Les Syntagmes Composants de Phrase
Les Syntagmes Composants de Phrase
Les Syntagmes Composants de Phrase
1. Le groupe nominal
Le groupe nominal se décompose en deux constituants : le déterminant et le nom considéré comme
noyau. Le GN peut apparaitre dans plusieurs positions et avoir diverses fonctions. Il peut être
également accompagné d’une épithète, d’un complément du nom, d’une relative.
Un nom peut être : sujet, complément du nom ou de l’adjectif, mis en apposition, mis en apostrophe,
complément d’objet (direct ou indirect), attribut du sujet ou de l’objet, complément d’agent,
complément circonstanciel…
a. Le nom sujet
Le sujet est le point de départ de l’énoncé.’il désigne l’être ou l’objet dont on avance quelque chose
en utilisant un prédicat.
Le terme apposition s’applique au mot ou groupe de mots qui, placé à la suite d’un nom, désigne la
même réalité que ce nom, mais d’une autre manière.
Ici, il est question d’une apposition détachée par une pause, marquée par la virgule. On trouve aussi
des appositions soudées : elles suivent toujours immédiatement le terme recteur et ne comportent
jamais de déterminant.
Un nom est mis en apostrophe quand il désigne un être animé ou une chose personnifiée, à qui l’on
s’adresse, qu’on interpelle, autrement dit qu’on apostrophe :
Le nom est complément d’un autre nom ou d’un pronom quand, placé après celui-ci, il le complète,
le détermine et le précise. Il est généralement précédé d’une préposition.
Le nom est complément d’un adjectif quand, placé après celui-ci, il en précise le sens. Il peut être
introduit par les prépositions de, à, envers, en, etc.
Il est respectueux envers ses parents. Il est fort en jeu. Ce panier est plein de cerises.
L’attribut du sujet exprime une qualité attribuée au sujet (être ou objet) par l’intermédiaire d’un
verbe d’état : Etre, sembler, paraître, passer pour, avoir l’air de, rester, demeurer, devenir, se faire, se
transformer en, se rendre, etc.
L’attribut du complément d’objet exprime une qualité attribuée au complément d’objet direct du
verbe.
Le complément d’objet est la personne ou la chose sur laquelle porte l’action exprimée par le verbe :
Le complément d’objet est absolument nécessaire au sens de la proposition dont il fait partie. Il est
étroitement lié au verbe. C’est le complément principal.
Le complément d'objet direct est le mot (ou groupe de mots) qui se joint au verbe sans préposition
pour en compléter le sens. Il représente l'être ou la chose qui reçoit directement l'action que fait le
sujet.
Il aime la chaleur.
Le complément d'objet indirect est un mot (ou groupe de mots) qui se joint au verbe par
l'intermédiaire d'une préposition pour en compléter le sens. C'est un complément de verbe. Il
représente l'être ou la chose qui reçoit indirectement l'action que fait le sujet.
Il s’habitue à la chaleur.
Le complément d’attribution est un mot (ou groupe de mots) qui représente la personne ou la chose
à laquelle est destinée, (c’est-à-dire le plus souvent pour ou contre laquelle est accomplie) l’action
exprimée par le verbe.
Le complément circonstanciel est un mot qui précise les circonstances qui entourent le fait exprimé.
C’est un constituant facultatif de la phrase : il peut être donc déplacé ou supprimé.
D'autres compléments, moins fréquents ou moins indispensables à l'analyse, ont été laissés de
côté : complément de l'adverbe, complément de l'infinitif, complément du présentatif, etc.
a. L’épithète:
L’épithère est un adjectif, un participe, un groupe adjectival ou participial qui qualifie un nom :
la dame a préparé un repas délicieux
Effrayée, Amal refuse de rentrer dans cette cave.
L’épithète liée précède ou suit immédiatement le nom qualifié ; il peut y en avoir plusieurs,
juxtaposées ou coordonnées :
Une vaste pièce déserte, sombre et froide. Un rosier couvert de fleurs
L’épithète détachée est séparée du nom qualifié par une virgule et elle est en position détachée dans
la phrase :
Verdoyante, une grande plaine se déroulait devant nous.
b. Le complément du nom:
C’est est un nom, GN, un pronom, un infinitif ou un groupe infinitif qui complète un nom par
l’intermédiaire d’une préposition :
Une vue sur la mer
Un livre pour tous
Le plaisir de lire
Un endroit pour se reposer.
c. La subordonnée relative:
Elle complète un nom appelé antécédent. Elle est introduite par un pronom relatif : qui, que, dont,
où, lequel, auquel,…
J’ai rencontré ma copine qui est maligne.
2. Le groupe verbal
Le groupe verbal est le second constituant essentiel de la proposition. Il s’articule autour d’un noyau,
le verbe qui prend des compléments obligatoires et d’autres facultatifs pour former le prédicat
grammatical de la phrase.
Le groupe verbal désigne généralement des propriétés, des états, des actions jouant la fonction de
propos par rapport au thème de la phrase, représenté par le sujet.
Rappelons que les compléments de phrase n’ont pas à être abordés ici puisque nous les considérons
comme extérieurs au syntagme verbal.
Les verbes d’état sont très employés, mais peu nombreux, car tout se ramènent au fond à l’idée
d’"être" exprimée :
a) directement par le verbe ‘être’ : la nuit tous les chats sont gris.
b) indirectement par des verbes comme sembler, paraître, avoir l’air, passer pour, demeurer, rester,
devenir, être considéré comme… :
Les verbes d’état servent à unir au sujet son attribut (c’est-à-dire ce qu’on dit de lui).
Sauf ceux qu’on vient de mentionner, tous les verbes indiquent ce que fait ou ce que subit le sujet.
Ces verbes sont dits d’action peuvent, quand ils indiquent ce que fait le sujet,
Se suffire à eux-mêmes (verbes intransitifs)
Ou exiger un complément (verbes transitifs)
Ces verbes ont par eux-mêmes un sens complet. Par exemple : aller, courir, voler, aboyer, tomber… :
Des verbes comme tendre, souhaiter, plaindre, prendre, … ne signifient rien tant qu’on n’indique pas
l’objet de l’action. C’est-à-dire sur qui ou sur quoi (chose) porte cette action.
Les noms qui suivent s’ajoutent sans intermédiaire aux verbes : aussi les appelle-t-on compléments
d’objet directs et les verbes de ce type verbes transitifs directs.
Après d’autres verbes qui ne suffisent pas davantage à eux-mêmes, le complément indispensable au
sens est précédé d’une préposition (le plus souvent à ou de) :
N.B. La plupart des verbes transitifs indirects sont des verbes pronominaux : s’adonner à, s’ingénier
à, s’occuper de, se méfier de, se moque de, se souvenir de…
Remarques :
2- Parfois un même verbe peut être, selon les phrases, transitif ou intransitif. Son sens est alors
souvent bien différent. Exemple:
3. Le groupe adjectival
L’adjectif en tant que tête du groupe adjectival peut être complété par différents types de modifieurs
qui sont dans leur majorité des constructions prépositionnelles.
Des adverbes : permettant de préciser le degré de la qualification (un ton très/ gentiment
moquer) ou de modaliser la qualification entre le nom et son adjectif (un ton sûrement
moqueur/ un voisin toujours hargneux)
Des groupes prépositionnels (dits compléments de l’adjectif) : Content de son sort/ digne de
louange/ plein d’eau/ fidèle à ses amis/ avide de gloire/ semblable à son frère.
Des phrases (ayant statut nominal) : Elles peuvent être des complétives ou des infinitifs : Il est
heureux que tu viennes/ c’était un récit agréable à lire
1- Epithète
L’ adjectif qualificatif épithète est placé dans la proximité immédiate du nom auquel il est rattaché.
Dans ce cas, la qualification est fournie à l’élément nominal en dehors de toute limitation
temporelle :
2- Attribut :
L’adjectif est lié au sujet ou au complément d’objet par l’intermédiaire d’un verbe (dit verbe
attributif).
La qualification est affectés à l’élément nominal dans les limites (temporelles, modales) des
catégories morphologiques du verbe.
3- L’apposition
Pour donner plus de valeur à l’adjectif on peut le placer entre deux virgules à côté du nom auquel il
se rapporte. Il est ainsi détaché et prend un sens plus riche :
D- La place de l’adjectif
La place de l’adjectif épithète est généralement déterminée par des facteurs variés :
4. Le groupe adverbial
On a dit que l’adverbe modifie le sens d’un verbe, d’un adjectif, d’un autre adverbe. Mais cette
modification ne se fait pas au même degré.
Le fonctionnement d’un même adverbe diffère d’une phrase à une autre. Se baser uniquement sur
le seul critère sémantique ne permet pas de mettre en évidence cette diversité. Ainsi dans les
phrases :
Dans le premier énoncé, l’adverbe de manière est dépendant du verbe, tandis que dans le second,
gardant la même valeur sémantique, il porte sur la phrase et spécifie l’énonciation tout entière.
Certains adverbes admettent, à l‘instar des adjectifs qualificatifs, divers degrés d’intensité
(plus/moins/aussi/le plus…) permettant de former un groupe adverbial. Il s’agit de :
a. Place de l’adverbe
La place des adverbes est assez variable. Certains ont une place fixe, d’autres une place relativement
autonome. En tout cas, la place est réglée par des raisons de style et surtout par le type de relation
qu’entretient l’adverbe avec l’élément sur lequel il porte:
Les adverbes qui portent sur un adjectif, un adverbe sont placés en général devant eux :
Les adverbes modifiant un verbe sont placés généralement après lui s’il est à un temps simple :
il pose lentement le livre
(il pose le livre doucement).
Si le verbe est à un temps composé, ils peuvent se placer entre l’auxiliaire et le participe ou après:
Les adverbes de négation sont placés généralement derrière le verbe conjugué (sauf ne qui le
précède toujours)
Les adverbes d’opinion et les adverbes de phrases ont une prédilection pour les positions détachées,
en début de phrase et dans une moindre mesure, en fin :
5. Le groupe prépositionnel :
La préposition, comme nous l’avons vu, se présente comme un subordonnant permettant de lier un
constituant à un autre le complétant.
Le groupe prépositionnel dont le mot-tête est la préposition se présente sous diverses formes :
La place et la fonction du SP varient selon le type de dépendance qu’il entretient avec les autres
éléments de la phrase. Il s’inscrit dans l’axe de la phrase à différents endroits et à différents niveaux :
Il vient se placer après un verbe attributif. Il est alors attribut du sujet ou de l’objet :
Il est en colère
Il passe pour un intégriste.
Travaux pratiques
Donnez la fonction des mots soulignés ; analysez-les :
Exemple d’analyse :
Le chien blanc perdit bien le fil des odeurs à la lisière du champ de citrouilles.
1. Notre voisin contemple ses plantations : le jardinage devient son unique occupation.
2. Si vous consacrez un temps suffisant à la pratique de la guitare, vous deviendrez un bon
musicien.
3. Adrien passe pour un original parce qu’il porte des vêtements excentriques.
4. Mon père est demeuré un grand enfant, il passe des soirées à jouer avec nous.
5. Don Quichotte croyait que les moulins à vent étaient des géants.
Les vins arrivaient dans des futs de cœur de chêne ou de châtaignier particulièrement
choisis. Le poli de la douve, la justesse de l’assemblage, la façon harmonieuse de la panse
corsetée de cercles de bois ligaturés d’osier jaune ou rouge en faisaient des objets d’art, des
chefs-d’œuvre de tonnellerie.
1. Les mécaniciens chantaient; les hélices bourdonnaient comme ivres de leur puissance.
2. Elles n’étaient pas moins gourmandes de fraises que n’était le renard de poules, de
gélines et de coqs.
3. Le chien restait indifférent aux flatteries de Marie qui tentait de l’apprivoisiez.
Dans les phrases suivantes, identifiez les attributs ; précisez leur nature et leur rapport
avec le sujet ou l’objet.
1. Deux d’entre aux ce coulèrent pour dormir dans de petites niches noires qui
ressemblaient à des sépulcres.
2. Mon père, le premier dans le pays, signala l’apparition du phylloxéra.
3. Avant de songer aux jeux, ils s’assirent à côté du fourneau.
4. La truite aime les torrents étroits, capricieux.
5. Il est là, il lit un roman de cape et d’épée.
6. Si vous désirez connaitre ma réponse, attendez mon mari.
7. La science trouvera le moyen d’améliorer la condition de l’homme
8. J’aime mon père, ma mère, la France, le bon dieu et puis les femmes qui ont les yeux
bleus. (Ch. Trenet.)
9. Elle quitta sa famille et alla à paris : choisirait-elle le théâtre, la haute couture, le
journalisme.
10. Il se plaint sans cesse de son sort.
11. Je voulais acheter un beau vélo.
Relevez les CN dont le noyau est le nom souligné. Relevez les expansions de ce nom. Indiquez leur
nature grammaticale et leur fonction.
1. Au coin de sa murette, quand il s’arrête dans l’odeur du sablon retourné, ce laboureur pose
l’œil sur sa besogne.
2. Pays fascinant, la Chine attire les touristes.
3. Fais-moi lire le texte que tu as écrit.
4. Un souffle de vent apporta à travers les aulnes le grondement lointain des chutes.
5. Elle entrait, en revenant de promenade, riche de chèvrefeuille sylvestre, de bruyères rouges,
de menthe des marécages et de roseaux fleuris.
6. Elle envoie des cartes postales à ses amis qui sont restés en France.
7. Elle a une idée fixe: devenir comédienne.
8. L'eau du lac, tranquille et peu profonde, abritait tout un petit peuple aquatique.
9. J’ai aperçu des canards volant vers le sud.
10. Nous découvrîmes alors un petit lac, miroir d’azur.
11. Le chien blanc perdit bien le fil des odeurs à la lisière du champ de citrouilles.
12. Le chien restait indifférent aux flatteries de Mari qui tentait de l’apprivoiser.
Quelle différence de sens apporte l’opposition de place de l’adjectif dans les expressions
suivantes ?
Mettre à la place qui leur convient les adjectifs qualificatifs des syntagmes nominaux
suivants :
Complétez ces phrases avec des adverbes. Relevez les comparatifs et les superlatifs.
1. Il se sent... sûr de lui depuis qu'il a un emploi.
2. J'ai acheté cette robe parce que c'était la ...jolie et la ... chère.
3. Une durée de soixante secondes est ... longue qu’une durée d'une minute.
4. Vous devriez partir en juin car la température est ... chaude qu’en août et c'est le mois
le ... agréable.
a. Relevez les adjectifs des deux premières phrases et donnez leur fonction.
b. Remplacez enfantine par un GP complément du nom.
e
c. Donnez la nature des mots soulignés. Avec quel mot s'accorde le 2 ? Quelle est donc sa
fonction ?
Parce qu’il est fragile et tardif, le printemps des Hautes Terres d’Écosse possède pour les
hommes et les femmes de ce pays un charme d’une douceur exquise. Ils guettent avec une
impatience enfantine le retour des vanneaux dans le ciel tourmenté, le cri amoureux des
grouses des marais, et les premières taches mauves des crocus sur l’herbe rare des collines.
Chaque signe annonçant le renouveau après la longue nuit hivernale est accueilli comme une
joyeuse nouvelle, attendue mais cependant surprenante dans sa puissante verdeur.
Michel TOURNIER, « Angus », in Les Contes du médianoche, © éd. Gallimard, 1989