Le Mariage
Le Mariage
Le Mariage
Et c’est à juste titre : il s’agit d’un évènement majeur de la vie, de même que l’une des
décisions les plus importantes qu’un homme ou une femme puisse prendre au cours de
son existence.
Pour autant, comprenons-nous réellement ce qu’est le mariage dans la pensée de
Dieu ? Qu’en disent les Ecritures ? Vaste sujet qu’il est difficile de couvrir en seulement
1200 mots…
C’est pourtant ce que nous allons tenter de faire, en vous présentant tout d’abord
quelques unes des grandes approches historiques, avant de définir ce qu’est le mariage
biblique.
Conclusion
Nous aimerions refermer cet article en reproduisant la définition que John Stott donne à
l’alliance du mariage. Celle-ci, basée à juste titre sur Gen 2:24, est des plus précises :
Le mariage est une alliance exclusivement hétérosexuelle entre un homme et une femme,
ordonnée et scellée par Dieu, précédée par un acte public de départ de la cellule parentale,
consommée au travers de l’union sexuelle, résultant en un partenariat et un support
mutuel permanent, et normalement couronné par la naissance d’enfants. (16)
Le mariage est donc une alliance biblique -l’une des plus anciennes- instituée par Dieu
et placée directement sous son autorité.
Notes et références :
–
(1) Voir Catéchisme de l’Eglise Catholique, § 1131 et 1601.
(2) Cf. “Doctrine of Sacrament of Matrimony,” in James Waterworth, The Canons and
Decrees of the Sacred and Œcumenical Council of Trent, Celebrated under the
Sovereign Pontiffs, Paul Iii, Julius Iii and Pius Iv (Chicago, Ill.,: The Christian symbolic
publication soc.), 192-232.
(3) John Witte, From Sacrament to Contract: Marriage, Religion, and Law in the
Western Tradition (Louisville, KY: Westminster John Knox, 1997). Voir aussi Paul F.
Palmer, “Christian Marriage: Contract or Covenant?” Theological Studies 33, no. 4
(Dec. 1972): 617–65; Laura S. Levitt, “Covenant or Contract? Marriage as
Theology,” Cross Currents 48, no. 2 (Summer 1998): 169–84.
(4) G. R. Dunstan, “The Marriage Covenant” Theology 78 (May 1975): 244–45.
(5) Paul F. Palmer, “Christian Marriage: Contract or Covenant?” Theological Studies 33,
no. 4 (Dec. 1972): 635–39.
(6) Andreas J. Köstenberger, God, Marriage, and Family: Rebuilding the Biblical
Foundation (Wheaton, Ill.: Crossway, 2010), 73-78
(7) A vrai dire, nous pensons qu’Augustin défendait l’approche alliancielle dans De
bono conjugali. En réalité, le terme sacramentum est utilisé par Augustin pour désigner
les mysterion du Nouveau Testament, et c’est une une interprétation anachronique de
ce terme par les interprètes Catholiques médiévaux qui les a conduit à comprendre son
oeuvre dans une perspective sacramentelle.
(8) Voir par ex. David Atkinson. To Have and to Hold: The Marriage Covenant and the
Discipline of Divorce (Grand Rapids: Eerdmans, 1979); Gary D. Chapman. Covenant
Marriage: Building Communication and Intimacy (Nashville: Broadman & Holman,
2003); Hugenberger, Gordon P. Marriage as a Covenant: Biblical Law and Ethics as
Developed from Malachi (Grand Rapids: Baker, 1998); Fred Lowery. Covenant
Marriage: Staying Together for Life (West Monroe, LA: Howard, 2002).
(9) Köstenberger, God, Marriage, and Family, 73-78.
(10) Walter Brueggemann compare les multiples références aux os et à la chair dans
l’Ancien Testament (en particulier en 2 Sam 5:1) et conclut qu’il s’agit d’un langage
dédié aux serments et à la loyauté dans le cadre d’une alliance. Par conséquent,
l’exclamation d’Adam “Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair!”
n’est rien moins qu’une affirmation de son engagement envers son épouse dans le
cadre de l’alliance du mariage que Dieu vient d’instituer. Voir Walter Brueggemann, “Of
the Same Flesh and Bone (Gen 2:23a),” Catholic Biblical Quaterly 32 (1970): 532-542.
(11) Par ex. Dietrich Bonhoeffer, Creation and Fall: A Theological Interpretation of
Genesis 1-3 (New York: Macmillan, 1959), 100. Certains ont même d’affirmer que Gen
2:24 serait une glose plus tardive, cf. Angelo Tosato, “On Genesis 2:24,” Catholic
Biblical Quaterly 52 no.1 (1990): 406.
(12) La concordance des temps dans l’original ne permet pas de rattacher Gen. 2:24 à
l’exclamation d’Adam. Voir John H. Sailhamer, “Genesis,” in Tremper Longman and
David E. Garland, The Expositor’s Bible Commentary, Rev. ed., 13 vols. (Grand Rapids,
Mich.: Zondervan, 2006).
(13) Joyce G. Baldwin, Haggai, Zechariah, and Malachi: An Introduction and
Commentary, Tyndale Old Testament Commentaries (Downers Grove, Ill.: IVP Books,
2009), 261.
(14) Henri Blocher, “Mariage et cohabitation : perspectives bibliques et théologiques”
dans Fac-Réflexion n°16, avril 1990, et accessible ici.
(15) Notre affirmation mériterait certainement d’être développée, ce qui dépasse
largement l’espace alloué à cet article. Henri Blocher aborde rapidement ce point dans
le document mentionné en note (14), notamment du point de vue de la consommation
sexuelle du mariage. Voir aussi à ce sujet Guillaume Bourin, The Function of the One
Flesh Union in the Covenant of Marriage (disponible sur demande). Hugenberger
aborde l’ensemble de ces aspects, dans un ouvrage que nous vous recommandons de
lire si le sujet vous intéresse, cf. Marriage as a Covenant: Biblical Law and Ethics as
Developed from Malachi (Grand Rapids: Baker, 1998). La section de ce livre
interagissant avec les données sémitiques et d’autres peuples du proche orient ancien
est précieuse pour notre compréhension pastorale de ce que doit être le mariage
biblique.
(16) John R. W. Stott, Involvement: Social and Sexual Relationships in the Modern
World, vol. 2, A Crucial Questions Book (Old Tappan, NJ: F.H. Revell Co., 1985), 162.