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MÉMOIRE PRÉSENTÉ À
L'UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À TROIS-RIVIÈRES
PAR
MANUEL TOUSIGNANT
JUIN 2014
Université du Québec à Trois-Rivières
Service de la bibliothèque
Avertissement
11
Avant-propos
Je tiens également à remercier ma famille et mes amis qui m' ont soutenu et
encouragé lors de ces années d' études. L' Université du Québec à Trois-
Rivières ne m' a pas seulement permis d' obtenir un diplôme, elle m' a apporté
les connaissances et l' apprentissage nécessaires pour me préparer à une vie
professionnelle.
111
Table des matières
IV
Liste des figures
v
Liste des tableaux
VI
Introduction
Selon la littérature, les alliages de types ABs sont considérés comme de bons
candidats pour le stockage de l'hydrogène. Le LaNis est l'un des plus étudiés en
raison de ses propriétés électrochimiques et de stockage de l'hydrogène. Ce projet
de maîtrise porte essentiellement sur l'effet du laminage à froid sur les propriétés
de sorption de l'hydrogène du LaNi s. L'objectif ultime du projet est d'étudier
l'effet du laminage à froid sur la cinétique d'activation (première hydrogénation)
du LaNis. Pour y parvenir, l'analyse systématique de la structure cristalline, des
propriétés thermodynamiques et des cinétiques d'absorption et de désorption
d'hydrogène de différents échantillons de LaNis a été effectuée.
Cet alliage a été laminé 5x, 12x et 25x à l'aide d'un laminoir sous atmosphère
d'argon. Dans le but de compléter cette étude, la comparaison avec le broyage
mécanique a été effectuée. Le LaNi s a été broyé 15 et 60 minutes sous argon avec
un broyeur mécanique. De plus, quatre différents échantillons laminés 12x à l'air
ont aussi été collectés afin de comparer leurs cinétiques de sorption de
l'hydrogène. C'est en utilisant un appareil de titration de l'hydrogène que les
propriétés d'absorption et de désorption de l'hydrogène ont été mesurées. La
morphologie 4e ces échantillons a été obtenue par microscopie électronique à
1
balayage. Les structures cristallines de ces alliages avant et après l'ajout
d'hydrogène ont été caractérisées par la diffraction aux rayons X. L' analyse des
patrons de diffraction a déterminé les caractéristiques essentielles des alliages
telles que les paramètres de maille, la taille des cristallites, les phases présentes et
la microdéformation.
Ce mémoire est constitué de deux parties distinctes. La première partie discute des
énergies alternatives, de l' hydrogène et de ses différentes manières de le stocker
ainsi que de la méthodologie du travail de recherche et de la présentation des
résultats. La deuxième partie repose sur la présentation de l' article tel que soumis
et accepté dans « Journal of Alloys and Compounds ».
2
Chapitre 1 : Les énergies alternatives et l'hydrogène
Dans les pays industrialisés, plus d' un tiers de l' énergie générée annuellement est
utilisée pour alimenter les bâtiments et un autre tiers est utilisé pour transporter les
humains et la marchandise [1]. Pour l' instant, la combustion de l' essence et
l'électricité demeurent les principales méthodes pour fournir de l' énergie au
transport. Ce besoin en transport continuera certainement à augmenter d' ici les
prochaines années avec la mondialisation et le développement de la Chine. Si les
gouvernements et les compagnies pétrolières ne changent pas leurs visions, la
demande en pétrole continuera à croître et l' environnement mondial subira des
dommages importants et irréversibles. Cependant pour effectuer ce virage
écologique, des investissements importants devront être faits et les mentalités
devront changer. « Les énergies renouvelables ont des coûts de capitaux plus
élevés que les combustibles fossiles, c' est pourquoi l' investissement nécessaire
pour accroître la puissance installée des énergies renouvelables est très lourd: le
total est estimé à 5 700 milliards de dollars (au cours de 2009) sur la période
2010-2035 » [2].
3
1.1 Les énergies vertes
Sur Terre, il existe plusieurs sources d' énergies renouvelables, telles que
l' hydroélectricité, l' énergie solaire, l' énergie éolienne, la biomasse, la géothermie
et la marémotrice. L' hydroélectricité a l' avantage d' utiliser l' eau, une ressource
pratiquement illimitée sur la Terre. Cependant, la construction de barrages
hydroélectriques est coûteuse, exige une configuration géographique particulière
et provoque un impact environnemental considérable. Bien qu' intermittents, les
rayons du soleil procurent une importante source d'énergie qui ne coûte rien.
Toutefois, les panneaux solaires sont dispendieux, fragiles et demandent beaucoup
d'espace. L' éolien représente une bonne source d'énergie fiable à certains
endroits et l' entretien d' une éolienne ne compromet pas tout le réseau. Par contre,
les sites à rendement élevé sont limités, la densité d' énergie de l'éolien est faible
et l' impact visuel es.t non négligeable. La biomasse constitue principalement
l' utilisation de matières organiques ou animales comme source d' énergie. Malgré
sa très faible densité d' énergie, elle a l' avantage d'utiliser des résidus et des
déchets. En ce qui concerne la géothermie, bien que les sites soient limités et que
l' installation soit coûteuse, elle reste néanmoins une source d' énergie non toxique
et très fiable à court terme. Quant à l' énergie marémotrice, des turbines placées au
fond de l' eau tournent grâce aux courants marins et cette énergie mécanique est
convertie en énergie électrique. Les marées et les courants marins sont constants
et prévisibles à long terme, donc c' est une source d ' énergie fiable
comparativement aux énergies éolienne et solaire. Cependant, les hydroliennes
ont un impact négatif sur la faune et la flore aquatique.
L' hydrogène représente un vecteur énergétique, car c' est l' énergie qu' il contient
qui sera utilisée comme c' est le cas pour l' électricité. Cependant, contrairement à
l' électricité, l'hydrogène peut être stocké en grandes quantités. L' hydrogène n'est
pas une source d' énergie, car il n' existe pas à l' état naturel sur notre planète telle
que le pétrole ou le gaz naturel. Il faut libérer l' hydrogène des composés
chimiques (eau et hydrocarbures) dans lequel il est lié. De manière générale, il y a
plusieurs façons de le faire: le vapo-reformage du gaz naturel, l' électrolyse de
4
l' eau, la gazéification de la biomasse et du charbon, l' oxydation partielle des
hydrocarbures ou les procédés expérimentaux (lumière du soleil, décharge de
plasma, micro-organismes). L'hydrogène est souvent considéré comme étant un
vecteur énergétique propre, mais cela dépend fortement de l' énergie primaire
utilisée pour le produire [3]. Actuellement, l'hydrogène est produit
industriellement à 95 % par le reformage du gaz naturel [4]. Ce procédé cause
d' importantes émanations de C02 dans l'air et c' est pourquoi la production de
l'hydrogène reste encore un axe de recherche important.
5
1.2 Pourquoi l'hydrogène?
L'hydrogène est l'élément le plus abondant dans l'univers. Il est l'atome le plus
simple puisqu' il est constitué seulement d'un proton et d'un électron. Sous forme
gazeuse, il est non toxique, incolore, inodore, difficilement détectable et
hautement volatile (14 fois plus léger que l'air). La combustion de l'hydrogène
avec l'oxygène est représentée par l'équation suivante:
C'est une réaction exothermique attrayante puisqu'une énergie de 285 kl/mol est
libérée lorsque le produit de la réaction se condense sous forme liquide [5]. De
plus, il n'y a pas d'émissions de CO2 et avec un bon ratio hydrogène-air, la
formation de NO x est évitée. L'hydrogène détient aussi le meilleur rapport
énergie/masse de tous les combustibles (142 Ml/kg versus 47 Ml/kg pour
l'essence) [3].
6
Au fil des années, de nombreuses applications avec l ' hydrogène ont été proposées
comme par exemple, les batteries Ni-MH, les piles à combustible, les moteurs à
combustion à l' hydrogène, etc. La batterie Ni-MH est une technologie appliquée
depuis une vingtaine d' années environ. Les hydrures métalliques sont utilisés dans
les électrodes négatives de ces batteries. Plus particulièrement, ce sont des alliages
à base de LaNis et de Zr-Ti -V qui ont été utilisés pour la production commerciale
des batteries Ni-MH [7]. Ces batteries ont remplacé les batteries conventionnelles
en nickel-cadmium dans plusieurs applications. Même si ces batteries ont de
faibles capacités de stockage, un coût élevé et une masse plus importante que les
autres batteries, elles peuvent être rechargées des centaines de fois , tolèrent un
taux de décharge élevé et s'opèrent dans une large gamme de température [8].
7
que des sources d'alimentation et des ordinateurs portables ont été identifiés
comme étant des applications envisageables à court terme [10].
8
Chapitre 2 : Le stockage de l'hydrogène
L'hydrogène est un vecteur énergétique qui pourra éventuellement être utilisé dans
le transport. Mais, pour ce faire, il faut absolument le stocker de manière
sécuritaire et optimale. Le stockage de l'hydrogène peut être soit chimique ou
physique. Le stockage chimique représente l ' hydrogène dans un état lié
chimiquement avec d' autres atomes comme pour l' eau (H20), le méthane (CH4 ) ,
l' ammoniac (NH3), etc. Sur Terre, la quasi-totalité de l' hydrogène se retrouve
sous forme chimique dans l' eau et les hydrocarbures. Il faut alors trouver une
façon rentable et écologique de dissocier l' hydrogène de ses molécules. Quant au
stockage physique, c' est le stockage de l'hydrogène pur après sa production. Il
peut se réaliser essentiellement de trois manières différentes, soit gazeuses,
liquides ou solides. L' objectif est de rendre viable la façon qui stocke la plus
grande quantité d' hydrogène selon l'application.
Dans le contexte actuel, pour parcourir une distance entre 400 et 500 km, il faut
stocker environ 8 kg d' hydrogène en mode combustion et 4 kg avec une pile à
combustible à bord [3 , 11]. Considérant que 1 kg d'hydrogène occupe un volume
de Il m 3 à température ambiante et pression atmosphérique, un réservoir de
stockage dense et sécuritaire est nécessaire. Un exemple de plusieurs types de
réservoirs est illustré à la Figure 1 en comparaison avec une voiture.
9
2.1 Stockage gazeux
L'hydrogène peut être stocké sous forme gazeuse dans des bonbonnes sous haute
pression. C'est une technique déjà couramment utilisée et acceptée par l'industrie.
Présentement, l'hydrogène est compressé dans des réservoirs allant de 20 à 35
MPa, mais récemment des pressions de stockage de 70 MPa et plus ont été mises
à l'essai. De telles pressions exigent une infrastructure appropriée comprenant les
matériaux et la règlementation. De plus, la compression demande beaucoup
d'énergie et provoque des pertes allant jusqu'à 15 % [2]. L'industrie cible un
réservoir avec une pression de 70 MPa, une masse de 110 kg et des densités
gravimétriques et volumétriques respectives de 6 % massique et de 30 kg/m 3 [12].
COIJtIle p-otwctdce
...-----
--
Mo_ p-otwctdce
COq ." compollte dt ca1Ion.
DoU'blun fait. jlOI1!nIn .,.nt une marla..-
RtgUllteur au,gaz
capteur dt . , . -
{non bIIlcIl
IlI5po1111f pour ~ .. JIR5'IOII_nta.
Il
2.2 Stockage liquide
Cuve interne
Cuve externe
Sonde de niveau
ligne de remplissage Suspension
Extraction gazeuse
Hydrogène
liquide (-253 Cl
Port de
Valve de sécurité
Hydrogène
gazeux
(+20 à +80 Cl
Valve d'arrêt
Chauffage
électrique
Refroidisseur à J'eau froide
Valve d'inversion
(gazeusenlquide)
Malgré cette isolation, l' hydrogène s' évapore du réservoir à cause de l' apport
inévitable de chaleur vers l' intérieur, menant ainsi à l' augmentation de la
pression. Lorsque la pression atteint son maximum, une valve de sécurité s' ouvre
et l' hydrogène est relâché de façon constante. À partir de ce point, la pression à
l' intérieur du réservoir demeure constante, mais le niveau du liquide diminue avec
le temps, c'est le phénomène d' évaporation. De nos jours, les réservoirs perdent
de 0.3 à 5 % par jour tout dépendamment de leurs dimensions [15]. Les gros
réservoirs sphériques ont l' avantage de réduire les pertes à cause de leur plus petit
rapport de surface versus volume. C'est pourquoi les réservoirs à proximité des
tours de lancement spatial sont en forme de sphère. Pour pallier au problème
d'évaporation, des hydrures métalliques peuvent être utilisés pour capter
l'hydrogène évaporé. Il est aussi possible de produire un mélange d' hydrogène
solide et liquide, appelé « slush », en refroidissant l' hydrogène en dessous de son
point de congélation à -259 oc. Cet état assure des densités d ' énergie plus
élevées (environ 16 % plus élevé que le liquide [16]), mais demande plus
d' énergie pour la production.
13
2.3 Stockage solide
Le stockage solide peut être divisé en trois grands types de matériaux, soit les
matériaux à haute surface spécifique, les hydrures complexes ainsi que les
hydrures métalliques.
Cette classe de matériaux stocke l' hydrogène à l' aide d' un mécanisme appelé
physisorption ou adsorption physique par lequel l' hydrogène est stocké en surface
sous forme moléculaire. Les forces responsables de l'adsorption du H2 sont les
forces de Van der Waals. Ces forces intermoléculaires faibles proviennent de
l' interaction entre les dipôles temporaires (formés par les fluctuations dans la
distribution de charges dans les molécules) et les atomes. L' adsorption de
molécules de gaz sur une surface (Figure 4) est un procédé exothermique qui
relâche entre 0 et 20 kJ/mol [18]. Cette petite quantité de chaleur libérée lors de
l'adsorption est un avantage considérable pour les technologies de stockage
mobile ayant besoin d' un ravitaillement à bord. Cependant, à cause des
14
interactions faibles entre l'hydrogène et les solides, la quantité d' hydrogène
stockée à température ambiante est très faible. Des densités gravimétriques de
près de 5 % peuvent être atteintes seulement à de hautes pressions (4500 à 6000
kPa) et à température de l' azote liquide (-196 OC) [11 , 19].
15
Il existe plusieurs types d' adsorbants d' hydrogène. Parmi les plus connus, il yale
charbon actif, les nanofibres et les nanotubes de carbone, les zéolithes et les
réseaux organométalliques.
Constitués de plans graphitiques très désordonnés, les charbons actifs sont conçus
par gazéification du charbon, activation chimique, carbonisation ou pyrolyse. Le
charbon activé est un matériau amorphe qui possède un haut degré de porosité et
une surface spécifique élevée (typiquement entre 700 à 1800 m2 j g [5]). Certains
charbons actifs ayant une surface spécifique de 3000 m 2j g ont montré une
capacité de 5 % massique à -196 oC et à une pression d'environ 2000 kPa [21].
16
Les réseaux organométalliques (<< MOF 1 ») consistent en des groupes d' ions et
d' oxydes métalliques ordonnés en chaînes ou en couches et reliés entre eux par
des liaisons organiques afin d' avoir une structure en trois dimensions. Étant donné
que les atomes de métaux et les liaisons organiques peuvent être changés, une
grande variété de « MOF » avec différentes compositions et structures peut être
produite. La capacité de ces matériaux se situe entre 4.5 et 5.2 % massique avec
des pressions de 5000 kPa et à une température de -196 oC [5]. Cependant, de
nouvelles structures de métaux organiques peuvent maintenant atteindre des
capacités jusqu' à près de 7 % massique sous les mêmes conditions [5].
Les hydrures complexes sont des composés dans lesquels l ' hydrogène est lié de
façon covalente avec les atomes. Ils sont généralement classés en deux
catégories: les hydrures complexes de métaux de transition (BaReH9, Mg2FeH6)
et les autres sans métaux de transition (NaAIH 4, LiBH4). En général, les hydrures
complexes sans métaux de transition ont une formule chimique de type AxMeyHz
où A est un élément du premier ou du deuxième groupe du tableau périodique et
Me est occupé par le bore ou l' aluminium. Ces composés ont généralement de
grandes capacités gravimétriques, mais la désorption s' effectue à de hautes
températures (80 à 600 OC) et la réversibilité de la réaction n' est pas encore bien
comprise pour tous les systèmes [19]. Ces hydrures qui stockent l' hydrogène
chimiquement ont le désavantage de produire une quantité excessive de chaleur
durant le ravitaillement rapide, ce qui mène inévitablement à une augmentation de
température à l'intérieur du réservoir. Cela représente un problème important pour
le stockage de l' hydrogène dans les applications mobiles.
L' alanate de sodium NaAIH4 est sans doute l' un des plus attrayants pour le
stockage de l' hydrogène, car sa capacité massique théorique est de 7.5 % et ses
17
conditions d'opération sont près des conditions normales de preSSIOn et de
température. En pratique, ce composé dopé au titane peut maintenir une capacité
de stockage d'environ 3 % massique au-delà de 100 cycles [23]. Dans la même
classe le LiB~ peut absorber un total d'environ 18 % massique d'hydrogèrie,
mais en désorbe 13.5 % à une température de près de 300 oC [11].
Dans le domaine de ces hydrures, la recherche est axée principalement sur l'ajout
d'éléments pour diminuer les pressions et les températures de désorption ainsi que
de catalyseurs pour améliorer les cinétiques. Le broyage mécanique peut aussi
être utilisé pour pallier le délai de la réaction.
x
M + -z Hz H MHx + Q,
La plupart des éléments peuvent former des hydrures. Cependant, leurs pressions
et leurs températures de dissociation ne sont pas appropriées pour la majorité des
18
applications. Dans la théorie, il est souvent question du système hydrogène-métal,
mais dans la pratique, c' est plutôt le système hydrogène-alliage qui est impliqué.
Ce système est plus complexe, car les sites interstitiels ont maintenant des
configurations chimiques et géométriques différentes.
2 Pression-Composition-Température
19
À faible concentration, l' hydrogène se dissout en premier dans la maille et forme
une solution solide appelée phase a. Les atomes d'hydrogène sont distribués
aléatoirement dans la maille et la concentration varie lentement avec la
température. Il est à noter que la phase a la même structure cristalline que le
métal. Avec l' augmentation de la pression en hydrogène, la concentration
augmente aussi jusqu' à ce que les interactions H-H deviennent importantes. Après
avoir atteint la limite de solubilité, la nucléation d' une phase de grande
concentration (phase hydrure ~) survient et il y a une cohabitation entre la phase ~
llH Ils
ln Cp,eq ) = -
RT
--
R'
20
l'enthalpie est négative et plus l'hydrure est stable, tandis que si elle a une valeur
positive le composé ne peut pas absorber d' hydrogène. Pour une absorption
réversible à température ambiante, la valeur de l' enthalpie se situe entre -20 et -40
kJ/mol [25].
L' absorption de l' hydrogène par des composés métalliques se fait selon quatre
étapes distinctes : adsorption de l' hydrogène gazeux en surface, dissociation du
dihydrogène, chimisorption et diffusion.
Pour plus de détails sur la première étape, voir à la section 2.3.1. Le dihydrogène
se dissocie sous forme atomique (Ed = 435.99 kJ/mol) et cherche maintenant à
créer des liaisons M-H, c' est la chimisorption. Cette dernière est une liaison forte
de nature covalente ou ionique. La structure électronique est fortement perturbée.
C'est une réaction difficilement réversible, exothermique (Ee = 50 kJ/mol) et qui
dépend des défauts et des déformations [26]. L' énergie d' interaction entre
l' hydrogène et le métal est représentée à la Figure 6.
300 ~----~------------~============9
3
GAl INTERFACE MÉTAL
m + 1 ~......
..............
200 1 "' . 2
1
~
'0
S
..., JOO
>
J .!!.
~ : Endothermique
..,, .... \ . ".' ~ .... . .. ..,
..... \
...': .
o
Exothermique
·JOO -]
<- Distan ce de la surface
Ensuite, il y a formation d' une mono couche hydrurée qui diffuse au travers de la
structure dans les sites interstitiels (migration des Hl La diffusion est réversible
21
puisque les ions K se déplacent aléatoirement selon la température et la pression
jusqu'à ce qu' ils s' insèrent en équilibre sur un site interstitiel. L'hydrogène ne
peut occuper que deux types de sites interstitiels, soit octaédriques et
tétraédriques. Cependant, il y a des différences entre les structures. Par exemple,
pour les structures cubiques à faces centrées, l' hydrogène à faible concentration se
logera en premier sur les sites octaédriques. Pour les structures hexagonales
compactes et cubiques à corps centrés, ce sont plutôt les sites tétraédriques qui
seront préférés. Durant l'hydrogénation, les sites seront remplis de la plus faible à
la plus haute énergie. Cependant, quelques sites demeureront vides à cause de la
répulsion mutuelle des atomes d'hydrogène et de la réorganisation structurale.
L'introduction de l'hydrogène sur ces sites peut imposer des contraintes dans le
matériau, une expansion de la maille (2 à 3 A par atome d'hydrogène [24]) et des
modifications sur le positionnement atomique, allant même jusqu' à un
changement de structure cristalline. La forte expansion volumique produit le
phénomène de décrépitation. Celui-ci peut vite devenir un problème sérieux dans
les réservoirs.
L' insertion de l'hydrogène dans le métal est limitée par deux effets [27] : un effet
électronique proposé par Switendick [28] qui impose une distance minimum
d'environ 2.1 A entre deux atomes d'hydrogène voisins due au transfert de charge
entre l' atome d' hydrogène et les métaux de transition, et un effet géométrique
proposé par Westlake [29], qui dicte que le rayon minimum d'un site interstitiel
doit être plus large que 0.40 A pour recevoir un atome d'hydrogène.
L'énergie des atomes est représentée sous forme de bandes d' énergie. Dans le cas
d' un métal, les atomes mettent en commun tous leurs électrons et leurs énergies
remplissent les bandes. Les bandes remplies se nomment les bandes de valence
tandis que ceux que partiellement remplies s'appellent les bandes de conduction.
Le métal conduit bien le courant électrique lorsque l' écart entre la bande de
conduction et la bande de valence est nul, car les électrons peuvent se déplacer
facilement d' une bande à l' autre. C'est aussi le cas pour l'hydrogène qui partage
22
son électron avec la bande de conduction de l'élément. Donc, une bande de
conduction partiellement remplie facilitera la migration des électrons de
l'hydrogène vers la bande de valence pour ainsi créer une liaison M-H [25].
Pour être utilisés dans des applications, les hydrures doivent avoir une bonne
capacité gravimétrique et une cinétique rapide, mais aussi un bon cycle de vie. En
effet, pour la plupart des applications, le nombre de cycles
d'absorption/désorption se situe entre quelques centaines à plusieurs milliers. Il
peut y avoir plusieurs raisons à la réduction du cycle de vie d'un hydrure telles
que les impuretés dans l'hydrogène gazeux, l'agglomération de particules, la
croissance cristalline, les changements de phase [5], etc.
Un des meilleurs exemples d'hydrures à partir d'un métal est le MgH 2 . Il est l'un
des hydrures métalliques les plus étudiés en raison de sa grande capacité
gravimétrique de 7.6 %. Cependant, quelques problèmes restent à résoudre tels
que sa haute température de dissociation (300 OC), l'oxydation de surface et la
diffusion lente de l'hydrogène dans sa phase hydrure.
23
Dans la plupart des cas, les composés intermétalliques sont construits à partir d' un
métal qui forme facilement un hydrure stable (A) et d' un autre élément qui ne
forme pas d' hydrure stable (B). L' élément A est habituellement un des
lanthanides, le calcium, l' yttrium ou le zirconium. L' élément B est
majoritairement le nickel, mais d' autres éléments de transition sont fréquemment
utilisés tels que l' étain, le silicium, le titane ou l' aluminium. Ces composés sont
groupés selon leur stœchiométrie telle qu' AB s (LaNi s, CaNi s), AB 2 (ZrMn2,
ZrV2), AB (Ti Fe) et A2B (Mg2Ni). En substituant les sites A et B, les propriétés
de stockage comme la pression de plateau, l 'hystérèse (différence entre le plateau
d' absorption et de désorption), la résistance au cyclage et la contamination
peuvent être contrôlées. Le LaNis est l' un des composés intermétalliques les plus
populaires puisqu' il a été étudié depuis plusieurs décennies en raison de ses
propriétés électrochimiques et de stockage de l'hydrogène [31-34]. La réaction de
la formation cet hydrure est:
et elle s' effectue sous des conditions ambiantes [5]. Il a une capacité en
hydrogène d' environ 1.4 % massique qui est réversible.
24
Comme il a été montré ci-haut, les courbes PCT sont un moyen très utile pour
déterminer les plateaux de pression d' équilibre, la capacité en hydrogène ainsi que
l'enthalpie et l' entropie de la réaction. Un autre facteur important pour un hydrure
est la vitesse à laquelle il absorbe et désorbe l' hydrogène. Les courbes de
cinétique pour un hydrure donné sont tracées selon le pourcentage massique en
hydrogène par rapport au temps. Les facteurs qui peuvent avoir une incidence sur
la cinétique d' un échantillon sont la structure cristalline et la stœchiométrie de
l' hydrure, la taille des particules, les propriétés de surface, la pureté des phases
ainsi que la morphologie de l' échantillon. Ce dernier point sera discuté à la
section 3.2.4. La cinétique globale d' un échantillon est limitée par son étape de
sorption la plus lente nommée l' étape limitative de la réaction de sorption. Six
différents modèles sont utilisés par Barkhordarian et al. [35] pour décrire ces
étapes limitatives. Il y a la chimisorption (dissociation du dihydrogène en ions à la
surface de l' absorbant), le grossissement (2 ou 3 dimensions) à vitesse constante
de la phase hydrure à partir de points de nucléation se formant aléatoirement à
travers l' échantillon, l' expansion (2 ou 3 dimensions) de la phase hydrure à partir
de la surface de l' absorbant vers son intérieur à vitesse constante et la diffusion
(expansion tridimensionnelle de la phase hydrure à partir de la surface de
l' absorbant vers son intérieur à vitesse décroissante). Les propriétés d' absorption
et de désorption peuvent être modifiées par la substitution d' éléments, l'ajout de
dopants, la nanocristallinité, le nombre de défauts, etc.
25
grains [36]. L'objectif principal est de produire des matériaux ayant de nouvelles
propriétés mécaniques (légers, haute résistance mécanique, ductiles, etc.) [37].
La limite d' élasticité des métaux polycristallins (cry) est reliée au diamètre des
cristallites (d) par l' équation de Hall-Petch :
26
Tableau 1 : Principales méthodes de déformations plastiques sévères [38]
Les trois techniques les plus utilisées pour les hydrures métalliques sont le
pressage angulaire par canal perpendiculaire (ECAE), la torsion à haute pression
(HPT) et le laminage à froid (CR). Elles ont été appliquées notamment pour traiter
des alliages à base de magnésium pour le stockage de l' hydrogène [39]. Les
matériaux résultants de ces procédés ont une taille moyenne de cristallites
inférieure à 1 ~m. Le laminage à froid (CR) sera approfondi en détail à la section
3.1.2 parce que ce projet de maîtrise porte en particulier sur cette technique.
27
Chapitre 3 : Méthodologie et présentation des résultats
28
domaine aérospatial [40-42]. Ces alliages ayant des propriétés mécaniques très
spécifiques ne pouvaient pas être synthétisés par fusion. À la fin du 20 e siècle, la
mécano-synthèse est devenue une technique reconnue pour la préparation
d' alliages métalliques, céramiques et de composites dans plusieurs sphères
scientifiques. Dans le domaine du stockage de l' hydrogène, ce procédé a été
appliqué pour la première fois, vers la fin des années 1980, pour la synthèse du
Mg2Ni [43]. Depuis sa découverte, cette technologie a connu un succès universel
pour la préparation et le traitement des hydrures métalliques. Quant au broyage
mécanique, les premières expériences positives avec les hydrures métalliques
remontent aussi à peu près dans les mêmes années. Les déformations, la création
de nouvelles surfaces ainsi que l' augmentation de la température locale durant le
broyage aident la diffusion et permettent la formation de nouveaux alliages avec
les éléments présents lors du broyage. Après un certain temps, les particules sont
fortement déformées et les défauts cristallins apparaissent tels que des fissures,
dislocations, lacunes, défauts d' empilement, etc. Tout ceci est accompagné d' une
augmentation du nombre de joints de grains, ce qui peut favoriser la diffusion de
l' hydrogène dans les hydrures métalliques [7]. Bien que le mécanisme exact du
broyage mécanique doive être déterminé cas par cas, il semble qu' il est réalisé
principalement par les changements de structure et la haute pression mécanique
générée dans l' échantillon pendant le broyage.
29
fractures et/ou l' amorphisation du matériel tel qu' indiqué à la Figure 7. Ces
déformations plastiques apparaissent généralement à partir de contrainte de
cisaillement parallèle à la face du matériel à l' opposé des fractures qui arrivent
sous contrainte normale à la face . Un broyage mécanique prolongé peut aussi
détruire la cristallinité du matériel menant ainsi à l' amorphisation partielle ou
complète.
Déformations élastiques
Déformations iné1astiques
Déformations de cisaiUement
Fractures, amorphisation et
réactions chimiques
30
types de broyeurs. La haute pression générée dans le matériel coincé entre les
billes et les parois du creuset peut atteindre plusieurs GPa [47], facilitant ainsi les
transformations chimiques dans les matériaux.
Le laminage à froid a aussi été récemment utilisé pour la synthèse d' hydrures
métalliques. En effet, Pedneault et al. [52] ont produit du Mg2Ni et du nickel sans
la formation de MgNh avec le laminage à froid suivi d'un traitement thermique à
partir de feuilles de Mg et de Ni. D'autres alliages à base de Mg ont aussi été
synthétisés avec cette méthode pour le stockage de l'hydrogène [53-55]. Le
laminage à froid répété peut aussi produire des composés nanocristallins et
ultimement des composés amorphes. Il pourrait même être utilisé pour synthétiser
des nanocomposites et des électrodes négatives pour les batteries Ni-MH.
Les effets du laminage à froid sur les propriétés de sorption de l'hydrogène ont été
étudiés sur des alliages de magnésium et de cubique à corps centré à base de titane
[30, 39, 57, 58]. Pour les alliages à base de titane, le laminage s' est avéré
concluant puisque la première absorption de ces alliages laminés a été plus rapide.
Malheureusement, cet effet positif disparaît après quelques cycles d' absorption et
de désorption quand le matériel retourne à son état initial [57]. L' hydrure de
32
magnésium (MgH2) laminé a aussi démontré des cinétiques semblables à celui
broyé. Les propriétés de sorption de l'hydrogène de l'alliage TiV 1.6Mn0.4 laminé à
froid ont aussi été comparées avec le broyage mécanique à billes par Couillaud et
al. [59]. Cette dernière étude a démontré que le laminage à froid et le broyage
mécanique sont deux techniques ayant des effets similaires, c'est-à-dire qu'elles
réduisent la taille des cristallites et les paramètres de maille de l' alliage sans
changer sa structure cristalline. Bref, les déformations causées par le laminage à
froid sont assez similaires à ceux introduits par le broyage mécanique, ce qui peut
expliquer les similitudes entre ces deux techniques.
Ces dernières études ont démontré que les déformations plastiques sévères
peuvent améliorer significativement la cinétique d'absorption et de désorption
d'hydrogène dans certains matériaux [57]. La raison exacte de cette amélioration
n'est pas totalement déterminée, mais il est fort probable que les défauts générés
par la déformation plastique servent de point de nucléation pour l'hydruration. Le
laminage offre donc un moyen simple et économique de modifier les alliages pour
augmenter la vitesse des premières cinétiques de sorption. Cette méthode est
particulièrement attrayante comparée au broyage mécanique, car elle est
facilement extensible à grande échelle, produit une plus faible concentration
d'impuretés et nécessite une demande en énergie moindre.
33
Figure 10 : Appareil de laminage à froid sous argon
Le fonctionnement de cette boîte à gants est simple, une circulation d ' argon est en
tout temps maintenue à l' intérieur. Le gaz arrive en bas de la boîte et un trou à
l' extrémité supérieure laisse sortir l' air au début et finalement l' argon, car l' argon
est plus lourd que l' air. Après quelques heures, il est assumé qu' il ne reste que de
l' argon. Pour valider cette hypothèse, un test a été effectué. Il s' agit d' allumer à
l'intérieur de la boîte à gants une ampoule électrique à incandescence,
préalablement cassée avec le filament intact. Le filament a besoin d' une
atmosphère inerte pour empêcher l'oxydation et garder son intégrité. Selon Mao
et al. [60], il existe une loi de puissance entre la durée de vie du filament ('tx) et la
concentration des impuretés (C x) telle que:
34
où xest en secondes, x =
T O2 ou HiO, exest en ppm, A et y sont des constantes
positives dépendantes du type d'impureté. Pour x = O 2, A = 3.0x104 et 'Y = 0.80 et
pour x = H20, A = 2.0xl0 3 et 'Y = 0.78. D ' après cette dernière équation et le fait
que la durée de vie du filament a été mesurée comme étant d' environ 420
secondes, la conclusion est que lors de l'expérimentation les concentrations
étaient: C02 < 300 ppm et C H2 0 < 20 ppm.
Certaines expériences ont été effectuées à l'air et d'autres sous argon. Le LaNis a
été laminé 5x, 12x et 25x sous atmosphère inerte et il a été aussi laminé 12x à
l'air. Tous les laminages ont été faits en plaçant la poudre de LaNis entre deux
plaques d' acier inoxydable #316 dans le but de prévenir la contamination. La
poudre une fois aplatie tombe verticalement dans un plateau. Après seulement un
laminage, la poudre se consolide en plaquettes fragiles. Les plaquettes sont
ensuite collectées, cassées et laminées encore jusqu'au nombre final de laminages
désirés. L'épaisseur des plaquettes finales varie entre 0.40 et 1.20 mm (lx à 25x).
Cet appareil de type Sievert a été fabriqué à l' Institut de recherche sur
l'hydrogène. Il est conçu d'une partie de tuyauterie et d' une partie électronique.
La partie électronique est constituée essentiellement d' un système de contrôle et
d'acquisition de données relié à un ordinateur pour le traitement des données. La
35
tuyauterie, illustrée à la Figure Il , est composée d' une entrée en hydrogène, d' une
sortie d' évacuation, d' une sortie reliée à une pompe sous vide, d'un côté référence
et d' un côté échantillon séparés par une jauge de pression différentielle.
34,sl T~;_
...
tG-"'"
_-- ...._-
Jouge_...,_
"",, 1
_.- ..
L' entrée en hydrogène est connectée sur une bouteille d' hydrogène comprimé. La
sortie d' évacuation sert à vidanger l' hydrogène en excès. Pour des raisons de
sécurité, l 'hydrogène évacué est envoyé directement sur le toit de l' édifice. Ce
n' est qu'une fois la pression d' hydrogène en dessous de 120 kPa que la pompe à
vide peut être utilisée. Les côtés référence et échantillon ont des volumes
identiques. Le côté référence sert de pression de référence par rapport à la
pression du côté échantillon. Lorsqu' une diminution ou une augmentation en
pression survient du côté échantillon (respectivement absorption ou désorption),
elle est mesurée avec la jauge différentielle. À l' extrémité du côté échantillon, il y
a un tuyau flexible où vient se fixer un porte-échantillon. Ce porte-échantillon est
fait d'une valve manuelle, d' un tuyau et d' un réacteur. C'est dans le réacteur que
l'échantillon est inséré pour l'expérience et tout dépendamment de la réactivité
des échantillons avec l' humidité ou l' oxygène, ils sont manipulés à l' intérieur
36
d' une boîte à gants sous atmosphère d'argon. Une fois le porte-échantillon prêt, il
est placé sur l' appareil de titration d'hydrogène et chauffé à la température désirée
à l'aide d' un four ou d'un bain à circulation. À l' extrémité du côté référence, il y a
un petit tuyau de même volume que le porte-échantillon et qui est en tout temps à
la même température que l' échantillon, c' est le volume de référence.
Au cours d' une expérience, le système est rempli à une pression donnée. Lorsque
l' échantillon absorbe de l' hydrogène, une diminution de pression du côté
échantillon est enregistrée sur la jauge de pression. Dans le cas de la désorption, il
y a une augmentation de pression. Les valeurs de ces différences de pression sont
utilisées pour calculer la quantité d' hydrogène absorbé ou désorbé par
l'échantillon selon sa masse [61].
Les courbes présentées dans ce mémoire sont toutes des cinétiques d' absorption et
de désorption, c' est-à-dire que le pourcentage massique d'hydrogène est mesuré
en fonction du temps.
La radiation frappant un objet peut être soit diffusée et/ou absorbée. Lorsque la
diffusion est parfaitement élastique, c' est-à-dire qu'il n'y a aucune perte
d' énergie, la longueur d' onde de la radiation incidente reste inchangée. Les
réseaux réguliers d' atomes dans un cristal interagissent élastiquement avec la
radiation, qui est de l' ordre de la distance interréticulaire dans la maille,
produisant ainsi un patron de diffraction. Les angles de diffraction et les intensités
des pics déterminent la structure cristalline. Une phase cristalline produit toujours
37
un patron de diffraction caractéristique et propre à elle comme une empreinte
digitale.
nÀ = 2d sin 8.
Dans cette équation, n est l' ordre de diffraction (nombre entier, normalement 1),
d est la distance interréticulaire, c'est-à-dire la distance entre deux plans
cristallographiques, e est l'angle entre le rayon incident et la surface de
l' échantillon et À est la longueur d' onde des rayons X [62].
Les indices de Miller sont utilisés pour représenter les différents plans
cristallographiques selon la notation (hkl). La distance interréticulaire est une
fonction des indices de Miller et des paramètres de maille du réseau cristallin,
donc est dépendante de chaque structure cristalline.
Dans cette étude, l'échantillon est préparé sous forme de poudre à l' aide d' un
pilon et d' un mortier. Il est ensuite placé sur une lamelle de verre où un film
mince de vaseline a été préalablement déposé en surface. Cette lamelle de verre,
contenant l' échantillon, est placée à son tour sur un porte-échantillon. Avec une
lamelle de verre plus épaisse, l' échantillon est aplati pour avoir un plan de
diffraction approprié. Le porte-échantillon est installé sur le diffractomètre et
tourne sur lui-même pour compenser les effets de texture. Le diffractomètre
utilisé est un « Bruker D8 Focus » tel que présenté à la Figure 12. Les radiations
incidentes sont des radiations monochromatiques de cuivre (Cu Kal où À = 1.5406
nm). La source des radiations est fixe tandis que le détecteur est mobile. L' angle
entre le rayon incident et la surface de l' échantillon est 8 et l' angle entre le rayon
incident et le détecteur est 28. C'est la configuration de Bragg-Brentano où le
détecteur est toujours en angle de Bragg.
38
L'échantillon est polycristallin, c' est-à-dire qu ' il contient un nombre élevé de
petits cristaux (cristallites) ayant des orientations aléatoires. Lorsque les radiations
frappent un tel échantillon, un patron de diffraction est produit par le détecteur et
il est enregistré dans l' ordinateur.
39
données existantes « PDF3 Database ». Afin de déterminer précisément les
paramètres cristallographiques comme les abondances de phases, les paramètres
de maille, la position des atomes et leurs occupations, la taille des cristallites et les
micro déformations, un affinement Rietveld est effectué sur le patron en utilisant
le logiciel TOP AS avec une approche fondamentale des paramètres.
40
La microscopie a été effectuée au centre de recherche sur les matériaux
lignocellulosiques de l' Université du Québec à Trois-Rivières avec un microscope
électronique à balayage de type « Jeol JSM-5500 ». Cet appareil peut donner de
l' information sur l' échantillon analysé tel que la morphologie et la composition
chimique. Dans le cas de cette étude, il a été utilisé uniquement pour déterminer la
morphologie des échantillons. Des images de grossissement entre 1OOx et 10 OOOx
ont été obtenues avec cet appareil. Avant l' analyse, les échantillons ont été
pulvérisés d' un dépôt d' or de 37 nm avec un appareil « POLARON SC 7620 »
dans le but d' augmenter leur conductivité.
41
3.2 Résultats
Dans cette section, les principaux résultats obtenus lors de ce travail de recherche
seront présentés. Il y aura comparaison entre le LaNi s laminé et broyé
mécaniquement. Les différents échantillons seront respectivement appelés comme
suit: Tel = Tel que reçu, Lam 5 = Laminé 5x, Lam 12 = Laminé 12x, Lam 25 =
Laminé 25x, BM 15 = Broyé mécaniquement 15 minutes et BM 60 = Broyé
mécaniquement 60 minutes. Les comparaisons des morphologies, structures
cristallines et cinétiques de sorption de l'hydrogène seront exposées
respectivement dans les sections 3.2.1 , 3.2.2 et 3.2.3. Il est important de noter que
le laminage et le broyage exposés dans ces sections ont été faits sous une
atmosphère d' argon à température pièce. Quant à la section 3.2.4, les résultats des
cinétiques de sorption de l' hydrogène seront présentés pour différents échantillons
laminés 12x dans l'air à température pièce.
3.2.1 Morphologie
42
taille des particules est de 50 à 150 !-lm et après 60 minutes, elle est réduite allant
de 5 à 50 !-lm.
BM 15 min BM60min
43
3.2.2 Cristallographie
Les Figures 14(a) et (b) montrent respectivement les patrons de diffraction des
échantillons laminés et broyés mécaniquement, avant et après hydrogénation.
Tous ces patrons exposent uniquement la présence de la structure de LaNi 5.
D'après ces deux graphiques, il est observé que le laminage et le broyage
mécanique augmentent la largeur des pics de diffraction, ce qui signifie une
réduction de la taille des cristallites.
(a) (b)
SM 15min SM 15min
'"
i!! '"
i!!
~ ~
€ Lam 25x € Lam 25x
'"
'"
cS
''""
cS
°2 Lam 12x °2
2- 2- Lam 12x
cS
0;;; cS
0;;;
c c
C!> Lam 5x Lam 5x
.s .s'"
Tel que reçu Tel que reçu
30 .0 50 60 70 80 90 100 30 .0 50 60 70 80 90 100
20 20
La taille des cristallites a été évaluée par l'affinement Rietveld et les résultats sont
présentés au Tableau 2 et reportés graphiquement à la Figure 15. L'échantillon tel
que reçu montre une réduction importante de la taille de ses cristallites après deux
cycles d'hydrogénation. L'inclusion de l'hydrogène dans le matériel induit une
expansion de la maille ce qui cause une certaine déformation. Quand les atomes
d'hydrogène sortent de la maille, cette déformation est relâchée, ce qui réduit la
taille des cristallites.
_ Synthétisé
50
~ Après 2 cycles
10
o
Tel Lam 5 Lam 12 Lam 25 SM 15 SM 60
45
après hydrogénation. Par contre, en laminant, la microdéformation augmente avec
le nombre de laminages. Après deux cycles d' hydrogénation, la microdéformation
est essentiellement la même pour les trois échantillons laminés. Dans le cas du
broyage mécanique, un court temps de broyage augmente la microdéformation,
mais elle revient à zéro pour un long temps de broyage. Il est aussi intéressant de
constater que pour l'échantillon broyé 15 minutes, l' hydrogénation relâche
totalement la déformation. La microdéformation résiduelle dans les échantillons
laminés indique que même après quelques cycles d'hydrogénation, il y a encore
une contrainte mécanique dans ces échantillons.
0,35 k~~==:!:::=:::;-r--~----r---'-1
_ Synthétisé
0,30 ~ Après 2 cycles
0,25
g 0,20
~
E
Cs 0,15
:Qi
'0
o
U 0,10
~
0,05
0,00 .&..-""f"'''''-
46
Le LaNi s a une structure cristalline de type hexagonale compacte qui est
représentée à l'Appendice A [66]. Cependant, dans le cas de cet alliage, le
paramètre de maille « a » est plus grand que le « c », signifiant ainsi que le LaNi s
a une structure hexagonale aplatie. Les Figures 17(a) et (b) donnent l'évolution
des paramètres de maille de tous les échantillons avant et après hydrogénation. Il
est clair que le laminage a pour effet de diminuer le paramètre de maille « a » et
d' augmenter le paramètre « c ». En ce qui concerne le broyage mécanique, les
variations vont dans la même direction, mais avec une amplitude plus élevée.
Après deux cycles d'hydrogénation, le paramètre « c » affiche toujours le même
comportement qu'avant cyclage tandis que le paramètre « a » n' a pas de tendance
spécifique. Ces résultats obtenus sur la structure cristalline du LaNi s sont
compatibles avec ceux de Joseph et al. [67], qui ont aussi observé que
l' augmentation du temps de broyage entraîne une réduction de la taille des
cristallites, une diminution du paramètre de maille « a » et une augmentation du
paramètre de maille « c ».
(a) (b)
0,5025 ...-----.----.--_r_-___r_-___._-___..___. 0,4015 ...----~--.--_r_-___r_-___._-___..___.
_ Synthétisé
0,4010 ~ Après 2 cycles
Ê 0,5020 IO,4oo5
S
o
J1'"
ë, J1
ë,
0,4000
E 0,5015 E
Q) ~ 0,3995
.,
"0
.,
J;
.Q)
.~ 0,3990
E
~ 0,5010 ~
~ 0,3985
'"
a.
0,3980
0,5005
Tel Lam 5 Lam 12 Lam 25 Lam 16 Lam 60 Tel Lam 5 Lam 12 La m 25 BM 15 BM 60
47
3.2.3 Cinétiques d'absorption et de désorption de l'hydrogène
48
(a) (b)
1,6 0,0
- 0 - Tel que reçu
-<>- Lam 5x
1,4 -0 ,2 ~ Lam12x
~Lam25x
1,2 --+- SM 15 min
.,6- 1,0
., -0 ,4 -+- 8M 60 min
"in
- 0 - Tel que reçu .[ " -0,6
~Lam5x V>
~ O,B ............. Lam 12x
CIl
E
---*""- Lam 25x ~ -0,8
~ 0,6
~ BM15min
I I
-+-BM 60 min "# -1 ,0
;Ji 0,4
0,2 -1 ,2
-1 ,4
SOO 1000 1500 2000 0 100 200 300 400 500
Temps (5) Temps (s)
(a)
1,4 0,0
-0- Tel que reçu
-O-lam5x
1,2 -0 ,2 - 6 - Lam 12x
-#-lam2Sx
___ SM 15 min
., 1,0
., -0 ,4 -+- BM 60 min
"
.[ 0,8
"
.[ -O ,S
V>
V> CIl
CIl
E
~ 0,6 ~ -O,B
~
I
I (f. -1 ,0
'#. 0,4 -0- Tel que reçu
-0-- Lam 5x
-6.- Lam 12x -1 ,2
0,2 ~ Lam 25x
-+-BM 15 min
-+- BM 60 min -1 ,4
0,0
0 100 200 300
0 100 200 300 400 500
Temps (5)
Temps (s)
Les Figures 19(a) et (b) illustrent respectivement les courbes d' absorption et de
désorption pour le deuxième cycle. Il est clair que tous les échantillons, excepté
les échantillons tel que reçu et broyé 60 minutes, ont la même cinétique
intrinsèque; la seule différence étant la capacité totale. De plus, les capacités en
hydrogène des échantillons traités mécaniquement sont en ordre de taille de
49
cristallites. En d'autres termes, les meilleures capacités ont les plus grandes tailles
de cristallites. Le LaNi s laminé 5x est celui qui réagit le mieux à l'hydrogène, car
il a la meilleure capacité réversible et le temps d' incubation le plus court.
50
Tableau 4: Différents échantillons de LaNiSlaminés 12x dans l'air
Noms Descriptions
Tel que reçu Aucun traitement
Laminé 12x petites plaquettes Laminé 12x
Seulement les petites plaquettes ont été
sélectionnées
Laminé 12x grosses plaquettes Laminé 12x
Seulement les grosses plaquettes ont été
sélectionnées
Laminé 12x + poudre de Ni Même que « Laminé 12x petites
plaquettes » dans lequel 50 % massique
de poudre de Ni a été ajouté pour
vérifier la conductivité thermique
Laminé 12x poudre Laminé 12x
Les plaquettes ont été réduites en
poudre à la main avec un pilon et un
mortier
51
l'échantillon « Laminé 12x petites plaquettes » a la meilleure cinétique globale,
car c' est lui qui absorbe sa pleine capacité en hydrogène le plus rapidement.
(a) (b)
0,0
1,4
-0,2
Q) 1,0
1,2
Q)
-0,4
l\'"
::J
0- g. -0,6
'iii 'iii
~ 0,8
<1)
CIl - 0 - Tel que reçu
E E -0,8 --0- Petites plaqueHes
~ 0,6 ~
\
............ Grosses plaquettes
I I -1 ,0 -+- Avec poudre de Ni
~Poudre
'# 0 ,4 ~
-1 ,2
0,2
-1 ,4
1000 2000 3000 4000 5000 o 200 400 600 800 1000
Temps(s) Temps (s)
52
Chapitre 4 : Résumé de l'article
Dans cet article, l' effet du laminage à froid sur les propriétés de sorption
d'hydrogène du LaNi s a été étudié. Cet alliage a été laminé 5x, 12x et 25x sous
une atmosphère d' argon. Le laminage à froid du LaNis réduit considérablement la
taille des particules ainsi que la taille des cristallites sans changer la structure
cristalline. En laminant à froid, la cinétique d' activation du LaNi s est grandement
améliorée avec un temps plus court avant d'atteindre sa pleine capacité. C'est le
LaNis laminé 5x qui offre le meilleur compromis entre la capacité et la cinétique.
La morphologie des échantillons affecte aussi la première absorption
d' hydrogène. La cinétique d' activation de quatre différents échantillons de LaNi s
laminés 12x à l'air a été mesurée et ce sont les plus petites plaquettes qui ont
montré la meilleure cinétique.
Comme le broyage mécanique est une technique bien connue et largement utilisée
dans la synthèse et la préparation des hydrures métalliques, de la poudre de LaNi s
a été broyée mécanique durant 15 et 60 minutes à des [ms de comparaison. Les
résultats montrent que 15 minutes de broyage a un effet positif sur le temps de la
première absorption, mais une perte en capacité a aussi été observée. Un broyage
de 60 minutes a un impact négatif sur la cinétique et la capacité d' absorption
d'hydrogène. Dans cette étude, il a été démontré que le laminage à froid améliore
les propriétés de sorption de l' hydrogène du LaNi s. Dans le but d'optimiser les
propriétés de stockage d' hydrogène, il y a probablement un équilibre à atteindre
entre la taille des cristallites, le nombre de défauts, la morphologie et l' oxydation
de surface. Néanmoins, en laminant cet alliage à froid, sa cinétique d' activation
est comparable à 15 minutes de broyage mécanique. Les avantages du laminage à
froid sur le broyage mécanique sont la rapidité de synthèse, la faible dépense
énergétique du processus et la possibilité d'utilisation au niveau industriel.
53
4.2 L'article
Atridtltfstot)': ln Ihis ~per. we r~n rhr effoos of cold rollin, on hydrogen sorption propeni6 ofLaNi~ We round (hat
Rtccivtd 18 ~mber 2013 (old rolliog uNis l:rtôltl)' rNUC:M ~nKle lizes ~s well.u c:ryslolllilf! sizes. Afltr coId l'olllo&. 1he oKtiv.1Ition
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the best compromise betwetn high côlpKtty .Hld foiSt ki~lic. For complet"tne5s, wt comp.1red cold rolling
Av.. il~ble onlifM' 30J""u,1)' 201-4
with hilh tnm>' bail milling for 15.and OOm in underarson almospheft. RMulu s~ INI IS min of
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Cok! rol/ins tirs. We .tlso round th.u s.tm~t·:s morpho~(ould dr.tnie.tlly ch.tnlt Hw first .lbsorption kintek. ln con--
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UNi, C 201" fJsevit.r B.V. Ali Olhls rrserve:t.
54
M. Toufil..unl. ). Huotl joutMI 0{ AlJoYf fIItd Compound.. S9S (lO I" ) 22· 11 2J
lund.l n~ntal ~r;llMl,rs ~ppl'O.Kh 12051. F.l«cron microst09)' wu ~ wilh a 3.2. Hydrogen sorption properries
Je'OIJSM-SSOOSEM. ToimprowcondtJctivlty,a ,oId dtposir 01'37 nm wu spun~
on t~ J"unplts ullna • POlAION SC 7620 ~uu CGatft. Alomlc oIbsorpûon tw:
lw1I donr nn l M b.l1I tnilird Ympk's lo vtriry Iht posslbiliryoflron conlO1ml"'lion fig. 2(a) shows the first hydrogenation (activation) of ail Stlm-
h om tht balls .and I~ (Tuciblto. 11.. "PI"'toll\1$ ~~ w,lj .. n Jltomtc .J b5orption 'PK' pies .al 323 J( undtr 1SOO kPa of hydrQ&en. The .as-rectived sam pie
Irorne1t'1 Vatün Spn:lrM Mlh • w.vdml*h afl72nm. is very hard ro .Jdiv.ue under these conditions. Wc see lhal cold
rolling drulÎCally r~duces the activation lime. A shon bail Olilling
3. Results ilnd discussion or 15 min 01150 greatty reducrs the activation timt' mainly by tht>
absence of an incub.uion ptriod. How~er. the tota] c.1p.1city is
J.' . Morph%gy lower than the cold roll~ s.lmples. Milling for 60 min is detrimen-
laI. making the sample harder 10 Ktivate th,ln (he is-rcceivcd
Beforr starting. it is imponant (0 note thar (old rolUng and baU S.ilmple. The rt"duction of (apacit) with milling W,)S 01150 reponed
milling have been perfomled under argon ollnlOsphere .lt room by Joseph el ". 126.271.
lemperalure in Sections 31-3.3. Morphology of ils-receÎved. cold ln the case of cold rolling. the sam pIe th.u was rolled 5 rimes
rolled and bail milled !.aNis is shown in fis. 1. The aS-rKeived has a shon incubation rime and rtaches the rull capacity. 11le sam·
LaNis consists of particles ranging (rom 20 (0 200 ~m . Arler (ok! pies thal were rolled 12 .1Od 25 limes have longer incubation times
rolllng. th< .lIoy shows consolidation or Ih< powder. (old rolling and the sample roUed 25 limes shows a reduction of capacity.
the 5.1mple for 5 limes agglomerates the powder imo pliltes and F;g. 2(b) shows the tirst desorplion for .111 s.lmples.1I demonstrates
particlt size is now ranging (rom 1 to 20.un. In the case of bail that desorptlon kinetic is intrinsi(ally the Sèlm<' for .111 samples. the
milling, il produces an imponam reducrion or panicle size wÏ[h a only \lariation being the capacily.
difftrtnt morphology. Antr mUting. indlvldua! ~l1icles Wilh slzes 11,. 3 pr6tnU the absorption/desorption ruNes for the second
ranging from 1 ta 10 J.UTl are now lumped into larger agglomerïltes. cycle. Il is clear (hat. excepl for lhct bail milled 60 min s.tmple. .111
Aner lS min of bail miHing, the agglo~rates si.zes are .Jbout sa- s.3Olples have Ihe same intrinsic klnelics. the only discrepancies
lSa Jlm and after 60 min. they are reductd ta 01 r;tnge From 5 ta be-ing the total capacity. From (h~ kinerics and the ones shown
50~m.
in FIg. 2(b). we could conclude that mechilnial derormations
55
,.
(a) ,.•
(a) u" ' r?~~==~
#
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'.0
-0-_ # o.•
' ,0
i
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-o-CR 5Io
- CR lb,
- CR lSJt
_8M 1S I1M
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~CRs..
- ' -CR lb
0.2 0' -M-CR2S11
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~ CR2'5A
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'00 ...TIIf\e(I)
,.. ..., .1 ... +-~ __~~---~--~..-4
'00
Teme (.)
200 ...
flI.1. Hydl'Olf'n .mÎV<1IÎOA ki nf'ticJ al 323 K: (<11 <1bsotpt Kln undH 1!tOO kP.. .and (b) .,.. l. SKond C)ldto hydrnsm iOfPt ÎDn khwdcs <11 321 K: (.a) <1bsotptlon ullller
de$orption undn 5 "P.l. 1500 kP.a <1Ad (b) drSOfptton ullckr 5 kP...
-
Diffraction p.1ttems (OOl shown) af umples submined ta IWO Cryst.allilt siu of UNi) pNse ror dirk-I"f'nl . 1<11a,
hydrogen.Jfian/dehydrogenation cycles alsa shaw~ lhe uNis 5.1mpkl As-synlho ilfd (nm) AlI~ 2 cydt-s of hydrOienollton (nml
pha~ with broad pcaks. CrysI.JlIitts size as tva lualcd from Ricl-
S0.7 t 0.6 16.)t: Q.2
veld ref1nement .Jre listed in To;1ble 1 and displayed graphk~lIy in ......
CIlS, 11.0 ± 0.4 16.1 t:0.5
Fia. 5. The ols-ra:eivrd sample pl'esen15 an Important reductlon of CR.b 12.hM I·U t Q.4
aystalJicc size arter rwo hydrogen cycles. The hydrogen inrroduc- CRlS' 9. l i 0.1 10.1 1 0.1
tion iota t~ maleri ..! induces an expansion of the I.mice that IIJJ 15 min ti.91 02 7.I So o.J
C.luses a cen.1in strain. When hydrote" cuoms exil the latttce. BJJ 60 min 5.0 So 0.2 5.4t:0.2
the str"in is released breaking crystèlllilCS into smalll"r sile. For
56
M. TousflnOnl. ). Huot/jourrtlJI 0{ AlIo)'f mw1 Compo."td, S9S (20 14) 21-17 25
o., 1 "'''''==='-.J
For longer milling the crys t~lIile size is funher reductd which
m.1)' explain why microslnin revent<! (0 zero. Il is interestinglo
note tnat for the 15 min bo1l1 milled sample. hydrogenatton totally
rrle.Jses the microstrain. The residual microslT3in in the cold rolled
samples îndicates thar. ~en an~r .a few hydrogen cycles. thl"re is (b) O.'01O
,-N ' CRI CRn CR 16 ... U 81110
·l l
3
is still close to experiment..ll erTOrS_ ln the case of bail milling.
the variations are in the same dir~tion but of a hlghe-r magnitude. 0......
1llese resulrs on the crySloll structure or uNis are conslS[ent with
~ ~5 ~tl ~H ~" ~M
Joseph et al. 1281. who .Iso ",po"<d tha, inc,... ing mllling ,ime , ...IW<I
resulred in reduction or peak intenslries. broadening of Ihr peaks.
smaUe-r cryslallite size. decrea se or lattke paramerer "0 " .3nd in- fis. 7. Evolution 01 boIlI l;iniœ P,Irol/1V'lf"fS (or ~t. .lIS-synlhcs&J:e<d .lnd .lift,... 2
cycles; (.li) ~t i<'C' SN rolmt1tr a ud (b) ulla p;lr.mf'ter c.
crease or lanice parameter " ( JO.
57
2.
..... )
M. TomilnotU. j. NuoeJ}oomol of AlIoy:r,aM CDmplMfncU 595 (10 14) 22· 2 1
AJ-rtalwd No proctUint
CR l b .Jrull pl.ltC'S Cald rolll'd 12 timn a:mill pl.aln roI)ectfd dlrmly .In", rofti",
ca 12xb!aplolfH Cold rolled 12 l i"," bl& pl;Ul'S tol~td dil'ft"fly .aftrr roUina
CR lb: ~ Ni powd« s.a~ <lIS "CIt lb flNlll p&.res:" 10 whictl 50 wc ... of Ni powoo wu oiCkIf'd for thmnoll condoctJvity
CI lb po-wckr Cold rolll!d 12 I imn Pl.110 Mn miuct'd Imo powcic!r by!wnd in ollllOfUr.-.OO pestk
4. Conclusion
(a) ,.•
nIe efferu of cold roIling LaNis on its hydrogen sarplion bthav-
#
,.
12 iou r wrre investigat~. We found th.u the ilCliv.1lion of uNi s is
highly enhilnced by cold roUing and comp.ar.lbl~ 10 15 min of belli
miUing. Bali mUling reduces incuballon lime for shon mUling lime:.
t o.• The exact mech.anism responsible for the improvement of activa·
". rion kinetics upon cold rolling is still nOI weil known. bUI nanocrys-
..
X 0.6 tillllnity œruinly plolys li role. The (.let thtlr the 60 min milled
sample presents slow kinetic despite a very smalJ (rys'aUite size
is not cJr.1r. As the cryst.lllile sile is gening smoll1er. p.an of the
malerial mily becortlf' olmorphous. The presence of an anlorphous
0' phase moly be detrimenlal to hydrogen sorpt'ion. Anorher expIa na-
,1)00
,... """
TIt1"le(S)
.... lion nuy belhe presence or Iron. More work is needed ra get.a de.lr
explaf\iltion of the decrease or kinetic upon prolonged milling.
As cold rolling samples present fasler activation despile having
similar crystolUite size, other chirKterislics beside noloocrystilllin-
(b)'" ily h.1ve ra he considered. The sample raid mile<! 5 limes had the
" .2 highest reversible apadty and the shonest incub.Jrion lime of .ail
Simples. TMrdore, iS for bail milling. extensive use of m«haniral
",' I\"" deform.ation h.1s i detrimentoll efTect.. The eXo1ct reason af activa-
..
i
..,&
tion enhancement with cold roUing is still undear.lt is known [hal
cold roUing increases Ihe number of high angle gr.ain bound.uies
\
'i. .0,-
1291 but in our case this has to be proved.
r We aise found thit the sample's morphology has il gre.1t imp.1ct
·1.0 on the ~iv.1tion ch~ril:c{eris(ics. f<:Ir commercial applications
using LilN is as hydride. it seems ta be beneflci;a l ta cold roll Ihis ill-
·'2 loy la Solve time and rnergy be:fore activation.
· IA
"" .."
rme(l )
eoo .""" This work W.1S supporte-d ln pan by Nilluf.11 Sciences .and Engi-
llet'ring Research Cauneil of Colonada (NSERC). M.T. would like ta
r .. 1. Hydrop'fl .niv.adon kinetics 0( 12 limM cold roI~ uNi~ .If ]2) k: (. )
olbtorprion uodtr 1500 kPi and (b ) dtsorpoon undtr 5 kP• . thank Hydro-Q.u~ for a fellowship. We would Iike 10 thank also
Mrs. A. Lejeune for SEM analysis. Mrs. M.-E. Milrch. nd-Lamarch~
and Mt. F. t..afont.line ror .ltomic absorption IlIkl lysis ilnd Mr.J.ung
for helpful discussÎon.
mcasurt the contribulion of consolidating mort (bia plaies) or Jess
(small pl..It~ ) powder. We Jlsa wolnted rD investigatt the effect of
hcilt tro1 nsfer insidc the s-ample holder. To do 50, wc mbced the "CR
12x small platcs" sample with nickel powder (- 325 mesh 99.8%
(1) Y. (hm.J.s. V.t1I.JO». J AUOVS Corup. 217 ( I99S' '11 - 184.,
from Air.. Aes.1r) in arder to increase the therm.11 canUct. Results 121 c. SurrfNl.Y,ln.l. rJ! ff'Ot"s, J MoMft. Rn. S {199011UO- 1886.
of tirst hydrogenation of the samples liste<! in Table '3 are shown III J.R. Thllfllf'lOJ\ c. Publll.. Ülforh)'L tru. 1 (lH7 ) 199- 105.
in f il. 8(iI). First, il is obvious that "CR 12x small plil.es" with (041 H Aoy. K,1\okj, T. MM-S!MnOlU.j. ~ Cocr.p.lJI ( 1915 ) I04-I09.
151 C. Sury.I~~rw Pro&. M..tln. Sn.11> (2IOI l 1- 181.
and wirhour Ni powder have the same hydrogen sorption be.hav- IGI J. HlKtt. v ..1I.~nw.. Mlln MJIet'. S (l(HO) 112- 115.
iour. There(ore, thermal conduttivity does nor seem to be the rate 11 1 J Hum. /t.V Sluyolbbu. D. l ructun.. Mruh 2 (2012 ; 329- 341.
IimÎting step (or our e)(~rimental configuration. Wc ser lha t con- tll DA lItvo\. 0 fnldt.af1. M Sac4. C; Clroud. N, Sbyolbin.l. A.U Vtl~.a. S
MIl.gl... 0.5 SolIKO:t._ WJ. ItOn.. In( J. ~er, ~ 100 (2(09) 1719-1746-
solidation of powder ind\Ke5 ~n incubollion lime whÎch is directly 191 s.. ~.LJlout.J.Huot, "'i.)lft . Sci. kmlm 570t20(8) 3].]8.
proportjon.:al to the slzr of consolidation. The samplr "CR 12x big 110' 1 Mon. Il. M.y.amur;t; S. IClft.'urbi. 1( LU\lu fit T.lkrirhl 11. l,1ruk.&.. ~.
plil les" have il much longer incubation lime rh.ln " CR 12)( small tcUr1yolln.l.. TT. lkd.a. M Tsuk.lkal'" JoUin" Sel , rorum 561-S6S (2007) 1600-
plates", For the Simple "CR 12x powdcr" Iherr 15 no incubation 1612.
III) J H.ot.."-'t;t;b.2 12012 J12-40..
lime bul the intrinsic kinetic is not as faSI .15 for the "CR 12)( smilll 11 2) 1..T Zhol"l. K.1lQ. v.x. VbudeY,IlI.. M Y.anl~tIChI . NI.! MKef. 49 (200I } 7'1 _
pla ies" and "CR lb. big plates". Fia. 8( b} shows thr desorption 75&.
kinelics of the same samples. Il is remarkable ta see lha! there 1131 Je. Sua..anUM.I H MI.,,:amur ... 5. ,"tuelu. roi '.kl'ithi., Je. T.an.lkol. H T.ln.lk.t_ N
l(unyollN. T.l lkd• . M Tsukiltwrol, Mw. M.it~. Rn. 26-28 (2007 ) SS7- 860.
are no differences ln desorption kinetics except for c.1pacity. Thus. 1141 pt T,:akti(bl. K.. 1 4n.aU. tl T.uwk.t. T.T Ueda. lot T)uk.lrurJ. H MI)o.ll'nur,). S.
the morphology efTec t is only present for the actjviltion. klkU('hI. M.,Cf. Tt.lI\ Jtloi 411 (2oo') 219S-l391.
58
Id. TOOIfpunt.j. III1Ol/ jOum61 0( AlJoys.!Id Compound! 595 ( ]O,,,) 22~27 27
PSI K. hn.lb, N 1'.lkeJrhl. H l.n.ib, N kuri)'~fN,. 1.T ~ 1. lS\lul\In, H {2"1 D. 8.liIUf. N AuocOt.nd, M.R.. ~ymood . A. Ftt"h, fil. Htow,;,I. J.I ~ngfCofd. A.lt'
t.hy.tmur• • !:t. K.n.:\lcht. J. M*,er. Xl. 43 '10(18: 3812-181&. &lil. D. Loutr. O. ~SOI\. CN McCowlll. N.C. Po9.t. PW )t('r~m, lUt. Tob~', J.
116/ j. Ut",'. Huot.}.AlIOy.. CUlnI). 50912011 ) lfl..u2. A~ (ryit .. lkls1. 17 (2004' 911- 92 ••
1111 ~Couill .. oo.IL [noJol !il ArNr.a..j.L ...... [ . Ak.tM. ) 1100I.J. AlIoyIConll). ..... 8ru~~ . TOI'AS
1251 A.x.s. v. . ·
w~JoI ProfIle .lIwf »fU(1u~ MJoIYSI> So(Iwur lor
C1OO'J l f~ - I~. " _1", I}lnl.k'fton [).aloi, IJlVttt AXS. K,i,11n.ht·. rotT·n\lIty. 2tX»I.
1111 f. ft'ni-M Gfl\J.DDNorthwotld."'l J Hydrnc.enEMfCY2ti (200t)725-73'. 1261 B. joSf'ph. 1 SchLWO.l. AIIOfScomp.<t80{2009 ' 912-916.
(191 J. Kkpc1ls. C. WOJCIk. A. CWW1Mkl. J SIwwronsl.t. M. Kopczyk.. M.lkkowsb- 1271 1. JOSeph. 1. Sdu.wo. G O'. D'Ah sc..aiu. il..l. Stktw.lnl J. Hydr.n UlUJ)' J6
IrZ*(I!bu. j.liOIld SI,II' fJ«1J01.:.twm. S (2001) 129- 1...9. [201 117gl .. - 1~119.
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121/ LH. KKi. C.E. 'lrl~. t..'i Gr.,. J. Allo)-s Comp liS (19'Q') )69-)84. j.SoIidScoillrChemI113 f 20 10 , 1550-15S<1.
1221 1 ""'«It$.+;tOS. l '::Isi. $. Myhr• •J M..IIt'f Sei 10 ,, 1995) 4973-<11979. 1291 )( Hg.,lIlJ., foi T~u)l. N H;!I'I)o1."f1. V Mm~lniI1O. M.;,'t1. Sel Ena·" )40 (2001 ) 26S-
1211 ~. (uni. '1. 8uucluduw. No Kuny;mw. D. rrud~f1. G -Y. 1- ~ Comp. 292 271.
t199Ctl l66- 17J.
59
Conclusion
L'hydrogène comme vecteur énergétique est une des solutions à la future pénurie
en combustibles fossiles et aux problèmes reliés à l' émission de gaz à effet de
serre. Il faut donc trouver des moyens de stocker 1'hydrogène sécuritairement sous
ses formes gazeuses, liquides et solides. Pour le stockage solide, les hydrures
métalliques ont un bon potentiel pour exercer un stockage efficace. Cependant,
certains de ces matériaux ont des difficultés lors de la première absorption
d'hydrogène. Ceci entraîne un accroissement du coût de l' hydrure et par le fait
même réduit le potentiel commercial du stockage via les hydrures métalliques.
Les méthodes de déformations plastiques sévères telles que le laminage à froid, le
forgeage et l' extrusion peuvent être utilisées pour préparer les matériaux afin de
faciliter cette première hydruration.
Dans le cadre de ce projet de maîtrise, l'étude de l' effet du laminage à froid sur
les propriétés de sorption d'hydrogène du LaNis a été effectuée. De la poudre de
LaNi s a été laminée 5x, 12x et 25x à froid sous argon avec un appareil de
laminage. À titre de comparaison, de la poudre du même alliage a aussi été broyée
15 et 60 minutes sous argon avec un broyeur mécanique à billes. La morphologie
et les structures cristallines des échantillons ont été obtenues respectivement à
l' aide d' un microscope électronique à balayage et d'un diffractomètre à rayons X.
C'est avec un appareil de titration de l'hydrogène que les mesures d' absorption et
de désorption ont été effectuées.
60
Le mécanisme exact responsable de cette amélioration en cinétique après
laminage n' est pas encore bien déterminé, mais la nanocristallinité et la présence
de défauts jouent certainement un rôle primordial. Toutefois, une taille de
cristallites trop petite peut nuire à la cinétique comme le démontre l' échantillon
broyé 60 minutes, mais dans ce cas, la contamination au fer pourrait aussi en être
la cause. Il y a probablement un compromis à faire entre la taille des cristallites, le
nombre de défauts présents, la microdéformation, la morphologie et l' oxydation
de surface pour obtenir une cinétique plus rapide et une bonne capacité.
Bref, dans une perspective industrielle utilisant le LaNis comme hydrure, il serait
très avantageux de laminer cet alliage pour diminuer le temps d' activation. Par
exemple, comme le LaNis est présentement utilisé dans la fabrication de batteries
Ni-MH, notamment pour des lampes de poche, le fait de réduire le temps
d' activation de cet hydrure, pourrait réduire le coût global de ces batteries.
Pour les travaux futurs, il serait préférable de faire des tests de cyclage avec le
LaNis laminé pour vérifier sa capacité à long terme. De plus, étant donné que le
laminage est une technique assez récente dans le domaine des hydrures
métalliques, il serait intéressant de laminer d' autres alliages. Des cinétiques de
sorption de l 'hydrogène seraient ensuite effectuées sur ces alliages laminés dans le
but d' observer leur temps d' activation. Des alliages de Mg 2Ni et de CaNi s laminés
ont déjà montrés une diminution de leur temps d' activation et feront
prochainement l' objet d'un autre article.
61
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67
Appendice A : Structure hexagonale compacte
1 c
l
HCP
68