Rapport Sémiologie
Rapport Sémiologie
Rapport Sémiologie
Rapport sur :
MACHHOUR FATIMAZAHRA
Le concept d’information géographique et les classifications qui s’y rattachent sont d’origine récente.
Pendant des siècles les termes, géographie, cartographie, topographie, ont été plus ou moins confondus.
Ptolémée définissait la géographie comme « la représentation graphique de la totalité des parties connues
L’École Militaire en 1938 considérait que la topographie « est la science qui a pour objet l’établissement et
l’emploi des cartes ».
L’ONU en 1949 donnait de la cartographie la définition suivante « c’est la science qui traite de
l’établissement
des cartes de toutes sortes. Elle englobe toutes les phases de travaux, depuis les premiers levés jusqu’à
l’impression finale des cartes ».
Cette confusion est surtout due aux méthodes artisanales qui ont longtemps prévalues dans l’établisse-
ment de la carte. Chaque spécialiste quel que soit son domaine de compétence propre interférait tout au
long du processus d’élaboration du produit, jouant tour à tour et selon les nécessités le rôle de géographe,
Il a fallu attendre les progrès technologiques de ce dernier quart de siècle pour séparer les tâches, assigner
Depuis 1966 on se réfère à la définition que l’ACI (Association Cartographique Internationale) donne de
la cartographie « Ensemble des études et des opérations scientifiques, artistiques et techniques intervenant à
partir des résultats d’observations directes ou de l’exploitation d’une documentation, en vue de l’élaboration
de cartes et autres modes d’expression, ainsi que de leur utilisation ».
Plan :
I. Introduction à la cartographie
1. La cartographie
2. La carte
3. La carte thématique
4. La localisation -l’implantation
C’est une science, car ses bases sont mathématiques, notamment en ce qui concerne la détermination de la forme et des
dimensions de la Terre puis le report de la surface courbe de la Terre sur un plan (la carte) grâce au système des projections et
enfin l’établissement d’un canevas planimétrique et altimétrique. L’enjeu est la précision et la fiabilité de la carte.
C’est un art, car en tant que mode d’expression graphique, la carte doit présenter des qualités de forme (esthétique et didactique
grâce à la clarté du trait, à son expressivité et sa lisibilité) afin d’exploiter au mieux les capacités visuelles du lecteur. Cela exige
de la part du concepteur et du réalisateur des choix dans la représentation.
C’est enfin une technique, car elle nécessite d’amont en aval, l’emploi d’instruments dont les progrès ont bouleversé toute la
filière cartographique (photographies aériennes, satellites, ordinateurs, impression et diffusion, etc.).
La définition de la cartographie suppose que la représentation de la Terre s’accomplit grâce à un ensemble de techniques et de
méthodes. Il en résulte les deux grandes branches de la cartographie.
2) La carte
❑ Objet très ancien, plus ou moins complexe, aux multiples facettes et utilisations, on ne peut donner une seule définition de la
carte. Toutes les cartes ont néanmoins un point commun, celui de représenter une portion de l’espace terrestre. Retenons deux
définitions de la carte :
o Selon F. Joly, « une carte est une représentation géométrique, plane, simplifiée et conventionnelle de tout ou partie de la
surface terrestre et cela dans un rapport de similitude convenable qu’on appelle échelle ».
o La carte est un dessin réduit et à plat du Monde ou d’une portion du Monde. Elle peut être aussi et d’autre part une
représentation sur un fond de carte géographique, d’un phénomène quelconque concret ou abstrait. Cette représentation est faite
sur papier ou sur un autre support tel le verre, le bois ou un écran d’ordinateur. Une carte est conçue à la main ou par une
machine. Les distances sur la carte sont toujours dans le même rapport que sur le terrain.
De ces définitions se dégagent cinq grands principes dont les conséquences pratiques guident ou devraient guider le travail de
tout cartographe, professionnel ou non.
-La carte est une représentation, un dessin : la carte est donc un document visuel. Ceci explique que la conception et la
réalisation d’une carte doivent respecter des règles simples mais rigoureuses, issues des lois de la perception visuelle.
-La carte est une représentation plane : la carte matérialise le passage de la sphère terrestre à un plan. Ce passage est réalisé
grâce au procédé des projections. L’obligation de la projection implique qu’aucune carte n’est fidèle à la forme réelle de la
La notion de carte n’est pas à confondre avec celle de plan* qui représente un espace restreint.
On parle de plans de maison, de quartier voire de ville mais jamais de plan de France ou d’une
région.
surface terrestre. De plus, selon la projection retenue, le visage du territoire projeté sera très différent. Cette contrainte n’est
impérieuse que dans le cadre d’une cartographie de grandes étendues de terrain (travail à petite échelle).
La carte thématique :
Une carte thématique a pour finalité de donner sur un fond de carte une représentation conventionnelle de faits et de
phénomènes présentant un aspect de distribution dans l’espace et de leurs corrélations, à l’aide de symboles qualitatifs ou
quantitatifs, géométriques ou figuratifs dont l’explication se trouve dans une légende.
Les phénomènes à représenter étant illimités, les cartes thématiques et leurs applications sont innombrables. C’est cette variété
même qui fait certes la complexité mais aussi l’intérêt d’un point de vue professionnel des cartes thématiques conçues pour
décrire, comprendre et interpréter l’organisation de l’espace afin, le cas échéant, d’agir.
Localisation – implantation
1-La localisation
Le premier effort du cartographe consiste à tracer sur sa carte, les objets géographiques. Une carte constitue un plan de dessin à
deux dimensions. Les objets géographiques y sont localisés par leurs coordonnées* x et y issues de leurs coordonnées
géographiques sur la sphère terrestre, respectivement la longitude* et la latitude*.
2-L’implantation
-L’implantation est la transcription cartographique d’un objet ou d’un phénomène géographique sur un plan à deux dimensions.
Il existe trois types d’implantation :
-L’implantation ponctuelle pour des phénomènes peu étendus et localisés précisément dans l’espace (un point géodésique, une
maison sur un plan cadastral, la position d’un navire par exemple). Cette localisation est centrée dans le plan de la carte sur un
point, sans longueur, ni surface. Le cartographe rend visible ce point grâce à un figuré (rond, croix, dessin d’un navire...)
qui peut varier de taille, de valeur, de grain, de couleur, d’orientation et de forme.
-L’implantation linéaire pour des phénomènes linéaires (routes, rivières, frontières, oléoducs, par exemple) localisés par
une ligne dans le plan de la carte. Le cartographe rend visible cette ligne grâce à un figuré (une ligne) qui peut varier de taille
(en fait de largeur), de valeur, de grain, de couleur, d’orientation et de forme.
L’implantation zonale pour des phénomènes étendus (un lac, un état, une zone sur un Plan d’Occupation des Sols par
exemple) localisés par une zone dans le plan de la carte. Le cartographe rend visible cette zone grâce à une plage de couleur ou
un aplat* qui peut varier de valeur, de grain et de couleur. Il ne peut en aucun cas varier de taille, d’orientation ni de forme, car
cela reviendrait à changer les dimensions de la zone. Toutefois, si l’aplat est constitué de hachures ou de points par exemple, il
est possible de jouer sur la taille, l’orientation ou
la forme, sans que les dimensions de la zone ne soient affectées.
• inclure tous les éléments de base de la composition ,être équilibrée, sans zones vides ou trop remplies ;et présenter
esthétiquement des conditions de consultation agréables pour le lecteur de la carte.
• l’aire cartographique
• le titre de la carte
• la légende de la carte
Le titre de la carte contient les principales informations textuelles sur la carte. Le thème de la carte, que le cartographe reçoit de
la commande cartographique, devrait être brièvement mais clairement exprimé dans le titre de la carte. Il est ainsi placé tout en
haut de la légende. Le titre de la carte doit déterminer les caractéristiques thématiques, spatiales et temporelles du principal sujet
de la carte. Si le titre de la carte est trop long, une partie du titre est proposée comme sous-titre. Le titre décrit habituellement les
caractéristiques thématiques des objets cartographiés et se présente toujours écrit en lettres capitales. Le sous-titre contient les
déterminations spatiales et temporelles des objets et se trouve toujours sous le titre en minuscules et écrit en lettre plus petites
que le titre.
La légende de la carte passe en revue la symbolisation utilisée sur la carte dans une forme facilement lisible et compréhensible,
qui permet au lecteur de décoder correctement les informations contenues dans la carte.
La légende est placée près de la zone ciblée dans la carte. La légende doit être :
• Complète - “ce qui se trouve dans la carte se trouve dans la légende”. La légende doit contenir tous les symboles présents sur
la carte.
La légende ne contient pas d’informations sur les éléments de construction (projection, quadrillage géographique, etc.). La
légende des cartes thématiques ne contient pas les symboles de la base topographique ;
• Ordonnée - la légende de la carte doit être arrangée dans une structure logique, habituellement dans une hiérarchie des
éléments .
• D’après l’apparence des symboles sur la carte - les symboles dans la légende et sur la carte doivent être rendus de manière
identique (la même teinte de couleur, la même taille, la même épaisseur, la même largeur, etc.)
• Compréhensible - l’explication de tous les symboles doit être claire et facile à comprendre
2-Sémiologie graphique :
La démarche sémiologique doit permettre une transmission correcte de l’information et aboutir à la création d’une image
cartographique aisément accessible au lecteur.
Elle repose sur des règles de construction de la symbolique, c’est la sémiologie (étude des signes et de leur signification), elle
s’appuie également sur une utilisation codifiée des écritures et sur des principes esthétiques généraux.
Avant d’aborder l’étude des outils graphiques il est nécessaire d’analyser à la fois la démarche du cartographe et celle du
lecteur.
Dans le domaine de la symbolique graphique on peut attribuer deux sens distincts au terme « niveau » :
- Les paliers : c’est à dire les niveaux successifs physiquement exprimés qui s’étendent entre les deux extrêmes d’un
phénomène et au graphisme qui s’y rattache. Du trait large au trait fin ou du blanc au noir, existé la gradation des paliers
intermédiaires qui traduiront toutes les nuances de la différence et en moduleront le sens.
- Les niveaux : caractérisent, à proprement parler, l’importance relative que l’on veut attribuer aux phénomènes entre eux.:
- Niveaux de lecture : c’est le degré de perception par l’utilisateur de l’importance des messages trans-
mis en fonction de la symbolique adoptée (communément appelé « ce qui saute aux yeux »). En effet, notre sens visuel à la
faculté de sélectionner instantanément dans une image complexe, correctement construite, les informations par ordre
d’importance (sans dépasser cependant 3 ou 4 niveaux de lecture).
Tout l’art du cartographe va donc consister à jouer des moyens graphiques dont il dispose pour s’évader du plan de la carte en
mettant en évidence, en premier niveau de lecture et sur le même plan perceptif les thèmes importants puis de traduire ensuite
en deuxième, puis en troisième niveau de lecture, les autres informations par ordre décroissant d’importance.
Propriétés des variables visuelles
Ce sont les quatre qualités informatives que peuvent posséder les éléments d’une même variable ,Ces propriétés s’entendent en
vision spontanée, sans référence nécessaire à une légende.
1- Différenciation
Propriété de sélectivité qui permet d’identifier le caractère original d’un élément ou d’un groupe d’éléments parmi les autres.
Ex : Dimension- > les gros et les petits points. Couleur- > le vert et le bleu. Valeur- > bleu clair ou bleu
foncé. Forme- > rond ou carré. Orientation > droit ou penché. Structure- > homogène ou hétérogène.
2-Ordre
La relation d’ordre est la faculté de pouvoir appréhender une hiérarchie sans ambiguïté.
Seules la dimension (Ex : les petits, les moyens et les gros triangles) la valeur (Bleu clair, bleu moyen, bleu foncé) et la
dynamique (mouvement de plus en plus rapide) sont ordonnées.
3- Quantité
Propriété qui permet d’apprécier, avec une certaine précision, la valeur de chaque élément par rapport aux autres ou la quantité
absolue par rapport à une échelle de référence.
Ex : Ce carré est le double de cet autre ou bien, en référence à un étalonnage stipulé en légende, ce cercle vaut 100 tonnes.
4- Associativité
Faculté d’interpréter comme des phénomènes apparentés des éléments graphiques de nature différente.
Cette assimilation est possible lorsque qu’ils ont en commun certaines propriétés. Sont associatives les variables suivantes : -
Les valeurs. Ex : ce palier de vert a même intensité que ce palier de rouge.
- Les couleurs de tonalités voisines. Ex : la gamme des rouges : vermillon, pourpre, carmin... celle des verts.
- La dynamique. Ex : tous les objets affectés d’un mouvement.
- La forme à un certain caractère associatif. Ex : selon son caractère ponctuel (petits triangles assimilables à de petits ronds) ou
linéaire (bâtonnets orientés différemment), selon l’aspect de son contour : la famille des objets arrondis, anguleux ou allongés
Le plus souvent en implantation ponctuelle ou linéaire, traduit la quantité, données quantitatives absolues
La forme :
Chaque figuré possède une forme précise et déterminée. Changer la forme du figuré en implantation
ponctuelle et en implantation linéaire consiste à changer son contour. Changer la forme d’un figuré en implantation
zonale signifie modifier sa structure interne.
Les solutions sont illimitées : un figuré géométrique tel qu’un losange peut devenir un carré qui peut lui-même être
transformé en triangle...
Lorsque la structure d’un figuré zonal est construite avec des éléments graphiques, des symboles ou un ensemble de
symboles figuratifs (ou évocateurs) afin de signifier l’étendue d’un fait, on obtient un poncif.
La valeur
La valeur est le rapport entre la quantité de noir et de blanc sur une surface donnée. On agit donc sur la valeur en
ajoutant du blanc ou du noir. Sur du papier blanc, c’est le noir qui a la plus grande valeur. Même si le fait d’influer sur
la valeur est parfois délicat dans le cadre des travaux cartographiques manuels, cette variable visuelle est la plus
utilisée en cartographie après la couleur.
Les logiciels et les trames vendues dans le commerce mesurent la valeur en pourcentage : 100 % correspond au noir,
0% au blanc tandis qu’un gris de 40 % équivaut à 40 % de noir et 60 % de blanc. La variation de valeur est pour des
raisons pratiques plus usitée que la variation de grain, car elle n’impose pas un équilibre entre le noir et le blanc.
Le cartographe dispose de quatre solutions (qui peuvent être combinées entre elles ou avec d’autres variables
visuelles) pour varier la valeur :
o changer la trame (ou texture). La trame est la structure interne d’un figuré.
o La variation de trame s’obtient en composant et en faisant varier des ensembles d’éléments graphiques simples,
ponctuels ou linéaires, répartis de façon parfaitement. La trame est donc une organisation, un dessin, de type hachures,
pointillés, croisillons, damiers, etc
o Changer la graisse, c’est-à-dire l’épaisseur des figurés.
o Changer l’écartement, c’est-à-dire la distance entre les éléments de la trame des figurés.
La teinte est la quantité de blanc et de noir pour une couleur donnée. On agit donc sur la teinte d’une couleur en y
ajoutant du blanc ou du noir. La variation de teinte s’applique au noir et à toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. La
variation de teinte est monochrome : le passage du blanc au jaune pur est une variation de teinte et non de couleur.
Le grain
Faire varier le grain consiste à modifier l’épaisseur des constitutifs d’une trame sans que l’équilibre noir (couleur du
figuré) - blanc (couleur de fond) ne soit rompu.
Le grain trouve son expression optimale en implantation zonale mais un effet vibratoire peut apparaître
sur grande surface.
Comme pour la valeur, les paliers doivent être bien différenciés et peu nombreux (4 à 5 en implantation
zonale, 3 à 4 en implantation linéaire, 2 à 3 en implantation ponctuelle).
Surtout efficace en implantation zonale, traduit l’ordre, données quantitatives relatives ou qualitatives
ordinales
l’orientation
Cette variable visuelle s’applique particulièrement aux hachures qui peuvent être verticales, horizontales ou obliques mais
également aux quadrillés et aux figurés ponctuels.
-L’orientation utilisée seule n’a aucun pouvoir visuel pour exprimer une variation de valeur. On cherchera à la combiner avec
d’autres variables visuelles telles que la graisse ou l’écartement.
L’orientation est très efficace en implantation linéaire, un peu moins en implantation ponctuelle et très peu en implantation
zonale.
-L’orientation utilisée seule n’a aucun pouvoir visuel pour exprimer une variation de valeur. On cherchera à la combiner avec
d’autres variables visuelles telles que la graisse ou l’écartement.
-L’orientation est très efficace en implantation linéaire, un peu moins en implantation ponctuelle et très peu en implantation
zonale.
la couleur
La couleur est la sensation transmise à notre cerveau par la vision d’un objet coloré éclairé. Trois éléments interviennent
dans cette sensation de couleur : notre système visuel récepteur (cerveau puis œil), la nature de l’objet et la lumière qui
l’atteint. Ainsi une orange apparaît de couleur orange lorsqu’elle est éclairée d’une lumière blanche ou
approximativement blanche mais de couleur brunâtre si la lumière vire au bleu ou au vert. Puisque la sensation de couleur
est tributaire de la lumière, il est toujours important de consulter un document couleur avec des conditions de lumière
optimales (la lumière blanche est la plus neutre).
o Sur le spectre solaire, la sensibilité de notre œil aux couleurs issues de la décomposition de la lumière blanche par le
prisme présente un maximum au niveau de la lumière jaune (560 nanomètres) et décroît régulièrement de part et d’autre
de cette longueur d’onde pour s’annuler en dessous du violet (on atteint les ultraviolets) et au-delà du rouge puis du
pourpre (on atteint les infrarouges).
La valeur (parfois appelé intensité ou luminosité)
On rappelle que la valeur est le rapport entre les quantités de noir et de blanc perçues dans une surface donnée. Les principes de
la variable visuelle valeur en noir et blanc sont identiques en couleur. On associe deux variables visuelles distinctes (valeur et
couleur) afin de faire varier la quantité de noir ou de blanc dans une couleur. On obtient ainsi une gradation de couleur.
Le ton ou tonalité
Le ton est la combinaison entre une couleur et une valeur. Aux grandes catégories de couleurs (dans l’ordre du spectre solaire,
violet, bleu, vert, jaune, orangé, rouge, pourpre) auxquelles on ajoute le gris, on soumet des variations de valeur. Par exemple,
dans la couleur rouge, le rouge clair, le rouge saturé et le rouge foncé sont trois tons différents. De plus, il est possible
d’assembler les couleurs entre elles, et ce dans leur différents pourcentages de valeur. Les solutions semblent infinies d’autant
plus que l’œil humain est capable de distinguer, séparer et définir un nombre considérable de tons.
❑ Utilisation de la couleur en cartographie
Les couleurs ont vis-à-vis de notre psychisme des influences qui se manifestent par des réactions privilégiées. En effet, chaque
couleur stimule des associations d’idées et des effets psychologiques, physiques et physiologiques propres à chaque individu
selon son vécu, sa culture, sa religion et sa physiologie. Cette caractéristique est décisive pour les cartes publicitaires et joue un
rôle notable dans la conception de toutes les cartes en couleurs : cela rend leur conception délicate mais passionnante. Il existe
ainsi des couleurs qui donnent une impression de chaleur et d’autres une impression de fraîcheur. Les couleurs chaudes sont le
jaune, l’orange, le rouge et leurs dérivés et les couleurs froides sont le violet et surtout le
bleu. De même, on parle de couleurs évocatrices, parce qu’elles rappellent les couleurs rencontrées dans la
nature : le vert des forêts, le jaune des céréales et du sable, le bleu de l’eau, etc. Les couleurs « chaudes » symbolisent la
chaleur, la sécheresse, ce qui est « positif » tandis que les couleurs « froides » évoquent le froid, l’humidité, ce qui est « négatif
». Dessiner une industrie lourde en vert ou une diminution en rouge n’est pas une faute technique mais complique la lecture.
Les cinq autres variables visuelles (taille - forme - valeur - grain - orientation) sont assez efficaces pour transcrire tous les cas
de figures possibles et imaginables qu’il est possible de rencontrer en cartographie. En d’autres termes, Il existe une telle
variété de moyens visuels avec le noir et blanc que l’usage de la couleur est loin d’être indispensable en cartographie. Seules
les cartes de géographie physique ou d’occupation du sol complexes jouant sur le pouvoir sélectif de la couleur (les cartes
géologiques par exemple) sont difficilement réalisables voire irréalisables en noir et blanc. Toutefois, la
couleur est la variable visuelle qui possède le pouvoir différentiel le plus efficace, d’où l’hégémonie de la couleur dans la
cartographie de l’information qualitative. De plus, la couleur exprime mieux les hiérarchies que le noir et blanc car les
variations de valeur en couleur sont plus faciles à saisir que celles des trames de noir. Elle possède en outre une incontestable
supériorité esthétique sur les cinq autres variables visuelles. Elle séduit d’emblée notre œil qui préfère un ciel bleu à un ciel
gris. Les documents couleurs sont en outre plus rapidement mémorisés que les documents noir et blanc. Enfin, objectivement,
la couleur facilite grandement le travail du cartographe pour qui le choix des trames ou des grisés en noir et blanc est parfois
malaisé.
WEGER, G. (mars 1999). sémiologie graphique et conception cartographique (Vol. 1). Ecole nationale des sciences
géographiques , france .