et inversement.
Théoriquement, il y a appréciation de la devise ou dépréciation selon que la balance des
paiements est excédentaire ou déficitaire.
5
Tiré de G. GUISLAIN, P. LE PAUTREMAT et J. M. LE TALLEC, 500 Citations de Culture Générale
16
l’économie d’un pays donné, deux monnaies ont droit de cité, l’une étant considérée
comme bonne et l’autre comme mauvaise, la mauvaise monnaie chasse la bonne celle qui
n’est pas dépréciée.
6
Taux de référence de la BRH, une hausse de ce taux de change correspond à une dépréciation de la gourde vis-à-vis du dollar
américain.
17
7
2-4-. Le marché des produits alimentaires de l’étude
2-4-1-. La situation dans le cas du riz
Elle est faite sous régime pluvial, en terres irriguées et en terres inondées dans
différents départements du pays8. Selon IHSI (1994 :34) cité par BONHEUR (1996), la
vallée de l’Artibonite, la zone avec le meilleur potentiel de production fournit à elle seule
entre 60 et 80% de la production locale soit à peu près 18% de la consommation locale
sur une superficie de 20-30.000 ha de terres irriguées. Cette production connaît
d’énormes fluctuations inter annuelles. Cette situation alarmante est surtout liée aux
mesures prises par Haïti visant le passage des taxes douanières sur le riz de 35 à 3 % en
1995 suite aux pressions du FMI favorisant l’écoulement du riz du dumping américain.
Le riz est préféré aux céréales traditionnelles. Désormais, le riz est la céréale la plus
consommée dans le pays par les différentes couches sociales. Sa consommation
augmente avec l’augmentation de la population parallèlement à une baisse de sa
production et une hausse de son importation. La pénétration d’un grand volume
d’importation influe le commerce des variétés produites en Haïti en créant une
7
Le circuit de distribution de chaque produit présenté est donné en annexe B
8
60.000 has de terre sont exploitées par (70-80.000) producteurs dont 50.000 soit 60% Artibonitiens et 20-
30.000 des autres régions, ouvriers agricoles (28.000), marchands (8.000) et autres
18
après un court entreposage, revendent aux sara régionales et /ou urbaines. Ces dernières
revendent généralement aux sara locales parfois directement aux consommateurs tandis
que les détaillants achètent des sara locales pour revendre directement aux
consommateurs. A chaque maillon de la filière, le prix du produit est formulé de façon à
permettre aux agents de générer leur marge commerciale.
9
Disponible sur www.cnsahaiti.org
20
SONUAM. Il a fallu attendre la fin de la première moitié des années 1980 pour voir
l’expansion de cet élevage en terme d’infrastructures et volume de production. Toujours
selon CHANCY, le volume de production passe d’une moyenne mensuelle de 300 000
poulets entre 1980-1985 à 500 000 à la fin des années 90.
Depuis l’année 1991, la production avicole a connu un véritable déclin. Actuellement, le
maximum de production mensuelle est de 125000 poulets et le secteur retombe donc à
son niveau de production obtenue en 1976.
échelle sur des fermes spécialisées de Port-au-Prince et sont commercialisés sous deux
formes :
• D’une part, les consommateurs s’approvisionnement en poulets congelés vendus
en détail par livre au niveau des super-marchés ;
• D’autre part, des poulets sur pattes sont vendus par unité dans les marchés de
consommation par des détaillantes s’approvisionnant des fermes précitées.
10
CHANCY, Septembre 2005 b
22
70.000 ha. Il reste le plus pauvre de l’hémisphère occidental et est classé parmi les pays à
faible revenu et à déficit vivrier. Selon PNUD (2003), Haïti est classée au 150ème rang sur
175 pays selon l’Indicateur de Développement Humain (IDH) avec un PIB/ha de 361
USD.
Force est de constater qu’en dépit de tout, l’économie haïtienne évolue dans une
situation de quasi stagnation. De 1960 à nos jours, le pays se paupérise progressivement
suite à une chute du PIB/ha. Les gens, en particulier les ruraux, vivent pour la plupart à
partir d’un pouvoir d’achat misérable ne leur permettant pas de satisfaire certains besoins
primaires. Selon IHSI (1999-2000), 48% de la population haïtienne soit 3,8 M
d’habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté de moins de 1 USD / jour / personne11.
3-1-3-. Dimension sociale
Haïti est l’un des pays du continent américain où les inégalités sont les plus
marquantes. Facteur important dans l’analyse de la situation économique nationale, elles
engendrent une lutte perpétuelle entre les classes sociales. Les thèmes nèg anwo et nèg
anba en sont des indicateurs. Ces contradictions sociales scindent la société en une
minorité riche de 2% de la population détenteur de 44% du revenu national12 et une
majorité constituée de pauvres et d’extrêmement pauvres.
De 1986 à nos jours, les grands changements opérés dans le système économique
haïtien marchent de pair avec la détérioration de la situation alimentaire. Celle-ci
s’apprécie par l’évolution des Indices Globaux de Sécurité Alimentaire (IGSM) passant
de 67,50 en 1988-90 à 26,50 en 1991-93. Ce faisant, les catégories sociales les plus
vulnérables victimes des problèmes de faible revenu, de malnutrition, de mauvaises
conditions sanitaires et d’analphabétisme sont les plus exposées et sont marginalisées
davantage.
Selon EMMUS III (2000) cité par CNSA (2002), 20 % des enfants de moins de 5
ans sont victimes de malnutrition chronique, 5% émaciés et 17% accusent une
insuffisance pondérale par rapport à leur âge, 12% des femmes ont une déficience
11
Seuil défini par la Banque Mondiale (BM)
12
www.agora.qc.ca/mot.nf/dossiers/haiti
24
En Haïti, 2/3 des ménages résident en milieu rural où l’agriculture occupe un actif
sur deux, mais la plupart ont également d’autres sources de revenus. L’agriculture
représente 26% du PIB, 7% des exportations en 2003-04 (BRH, 2004). Elle a permis la
survie de ses dépendants et à favoriser la rentrée de devises dans le pays via exportations.
Graphique 4 : Contribution du secteur agricole au PIB réel
13
La malnutrition chronique contribue à des taux de mortalité infantile et infanto-juvénile. Les déficiences en micro nutriments (fer et
l’acide folique) entraînent des anémies par carence et des anémies sévères aux taux respectifs de 75% et 2% chez les enfants de moins
de cinq (5) ans.
25
Les causes de cette récession sont aussi liées aux mesures de politique commerciale
entreprises et qui ont conduit à la mise à la casse de nombreuses entreprises, contracter la
demande locale et réduire tout intérêt à produire ou à rechercher la productivité agricole.
De ces mesures, l’ouverture aveugle de l’économie joue un rôle prépondérant.
14
75% des exploitations ont une superficie de moins de 2 ha, d’où la limitation de l’économie d’échelle
26
Vu la vitesse de la libéralisation des échanges, Haïti est classé dans le groupe des
pays champions de la libéralisation des importations et parmi ceux ayant libéralisé le
indice de restriction aux échanges (IRE)16,
plus rapidement leur économie. Suivant l'
l’économie haïtienne est quatre fois plus ouverte que celle des Etats-Unis et du Canada.
Ce phénomène a été déroulé en deux périodes : la prise de certaines mesures en 1986-87
15
/ IRAM ; tarification des produits agricoles en Haïti ; 1998.
16
Cet indice calculé par le FMI porte ce dernier et la Banque mondiale à citer Haïti comme un exemple d’excellent réformateur.
27
8
/7
/8
/8
/9
/9
75
80
85
90
97
19
19
19
19
19
17
Les tarifs douaniers sur les produits agricoles ont été réduits; ils avoisinent 5,9% en moyenne dont 3% pour le riz, avec un taux de
droit maximal de 15%.
28
La part du secteur tertiaire dans le PIB a crû au détriment de celle des secteurs
primaire et secondaire. Elle a augmenté de 11% entre 1975/76 et 1997/98 contre une
diminution de 10,3% et d’environ 1% respectivement pour celle des secteurs primaire et
secondaire. L’agriculture, secteur clef de l’économie nationale, n’a qu’une valeur ajoutée
de 27% du PIB contre 16% et 57% respectivement pour l’industrie et les services. Eu
égard à ces données théoriques, l’agriculture en absorbant 2/3 des actifs devrait être
considérée comme une branche déterminante dans la lutte contre l’insécurité alimentaire.
En dépit de tout, cette tertiairisation de l’économie n’a pas entraîné une croissance
substantielle du PIB. Pour PAULVIN cité par EXANTUS (2000), cette tertiairisation est
orientée vers des services peu productifs18 non incitatifs de la performance économique.
Par exemple, dans le secteur réel, entre septembre 1991 et septembre 1994, période de
marasme économique, le PIB a décrû d’environ 25% de son niveau antérieur pour une
baisse moyenne annuelle de 10% du PIB per capita. En 1999, le taux de croissance du
PIB était estimé à 1.8% contre 4.4% en 1995. Son taux moyen de 2.8% est faiblement
supérieure au taux de 2.4% de la croissance démographique du pays pour la période
1990-98 (PNUD, 2000).
18
Des secteurs clés à haute valeur ajoutée (tourisme, restauration-hôtellerie) restent inexploités.
29
Les déficits du commerce extérieur (375M dollars en 1998) ont mené à des
problèmes de dévaluation inévitable de la gourde. Ce déficit a porté les responsables à
prendre des mesures de surévaluation de la gourde dont la plupart non-incitatrices ou
défavorables aux exportations agricoles.
La production alimentaire locale a crû à un faible rythme moyen annuel de 0,6%.
Parallèlement, le taux de croissance démographique est de 2, 2 % l’an entre 1986 et 2002
(IHSI, 2003). Il en résulte un déséquilibre entre l’offre et la demande de produits
alimentaires. Sur ce, la production par habitant baisse de 14%, passant de 268 Kg en
1988/90 à 230 Kg en 2000/2002, contre 309 Kg en 1978/1980 (CNSA, 2002).
30
30000
25000
20000
Dépôts en dollars
15000
Dépôts en gourdes
10000
5000
0
91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05
D’après BRH (2001), la part des dépôts en dollar par rapport à ceux en gourde est
passée de 29,34% en 1998 à environ 40% en juin 2001, le ratio des dépôts en dollar de
31% en juin 2000 à 33% en juin 2001 en glissement annuel. Selon DOURA (2003), les
dépôts en USD comptaient pour 47,5 % du total des dépôts en janvier 2003 contre 38%
en juin 2000 alors qu’en juin 2003, 52,5 % des prêts consentis par les banques
commerciales au secteur privé étaient libellés en USD contre 41% en juin 2000.
Les principaux facteurs responsables dudit phénomène sont l’incertitude relative
à la situation politico-économique, l’utilisation de certains instruments de politique
monétaire, l’imposition d’un coefficient obligatoire de réserve particulièrement élevé sur
les dépôts en gourdes par rapport à ceux en devises (DOURA, 2003).
Le USD remplit actuellement le rôle que devrait jouer la gourde. Il est à la fois
vecteur d’échange, unité de compte et réserve de valeur. Cette substitution progressive
du dollar à la gourde traduit déjà une dollarisation partielle de l’économie haïtienne.
Conséquences d'
une éventuelle dollarisation intégrale de l’économie
Une éventuelle dollarisation intégrale engendrait des effets positifs et négatifs au
niveau de l’économie haïtienne à l’instar de l’Argentine vers les années 1990.
Effets positifs d’une éventuelle dollarisation
• Elle évite la dévaluation de la gourde par rapport au dollar due à la stabilité
monétaire générée au niveau du pays favorable aux IDE (Investissements Directs
Etrangers) ;
• Elle entraîne un accroissement des dépôts dans les banques locales accompagné
de taux d’intérêt plus faible sur les investissements ;
• Une diminution du risque d’inflation car les déficits publics ne pourraient plus se
financer par création monétaire
Effets négatifs d’une éventuelle dollarisation
D ép réciatio n d e la go urd e
19
Ce niveau de financement varie de 70% en 1970 à 54% en 1991, 35% en 1996 et 47% en 1998 et en 1998 le total des importations
était de USD 640M soit USD 234M en produits alimentaires contre des exportations de USD 299M (BRH, 1999).
33
20
http://www.50years.org/factsheets/haiti.html, ces facteurs sont : surface cultivée (déclivité des pentes, eau, situation foncière),
main d’œuvre agricole, microclimats, intrants agricoles, mécanisation agricole, politiques fiscales et douanières, absence de politique
de soutien-stabilisation des prix aux producteurs et de soutien à la demande.
34
Pour la décade, selon la CNSA (1999), les Etats-Unis ont contribué à un taux allant
de 42% à 85% soit 70% du total pour la décade, celle de la CE représente 9% du total et
dépasse les 10,000 TM par an depuis 1992. De leur côté, le Japon, le Canada et la France
ont fourni respectivement 7%, 6% et 4% du total de l’aide de la décade.
35
IV : METHODOLOGIE
Pour atteindre les objectifs poursuivis dans la présente étude, la méthodologie suivante a
été adoptée:
21
Mesure de politique monétaire prise par la BRH depuis 1991
36
calculer cet indice est la suivante : Indice de prix du produit = Pr ix annee en cours
Pr ix annee de base × 100 23
22
Indice simple ou élémentaire est égal à (valeur courante/valeur de base)*100 selon TRUDEL et ANTONIUS (1991)
23
Cet indice est calculé séparément pour le riz, le maïs, le poulet et le haricot sec
38
Par ailleurs, l’indice taux de change gourde par rapport au USD est une mesure
du niveau d’appréciation et / ou de dépréciation de la gourde par rapport au dollar. Il
varie en fonction du taux de change nominal de ces deux monnaies et est calculé ainsi :
Indice taux de change = Taux de change annee en cours
Taux de change annee de base
× 100 24
prix pi +1 .
Cependant l’élasticité partielle de l’un des produits (riz, maïs, poulet et haricot
sec) par rapport à un autre a été calculé pour les couples de produits substituts (exemple
riz - maïs) et les couples de produits complémentaires en vue d’appréhender au cours de
la série la logique du consommateur. En considérant le riz et le maïs désignés par le
couple (x, y), selon MALASSIS et GHERSI (1992), cette élasticité est calculée ainsi :
δCx Py
η x / Py = ×
δPy C x
et C x la consommation du riz
4-5-5-. Modélisation
4-5-5-1-. Présentation des modèles
Yt = a0 + a1 X t + ε t pour t = 1990…………2005
1 µ3
Skewness (coefficient d’asymétrie) est β1 2 = et celui de Kurtosis (coefficient
µ 23 / 2
µ4
d’aplatissement) est β 2 = . Pour vérifier les hypothèses d’existence
µ 22
d β 1
1 / 2
− 0 e symétrie et d’aplatissement normal, les statistiques suivantes ont été
v1 =
6
n
construites : β 1 / 2
− 0 et β2 − 3 puis comparées à la valeur de la loi normale
v1 =
1 v2 =
6 24
n n
F* = (1−R2R) /(n−2)
2
fonction du coefficient de détermination R2 , F* se calcule ainsi (n étant
le nombre d’observations).
Si F * > F10, n.05− 2 , on rejette l’hypothèse d’égalité des variances, la variable xt est
5-1-. Part des importations des produits dans la consommation alimentaire locale
Le pays évolue dans une situation de déficit alimentaire chronique depuis plus de
deux décennies particulièrement pour le riz, maïs, poulet et haricot sec. Ce déficit est
d’autant plus important en période de mauvaises récoltes et de troubles socio-politiques.
Entre 1990 et 2004, il y a eu une amplification graduelle de cette tendance
principalement pour le riz et le poulet. Ainsi, les importations alimentaires, malgré
utilisées comme mesure palliative de ce déficit, ont amplifié l’implication du taux de
change dans la formation du prix à la consommation des dits produits.
Pour le haricot sec, sur toute la série, la part de la consommation locale satisfaite
par les importations n’a pas pu atteindre les 30% sauf pour les années 1995, 1998, et
2004, les importations ont contribué respectivement à 50.46% et 32.19% à la satisfaction
de la demande locale.
Pour ces quatre produits, après le riz, le poulet est celui pour lequel la demande
locale est fortement déterminée par les importations suite à la restructuration des tarifs
douaniers à l’importation alimentaire entreprise en 1995. De 1990 à 1994, le poulet
importé contribuait en dessous de 3.23% à la satisfaction de la demande locale.
Cependant, de 1995 à 2004, la part des importations a varié d’un minimum de 48.78% en
1995 à un maximum de 82.34% en 1999.
supposé que le prix suit une même tendance pour les produits substituables. Pour
confirmer ou infirmer cette hypothèse, une analyse de variance basée sur la comparaison
de deux moyennes s’est révélée impérative. Elle consiste à faire une analyse de tests
d’hypothèses de deux moyennes dont les variances des populations sont inconnues et
supposées égales.
__ __
( X 1 − X 2 ) − ( µ riz − µ mais )
t=
( n1 − 1 )s 12 + ( n 2 − 1 )s 22 1 1
+
n1 + n 2 − 2 n1 n 2
Ce t est distribué suivant la loi de Student avec n1+ n2-2 degrés de liberté.
Tableau 3: Résultats des analyses de variance
Produits Moyenne Variance T calculé T lu
Riz 5.405 8.758 1.932 2.0484
Maïs 3.58 4.633
Poulet 21.22 109.847 7.608 2.0484
Haricot sec 8.395 21.397
Source : Calcul de l’auteur, 2006 d’après les données du Bureau des Prix de l’IHSI,
2006, BAILLARGEON et RAINVILLE, 1978
Avec les critères de décision suivants : rejeter H0 si t>t /2 ; n1+ n2-2 ou t< -t /2 ; n1+
n2-2 sinon ne pas rejeter H0. On déduit que pour le riz et le maïs, deux céréales
parfaitement substituables l’un à l’autre, le t calculé (1.932) par la formule précédente est
45
inférieur à la valeur du t lu dans la table de Student : t>t 0.025; 28 (soit 2.0484). Ce faisant,
il y a suffisamment d’évidence statistique pour avancer l’hypothèse que le prix a suivi la
même tendance centrale pour le riz et le maïs dans la série chronologique.
60
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
200
150
V a r .I P . G lis . A n n .riz
100 V a r .I P . G lis . A n n .m a ï s
V a r .I P . G lis . A n n . p o u le t
50 V a r .I P . G lis . A n n . h a ric o t s e c
V a r . I T C .G lis s . A n n .
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
-5 0
-1 0 0
en 1994 ne valait que 0.91 gourde en 2000 (Indice de prix en 1994 :206.40 et celui de
2000 :227.60) avec base 1990=100.
Année En En % En En En En En En En points En
points points % points % points % %
1990-91 0.40 0.4 20.8 20.8 8.2 8.2 14.7 14.7 18.8 18.8
1991-92 16.8 16.7 35.6 29.4 31.4 29.0 -6.7 -5.8 42.4 35.7
1992-93 14.8 12.6 0.00 0.00 42.2 30.3 60.4 55.8 0.00 0.00
1993-94 74.4 56.4 77.2 49.4 58.9 32.4 91.6 54.4 33.0 20.5
1994-95 -18.0 -8.7 -26.2 -11.2 -28.4 -11.8 -25.9 -10.0 -5.0 -2.6
1995-96 -45.2 -24.0 -83.9 -40.5 -38.8 -18.3 -39.3 -16.8 20.4 10.8
1996-97 32.4 22.6 69.1 56.0 11.2 6.4 71.6 36.8 2.7 1.31
1997-98 23.6 13.4 16.1 8.36 17.1 9.3 56.5 21.2 8.8 4.12
1998-99 12.0 6.0 2.7 1.30 20.5 10.1 -20.4 -6.3 -3.1 -1.4
1999-00 16.4 7.8 28.2 13.3 18.2 8.2 9.8 3.3 44.5 20.4
2000-01 25.2 11.1 36.9 15.4 38.6 16.0 47.4 15.2 49.4 18.8
2001-02 22.0 8.70 22.2 8.01 36.8 13.2 108.4 30.2 43.6 14.0
2002-03 74.8 27.2 134.2 44.9 88.9 28.2 80.0 17.1 175.1 49.3
2003-04 215.2 61.5 231.5 53.5 147.2 36.4 110.5 20.2 -15.4 -2.9
Source : Calcul de l’auteur 2006
200
150
100
50
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
-50
V ariation ITC en points
V ariation ITC en
pourc entage
sont considérés comme des substituts tandis que, le riz et le haricot sec, le maïs et le
haricot sec, le riz et le poulet, le maïs et le poulet comme des complémentaires.
2003-04. Un raisonnement analogue à celui fait pour le maïs et haricot sec peut être fait
pour les trois (3) autres colonnes du tableau où les coefficients calculés concernent des
produits complémentaires.
Ces produits tout en les supposant comme substituables deux à deux, montrent
qu’ils sont aussi complémentaires entre eux et vice-versa tenant compte du nombre de
coefficients positifs (substituabilité) et négatifs (complémentarité) obtenus. Cette
situation pourrait être expliquée par la diversité des variétés qui existent dans chacun de
ces produits alimentaires (variétés importées, variétés locales) et aussi aux prix utilisés
qui sont des prix moyens agrégés.
5-5-. Modélisation
5-5-1-. Présentation des modèles
Quatre produits ayant une pondération importante dans le calcul de l’indice des
prix à l’alimentation ont été choisis pour conduire cette étude. Les modèles de base
utilisés sont des modèles linéaires simples dont la présentation générale est la suivante :
Yt = a0 + a1Xt + t pour t = 1990…………2005
ième
t : La t observation faite sur la variable considérée
Yt : Variable expliquée ou dépendante représentant la tième observation faite sur l’indice
de prix du produit considéré ;
a0 , a1 : Paramètres ou estimateurs du modèle
2
H4 : E ( ε t2 ) = , la variance de l’erreur est constante : le risque de l’amplitude
de l’erreur est le même quelle que soit la période
H5 : E ( t t’) = 0 si t t’, les erreurs sont non corrélées ou indépendantes : une
erreur à l’instant t n’a pas d’influence sur les erreurs suivantes
H6 : Cov (xt, t) = 0 l’erreur est indépendante de la variable explicative.
Pour les quatre produits : riz, maïs, poulet et haricot sec, les signes attendus du
coefficient de la variable exogène sont tous conformes à la théorie économique avancée.
Les valeurs du paramètre du coefficient du paramètre a1 de la variable endogène sont
toutes positives. Elles sont de 0.842, 1.026, 0.864 et 1.212 respectivement pour le riz, le
maïs, le poulet et le haricot sec. Partiellement, elles confirment sous toute réserve25
l’hypothèse d’existence d’une relation positive entre l’indice de prix à la consommation
de chacun des produits considérés et l’indice du taux de change gourde par rapport au
USD. En d’autres termes, la dépréciation de la gourde haïtienne peut être retenue comme
l’une des principales causes de la hausse des prix des prix des dits produits sur le marché
haïtien.
µ 4 respectivement d’ordre 2, 3 et 4 ont permis d’obtenir les valeurs suivantes 1.18 pour
le coefficient d’asymétrie et 3.40 pour le coefficient d’aplatissement. A partir de ces
coefficients, on a obtenu les statistiques suivantes v1 = 0.936 et v1 = 0.316 .
Ces deux coefficients étant largement inférieurs à 1.96, les conditions de symétrie
et d’aplatissement sont vérifiées. Donc, les distributions sont normales et l’hypothèse de
normalité des erreurs est confirmée.
25
Elles la confirmeront définitivement qu’après avoir testé les modèles de chacun des produits.
55
Cette dernière étant largement inférieure à 5.99 valeur de X 22;0.05 , on accepte l’hypothèse
L’analyse de régression linéaire sur SPSS fournit les valeurs calculées suivantes
pour le ratio empirique du T de Student : t a*1 = 8.121 , t a*1 = 8.352 ,
t a*1 = 10 . 755 et t a1 = 12.348 respectivement pour riz, maïs, poulet et haricot sec. Par
*
ailleurs, la valeur tabulaire sur la table de la loi de Student t130.025 est de 2.1604. En
comparant séparément la valeur calculée de t pour chacun de ces produits à sa valeur
tabulaire, on constate que celui-là est supérieur à celui-ci pour les quatre produits en
question. Sur ce, on accepte l’hypothèse H 1 et on conclut que la variable explicative X t
permet de dire que le coefficient a1 est significatif au seuil de signification = 0.05 pour
chacun de ces produits pris isolément. Ce faisant, la régression linéaire est significative
pour tous les produits sous étude.
Haïti, petit pays insulaire du continent américain, fait face à des problèmes socio-
économiques majeurs. L’offre agricole ne pouvant s’adapter à la demande conduit la
population vers une situation d’insécurité alimentaire chronique. Bien que l’agriculture
absorbe 66% des actifs, à cause des goulots d’étranglement auxquels sont confrontées les
exploitations, elle n’arrive pas à assurer adéquatement la survie de ses dépendants. Cette
situation provoque la non reproduction de la quasi-totalité des exploitations agricoles
débouchant sur une migration massive des ruraux, une baisse drastique de la production
locale, une hausse incontrôlable des importations alimentaires depuis les années 1995,
une chute des exportations agricoles et alimentaires se traduisant par un déficit chronique
de la balance commerciale.
Pour pallier aux déséquilibres internes et externes, nombreuses sont les
mesures de politique économique qui ont été prises par les autorités haïtiennes en vue de
répondre aux nouvelles exigences du marché international. Parmi ces mesures, l’on
retient la libéralisation des importations alimentaires, l’adoption du système de change
flottant. Cette première mesure affecte le niveau de compétitivité de la production
agricole et alimentaire de ce pays à déficit vivrier et alimentaire. De l’autre coté, le
déficit commercial engendre une sortie importante de capital, une dépréciation de la
monnaie nationale par rapport à celle des USA, une instabilité du taux de change et des
prix et la détérioration progressive du pouvoir d’achat de la population. Face à cette
tendance contrastée, l’on a assisté à une dollarisation partielle de l’économie de 1990-
2004. Il est susceptible que celle-ci paupérise davantage l’économie nationale si l’on
n’envisage pas des mesures adéquatement adaptées.
Selon CAMPBELL, BRUE et TREMBLAY (1994), même en période
d’hyperinflation, les prix ne suivent pas le même rythme d’évolution pour tous les
produits. Tel a été le cas d’Haïti de 1990 à 2004 puisque conformément à cette théorie
économique relative à l’inflation, parmi les quatre (4) produits pris en compte dans la
présente étude, les prix de deux d’entre eux en l’occurrence le riz et le maïs, deux
céréales de base dans la consommation alimentaire locale et substituables l’un à l’autre
ont augmenté suivant un même rythme. Par ailleurs, les prix du poulet et du haricot sec,
60
deux substituts, ont augmenté de façon indépendante. Ceci traduirait des possibilités
limitées de substitution entre ces deux derniers produits car ceux-ci n’exercent pas les
mêmes fonctions physiologiques (Malassis et GHERSI, 1992).
Utilisant 1990, date du démarrage des premières expériences du pays avec le
régime politique démocratique et la fin du fragment officiel du marché des changes,
comme année de référence pour le calcul des indices simples du prix des produits (riz,
maïs, poulet et haricot sec) et du taux de change gourde /USD, on est parvenu à estimer
quatre (4) modèles significatifs de régression linéaire simple dont un (1) pour le riz, un
(1) pour le maïs, un (1) pour le poulet et l’autre pour le haricot sec. Chacun de ces
modèles met en relation l’indice de prix du produit à l’indice du taux de change gourde
par rapport au dollar (année 1990=100) pour la série temporelle 1990-2004.
La consommation alimentaire (riz, maïs, poulet et haricot sec) locale étant
fortement tributaire des importations particulièrement celles provenant des USA, leurs
prix à la consommation pour ces produits sont par conséquent fortement liés au taux de
change gourde/USD. Cela est en conformité avec les théories économiques car les
entreprises importatrices d’aliments dans leurs échanges commerciaux avec les USA sont
contraintes d’utiliser le USD comme monnaie de facturation entraînant une incorporation
du taux de change dans la formation du prix à la consommation. Toutefois, la corrélation
partielle entre les deux variables de l’analyse varie d’un produit à l’autre. Elle varie de
façon croissante dans l’ordre suivant pour les produits : riz - maïs- poulet- haricot sec
dont les valeurs respectives sont 91.4%, 91.8%, 94.8% et 96.0%. Cela montre clairement
que cette variation est plus faible pour les céréales que pour les deux autres produits. Ce
faisant, la hausse du taux de change a entraîné directement un renchérissement du prix de
ces produits importés entraînant un gonflement des prix sur le marché local de ces quatre
produits alimentaires puisque localement c’est le USD qui norme les prix alimentaires de
1990 à 2004. Tout compte fait, la dépréciation de la gourde par rapport au dollar
américain peut être retenue sans aucun doute comme un facteur déterminant des tensions
inflationnistes alimentaires dans un contexte économique marqué par une relative
stagnation de l’offre alimentaire face à une demande excédentaire satisfaite par les
importations induite par la croissance démographique.
61
VII : BIBLIOGRAPHIE
1. http://www.50years.org/factsheets/haiti.html
2. www.fao.org
3. www.cnsahaiti.org
4. www.agora.qc.ca/mot.nf/dossiers/haiti
5. www.papda.org
6. http://www.wikipedia.org
7. http://www.skyminds.net/economie/23_finance_internationale.php
8. ww.diplomatie.gouv.fr
9. www.imf.org
10. http://www.indexmundi.com/en/commodities/agricultural/rice_milled/
11. http://faostat.fao.org/faostat/collections?version=ext.&hasbulk=o&subset=agricul
ture
Annexe A : Glossaire
B) Circuits de commercialisation
B-1). Circuit de commercialisation du maïs
Producteurs Sara locales Détaillants Consommateurs
Consommateurs
P ro d u c t e u r s d e p o u le t
N é g o c ia n t s
D é t a illa n t s /v e n d e u r s
d e p o u le t s v iv a n t s V e n d e u r s d e p o u le t a b a tt u s
C o nso m m ateu rs
Annexe C : La dévaluation monétaire et la balance commerciale : effets et facteurs
Annexe D : Evolution tendancielle de certaines variables pour le riz, maïs, poulet et
haricot sec
Model Summary b
Change Statistics
Adjusted Std. Error of R Square Durbin-
Model R R Square R Square the Estimate Change F Change df1 df2 Sig. F Change Watson
1 ,914 a ,835 ,823 49,84704 ,835 65,956 1 13 ,000 2,065
a. Predictors: (Constant), xt
b. Dependent Variable: yt
ANOVA b
Sum of
Model Squares df Mean Square F Sig.
1 Regression 163882,5 1 163882,505 65,956 ,000 a
Residual 32301,452 13 2484,727
Total 196184,0 14
a. Predictors: (Constant), xt
b. Dependent Variable: yt
Coefficientsa
Unstandardized Standardized
Coefficients Coefficients 95% Confidence Interval for B Correlations Collinearity Statistics
Model B Std. Error Beta t Sig. Lower Bound Upper Bound Zero-order Partial Part Tolerance VIF
1 (Constant) 5,113 29,005 ,176 ,863 -57,549 67,775
xt ,842 ,104 ,914 8,121 ,000 ,618 1,066 ,914 ,914 ,914 1,000 1,000
a.
Dependent Variable: yt
Model xt
1 Correlations xt 1,000 Condition Variance Proportions
Covariances xt ,011 Model Dimension Eigenvalue Index (Constant) xt
a. Dependent Variable: yt 1 1 1,896 1,000 ,05 ,05
2 ,104 4,273 ,95 ,95
a. Dependent Variable: yt
Normal P-P Plot of Regression Standardized Residual Histogram
0,8
5
Expected Cum Prob
0,6
Frequency
0,4 3
2
0,2
Casewise Diagnosticsb
Predicted
Case Number Std. Residual yt Value Residual Status
1 ,215 100,00 89,2918 10,70816
2 -,095 100,40 105,1175 -4,71753
3 -,474 117,20 140,8348 -23,63477
4 -,177 132,00 140,8348 -8,83477
5 ,758 206,40 168,6392 37,76083
6 ,480 188,40 164,4639 23,93612
7 -,770 143,20 181,6028 -38,40277
8 -,167 175,60 183,9093 -8,30928
9 ,159 199,20 191,2750 7,92504
10 ,453 211,20 188,6402 22,55985
11 ,030 227,60 226,1083 1,49168
12 -,298 252,80 267,6508 -14,85076
13 -,593 274,80 304,3529 -29,55290
14 -2,049 349,60 451,7255 -102,125
15 2,529 564,80 438,7534 126,04657
16 . . . . Ma
a. Missing Case
b. Dependent Variable: yt
Annexe F-2 : Résultats de l’analyse de régression pour le maïs pour le maïs donnés par SPSS
Correlations
Descriptive Statistics yt xt
Pearson Correlation yt 1,000 ,918
Mean Std. Deviation N
yt xt ,918 1,000
241,5227 143,57636 15
xt Sig. (1-tailed) yt . ,000
250,7753 128,52790 15
xt ,000 .
N yt 15 15
xt 15 15
ANOVAb
Sum of
Model Squares df Mean Square F Sig.
1 Regression 243266.7 1 243266,716 69,763 ,000a
Residual 45331,692 13 3487,053
Total 288598.4 14
a. Predictors: (Constant), xt
b. Dependent Variable: yt
Model Summaryb
Change Statistics
Adjusted Std. Error of R Square Durbin-
Model R R Square R Square the Estimate Change F Change df1 df2 Sig. F Change Watson
1 ,918a ,843 ,831 59,05128 ,843 69,763 1 13 ,000 1,811
a. Predictors: (Constant), xt
b. Dependent Variable: yt
a
Coefficients
Unstandardized Standardized
Coefficients Coefficients 95% Confidence Interval for B Correlations Collinearity Statistics
Model B Std. Error Beta t Sig. Lower Bound Upper Bound Zero-order Partial Part Tolerance VIF
1 (Constant) -15,674 34,361 -,456 ,656 -89,906 58,559
xt 1,026 ,123 ,918 8,352 ,000 ,760 1,291 ,918 ,918 ,918 1,000 1,000
a. Dependent Variable: yt
Collinearity Diagnosticsa
Coefficient Correlationsa
Condition Variance Proportions
Model xt
Model Dimension Eigenvalue Index (Constant) xt 1 Correlations xt 1,000
1 1 1,896 1,000 ,05 ,05
Covariances xt ,015
2 ,104 4,273 ,95 ,95
a. Dependent Variable: yt
a. Dependent Variable: yt
Casewise Diagnostics b
Predicted
Case Number Std. Residual yt Value Residual Status
1 ,222 100,00 86,8868 13,11319
2 ,248 120,81 106,1682 14,64183
3 ,113 156,38 149,6846 6,69543
4 ,113 156,38 149,6846 6,69543
5 ,847 233,56 183,5603 49,99971
6 ,490 207,38 178,4733 28,90671
7 -1,285 123,49 199,3546 -75,86460
8 -,162 192,62 202,1648 -9,54475
9 -,041 208,72 211,1388 -2,41879
10 ,059 211,41 207,9286 3,48135
11 -,237 239,60 253,5783 -13,97831
12 -,469 276,51 304,1919 -27,68189
13 -,851 298,66 348,9082 -50,24824
14 -1,618 432,89 528,4608 -95,57082
15 2,570 664,43 512,6563 151,77374
16 . . . . Ma
a. Missing Case
b. Dependent Variable: yt
Residuals Statisticsa
0.8
6
0.4
3
2
0.2
1
Mean = 4.72E-16
Std. Dev. = 0.964 0.0
0 N = 15
-2 -1 0 1 2 3 0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
ANOVAb
Descriptive Statistics Sum of
Model Squares df Mean Square F Sig.
Mean Std. Deviation N
1 Regression 172586.1 1 172586,140 115,675 ,000a
yt 237,0940 117,10253 15
Residual 19395,903 13 1491,993
xt 250,7753 128,52790 15
Total 191982.0 14
a. Predictors: (Constant), xt
b. Dependent Variable: yt
Model Summaryb
Change Statistics
Adjusted Std. Error of R Square Durbin-
Model R R Square R Square the Estimate Change F Change df1 df2 Sig. F Change Watson
1 ,948a ,899 ,891 38,62632 ,899 115,675 1 13 ,000 1,924
a. Predictors: (Constant), xt
b. Dependent Variable: yt
Coefficientsa
Unstandardized Standardized
Coefficients Coefficients 95% Confidence Interval for B Correlations Collinearity Statistics
Model B Std. Error Beta t Sig. Lower Bound Upper Bound Zero-order Partial Part Tolerance VIF
1 (Constant) 20,460 22,476 ,910 ,379 -28,096 69,017
xt ,864 ,080 ,948 10,755 ,000 ,690 1,037 ,948 ,948 ,948 1,000 1,000
a. Dependent Variable: yt
Residuals Statisticsa
yt xt
Pearson Correlation yt 1,000 ,948
xt ,948 1,000
Sig. (1-tailed) yt . ,000
xt ,000 .
N yt 15 15
xt 15 15
Histogram
Coefficient Correlationsa
8
Frequency
6
a
Collinearity Diagnostics
Casewise Diagnosticsa
Correlations
yt xt
Descriptive Statistics Pearson Correlation yt 1,000 ,960
xt ,960 1,000
Mean Std. Deviation N Sig. (1-tailed) yt . ,000
yt 294,5513 162,30628 15 xt ,000 .
xt 250,7753 128,52790 15 N yt 15 15
xt 15 15
Residuals Statisticsa
Coefficientsa
Unstandardized Standardized
Coefficients Coefficients 95% Confidence Interval for B Correlations Collinearity Statistics
Model B Std. Error Beta t Sig. Lower Bound Upper Bound Zero-order Partial Part Tolerance VIF
1 (Constant) -9,435 27,472 -,343 ,737 -68,784 49,913
xt 1,212 ,098 ,960 12,348 ,000 1,000 1,424 ,960 ,960 ,960 1,000 1,000
a. Dependent Variable: yt
ANOVAb
Sum of
Model Squares df Mean Square F Sig. Normal P-P Plot of Regression Standardized Residual
1 Regression 339830.7 1 339830,655 152,464 ,000a
Residual 28975,924 13 2228,917
Total 368806.6 14
a. Predictors: (Constant), xt Dependent Variable: yt
b. Dependent Variable: yt 1.0
0.8
0.4
0.2
0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
Dependent Variable: yt
4 Collinearity Diagnosticsa