Carte Des Vents-Donneées Interpolées
Carte Des Vents-Donneées Interpolées
Carte Des Vents-Donneées Interpolées
: ICPWE (2003)119-124
Résumé – Les résultats produits par l’Atlas Vent de l’Algérie [1] ont été utilisés dans la présente étude
dans le but de multiplier la densité de points de mesure aidant à l’amélioration de la carte des vents de
l’Algérie. Les différentes valeurs de la rugosité et des paramètres de Weibull k et c, lus à partir de l’Atlas
Vent ont permis le positionnement de nouveaux points interpolés et le calcul de la vitesse moyenne de vent.
Abstract – The results produced by the Atlas Wind of Algeria [1] were used in the present study with the aim
of multiplying the density of measured points to improve the wind map of Algeria. The various values of the
roughness and the Weibull parameters k and c, read from the Atlas allowed the location of new interpolated
points and the calculation of the average wind speed.
Mots clés : Carte de vent – Facteur de forme – Facteur d’échelle – Interpolation.
1. INTRODUCTION
Pour une rigoureuse exploitation de l’énergie éolienne sur un site donné, différentes cartes de l’énergie
éolienne disponible en Algérie ont déjà été établies, à savoir :
• La carte des vitesses du vent à 10 et 25 m du sol, [2]
• Les différentes cartes saisonnières de la vitesse du vent [3].
• La carte de la puissance moyenne annuelle récupérable pour des altitudes égales à 10 et 50 m du sol
[4].
Ces cartes ont permis la localisation de sites susceptibles d’accueillir des installations éoliennes.
L’élaboration de ces dernières est basée sur l’interpolation des vitesses moyennes estimées à partir de mesures
tri-horaires relevées auprès des stations météorologiques de l’O.N.M [1]. Les résultats obtenus, à partir de ces
études sont insuffisants pour le dimensionnement des installations éoliennes, puisqu’elles ne tiennent pas compte
du relief et de la rugosité. En effet, l’influence des ces derniers sur l’évolution de la vitesse du vent ne sont pas
pris en considération. Par ailleurs, au vu de l’immensité et la complexité de la surface du territoire national, la
cartographie de la vitesse moyenne du vent établie à grande échelle, ne peut être suffisamment représentative.
Donc il aurait fallu une densité de points de mesure plus importante et mieux répartie.
Pour pallier à cette difficulté, il existe différents modèles numériques permettant l’interpolation des vitesses
moyennes de vent en fonction des paramètres au sol ([5],[6]). Ces modèles diffèrent par la source de la donnée
interpolée. Si le modèle Aiolos [7] utilise des données mesurées à 700 hpa, l’Atlas vent de l’Algérie établi par
Hammouche, [1], se base sur l’interpolation des données au sol. La présente étude porte sur l’exploitation des
résultats donnés par l’Atlas Vent pour l’établissement de la cartographie régionale de l’Algérie.
Il s’agirait donc d’augmenter la densité des données à interpoler afin d'améliorer la précision des atlas
éoliens. Plusieurs sites situés dans les différentes zones de l’Algérie à savoir le site d’Oran, Bordj Bou Arriredj,
Tlemcen et Sétif sont traités. Les valeurs des paramètres k et c relevées de l’Atlas Vent de l’Algérie ont été
utilisés pour le calcul de la vitesse moyenne du vent à partir de la distribution de Weibull. La nouveauté de ce
travail reste la production graphique des paramètres de Weibull pour les différents sites étudiés.
2. METHODOLOGIE
2.1. Constitution de la base de données nécessaire à la cartographie de micro-climats
L’Atlas Vent de l’Algérie produit par l’ONM, est un recueil de données statistiques des paramètres vent
regroupant 37 stations de mesure réparties sur le territoire national. Outre les résultats de l’étude statistique, il
permet la lecture de paramètres et de vitesse estimés pour plusieurs classes de rugosité (de 0 à 3) et à plusieurs
hauteurs, (de 10 à 200 m). Utilisant la description orographique autour des stations de mesure, la distance à
partir de laquelle un changement de rugosité intervient est prélevée suivant huit secteurs. Cette dernière est
reportée sur la carte topographique de la région et la position (Longitude et Latitude) est prélevée. Les
paramètres respectifs de Weibull sont alors déduits à nouveau de l’Atlas Vent. Cette méthode a permis la
localisation d’un éventail de points autour de la station de mesure, permettant une cartographie plus rigoureuse.
119
120 H. Nedjari Daaou et al.
∞
vm = ∫ v f (v) dv (1)
0
Où f(v) représente la probabilité pour que le vent souffle à une vitesse donnée. Elle est donnée par la formule
suivante de la distribution de Weibull :
k v v (2)
f (v) = ( ) ( ) k −1 exp − ( ) k
c c c
On remarque qu’elle est fonction du facteur de forme k (sans dimension) et du facteur d’échelle c (m/s).
L’intégration de l’équation (1), introduit la fonction gamma, et la vitesse moyenne se met sous la forme :
1 (3)
vm = cΓ 1 +
k
Connaissant les valeurs des paramètres de Weibull (k et c) à 10 m du sol pour chaque site, la vitesse
moyenne du vent est conséquemment calculée à l’aide d’un programme réalisé sous le logiciel Matlab.
Ce travail est détaillé dans l’organigramme suivant :
2.4. Comparaison
Les valeurs de vitesse moyenne de vent obtenues par l’équation (3) sont comparées aux valeurs déduites à
partir de la carte des vents, réalisée à l’aide de 48 stations du réseau de l’ONM, [2]. Pour cela, on calcule l’écart
relatif, selon l’expression suivante :
v −v (4)
∆= 2 1
v2
savoir le site d’Oran, sur la côte méditerranéenne et le site de Tlemcen. Ces derniers sont situés à des altitudes
moins élevées que les deux premiers avec une variation de rugosité aussi importante. La description des stations
est donnée au tableau 1.
Tableau 1: Les caractéristiques des quatre sites étudiés
Nom Latitude Longitude Gamme zo D max. de variation zo
(deg.) (deg.) (m) (m)
B. B. Arriredj 4.66 36.07 0.01-0.8 4000
Setif 5.25 36.18 0.01-0.8 3000
Tlemcen -1.28 34.95 0.01-0.1 2000
Oran -0.6 35.63 0.01-0.9 5200
4. RESULTATS ET DISCUSSION
4.1. Cartographie des paramètres de Weibull
La cartographie des paramètres de Weibull permet le calcul du potentiel éolien disponible en un point
donné, car la cartographie régionale de la vitesse du vent ne peut pas déterminer le potentiel puisqu’il est
fonction de la vitesse cubique moyenne[3]. Toutefois, plus le nombre de données est important, le nuage de
points créé autour de la station est grand, entraînant ainsi une interpolation plus rigoureuse.
Cela paraît clairement dans les figures 1 et 2 concernant le site d’Oran où on retrouve une meilleure
interpolation du paramètre de forme k et du paramètre d’échelle c. On remarque une légère variation dans
l’évolution du paramètre de forme k due à la faible gamme de variation de valeurs. En effet, il varie de 1.62 à
1.90 pour le site de B.B.Arirredj et de 1.52 à 1.92 pour le site de Sétif. La valeur la moins élevée est recueillie à
Tlemcen où elle est de l’ordre de 1.38.
Pour le paramètre d’échelle c, le site de Sétif enregistre la variation la plus importante ; elle oscille entre la
valeur de 2.8 et 7.2 m/s. Pour le site d’Oran, elle atteint la valeur la plus élevée, elle est de l’ordre de 7.4 m/s.
311
324
Latitude, km
Latitude, km
310
323
B.B.Arirredj
309
322
308
321
307
320
306
319
305 318
673 674 675 676 677 678 679 680 681 682 724 725 726 727 728 729 730 731 732 733
Longitude, km Longitude, km
270 195
267 192
Latitude, km
Latitude, km
266 191
265 190
264 189
263 188
262 187
261 186
195 196 197 198 199 200 201 202 203 204 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141
Longitude, km Longitude, km
Fig.1: Cartographie du paramètre de forme k pour les différents sites étudiés
122 H. Nedjari Daaou et al.
314 327
Sétif
313 326
312 325
311 324
Latitude, km
309 322
308 321
307 320
306 319
305 318
673 674 675 676 677 678 679 680 681 682 724 725 726 727 728 729 730 731 732 733
Longitude, km Longitude, km
270 195
269 194
268 193
Tlemcen
267 Oran 192
Latitude, km
Latitude, km
266 191
265 190
264 189
263 188
262 187
261 186
195 196 197 198 199 200 201 202 203 204 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141
Longitude, km Longitude, km
Fig. 2: Cartographie du paramètre d’échelle c en m/s pour les différents sites étudiés
ICPWE : Amélioration de la Carte des Vents à Partir des Données Interpolées 123
En effet, cette dernière varie de 3.8 à 6.2 m/s pour le site de Bordj Bou Arreridj, sur une région de 10 km² et
est plus importante pour le site de Sétif, car elle oscille entre 2.4 et 6.8 m/s.
De même, les figures 4 et 6 donnent le détail de la comparaison établie pour la région Ouest. Ainsi, sur la
figure 6 est représentée l’allure des iso-vents passant par les sites d’Oran et de Tlemcen, ne dépassant pas
respectivement les 3.3 m/s et 2.6 m/s. Alors qu’elles atteignent la valeur de 5.8 et 4.4 m/s (figure 4). Enfin, un
calcul de l’écart entre les valeurs de vitesse moyenne de vent obtenues par les deux méthodes est récapitulé dans
le tableau suivant :
Tableau 2: valeur de l’écart calculé
B.B.A Sétif Oran Tlemcen
(v2-v1)/v2 37,50% 41,67% 44,83% 36,59%
314 327
311 324
Latitude, km
Latitude, km
310 323
B.B.Arirredj
309 322
308 321
307 320
306 319
305 318
673 674 675 676 677 678 679 680 681 682 724 725 726 727 728 729 730 731 732 733
Longitude, km Longitude, km
Fig. 3: cartographie des micro-climats de la vitesse moyenne de vent pour les sites de l’Est
270 195
269 194
Tlemcen
268 193
Oran
267 192
Latitude, km
Latitude, km
266 191
265 190
264 189
263 188
262 187
261 186
195 196 197 198 199 200 201 202 203 204 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141
Longitude, km Longitude, km
Fig. 4: cartographie des micro-climats de la vitesse moyenne de vent pour les sites de l’µOuest
124 H. Nedjari Daaou et al.
Fig. 5 : carte régionale de la vitesse moyenne de Fig. 6: carte régionale de la vitesse moyenne
vent pour la région Est de vent pour la région Ouest
5. CONCLUSION
Le travail réalisé dans cette étude a permis la réalisation de cartes de micro-climats donnant plus de
précision concernant les différents sites étudiés. En effet, il en ressort que les méthodes d’interpolation
présentent des inconvénients et sont à écarter pour des rayons supérieurs à 10 km autour des stations de mesure.
Au delà de cette distance, tout concepteur doit obligatoirement avoir une description parfaite du lieu de mesure
ainsi que des obstacles de la topographie et de la rugosité afin de pouvoir extrapoler ces données de vent
jusqu’au point voulu. Ce qui rend le travail très complexe. Il a été montré que l’erreur que l’on peut faire en
négligeant ces paramètres, peut atteindre les 44.83 %..
D’autre part, les cartes donnant l’évolution des paramètres de Weibull k et c sont utiles et indispensables
pour le calcul du potentiel éolien et les études de faisabilité par leur utilisation pour la détermination de la
puissance réellement produite par un aérogénérateur installé en un site donné.
REFERENCES
[1] R. Hammouche, 1990, “ ” , publication interne de l'ONM, (Office National de Météorologie), Alger.
[2] N. Kasbadji Merzouk, “Carte des vents de l’Algérie” , JNVER99, Tlemcen, Algérie.
[3] N. Kasbadji Merzouk et H. Daaou, “Atlas Energétique Eolien de l’Algérie », SIPE5, Béchar Nov.2001.
[4] N. Kasbadji Merzouk et H. Daaou, “Cartes saisonnières du vent en Algérie” , journée d’études : météorologie et
climatologie entre sciences et prise de décision, ONM/Alger, 2001.
[5] C.A. Sherman, “A mass consistent model for wind field over complex terrain” , Journal of Applied Metorology, vol.17,
pp. 312-319, 1977.
[6] L. E. Petersen, I. Troen, S. Frandsen et K. Hedegaard, “Wind Atlas for Denmark” , Laboratory of Riso, Denmark.,1981.
[7] D.P. LALAS., «Wind Energy Estimation and Siting in Complex Terrain », Int. Jour. Solar Energy, vol. 3, pp. 43-71,
1985.
[8] N. Kasbadji Merzouk, H. Daaou et S. Haddouche, “ Evaluation of Wind Energy Potential for Windy Micro-area Using
a Mass Consistent Model”, VII World Renewable Energy Congress, Cologne Allemagne, juin 2002.
[9] N. Kasbadji Merzouk, H. Daaou et S. Haddouche, “ Caractérisation Energétique de Sites Ventés à l’Aide d’un Modèle
Numérique” Enersol 2001, Adrar 30-31 Octobre 2001.
[10] N. Kasbadji Merzouk, H. Daaou et S. Haddouche, “ Carte des vents de l’Algérie, établies à l’aide du modèle AIOLOS”,
4ème Congrès National de la Physique Energétique, Faculté de physique de l’USTHB, Sidi Fredj, 23-24 novembre
2000.
[11] J. Hladik, “Energétique éolienne ”, Presses de l’Université du Québec, Ed. 1984.