1 Réglementation

11 Aérodromes
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L’annexe 14 de l’OACI définit les normes et pratiques recommandées s’appliquant aux

aérodromes.

A – Définitions

Aire de mouvement. Partie de l’aérodrome comprenant l’aire de manœuvre et l’aire de

trafic.

Aire de trafic. Aire définie destinée aux aéronefs pour l’embarquement, le

débarquement des voyageurs, l’avitaillement, le stationnement ou l’entretien. Elle est
normalement délimitée de l’aire de manœuvre par une bande contrastante au sol. La gestion
de l’aire de trafic peut être confiée à un contrôleur ou bien à un organisme privé.

Aire de manœuvre. Partie de l’aérodrome utilisée pour les décollages, atterrissages et

les mouvements des aéronefs à la surface, à l’exclusion des aires de trafic.

Aire d’atterrissage. Partie de l’aérodrome destinée au décollage et à l’atterrissage des

aéronefs. Son orientation par rapport au Nord magnétique est indiquée au seuil de piste,
arrondie à la dizaine la plus proche. Exemple : les orientations (QFU) 257 et 264 sont
arrondies à 26.

Point de référence d’aérodrome. Point situé près du centre géométrique de

l’aérodrome. En général, il s’agit du point le plus élevé de l’aire d’atterrissage. Ses
coordonnées géographiques sont mentionnées sur la documentation relative à l’aérodrome
(carte VAC).

Figure 1. Aires de trafic, de manœuvre, de mouvement.

Aérodrome contrôlé. Aérodrome où le service du contrôle de la circulation aérienne est

assuré au bénéfice de la circulation d’aérodrome. Les mouvements à la surface ou en l’air sont
soumis à la clairance d’un contrôleur aérien. L’organisme délivrant les clairances est la tour de
contrôle (TWR).

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Aérodrome non contrôlé. Il existe deux cas de figure pour l’aérodrome non contrôlé :
l’aérodrome AFIS ou l’aérodrome en auto-information.

Aérodrome AFIS (Aerodrome Flight Information Service). Aérodrome sur lequel un

agent AFIS fournit les paramètres (piste en service, météo) et les trafics environnants dont il a
connaissance, mais qui ne délivre pas de clairances. La séparation avec les trafics environnants
ainsi que la prévention des abordages incombent au commandant de bord.

Aérodrome en auto-information (A/A, Air to Air). Aérodrome où chaque pilote doit

fournir sa position et ses intentions avant de se déplacer au sol et avant l’intégration du circuit
d’aérodrome. Des comptes-rendus de position doivent être émis une fois dans le circuit (en
vent arrière, en base, en finale, lorsque la piste est dégagée et sur l’aire de trafic). Le pilote
est responsable de la séparation avec les autres trafics, de la prévention des abordages.

B – Informations sur l’aérodrome

1 - Les infrastructures de l’aérodrome

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Figure 2. Infrastructures de l’aérodrome.

1. Aire de trafic : parkings, aires d’avitaillement, aires de maintenance, etc.

2. Voies de circulation ou taxiways.
3. Point d’arrêt avant piste.
4. Aire d’atterrissage.
5. Marques de seuil de piste, également appelées « peigne ».
6. Marques d’identification de piste : orientation magnétique de la piste arrondie à la
dizaine près.
7. Aire à signaux et manche à air.
8. Tour de contrôle et bureau de piste (lettre « C »). On peut y trouver un contrôleur
aérien dans le cas d’un aérodrome contrôlé ou bien un agent AFIS dans le cas d’un aérodrome
AFIS.

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2 - La piste et les distances déclarées

L’environnement de l’aérodrome peut engendrer certains aménagements de l’aire

d’atterrissage. La présence d’obstacles dans l’approche (arbres, bâtiments, routes) peut
obliger l’aménagement d’un seuil décalé, ce qui diminue la distance disponible à
l’atterrissage.
Des considérations opérationnelles peuvent également requérir l’ajout d’un prolongement
dégagé (qui augmente la distance de décollage disponible) ou bien d’un prolongement d’arrêt
(pour augmenter la distance d’accélération-arrêt disponible).

Seuil décalé Prolongement

dégagé
Prolongement d’arrêt

TORA
TODA
ASDA
LDA

Figure 3. Distances déclarées.

Seuil décalé. Mis en place dans le but de garder une marge suffisante avec les obstacles
pendant l’approche. L’atterrissage est obligatoirement réalisé à partir du seuil décalé. Il est
cependant possible d’entamer le décollage sur la partie de piste en amont du seuil décalé.

Prolongement d’arrêt (stopway). Cette aire permet d’augmenter la longueur disponible

en cas d’accélération-arrêt. Elle n’est pas utilisable dans d’autres situations.

Prolongement dégagé (clearway). Cette aire, plus large que la piste, est dégagée de
tout obstacle. Elle sert à acquérir une marge de franchissement d’obstacles lors de la phase
d’envol.

Distance de roulement utilisable au décollage (TORA, Take-Off Run Available).

Longueur de piste déclarée comme étant utilisable et convenant pour le roulement au sol d’un
avion au décollage. Elle prend en compte le seuil décalé, mais exclut les prolongements d’arrêt
ou dégagé.

Distance utilisable au décollage (TODA, Take-Off Distance Available). Distance de

roulement utilisable au décollage, augmentée de la longueur du prolongement dégagé, s’il y en
a un.

Distance utilisable pour l’accélération-arrêt (ASDA, Acceleration Stop Distance

Available). Longueur disponible pour réaliser une accélération puis un arrêt suite à un
décollage interrompu. Elle prend en compte le seuil décalé et le prolongement d’arrêt.

Distance utilisable à l’atterrissage (LDA, Landing Distance Available). Longueur de

piste déclarée comme étant utilisable et convenant pour le roulement au sol d’un avion à
l’atterrissage. C’est souvent la longueur la plus restrictive, dans la mesure où le seuil décalé et
les prolongements ne sont pas pris en compte.

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Si la piste ne dispose d’aucun aménagement (seuil décalé, prolongements d’arrêt ou

dégagé) : TORA = TODA = ASDA = LDA.

C – Aides visuelles à la navigation

1 - Indicateurs et dispositifs de signalisation

a) L’aire à signaux

Visible du ciel, l’aire à signaux informe le pilote souhaitant s’intégrer dans la circulation
d’aérodrome. Elle comporte des indications sur le sens de décollage, le sens du circuit de piste,
les précautions à prendre, voire même sur une interdiction d’atterrir. Nous pouvons y voir les
signalisations suivantes.

Atterrissage interdit. Précautions particulières à

prendre lors de l’atterrissage.

Atterrissage, décollage et Atterrissage et décollage sur la piste

circulation sur la piste et les uniquement, les autres manœuvres
voies de circulation uniquement. pouvant être effectuées ailleurs que
sur les voies de circulation.

Le sens du circuit de piste est à Sens de décollage. Le « T »

droite. Ce panneau peut également symbolise l’avion.
être placé en bout de piste.

Des vols de planeurs Apposé sur la tour de contrôle ou à

sont en cours. proximité, ce panneau indique la piste
en service.

Emplacement du bureau
de piste.

Figure 4. Signaux.

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b) La manche à air

La manche à air est généralement placée à côté de l’aire à signaux. Composée de bandes
de tissu rouges et blanches, elle agit comme une girouette et indique la direction du vent ainsi
que sa force.

c) Feux à destination des aéronefs en panne radio

Au cas où des aéronefs circulant au sol ou dans le circuit d’un aérodrome contrôlé
seraient en panne radio, les contrôleurs disposent de lampes permettant d’établir une
communication sommaire avec l’aéronef concerné, afin de leur transmettre les clairances.
L’aéronef concerné accuse réception des messages en battant des ailes de jour et en
faisant clignoter ses feux d’atterrissage ou de position de nuit.

Figure 5. Feux à destination des aéronefs en panne radio.

2 - Marquages et éclairages

a) Marquages de piste et de taxiway

Le marquage des pistes est de couleur blanche. Aux deux seuils, une paire de chiffres
indique l’orientation magnétique de la piste. Celle-ci est arrondie à la dizaine la plus proche. Si
deux ou trois pistes sont parallèles, les marques d’identification de piste sont complétées d’une
lettre « L » (Left, gauche), « C » (Center, centrale) ou « R » (Right, droite).
Un marquage axial peut également être présent. Dans ce cas, il s’agit d’une ligne
blanche discontinue.
Les voies de circulation ont un marquage axial de couleur jaune.

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Les marquages de point d’arrêt avant piste, limite physique entre le taxiway et la piste
sont également de couleur jaune. Des panneaux d’obligation (vus plus loin) leur sont adjoints
de chaque côté.

Figure 6. Marquage au sol du point d’arrêt.

Dans le cas où les marquages de point d’arrêt ne sont pas présents, l’aéronef doit
attendre à une distance du bord de piste de :
- 30 mètres pour une piste revêtue de moins de 1 000 mètres de longueur ou une
piste non revêtue ;
- 50 mètres pour une piste revêtue de plus de 1 000 mètres.

b) Eclairages de piste

Certaines pistes sont équipées d’un éclairage permettant de les utiliser par faible visibilité
ou de nuit. Cet éclairage peut être allumé en permanence, ou bien il peut être allumé à la
demande, par le pilote désirant effectuer une approche par le système PCL (Pilot Controlled
Lighting) par des actions répétitives dans un temps imparti sur l’alternat de la radio.

• La piste comporte des feux aux seuils et à l’extrémité. Ceux-ci sont unidirectionnels.
Dans le sens de l’approche, ils sont verts au seuil et rouges à l’extrémité. La piste est
également balisée de chaque côté par des feux blancs omnidirectionnels.

• Les taxiways sont matérialisés par un éclairage omnidirectionnel bleu de chaque côté et
un éclairage axial vert. Les extrémités du parking sont également éclairées par des lumières
bleues.

Figure 7. Marquages et éclairages de piste.

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c) PAPI et VASIS

Certains aérodromes sont équipés d’un système lumineux d’aide à l’approche. Il s’agit du
PAPI (Precision Approach Path Indicator). Il est composé d’une rampe de quatre feux, placées
à côté de la piste. Les feux changent de couleur, entre le rouge et le blanc, selon le plan de
descente de l’aéronef.

Deux rouges, deux blancs : l’avion est sur le plan. Le calage du plan de descente du
PAPI est indiqué sur la carte VAC du terrain.

Figure 8. Visualisation du plan sur le PAPI.

Le VASIS (Visual Approach Slope Indicator System) est un système de visualisation de

plan simplifié, moins précis que le PAPI. Il est composé de deux rampes de deux feux, placées
de chaque côté de la piste. Les rampes virent du blanc au rouge selon la position sur le plan.

Figure 9. Visualisation du plan sur le VASIS.

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4 - Panneaux de signalisation

a) Les panneaux d’obligation

Les panneaux de signalisation sont toujours rouges avec les inscriptions en blanc. Il
n’est pas possible de franchir ces panneaux sans clairance du contrôleur.
Dans le cas d’un aérodrome non contrôlé, on ne peut pas franchir ces panneaux sans
s’être assuré qu’il n’y a pas de trafic. Ces panneaux sont généralement placés de part et
d’autre du taxiway.

Le panneau de la figure 10 indique l’emplacement du point

d’arrêt. Le point d’arrêt est également matérialisé par un marquage au
sol vu plus haut.

Le panneau de la figure 11 indique

Figure 10. un point d’arrêt sur une bretelle. A droite
du panneau, il y a la piste 21 et à
gauche, la piste 03. Un panneau indiquant la distance restante
sur chaque piste y est adjoint.
Figure 11.
Le panneau de la figure 13 indique
un point d’arrêt sur un taxiway. Il symbolise généralement une limite
de surface de limitation d’obstacle ou une zone où il y a un risque de
gêne au fonctionnement des équipements de radionavigation.

Le panneau de la figure 12 est

utilisé lorsque la pénétration dans une
Figure 13. zone est interdite de manière
permanente.

Figure 12.
b) Les panneaux d’indication

Les panneaux d’indication sont généralement jaunes avec les inscriptions en noir. Ce
sont des panneaux indiquant les taxiways, des directions ou la longueur de piste disponible.

Figure 14. Indication de sortie de piste.

Figure 15. Panneaux d’intersection de taxiway. L’indication dans le fond

noir est celle du taxiway où l’on se trouve. L’indication sur le fond jaune
est la direction à prendre pour le taxiway mentionné.

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Figure 16. Direction d’un emplacement spécifique : aire

d’avitaillement, de parking, hangar, etc.

Figure 17. Placé à proximité d’un point d’arrêt sur une bretelle, ce
panneau indique la distance de décollage restante sur la piste.

Figure 18. Panneau de dégagement de bande, qui indique

l’endroit où la piste est considérée comme dégagée.

5 - Balises

Sur les aérodromes comportant des pistes en herbe, la matérialisation des pistes et voies
de circulation se fait à l’aide de balises.

Elles complètent un marquage blanc de bord de piste. Les balises sont rouges et blanches
pour indiquer les extrémités de piste.

Des cônes blancs indiquent les bords de piste et des cônes jaunes matérialisent les voies
de circulation.

Figure 19. Balisage de piste.

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6 - Signaleurs

Sur certains aérodromes, notamment ceux qui accueillent du trafic commercial, vous
pouvez être dirigé vers votre emplacement de parking par des signaleurs.
La figure 20 détaille les signaux utilisés.

Figure 20.

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D – Marquage et éclairage des obstacles

Afin de rendre plus visibles les obstacles sur l’aérodrome, ils sont balisés en fonction de
leur type.

Les obstacles fixes sont balisés par des bandes rouges et blanches, ou bien un damier
rouge et blanc. Ils peuvent également être indiqués par des fanions rouge et blanc.

Les véhicules de secours sont de couleur rouge et seront dotés de feux bleus à éclats.

Enfin, les véhicules de service sont jaunes et équipés de feux jaunes à éclat.

Les obstacles sont également dotés d’un éclairage. Le type d’éclairage dépend de leur
hauteur :
- obstacles bas ou à proximité du sol (< à 45 m) : éclairages basse intensité rouge ;
- obstacles de hauteur moyenne (≥ à 45 m et < à 150 m) : éclairages de moyenne
intensité rouges à éclats ;
- obstacles de grande hauteur (≥ à 150 m) : éclairages de haute intensité blancs à
éclats.

E – Aides visuelles indiquant des restrictions

Les pistes ou portions de piste inutilisables pour diverses raisons sont marqués par des
croix blanches. Pour les voies de circulation, ces croix sont jaunes.

Figure 21. Exemple de partie de piste fermée.

F – Service de sauvetage et de lutte contre les incendies d’aéronefs (SSLIA)

Le SSLIA est un service de lutte contre les incendies disponible sur les aérodromes
accueillant du trafic commercial. Le SSLIA est classé en niveaux allant de 1 à 10, en fonction
du type d’aéronefs destinés à utiliser l’aérodrome.

L’information concernant l’existence d’un service SSLIA est disponible sur la carte VAC du
terrain. Ce service n’est pas exigé pour l’exploitation des avions légers.

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