4 RC LogiqueModale
4 RC LogiqueModale
4 RC LogiqueModale
Motivation
Nous appellerons madalité toute expression susceptible de
qualifier un contenu propositionnel, la modalité vide étant le
cas particulier que nous avons examiné jusqu’ici, celui où la
connaissance se limitait à l’affirmation du contenu.
x, ◊ x désigne la formule □ x
x, y, (x y) □ ( x y)
x, y, x = y (x y) (y x)
w w’ w’’
P
q p
* Une relation binaire R sur un ensemble E est euclidienne ssi pour tout triplet
d’éléments e, f, g de E si on a eRf et eRg alors on a aussi fRg
Réciproquement, supposons (◊a□◊a) vrai en
tout monde de tout modèle, et R non
euclidienne ;
il existe donc trois mondes w, w’ et w’’ tels que
wRw’, wRw’’ et w’Rw’’. Considérons la
fonction v telle que v(a) = {w’’} ; on a ◊a vrai
en w ( car w’’ est accessible depuis w et a y
est vrai) : ◊a est faux en w’ (car w’’, le seul
monde où a soit vrai, est inaccessible depuis
w’), donc □◊a faux en w (car w’, où ◊a est
faux, est accessible depuis w), donc (◊a□◊a)
est faux en w : contradiction.
En conséquence,
un modèle de S5 est un modèle où tout monde
appartient à une clique ( ce terme de la théorie des
graphes désigne un sous-graphe où chaque sommet
est relié à tous les autres). En effet, S5 vérifie (A7) et
(A9), donc dans tout modèle de S5, R est réflexive et
euclidienne ; si on a wRw’, comme par réflexivité, on
a aussi wRw, on conclut par euclidianité w’Rw ; si de
plus, w’Rw’’, l’euclidianité donne wRw’’ et w’’Rw.
Donc tout monde connecté à w est accessible depuis
w et accède à w, ce qui prouve que le sous-graphe est
une clique
Remarque : comme toute relation réflexive et
euclidienne est transitive, on retrouve ainsi le
fait que les tautologies de S5 incluent celles de
S4.
(A10) est une tautologie ssi R est serielle*
Une relation binaire R sur un ensemble E est sérielle ssi pour tout élément e de
E, il existe au moins un élément f de E tel que eRf
Réciproquement, supposons □a ◊a vrai en
tout monde de tout modèle, et R non sérielle ;
il existe donc un monde w d’où nul monde
n’est accessible. Par définition, □a y est vrai
(car chaque monde accessible depuis w, c-à-d
aucun, vérifie a); ◊a est faux en w (car il n’est
pas vrai qu’il existe un monde accessible
depuis w où a est vrai), donc □a ◊a est faux
en w : contradiction.
Exercice (restriction sur R) : à quelles conditions
sur R les formules suivantes sont-elles des
tautologies pour tout choix des formules a et
b?
a □◊a
□(a v b) (□a v □b)
◊□a □◊a
□(□a b) v □(□b a)
Connaissances modales
□ et ◊ sont appelés modalités aléthiques.
Existe-t-il des modalités pour le temps?
On sait que le temps a déjà une représentation en physique à
l’aide de l’axe des réels.
Cette représentation peut être intéressante dans le cas
propositionnel, mais dès qu’on passe au premier ordre il y a
déjà une perte de décidabilité. Lorsqu’on est au premier ordre
et que l’on rajoute le temps (un argument en plus), la
complexité augmente.
Or la représentation du temps est très important en I.A.
Exemples
Planification : déterminer les actions à effectuer (situations
désirables)
Diagnostic : déterminer les causes possibles d’une situation
• Logique modale temporelle
‘’Napoléon est mort’’ énoncé vrai aujourd’hui mais en 1800 il ne l’était
pas. On a affaire ici à quelque chose ressemblant aux énoncés de la
logique modale : la vérité de notre énoncé varie selon la date (monde)
à laquelle il est émis
Monde possible état du monde dans une situation
Relation d’accessibilité évolution possible entre deux situations
(relation d’ultériorité)
Il y logiquement deux paires de modalités
(G /F) et (H/P)
Ga est vrai en w si a l’est dans tous les futurs envisageables à partir de w
(l’équivalent du □).
Fa est vrai en w si a l’est dans un futur envisageable à partir de w
(l’opérateur dual équivalent à ◊).
Symétriquement, Ha est vrai si a l’est dans tous les
passés envisageables menant à w, i.e., Ssi a est vrai
en tout monde w’ tel que w’Rw.
On lui adjoint également un opérateur de possibilité, P
(Pa est donc vrai s’il existe un monde w’ en lequel a
est vrai et tel que w’Rw)
A cette définition par modèles correspond un système
déductif dont l’axiomatique est calquée, en la
dédoublant, sur celle de la logique modale ordinaire.
C’est ainsi que l’on a les deux axiomes :
Distribution :
(G(a b) (Ga Gb)) et (H(a b) (Ha Hb))
Transitivité :
(Ga GGa) et (Ha HHa)
Soit à exprimer que l’écoulement du temps est linéaire
dans le futur, i.e., que deux états futurs sont
toujours ordonnés l’un par rapport à l’autre :
1. en termes de modèles, ceci revient à dire
(w,w’,w’’)((wRw’ wRw’’) (w’ =w’’ w’Rw’’ w’’Rw’))