Livre Blanc Sur Le Test Suisse de Solvabilité (PDFDrive)
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0. Introduction
En sa qualité d’autorité de surveillance du secteur de l’assurance en Suisse, l’Office fédéral
des assurances privées (OFAP) protège les intérêts des assurés. Jusqu’à présent, et
comme bon nombre de ses homologues étrangers, il a atteint cet objectif grâce à des me-
sures prudentielles en matière de provisions et de tarification, en combinaison avec des
directives sur l’allocation des actifs. Il a aussi fixé des exigences minimales sous la forme
d’une marge de solvabilité calculée à l’aide d’une formule standardisée.
Ces dernières années, la santé financière des entreprises d’assurance a été mise à mal,
d’abord par les krachs boursiers de 2001 et 2002 et par la baisse implacable des rende-
ments obligataires, mais aussi par l’allongement de la durée de vie des assurés. Ces fac-
teurs ont entraîné une forte dévalorisation de leurs investissements en actions. Dans le
même temps, ils ont aussi induit une augmentation de la valeur des options et des garan-
ties intégrées dans certains instruments vendus par le passé, ce qui a obligé les assureurs
à renforcer leurs réserves. Pour certaines entreprises, les effets de la chute des marchés
d’actions ont été démultipliés par de mauvais résultats techniques et par des sinistres de
nature catastrophique.
L’OFAP propose donc un nouveau régime de solvabilité pour la Suisse et le décrit dans le
présent Livre blanc. Avant d’en exposer les aspects techniques, les auteurs consacrent
une première partie aux tenants et aboutissants de la méthodologie appliquée, afin de la
rendre plus abordable.
1. Survol
1.1 Objectifs
La mission première de l’OFAP est de protéger les intérêts des assurés (particuliers, en-
treprises et autres types d’entités juridiques).
La mise en pratique des critères de solvabilité classiques, qui reposent sur des formules,
n’est pas aisée car cette approche manque de flexibilité et tend à reporter la responsabili-
té de la gestion des risques sur l’autorité de surveillance.
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Le régime de solvabilité en vigueur dans l’Union européenne illustre très bien l’inefficience
de ce modèle. Dans les affaires vie, par exemple, la marge de solvabilité exigée est de
4 % au minimum des provisions mathématiques. Dans les faits, les provisions des entre-
prises qui opèrent sur le marché de l’assurance vie présentent souvent de grandes dispari-
tés, suivant l’attitude du management. Les assureurs plutôt prudents se trouvent par
exemple pénalisés vis-à-vis de leurs concurrents, car ils immobilisent plus de capital dans
leurs provisions mathématiques et sont donc soumis à des exigences plus strictes en ma-
tière de solvabilité.
En bref, la proposition de l’OFAP, qui sera expliquée de manière plus détaillée dans les
chapitres suivants, vise à protéger la clientèle des entreprises d’assurance en garantissant
que chaque assureur dispose de capitaux suffisants. Dans ce contexte, « suffisant » signi-
fie que, même en cas d’événement très aléatoire (c’est-à-dire dont la probabilité est de
1 %), l’entreprise disposera d’assez de capital – en moyenne –pour que ses actifs et ses
passifs puissent être cédés à un tiers et que les actifs cédés couvrent les passifs exigibles
ainsi que les coûts futurs du capital qui incomberont au tiers en question.
Cette proposition, si elle est adoptée, aura des conséquences majeures pour le marché
suisse de l’assurance et pour l’autorité de surveillance. Elle accélérera le processus de
transition – qui s’est amorcé il y a quelques années déjà – vers une culture d’entreprise
plus axée sur le risque. Parallèlement, l’autorité de surveillance devra réaliser des progrès
équivalents à ceux accomplis par les assureurs dans la technique de gestion des risques,
mais dans son domaine de compétences.
Si le secteur de l’assurance veut être à la hauteur des défis du futur, il ne peut faire
l’économie de ces changements, et l’autorité de surveillance ne peut que se réjouir de
collaborer avec la branche pour la mettre en condition de relever ce défi.
1.2 Transparence
Historiquement, les autorités de surveillance des assurances ont adopté diverses appro-
ches pour garantir la protection des assurés. On citera la définition de règles strictes
concernant le provisionnement des obligations futures, la tarification des produits, voire la
nature des prestations. Si ces approches protègent efficacement les assurés, il est vrai
aussi qu’elles induisent des risques systémiques. En effet, définir un cadre de tarification
obligatoire pour tous les assureurs, par exemple, expose toutes les entreprises aux mê-
mes risques d’erreur sur les tarifs. Mais, ce qui est plus important, une régulation de cette
nature ne stimule pas la concurrence sur les prix et n’incite pas les assureurs à innover.
Voici quelques exemples de ces risques systémiques dans l’assurance (cf. [EGKMRS]) :
• l’insensibilité au risque de cours du régime Solvabilité I, qui s’est traduite par une
forte exposition des assureurs européens dans le segment actions ;
• la délimitation trop sommaire des ratios dans Bâle I, qui est l’un des facteurs à
l’origine de la crise financière en Asie ;
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• les possibilités d’arbitrage réglementaire entre compagnies d’assurance, banques
et caisses de retraite.
Pour mieux protéger les assurés et pour améliorer la gestion des risques d’entreprise au
sein d’un système plus transparent, l’OFAP propose donc que la Suisse adopte une norme
de solvabilité fondée sur le risque.
Le but de la solvabilité fondée sur le risque est d’établir une corrélation entre les risques
encourus et l’exigence de fonds propres. Plus le risque est élevé et plus le capital néces-
saire est élevé et, à l’extrême, si l’entreprise n’encourt aucun risque, elle ne devrait pas
avoir à remplir d’exigence supplémentaire en matière de fonds propres.
Le but de la surveillance fondée sur le risque est d’obtenir une vue d’ensemble des risques
financiers et assuranciels, en particulier des risques actif–passif. Le système est donc axé
explicitement sur l’évaluation des risques et sur la réduction maximale des risques systé-
miques par le biais de la transparence. Cela devrait se traduire, à moyen terme, par la
convergence des estimations réglementaires et des modèles d’évaluation des risques éco-
nomiques utilisés par les entreprises d’assurance.
L’interprétation des données comptables est un problème que les entreprises, les investis-
seurs et les autorités de surveillance connaissent de longue date, surtout lorsque les actifs
et les passifs ne sont pas évalués sur les mêmes bases. Ces disparités peuvent être à
l’origine d’une volatilité artificielle du capital, ce qui a poussé les entreprises à créer des
modèles internes qui sont plus axés sur la valeur « économique » de leurs activités.
Cette problématique a fait son chemin au sein de l’IASB, où les discussions ont débouché
sur des propositions de modèles comptables fondés sur le principe de la « juste valeur ».
Plusieurs organes de surveillance nationaux se sont également penchés sur la question.
Le SST repose sur une évaluation des actifs et des passifs « proche du marché ». Cette
notion sera décrite de manière détaillée plus avant, mais pour résumer, on peut déjà dire
qu’il s’agit d’évaluer les actifs au prix du marché et les engagements garantis à la valeur
que leur attribuerait le marché financier, compte tenu de toutes les options et garanties
financières intégrées.
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Les calculs de l’évaluation proche du marché seront décrits au chapitre 3.
Les profils de risques des entreprises d’assurance soumises à la surveillance sont très va-
riés et un modèle capable d’appréhender correctement le risque global de chacune d’entre
elles serait d’une extrême complexité. C’est pourquoi le SST mise sur des modèles simples
que les entreprises devront moduler en fonction de leur propre profil de risques. Il reporte
ainsi sur les entreprises la responsabilité du calcul du capital cible.
Un modèle standard est proposé comme dénominateur commun, mais le SST encourage
les assureurs à développer des modèles internes (dans un cadre prédéfini) qu’ils complé-
teront par des scénarios. Avec la permission de l’autorité de surveillance, les entreprises
peuvent aussi s’écarter des modèles et autres paramètres standard. L’autorisation sera
accordée si l’entreprise peut démontrer que son modèle interne donne une image plus
fidèle des risques encourus que le modèle standard.
L’actuaire responsable doit estimer les conséquences de scénarios défavorables sur le ca-
pital porteur de risque de l’entreprise (valeur des actifs proche du marché moins valeur la
plus vraisemblable des passifs exigibles, cf. chapitre 2.5). Des scénarios sont fournis par
l’autorité de surveillance, mais l’actuaire doit les adapter ou en créer de nouveaux afin
qu’ils reflètent la situation réelle de l’entreprise.
Jusqu’à présent, la Suisse n’a pas connu de • Plan de mesures pour atteindre le capital cible
faillite – au sens légal du terme – dans le • Remaniement de portefeuille en actifs moins
secteur des assurances. Chaque fois qu’une risqués
entreprise a rencontré des difficultés finan- • Amélioration de la gestion actif–passif
• Audit par un actuaire indépendant
cières, son portefeuille a trouvé preneur ou
• Audit par un réviseur indépendant
ses actionnaires ont injecté des capitaux. • Réduction des bénéfices distribués
L’autorité de surveillance ne peut cepen- • Réduction des dividendes versés
dant pas tabler sur la reproduction de tels • Augmentation du capital-actions
scénarios et elle doit prévoir un train de • Suspension / réduction des nouvelles affaires
mesures qu’elle pourrait imposer aux en- • Interdiction de racheter des entreprises
treprises pour redresser la situation. Voici • Transfert de segments du portefeuille à
quelques-unes des mesures envisagea- d’autres assureurs
bles : • Accord de liquidation de sinistres (run off)
• Mise en place d’une équipe dirigeante
désignée par l’autorité de surveillance
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Le pilier 1 comprend, entre autres, les exigences réglementaires et la Solvabilité I.
L’estimation réglementaire repose sur des marges prudentes implicites, tandis que les
options et garanties ne sont pas évaluées explicitement et que les risques spécifiques ne
sont pas pris en considération. De ce fait, la Solvabilité I est insensible au risque. En re-
vanche, comme elle ne dépend pas d’un modèle, elle est plus « objective ».
Le capital cible, tel qu’il est défini par le SST, correspond plus ou moins au pilier 2 de Sol-
vabilité II. Il s’agit ici de contrôler si le capital économique de l’entreprise est suffisant, en
se fondant sur le risque économique et en tenant compte explicitement des risques finan-
ciers et assuranciels (y compris options et garanties).
Pour que les assureurs suisses ne soient pas désavantagés face à leurs concurrents domi-
ciliés dans l’UE (et dans l’EEE), le SST doit être compatible avec le futur régime européen
Solvabilité II. Cela implique qu’il faut calculer une solvabilité minimale et un capital cible
et que des modèles internes peuvent être utilisés pour calculer le capital cible – pour au-
tant qu’ils satisfassent aux exigences réglementaires.
Pour des informations plus détaillées, cf. [SII1], [SII2], [SII3], [SII4] et [SII5].
Le capital des assureurs doit être évalué sous deux angles différents :
- la solvabilité minimale et
- le capital cible.
Le SST analyse la situation financière des entreprises d’assurance selon deux approches
complémentaires : l’une réglementaire, pour la solvabilité minimale, et l’autre économique,
proche du marché, pour le capital cible.
Le calcul de la solvabilité minimale s’appuie sur le bilan statutaire et ne pose pas de pro-
blèmes particuliers. La solvabilité minimale ne reflète cependant pas directement les ris-
ques spécifiques encourus par l’assureur.
Le capital cible est fondé sur le risque et son estimation est proche du marché. Comme il
reflète le risque spécifique de l’entreprise, le modèle utilisé a plus d’importance. Le capital
cible peut être considéré comme un signal d’alerte et si les exigences fixées ne sont pas
remplies, cela ne signifie pas que l’assureur est insolvable. Par contre, le train de mesures
prévu par l’autorité de surveillance commence à s’appliquer (cf. chapitre 1.5).
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Réglementaire Proche du
marché
Provisions selon
le principe de la
Provisions meilleure esti-
réglementaires mation (best
estimate)
Solvabilité
minimale Capital cible
Les exigences de solvabilité fondées sur le risque n’ont rien d’exotique ou d’audacieux.
Cette approche est déjà en vigueur dans un certain nombre de pays et depuis de nom-
breuses années.
En Finlande, les exigences en matière de capital ont été introduites dès 1953 et la nature
aléatoire des affaires d’assurance a été prise en compte par le biais de réserves de com-
pensation spécifiques. (cf. [BPRR])
Les États-Unis ont adapté l’approche canadienne à leurs besoins. Ils ont édicté le modèle
connu sous le sigle NAIC RBC, en vigueur depuis 1992 pour les assureurs vie et depuis
1993 dans le secteur non-vie. (cf. [NAIC])
Ces dernières années, d’autres pays ont commencé à mettre en place des régimes de sol-
vabilité fondés sur le risque de plus en plus perfectionnés, notamment l’Australie (cf. [BR],
[APRA1], [APRA2]), la Grande-Bretagne (cf. [FSA1], [FSA2]) et Singapour (cf. [Sing]).
Prochainement, les Pays-Bas appliqueront le Dutch Solvency Test (DST) dont la concep-
tion est très voisine de la proposition suisse. Le DST repose aussi, en partie, sur des scé-
narios qui complètent les modèles standard. (cf. [PVK1], [PVK2])
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Une excellente vue d’ensemble des régimes de solvabilité est proposée dans [SA].
2. Concept
2.1 Caractéristiques fondamentales du SST
Le SST se distingue par le fait qu’il débouche non seulement sur la définition du capital
cible mais également sur la fonction de distribution du capital porteur de risque durant un
an. Les calculs reposent sur une approche hybride où les modèles stochastiques sont
complétés par des scénarios. Les deux résultats sont ensuite agrégés.
Tous ces points vont être examinés plus en détail dans les chapitres suivants.
Le SST comporte une série de modèles standard (pour les actifs, les passifs et les risques
de crédit, p. ex.) et une série de scénarios. Hormis le modèle de risque de crédit
(cf. chapitre 6.5), tous les modèles standard ont pour résultat une fonction de distribution
qui décrit la nature stochastique de la variation du capital porteur de risque induite par les
facteurs de risque pris en considération.
L’actuaire responsable doit aussi évaluer les scénarios proposés ainsi que des scénarios
propres à l’entreprise, qui cernent mieux le risque spécifique de l’assureur.
Les résultats des modèles standard sont combinés avec les évaluations de scénarios à
l’aide d’une méthode d’agrégation (cf. chapitre 8). Pour simplifier, on peut dire que
l’agrégation consiste à calculer la moyenne pondérée de la fonction de distribution dans
une situation normale (définie par les modèles standard) et dans des situations spéciales
(délimitées par les scénarios).
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Modèles standards Scénarios proposés et
et internes scénarios propres à
SST Concept
Concept SST l’entreprise
Modèles
Model Scenarios
Scénarios
Modèle
actif-
assuranciels
passif
financiers
de crédit
Risques
Risques
Risques
Aggregation
Méthode Method
d’agrégation
À l’exception du modèle de risque de crédit, tous les modèles standard débouchent sur
une fonction de distribution. La conception modulaire du SST garantit une intégration co-
hérente et transparente des différents modèles standard et des modèles internes.
En ce qui concerne le risque de crédit, le SST reprend l’approche standard de Bâle II. Le
modèle d’assurance vie inclut les risques biométriques ainsi que les risques liés au com-
portement des assurés. Le modèle non-vie recouvre les risques techniques à la fois des
sinistres futurs pour l’année en cours et du résultat des provisions. Ce n’est pas un algo-
rithme rigide mais plutôt une méthode de distribution des sinistres qui débouche sur une
distribution normale des risques d’assurance-maladie. Le modèle d’actifs, qui est utilisé
indifféremment pour les assureurs vie, non-vie et maladie, englobe les risques d’intérêts,
de change et de cours ainsi que le risque d’écarts de crédit (spreads). Il s’appuie sur une
analyse de la covariance et postule que le comportement individuel des facteurs constitu-
tifs du risque de marché repose sur une loi de distribution normale à plusieurs variables.
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• Type 3 : les paramètres définis par l’autorité de surveillance,
qui peuvent être modifiés par l’entreprise. La plupart des
paramètres appartiennent à cette catégorie. Mais l’entreprise
doit se conformer aux directives de l’autorité de surveillance, à
qui elle doit aussi soumettre sa procédure d’estimation.
Dans la mesure du possible, les actifs et les passifs sont évalués au prix du marché. Si
aucune valeur de marché n’est disponible, l’estimation se fait sur la base de la valeur vé-
nale d’actifs ou de passifs comparables, en tenant compte de la liquidité et des autres ca-
ractéristiques du produit. C’est la raison pour laquelle cette approche a été appelée
« évaluation proche du marché ».
On notera encore que, dans le SST, tous les passifs doivent être pris en considération – à
l’exception des fonds propres de l’entreprise –, même ceux qui ne figurent pas actuelle-
ment au bilan.
Il existe un prix du marché pour la plupart des actifs du bilan et en cas contraire on trou-
vera sans difficulté des substituts convenables.
L’estimation des passifs exigibles proche du marché consiste à déterminer la valeur actua-
lisée des obligations futures découlant des polices d’assurances, sur la base de la courbe
des rendements sans risque (pour la Suisse). Toutes les options et garanties incluses doi-
vent en outre être évaluées de manière explicite. Ce point fera l’objet du chapitre 3.2.
Le capital porteur de risque est défini comme la différence entre la valeur des actifs
proche du marché et la meilleure estimation (best estimate) des passifs.
Actifs Passifs
Meilleure esti-
mation des
Valeur passifs
des actifs
proche du
marché
Capital porteur de
risque
Le capital cible établit une relation entre le risque encouru par l’assureur et une exigence
de fonds propres.
L’horizon temporel du SST est d’un an. Cela signifie que le capital cible défini à l’aide de ce
modèle est le montant requis pour être certain qu’à la fin de l’exercice les actifs seront
suffisants pour couvrir les passifs exigibles, pour le seuil de confiance choisi.
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information
sinistres &
événements catastrophes
changements
nouveaux à long terme
contrats
0 1 2
flux
monétaires
conséquences
financières
horizon temporel
Le capital cible se compose de deux éléments : la marge de risque et l’ES, défini comme
le capital requis pour couvrir les risques qui se réalisent sur une période de douze mois
(ES puisque le risque sur un an est quantifié à l’aide de l’expected shortfall de la variation
du capital porteur de risque). La marge de risque est déterminée de telle manière qu’en
cas de reprise des actifs et des passifs de l’assureur, le repreneur soit indemnisé pour le
risque encouru – ou plus précisément pour le coût de l’immobilisation du capital réglemen-
taire requis. (cf. chapitre 4)
L’ES est le capital porteur de risque nécessaire aujourd’hui afin que, dans l’hypothèse où
les pires scénarios 100α % (où α =1 %) se réalisent durant l’exercice à venir, le capital
porteur de risque résiduel dépasse encore, en moyenne, la marge de risque. Pour plus
d’informations, cf. [ADEH] et [DF].
Le seuil de confiance 1-α sera fixé par l’autorité de surveillance, qui pourra autoriser un α
plus élevé pour certaines catégories d’assureurs (p. ex. assureur crédit captif).
Marge de risque
Protège les assurés des
conséquences d’une
insolvabilité
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La « valeur en risque » (Value at Risk, VaR) est définie comme le seuil de pertes en des-
sous duquel se rangent 99 % des cas. L’expected shortfall décrit l’ampleur moyenne de la
perte lorsqu’elle est supérieure à la VaR. Par conséquent, l’expected shortfall est plus
prudent que la VaR. Comme la fonction de distribution des pertes réelles comporte aussi
de grandes pertes, mais de faible probabilité, il est judicieux d’employer l’expected short-
fall car il tient compte des α % de « mauvais cas ».
Value
valeuratenRisk
risque
expected
Expected shortfall
Shortfall
Les risques financiers et assuranciels sont traduits en exigences de capital cible et certains
facteurs sont traités sur le plan qualitatif.
Risque total
quantitatif
Risque de marché Risque de crédit
qualitatif
concentration concentration
modèle modèle
liquidité
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Estimation quantitative
• les risques financiers tels que le risque de baisse des cours boursiers ou le risque
d’insolvabilité des débiteurs d’emprunts;
• les risques assuranciels, par exemple une tempête d’hiver qui affecterait toute
l’Europe, ou un provisionnement insuffisant des contrats de responsabilité, ou en-
core une mortalité ne correspondant pas aux attentes.
Estimation qualitative
Certains risques propres aux entreprises d’assurances ne peuvent pas être quantifiés de
manière fiable. Il est donc plus judicieux d’en faire une estimation qualitative jusqu’à ce
que des méthodes plus sûres soit développées et se généralisent.
• les risques opérationnels tels que les fraudes commises par le propre personnel, les
erreurs de systèmes, les risques politiques, etc.
La marge de risque d’un portefeuille d’assurance est définie comme le coût hypothétique
du capital réglementaire nécessaire pour liquider tous les passifs exigibles d’un autre as-
sureur en difficulté.
Pour l’autorité de surveillance, il est impératif que l’ayant droit de bonne foi soit protégé
en cas d’insolvabilité de l’assureur. La meilleure solution pour les assurés est qu’un tiers
reprenne la totalité des actifs et des passifs de l’entreprise en difficulté. Mais un assureur
tiers ne sera prêt à le faire que si le portefeuille repris couvre le coût de l’immobilisation
du capital réglementaire correspondant.
L’autorité de surveillance encourage le recours à des modèles internes. Ces modèles doi-
vent cependant satisfaire à un certain nombre de critères quantitatifs, qualitatifs et orga-
nisationnels. Ils doivent notamment être intégrés dans les processus internes de
l’assureur et ne peuvent être conçus aux fins exclusives de détermination du capital cible.
La valeur d’un passif proche du marché est le montant que l’assureur devrait payer à un
tiers pour qu’il accepte de reprendre ce passif dans le cadre d’une transaction conclue à
des conditions de marché normales, sur un marché liquide. D’une manière générale, il
n’existe cependant pas de marché liquide pour les passifs exigibles. Dans le cadre du SST,
la valeur des passifs proche du marché est donc définie comme la somme de la meilleure
estimation (best estimate) des passifs et de la marge de risque.
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Le tiers repreneur doit remplir les exigences fixées par l’autorité de surveillance en ma-
tière de stabilité des marchés financiers et offrir une sécurité élevée aux assurés.
3.1 Actifs
Tous les actifs figurant au bilan doivent être estimés à une valeur proche du marché. Cela
ne présente aucune difficulté pour les actifs négociables : dans ce cas, on se réfère au prix
effectif pratiqué sur le marché (évaluation au prix du marché).
Si aucun prix de marché n’est disponible, l’évaluation proche du marché exige que l’on se
réfère à des valeurs de marché comparables, en tenant compte de la liquidité et des au-
tres caractéristiques du produit, ou alors que l’on utilise un modèle mathématique (mar-
king to model). En tout état de cause, la référence au marché implique que l’on ne recourt
qu’à des paramètres actualisés.
3.2 Passifs
Pour les passifs, l’évaluation proche du marché est définie comme la somme de la meil-
leure estimation (best estimate) des passifs et de la marge de risque. La marge de
risque sera décrite de manière plus détaillée au chapitre 4.
Actifs Passifs
Provisions estimées
Provisions selon le principe de
proches du la meilleure estima-
marché tion (best estimate)
Marge de risque
Capital
cible Capital porteur de
risque
L’autorité de surveillance n’a pas prescrit de méthode particulière pour estimer la valeur
proche du marché des passifs. Parmi les approches admises, on peut procéder par réplica-
tion du portefeuille (cf. [BH]) en modélisant tous les passifs exigibles et les interactions
avec les marchés financiers sur une base stochastique, en recourant à des méthodes
d’actualisation (déflateurs) ou à des scénarios (sans influence sur le risque), ou encore en
combinant ces deux démarches.
Cette définition implique naturellement qu’il faut aussi évaluer les garanties intégrées
dans le portefeuille de passifs, telles que les valeurs de rachat ou les rentes.
Toutes les approches généralement admises recourent à la courbe des rendements sans
risques pour actualiser la valeur des flux de trésorerie garantis, qui sont intégrés dans les
passifs. La courbe des rendements sans risque, qui correspond au cours des obligations à
coupon zéro de qualité équivalente aux emprunts d'Etat, sera donnée, voire imposée par
l’autorité de surveillance.
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Par ailleurs, les assurés n’ont pas toujours un comportement absolument rationnel. Cet
aspect doit aussi être pris en compte dans l’évaluation des passifs exigibles, pour autant
que le bien-fondé du modèle de comportement des assurés puisse être démontré empiri-
quement.
Il est donc nécessaire d’émettre des hypothèses raisonnables sur le comportement de ces
institutions et d’autres acteurs, comme la direction de l’entreprise, et de créer des algo-
rithmes qui les modélisent.
Lors des essais en place de 2004, plusieurs groupes d’hypothèses ont été utilisés pour
modéliser les différents régimes de retraite LPP (statutory model, replicating model, roll-
over model, etc.). Les séries en question sont décrites de manière détaillée dans le ma-
nuel d’application.
Seules les obligations contractuelles ou légales doivent être prises en considération dans
le SST. Celles-ci incluent les participations obligatoires des assurés comme la quote-part
minimale d’excédents (legal quote) dans les affaires LPP.
Toutes les prévisions concernant les risques assuranciels (p. ex. tables de mortalité, taux
d’invalidité, etc.) doivent être faites selon le principe de la meilleure estimation (best es-
timate), sans marge de sécurité implicite ou explicite.
Les hypothèses et la méthodologie utilisées dans le cadre de l’évaluation des passifs pro-
che du marché doivent être communiquées à l’autorité de surveillance dans le rapport SST.
4. Marge de risque
La marge de risque a été définie comme le coût de l’immobilisation du capital réglemen-
taire requis pour liquider les sinistres du portefeuille (run off). Comme le capital réglemen-
taire dépend à la fois des actifs et des passifs, les risques découlant du portefeuille d’actifs
entrent aussi dans le calcul de la marge de risque. La marge de risque est constituée de
telle manière qu’une partie puisse être utilisée pour payer les coûts du capital réglemen-
taire requis durant l’exercice et que l’autre partie soit suffisante pour couvrir la marge de
risque à la fin de l’exercice en cours.
La marge de risque d’un portefeuille d’assurance est donc définie comme le coût hypothé-
tique de l’immobilisation du capital réglementaire requis pour liquider tous les passifs exi-
gibles en cas de difficultés financières de l’assureur.
Sans cette marge de risque, il serait impossible de trouver une tierce partie disposée à
reprendre le portefeuille. On notera encore que la marge de risque n’est qu’indirectement
porteuse de risques, qu’elle n’appartient pas à l’assureur mais aux assurés et enfin qu’elle
fait partie des passifs dont l’évaluation est proche du marché. En cas de cession du porte-
feuille, la marge de risque correspondante doit aussi être cédée.
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4.2 Coût du capital
La marge de risque est calculée comme étant la valeur actualisée des coûts futurs néces-
saires pour maintenir le capital cible au niveau SST, dans l’hypothèse où le portefeuille
d’assurance serait liquidé par un tiers. Lors des essais en place menés en 2004, le coût du
capital a été fixé à 6 %.
On peut modifier l’allocation des actifs afin d’optimiser la concordance avec les passifs
exigibles. Cette opération débouche sur une réplication optimale du portefeuille qui per-
met de réduire au minimum le capital cible exigé.
La vitesse de convergence dépend de la vitesse à laquelle les actifs peuvent être aliénés
sans perte significative de leur valeur de marché.
ES avec portefeuille
effectif d’actifs
ES avec répli-
Le portefeuille effectif
cation optimale
concorde pratiquement avec
du portefeuille
la réplication optimale
Meilleure
estimation
des passifs
Années
Figure 9 : Structure de liquidation des passifs exigibles. On postule que l’ES (c’est-à-dire le
capital risque sur un an) est proportionnel à la meilleure estimation des passifs (best esti-
mate). Les plages orange montrent le capital réglementaire nécessaire durant un an, en se
basant sur le portefeuille d’actifs qui converge vers la réplication optimale du portefeuille.
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5. Réassurance
Pour la fixation du capital cible et des provisions proches du marché, la réassurance est
prise en compte dans son intégralité. L’actuaire responsable doit déterminer le transfert
du risque de manière appropriée. Le risque de défaillance des réassureurs doit aussi être
pris en considération par le biais de scénarios adaptés.
La réassurance joue souvent un rôle important pour les entreprises de petite et moyenne
taille qui sont actives sur le marché non-vie. Ces assureurs cèdent en effet une grande
partie de leurs risques assuranciels aux réassureurs. Le modèle standard non-vie est
conçu de façon à permettre une intégration cohérente des formes de réassurance les plus
courantes comme la réassurance en participation (quota share), en excédent de sinistre
(excess of loss) et en excédent de pourcentage de sinistres (stop loss). Pour les assureurs
vie, la réassurance est intégrée soit par le biais d’un modèle interne, soit en adaptant ju-
dicieusement les coefficients du modèle standard d’assurance vie.
Pour calculer la réduction des provisions proches du marché, l’actuaire responsable doit
déterminer l’ampleur du risque effectivement transféré de l’assureur au réassureur. Les
règlements attendus en réassurance peuvent ensuite être déduits à partir de la meilleure
estimation des provisions. Par contre, il ne suffit pas de soustraire les primes de réassu-
rance, puisque celles-ci surestiment généralement le transfert du risque.
Le scénario qui couvre le risque de défaillance des réassureurs prévoit l’insolvabilité simul-
tanée de tous les réassureurs. La perte supplémentaire qui découle de cet événement doit
être déterminée par l’actuaire responsable, ce qui est relativement aisé puisqu’il suffit
d’effectuer tous les calculs en base brute. Cette opération débouche sur une fonction de
distribution des bénéfices et des pertes et donc sur un expected shortfall. L’expected
shortfall prend en considération tous les scénarios, sauf le scénario de réassurance. La
différence entre l’expected shortfall obtenu en tenant compte de la réassurance et
l’expected shortfall en base brute est la valeur de substitution du risque de perte en cas
de défaillance des réassureurs.
En pratique, le calcul du capital cible en base brute se traduit par une fonction de distribu-
tion que l’on peut agréger (après l’avoir pondérée de la probabilité de défaillance) avec la
fonction de distribution en base nette, en utilisant la méthode d’agrégation standard.
6. Modèles standard
6.1 Modèle d’actifs
Le modèle d’actifs quantifie le risque de marché, qui est représenté par les variations des
actifs et des passifs induites par l’évolution des facteurs de risque présents sur le marché.
Il tient compte des actifs et des passifs et sa conception est proche de la démarche adop-
tée par RiskMetrics. (cf. [RM1] et [RM2])
18
Actuellement, ce modèle comporte 23 facteurs. On pourrait être tenté d’en ajouter pour
simuler le risque de marché de manière encore plus précise. Il est toutefois important que
le modèle réglementaire reste raisonnablement simple et ne soit pas alourdi par les détails.
• Structure discrète des maturités pour les intervalles 0-2 ans, 2-3 ans, 3-4 ans,
5-7 ans, 7-10 ans, 10-15 ans, 15-20 ans, 20-30 ans, 30 ans et plus
• Volatilité implicite des taux d’intérêt
• Parités (taux de change) EUR/CHF, GBP/CHF, USD/CHF, JPY/CHF
• Volatilité implicite des taux de change
• Indice boursier (cours + dividendes, modélisé par un indice global)
• Capital-investissement (private equity, modélisé par un indice global)
• Fonds de couverture (hedge funds, modélisé par un indice global)
• Participations
• Autres fonds propres
• Volatilité implicite de l’indice boursier
• Immeubles (résidentiels et commerciaux)
• Écarts de crédit (spreads, catégories investissement et spéculative)
Le modèle postule la distribution normale des fluctuations de tous les facteurs de risque
(moyenne 0). Les interactions sont décrites par la matrice de covariance des facteurs.
Les fluctuations des facteurs de risque entraînent une variation du capital porteur de ris-
que. Par souci de simplicité, on admet que cette dernière est une fonction linéaire des
fluctuations des facteurs de risque. Les coefficients sont définis comme le taux
d’accroissement (sensibilité) de chaque facteur. Cela signifie qu’entre une baisse du cours
des actions de 10 % et une chute de 20 %, la variation du capital porteur de risque passe
du simple au double.
Linéarisation du RBC
Capital porteur de en fonction des
risque facteurs de risque
RBC en fonction de rf
Pour l’assureur, il suffit de déterminer la sensibilité du capital porteur de risque aux fac-
teurs de risque. Compte tenu du postulat émis précédemment, la variation du capital por-
teur de risque est une distribution normale à une variable de tous les facteurs de risque
pris ensemble. La volatilité peut être calculée directement à partir des sensibilités et de la
matrice de covariance des fluctuations des facteurs de risque.
Prenons par exemple la sensibilité aux taux d’intérêt, qui se répercute autant sur les actifs
(une augmentation réduira la valeur des obligations) que sur les passifs (une augmenta-
tion réduira la valeur des engagements). Par conséquent, la variation du capital porteur
de risque est ici la différence entre la variation des actifs et la variation des passifs.
19
Facteur risque 1 Facteur 2 Facteur n
Variation du
Variation capital porteur Doit être exécuté par chaque assureur
Calcul des des actifs de risque
sensibilités en valeur
absolue
Variation
des passifs
en valeur
absolue
Normalisation de
la variation du Automatique
capital porteur de
risque en fonction
de la fluctuation du
facteur de risque
Automatique
Figure 11 : Calcul de la volatilité globale induite par les facteurs de risque du marché
Simplifications
Le modèle d’actifs est une simplification de la réalité, car de nombreux risques ne sont pas
pris en compte comme :
Comme ce modèle ne reproduit par la non-linéarité, ces effets (induits entre autres par les
instruments financiers dérivés) doivent être reproduits hors du modèle standard. Si les
effets non linéaires sont importants pour l’entreprise, l’actuaire responsable devra donc les
modéliser de manière adéquate, notamment en adaptant les sensibilités, en décrivant des
scénarios ou d’une autre manière.
Données
Certaines volatilités seront prescrites par l’autorité de surveillance (p. ex. celle des taux
d’intérêt ou des taux de change) et les autres seront laissées à la libre appréciation des
entreprises (p. ex. la volatilité du portefeuille d’actions).
Le modèle d’actifs est complété par des scénarios qui permettent d’inclure les aspects non
normaux. Ces scénarios seront décrits au chapitre 7.
20
6.2 Modèle d’assurance vie
Le modèle standard d’assurance vie est également défini par un certain nombre de fac-
teurs. Comme dans le modèle d’actifs, les fluctuations des facteurs de risque sont suppo-
sées être distribuée normalement. L’assureur calcule la sensibilité du capital porteur de
risque à chaque facteur. Les sensibilités sont ensuite agrégées en tenant compte de la
volatilité et des corrélations des facteurs de risque.
Le modèle standard prend en considération les fluctuations des facteurs de risque sur un
an. Ici aussi, on postule la linéarité de la variation du capital porteur de risque.
Comme les fluctuations des facteurs de risque sont supposées être distribuées normale-
ment, elles sont définies par l’écart-type (volatilité). Dans le modèle standard, l’autorité
de surveillance a déterminé les volatilités et les corrélations entre les facteurs de risque. Il
existe peu de données fiables sur les facteurs de risque des assurances vie, qui permet-
traient d’évaluer correctement les corrélations et les volatilités. C’est pourquoi ces para-
mètres ont été fixés en collaboration avec des actuaires expérimentés afin d’obtenir la
meilleure estimation.
Lors des essais en place menés en 2004, les volatilités ont été fixées globalement, ce qui
signifie que les risques paramétrique et stochastique ont été regroupés et qu’il n’y a pas
eu de différenciation entre petits et grands portefeuilles.
21
De plus, les types de traités de réassurance les plus courants peuvent y être inclus facile-
ment et de manière cohérente. Cet aspect est particulièrement important pour les petites
et moyennes compagnies d’assurance qui cèdent généralement une grande partie de leurs
risques à des réassureurs. Il est d’ailleurs essentiel d’inclure le transfert des risques pour
dégrever correctement le capital.
Les sinistres de l’année en cours sont subdivisés en petits sinistres très fréquents (sinis-
tres légers) et sinistres majeurs mais rares. Il est préférable de traiter ces deux catégories
de sinistres séparément, à la fois pour des raisons conceptuelles et numériques.
La modélisation des sinistres légers consiste d’abord à estimer les futures primes acquises
et la variabilité du taux de sinistres pour chaque secteur d’activités, en excluant les sinis-
tres majeurs. Partant de ces valeurs et des coefficients de corrélation entre les différents
secteurs d’activités, on dérive la moyenne et la variance de la distribution globale des si-
nistres légers. Puis, à travers une distribution Gamma, on obtient la modélisation de ces
sinistres. On peut aussi utiliser un modèle interne recourant à une distribution plus
conforme à la situation de l’entreprise.
Les sinistres majeurs sont modélisés séparément pour chaque secteur d’activités à l’aide
d’une fonction cumulative de Poisson, c’est-à-dire en distribuant les sinistres selon la loi
de Poisson. On postule que la gravité des sinistres est distribuée selon la loi de Pareto
pour chaque secteur et avec des paramètres prédéfinis. La distribution de Pareto peut être
limitée aux valeurs spécifiques à l’entreprise. Cependant, la limite d’inclusion ayant une
importance décisive pour le résultat, l’autorité de surveillance devra émettre des directives.
Après avoir dérivé la distribution des sinistres futurs, il faut encore actualiser les paie-
ments futurs en estimant leur structure et en actualisant les flux de trésorerie à l’aide du
taux d’actualisation sans risque imposé par le régulateur.
22
Risque de
provisionnement : deux
Les deux premiers moments sont estimés pour chaque premiers moments
secteur d’activités en tenant compte des risques de estimés
processus et de paramètre. Les moments sont agrégés en
recourant à la matrice de corrélation.
Risque de provisionnement
Sinistres normaux : combiné aux sinistres
modélisés par les deux normaux pour obtenir les
deux premiers moments.
premiers moments Hypothèse : distribution log-
Le type de distribu- normale décalée.
tion (p. ex. Pareto) et
d’autres paramètres
sont prescrits pour Consolidation des sinistres
chaque type d’acti-
Sinistres majeurs : majeurs par convolution.
vité. On postule que modélisés par fonction Hypothèse : indépendance.
C' C
C''
Après avoir dérivé cette distribution, il faut encore actualiser correctement les paiements
futurs en estimant leur structure et en actualisant les flux de trésorerie à l’aide des taux
d’actualisation sans risque.
23
Agrégation
On agrège d’abord les sinistres légers et le résultat annuel des provisions. On postule que
la distribution agrégée est une fonction log-normale décalée dont la moyenne et la va-
riance sont données. La moyenne et la variance s’obtiennent à partir des deux premiers
moments de la distribution des pertes légères et de la distribution du résultat des provi-
sions, en utilisant une matrice de corrélation imposée.
Les sinistres majeurs sont supposés être indépendants des sinistres légers et du résultat
des provisions, de sorte que la fonction cumulative de Poisson-Pareto peut-être agrégée
par convolution.
Risque provisions
Méthode des
moments avec
matrice de
corrélation Par la suite,
imposée Log-normal Agrégation par Agrégation par agrégation avec
… convolution convolution scénarios
Dans le modèle standard, on admet que le risque d’assurance est indépendant du risque
financier et l’on postule la distribution normale du résultat technique, ce qui simplifie aussi
l’agrégation avec le résultat du modèle d’actifs.
Les entreprises se fondent sur la sinistralité de leur propre portefeuille pour déterminer les
valeurs prospectives ainsi que l’écart-type des deux secteurs. Les résultats sont ensuite
agrégés en tenant compte de la corrélation entre les deux types d’activités.
24
Pour restreindre au maximum les possibilités d’arbitrage des risques de crédit entre ban-
ques et assurances (et inversement), la méthode de quantification doit être la plus proche
possible de celle adoptée par l’autorité de surveillance des banques. C’est pourquoi les
charges pour risques de crédit sont déterminées selon l’approche de Bâle II. Elles
s’ajoutent ensuite au capital cible déterminé pour les risques d’assurance et de marché.
Modèle standard
Le modèle standard de risque de crédit est l’approche de Bâle II, exception faite des ris-
ques opérationnels. Son application est assez simple et n’exige pas un effort démesuré.
Modèles internes
Les modèles internes de risque de crédit doivent se référer au même instrument de me-
sure du risque que celui utilisé par Bâle II, à savoir la Valeur en risque (VaR) du quantile
99 %. Exemples de modèles internes :
Si une entreprise d’assurance opte pour un portefeuille-type, il est impératif que ce der-
nier couvre tous les risques de crédit visés par Bâle II (cf. [BIS], [CR] ou [CM]). Cela si-
gnifie entre autres que toutes les exigences pour pouvoir appliquer l’approche des
notations internes (IRB – internal rating-based approach) doivent être remplies.
6.6. Réassureurs
Aucun modèle standard ne sera proposé aux réassureurs et il incombera donc à ces en-
treprises de développer des modèles internes pour calculer leur capital cible. Ces modèles
devront être conformes à la méthodologie du SST et être intégrés judicieusement dans les
processus de gestion des risques.
La raison pour laquelle aucun modèle standard ne sera fourni est que les risques souscrits
par les réassureurs sont très variés et que, par conséquent, un modèle standard englo-
bant correctement tous ces risques serait excessivement compliqué.
7. Scénarios
Un scénario décrit une évolution possible de la situation. Plus généraux que les tests de
marges (stress test), qui consistent la plupart du temps à accentuer un seul facteur de
risque (p. ex. chute des cours boursiers de 20 %), les scénarios décrivent un état où plu-
sieurs facteurs de risque sont touchés, ce qui donne un image beaucoup plus complète.
Les scénarios font partie intégrante du SST. L’actuaire responsable a l’obligation d’évaluer
un certain nombre de scénarios défavorables, c’est-à-dire des scénarios ayant des consé-
quences négatives pour la situation financière de l’entreprise. Il doit aussi définir des scé-
narios complémentaires incorporant le risque spécifique de l’entreprise.
Il existe des scénarios qualitatifs et des scénarios quantitatifs. Les premiers sont évalués
mais n’entrent pas dans les calculs du capital cible tandis que les seconds sont agrégés
avec les résultats des modèles standard. Dans les deux cas, l’actuaire responsable doit
apprécier les scénarios sur la base d’une évaluation proche du marché ainsi que d’une
estimation des nouveaux contrats (la première année), en postulant la continuité de
l’exploitation (going concern). La probabilité des scénarios quantitatifs est déterminée par
l’autorité de surveillance ou par l’actuaire responsable.
25
Le SST recourt à des scénarios car, en raison des postulats et des simplifications sur les-
quels reposent les modèles standard, au-delà d’un an ces derniers ne donnent pas une
image très pertinente des extrêmes de la distribution des variations du capital porteur de
risque. Le modèle d’actifs standard postule par exemple que les fluctuations des facteurs
de risque sont distribuées normalement. Or, bien souvent, ce n’est pas vrai, surtout en
période de déprime des marchés. Des modèles standard décrivant mieux les extrêmes
seraient excessivement compliqués aux fins de la surveillance du marché. C’est pourquoi
l’on a opté pour une solution où il faut d’abord déterminer les effets de certains scénarios
avant de les agréger avec les résultats des modèles standard.
Voici encore une liste non exhaustive d’arguments favorables à l’intégration de scénarios :
7.1 Exemples
Quelques scénarios ont été décrits pour le test de terrain mené en 2004 :
• Accident industriel : une explosion dans une usine chimique avec dommages corpo-
rels (morts, invalides, blessés) et matériels ainsi qu’une interruption d’exploitation.
• Pandémie : une épidémie (translation de la grippe espagnole de 1918 à 2004) pro-
voque des dommages corporels (morts, invalides, blessés).
• Accident : (i) un accident (d’autocar) lors d’une sortie d’entreprise où toutes les
personnes touchées sont assurées auprès de la même compagnie;
(ii) un mouvement de panique dans un stade de football provoque des morts, des
blessés et des invalides.
• Grêle : quatre orages de grêle entraînent des dommages aux bâtiments et aux vé-
hicules à moteur. La définition du scénario comprend « l’empreinte » des tempêtes
sous forme de description de l’entendue des dommages par code postal.
• Accident de barrage / digue : le sinistre maximal et la probabilité de ce sinistre ont
été définis. Chaque assureur doit estimer sa propre part du dommage en fonction
de sa participation dans le pool d’assurance.
• Invalidité : croissance spécifique des taux d’invalidité.
• Indemnité journalière : croissance du taux d’indemnité journalière.
• Défaillance du réassureur : dans ce scénario, le sinistre est défini comme la diffé-
rence entre le résultat technique brut et le résultat technique net.
• Difficultés financières : dévalorisation des fonds propres de 30%, rétrogradation de
la note de crédit à la catégorie spéculative (si la société est notée), recul des nou-
veaux contrats de 75 %, déchéance = 25 %.
• Provisions : augmentation des provisions pour sinistres de 10 %.
• Assurance-maladie : antisélection.
• Terrorisme
26
• Risques financiers historiques
o Krach boursier de 1987
o Effondrement du Nikkei en 1989
o Crise monétaire européenne de 1992
o Crise des taux d’intérêt américains de 1994
o Crise russe et déconfiture LTCM en 1998
o Krach boursier de 2000
• Longévité : les conséquences d’une baisse des taux de mortalité sur le capital ris-
que doivent être simulées.
L’intérêt de ces scénarios pour les assureurs actifs sur le marché de l’assurance vie, non-
vie ou maladie ressort du tableau suivant :
Accident industriel ×
Pandémie × × ×
Grêle ×
Accident de barrage ×
Invalidité ×
Indemnité journalière ×
Défaillance réassurance × × ×
Difficultés financières × × ×
Provisions × ×
Antisélection ×
Terrorisme × × ×
Risques historiques × × ×
Longévité ×
Lorsqu’on calcule le capital risque sur un an (ES) à l’aide des modèles standard, on obtient
une fonction de distribution qui décrit la situation de l’entreprise dans l’éventualité où au-
cun des scénarios ne se réaliserait.
Dans la plupart des cas, les scénarios augmentent la sinistralité. Ils entraînent donc une
diminution du capital porteur de risque de l’entreprise. Dans certains cas, on postule que
les autres risques restent inchangés. La situation économique de l’entreprise est alors dé-
crite par la fonction de distribution obtenue à l’aide des modèles standard, mais celle-ci
est décalée à raison de l’augmentation de la sinistralité induite par le scénario.
27
Il se peut que le scénario débouche sur une fonction de distribution dont la forme diffère
de celle obtenue avec les modèles standard. Cela pourrait être le cas, par exemple, si le
comportement des fluctuations des marchés financiers et les corrélations des facteurs de
risque de marché changeaient.
Dans tous les cas, un scénario se traduit par une fonction de distribution. Toutes les fonc-
tions de distribution obtenues de la sorte sont agrégées avec la fonction de distribution
des modèles standard en recourant à une moyenne pondérée, les pondérations étant don-
nées par la probabilité des scénarios.
Fonction de distribu-
tion fj lorsque le scé-
nario se réalise et Fonction de distribution réelle en
débouche sur un ré- temps que somme des fonctions
sultat différent (faci- de distribution des années norma-
lement applicable les et des scénarios, pondérée de
pour les scénarios des la probabilité
risques de marché)
9. Modèles internes
L’autorité de surveillance encourage les assureurs à calculer le capital cible en se basant
sur des modèles internes. Le recours à des modèles diversifiés réduit en effet le risque
systémique inhérent aux modèles standard du régulateur.
Les modèles internes sont autorisés s’ils remplissent les critères quantitatifs, qualitatifs et
organisationnels prescrits par l’autorité de surveillance. De plus, ils doivent être intégrés
dans les processus de l’assureur et ne sauraient être utilisés aux seules fins de calcul du
capital cible.
Un modèle interne peut lui-même déboucher sur une fonction de distribution du capital
porteur de risque (actualisé) durant un an. Il peut aussi être intégré dans les modèles
standard et modifier partiellement le SST standard.
Les modèles internes doivent factoriser tous les risques qui intéressent l’entreprise, en
tenant compte des corrélations entre les différents facteurs.
Les modèles internes doivent se fonder sur des données et paramètres actuels, qui repré-
sentent un intérêt réel pour l’entreprise. Si les données internes de l’assureur ne remplis-
sent pas ces critères, il faut les compléter par des sources externes, étant entendu que
ces dernières doivent être en rapport immédiat avec l’exposition de l’entreprise. Les sour-
ces de données externes seront obligatoirement citées.
28
L’actuaire responsable doit évaluer le modèle de risques et la stabilité des résultats à
l’aide d’analyses de sensibilité, de tests inversés ou autres. Il faut aussi réviser les modè-
les internes à intervalles réguliers et, au besoin, les adapter.
L’évaluation proche du marché doit être appliquée à tous les éléments. En outre, les mo-
dèles internes doivent être calibrés au même seuil de confiance et de mesure du risque
que le SST.
Les modèles internes doivent être totalement fondus dans les mécanismes de l’entreprise.
Ils doivent notamment être intégrés dans les processus quotidiens de gestion des risques
et être actualisés et testés régulièrement.
S’il est relativement aisé de formuler des directives sur les exigences quantitatives et qua-
litatives, cette tâche est plus délicate pour les conditions d’organisation. L’autorité de sur-
veillance n’a pas l’intention de définir un cadre rigide sur la nature du gouvernement
d’entreprise ou sur la structure de gestion des risques des assureurs. Néanmoins, pour
pouvoir recourir à un modèle interne de calcul du capital cible, les entreprises devront
remplir des exigences minimales qui seront fonction de la complexité et de la nature de
leurs activités.
Le SST veut inciter les entreprises d’assurance à développer et à utiliser des modèles in-
ternes pour calculer leur capital cible. L’autorité de surveillance n’attend cependant pas de
chaque assureur qu’il développe son propre modèle, raison pour laquelle des modèles
standard pourront être utilisés. Les modèles internes admis par l’autorité de surveillance
pourront être calibrés selon le principe de la meilleure estimation (best estimate). Autre-
ment dit, ils ne devront pas contenir de marges de sécurité implicites ou explicites (ce qui
ne veut pas dire que les paramètres du marché financier, par exemple, ne devront pas
être modulés en fonction des risques de liquidité et de transparence). Pour inciter les en-
treprises à développer des modèles internes, les modèles standard sont calibrés sur des
valeurs plus prudentes que les valeurs « meilleure estimation ».
La prudence des modèles standard est obtenue – lorsque c’est possible – en appliquant
une méthode de type « conservateur ». Le traitement du risque de réassurance est un bon
exemple, puisque le modèle standard postule ici une défaillance simultanée de tous les
réassureurs. En utilisant un modèle interne, un assureur peut décrire de manière plus dif-
férenciée la structure et les interdépendances du risque de défaillance des réassureurs
pour son entreprise.
Le rapport SST résume le risque de l’assureur. Son contenu minimum est prescrit par
l’autorité de surveillance. Le rapport SST doit être remis à l’autorité de surveillance an-
nuellement et doit être contresigné par le CEO de l’entreprise.
Le rapport SST doit être concis mais contenir tous les détails nécessaires pour que
l’autorité de surveillance y trouve les informations demandées. En outre, tous les rensei-
gnements requis pour comprendre le calcul du capital cible sont consignés dans ce rapport.
29
La gestion et la politique des risques font l’objet d’un rapport distinct (rapport sur la
gestion des risques) qui est également remis à l’autorité de surveillance.
10.2 Contenu
1. Un document type mis à disposition par l’autorité de surveillance et qui devra être rem-
pli par l’entreprise.
Si les points susmentionnés sont déjà traités dans d’autres rapports destinés à l’autorité
de surveillance, un renvoi au document en question est suffisant.
30
Certains passages du rapport sur la gestion des risques revêtent une importance par-
ticulière dans la perspective du SST :
Opérationnels Futurs
Passifs
Risques
Actifs Evaluation proche du marché
Concentrations Autres
Capital
Données du marché Données
cible Gestion des risques
Propres données Écarts
Gouvernement d’entreprise
Liquidation de sinistres Marge de risque
Scénarios
qualitatifs
Scénarios
OFAP
quantitatifs
CIO
Actuaire Rapport
SST Direction
CRO
···
11 Risques opérationnels
Il est difficile de quantifier les risques opérationnels, raison pour laquelle il faut opter pour
une approche qualitative, dans un premier temps. Fixer des exigences de capital pour ces
risques serait en outre arbitraire, car on ne dispose pas encore de données empiriques
suffisantes. Les banques ont commencé à en collecter pour satisfaire aux exigences de
Bâle II. Dans une phase ultérieure, on peut donc imaginer de quantifier les risques opéra-
tionnels si les entreprises d’assurances recueillent elles aussi ces données.
31
Il est possible de gérer les risques opérationnels, par exemple en adoptant des mesures
de gouvernement d’entreprise adéquates. Pour l’autorité de surveillance, il est donc im-
portant que les assureurs disposent de systèmes efficaces pour gérer les risques internes.
11.1 Autoévaluation
Le formulaire d’autoévaluation doit être signé par le conseil d’administration ainsi que par
la direction et doit être remis à l’autorité de surveillance une fois par an. Au besoin, cette
dernière en discutera avec l’entreprise. En tout état de cause, elle doit en discuter avec les
responsables de l’entreprise tous les trois ans au minimum, sans raison particulière.
L’autoévaluation est intégrée dans le rapport d’audit. En d’autres termes, les réviseurs
doivent s’assurer que le questionnaire a été rempli correctement (dans la mesure où les
données peuvent être vérifiées).
Trois types d’incitations / sanctions peuvent être appliqués en cas de gestion déficiente
des risques opérationnels :
a) Surveillance progressive
b) Charges supplémentaires pour le capital cible
c) Publication
Surveillance progressive
Si l’on devait définir un capital cible pour les risques opérationnels, on n’attendrait pas de
celui-ci qu’il couvre l’ensemble de ces risques. Au contraire, cet aspect pourrait être vu
comme une incitation ou une sanction en cas de gestion déficiente de ces risques. La ré-
glementation devrait laisser la porte ouverte à cette option, même si l’autorité de surveil-
lance n’y recourt pas pour le moment.
Publication
Des exigences en matière de publication inciteraient les entreprises à faire état d’une
meilleure gestion des risques opérationnels.
32
11.3 Compilation des données
En plus de l’autoévaluation, l’entreprise doit accumuler des données sur les sinistres afin
de faciliter l’évaluation des risques opérationnels. Ces deux aspects incitent à une bonne
gestion des risques opérationnels. De plus, la collecte de ces données place les entreprises
d’assurance sur un pied d’égalité avec les banques et permettra, après quelques années,
de quantifier les risques opérationnels.
Sinistres Sinistres
légers majeurs
Distribution Distribution
∆T ∆F
∆RBC=∆F+∆T
ES Approche Bâle II
Figure 17 : Détermination du capital cible de l’entreprise (CC) selon le SST. La modélisation des ris-
ques d’assurance et de marché débouche sur une fonction de distribution des résultats technique
(∆T) et financier (∆F). Ces résultats sont agrégés dans le modèle stochastique, lui-même agrégé avec
les évaluations de scénarios, qui reproduisent des situations défavorables mais rares (p. ex. pandé-
mie). Cette agrégation est dérivée en une fonction de distribution globale, à partir de laquelle on
détermine l’expected shortfall. Le risque de crédit est pris en considération par le biais d’une appro-
che simplifiée de Bâle II. La marge de risque couvre les risques futurs encourus en cas de liquidation
de sinistres (run off), si le portefeuille de passifs exigibles doit être cédé à un autre investisseur. Le
capital cible est la somme du résultat de l’agrégation du modèle stochastique avec les résultats des
scénarios, du risque de crédit et de la marge de risque.
33
13. Typologie des activités (non-vie)
34
14. Abréviations
35
15. Bibliographie
15.1. Bibliographie générale
[ADEH] Coherent Measures of Risk, P. Artzner, F. Delbaen, J.M. Eber and D. Heath,
Mathematical Finance 9, 203-228, 1999.
[APRA1] APRA Risk Margin Analysis, S. Collings and G. White, Trowbridge Consulting,
2001.
[APRA2] Prudential Standard GPS 110, Capital Adequacy for General Insurers, APRA,
Australie, juillet 2002.
[AS] Getting to Grips with Fair Value, Michel Abbink and Matt Saker, The Staple Inn
Actuarial Society, mars 2002.
[BA] The Use of Internal Models for Determining Liability and Capital Requirements, Allan
Brender, North American Actuarial Journal, Volume 6, Number 2.
[BIS] Document soumis à consultation : Nouvel accord de Bâle sur les fonds propres,
Banque des règlements internationaux, 2003.
[BR] Research and Data Analysis Relevant to the Development of Standards and
Guidelines on Liability Valuation for General Insurance, Robyn Bateup and Ian Reed, The
Institute of Actuaries of Australia, 2001.
[CAS] Fair Value of P&C Liabilities: Practical Implications, The Casualty Actuarial Society
Arlington, Virginia, 2004.
[CM] CreditMetrics - Technical Document, G.M. Gupton, C.C. Finger and Mickey Bharia,
Morgan Guaranty Trust Company, 1997.
[CR] CreditRisk+ A Credit Risk Management Framework, Tom Wilde, CSFB, 1997.
[FSA1] Consulting Paper 190: Enhanced Capital Requirements and Individual Capital
Assessments for Non-Life Insurers, FSA, Grande-Bretagne, juillet 2003.
36
[FSA2] Consulting Paper 195: Enhanced Capital Requirements and Individual Capital
Assessments for Life Insurers, FSA, Grande-Bretagne, août 2003.
[FSA3] Financial Services Authority: Calibration of the general insurance risk based capital
model, Watson Wyatt, Londres, 2003.
[IAA] A Global Framework for Insurer Solvency Assessment, Groupe de travail sur
l’évaluation de la solvabilité de l’assureur, Association actuarielle internationale, 2004.
[IAIS] On Solvency, Solvency Assessments and Actuarial Issues: An IAIS Issues Paper
(Final Version), IAIS Sub–Committee on Solvency and Actuarial Issues, mars 2000.
[MCT] Ligne directrice : Test du capital minimal (TCM) à l’intention des sociétés fédérales
d’assurances multirisques, BSIF, 2003.
[MCCSR] Ligne directrice : Montant minimal permanent requis pour le capital et l’excédent
(MMPRCE) des sociétés d’assurance-vie, BSIF, 2004.
[RM1] Return to RiskMetrics: The Evolution of a Standard, Jorge Mina and Jerry Yi Xiao,
RiskMetrics, New York, 2001.
[RM2] RiskMetrics – Technical Document, Morgan Guaranty Trust Company of New York,
1996.
[SII3] Rapport du groupe de travail sur les provisions techniques en assurance non–vie au
sous–comité solvabilité du CA, Commission européenne, Belgique, septembre 2002.
[SII4] Solvabilité II : point sur les travaux en cours, Commission européenne, Belgique,
novembre 2002.
[SII5] Study into the methodologies to assess the overall financial position of an insurance
undertaking from the perspective of prudential supervision, Commission européenne,
Belgique, mai 2002.
37
[Sing] Risk Based Capital Framework for General Insurers in Singapore, RBC General
Insurance Workgroup, 20 décembre 2002.
[SSTLit01] Aggregation der Szenarien und des analytischen Modells: Vorschlag, T. Luder,
septembre 2004.
[SSTLit02] Basel II - Credit Risk Charge Modell - Beschreibung der Inputs, G. Studer,
juillet 2004.
[SSTLit06] On the calculation of the risk margin within the SST, H-J Furrer, août 2004.
[SSTLit10] SST Leben Dokumentation, Matthias Aellig and H-J Furrer, juillet 2004.
[SSTLit18] Vorschläge für Bewertung der Liabilities im Geschäft der Beruflichen Vorsorge,
M. Aellig, G. Castagnoli, C. Martyres, E. Mihr, and F. Waldmeier, mars 2004.
38
15.3. Présentations SST
[BPVPr01] Swiss Solvency Test Methodology, Philipp Keller, Bruxelles, janvier 2004.
[BPVPr02] Swiss Solvency Test, Philipp Keller, ASA, Bâle, janvier 2004.
[BPVPr05] Swiss Solvency Test, Philipp Keller, AAI, Stockholm, juin 2004.
[BPVPr06] Swiss Solvency Test, Philipp Keller, « CFO Meeting » de l’ASA, Zurich,
juillet 2004.
[BPVPr08] Swiss Solvency Test, Philipp Keller, Damir Filipovic, and Thomas Luder, PVK,
Apeldorn, août 2004.
[BPVPr09] Swiss Solvency Test, Philipp Keller, ASA, Zurich, août 2004.
[BPVPr10] Swiss Solvency Test, Philipp Keller, GARP, Zurich, août 2004.
[BPVPr12] Grundlagen und erster Testlauf des Schweizer Solvenztests, Damir Filipovic,
Union patronale suisse, Berne, septembre 2004.
[BPVPr13] Der Schweizer Solvenztest, Philipp Keller, Union patronale suisse, Berne,
septembre 2004.
[BPVPr15] Risk Based Insurance Supervision in Switzerland, Herbert Lüthy and Philipp
Keller, Guy Carpenter, septembre 2004.
[BPVPr16] Erfahrungen aus dem Fieldtest BPV, Philipp Keller, ASA, Rüschlikon,
octobre 2004.
[BPVPr18] Der Schweizer Solvenztest, Philipp Keller, ASA, Rüschlikon, octobre 2004.
[BPVPr19] Zukünftige Umsetzung des SST, Philipp Keller, ASA, Rüschlikon, octobre 2004.
[BPVPr20] Der Schweizer Solvenztest, Philipp Keller, ÖVV, Wien, novembre 2004.
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16. Participants
Nous tenons à remercier très sincèrement tous les participants aux divers groupes de
travail pour leur collaboration.
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Nous souhaitons également remercier vivement les personnes suivantes pour leurs
précieux commentaires et leurs suggestions :
Nos remerciements vont aussi aux consultants qui ont participé aux essais en place en
2004: Deloitte, Ecofin, Ernst&Young, Mercer Oliver Wyman and Tillinghast.
Et enfin, nous voulons dire toute notre gratitude à nos collègues de l’OFAP pour leur
participation et leur aide.
17. Contacts
Philipp Keller
e-mail: [email protected]
Tél: + 41 76 488 3141
Thomas Luder
e-mail: [email protected]
Tél: + 41 31 325 0168
Mark Stober
e-mail: [email protected]
Tél: + 41 31 323 5419
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