Public2016 C3
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(Texte public)
Résumé : On étudie la mise en place d’un système de transmission à base d’antennes
multiples ; cela nous conduit à étudier des sous-groupes du groupe des matrices unitaires
de dimension n.
Mots clefs : groupe unitaire, algèbre linéaire
I Il est rappelé que le jury n’exige pas une compréhension exhaustive du texte. Vous êtes
laissé(e) libre d’organiser votre discussion comme vous l’entendez. Des suggestions de
développement, largement indépendantes les unes des autres, vous sont proposées en fin
de texte. Vous n’êtes pas tenu(e) de les suivre. Il vous est conseillé de mettre en lumière
vos connaissances à partir du fil conducteur constitué par le texte. Le jury appréciera
que la discussion soit accompagnée d’exemples traités sur ordinateur.
1. Problèmatique
2. Modélisation
Nous modélisons la transmission de la façon suivante. À chaque pas de temps i > 0, l’an-
tenne émettrice numéro j émet un signal σi j ∈ C. Lors du même pas de temps, chaque an-
tenne réceptrice observe une superposition des signaux émis par les différentes antennes
émettrices, auquel s’ajoute une erreur de transmission (“bruit”) liée à la présence d’autres
équipements émetteurs, ou encore d’obstacles entre les antennes.
Dans ce texte, nous étudions le traitement du phénomène de bruit, et omettons donc le
phénomène de superposition : nous nous plaçons dans le modèle idéal où n 0 = n, et, lors du
pas de temps i , l’antenne réceptrice numéro j reçoit le signal σi j + b i j , b i j étant le bruit.
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et ζS est le minimum d’un ensemble de valeurs de plus petit cardinal ; on peut donc penser
obtenir ainsi de plus grandes valeurs de ζS , ce que la pratique confirme.
On peut déjà faire la remarque suivante :
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Lemme 1. Pour que ζS > 0, il faut et il suffit que la seule matrice de S ayant 1 pour valeur
propre soit I n .
3. Cas abélien
Dans cette partie, nous nous intéressons au cas où S est un groupe abélien ; commençons
par un résultat classique :
Proposition 1. Si S ⊂ Un (C) est un groupe abélien fini, il existe une matrice P ∈ GL n (C) telle
que P M i P −1 est diagonale pour tout M i ∈ S .
Dans la suite, nous supposerons donc M ` = diag(exp(2i πx `,k /s))16k 6n , pour des entiers
x `,k et s. On obtient alors une estimation directe de ζS en fonction des x `,k :
Théorème 2. On a ¯ ¯1/n
¯Y n ¯
ζS = 2 min ¯ sin(πx `,k /s)¯ .
¯ ¯
16`6s ¯
k=1
¯
M ` 6= I n
L’ensemble des x `,k est toutefois contraint : pour chaque k, {x `,k mod s, 1 6 ` 6 s} est un
sous-groupe de Z/sZ. On déduit de cette remarque la proposition suivante :
Proposition 2. Une condition nécessaire pour que ζS 6= 0 est que S soit cyclique.
Réciproquement, la donnée de n racines primitives s-èmes de l’unité ξ1 , . . . , ξn fournit un
sous-groupe S de Un (C) isomorphe à Z/sZ, à savoir le sous-groupe engendré par la matrice
diag(ξ1 , . . . , ξn ), pour lequel ζS > 0.
Pour s fixé, on peut alors former tous les ensembles S possibles en testant les ϕ(s)n gé-
nérateurs possibles, et pour chacun évaluer sur ordinateur la valeur ζS correspondante. On
peut exploiter les symétries du problème pour restreindre (un peu) l’espace d’exploration.
Pour un taux de transmission de 2 avec trois antennes (c’est-à-dire pour n = 3 et s = 64), le
meilleur choix possible des ξi donne ζS ≈ 0.553.
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Démonstration. Notons G/H = {x 1 , . . . , x n }. Pour tout x ∈ G, on définit φ̃(x) comme une ma-
trice constituée de n 2 blocs (βi j (x))16i , j 6n de taille k, définis par
x i−1 xx j 6∈ H
½
0
βi j (x) =
φ(x i xx j ) x i−1 xx j ∈ H .
−1
Le fait que φ̃ est un morphisme se prouve par multiplication par blocs, en notant qu’exacte-
ment un bloc par ligne ou par colonne est non nul.
À titre d’exemple, considérons le cas où G/H est cyclique d’ordre n ; en d’autres termes, on
cherche à construire un groupe G mn contenant un sous-groupe cyclique distingué H =< σ >
d’ordre m et tel que G/H =< τ > est cyclique d’ordre n. En particulier, par construction on
doit avoir σm = 1, τn = σt pour un certain t et τσ = σr τ pour un certain r .
m
Proposition 4. Nécessairement, pgcd(r, m) = 1, r n = 1 mod m et pgcd(r −1,m)
|t .
n
Démonstration. On doit avoir τn σ = σr τn et τσt = σt r τ.
On peut dès lors poser G mn := {σi τ j , 0 6 i < m, 0 6 j < n} ; il reste à prouver que muni de la
loi “définie” par les règles données plus haut, G mn est bien un groupe de cardinal mn. Cela
sort du cadre de ce texte. En tout état de cause, sur les exemples que nous étudions, nous
construisons de fait un sous-ensemble de Un (C) “isomorphe” à G mn ; sur ce cas, on peut
donc vérifier par énumération (cf. §7) sur chaque exemple que le sous-ensemble de Un (C)
obtenu est bien un groupe.
Exemples.
Premier cas. m = 21, r = 4, n = 3, t = 7. On obtient le sous-groupe de U3 (C) engendré par
t
0 0 ξ21
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