Cours Batiment

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INTRODUCTION

1) DEFINITION GENERALE

Bâtiment en terme courant veut dire construction fermée abritant des êtres vivants, à l’opposé
d’édifice qui englobe toutes les constructions, hangar, stèle, ouvrage d’art et autres.
Dans un sens professionnel, bâtiment veut dire le secteur d’activité qui est chargé de la projection, la
conception, la réalisation et la gestion des constructions.
Dans cette définition le bâtiment est un secteur dans un ensemble de secteurs dit BTPH, bâtiment
travaux publics et hydraulique.

L’art de concevoir des bâtiments est l’architecture (forme globale et aménagement).


La science de la conception des bâtiments est le génie civil (choix du type de structure,
dimensionnement, vérification de la stabilité et réalisation).
La disposition des constructions à l’échelle de la ville et leurs raccordements en agglomération et aux
réseaux divers (VRD, voirie, eau potable, assainissement, gaz, électricité) est dite urbanisme.

2) DEFINITION PAR SPECIALITE

2.1) ARCHITECTURE

Pour l’architecte le bâtiment est défini par son gabarit (nombre d’étage) et sa fonction.
Exemple :
- R+5 Bâtiment avec RDC habitable et cinq étages habitables.
- C+5 Bâtiment avec RDC commercial et cinq étages habitables.
- SS/R+5 Bâtiment avec sous sol, RDC et cinq étages habitable
- Entre sol/R+5 Bâtiment avec entre sol, RDC et cinq étages habitable

Sous sol : Niveau entièrement enterré accessible de l’intérieur.


Entre sol : Niveau accessible de l’extérieur sur 01, 02 ou 03 cotés, le 4 éme coté présence de terre.

2.2) GENIE CIVIL

Pour l’ingénieur en génie civil, un bâtiment est composé de 02 parties, l’infrastructure et la


superstructure.
- Infrastructure : L’ensemble des parties du bâtiment se trouvant au dessous du niveau
d’encastrement arrêté dans la phase étude est dit infrastructure (Fondations, amorces
poteaux et voiles, voile périphérique, longrines).
- Superstructure : L’ensemble des parties du bâtiment se trouvant au dessus du niveau
d’encastrement arrêté dans la phase étude est dit superstructure (Poteaux, poutres,
voiles, plancher, escalier).

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2.3) ENTREPRISE

Lors de la phase de réalisation le bâtiment est scindé en 02 lots :


- Gros œuvres (GO) : Consiste en la réalisation de :
 Terrassement et ouverture des fouilles
 Réalisation de l’infrastructure
 Réalisation de la structure (squelette de la superstructure)
 Pose de la maçonnerie

- Corps d’état secondaires (CES) : Consiste en la réalisation de :


 Revêtement verticaux et horizontaux
 Etanchéité sous carrelage et sur terrasse
 Electricité
 Plomberie
 Evacuation
 Menuiserie
 Vitrerie
 Peinture

3) PHASES DE RELISATION D’UN PROJET DE BATIMENT

Un projet est toujours d’une complexité avérée car il fait intervenir plusieurs acteurs dont la
coordination est parfois très difficile, la clé de toute réussite lors de la conception et la réalisation
d’un bâtiment et de faire travailler ces intervenants dans une symbiose parfaite en optimisant leur
coordination.

3.1) LES PRINCIPAUX INTERVENANTS DANS UN PROJET DE BATIMENT

3.1.1) LE MAITRE DE L’OUVRAGE

Le maitre de l’ouvrage est le demandeur et l’ordonnateur du projet, c’est lui qui fait la commande,
parfois le programme du projet et paye les différents intervenants, son intervention est beaucoup
plus administrative que technique.

3.1.2) L’ARCHITECTE

L’architecte est le concepteur du projet, sa conception se fait sur la base d’un programme arrêté
par le maitre de l’ouvrage, il doit veiller au respect des outils d’urbanise relatifs à la zone où est
projeté le bâtiment

MISSIONS DE L’ARCHITECTE
- Mettre sur plans le programme du maitre de l’ouvrage, surmonter toutes les contraintes
du terrain et respecter la réglementation d’urbanisme.

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- Donner vie à l’ouvrage en maitrisant parfaitement son fonctionnement et son
ornementation.
- Choix des matériaux de construction.
- Assurer la coordination entre les différents intervenants
- Elaboration d’un dossier de permis de construire, ce document vaut autorisation
d’entame de la construction.
- Superviser la réalisation

PLANS D’URBANISME

- PDAU : Plan directeur d’aménagement et d’urbanisme, ce plan qui est élaboré à


l’échelle de la commune est une projection de l’urbanisme de la commune sur une
période de 25 ans, il défini les zones urbanisées, à urbaniser, d’urbanisation future et
non urbanisables, il arrête aussi le nombre et les limites de chaque plan d’occupation au
sol (POS).
- POS : Plans d’occupations au sol, ce sont des plans à une échelle plus grandes, ils
définissent les différentes interventions sur les tissus urbains et ruraux (rénovation,
densification, constructions nouvelles.), ils détaillent la manière d’occuper une zone
avec une réglementation des constructions (alignement par rapport aux voies, gabarit,
coefficient d’occupation au sol COS, fonction habitat ou autres,)
- PERMIS DE LOTIR : C’est un plan de détail d’une zone se trouvant dans un POS, il permet
de diviser cette zone en plusieurs lots réglementés par un cahier des charges.

3.1.3) L’INGENIEUR EN GENIE CIVIL

L’ingénieur en génie civil veille à la stabilité et à la résistance du bâtiment dans sa phase de


conception et à, la conformité des travaux par rapport aux plans, la qualité des travaux et
l’organisation du chantier dans sa phase de réalisation.

MISSIONS DE L’INGENIEUR

Ses missions principales se résument comme suit :

- Détermination du système de fondation nécessaire au bloc en fonction des charges et


de la nature du sol.
- Dimensionnement des éléments principaux et secondaires de la superstructure.
- Vérification de la stabilité du bâtiment.
- Elaboration du dossier d’exécution de la partie génie civil du bâtiment (plans
d’exécution).
- Suivi des travaux de réalisation

Toutes ces missions, l’ingénieur en génie civil doit les exécuter conformément à une réglementation
Technique.

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REGLEMENTATION TECHNIQUE

En plus de ses capacités techniques, l’ingénieur en génie civil doit avoir une bonne connaissance du
référentiel réglementaire régissant l’acte de bâtir et ceci afin d’assurer à toute construction trois
paramètres primordiaux :
- Stabilité
- Durabilité
- Confort
La documentation technique est élaborée afin de fournir une réponse à 02 principales questions :
- Qu’elles sont les exigences auxquelles le produit final doit satisfaire ?
- Comment satisfaire à ces exigences ?
Pour répondre à ces 02 questions le législateur technique a structuré la législation relative à la
construction en 04 niveaux :

NIVEAU 1 : LES TEXTES REGLEMENTAIRES ET LEGISLATIFS


Ces textes qui sont dit d’ordre supérieur, donnent les réponses nécessaires à la première question
et sont promulgués par les hautes autorités de l’état, il s’agit de :
- Lois
- Décrets
- Arrêtés
- Circulaires
- Instructions
Exemples : Loi n° 90-29 du 1er décembre 1990 relative à l'aménagement et l'urbanisme.
Loi n° 08-15 du 17 Rajab 1429 correspondant au 20 juillet 2008 fixant les règles de mise en
conformité des constructions et leur achèvement

NIVEAU 2 : DOCUMENTS TECHNIQUES REGLEMENTAIRES DE CONCEPTION (D.T.R - C)


Ce sont des documents nécessaires dans la phase de conception (étude).
Exemples : Principes généraux pour vérifier la sécurité des ouvrages D.T.R. B.C -2.1
Règle parasismiques algérienne RPA 99/VERSION 2003……….. D.T.R. B.C. 2.48
Règle de conception et de calcul des structures en béton armé C.B.A. 93 D.T.R. – BC.
2.41
Charges permanentes et charges d’exploitation…… D.T.R. – BC. 2.2
Règles de calcul des fondations superficielles D.T.R. B.C - 2.331
Méthodes de calcul des fondations profondes D.T.R. B.C - 2.332
Règle de conception et de calcul des maçonneries D.T.R. C- 2.45
Règlement neige et vent RNV 1999 D.T.R. C -2.47
Règles de conception et de calcul des structures en bois D.T.R. C -2.46

NIVEAU 3 : DOCUMENTS TECHNIQUES REGLEMENTAIRES D’EXECUTION (D.T.R - E)


Ce sont des documents nécessaires dans la phase de réalisation
Exemples : Règle d’exécution des travaux de construction d’ouvrages en béton armé 2010
D.T.R. B.E. 2.1
Règles d’exécution des travaux de terrassement pour le bâtiment D.T.R. BE.- 1.2

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Règles d’exécution des travaux de fondations superficielles D.T.R. BE - 1.31
Travaux de fondation profonde D.T.R. BE - 1.32
Travaux de maçonnerie de petits éléments D.T.R. E- 2.4
Travaux d’étanchéité des toitures terrasses et toitures inclinées D.T.R. E - 4.1
Travaux de menuiserie en bois D.T.R. E - 5.1

NOTA
Les niveaux 02 et 03 sont dit d’ordre inferieur par rapport aux textes législatifs, ils sont élaborés par
les organismes chargés de la mission techniques (CGS, CNERIB) en collaboration avec les organismes
professionnels.
Ces 02 niveaux traitent l’aspect purement technique et donnent les réponses nécessaires à la
deuxième question.

NIVEAU 4 : NORMES TECHNIQUES (REFERENCE NORMATIF)

Les normes sont des documents qui définissent les performances et les qualités des matériaux à
utiliser dans la réalisation d’une construction, ils sont élaborés par l’institut algérien des normes
(IANOR)

Exemples : Béton - Auscultation sonique - Mesure du temps de propagation d'ondes


soniques dans le béton NA 5027

Essais pour béton dans les structures -Carottes -Prélèvement, examen et essais en
compression NA 5071
Granulats - Détermination de la propreté superficielle NA 463
Ciments -Méthodes d’essais des ciments : Détermination de la finesse NA 231
Adjuvants pour bétons, mortier et coulis définition, exigence, conformité NA 774

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INFRASTRUCTURE
1) DEFINITION

L’infrastructure d’un bâtiment est L’ensemble des parties du bâtiment se trouvant au dessous du niveau
d’encastrement arrêté dans la phase étude, elle est composée de :

- Fondations
- Amorces poteaux et voiles
- Voile périphérique s’il est prévu
- Longrines ou éléments de solidarisation des points d’appui des éléments structuraux verticaux

2) CONDITIONS QUE DOIT REMPLIR UNE INFRASTRUCTURE

Selon le code parasismique algérien (RPA 99 / Version 2003), toute infrastructure d’une construction
doit remplir les conditions suivantes :
- Les éléments précités dans la définition doivent former un ensemble résistant et rigide.
- L’infrastructure doit prendre appui sur des formations de sol compactes et homogènes, de
préférence hors eau et sur une assise horizontale.
- L’infrastructure doit être capable de transmettre les charges horizontales (sismiques et du
vent) ainsi que les charges verticales (charges permanentes et surcharges d’exploitation).
- Elle doit pouvoir limiter les tassements uniformes et différentiels.
- Elle doit empêcher les déplacements horizontaux relatifs des points d’appui.
- Son système de fondation doit être homogène avec un seul mode de fondation par bloc de
construction.

2.1) LES ELEMENTS DE L’INFRASTRUCTURE

LES FONDATIONS

Les fondations sont les points de contact de la construction avec le sol, elles ont pour rôle de
transmettre toutes les charges horizontales et verticales ramenées par les points d’appui (poteaux et
voiles) et d’éviter au sol un poinçonnement important ou un enfoncement uniforme ou
dissymétrique (tassement uniforme ou tassement différentiel).
Pour remplir son rôle, les fondations doivent transmettre au sol une pression inferieure à sa capacité
portante.

2.1.1) SYSTEMES DE FONDATION

En fonction de leur profondeur d’ancrage les fondations sont répertoriées dans des ensembles dits
systèmes de fondation.

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03

Fondation semi profonde


Puits avec pied d’éléphant
B

Fondation spéciale paroi moulée

 Système de fondation superficiel : Semelles isolées centrées et excentrées, semelles filantes


dites aussi continues et les différents radiers (rigides et souples), H/B < 5 avec H <= 03 m
 Système de fondation semi profond : Puits armés et non armés, H/B > 5 avec 3 m < H < 6 m
 Système de fondation profond : Pieux battus (vibro forcés) ou forés (moulés), H/B > 6 avec
H>6m
 Système de fondation spéciale : Parois moulées et barrettes, H/B > 10.

2.1.2) CRITERES DE CHOIX DU SYSTEME DE FONDATION

Le choix du système et du type de fondation dépend de trois critères essentiels :


- La nature du sol et sa capacité portante.
- L’ordre de grandeur des charges que les fondations doivent transmettre au sol
- Le coût d’exécution.

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1) NATURE DU SOL

Le sol est défini par :


- Sa lithologie c'est-à-dire les différentes couches géologique qui le compose, elle est
déterminée sur la base d’une visualisation des carottes prélevées dans les sondages.

- Ses caractéristiques physiques qui englobent tous les paramètres qui le définissent
physiquement, elles sont déterminées par la méthode dite pondérale et donnent un
aperçu sur la constitution et l’état physique du sol (solide, liquide et gazeux), elles sont
généralement interdépendantes, on peut citer par exemple : Le poids volumique humide
ou apparent, le poids volumique sec, le poids volumique spécifique, la teneur en eau, la
teneur en eau de saturation, la porosité, l’indice des vides, les limites de liquidité et de
plasticité, l’indice de plasticité, l’indice de consistance pour les argiles, la granulométrie
du squelette granulaire, le degré de saturation… etc.

- Ses caractéristiques dynamiques : Ce sont des caractéristiques qui ont une importance
dans la détermination de la loi de comportement du sol, elles dépendent de la
stratification du sol, de son hétérogénéité, de sa discontinuité et de la profondeur du
point de mesure, Ces caractéristiques sont au nombre de quatre : Coefficient de
déformation longitudinale dit aussi module de YOUNG (E), Coefficient de déformation
transversale (G), Coefficient de poisson qui est le rapport de la déformation transversale à
la déformation longitudinale (µ), Coefficient d’amortissement (c ou ƺ).
Les caractéristiques dynamiques sont généralement utilisées dans les grands ouvrages
complexes où l’interaction sol structure est très importante.

- Ses caractéristiques mécaniques : Lors d’une surcharge sur le sol, la rupture de celui-ci est
provoquée par des contraintes de cisaillement des facettes (les contraintes de
cisaillement se développent sur plan), le sol pour s’opposer à la rupture développe une
contrainte dite résistance au cisaillement, celle-ci dépend des caractéristiques
mécaniques du sol qui sont sa cohésion et son angle de frottement (C et ɠ)

2) DETERMINATION DES CONTRAINTES ADMISSIBLE ET ULTIME DU SOL

Les résistances au cisaillement developées par le sol appellées aussi contrainte admissible ( σ adm ¿
et contrainte ultime (qu) sont les plus faibles valeurs de celles qui resultent (DTR BC – 2.331) :

- De la considération des tassements maximaux et des tassements différentiels compatibles


avec le bon comportement des structures
- De la charge de poinçonnement du sol
Si σ adm et qu ne sont déterminés que par la charge de poinçonnement, comme dans le cas de leur
détermination par un pénétromètre dynamique, elles auront pour valeur :
σ adm = RP/7*Ks

qu = RP/7*Ks

RP : Resistance à la pointe de la tige du pénétromètre

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Ks : Coefficient de sécurité qui est égale à 3 pour σ admet 2 pour qu (RPA article 10.1.4.1)

σ adm = RP/21
qu = RP/14
qu = 1.5 σ adm

NOTA
Dans les rapports de sol les laboratoires donnent toujoursσ adm, il y a lieux donc de déterminer qu

3) LES CHARGES TRANSMISES PAR LES FONDATIONS AU SOL

Toutes les charges transmises par la fondation au sol doivent être déterminées par les documents
techniques (DTR C) appropriés.

Charges verticales et surcharges d’exploitation D.T.R. – BC. 2.2

Charges horizontales sismiques RPA D.T.R. B.C. 2.48

Charge verticale due à la neige et horizontale due au vent RNV 1999 D.T.R. C -2.47

Il est inconcevable par exemple de prévoir des fondations d’une construction individuelle (villa) sur
des pieux ou de concevoir des fondations d’un bâtiment de grande hauteur dont le poids est très
important sur des semelles isolées.

4) LE COUT D’EXECUTION

Dans le choix d’un système ou d’un type de fondation, il faut toujours choisir le plus simple, le
plus sur et le moins couteux.

2.1.3) SYSTEME DE FONDATION SUPERFICIELLES

Ce système englobe trois types de fondations :

- Semelles isolées sous poteaux, elles peuvent être centrées, excentrées ou jumelées (sous
02 poteaux).
- Semelles filantes dites aussi semelles continues sous murs ou poteaux
- Radiers

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Système de fondations superficielles

2.1.3.1) RECOMMANDATIONS SUR LES FONDATIONS SUPERFICIELLES

1) PRECAUTION CONCERNANT LE GEL


Le niveau de fond de fondation doit être descendu à une profondeur suffisante pour mettre le sol
d’assise à l’abri des conséquences du gel (DTR BC 2.331).
Pour les zones tempérées comme Bouira le minimum de protection anti gel du sol est de 50 cm et
elle est supérieure ou égale à 01 m pour les zones montagneuses.

2) FONDATIONS A DES NIVEAUX DIFFERENTS


Pour les constructions de faible importances (construction individuelles de faible gabarit) et si le
terrain ne permet pas de réaliser les semelles isolées sur une assise de même niveau, les niveaux de
deux semelles successives doivent être disposées tel que la pente de l’arrête reliant les bases des
deux semelles ne doit pas dépasser les 2/3

3) JOINT DE RUPTURE

Un joint de rupture doit être prévu entre deux bâtiments voisins dans les cas suivants (DTR BC2.331) :

- Différences importantes de charge et de tassement.


- Changement brusque de compressibilité du sol de fondation.
- Différence de comportement des éléments des superstructures.
Si un de ces trois cas est confirmé dans le projet, le joint entre les fondations des deux blocs doit être
continué jusqu’à leurs bases et éviter ainsi tout contact entre elles.

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4) JOINT DE DILATATION

Un joint de dilatation est prévu afin de ne pas tenir compte des effets des variations dimensionnelles,
ce joint est arrêté au niveau de la face supérieure de la semelle et celle-ci est commune pour les deux
blocs voisins.
Effets de variations dimensionnelles = Effets de retrait et effets de variations de température.
Le joint de dilatation évite aussi d’avoir deux semelles excentrées

5) SOLIDARISATION DES POINTS D’APPUIS


Les longrines ne pourront être considérées comme éléments assurant le rôle de solidarisation des
points d’appuis que si la distance entre leur sous face et la base inferieure des semelles est inferieure
à 1.20 m, dans le cas contraire il faut prévoir un deuxième système de chainage ou un voile
périphérique.

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6) VERIFICATION DE LA STABILITE AU RENVERSEMENT

« Quelque soit le type de fondations (superficielles ou profondes) on doit vérifier que l’excentrement
de la résultante des forces verticales gravitaires et des forces sismiques reste à l’intérieur de la moitié
centrale de la base des éléments de fondation résistant au renversement (e = M/N ≤ B/4) » (RPA
article 10.1.5)
B = Dimension de la semelle dans le sens considéré.

2.1.3.2) COMBINAISONS DE CHARGES POUR DIMENSIONNER LES FONDATIONS SUPERFICIELLES

La combinaison à prendre en considération pour le dimensionnement d’une fondation superficielle


est la plus défavorable des combinaisons suivantes :
- 1.35 G + 1.5 Q
- 1.35 G + 1.5 Q + W
- G + 1.5 W
- G+Q+E
- 0.8 G ± E

2.1.4.) DIMENSIONNEMENT ET FERRAILLAGE DES SEMELLES ISOLEES

Les semelles isolées sont de trois types :

- Semelles isolées centrées.


- Semelles isolées excentrées
- Semelles isolées jumelées

2.1.4.1) SEMELLES ISOLEES CENTREES

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Les méthodes de dimensionnement des semelles dépendent de la nature du sol (pulvérulent ou
cohérent) et de la forme des semelles (souples ou rigides).
Dans notre cas nous n’étudieront que les semelles isolées rigides.

A−a
Une semelle isolée est dite rigide si ht = + 5 (cm)
4
ht/3 ≤ e ≤ ht/2 et e ≥ 6ф + 6 avec ф = plus gros diamètre d’acier.
A−a
h = ht – enrobage =
4

La semelle isolée doit être homothétique au poteau c’est à dire que ses dimension sont dans le
même rapport que celles du poteau (A/B = a/b)

Le principe de dimensionnement est de trouver la longueur et la largeur de la semelle de telle façon


que la pression exercée par la surface de la semelle sur le sol soit inferieure à sa capacité portante.

Les inconnues dans le dimensionnement des semelles isolées sont :


- Le poids de la semelle et des remblais se trouvant au dessus, ces deux poids qui devraient être
rajoutés à l’effort normal ramené par le poteau ne peuvent être connus qu’après
dimensionnement de la semelle, pour cela ils sont négligés à condition de ne pas
dimensionner la semelle à la limite de la capacité portante du sol, si c’est le cas, il y a lieu de
revérifier la contrainte transmise au sol après dimensionnement en prenant en considération
ces deux poids.
- La forme de la réponse du sol, qui est fonction de sa nature et des charges ramenés par le
poteau, nous simplifions le problème en prenant en considération les formes de réponses
suivantes :

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Le dernier cas avec σ 2 < 0 est à écarter car il faut éviter de faire travailler le sol en traction,
néanmoins il est parfois utilisé exceptionnellement à condition que σ 1 < 1.33 qu

1) DIMENSIONNEMENT D’UNE SEMELLE ISOLEE POUR UN BATIMENT EN BETON ARME

Combinaison de charges :
- 1.35 G + 1.5 Q ......................... Pour le pré dimensionnement
- G + Q + E ……………………………… Pour les différentes vérifications et ferraillage
- 0.8 G ± E ……………………………… Pour la vérification du renversement

a) CAS D’UNE REPONSE UNIFORME DU SOL

σ = N / S = Q / A X B ≤ qu

A/B = a/b →→ A = a B/b


B≥ b
√ N
qu a

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b) CAS D’UNE REPONSE TRAPEZOIDALE OU TRIANGULAIRE

A/B = a/b →→ A = a B/b

σ 1 = N/S + M v /I v = A/2 ou v = B/2 (selon le sens de calcul)


σ 2 = N/S - M v /I I = B A3 /12 ou I = A B3/12 (selon le sens de calcul)

Excentricité e = M/N
σ 1 = N/S (1 + 6e /A) σ 1 = N/S (1 + 6e /B)
σ 2 = N/S (1 - 6e /A) σ 2 = N/S (1 - 6e /A)

Vérification à faire :

3 σ 1 +σ 2
σ A /4 = ≤ qu
4

Si nous remplaçons σ 1 et σ 2 par leurs formules nous trouverons :


σ A /4 = N/S (1 + 3e /A) et dans l’autre sens σ B /4 = N/S (1 + 3e /B)

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2) FERRAILLAGE D’UNE SEMELLE ISOLEE POUR UN BATIMENT EN BETON ARME

a) METHODE DES CONSOLES

La méthode consiste à considérer les deux extrémités de la semelle, de part et d’autre du poteau,
comme consoles soumises à la réaction du sol, le moment de la résultante de la réaction du sol
permet de calculer le ferraillage de la semelle en flexion simple.

M = R1 A/4 + R2 (A/3 - a/12) Dans le sens de A


M = R1 B/4 + R2 (B/3 - b/12) Dans le sens de B

b) METHODE DES BIELLES

Cette méthode est la plus utilisée dans le ferraillage des semelles, elle consiste à supposer que les
charges ramenées par les points d’appuis sont transmises au sol par des bielles obliques, cette
obliquité engendre des efforts de traction à la base de la semelle, qui doivent être repris par des
armatures.
Un ensemble de deux bielles symétriques fonctionne comme une ferme chargée au sommet avec son
arbalétrier travaillant en compression et son entrait en traction.
Cette méthode ne s’applique essentiellement qu’aux semelles centrées qui engendrent une réponse
uniforme du sol
Arbalétrier

Entrait

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 CAS D’UNE REPONSE UNIFORME DU SOL

La section d’acier dans le sens de la dimension A a pour valeur :

N ( A−a)
Ac = (cm2)
8 h fe/ ɣs

ɣs = 1.15 pour la combinaison ultime et ɣs = 1 pour une combinaison accidentelle.

 CAS D’UNE REPONSE TRAPEZOIDALE OU TRIANGULAIRE

Comme la méthode des bielles n’est utilisée que pour des réponses uniformes du sol, nous
3 σ 1 +σ 2
remplaçons la réponse de celui-ci par une réponse uniforme de valeur σ A /4 = et l’effort N est
4
remplacé par un effort N’ = σ A /4 . S = σ A /4 A B

N ’ ( A−a) σ A / 4 A B( A−a)
Ac = = (cm2)
8 h fe/ɣ s 8 h fe/ ɣ s

2.1.4.1) SEMELLES JUMELEES SOUS POTEAUX

La semelle jumelée sous poteaux est une semelle commune à deux poteaux de deux blocs différents
séparés par un joint de dilatation, son dimensionnement et son ferraillage sont identiques à la
semelle isolée sous un poteau.
Si N1, M1 et N2, M2 sont les efforts des deux poteaux, la semelle jumelée sera dimensionnée par les
efforts :
N = N1 + N2 et M = M 1 + M2
La semelle jumelée doit être centrée par rapport au barycentre des deux efforts normaux N 1 et N2
(qui est le point d’application de la résultante N)

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Cas N°01

a1+ j+ a
A/B = a/b = 2

b
Barycentre par rapport au centre du poteau N°02 :
a1 a2
N 1( + j+ )
N1(a1/2 + j + a2/2) = N . x x= 2 2
N
Cas N°02

a1+ j+ a
A/B = a/b = 2

b1
Barycentre par rapport au centre du poteau N°02 dans le sens A :
a1 a2
N 1( + j+ )
N1 (a1/2 + j + a2/2) = N x x= 2 2
N

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Barycentre dans le sens B

N 1 t 1+ N 2t 2
N
N . x = N1 t1 + N2 t2 x=
Cas N°03

a1 + j+ a a1 + j+ a
A/B = a/b = 2
= 2

b1 + y 1 b2 + y 2

Barycentre par rapport au centre du poteau N°02 dans le sens A :


a1 a2
N 1( + j+ )
N1 (a1/2 + j + a2/2) = N x x= 2 2
N
Barycentre dans le sens B

N 1 y 1+ N 2 y 2
N
N . x = N 1 y1 + N2 y2 x=

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2.1.5) SEMELLES ISOLEES SUR GROS BETON

En cas de capacité portante très faible du sol, il est parfois envisageable de substituer le sol par un
volume de gros béton dosé à 250 kg/m3 avec le respect de certaines conditions :

Cheveux en acier 4cm2/ml

 Il est préférable que le gros béton soit coulé en pleine fouille sans coffrage
 L’effort normal est transmis de la semelle au gros béton puis au sol par des bielles de 45°, pour
cela le débord D doit être égal à la hauteur du gros béton.
 Il faut prévoir des cheveux en acier de 4cm2/ ml afin d’éviter le glissement de la semelle sur le
gros béton.
 La semelle est dimensionnée et ferraillée avec les méthodes pré citées et avec une contrainte de
gros béton de 300 KN/m2 à 1000 KN/m2 (en pratique 300 KN/m2), il est préférable pour les
ouvrages importants de vérifier la contrainte réelle du gros béton in situ avec la contrainte de
dimensionnement en écrasant des éprouvettes confectionnées avec le gros béton à mettre en
œuvre.
 La réponse du sol sera vérifiée avec un effort normal (sans moment) égale à la somme de l’effort
normal du poteau et du poids du gros béton.
 Pour des charges importantes, il y a lieu aussi de vérifier la fragilité du gros béton et de
déterminer le dosage nécessaire pour éviter une éventuelle rupture.

EXEMPLES DE DIMENSIONNEMENT ET DE FERRAILLAGE DES SEMELLES ISOLEES CENTREES

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EXERCICE N°01

NG = 300 KN NQ = 80 KN Dimension du poteau = 30x45

Contrainte admissible su sol σs = 2 bars = 200 KN/m2

A/B = a/b =45/30 = 1.5 A = 1.5 B

N = 1.35 G + 1.5 Q = 525 KN

N/S ≤ qu = 1.5 σs N/AB ≤ 300 KN/m2 N/1.5 B2 ≤ 300 B≥


√ N
1.5 X 300

B≥
√ 525
1.5 X 300
B ≥ 1.08 m Soit B = 1.10 m A = 1.65 m

ht = Max ( A-a/4 +5 , B-b/4 +5) = Max(35 , 25) ht = 35 cm h = ht -5cm = 30 cm

Ferraillage par la méthode des consoles :

Réponse du sol Ϭ = N/AB = 525/1.10 x 1.65 = 289.26 KN/m 2

Sens A MA = Ϭ x 1m x l2/2 avec l = A-a/2

MA = 289.26 (1.65 – 0.45)2/8 = 52.07 KN.m

Ac = M/z (fe/ɣs) avec z = 7/8 h

Ac = 52..07 102 x8 /7 x 30 (40/1.15) = 5.70 cm2/ml Ac totale = 5.70 x 1.10 = 6.27 cm2

Sens B MB = Ϭ x 1m x l2/2 avec l = B-b/2

MB= 289.26 (1.10– 0.30)2/8 = 23.14 KN.m

Ac = 23.14 102 x8 /7 x 30 (40/1.15) = 2.5 cm2/ml Ac totale = 2.50 x 1.65 = 4.12 cm2

Ferraillage par la méthode des bielles :

525(165−45)
N ( A−a)
 Sens A : Ac totale = = 40 = 7.86 cm2
8 h fe/ ɣs 8 x 30( )
1.15

525(110−30)
N (B−b)
Sens B : Ac totale = = 40 = 5.03 cm2
8 h fe /ɣs 8 x 30( )
1.15

EXERCICE N°02

NG = 300 KN NQ = 80 KN NE = 50 KN Dimension du poteau = 30x45

MGA = 1 KN.m MQA = 0.5 KN.m MEA = 50 KN.m

MGB = 0.5 KN.m MQB = 0.1 KN.m MEB = 20 KN.m

21
Contrainte admissible su sol σs = 2 bars = 200 KN/m2

A/B = a/b =45/30 = 1.5 A = 1.5 B

Combinaison : G + Q + E

Sens A :

N = 430 KN M = 51.5 KN.m e = M/N = 0.12 m


N
σ A /4 = N/S (1 + 3e /A) = (1 + 3 e / 1.5 B) ≤ 1.5 σs
1.5 B2
N
+ 3 N e/2.25 B3 ≤ 3.00 6.75 B3 – 1.5 BN – 3 Ne ≥ 0
1.5 B2
6.75 B3 – 645 B – 154.80 ≥ 0 B3 – 95.55 B – 22.93 ≥ 0

Méthode de CARDAN pour résoudre une équation du 3éme degré de forma X3 + cX + d = 0

Posant X = u + v

(u+v)3 + c(u+v) +d = 0 u3 + v3 + 3u2v +3uv2 + uc +uv + d = 0

3u2v +3uv2 + uc +uv = (u+v)(3uv+c)

u3 + v3 + (u+v)(3uv+c) = -d

Prenons u et v tel que uv = -c/3 pour annuler (u+v)(3uv+c)

u3 + v3 = -d

(uv)3 = u3v3 = (- c/3)3 = -c/27

Posons U = u3 et V = v3 pour résoudre l’équation il suffit de trouver les racines de l’équation

(X-U)(X-V) = 0 X2 – (U + V)X + UV =0

U + V = u3 + v3 = -d et UV = u3v3 = -c/27

−d− √ ∆ −d + √ ∆
X2 + dX –c3/27 =0 U= V=U=
2 2

B = X = u + v = √U + √V
3 3

2.1.6) SEMELLES EXCENTREES

Une semelle est excentrée lorsque l’effort vertical ramené par le poteau ne coïncide pas avec le
centre de gravité de la semelle, cet état de fait engendre une répartition triangulaire ou trapézoïdale
(voir schéma) des contraintes avec une forte contrainte du coté du poteau, pouvant dépasser deux
fois la contrainte admissible du sol.

22
Afin d’éviter ces deux réponses du sol, la semelle excentrée est reliée à une semelle centrée voisine
par une poutre rigide dite de redressement, cette jonction permet de diminuer la contrainte du sol
sous la semelle excentrée et entraine une réponse uniforme du sol.

Nota
Il existe des procédés autres que la poutre de redressement mais cette dernière est la plus utilisée
en pratique.

Selon le CBA .93 (DTR BC 2.41), il convient d’éviter dans la mesure du possible les semelles
excentrées, dans le cas contraire il faut prévoir des dispositions nécessaires pour prendre en charges
les effets de l’excentrement.
Les semelles excentrée ne sont autorisées que pour les bâtiments à petit gabarit (villa), pour les
ouvrages importants il faut prévoir à la place des semelles excentrées des semelles filantes sans
débord du coté de l’excentrement ou carrément un radier.

23
DIMENSIONNEMENT

Le système semelle excentrée et semelle centrée doit être en équilibre statique :


N1 + N2 = F + G
Moment par rapport à G = MG = N1 L – F (L – X/2) = 0

Il faut d’abord dimensionner la semelle comme étant centrée pour avoir son ordre de grandeur et
pour déterminer sa dimension dans le sens où elle est centrée (B) et son ferraillage
F = X B σs avec σs contrainte admissible du sol
MG = N1 L – F (L – X/2 ) = N1 L - X B σs (L – X/2 ) = 0
X2 B σs /2 - X B σs L + N1 L = 0
X est déterminé en résolvant l’équation du deuxième degré
B−b
ht = + 5 cm
4
N1 + N2 = F + G G = N1 + N2 - F
La différence entre N2 ET G crée un moment MA au niveau du point A
MA = (N2 – G)(L – X) Le ferraillage trouvé avec ce moment sera disposé au niveau de la face
supérieure de la poutre de redressement et du coté de la semelle excentrée (voir schéma armatures
de renforcement).

24
2.2) VOILE PERIPHERIQUE

Les bâtiments ayant des vides sanitaires ou des poteaux courts en dessous de leurs base doivent
avoir sur toute leurs périphérie un voile dit périphérique, prenant naissance des fondations jusqu’à
leurs bases.
Quelque soit le type de joint (dilatation ou de rupture) le voile périphérique doit ceinturer chaque
bloc.
Le voile doit avoir les caractéristiques minimales suivantes :
- Epaisseur ≥ 15 cm
- Pourcentage minimum des aciers longitudinaux et transversaux : 0.10 % de la section (S= e x 1
ml)
- Ses deux faces doivent être ferraillées.

2.3) AMORCES POTEAUX ET AMORCES VOILES

Les amorces poteaux et voiles sont le prolongement des poteaux et des voiles de la superstructure
dans le sol, ils leurs sont identiques en section et ferraillage.

2.4) SOLIDARISATION DES POINTS D’APPUIS (LONGRINES)

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Afin d’éviter les déplacements relatifs des points d’appuis (bases des éléments porteurs verticaux) il
faut toujours prévoir un réseau bidirectionnel (dans les deux sens) de longrines.
Les dimensions minimales de la section transversale des longrines est fonction de la categorie du
site :
- 25 cm x 30 cm pour les sites de catégorie S2 et S3
- 30 cm x 30 cm pour les sites de catégorie S4
Les longrines sont calculées pour résister à un effort de traction de valeur :
F = ( N/α ) ≥ 20 KN avec N = Valeur maximale des charges verticales et α = coefficient fonction de la
zone sismique et de la catégorie du site.

ZONE
SITE I IIa IIb et III

S1 - - -

S2 - 15 12

S3 15 12 10

S4 12 10 8

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