1 Fas His Premiere 2016

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MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONAALE INSPECTION D’ACADEMIE DE ZIGUINCHOR

LYCEE DE DJIBIDIONE IEF BIGNONA 1

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Mr SALL Lycée DJIBIDIONE


Prof d’Histoire et de Géographie
HISTOIRE PREMIERE M SALL 2016-2017

PREMIERE PARTIE : LA DEUXIEME REVOLUTION INDUSTRIELLE ET SESCONSEQUENCES EN EUROPE

LEÇON 1 : LA REVOLUTION INDUSTRIELLE : GENESE, FORMES ET MANIFESTATIONS----------------------------------------


LEÇON 2 : CONSEQUENCES, ECONOMIQUES, POLITIQUES, SOCIALES ET CULTURELLES DE LA RI--------------------------
LEÇON 3 : SYNDICALISME ET SOCIALISME-----------------------------------------------------------------------------------------------
LEÇON 4 : RAPPEL METHODOLOGIQUE SUR LA DISSERTATION ET LE COMMENTAIRE (EXERCICE) ----------------------

DEUXIEME PARTIE : L’IMPERIALISME EN AFRIQUE


LEÇON 5 : CAUSES, DOCTRINES ET METHODES -----------------------------------------------------------------------------------------
LEÇON 6 : CARTE COMMENTEE DES POSITIONS EN 1870 ----------------------------------------------------------------------------
LEÇON 7 : LA CONFERENCE DE BERLIN ---------------------------------------------------------------------------------------------------
LEÇON 8 : CARTE COMMENTEE DES POSITIONS EN 1914 ----------------------------------------------------------------------------
LEÇON 9 : LES DIFFERENTES FORMES DE RESISTANCE A L’IMPERIALISME EUROPEEN --------------------------------------
LEÇON 10 : A.C. CONFECTION DE DOSSIERS SUR LA RESISTANCE LOCALE (SOUS FORME D’EXPOSES D’ELEVES) ------

TROISIEME PARTIE : L’IMPÉRIALISME DANS LE RESTE DU MONDE


LEÇON 11 : L’IMPERIALISME EN ASIE -----------------------------------------------------------------------------------------------------
1- LES IMPERIALISMES ETRANGERS (EUROPE/AMERIQUE) ---------------------------------------------
2- 2- LES IMPERIALISMES JAPONAIS ET RUSSE --------------------------------------------------------------
N.B : INSISTER SUR LE CAS DE LA CHINE DANS LES DEUX (02) LEÇONS
LEÇON 12 : L’IMPERIALISME EN AMERIQUE ET DANS LES CARAÏBES : FONDEMENTS, METHODES, MANIFESTIONS -

QUATRIEME PARTIE : LE MONDE D’UNE GUERRE A L’AUTRE


LEÇON 13 : A.C. LA PREMIERE GUERRE MONDIALE ET SES CONSEQUENCES ----------------------------------------------------
LEÇON 14 : L’AFRIQUE DANS LA PREMIERE GUERRE MONDIALE-------------------------------------------------------------------
LEÇON 15 : LA REVOLUTION RUSSE--------------------------------------------------------------------------------------------------------
LEÇON 16 : LA CHINE DE 1911 A 1945-----------------------------------------------------------------------------------------------------
LEÇON 17 : LA MONTEE DU FACISME ET LA CRISE ECONOMIQUE DES ANNEES 30---------------------------------------------
LEÇON 18 : LA FALLITE DE LA SECURITE COLLECTIVE--------------------------------------------------------------------------------
LEÇON 19 : LA SECONDE GUERRE MONDIALE-------------------------------------------------------------------------------------------

CINQUIEME PARTIE : LE SENEGAL : DE 1914 A 1945


LECON 20 : LE SENEGAL DANS LA PREMIERE GUERRE MONDIALE-----------------------------------------------------------------
LECON 21 : LE SENEGAL DANS L’ENTRE DEUX GUERRES-----------------------------------------------------------------------------
LECON 22 : LE SENEGAL DANS LA SECONDE GUERRE MONDIALE------------------------------------------------------------------
LECON 23 : AC : DOSSIER OU EXPOSE SUR LA VIE ECONOMIQUE AU SENEGAL DE 1914 A 1945-----------------------------

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La locomotive à vapeur
Le premier véhicule automobile à vapeur a été inventé en 1769 par l'ingénieur français Nicolas Cugnot.
Mais c'est en 1829 qu'est créée par l'Anglais George Stephenson la première locomotive à vapeur qui va
transporter marchandises et voyageurs. Appelée la Fusée, cette locomotive (visible sur la gravure) peut
atteindre une vitesse de 47 km/h.

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LEÇON 1 : LA REVOLUTION INDUSTRIELLE : GENESE, FORMES ET MANIFESTATIONS

INTRODUC TION :
La révolution industrielle, c’est la transition, à des époques différentes selon les pays,
d’une économie fondée traditionnellement sur l’agriculture à une économie
reposant sur la production mécanisée à grande échelle de biens manufacturés dans
des entreprises. La révolution industrielle désigne donc les mutations profondes que
les progrès scientifiques et techniques ont provoquées dans l’industrie. Partie de la
Grande-Bretagne au XVIIIe siècle, elle s’est progressivement étendue aux autres pays
européens et aux Etats-Unis d’Amérique

I°) GENESE DE L A RE VOLUTION INDUS TRIELLE :


Jusqu’au siècle XVIIIe, l’homme a utilisé des moyens limités pour produire : la force des eaux, la force
physique humaine ou animale. Mais, entre 1760 et 1870 se succèdent des inventions en série qui
rendent les hommes de moins en moins dépendants de ces énergies traditionnelles.
Plusieurs facteurs expliquent la naissance de la révolution industrielle :
La naissance d’un puissant mouvement de priorité scientifique (scientisme) ;
La création d’instituts universitaires et de laboratoires ;
La spécialisation des chercheurs et la coopération entre eux ;
L’aide financière (subventions) accordée par les Etats et les privés, conscients de l’intérêt que suscitent
les découvertes, etc.
La révolution industrielle est née en Angleterre car ce pays était déjà très en avance sur ses voisins
européens. Progressivement, la révolution dépasse les frontières de la Grande-Bretagne et s’étend à
l’Europe de l’Ouest, aux Etats-Unis, puis au Japon.

II°) LES FORMES DE LA RE VOLUTION INDUSTRIELLE :


La première forme de la révolution industrielle est fondée sur l’utilisation de la machine à vapeur
fonctionnant au charbon (houille), le textile, le chemin de fer, la métallurgie, etc. C’est surtout
l’Angleterre qui a bénéficié de cette première forme de la révolution industrielle.
La deuxième forme de la révolution industrielle est fondée sur le pétrole, l’électricité, l’automobile, la
chimie, etc. La puissance de la machine à vapeur est sensiblement améliorée .
La mécanisation du travail s’intensifie et n’est plus l’apanage de la seule Grande-Bretagne qui se voit
rattrapée et même dépassée par d’autres pays.

III°) LES M ANIFESTATIONS DE L A RE VOLUTION INDUSTRIELLE :


1°) Les Progrès Scientifiques :

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En physique, et en chimie, la théorie électromagnétique de la lumière, avancée par Michael Faraday


(1791-1867) et James Clerk Maxwell (1831-1879), fut confirmée par Heinrich Rudolf Hertz (1857-
1894) en 1887 qui montre les propriétés qu’ont les ondes électromagnétiques de se propager à distance.
L’utilisation pratique des ondes hertziennes rendit possible la télégraphie sans fil et la téléphonie sans
fil. L’Allemand Wilhelm Conrad Röntgen (1845-1923) découvre les rayons X en 1895, d’où l’invention
de la radiographie.
Le Français Henri Becquerel (1852-1908) démontre la radioactivité de certains corps en 1896.
Pierre (1859-1906) et Marie Curie (1867-1934) isolent le radium, le plus puissant des corps radioactifs
en 1898.
L’Allemand Albert Einstein (1879-1955) élabore sa théorie de la relativité (1905) qui montre l’identité
de la masse et de l’énergie et l’impossibilité de séparer l’espace et le temps.
Le Français Louis Pasteur (1822-1895) jette les bases de la microbiologie, met en évidence le rôle des
germes dans la propagation des maladies infectieuses, invente la pasteurisation et met au point les
vaccins contre plusieurs maladies (vaccin antirabique en 1884).

2°) Les Progrès Techniques :


Les découvertes scientifiques sont suivies d’importantes applications techniques. Les nouvelles
machines créées demandent une importante quantité d’énergie. C’est ainsi que la production mondiale de
charbon est passée de 90 millions de tonnes en 1850 à 1 340 millions de tonnes en 1913.
Le pétrole, d’abord utilisé dans l’éclairage domestique, connaît une augmentation de la production avec
notamment l’invention du moteur à explosion par les Allemands Nikolaus August Otto (1832-1891) et
Gottlieb Daimler (1834-1900). Le pétrole a rendu possible la mise au point de l’automobile et plus tard
de l’avion.
Dans le domaine de l’électricité, le Belge Zenobe Gramme (1826-1901) réalisa la dynamo en 1869. Le
Français Bergès découvre l’électricité hydraulique en 1869. Toutes ces découvertes ont permis au
machinisme de se substituer progressivement au travail manuel, entraînant de facto le triomphe de la
grande industrie.

3°) La Ré volution des Trans ports :


De nouveaux moyens de communication changent la vie des individus, modifie la perception qu’ils ont de
l’espace et joue un rôle fondamental dans la vie économique.

- L’Ere du Rail :
Sur terre, la grande innovation est le chemin de fer qui assure un transport de masse et à bas prix. La 1 re
liaison transcontinentale entre l’Atlantique et le Pacifique s’opère aux Etats-Unis en 1869 et au Canada en
1886. Les espaces sont mieux maîtrisés et les distances raccourcies grâce à la construction de
transcontinentaux (le Transsibérien qui relie Moscou Vladivostok sur 6 045 km, construction décidée
par le tsar Alexandre III en 1880 et achevé en 1904) et au percement de tunnels dans les zones de
montagnes.

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- La Na vigation Maritime :
Elle connaît un essor remarquable avec le succès de la marine à vapeur. Les bateaux à voile sont
progressivement remplacés par les paquebots et les cargos. Ces derniers rivalisent en puissance et en
vitesse. Mieux, les navires se spécialisent.
Les liaisons transocéaniques y sont pour beaucoup. Par exemple les canaux de Suez (160 m de long sur
60 m de large, ouvert à la navigation le 17 novembre 1869) et de Panama (1914) modifient les voyages
et raccourcissent les distances.

- Des In ventions d’ Avenir :


C’est l’exemple de la bicyclette et la croissance du parc automobile, la naissance de l’avion qui dans la 1re
moitié du XXe siècle passe de l’expérimentation technique à l’exploitation commerciale.

La Diffus ion des Moyens de Corres pondance :


L’apparition du télégraphe électrique ou sans fil, du téléphone, de la radio, du cinéma… bouleverse les
relations d’affaires et les relations familiales.

CONCLUSION :
La révolution industrielle marque le début d’une ère nouvelle pour l’Humanité. Elle
a entraîné de profondes transformations économiques, sociales, politiques et
culturelles. Elle aboutit à la naissance de doctrines sociales et conduit au
mouvement impérialiste.

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LEÇON 2 : CONSEQUENCES, ECONOMIQUES, POLITIQUES, SOCIALES ET CULTURELLES


DE LA REVOLUTION INDUSTRIELLE

INTRODUC TION :
La révolution industrielle a profondément transformé l’Europe. Les mutations,
d’abord notées dans la vie économique grâce aux progrès scientifiques et techniques,
ont eu un effet d’entraînement sur les structures sociales et politiques et sur les
opinions.

I°) LES CONSEQUENCES ECONOMIQUES DE L A RE VOLUTION INDUS TRIELLE :


Les progrès du financement, conjugués aux applications du machinisme, permettent une croissance de la
production dans l’agriculture et dans et dans l’industrie. (L’économiste W .W.Rostow a appelé cette
phase d’industrialisation qui s’est peu à peu répandue dans toute l’Europe le « décollage économique »
(ou « take off »). Caractérisée par une forte accélération de la croissance des capacités de consommation
et d’épargne des ménages, et de l’investissement. Cette phase ne s’est pas opérée partout au même rythme
et au même moment.)

1°) La croissance de la production :


Dans l’industrie, la machine à vapeur permet de produire de grande quantité et les nouveaux moyens de
transport assurent la circulation des produits. Les usines (ou fabriques) remplacent les ateliers et de
nouvelles régions industrielles se développent.
Le développement de concurrence entraîne la concentration au profit des entreprises les plus puissantes.
La concentration horizontale associe des sociétés qui fabriquent au même produit (Exemple : fusion de
sociétés minières) ;
La concentration verticale intègre des sociétés dans une chaîne d’activités complémentaires (Exemple :
intégration dans une même société des mines de charbon et de fer, des hauts fourneaux, des usines
métallurgiques ; d’où l’abaissement des prix de revient).
Pour éviter la compétition malsaine, les grandes entreprises préfèrent conclure des ententes (cartels ou
pools) en se partageant le marché et en se mettant d’accord sur les prix de vente. L’autre moyen pour
éviter la concurrence est le monopole qui est le fait de s’assurer une proportion suffisante dans un produit
pour imposer son prix : c’est le cas des trusts américains comme la Standard Oil Company de John
Davison Rockefeller (1839-1937).
Outre la concurrence, de nouvelles formes d’organisation du travail stimulent la production. Il s’agit de la
standardisation (production en série) et de la taylorisation ou taylorisme (travail à la chaîne avec
spécialisation des ouvriers, du nom de l’ingénieur et économiste américain Frederic Winslow Taylor,
1856-1915, concepteur de l’organisation scientifique du travail (OST).

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2°) La ré volution agricole :


Dans l’agriculture, les transformations, quoique moins profondes, furent importantes. Le machinisme,
l’utilisation de plus en plus massive de produits phytosanitaires et d’engrais chimiques ainsi que la
sélection des espèces animales et végétales stimulent les rendements. Des coopératives d’achat
(notamment aux Pays-Bas et au Danemark) se développement. La spécialisation des régions dans la
production est appliquée également. Aussi l’agriculture prend –elle un caractère commercial.
En résumé le développement du machinisme a permis l’augmentation la production et des échanges. Cette
révolution économique a cependant très souvent débouché sur des crises comme celles de 1847-1848 et
de 1857.

3°) L’essor du capitalisme :


Formé du mot capital qui désigne l’ensemble des moyens financiers et matériels qu’il a fallu rassembler
pour fonder une entreprise et y tirer profit, le capitalisme est un système économique et social qui est
fondé sur la propriété privée des moyens de production et d’échanges, la recherche du profit et la libre
concurrence.
A la fin du XIXe siècle, le capitalisme industriel relaye le capitalisme mercantile Son essor s’expliqué par
plusieurs facteurs. D’abord il trouve un fondement doctrinal dans le libéralisme économique né en
Angleterre.
La théorie libérale se donne le marché et son fondement est la loi de l’offre et de la demande.
Elle défend l’initiative privée et la concurrence et préconise le « laisser faire » et le « laisser passer ».
Pour elle la sélection du marché est naturelle. L’Etat n’a pas à intervenir ; il doit seulement favoriser le
libre-échange, limiter les dépenses publiques et réguler les pratiques déloyales (dumping). Aussi le
capitalisme dispose de moyens d’actions qui sont :
Les sociétés anonymes par actions : Le capitalisme aboutit à la mise sur pieds de sociétés appartenant à
des propriétaires multiples. Le capital de la société est formé d’actions et le bénéfice réalisé est redistribué
aux actionnaires : c’est le dividende ;
Les banques : elles drainent l’épargne et financent les entreprises commerciales et industrielles. On
distingue : les banques d’affaires qui prêtent pour des périodes longues (10 ans), les banques de dépôt
(qui prêtent à court et moyen terme, 3 ans) banques d’émission qui fabriquent l’argent.
Les bourses de valeurs qui sont des lieux où se négocient les actions, les valeurs mobilières. C’est un
indicateur de l’Etat d’esprit des milieux d’affaires ; Exemple : Wall Street.

II°) LES CONSEQUENCES SOCI ALES E T POLOTIQUES DE L A RE VOLUTION INDIUSTRIELLE :


1°) Les Conséquences Sociales de la R évolution Indus trielle :
Les conditions économiques nouvelles et les progrès de la médecine et de l’hygiène entraînent une
croissance rapide de la population. La natalité reste supérieure à la mortalité et la population européenne
passe de 266 millions d’habitants en 1850 à 478 millions en 1929. Dans les campagnes, la mécanisation
de l’agriculture a pour résultat le chômage avec comme corollaire un exode rural massif.

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Les structures sociales connaissent de grands bouleversements avec la montée en puissance de la


bourgeoisie qui supplante la noblesse terrienne et détient les moyens de production. A cette classe
bourgeoise va s’opposer le prolétariat constitué des couches les plus défavorisées (paysans et ouvriers).
La bourgeoisie détient la fortune et l’instruction, rachète les terres et cherche de plus en plus à imposer ses
idées :
Le réalisme, la croyance dans le progrès ;

2°) Les Conséquences Politiques de la R.I :


Le libéralisme politique : la bourgeoise tient le gouvernement, l’industrie, le commerce et cherche de plus
en plus à diriger l’Etat. Dans la plupart des Etats, s’installent des régimes de démocratie libérale qui
s’expliquent par l’établissement du suffrage universel, l’élection d’assemblées chargées de voter des lois,
le budget et de contrôler le gouvernement ainsi que par la garantie de libertés fondamentales (liberté
individuelle, liberté d’association ; liberté d’expression et liberté de culte).
Installé en Allemagne, en France, aux Etats-Unis, le libéralisme politique s’oppose au despotisme. Il
fonde le gouvernement représentatif et la démocratie parlementaire. Le libéralisme progresse grâce à
l’école publique. L’idéologie démocratique prenait une vigueur croissante fondée sur l’idéal d’égalité et de
souveraineté du peuple. Les progrès économiques ont entraîné l’effervescence des régimes démocratiques.
La république s’instaure un peu partout et implique les notions de liberté et d’égalité.

III°) LES CONSE QUE NCES CULTURELLES DE L A REVOLUTION INDUS TRIELLE :


Une transformation profonde de la pensée se développe par la diversité des opinions et des orientations.
Révolution scientifique et révolution technique ont amené les penseurs à réviser les fondements mêmes
de la logique. En même temps, la création littéraire et artistique en Europe connaît un essor considérable.
L’Europe occidentale est le siège de cette effervescence culturelle

A°) L’é volution des pensées :


Le positivisme triomphe avec la croyance en la science encore appelée scientisme. C’est une doctrine
professant une foi absolue en la science censée pouvoir résoudre tous les problèmes, y compris
philosophiques et moraux. En France, Auguste Comte en est le théoricien. Dans son Cours de philosophie
positive, il affirme que seule la connaissance scientifique permet d’aboutir à des certitudes. Donc est
impossible toute métaphysique ; c’est-à-dire ce qu’on ne peut pas expérimenter : Dieu, l’âme, la survivance,
etc.
L’anticléricalisme se développe, attisé par l’intransigeance de la papauté. La franc-maçonnerie se
développe et inspire la loi sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Cependant, il existe des réactions contre
le scientisme. Elles proviennent des scientifiques mêmes et des philosophes. Au-delà des vérités
scientifiques, les hommes peuvent accéder à la vérité par intuition : c’est l’idée émise par Henri Bergson
et Paul Claudel. L’Américain William James essaye d’ailleurs de démontrer l’existence expérimentale de
l’au-delà.

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B°) Les Pensées :


La littérature est d’une extrême richesse pendant la seconde moitié du XIXe siècle. Elle tente de donner à la
vie par ses thèmes. En France, on peut citer Maurice Barrès (1862-1923) qui infuse un nationalisme, de
Paul Claudel pour qui la source fondamentale du bonheur est le christianisme, le retour donc à la foi.
L’engagement religieux s’accompagne parfois d’un engagement social. Mais on note aussi un engagement
réel dans la dénonciation des problèmes et des injustices sociales : c’est le cas d’Emile Zola, qui s’engage
dans la dénonciation des rapports entre bourgeois et ouvriers, des conditions de vie et de travail dans les
industries, les mines.

C°) Les Arts :


En peinture, l’école réaliste ouvre la voie à l’expression des réalités sociales. L’architecture copie et
mélange les styles. L’emploi du ciment armé lié à l’utilisation du fer impose au XIX e siècle des conceptions
architecturales et des décorations nouvelles

CONCLUSION :
L’Europe a connu des mutations majeures au XIXe siècle. Ces changements ont
concerné presque tous les domaines. Ce sont surtout les effets négatifs de ces
changements qui favoriseront l’avènement de nouvelles doctrines sociales fondées
sur le socialisme et le syndicalisme.

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LEÇON 3 : SYNDICALISME ET SOCIALISME

INTRODUC TION :
La révolution industrielle a profondément transformé les mentalités de la société
européenne. Les conséquences de cette grande révolution ont concernés tous les
domaines : politiques, culturelles, économiques sans oublier le domaine social où les
conséquences sont plus visibles car elles ont donné naissance au déchirement de la
société européenne et la création de deux classes antagonistes à savoir la
bourgeoisie et le prolétariat. Ces deux classes ont en engendre à leur tour de
nouvelles doctrines sociales : le syndicalisme et le socialisme. Chacune de ces
doctrines présente des tendances.

I°) LE SYNDIC ALISME :


1°) La naissance du s yndicalis me :
Trois caractéristiques marquent l'histoire du mouvement syndical ouvrier dans les grandes nations
occidentales, les premières à s'industrialiser : une série de révoltes ouvrières, la lutte pour imposer une
reconnaissance légale, les efforts pour trouver des formes d'organisation originales.
Partout, les premières manifestations spécifiquement ouvrières sont violentes. Les nouvelles machines
sont perçues comme créatrices de chômage. Aussi presque tous les pays s'éveillant à l'industrie
connaissent-ils des troubles. Mais, bien plus encore, l'exploitation et la misère ouvrière qui caractérisent la
première phase du capitalisme sont aussi des déclencheurs qui ont donné naissance au syndicalisme.
Les colères des ouvriers se traduisaient parfois par des révoltes réprimées avec violence ; celle des canuts
de la Croix-Rousse à Lyon (1831) est l'une des plus célèbres.
La classe ouvrière cherche parfois aussi une issue à ses problèmes dans l'agitation politique, comme en
Grande-Bretagne avec le mouvement chartiste.

2°) Les Fondements du S yndicalis me :


Le syndicalisme est un mouvement qui a pour objet de grouper les travailleurs exerçant une même
profession dans un syndicat, en vue de la défense de leurs intérêts professionnels et de leurs conditions
de travail. Après des débuts hésitants, les ouvriers ont réussi à arracher au patronat des droits essentiels.
Le droit syndical est reconnu en Angleterre en 1825 et en France en 1884. Le droit de grève est admis
en Angleterre en 1830 et en France en 1864.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’avènement du suffrage universel donne aux ouvriers un important
moyen d’action qui va leur permettre d’améliorer leurs conditions. Ainsi la durée du travail hebdomadaire
est portée à 40 heures, la protection sanitaire et la garantie sociale sont assurées. Cependant la lutte
ouvrière a connu des épisodes sanglants (massacre de Peterloo en 1819, répression de la révolte des
Canuts à Lyon en 1831 et en 1834, massacre de Chicago du 1er mai 1886, etc.).

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3°) Les Tendances du Syndicalis me :


L’histoire du syndicalisme est marquée par l’existence de deux grands courants de pensée : le
syndicalisme révolutionnaire et le syndicalisme réformiste, qui imposent deux types différents
d’action syndicale.

- Le s yndicalis me Ré volutionnaire :
Il trouve ses origines dans la théorie anarchiste. Il est surtout représenté en Italie, en France et en
Espagne. Il se manifeste par la volonté de détruire le capitalisme par la grève générale et réclame son
indépendance vis-à-vis de tout parti politique.

- Le s yndicalis me Réformis te :
Il est l’opposée du syndicalisme révolutionnaire. Le syndicalisme réformiste, est d’inspiration anglo-
saxonne et germanique. A l’imitation de la pratique syndicale (le trade-unionisme) en Grande Bretagne,
les tenants du réformisme préconisent la collaboration avec le patronat et une liaison étroite entre les
syndicats et le parti politique chargé de défendre les intérêts de la classe ouvrière : tel est le cas du Labour
Party (Parti travailliste) de Grande-Bretagne, du Parti social-démocrate allemand, du Parti démocrate
aux Etats-Unis, etc.
Les syndicats se définissent alors comme les relais des revendications ouvrières auprès des partis
politiques. En Allemagne par exemple, l’influence des syndicats obligea Bismarck à faire voter des lois
sociales avancées en 1884.

II°) LES SOCI ALISMES :


Au début du XIXe siècle, des penseurs, prolongeant la réflexion des philosophes du XVIII e siècle, se
préoccupent du sort de la société dans son ensemble. Ils estiment qu’une trop grande liberté économique
provoque des faillites, le chômage, un gaspillage de la production et la misère chez les ouvriers. Ces
penseurs sont appelés « socialistes ». Ils proposent de réorganiser la société sur des bases plus justes. Le
socialisme s’est développé en deux étapes essentielles : il est d’abord utopique avant d’être
révolutionnaire.

- 1°) Le Socialis me Utopique :


On appelle ce socialisme « utopique » car les idées que défendent les premiers socialistes manquent de
réalisme. Ses plus célèbres théoriciens sont l’Anglais Robert Owen, les Français Louis Blanc (1811-1882),
Charles Fourier (1772-1837), Claude Henri de Saint-Simon (17601825) et Pierre Joseph Proudhon
(1809-1865), le Russe Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine (1814-1876), etc. Ils font une critique sévère
du capitalisme et préconisent son remplacement par le socialisme.
Owen, ouvrier devenu patron, propose le remplacement du patronat par des coopératives de production.
Saint-Simon préconise le collectivisme et critique la propriété privée car elle consacre l’exploitation de

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l’homme par l’homme. Fourier rêve d’une société idéale où hommes et femmes seraient regroupés en
petites communautés : les phalanstères.
Louis Blanc propose des ateliers de production devant se substituer à la production capitaliste. Plus
violemment, Proudhon et Bakounine dénoncent l’Etat qu’ils considèrent comme un instrument au service
des intérêts de la bourgeoisie.

2°) Le Socialis me Marxis te ou Scientifique


Elaborée par Karl Marx (1818-1883) et ses disciples Friedrich Engels (1820-1895) et Lénine (1870-
1924), cette doctrine se veut scientifique et révolutionnaire. Elle nie toute considération morale et se
fonde sur deux principaux axes de réflexion : le matérialisme dialectique et le matérialisme historique.
Le matérialisme dialectique : le matérialisme affirme le primat de la matière sur l’esprit ; la dialectique,
c’est la loi de l’opposition. En associant ces deux termes, Marx veut dire que dans la lutte (opposition) entre
les classes sociales, celle qui s’appropriera les moyens de production dominera sur les autres ;
Le matérialisme historique : c’est l’application du matérialisme dans l’histoire des hommes.
Marx dit que « l’histoire de toute société, jusqu’à nos jours, n’a été que l’histoire de la lutte des classes
». Dans l’Antiquité, ce fut l’opposition maîtres/esclaves et patriciens/plébéiens. Au Moyen Age, le
féodalisme a opposé seigneurs (barons) et serfs. A l’époque contemporaine, le capitalisme a opposé
patrons bourgeois et ouvriers. Marx en tire la conclusion que « la lutte des classes est le moteur de
l’histoire ».
Ainsi il parle du combat pour l’avènement du communisme qui donnera au prolétariat la domination
économique et le pouvoir politique et permettra d’instaurer la dictature de la majorité sur la minorité.
Cette dictature doit déboucher sur une société sans classe, sans Etat, sans exploitation où les moyens
de production seront à la disposition de la collectivité. L’appel lancé par Marx en 1848, « Prolétaires de
tous les pays, unissez-vous ! » trouve un écho dans une Association Internationale des Travailleurs à
Londres en 1864 qui sera dissoute en 1876. Une seconde Internationale comprenant la majorité des
partisans de Marx sera fondée en
1889 : c’est l’Internationale socialiste (la IIIe Internationale sera l’œuvre de Lénine le 2 mars 1919 et
IVe Internationale fondée en 1938 sur l’initiative de Trotski). La puissance du mouvement socialiste
grandit et inquiète les conservateurs et les libéraux. Ses plus puissants partis sont le Parti social-
démocrate allemand, le Labour Party anglais, la SFIO en France (1905) dirigé par Jean Jaurès, le Parti
socialiste de Russie dirigé par Lénine.

CONCLUSION :
Les conditions de la classe ouvrière se sont améliorées grâce à d’importants
mouvements syndicaux appuyés souvent par des théoriciens socialistes. Les
nouvelles doctrines sociales s’étendent dans le monde entier. Aujourd’hui le
socialisme tend à disparaître. Le syndicalisme par contre se renforce de mieux en
mieux. Mais il faut signaler que les mutations provoquées par la révolution

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industrielle poussent l’Europe à étendre son action sur les autres continents,
l’Afrique plus particulièrement.

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LEÇON 4 : RAPPEL METHODOLOGIQUE SUR LA DISSERTATION

INTRODUCTION :
La dissertation d’histoire est proche de celle de lettres mais elle s’en différencie par
sa matière et ses objectifs. Car la dissertation d’histoire n’est pas un exercice d’érudit
ni de culture générale il s’agit d’élaborer à partir de connaissances correctement
assimilées une argumentation solide et convaincante. Pour faire une bonne
dissertation il faut respecter les trois parties.

I°) L A LECTURE ET L A COMPREHENSION DU SUJE T :


Dans un exercice de dissertation historique il faut avant tout lire et comprendre le sujet pour éviter le hors
sujet. Pour cela il faut une démarche en trois temps :

1°) Comprendre Le Libellé Du Sujet :


Chaque mot du libellé a un sens qu’il faudra interpréter car les mots du libellé déterminent la nature et
l’orientation du sujet. Exemple des mots comme causes, conséquences, conditions, bilans ont un sens précis
dont le devoir ne doit pas s’écarter.
L’emploi du singulier ou du pluriel a un sens dans le devoir
L’ordre des termes du sujet
Les conjonctions de coordination méritent une attention particulière
La qualité d’une dissertation dépend donc en premier lieu d’une bonne compréhension du sujet. Il s’agit de
comprendre l’orientation générale donnée par l’intitulé et de réfléchir au sens de chacun des termes.

2°) La Détermination du Champ Du Sujet


Après la lecture et la compréhension du sujet il s’agit de délimiter le champ du sujet
Le champ géographique il s’agit de définir l’étendue géographique sur lequel porte le sujet
Le champ chronologique c'est-à-dire la période qui concerne le sujet
Le champ thématique c’est le thème dont débat le sujet

3°) L’élaboration de la problématique :


La problématique, c’est l’étude du problème posé par l’intitulé du sujet. C’est un questionnement (qui peut
être interrogatif ou affirmatif) qu’on doit analyser tout au long du travail. Ce questionnement doit être le fil
conducteur du développement. La problématique doit montrer l’idée maîtresse qui préside à la
construction du devoir.
Le plus souvent la problématique découle tout naturellement du sujet. Si le sujet a correctement été analysé
et compris, l’élaboration de la problématique ne devra pas poser de difficultés. Lorsque le sujet est formulé

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à la forme interrogative il ne faut en aucun cas se contenter de recopier l’intitulé du sujet. Là encore, c’est
de l’analyse précise du sujet que découlera la problématique.
La problématique naît d’une réflexion sur le sujet. Sa formulation doit être claire, car ce questionnement
initial détermine l’ensemble de l’argumentation.

II°) EL ABORER UN PL AN DETAILLE L’INTRODUCTION LE DE VELOPPEMENT E T L A CONCLUSION


1°) Elaboration d’un plan détaillé :
IL ne faut jamais élaborer le plan à partir des notes désordonnées mises sur les feuilles de brouillon. Pour
élaborer son plan il faut donc partir de la problématique et élaborer une argumentation qui y réponde
clairement. Les titres de partie doivent répondre à la problématique.
Les types de plans sont souvent déterminés par le libellé du sujet. Il y a trois types de plan qu’on retrouve
dans les types de sujet
▪ Les plans thématiques
▪ Les plans chronologiques
▪ Les plans mixtes
Il existe plusieurs familles de sujets qui offrent des types de plans bien précis. On peut citer comme grandes
familles de sujet : les sujets de type « tableau / bilan », les sujets de type « évolutif », les sujets de type «
confrontation » ou « mise en relation », les sujets de type « discussion » ou « démonstration », les
sujets de type « comparatif », les sujets de type « dialectique », etc.

▪ Les Sujets de Type « Ta bleau/Bilan » :


Pour ce type de sujet, il s’agit de caractériser l’état d’une situation. Ici, c’est le plan thématique qui convient
le mieux.
- Exemples : Le monde en 1945.
Bilan de la décolonisation.

▪ Les Sujets de Type « E volutif » :


Ici, il s’agit de décrire les transformations au cours d’une période chronologique. Il faut donc trouver des
dates ruptures significatives. Pour ce type de sujet, c’est le plan chronologique qui convient le mieux
- Exemples : Les relations Est / Ouest de 1947 à 1975.
L’évolution de la Chine de 1945 à 1993.

▪ Les Sujets de Type « confrontation » ou « mise en relation »


Ici, il faut confronter pour thématiser, spatialiser, périodiser. On peut traiter ce type de sujet selon un plan
chronologique si la situation s’inscrit dans la durée et selon un plan thématique si la situation constitue un
moment précis.

- Exemples : L’URSS et la guerre froide.


La question allemande dans les relations Est / ouest.

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▪ Les Sujets de Type « Discuss ion » ou « Démonstration » :


Pour ce type de sujet, il faut démontrer en suivant la problématique suggérée par le libellé.

- Exemples : L’affirmation du Tiers Monde : réalités et limites.


L’Allemagne en 1945 : année zéro ou nouveau départ ?

▪ Les Sujets de Type « Comparatif » :


Pour ce type de sujet, il faut faire une étude alternée et éviter de faire une étude juxtaposée :
- Exemple : Comparez la décolonisation de l’Inde et celle de l’Indochine.

▪ Les Sujets de Type « Dialectique» :


Pour ce type de sujet, le plan suivant est à adopter : « thèse, antithèse, synthèse ». C’est un sujet souvent
présenté sous la forme d’une affirmation accompagnée des expressions
« Qu’en pensez-vous ? »,
« Partagez-vous cette assertion ? »
« Quelle réflexion vous inspire cette affirmation ? », etc.

Dans la thèse, il faut expliquer la pensée qui fonde l’affirmation ; c’est-à-dire ce que l’information veut
insinuer.
Dans l’antithèse, il faut montrer les faiblesses ou les limites de l’affirmation.
Dans la synthèse, il faut réconcilier la thèse et l’antithèse ; c’est-à-dire qu’on cherche à dépasser la
contradiction. On cherche ce qu’il y a de vrai dans la thèse et dans l’antithèse.
Exemples : « L’ONU n’a plus sa raison d’être. » Partagez-vous cette affirmation.
« Le président Senghor affirme que « la colonisation a été un mal nécessaire. » Qu’en pensez-vous ?

Elaboration de l’introduction :
Compte tenu de l’importance de l’introduction et de la conclusion il s’avère nécessaire de les rédiger au
brouillon. L’élaboration de l’introduction répond à une démarche en trois temps :

▪ Le préambule : c’est, en quelque sorte, l’introduction de l’introduction. L’élève amène le sujet en


rappelant le sujet, ou en précisant de nouveau son contexte général, ou encore en procédant à la
définition des termes de l’intitulé. Pour annoncer le sujet, on se réfère à l’histoire ou à l’actualité.
▪ La problématique : elle consiste à poser le sujet, à donner un sens au sujet, à faire apparaître les
questions qu’il suscite.
▪ L’annonce du plan : elle consiste, par quelques propositions habilement agencées, à indiquer les
idées principales autour desquelles s’articule votre devoir.
NB : Dans l’introduction, il faut surtout éviter de développer ou de répondre à la question posée

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Rédiger le De voir :
La rédaction du devoir obéit à trois règles impératives
Soigner la présentation du devoir : le devoir doit avoir une disposition claire et aérée, qui fait ressortir les
grandes articulations de l’argumentation.
Soigner la qualité de l’argumentation : la structure de l’argumentation doit être particulièrement soignée.
Soigner la rigueur de l’expression : utiliser un vocabulaire simple et une expression rigoureuse

Elaborer la Conclus ion :


La conclusion est un bilan : c’est l’aboutissement du raisonnement. Elle doit être courte. Elle n’est jamais
un résumé du devoir mais celui des résultats. En clair, elle apporte la réponse à la problématique. On la
divise en trois sous parties :
 Le bilan ou le résumé des résultats ;
 Le point de vue personnel, l’opinion personnelle sur l’intérêt du sujet ;
 L’ouverture : elle oriente le lecteur vers des perspectives plus larges, cependant directement liées
aux résultats citées auparavant.

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LEÇON 4 : RAPPEL METHODOLOGIQUE DU COMMENTAIRE HISTORIQUE


GENERALITE :

L’histoire par définition est connaissance par traces. Ces traces ou documents sont
de diverses natures. Il s’agit entre autre de textes écrits, de documents
iconographiques (photos, images), de culture matérielle (document
archéologique)...

1°) QU’ APPELLE -T-ON DOCUMENT HISTORIQUE ?

L’histoire par définition est connaissance par traces. Ces traces ou documents sont de diverses natures. Il
s’agit entre autre de textes écrits, de documents iconographiques (photos, images), de culture matérielle
(document archéologique)... Le rôle de l’historien est d’observer, de lire, de critiquer, expliquer les
documents et leurs contextes dans le but de reconstituer le passé. D’où l’importance du commentaire en
histoire.

2°) Qu’entendez- Vous Par Commentaire De Document His torique Et Qu’exige -t-il ?

a) Ce Que Vous Devez Entendre Par Commentaire De Document His torique

Le commentaire de document historique, est une épreuve qui vise :

 à contrôler des connaissances,


 à tester une réflexion,
 à apprécier l'expression écrite et orale

IL est surtout un exercice de critique historique et à cet effet il est très essentiel pour la formation
d'historien.

b) Ce Que Le professeur Attend De Votre Commentaire :

Le travail de commentaire comporte trois exigences :

 Expliquer :

Il s'agit d'éclairer, d'apporter des éléments d'explication nécessaires à une meilleure compréhension du
document à commenter. Il peut s'agir d'informations historiques (le sens d'une date, d’un évènement, d’un
personnage...), d'un vocabulaire qui n'est accessible qu'en se plaçant dans le temps...

 Critiquer

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Il consiste à trier les informations contenues dans le texte pour n'en retenir que celles qui sont utiles. Pour
ce faire il faut :

 vérifier l’information : se poser des questions sur sa cohérence, sa crédibilité, son authenticité...
 hiérarchiser l’information : déterminer ce qui est essentiel, secondaire et autres
 sélectionner l'information en fonction du sujet principal du texte à commenter en tenant compte
de l'intention qui se cache derrière la qualité de chaque information. Une information fausse peut
être plus significative qu'une information juste mais anecdotique.

 Expos er :

Il s'agit de présenter ses résultats, de les transmettre au lecteur. Il faut donc le convaincre par la qualité de
votre interprétation. Pour cela il faut :

 s'exprimer dans un français assez clair. Eviter le style familier.


 bien argumenter : c'est-à-dire une argumentation bien structurée et convaincante.

3°) Comment Procéder Pour Réussir Votre Commentaire ?

Pour réussir votre exercice de commentaire, il vous suffit de respecter les conseils et de maîtriser les tâches
à réaliser dans les différentes étapes que nous vous proposons :

Première Etape : S’interroger Sur La Nature Du Document (ou Texte)

Il s’agit de déterminer sur quel type de document porte votre commentaire (discours, un article de journal,
une loi, une légende…), de vous poser certaines questions sur l’origine du document, sur l’auteur… Ce qui
permet de rassembler des informations qui vous aideront à analyser et à comprendre votre sujet.

Le tableau proposé est un guide pour réussir cette étape. Surtout en ce qui concerne le commentaire de
texte

Deuxième Etape : Bien Lire Le Texte et Elaborer Le Plan Détaillé :


 Bien Lire Le Texte

Pour bien lire le texte, il est vivement conseillé de le lire au moins trois fois. Il ne faut jamais se fier au titre
qui est souvent trompeur.

- Une première lecture pour découvrir le texte. Il n’est donc pas nécessaire de prendre des notes.

- Une deuxième lecture avec un stylo à la main pour repérer et souligner les mots difficiles, les noms de
personnages, les principales articulations du texte, les citations à retenir…

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- Une troisième lecture ou lecture critique pour détecter les erreurs, les allusions, les exagérations de
l’auteur…

 Classer l’Information ou Elaborer le Plan Détaillé :

La classification de l'information, vous permet de dégager les principaux centres d'intérêt, les principaux
thèmes du texte à commenter. Pour cela, résumer le texte pour déterminer les grands axes. Les thèmes qui
seront dégagés constitueront les principales parties de votre commentaire.

Un commentaire doit comporter trois au maximum quatre parties. Il n’existe pas de plan type pour le
commentaire, parce que les documents historiques sont de diverses natures. Un même plan ne peut être
utilisé pour le commentaire d’une loi et d’un article de journal ou d’un discours.

Trois ième Etape ; Etape Rédiger Votre De voir :


 L’Introduction : Elle doit être rédigée au brouillon.

Généralement l'introduction du commentaire est assez longue et comporte nécessairement les éléments
suivants :

 une idée générale ou phrase d'accroche.


 la définition de la nature du document (texte de loi, un discours, un article de presse...)
 la définition de la date : préciser si elle est contemporaine aux évènements relatés.
 la présentation succincte de l’auteur : fournir les informations successibles d'aider à la
compréhension du texte (préciser sa fonction, sa carrière et son rôle dans l'histoire), mais éviter
de faire la biographie complète de l'auteur.
 le contexte historique : préciser les circonstances historiques auxquels le document doit son
origine. Ce qui est utile à l'explication du texte main évité de remonter aux temps historiques.
 Annoncer le plan à travers l'analyse des principaux thèmes évoqué dans le document. Cette
annonce doit se faire d'une manière subtile. Surtout éviter des expressions comme "Je vais
premièrement... et dans une deuxième partie..."

 Le Dé veloppement : Le développement ou le corps de votre travail doit être conforme au plan


annoncé dans l'introduction. Chaque grande partie annoncée doit être subdivisée en sous parties
(une idée secondaire par paragraphe) qui doit s'enchaîner. La procédure est la suivante :

 indiquer d'abord l'idée étudiée ;


 faire référence au texte (vous pouvez le citer entre guillemets en indiquant si possible le numéro
de la ligne) ;

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 expliquer ce que l'auteur veut exprimer ou démontrer ce que le document permet de déduire ;
 critiquer, apporter des précisions en faisant recours à vos connaissances et à votre raisonnement.

 Conclus ion : Elle doit être rédigée au brouillon. Il s'agit à ce niveau de faire le bilan de votre
travail, de présenter en quelques lignes les résultats de l'étude en faisant ressortir :
 l'intérêt historique du document : ses apports à la connaissance de certains faits, de certains
personnages, de certaines mentalités ou institutions ;
 la portée historique du document à court et à moyen terme : les conséquences lointaines ou
proches que le texte a entraîné ou contribué à entraîner.
 la critique du document : faire ressortir ses limites (ce qui n’a pas été dit et qui devait être dit), les
erreurs (déformation des faits), les omissions…
 une ouverture ou perspective.

4°) QUELQUES CONSEILS PRATIQUES :

 il faut éviter de paraphraser le texte, pour cela il est nécessairement conseillé de respecter les
différentes étapes proposées ci-dessus.
 Eviter le déversement des connaissances inutiles qui n’ont en réalité, aucun rapport avec le
document à commenter.
 Être très précis dans vos apports personnels.
 Eviter de commencer l’introduction par des expressions comme : « ce texte que nous avons à
commenter… », « ce grand discours… »
 Au niveau de la conclusion éviter de se résumer, il faut absolument faire le bilan.

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A l'apogée de sa puissance, l'Europe entre, peu après 1870, dans une phase d'expansion coloniale entraînée
par des facteurs démographiques, économiques, politiques et humanitaires. Si l'aventure coloniale a débuté
dès le XVe siècle avec l'établissement de multiples comptoirs sur la côte africaine, la fin du XIXe siècle voit
une expansion quasiment sans limites. Les grandes puissances européennes, Royaume-Uni en tête, se
constituent de vastes empires coloniaux, entraînant un bouleversement sans précédent des habitudes et
traditions des indigènes dominés.

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LEÇON 5 : L’IMPERIALISME : CAUSES, DOCTRINES ET METHODES

INTRODUC TION :
L’impérialisme est une pratique qui vise à réunir des peuples ethniquement
différents dans un même ensemble politico-économique. Il vise la diffusion d’un
modèle culturel dominant. En cela il se distingue du colonialisme qui est
l’exploitation économique d’un pays par une population étrangère. Le vaste
mouvement d’expansion planétaire qu’a connu l’Europe dans la deuxième moitié du
19eme siècle, dû l’essor scientifique et technique est un impérialisme colonial. Il est
sous-tendu par des doctrines bâties sur une prétendue mission civilisatrice des
Européennes envers les autres peuples qui seront dominés et exploités selon
différentes méthodes.

I°) LES C AUSES DE L’IMPERIALISME EN AFRIQUE :


1°) Les Causes Démographiques :
L’accroissement de la population Européenne au 19 ème siècle s’explique par le recul de la mortalité lié au
progrès de la médecine, de l’hygiène, d’une meilleure alimentation et d’une augmentation de la natalité ce
qui fait que le taux d’accroissement naturel est élevé. Ainsi de 250 millions en 1870, la population passe à
450 millions en 1914. Cette vitalité de la population convainc les européens de la supériorité de leurs
modes de vie et pousse Paul Leroy-Beaulieu en 1889 à dire « Il n’est ni naturel, ni juste, que les civilisés
occidentaux s’entassent indéfiniment et étouffent dans des espaces restreints, qu’ils s’y accumulent
les merveilles des sciences, des arts et de la civilisation, et qu’ils laissent la ½ peut être du monde à de
petits groupes d’hommes ignorants, impuissants, vrais enfants débiles, clairsemés…. » Ainsi la
colonisation apparait comme une réponse à la surpopulation urbaine et au Chômage. Ce sont 40 millions
d’européens qui partiront à la recherche d’une vie meilleure dans les colonies de peuplement d’Afrique,
d’Asie et d’Amérique.

2°) Les Causes Economiques :


La saturation du marché européen va entraîner un besoin d’expansion commercial. Des lois de
protectionnisme empêchent le bon développement du commerce entre les nations européennes. Ces
derniers pour écouler leurs surplus, sont obligés d’aller chercher d’autres marchés. Ainsi jules Ferry
déclare en 1890 « la production européenne est saturée, il faut faire surgir des autres parties du globe
de nouvelles couches de consommateurs sous peine de mettre la société moderne en faillite » mieux il
fallait trouver les matières premières pour faire fonctionner l’industrie européenne comme des produits
agricoles (fruits, oléagineux, café, cacao, arachide) et miniers (or, fer, bauxite, cuivre, charbon).
Sur le plan bancaire les entreprises cherchent à placer leurs capitaux dans les pays où le taux d’intérêt est
plus élevé. Les capitalistes souscrivent aux emprunts ou achats d’actions des compagnies coloniales aidant
ainsi l’expansion coloniale

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3°) Les Causes Politiques et Stratégiques :


Le sentiment de nationalisme né en Europe au 19ème siècle a développé dans l’opinion européenne une
volonté de puissance qui a soutenu un sentiment de Supériorité sur les autres races qu’il faut « civiliser ».
Mieux la conquête coloniale est un moyen de contourner l’opinion nationale des problèmes intérieurs c’est
le cas de la France qui a perdu l’Alsace et la Lorraine en faveur de l’Allemagne en 1871. La colonisation
permettait aussi de neutraliser les tensions sociales nées de l’antagonisme de classe en expatriant les «
classes dangereuses ». C’est en sens que se situent ces propos de Cecil Rhodes qui dit « si vous voulez
évitez la guerre civile, il faut devenir impérialiste »
Sur le plan stratégique, Il s’agissait pour l’Europe d’obtenir des points d’appui le long des grands axes
maritimes de manière à assurer la sécurité de la communication avec le reste du monde, mais aussi avoir
des escales de ravitaillement pour les navires européens.

II°) Les DOCTRINES DE L’IMPERIALISME :


L’impérialisme préconise la domination politique et /ou économique des Etats forts sur les peuples
techniquement faibles, trop divisés pour résister. Ainsi pour justifier l’impérialisme, beaucoup
d’arguments vont être avancés :

 Au plan scientifique et mor al :


Il faut dominer pour pouvoir exploiter, apporter les biens faits de la révolution industrielle en propageant
le christianisme.

 Au plan Economique :
Dominer un territoire s’est assurer des ressources en matières premières, gagner un marché de
consommation, étendre son influence. Parmi les défenseurs de ces idées nous avons : JULES FERRY,
CHAMBERLAIN, CECIL RHODES. Toutefois il noter qu’une partie de l’opinion publique européenne est
loin d’approuver ces idées.
En France, où le mouvement socialiste est bien implanté, des hommes politiques comme JEANS JAURES et
GEORGES CLEMENCEAU assimilent la lutte contre le capitalisme à celle contre l’impérialisme que LENINE
considère comme le stade suprême du capitalisme.
En Afrique et ailleurs dans le monde, les heurts entre puissances deviennent très dangereux ; et les
populations indigènes commencent à percevoir les cadeaux européens comme des « flèches
empoisonnées ».

III°) LES METHODES DE L’IMPERIALISME :


1°) Les Méthodes Pacifiques :
Dans l’exécution de l’impérialisme, les explorateurs et les missionnaires ouvrent la voie, suivis des
marchands, puis interviennent les militaires.
A partir de 1860 poussés par des préoccupations scientifiques ou religieuses, les explorateurs vont à la
découverte de l’Afrique. Cette curiosité européenne pour les contrées lointaines coïncide avec une période
intense des activités des missionnaires. De nombreuses sociétés missionnaires catholiques et protestantes

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envoient leurs personnels en Afrique. Ils ont ouvert des écoles, propagés leur foi, leur langue, leurs modes
de vie…,

Exemple : la London Missionary society très active en AFRIQUE AUSTRALE et à MADAGASCAR entre 1803
et 1813. Les Pères du saint esprit fondent des missions au SENEGAL, au GABON, au CONGO.
Ainsi les premiers contacts entre l’Europe et l’Afrique ont été favorables. Explorateurs et Missionnaires
avec leur volonté d’apporter les bienfaits de la révolution industrielle, ont fini par gagner la sympathie des
Africains. De ce fait, ils ont préparé le terrain et facilité la prise de position des grands puissants.

2°) Les Méthodes Violentes :


Des lors que les populations indigènes commencèrent à comprendre que les européens au lieu de leur «
apporter la lumière » veulent les « entraîner dans les ténèbres ». Ils commenceront à résister, à lutter
contre l’invasion étrangère.
En effet ces peuples devenus méfiants et retissant, voient leur culture s’envoler, leurs terre annexées et
leurs richesses pillées. Mais ils sont rapidement vaincus par la supériorité technique des européens et à la
fin du 20ème siècle la quasi-totalité de l’Afrique et du continent asiatique est passée sous domination
européenne avec de temps à autres des révoltes et des soulèvements des peuples coloniaux toujours
réprimés dans le sang : c’est le cas de la révoltes des Cipayes en Inde en 1857 et le soulèvement en Kabylie
en Algérie en 1871.

CONCLUSION :
Par simple curiosité, pour le capitalisme, pour le commerce, au nom du
christianisme, de la civilisation, ou tout simplement pour la colonisation les
européens se partagent le gâteau africain. Mais La volonté de prendre la plus grande
part du gâteau débouche sur des rivalités entre eux. Pour éviter une guerre
impérialiste entre ces puissances, une conférence entre les nations européennes
présentes en Afrique, est convoquée à Berlin dans le but de solutionner ces
guéguerres.

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LEÇON 6 : CARTE COMMENTEE DES POSITIONS EN 1840

INTRODUCTION :
En 1870, les positions européennes en Afrique se limitent aux côtes. Ce sont de
simples comptoirs commerciaux agrandis et transformés en colonies.

I°) LA PRESENCE EUROPEENNES EN AFRIQUE SEPTENTRIONALE :


L’Afrique du Nord était partagée entre les différentes puissances. Les Français avaient occupé l’Algérie
depuis 1830 et signé un traité commercial avec le Maroc. Les Turcs dominaient la Libye, l’Egypte et la
Tunisie, tandis que les Espagnols étaient présents dans les îles Canaries, à Ceuta et à Melilla.

II°) LA PRESENCE EUROPEENNES EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE :


A°) En Afrique Occidentale :
Trois puissances européennes étaient présentes en Afrique de l’Ouest :
Les Français au Sénégal, en Guinée Conakry, en Mauritanie, en Côte d’Ivoire, au Dahomey
Les Anglais en Gambie, en Sierre Leone, en Gold Coast, au Nigeria ; - Les Portugais en Guinée Bissau et
au Cap –Vert.

B°) En Afrique Centrale


Dans cette zone, les français étaient présents au Gabon, les Portugais sur les côtes angolaises et les
espagnols dans l’île de Fernando Pô ou Macias Nguema (actuelle l’île de Bioko en Guinée équatoriale)

C°) En Afrique Aust9rale :


L’Afrique du Sud était partagée entre les Boers qui avaient créé la république du Transvaal et l’Etat libre
d’Orange et les anglais qui étaient présents au Cap.

D°) En Afrique Orientale :


Les français étaient présents à Obock (actuel Djibouti). Zanzibar et les côtes somaliennes étaient occupés
par les anglais. Plus au sud, les portugais avaient établi des comptoirs au Mozambique.

E°) En Afrique Indienne :


L’Afrique indienne était la chasse gardée de deux puissances. Les anglais étaient présents aux
Seychelles et aux îles Maurice et Rodriguez. Les français s’étaient installés dans l’île de la Réunion et avaient
mis sous le protectorat les tribus Sakalaves de Madagascar.

CONCLUSION :
En 1870, l’expansion européenne reste limitée aux côtes. Plus tard, des rivalités ne
tarderont pas à éclater entre les puissances européennes obligées de se réunir et de
discuter de la colonisation de l’Afrique.

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LECON 7 : LA CONFERENCE DE BERLIN

INTRODUCTION :
Dès 1870, les puissances européennes cherchent à se tailler le maximum de zones
d’influence possible. Cependant, cette volonté impérialiste conduit à une occupation
anarchique du continent africain, rendant inévitables les risques de conflit entre
puissances européennes. Pour atténuer ces rivalités, une réunion est convoquée à
Berlin, en Allemagne.

I°) LES RAISONS DE LA CONFERENCE DE BERLIN :


1°) La Conquête Anarchique de l’AFRIQUE :
Avec le développement des intérêts privés en Afrique, l’engagement européen s’intensifie. On assiste à une
compétition serrée entre les puissances européennes. Chaque Etat tenait à renforcer sa puissance par la
création d’un empire colonial.
En 1881, l’Angleterre s’installe dans le Bas-Niger et en 1885 en Afrique de l’Est. De son côté, la France met
la Tunisie sous son protectorat en 1881 aux dépens de la Turquie et de l’Italie, ainsi que Madagascar en
1885. De même, les Anglais et les Français sont présents en
Sénégambie. L’Italie quant à elle s’empare de l’Erythrée tandis que l’Allemagne annexe le Sud-Ouest
africain en 1884, étend son influence au Cameroun et au Togo et menace les Anglais en
Afrique de l’Est en créant la colonie d’Afrique orientale allemande (actuels Etats de Tanzanie, du Burundi
et du Rwanda).
On constate une imbrication des diverses positions européennes. Il y a alors un transfert des rivalités
européennes en terre africaine. Ce phénomène atteint son paroxysme dans le bassin du fleuve Congo.

2°) Les Rivalités Franco-Belge au CONGO :


Le roi des Belges LEOPOLD II (1835-1909, roi des Belges de 1865 à sa mort) veut explorer et coloniser le
bassin du fleuve Congo. Ainsi, il convoque, en septembre 1876, un Congrès (à Bruxelles) qui devait étudier
les moyens d’« ouvrir l’Afrique à la civilisation ». A cet effet, le Congrès crée l’Association internationale
africaine (AIA), une société privée confiée à l’explorateur et journaliste STANLEY et dont le président est
LEOPOLD II. Mais l’objectif des Belges est de placer sous leur autorité tous les territoires parcourus par
STANLEY. Or, au même moment, les Français ont envoyé dans la région SAVORGNAN DE BRAZZA qui
signe avec le roi des Batéké, MAKOKO Ier, un traité de protectorat français le 10 SEPTEMBRE 1880.
Outre la FRANCE et la BELGIQUE, d’autres puissances européennes entrent dans la compétition en raison
des opportunités offertes par le Congo.
Ainsi l’ANGLETERRE, qui veut obtenir des privilèges commerciaux dans cette région, signe, le 26 FEVRIER
1884, avec les PORTUGAIS (déjà présents en Angola et dans l’enclave de Cabinda) un traité par lequel elle
reconnaît le contrôle de l’embouchure du Congo par le Portugal. Mais ce traité a suscité les protestations

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de la Belgique, de la France et surtout de l’Allemagne, qui est venue dans le mouvement impérialiste sur le
tard (avril 1884) et soucieuse d’établir une liberté commerciale sur le fleuve Congo. Alors, la France et
l’Allemagne proposent à l’Angleterre l’organisation d’une conférence à Berlin afin de régler les litiges
coloniaux.

II°) LA CONFERENCE COLONIALE DE BERLIN :


Convoquée par BISMARCK (1815-1890) chancelier de l’Allemagne (1871-1890), la réunion s’est tenue à
Berlin du 15 novembre 1884 au 23 février 1885. La Conférence de Berlin réunit les délégués de quatorze
nations : Allemagne, Autriche-Hongrie, Belgique, Danemark, Espagne, Etats-Unis, France, Italie, Pays-Bas,
Portugal, Royaume-Uni, Russie, Suède et Turquie.
Le 23 février 1885, les Etats participants édictent, dans un « acte général », deux principes essentiels de
la colonisation. Le premier proclame la liberté de navigation sur le Niger et le Congo et la liberté de
commerce dans le bassin du Congo ; le second, aux objectifs plus vastes, développe la théorie des zones
d’influence : chacune des puissances contractantes peut revendiquer l’annexion de territoires occupés en
reculant indéfiniment ses frontières jusqu’à ce qu’elles rencontrent une zone d’influence européenne
voisine. Cette extension territoriale suppose une occupation effective et une notification immédiate des
accords conclus avec les dirigeants autochtones aux autres puissances contractantes. C’est par ce traité que
LEOPOLD II de Belgique a obtenu la reconnaissance de sa souveraineté directe sur le territoire du Congo.
Il s’agissait ainsi de créer un Etat-tampon entre les possessions européennes. (En 1890, le roi des Belges,
voulant éponger ses dettes envers son pays, lègue cette souveraineté au gouvernement de Belgique
qui en fait la colonie du Congo belge).

CONCLUSION :
La Conférence de Berlin constitue une étape importante dans l’histoire de l’Afrique
et du monde. D’un côté, elle a permis d’atténuer les rivalités coloniales. De l’autre,
elle a précipité le partage de l’Afrique. Ainsi, cette balkanisation a séparé des
peuples, accéléré l’exploitation économique du continent, soumis l’Afrique à la
domination politique et culturelle européenne et favorisé la naissance de micro-
Etats au moment des indépendances. Ce partage, qualifié d’apocalyptique, explique
les nombreux problèmes de l’Afrique d’aujourd’hui.

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LECON 8 : LA CARTE COMMENTEE DES POSITIONS EN 1914

INTRODUCTION :
En 1914, presque toute l’Afrique était sous la domination européenne malgré la
vivez résistance des chefs indigènes. Seuls le Liberia, l’Ethiopie, l’Union sud-
africaine et une partie de la Libye étaient indépendants.

1°) Les positions britanniques :


Les Anglais ont créé des colonies partout en Afrique. En Afrique de l’Ouest, ils avaient occupé la Gambie,
la Sierra Leone et des territoires du golfe de Guinée (Gold Coast et Nigeria). Ils étaient aussi présents en
Afrique du Nord-Est, notamment en Egypte et au Soudan angloégyptien, en Afrique de l’Est (Ouganda,
Kenya et Somalie britannique). En Afrique australe, ils étaient présents en Rhodésie (Rhodésie du Nord
= actuelle Zambie ; Rhodésie du Sud = actuel Zimbabwe), au Nyassaland (actuel Malawi) et avaient établi
leur protectorat au Bechuanaland (actuel Botswana, au Basutoland (actuel Lesotho, au Swaziland, aux
Seychelles et en île Maurice. Dans l’ensemble, les colonies britanniques étaient nombreuses et riches mais
éparpillées.

2°) Les positions françaises :


Les établissements français étaient moins riches que ceux des Anglais mais ils étaient plus compacts. La
France était présente à Madagascar (auquel associé l’archipel des Comores à la veille de la Première
Guerre mondiale) et à la Réunion mais ne possédait en Afrique orientale qu’un tout petit territoire : la Côte
française des Somalis (actuel Djibouti). Par contre, les possessions françaises en Afrique du Nord étaient
importantes : le Maroc, l’Algérie et la Tunisie. Les Français étaient également présents en Afrique de
l’Ouest : au Sénégal, en Mauritanie, au Soudan (actuel Mali), au Niger, en Haute-Volta (actuel Burkina-
Faso), en Guinée, en Côte d’Ivoire et au Dahomey (actuel Bénin). Ces colonies françaises de l’Afrique de
l’Ouest étaient regroupées dans une Fédération, l’Afrique occidentale française (AOF), fondée le 16 juin
1895. La France était présente en Afrique centrale, au Gabon, au Moyen Congo (Congo-Brazzaville), au
Tchad et en Oubangui-Chari (actuelle Centrafrique) qui formait l’Afrique occidentale française (AEF),
fondée en 1910.

3°) Les positions Allemandes :


Venus dans la conquête tardivement ‘avril 1884 seulement), les Allemands avaient réussi à occuper
quelques territoires riches et peuplés comme le Cameroun, le Togo, le Sud-Ouest africain allemand
(actuelle Namibie) et l’Afrique orientale allemande (1891-1919, qui correspondait aux Etats actuels de
Tanzanie, du Rwanda et du Burundi). Ces colonies allemandes sont très éloignées les unes des autres.

IY°) LES POSITIONS DES AUTRES PUISSANCES EUROPEENNES

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Le Congo, malgré son indépendance théorique, était soumis à la domination belge et ouvert à toutes les
autres puissances. L’Angola, le Mozambique, la Guinée portugaise (actuelle Guinée-Bissau) et le Cap-
Vert étaient sous l’influence du Portugal de même que Sao Tome et Principe. Les territoires occupés par
l’Espagne étaient négligeables : il s’agissait du Rif marocain (enclaves de Ceuta et de Melilla), du Rio de
Oro (actuel Sahara occidental), de la Guinée équatoriale (enclave dans le Cameroun allemand). Les
Italiens se contentaient de la Somalie orientale (Somalie italienne), du nord de la Libye et de l’Erythrée.

CONCLUSION :
En 1914, la supériorité technique et militaire européenne avait triomphé malgré la
vive opposition des résistants africains. La conquête de l’Afrique était pratiquement
achevée. Et les Européens de mettre en place l’administration coloniale chargée de
mener l’exploitation économique du continent.

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LECON 9 : LES DIFFERENTES FORMES DE RESISTANCE (ARMEE, CULTURELLE,


PASSIVE) A L’IMPERIALISME EUROPEEN

INTRODUCTION :
La résistance, c’est l’action de s’opposer. En Afrique et particulièrement au Sénégal,
les peuples indigènes ont opposé une vive résistance à l’impérialisme européen. Ces
résistances ont pris deux formes principales : la résistance active et la résistance
passive. Elles ont fini par être brisées.

I°) LES FORMES DE RESISTANCE :


1°) La résistance Active :
Il s’agit de la résistance ayant opposé les armées coloniales et celle des chefs africains. La résistance armée
s’explique par le caractère guerrier des peuples africains. Dans chaque royaume, il existait une classe
guerrière au service des familles régnantes ; c’est le cas des Ceddo dans les royaumes wolof ou des
Gelowaar dans les royaumes sérères. Les moyens de défense utilisés sont la guérilla, le guet-apens, les
embuscades, les armes blanches, et même les armes à feu. Les grandes figures de la résistance armée sont
EL HADJ OMAR (1797-1864), LAT DIOR (v. 1842-1886), MABA DIAKHOU BA, MAMADOU LAMINE
DRAME (v. 1840-1887), ALBOURY NDIAYE (au Sénégal), SAMORY TOURE (v. 1830-1900), BEHANZIN
(1844-1906), RABAH, LE MAHDI, etc.

2°) La résistance Passive :


Après la soumission des royaumes et la mise en place de l’administration coloniale, les peuples africains
utilisent d’autres formes de résistance non violentes : la résistance culturelle et la résistance populaire.
La résistance culturelle est menée par les chefs musulmans et les peuples animistes. Les chefs religieux
musulmans se sont servis de l’islam pour endiguer le christianisme. C’est le cas au Sénégal avec EL HADJI
MALICK SY, CHEIKH AHMADOU BAMBA. Les moyens utilisés sont l’enseignement du Coran et de la charia
islamique. Les animistes (notamment en pays Diola) ont également été réfractaires au christianisme qui
constituait un danger pour la structure des mœurs et celle de la tradition. Ils ont surtout utilisé comme
moyens mystiques (la sorcellerie et la magie).
La résistance populaire est menée contre l’autorité coloniale. Elle se manifeste par le refus du service
militaire, de payer l’impôt, la désobéissance civile, les sabotages, etc. l’une des grandes figures de la
résistance populaire est la Casamançaise Aline Sitoé Diatta, qui a demandé à son peuple de refuser de
payer l’impôt, de cultiver l’arachide, d’exécuter les travaux imposés par le colonisateur et de servir dans
l’armée. Contrairement à la résistance armée, la résistance passive n’a pas cédé aux exigences de la
colonisation. Elle a joué un rôle important dans le processus de décolonisation.

II°) QUELQUES EXEMPLES DE RESISTANCES :

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1°) LAT DIOR et SAMORY TOURE, deux symboles de la résistance armées :


A°) LAT DIOR NGONE LATYR DIOP
Né vers 1842 à Keur Amadou Yalla, Lat Dior, devenu Damel en 1862, s’oppose très vite à la pénétration
française. Il remporte trois victoires décisives contre les Français à Ngol Ngol (30 décembre 1863), à
Pathé Badiane (28 décembre 1865) et à Meckhé (1869). Reconnu damel en 1871 après son retour d’exil
du Rip chez le roi musulman MBABA DIAKHOU BA, il s’oppose au passage du chemin de fer au Cayor et au
développement de la culture de l’arachide. Il tombe sous les coups du général Valois lors de la bataille de
Dékheulé (26 octobre 1886).

B°) ALMAMY SAMORY TOURE


Chef musulman mandingue énergique, issu d’une famille modeste, SAMORY est né vers 1830 dans la
région de Kankan (dans l’actuelle Guinée). Il fonde un vaste empire avec Bissandougou comme capitale. Il
met sur pied une puissante armée de 40 000 Sofas. La résistance de SAMORY est remarquable par son
ampleur et sa durée (17 ans, de 1881 à 1898). Il utilise la tactique de la « terre brûlée ». Pris en tenailles
par les Français au nord, les peuples de la forêt et les Anglais au sud, il finit par être capturé par le colonel
Gouraud dans son camp de Guélémou en 1898. Il est exilé au Gabon où il meurt en 1900.

2°) CHEIKH AHMADOU BAMBA et ALINE SITOE DIATTA, deux figures de la résistance passive :
A°) ALINE SITOE DIATTA, le porte-drapeau de la résistance populaire
ALINE SITOE DIATTA est née vers 1920 à Kabrousse, à l’extrême sud de la province d’Oussouye, dans le
cercle de Ziguinchor. Elle a résisté aux colonisateurs français en prônant une opposition systématique à
l’arbitraire et aux intérêts économiques coloniaux au Sénégal. Elle élabore une doctrine fondée sur les
principes suivants :

- Sur le plan religieux, elle œuvre pour le retour aux pratiques traditionnelles ;
- Sur le plan politique, elle brandit l’étendard de la révolte contre l’occupant français en réaffirmant
le droit ancestral des Noirs sur la terre africaine ;

- Sur le plan économique, elle recommande aux populations de refuser de cultiver l’arachide et de
développer les cultures vivrières. Cette forme de résistance avait commencé à gêner
l’administration coloniale. Pour éviter un bain de sang aux peuples de Casamance, ALINE SITOE
DIATTA Se rend au colonel Sajous, commandant du cercle de Ziguinchor. Déportée au Mali, elle
meurt le 28 mai 1944 à Tombouctou.

B°) CHEIKH AHMADOU BAMBA, le conquérant sans arme :


Né vers 1852, CHEIKH AHMADOU BAMBA n’apparaîtra sur la scène politico-religieuse qu’en 1886. Face
à la domination européenne, il va lutter pour la sauvegarde de l’âme et de la personnalité des Africains et
mettre l’accent sur le travail. Ses disciples sont organisés en communauté. Son influence grandissante
inquiète les autorités coloniales car les talibés venus confié leur sort à cet homme hors du commun lui

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vouent une totale confiance. Les mourides, grâce à la propagande des « Baye Fall » augmentent rapidement
en un grand nombre qui ne cesse de s’accroitre. Cheikh Ahmadou Bamba se présente ainsi comme une
menace contre l’administration coloniale et les chefs coutumiers et religieux de son époque. Pour arrêter
son influence et rayonnement dans le Djolof lui convoque à Saint louis par le gouverneur du Sénégal. Son
entretien avec le gouverneur était très mouvementé ce qui lui a valu une arrestation en 1895 à Djéwol :
l’année de début des épreuves. Arrêté. Il est exilé au Gabon pendant 7 ans et 7 mois. Dès son retour, les
talibés recommencent à s’agiter. En 1903, Mbacké Baol est occupé. Cheikh Ahmadou Bamba se constitue
prisonnier. Envoyé en résistance surveillée en Mauritanie, auprès de CHEIKH SIDYA, puis à Thiéyène (dans
le cercle de Louga), son prestige et sa popularité augmentent. Décédé à Diourbel le 19 juillet 1927, il est
inhumé dans le village de Touba qu’il avait fondé.

III°) BILAN DES RESISTANCES :


L’impact des résistances dépend de leur ampleur et de leur intensité. La plupart des résistances armées
ont échoué du fait de la supériorité technique et militaire des Européens ou à cause de la mésentente et du
manque de coordination au niveau des armées africaines. Malgré leur échec, certaines figures de la
résistance armée restent inoubliables et font à présent figure de références dans la mémoire collective. En
témoignent les chants épiques dédiés à ces héros dans plusieurs pays. C’est le cas de LAT DIOR au Sénégal,
de SAMORY en Guinée, de BEHANZIN au Dahomey, du MAHDI au Soudan anglo-égyptien, de RABAH du
Tchad, etc.
Par contre, les résistances culturelles présentent un bilan plus positif. Par exemple, les théocraties
musulmanes (même si elles sont vaincues) et les confréries ont contribué à la consolidation de l’islam dans
certaines régions de l’Afrique.
Au Sénégal par exemple, plus de 90 % de la population sont restés des musulmans et, en Casamance, les
traditions sont conservées dans la plupart des sociétés animistes.

CONCLUSION :
Les résistances africaines présentent un bilan contrasté. C’est pourquoi il est difficile
de faire la hiérarchie des résistances dans le continent. Toujours est-il que les
résistants ont le mérite de se dresser contre les envahisseurs européens.

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ADOLF HITLER, L’IMAGE DU NAZISME

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LECON 13 : LA PREMIERE GUERRE MONDIALE ET SES CONSEQUENCES

INTRODUCTION :
La Grande Guerre qui éclate en 1914 est la suite directe de l’attentat de
Sarajevo, qui constitue sa cause immédiate. Mais cet incident n’est que le
détonateur et les causes profondes sont beaucoup plus complexes. La
Première Guerre mondiale s’est étirée sur quatre ans et demi. Par les
massacres et destructions sans précédent qu’elle a entraînés, la vie
politique, économique et sociale des Etats belligérants a été profondément
perturbée et les rapports de forces entre les grandes puissances
radicalement changés. L’intervention tardive et finalement décisive des
Etats-Unis introduit, dans les relations internationales, un nouveau facteur
dont peu de gens ont mesuré à l’époque l’importance.

I°) LES ORIGINES DE LA PREMIERE GUERRE MONDIALE :


1°) Les Causes Lointaines :
a) Sur le plan politique, la formation de deux blocs :
En 1914, deux systèmes d’alliance sont face à face en Europe. Le plus ancien est la Triple Alliance ou
Triplice, organisée le 20 mai 1882 par Bismarck (1815-1898, chancelier du IIe Reich de 1871 à 1890).
La Triple Alliance réunit depuis 1879 l’Allemagne et l’Autriche, auxquelles s’est jointe l’Italie en 1882. La
Triple Alliance a été régulièrement reconduite après sa fondation. De 1871 à 1892, le « système
bismarckien » était parvenu à maintenir la France isolée en Europe. L’alliance franco-russe de 1892-1893
a mis fin à cet isolement. D’autre part, après s’être longtemps heurtée au Royaume-Uni dans des conflits
coloniaux, la France a conclu, le 8 avril 1904 avec lui l’« Entente cordiale ». Enfin, en 1907, achève de
s’établir ce qu’on appelle alors la Triple Entente entre la France, la Russie et l’Angleterre.

b) Sur le plan social, des crises en chaine :


La raréfaction des terres libres de toute occupation européenne à la fin du XIXe siècle exaspère de nouveau
les tensions entre Etats : la crise de Fachoda de 1898 le montre très bien. Les crises les plus graves du XXe
siècle concernent le Maroc, où l’Allemagne cherche à contrecarrer l’expansion française. En 1905, à Tanger,
Guillaume II exalte l’indépendance du sultan ; en 1911, il envoie un bâtiment de guerre devant Agadir,
sous prétexte de sauvegarder les intérêts nationaux allemands, alors inexistants. Ces crises renforcent le
nationalisme français et resserrent les liens entre la France et l’Angleterre qui ne veulent pas voir les
Allemands s’installer au Maroc.

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Dans la péninsule des Balkans, la Russie soutient les peuples slaves de Serbie contre l’Autriche-Hongrie.
Les conflits très sanglants dans les Balkans apparaissent comme des guerres entre puissances par Etats
interposés.

c) Sur le plan militaire, la course aux armements :


On assiste à une course aux armements qui se manifeste par le renforcement des effectifs terrestres, la
prolongation du service militaire et le développement d’un esprit patriotique. Chaque camp, sans vraiment
la souhaiter, se prépare à la guerre en cherchant à accroître sa puissance militaire.

2) La Cause immédiate : l’attentat de SARAJEVO (28 Juin 1914)


Le 28 juin 1914, FRANÇOIS-FERDINAND de Habsbourg, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, en visite
officielle à Sarajevo en Bosnie, est assassiné à coups de pistolet, ainsi que son épouse Sophie de
Hohenbourg. Les deux terroristes sont arrêtés. Bosniaques, ils sont par conséquent sujets de l’Empire
austro-hongrois ; mais l’enquête révèle qu’ils sont aussi membres d’une organisation terroriste dont les
dirigeants sont serbes. Ils affirment avec fierté avoir voulu par leur geste contribué à libérer tous les
« Yougoslaves », c’est-à-dire les Slaves du Sud, et les aider à réaliser leur unité dans l’indépendance autour
de la Serbie.
Soutenue par l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie voit l’occasion de régler son compte à la Serbie et lui adresse
un ultimatum le 23 juillet 1914. La Serbie n’accepte pas et l’Autriche lui déclare la guerre le 28 juillet.
Alors, la Russie, protectrice de la Serbie, mobilise. L’Allemagne déclare la guerre à la Russie le 1 er août et
réclame à la France la place de Verdun comme garantie de sa neutralité. Devant le refus français,
l’Allemagne envahit la Belgique « neutre » et déclare la guerre à la France le 3 août. Le lendemain,
l’Angleterre intervient aux côtés de la France et de la Russie. En quelques jours, la guerre sort du cadre
balkanique pour devenir européenne.

II°) LA GRANDE GUERRE :


La Première Guerre mondiale mobilise une vingtaine de belligérants dont les Etats européens et quelques-
unes de leurs colonies, les Etats-Unis d’Amérique, etc. les principales batailles se déroulent en Europe où
se créent trois front : le Front Ouest ou front franco-belge, qui va de la mer Nord à la Suisse, le Front Est
ou front russe qui va de la mer Baltique à la mer Noire ; le Front Sud ou front serbe dans les Balkans et en
Turquie. La grande guerre s’est déroulée en trois grandes étapes :
 La guerre de mouvement (1914-1915) : elle est marquée par l’offensive allemande. Par le plan
Schlieffen, l’Allemagne prévoit l’invasion de la Belgique et la capitulation de la France. Mais les
troupes allemandes sont arrêtées à la première bataille de la Marne (6-13 septembre 1914) par
les Franco-anglais commandés par le général Joseph Joffre. Sur le front Est, la poussée russe du
général Aleksandr Samsonov est arrêtée à la bataille de Tannenberg (26-30 août 1914) par les
généraux allemands Hindenburg et Ludendorff.

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 La guerre de position (1915-1917) : appelée également guerre immobile ou « guerre des


tranchées », elle est marquée par l’attentisme des armées qui se terrent dans des tranchées et par
deux batailles sanglantes : la bataille de la Somme (début juin à mi-novembre 1916) et la
bataille de Verdun (février à juillet 1916). Sur le front Est, les Austro-allemands remportent
des succès importants et obtiennent le soutien de l’Empire ottoman. De son côté, l’Italie rejoint les
Alliés.

 La Guerre totale (1917-1918) : c’est un tournant décisif de la guerre. Elle est marquée par
l’entrée en guerre des Etats-Unis (2 avril 1917), le retrait des Russes qui signent un armistice le
15 décembre 1917 puis la paix de Brest-Litovsk, le 3 mars 1918. Les Allemands ont désormais
les mains libres à l’Est. en 1918, les Allemands qui lancent une offensive de la dernière chance
échouent alors que les Alliés renforcés par les troupes américaines remportent plusieurs victoires
(2e bataille de la Marne, du 15 juillet au 7 août 1918, remportée par les troupes du maréchal
Foch). Sur les autres fronts, Turcs et Austro-hongrois déposent les armes les premiers. En
Allemagne, des mutineries et des émeutes entraînent l’abdication de l’empereur Guillaume II et la
proclamation de la République de Weimar1. Devant la menace révolutionnaire, le nouveau
régime accepte, le 11 novembre 1918, à Rethondes, les conditions de l’armistice.

III°) LES CONSEQUENCES DE LA PREMIERE GUERRE MONDIALE :


1°) Les Conséquences Economiques et Sociales
Sur le plan social et économique, l’état des lieux est désastreux. La guerre a fait près de 10 millions de
victimes. Le coût global de la Grande Guerre est estimé à 2 500 milliards de francs or. L’économie
européenne est détruite. Les monnaies sont dépréciées et l’inflation gagne du terrain. L’Europe s’est
lourdement endettée. Au même moment, deux nouveaux Etats ont accru leur puissance :
- le Japon, qui fait main basse sur les marchés de l’Asie ;
- les Etats-Unis surtout, créanciers de l’Europe, qui détiennent la moitié du stock d’or mondial. La bourse
de Wall Street supplante la bourse de Londres et le dollar prend la place de la livre sterling.
La domination coloniale de l’Europe commence à être contestée.

2°) Les conséquences Politiques :


En l’espace d’une année, quatre empires se sont tour à tour effondrés : Russie, Turquie, Autriche-Hongrie
et Allemagne. La victoire des Alliés apparaît comme le triomphe des démocraties sur les régimes
autoritaires. Une conférence se réunit à Paris, de janvier à mai 1919, pour préparer les traités de paix2.
Elle exclut les gouvernements des pays vaincus.
Lors de cette Conférence de la Paix, le « conseil des quatre » (France, Royaume-Uni, Italie et États-Unis)
avait imposé la volonté des vainqueurs aux vaincus, respectant peu les principes annoncés dans les
Quatorze Points du président Thomas Woodrow Wilson (1856-1924, 28e président des États-Unis de
1913 à 1921). Ainsi, les rancœurs furent nombreuses et alimentèrent les problèmes des relations

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internationales de l’entre-deux-guerres. L’Allemagne, considérée comme responsable du conflit, était non


seulement amputée territorialement (perte des colonies d’Afrique, restitution de l’Alsace et de la Lorraine
à la France et de plusieurs territoires à la Pologne), mais aussi désarmée et, surtout, soumise au paiement,
pour des décennies, d’énormes réparations (132 milliards de marks or. Elle jugea que le traité de
Versailles (28 juin 1919) qui lui était imposé était un « diktat » inadmissible. De son côté, l’Empire
austro-hongrois donne naissance à deux Etats distincts : l’Autriche et la Hongrie. Deux nouveaux Etats sont
créés : la Yougoslavie et la Tchécoslovaquie. L’Empire turc perd ses colonies d’Afrique du Nord et du
Proche-Orient.
L’Europe centrale et orientale se retrouvait morcelée en petits Etats souvent très fragiles, mécontents des
frontières qui ne tenaient que fort peu compte des problèmes de nationalités — autant de germes
potentiels pour de nouveaux conflits. Les vainqueurs s’étaient surtout préoccupés de construire un «
cordon sanitaire » contre l’extension de l’idéologie révolutionnaire hors de l’URSS. L’Italie, bien que
victorieuse, était elle aussi mécontente de son sort, estimant la victoire « mutilée », car ses revendications
territoriales en Dalmatie et en Albanie n’étaient pas satisfaites. Le Japon jugeait très insuffisantes ses
acquisitions en Asie.
La France, le Royaume-Uni et les États-Unis avaient plus ou moins atteint leurs objectifs de guerre ; ils
avaient anéanti l’arsenal militaire allemand, réorganisé l’Europe et, en 1920, institué la Société des
Nations (SDN), dont l’objectif était de garantir la sécurité et la paix. Cependant, très vite, leurs politiques
divergèrent. La France, dirigée par Georges Clemenceau (1841-1929, président du Conseil de 1906 à
1909 et de 1917 à 1920) n’avait pas obtenu les garanties qu’elle demandait contre l’Allemagne ; elle se
heurta au Royaume-Uni, qui, avec David Lloyd George (1863-1945, Premier Ministre britannique de
1914 à 1922), prônait une politique plus modérée à l’égard des vaincus. Les États-Unis, quant à eux, étaient
retournés dès 1919 à leur politique isolationniste traditionnelle ; le Sénat, désavouant Wilson, refusa de
ratifier les traités.

CONCLUSION :
La Première Guerre mondiale a donné lieu à de profonds bouleversements
territoriaux. La domination européenne sur le monde est remise en question. Malgré
la création de la SDN, les règlements de la Première Guerre mondiale portent en eux
les germes du second conflit planétaire.

 Note :
1. La République de Weimar (1919-1934) a connu deux présidents :
- Friedrich Ebert : 1919-1925 ;
- Paul von Hindenburg : 1925-1934.
2. Traités de paix :
- Versailles : 28 juin 1919 ;
- Neuilly : 27 novembre 1919 ;

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- Saint-Germain : 10 septembre 1919 ;


- Trianon : 4 juin 1920 ;
- Sèvres : 10 août 1920.

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- LEÇON 14 : L’AFRIQUE DANS LA PREMIERE GUERRE MONDIALE

INTRODUCTION
Lorsque le premier conflit mondial éclate, l’Afrique est presque entièrement
sous domination européenne. Naturellement, les Africains ont joué un rôle
non négligeable dans la Grande Guerre. Les conséquences y ont été
importantes.

I°) LA PARTICIPATION DE L’AFRIQUE A LA SECONDE GUERRE MONDIALE


1) L’effort de guerre
La guerre a révélé aux Européens l’importance du potentiel colonial. Pendant la guerre, le recrutement des
troupes coloniales a été poussé. Dès 1914, les musulmans d’Afrique du Nord et les Noirs de l’Afrique
française (les « Tirailleurs sénégalais ») ont participé à toutes les opérations militaires, et de préférence
aux plus meurtrières. Plus de 10 % d’entre eux furent tués.
Sur le sol africain, les Alliés ont tenté de reconquérir les colonies allemandes. Le recrutement massif de
militaires et de travailleurs et le poids de certains prélèvements des ressources n’entraînent pas de graves
troubles : dans l’ensemble, les territoires africains sont restés calmes. La résistance à la guerre se limita à
la courte rébellion au Nyassaland (actuel Malawi) dirigée par John Chilembwe, homme d’Eglise africain.

2) Les opérations militaires


Elles se sont déroulées principalement dans les colonies allemandes. Une force britannique prit possession
du Togo en août 1914. En septembre, le Cameroun fut envahi par les Britanniques venus du Nigeria et par
les troupes françaises de l’Afrique équatoriale française (AEF). Les Allemands ne cessent les combats qu’en
février 1916.
Le Sud-Ouest africain allemand (actuelle Namibie) fut conquis entre septembre 1914 et juillet 1915 par
les troupes de l’Afrique du Sud.
La plus importante possession germanique, l’Afrique orientale allemande (actuelle Tanzanie) vit
cependant les assauts des troupes britanniques et indiennes repoussées en novembre 1914 par le général
Paul Lettow-Vorbeck, et la lutte continua jusqu’à l’armistice.
En 1916, les troupes du général Lettow-Vorbeck qui n’avaient pu repousser l’offensive des forces alliées
(britanniques, sud-africaines, portugaises) s’étaient retirées dans le sud-ouest de la colonie portugaise du
Mozambique puis, en novembre 1918, avaient pénétré en Rhodésie du Sud (actuelle Zimbabwe). Lettow-
Vorbeck ne se rendit que trois jours après la signature de l’armistice en Europe.

II°) LES CONSEQUENCES DE LA GUERRE EN AFRIQUE

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Après la conquête des possessions allemandes en Afrique, la Société des Nations (SDN), créé en 1919, en
fit des territoires sous mandat des puissances alliées. La SDN confie ces territoires à des Etats tuteurs, à
charge pour eux de les préparer à une indépendance ultérieure. Pour certains observateurs, le système des
mandats n’est d’ailleurs que le moyen de « draper la crudité de la conquête dans le voile de la moralité ».
La guerre a accéléré l’exploitation des ressources naturelles. L’administration coloniale sort de la guerre
affaiblie. Les Etats-Unis, cherchant à s’implanter en Afrique, réaffirment « droit des peuples à disposer
d’eux-mêmes ». Tous ces facteurs vont servir de préludes aux mouvements nationalistes. La guerre a fait
disparaître le mythe de la supériorité de l’« homme blanc ». Et, comme le dit fort justement le Professeur
Iba Der Thiam, « la guerre permit à plusieurs milliers d’Africains de découvrit l’Europe et la France,
leurs populations, leur mode de vie, leurs frayeurs, leurs craintes et leurs espoirs, leurs faiblesses et
leur grandeur, d’entre en contact avec une autre perception de l’homme blanc, si différente souvent
de celle qu’ils avaient connue et de revenir profondément transformés ».

CONCLUSION :
L’Afrique a fourni à l’Europe des combattants, des vivres et des matières premières
pendant la guerre. Les peuples dominés, après avoir été invités à combattre pour le
« droit », la « démocratie » et la « liberté », ont désormais le sentiment que leurs
maîtres ont contracté une dette à leur égard. C’est ce qui explique la montée des
nationalismes au lendemain de la Grande Guerre.

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LEÇON 15 : LA REVOLUTION RUSSE

INTRODUCTION
La Révolution d’octobre 1917 apparaît comme un des grands événements
du XXe siècle : pour la première fois, dans l’Histoire, un parti marxiste
s’empare du pouvoir ; le socialisme devient une réalité. Cette révolution
entraîne une modification profonde du régime politique, économique et
social. Elle aura des répercussions à travers le monde.

I°) LES CAUSES DE LA REVOLUTION


1°) Les causes économiques et sociales
Jusqu’en 1917, la Russie est un pays largement agricole où la classe ouvrière est minoritaire. Le servage
était aboli en 1861 mais les paysans pauvres représentaient 90 % de la population active et vivaient dans
des conditions précaires. Ils sont dominés par les nobles et les paysans riches qui accaparent toutes les
terres. Les tensions sociales demeurent très vives dans les campagnes.
Dans les villes comme Moscou et Petrograd, l’industrie se développe grâce aux ressources naturelles et
aux capitaux étrangers. Elle a entraîné la naissance d’une classe ouvrière prolétarienne vivant également
dans des conditions difficiles.

2°) Les causes politiques


Sur le plan politique, la Russie fut un empire féodal avec un régime monarchique. L’empereur (le tsar)
fut un maître absolu s’appuyant sur la noblesse, sur le clergé et sur une police secrète redoutable (la
Tcheka). Une Assemblée constitutionnelle (la Douma) est créée en 1905 mais ses pouvoirs restaient
faibles ; ce qui entraîna le mécontentement de la bourgeoisie libérale et des socialistes qui rêvaient de
changer la société.
Chez les intellectuels, des idées révolutionnaires et socialistes commencèrent à se développer. Ils voulurent
tous un changement de régime mais furent divisés en plusieurs tendances. Les plus remarquables furent
les socialistes démocrates ou marxistes divisés eux-mêmes en bolcheviks (ceux qui ont adopté les
thèses de Lénine) et les mencheviks (qui redoutaient la dictature d’un seul homme sur le Parti). A cette
crise s’ajoutent, en 1905, des troubles révolutionnaires ainsi que la défaite essuyée contre le Japon.

II) ° 1917, LA RUSSIE EN REVOLUTION


La participation à la Première Guerre mondiale aggrave les difficultés. Les nombreuses défaites et
l’insuffisance du ravitaillement démontrent l’incapacité du régime tsariste.

1°) La Révolution des Soviets (février-mars 1917)

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Une révolution éclate en février-mars 1917. Elle se traduit par des manifestations populaires d’ouvriers,
de soldats à Petrograd. Le tsar NICOLAS II abdique. Un gouvernement provisoire composé de libéraux
et de socialistes modérés comme Kerenski est mis sur pied. Il reconnaît à tous les libertés mais décide de
poursuivre la guerre et repousse à plus tard les réformes sociales (distribution des terres). Cette politique
déçoit les masses populaires. Les bolcheviks, écartés du pouvoir, se constituent en soviets locaux qui
partagent les grands domaines et disputent aux patrons le contrôle des entreprises.

2°) La Révolution socialiste d’octobre 1917 ou Révolution bolchevique


En octobre 1917, une nouvelle révolution éclate : c’est la Révolution socialiste. Une insurrection armée
qui a lieu dans la nuit du 24 au 25 octobre, à la veille du Congrès des soviets de toute la Russie, conduit
Lénine et les Bolcheviks au pouvoir. De nouvelles mesures sont prises : retrait de la Première Guerre
mondiale, abolition de la grande propriété, distribution des terres aux paysans, dictature du prolétariat et
nationalisation des entreprises industrielles, création des forces armées (l’Armée rouge) par Trotski.
Mais, de 1917 à 1921, le gouvernement bolchevik se heurte à une terrible guerre civile. Il doit faire face
aux contre-révolutionnaires soutenus par les puissances européennes. Grâce à l’Armée rouge, les
Bolcheviks restent maîtres de la Russie.

III°) LA CONSOLIDATION DU REGIME SOCIALISTE


Jusqu’en 1939, la Russie est dirigée par deux fortes personnalités, Lénine et Staline, qui ont réussi à
mettre sur pied un modèle économique et des structures socialistes de plus en plus puissants.

1°) LENINE et la création de l’URSS


Après la guerre, Lénine, aidé par Trotski, décide de relancer l’économie russe. Il met sur pied une
Nouvelle Politique économique (la NEP), qui favorise un retour provisoire à la libre entreprise et permet
d’augmenter la production. Sur le plan politique, il fait de la Russie un Etat fédéral en créant, le 30
décembre 1922, l’Union des République socialistes soviétiques (URSS).

2°) STALINE et la construction de l’Etat socialiste


A la mort de Lénine, le 21 janvier 1924, Staline les anciens cadres du Parti communiste et dirige l’URSS
en véritable dictateur jusqu’à sa mort le 5 mars 1953. Il abandonne la NEP et entreprend une
collectivisation de l’agriculture avec la création des kolkhozes (coopératives agricoles) et des sovkhozes
(fermes d’Etat).
L’économie russe connaît un développement spectaculaire grâce aux plans quinquennaux. A la veille de
la Seconde Guerre mondiale, l’URSS devient une nation industrielle puissante, dotée d’une armée moderne

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CONCLUSION :
La Révolution d’octobre 1917 a profondément transformé la Russie. Elle a eu des
répercussions à travers le monde. On assiste à la création de nouveaux partis
communistes en Europe de l’Est, en Chine, à Cuba, etc.

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LEÇON 16 : LA CHINE DE 1911 A 1945

INTRODUCTION :
La Révolution sociale qui éclate en Chine en 1911 met fin à 3 000 ans de
monarchie. Cependant, la nouvelle République est incapable de résoudre les
problèmes du pays. A cela s’ajoute l’autoritarisme du pouvoir en place. Et la Chine
d’être secouée par une longue guerre civile qui se termine en 1949 par la prise du
pouvoir par les communistes.

I°) LA REVOLUTION DE 1911 ET SES PROLONGEMENTS


1°) Les causes de la Révolution de 1911
L’impopularité de la dynastie régnante des Mandchous, au pouvoir en Chine depuis 1644, la domination
et l’exploitation du pays par les Européens et les Japonais sont à l’origine d’un grand mécontentement en
Chine. La famine de 1911 aggrave la situation car elle accentue la misère des paysans et des ouvriers. Alors,
en 1911, la révolution éclate.

2°) La chute de la monarchie et la proclamation de la République


La Révolution de 1911 est dirigée par la Parti nationaliste et réformateur, le Kuo Min Tang (ou
Guomindang) du docteur SUN YAT SEN (ou Sun Wen). Son programme repose sur la lutte anti-
impérialiste, l’instauration de la démocratie et le bien-être social. La lutte aboutit à la chute, le 10 octobre
1911, du régime du très jeune empereur Pou Yi (âgé de 6 ans en 1911). Ainsi, Sun Wen proclame la
République à Nankin, dans le sud de la Chine. Mais il se heurte à un autre général Yuan Che Kaï (qui se
fait proclamer président dans le nord, à Pékin) et aux « seigneurs de la guerre ». A la mort de Yuan Che
Kaï, en 1916, Sun Wen met sur pied un programme en trois points : nationalisme, démocratie et
subsistance du peuple. Il est presque arrivé lorsqu’il meurt en 1925. Il est remplacé par Jiang Jie Shi ou
Tchang Kaï Chek.

II°) LA CHINE SOUS L’ERE DE JIANG JIE SHI


Dès son arrivée au pouvoir, Jiang Jie Shi s’emploie à réaliser l’unité du pays. Il écrase les « seigneurs de
la guerre », notamment à Canton et à Shanghai et contrôle l’ensemble du territoire de la Chine : c’est le
début de la dictature. Contre Jiang Jie Shi se dressent les communistes bientôt dirigés par Mao Zedong.
S’appuyant sur les Etats-Unis et sur la bourgeoisie locale, Jiang pourchasse les communistes qui opèrent la
« Longue Marche » (10 000 km), passant du sud au nord-ouest de la Chine en 380 (d’octobre 1934 à
octobre 1935). Mais l’invasion de la Chine par le Japon en juillet 1937 pousse Mao et Jiang à s’allier
pendant cette nouvelle guerre sino-japonaise, qui fera 12 000 morts en huit ans (1937-1945). A la fin de
la Seconde Guerre mondiale, la guerre civile reprend.

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III°) LA REVOLUTION DE 1949 ET LA PROCLAMATION DE LA REPUBLIQUE POPULAIRE DE CHINE

La guerre contre le Japon a renforcé le prestige et la popularité de l’Armée rouge chinoise. En 1946, les
combats reprennent entre nationalistes et communistes. Les communistes, soutenus par la majorité de la
population, conquièrent le pouvoir et contraignent Jiang Jie Shi à se réfugier à Formose où il fonde un
nouvel Etat protégé par les Etats-Unis et appelé Taiwan ou République de Chine. Les communistes
proclament, le 1er octobre 1949, la naissance de la République populaire de Chine.

CONCLUSION :

La révolution communiste a fini par s’imposer en 1949. La Chine est divisée en deux
républiques rivales. La Chine continentale, déchirée par trente ans de guerres
civiles, doit relever un double défi : se reconstruire et nourrir des centaines de
millions d’affamés.

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LEÇON 17 : LA MONTEE DU FASCISME ET LA CRISE DES ANNEES 1930

INTRODUCTION :
A peine sortie de la Première Guerre mondiale, l’Europe est secouée par la montée
en puissance d’un nouveau système politique en Italie : le fascisme. Ce nouveau
régime fera des émules notamment en Allemagne. Dans la foulée, en 1929, une crise
économique d’une gravité sans pareille frappe les Etats-Unis puis les pays
capitalistes d’Europe. Montée du fascisme et crise économique des années 1930
auront de lourdes conséquences dans l’évolution des relations internationales.

I°) LA MONTEE DU FASCISME :


1°) Définition et caractéristiques du fascisme :
On donne le nom de fascisme à des types de gouvernements qui s’inspirent de l’exemple donné en Italie,
entre les deux guerres mondiales, par un parti politique : le Parti national fasciste (PNF). Au sens large,
le fascisme désigne la doctrine politique qui a servi de fondement à l’expérience italienne et de modèle
théorique à certains mouvements nés durant l’entre-deux-guerres.
L’idéologie fasciste se développe dans un contexte : celui de la montée des nationalismes consécutifs à la
Grande Guerre. L’épanouissement du fascisme s’inscrit également dans le cadre de la recherche d’une
alternative au capitalisme libéral et au communisme marxiste, dans le cadre d’une révolution
conservatrice.
Le fascisme présente quatre caractéristiques principales :

▪ l’anticléricalisme : les fascistes préconisent un régime très autoritaire, de là le nom d’Etat


totalitaire ou de « totalitarisme » donné à ce genre de régime. Un parti unique est le seul à être
autorisé. Tous les autres partis sont interdits et leurs militants pourchassés par une police
politique renforcée ;
▪ l’anticommunisme : le fascisme se déclare ennemi résolu du communisme et du socialisme. Cet
anticommunisme n’hésite pas user de la violence ;
▪ l’ultranationalisme : les fascistes affirment que le prestige de la nation grandit par la guerre et la
conquête. Ils développent le militarisme et un mépris pour la paix ;
▪ la propagande inlassable : les fascistes excellent dans l’organisation de manifestations
grandioses où des centaines de milliers de personnes acclament le « chef » et scandent des mots
d’ordre ou « slogans ».

2°) Deux fascismes principaux :


a) Le fascisme italien :

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Le fascisme italien est apparu dans un contexte de crise économique et de déception liée aux traités de
Saint-Germain-en-Laye (1919) et de Rapallo (1920), considérés comme une trahison par rapport aux
gains promis à l’Italie par les Alliés. Le mot fascisme est employé pour la première fois par Benito
Mussolini en 1919, qui crée les faisceaux italiens de combat et fonde la Parti national fasciste en 1921.
Ce parti qui regroupe les mécontents de tous bords est devenu un parti de masse. Il se présente comme
garant de l’ordre, poursuit les actions violentes et brise une grève de protestation pendant l’été 1922.
Fortes de résultat, 25 000 « chemises noires » armées s’emparent de Rome le 27 octobre 1922 et exigent
le pouvoir.
Le roi Victor Emmanuel III appelle Mussolini à la tête du gouvernement. Celui-ci va y rester jusqu’à ce
qu’il soit chassé par la défaite en 1945. Dès 1925, tous les opposants sont contraints à l’exil, au silence ou
emprisonnés. Toutes les libertés sont supprimées. En le 11 février 1929, les accords du Latran mettent
fin au conflit avec l’Eglise (depuis 1870). Sur le plan économique, l’industrie et l’agriculture (notamment
grâce à la « bataille du blé ») se développent entre 1922 et 1939.

b) Le nazisme allemand :
Doctrine politique du parti NSDAP (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiter Partei, abrégé en nazi)
exposée par Hitler dans son ouvrage Mein Kampf (Mon Combat), paru en 1925-1927.
Le nazisme fut la doctrine officielle de l’Allemagne de 1933 à 1945. Ses principes directeurs sont :
o le pangermanisme (création d’un grand Reich qui devait englober tous les pays allemands) ;
l’expansionnisme à l’Est (qui devait assurer un espace vital à l’Allemagne au détriment des Slaves);
o le racisme (affirmation de la supériorité de la «race aryenne», qu’il fallait préserver de tout
métissage),
o un antisémitisme virulent (le Juif étant désigné comme le pire ennemi de l’Aryen) ;
o l’anticommunisme ; le totalitarisme (toute-puissance de l’Etat) ;
o l’exaltation de la violence et de la guerre et la mystique du chef, le Führer (le «guide»).
« Le nazisme et l’organisation concentrationnaire », Les Territoires de la Mémoire, Centre d’Education à la
Tolérance et à la Résistance, Liège, 2005
La crise économique de 1929 est désastreuse pour l’Allemagne (7 millions de chômeurs, 1 adulte sur 2 en
1932). Les électeurs votent massivement pour l’extrême droite (le Parti national-socialiste ou Parti
nazi). Pour mettre fin aux sanglantes batailles de rues qui opposent nazis et militants d’extrême gauche, le
président PAUL VON HINDENBURG nomme HITLER chancelier (Premier ministre) le 30 janvier 1933.
Toute opposition est immédiatement supprimée par la terreur : des camps de concentration se peuplent
de centaines de milliers d’opposants emprisonnés. Grâce à une propagande inlassable et une police secrète
(la Gestapo), Hitler devient le seul maître (le Führer) à la suite de l’incendie du Reichstag, le 27 février
1933. Le nazisme a poussé le racisme jusqu’à l’extermination. Hitler affirme qu’il existe une « race des
seigneurs » à laquelle doivent obéir les « races inférieures », c’est-à-dire tous les autres, surtout les Juifs.
Les Nazis exercent également leur dictature sur l’économie avec notamment la mise en place d’usines
gigantesques. L’Etat contrôle les échanges extérieurs qu’il s’efforce de réduire au minimum.

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II°) LA CRISE ECONOMIQUE DES ANNEES 1930 :


1°) Les causes de la crise :
Les Américains ont cru, avec leur président Herbert Clark Hoover, que « la malédiction de la misère
sera à jamais bannie sur le sol des Etats-Unis ». Mais, en octobre 1929, une crise économique d’une
grande ampleur éclate. Les causes de cette crise soudaine trouvent leur origine dans la prospérité même
des années 1920. La Première Guerre mondiale avait stimulé l’économie américaine. La production
augmentait de plus en plus et représentait plus de la moitié de la production mondiale. On assista à une
surproduction agricole et industrielle suivie d’une baisse des prix et d’une faillite des entreprises.
Cette prospérité reposait surtout sur le crédit et la spéculation financière qui ont permis aux Américains
d’être les créanciers de l’Europe.

2°) Les manifestations de la crise :


La crise commence le jeudi 24 octobre 1929 par un crash à Wall Street, la bourse de New York : c’est le
« jeudi noir ». La crise est d’abord financière. Elle se manifeste par un effondrement des cours (baisse des
prix) : 40 % dans l’agriculture, 15 % dans l’industrie entre 1929 et 1933. Les prix des actions baissent
subitement, les banques arrêtent les crédits, les entreprises se trouvent dans une situation difficile.
Cette situation entraîne en quelques mois une paralysie de l’économie. Avec la surproduction, les stocks de
produits invendus s’accumulent, les usines ralentissent ou ferment, plusieurs d’entre elles tombent en
faillite. La crise gagne rapidement les pays européens dont l’économie est dépendante de celle des Etats-
Unis. En Autriche et en Allemagne, de nombreuses banques tombent en faillite. La France et l’Angleterre
ainsi que leurs dépendances sont également touchées.

3°) Les conséquences de la crise :


a) Les conséquences économiques :
La crise a accentué la concentration capitaliste. Les entreprises les plus solides achètent à bas prix leurs
rivales en faillite. La crise a favorisé l’autarcie (économie fermée) avec l’augmentation des droits de
douanes. Certains Etats trouvent d’autres solutions pour redresser leur économie. Aux Etats-Unis, le
président Franklin Roosevelt, élu en 1932, adopte une nouvelle politique appelée « New Deal »
(« Nouvelle Donne ») : dévaluation du dollar de 40 % pour réduire les dettes, limitation de la production
agricole et industrielle, subventions aux agriculteurs, aux banques et aux entreprises en détresse,
programme de grands travaux (ponts, routes, barrages, bâtiments publics, etc.). Une politique similaire est
inspirée en Angleterre par John Maynard Keynes.

b) Les conséquences sociales :


La faillite des entreprises entraîne la baisse des salaires de 23 % et les licenciements qui conduisent au
chômage (25 % de chômeurs aux Etats-Unis, 33 % en Allemagne, 25 % au Royaume-Uni, 2,5 % en France).

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Toutes les couches sociales sont touchées par le chômage (ouvriers, techniciens, ingénieurs, commerçants,
etc.). La masse des mécontents s’accroît et des tensions sociales éclatent.

c) Les conséquences politiques :


Avec la crise, le prestige des pays capitalistes est au plus bas. L’URSS, seul pays à l’abri, intensifie sa
propagande communiste et dénonce les erreurs du capitalisme. C’est ainsi que Staline déclare le 7 janvier
1933 que « le système industriel capitaliste n’a pas résisté à l’épreuve dans sa compétition avec le
système soviétique ; le système industriel soviétique a tous les avantages sur le syustème capitaliste ».
Dans certains Etats où le régime est incapable de trouver des solutions efficaces à la crise, le fascisme
s’installe : c’est le cas en Allemagne, avec le régime nazi mis en place par Adolf Hitler.

CONCLUSION :
Par son ampleur, sa durée et ses effets, la crise économique des années a
ruiné des millions d’hommes, favorisé l’arrivé d’Hitler au pouvoir en
Allemagne et accentué les rivalités monétaires et commerciales entre Etats.
Elle constitue l’une des causes principales de la faillite de la sécurité
collective.

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LEÇON 17 : LA FAILLITE DE LA SECURITE COLLECTIVE

INTRODUCTION :
La sécurité collective est un système interétatique destiné à garantir le
maintien de la paix. C’est le nom donné à l’activité diplomatique dans le
cadre de conférences, pour obtenir des accords garantissant la paix en
Europe. Cette politique avait été préconisée par le président américain
Thomas Woodrow Wilson. Les fascismes mettent fin aux illusions de la
sécurité collective. En effet, après le réarmement, ils mènent des séries
d’agressions entre 1935 et 1939. L’Europe est au centre de la tempête. Des
crises éclatent, aboutissant à la faillite de la sécurité collective.

I°) GENESE DE LA NOTION DE SECURITE COLLECTIVE


Le concept de sécurité collective est contemporain de la Première Guerre mondiale. Ce conflit s’est
singularisé de tous ceux qui l’ont précédé, tant par sa durée, que par son extension géographique, le
nombre de belligérants qu’elle a opposés, le nombre de victimes, et l’ampleur des destructions qu’elle a
engendrées. Cette guerre a également montré l’inefficacité de la diplomatie secrète, en partie tenue pour
responsable du déclenchement de la guerre. Par ailleurs, la pression des opinions publiques, résumées par
l’expression « Plus jamais ça » accréditent l’idée que la sécurité des nations ne peut être garantie que dans
un cadre collectif permettant d’instaurer un ordre international capable de mettre fin aux velléités
bellicistes des Etats. Déjà en 1918, le président américain Wilson, dans sa déclaration en quatorze points,
met l’accent sur la nécessité de renoncer à la pratique de la diplomatie secrète et de créer une Société des
Nations (SDN). Des propositions trouvent un écho diplomatique dans le traité de Versailles du 28 juin 1919,
qui dans son article premier, reprend ces exigences.

II°) L’ECHEC DE LA SOCIETE DES NATIONS


Cette notion de sécurité collective est à l’origine de la constitution de la Société des Nations en 1920. Cette
institution internationale représente la première tentative de prévention et de règlements des conflits à
une échelle internationale susceptible de mettre fin aux négociations bilatérales, dont on a pu mesurer
l’échec, et de dépasser le simple fait de s’en remettre au bon vouloir d’une puissance régionale. Malgré un
climat favorable à la mise en place d’un tel système, et la résolution pacifique, et la résolution pacifique de
conflits mineurs (notamment le différend frontalier opposant la Grèce et la Bulgarie), l’activité de la SDN
se solde par un échec.

III°) L’ECHEC DES EFFORTS DE PAIX :


1°) Les illusions de la sécurité collective :
Les années vingt apparurent comme une période marquée par la volonté de bâtir une paix stable. La
situation changea radicalement avec les effets de la grande crise économique des années 1930 et la

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montée des fascismes. La SDN devait garantir la paix par la sécurité collective mais ses pouvoirs restaient
limités à ses capacités de persuasion. Son action était limitée car les Etats-Unis n’y avaient pas adhéré.

2°) La montée des fascismes et l'établissement des dictatures totalitaires :


Au sortir de la Première Guerre mondiale, les problèmes liés à l’application des traités ainsi que les
difficultés économiques et sociales des gouvernements les fragilisèrent rapidement et favorisèrent la
montée des contestations politiques, en provenance de la gauche révolutionnaire communiste, mais aussi
de nouvelles organisations qui revendiquaient une idéologie nouvelle, le fascisme et mise en place de
dictatures totalitaires.

3°) Les agressions des dictatures :


Adolf Hitler (1889-1945) s’engagea dans une politique de violation du traité de Versailles : dès 1933, il
quitta la SDN ; en 1935, il dénonça les clauses de désarmement du traité de Versailles, reconstitua une
nouvelle force aérienne, la Luftwaffe, réintroduisit la conscription obligatoire (en mai 1935) ; il
remilitarisa, en mars 1936, la Rhénanie, sans déclencher d’autres réactions que des protestations
oratoires de la France. Hitler mit son nouvel armement à l’essai lors de la guerre d’Espagne, en soutenant
les forces putschistes du général Franco1 (1892-1975, chef de l’Espagne de 1939 à sa mort). Cette
opération, qui dura de 1936 à 1939, lui permit d’entrer en collaboration plus étroite avec Benito
Mussolini (1883-1945, dictateur de l’Italie de 1922 à 1943), qui soutenait également les chefs militaires
rebelles. En outre, le Duce avait, dès 1935, commencé à mettre en pratique ses visées expansionnistes ; les
armées italiennes s’étaient emparées de l’Éthiopie (3 octobre 1935), mettant en évidence les
impuissances de la SDN, brouillant l’Italie avec le Royaume-Uni et la France.
Le rapprochement de l’Allemagne, de l’Italie et du Japon aboutit à la signature de plusieurs traités
d’alliance ; en novembre 1936, l’axe Rome-Berlin fut proclamé et, le 25 novembre 1936, un pacte
Antikomintern, auquel l’Italie adhéra l’année suivante, fut signé entre le Japon et l’Allemagne. Les trois
États constituèrent les puissances de l’Axe.

IV°) LA MARCHE VERS LA GUERRE


1°) L’Anschluss
Hitler se lança dans une politique expansionniste en annexant l’Autriche en mars 1938. Mussolini lui
apporta son soutien. Les démocraties européennes demeurèrent passives, s’inquiétant davantage de leurs
problèmes de politique intérieure et considérant le problème du statut de l’Autriche comme une affaire
interne à l’Allemagne — ce que revendiquait Hitler. Les États-Unis, par ailleurs, avaient considérablement

1 Coup d’Etat militaire conduit par Franco (17-18 juillet 1936), soutenu par des soldats italiens et des Allemands

de la légion Condor. Cette guerre civile est marquée notamment par le massacre de Guernica (à 35 km de Bilbao)
le 26 avril 1937 : entre 16h et 17h 30 GMT, la ville symbole de l’identité basque est écrasée sous une pluie de
bombes. Guernica est la première ville du monde détruite par une attaque aérienne.

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limité leur pouvoir d’action en cas d’agression d’un autre pays, en votant une loi sur la neutralité qui leur
interdisait d’apporter une assistance matérielle aux nations en proie à un conflit international.

2°) La Tchécoslovaquie et la Conférence de Munich


En septembre 1938, Hitler menaça d’annexer par la force la zone frontalière de la Tchécoslovaquie, la
région des Sudètes, où vivaient 3 millions d’habitants d’origine allemande. Le Premier ministre
britannique Neville Chamberlain (1869-1940, Premier Ministre de 1937 à 1940) entama des
négociations qui débouchèrent sur une conférence à quatre (lui-même, Hitler, Mussolini, et Edouard
Daladier, 1884-1970, président du Conseil français de 1938 à 1940) ; ni la Tchécoslovaquie ni l’URSS
n’étaient représentées. Le 29 septembre 1938 furent signés les accords de Munich, par lesquels les
Tchèques, sous la pression des Britanniques et des Français, cédèrent la région des Sudètes à l’Allemagne,
contre la promesse d’Hitler de ne pas s’emparer d’une plus grande partie du territoire tchèque.
Moins de six mois plus tard, le 15 mars 1939, Hitler s’empara du reste de la Tchécoslovaquie (protectorat
de Bohême-Moravie le 16 mars) et revendique Dantzig et le corridor polonais en lançant un ultimatum
à la Pologne. La Grande-Bretagne et la France réagirent et promirent leur soutien à la Pologne en cas
d’attaque.

3°) Les systèmes d’alliances


Le 21 mai 1939, l’Allemagne et l’Italie signèrent le pacte d’Acier, un traité d’assistance militaire. Hitler,
qui voulait éviter de combattre sur deux fronts, signa le pacte germano-soviétique du 23 août 1939 avec
Staline qui, pourtant, était l’allié des Français et des Anglais. Le 1er septembre 1939, l’Allemagne envahit
la Pologne. Le 3 septembre, le Royaume-Uni et la France lui déclarèrent la guerre.

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LEÇON 18 : LA SECONDE GUERRE MONDIALE (1939-1945)

INTRODUCTION :

Vingt ans après la Première Guerre mondiale, un second conflit planétaire


éclate en 1939 et se termine en 1945 avec les défaites de l’Allemagne et du
Japon. Au moment du bilan, témoins, acteurs et survivants sont frappés par
l’ampleur du désastre. A la fin de cette guerre les données politiques
internationales changent.

I°) LES ETAPES DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE :

1°) Deux ans de victoires retentissantes de l’Axe (1939-1941) :

De 1939 à 1941, les Allemands l’emportèrent sur tous les fronts. Ils ont appelé cette série de victoires
rapides Blitzkrieg (« guerre éclair »). La Pologne fut écrasée après dix jours de résistance (septembre
1939), la Hollande, la Belgique et la France en six semaines (mai-juin 1940), la Yougoslavie et la Grèce en
un mois (avril-mai 1941). Entre temps, les troupes aéroportées allemandes contribuèrent à la conquête
de la Norvège (avril 1940) et de la Crète (mai 1941). Les Allemands devinrent maîtres de l’Europe où,
seule, l’Angleterre, dont le courage fut stimulé par Winston Churchill (nommé Premier ministre le 10 mai
1940), résista. De Gaulle (1890-1970, président de 1959 à 1969), réfugié à Londres, lança un appel
(l’Appel du 18 juin 1940) aux Français leur demandant de continuer la résistance.

2°) La mondialisation du conflit et la stabilisation des fronts (1941-1943) :

Le 22 juin 1941, Hitler attaque brusquement l’URSS en lançant l’opération Barbarossa. De juin à
décembre 1941, les divisions soviétiques sont taillées en pièces : l’armée allemande arrive aux portes de
Moscou, de Leningrad et occupe les plaines de la Russie du Sud, aux immenses richesses agricoles, minières
et industrielles. Dans le Pacifique, la flotte américaine basée à Pearl Harbor est attaquée par les Japonais
par surprise le 7 décembre 1941. Les Américains subissent de lourdes pertes. Mais, sous l’impulsion du
président Roosevelt, les Américains se dotent en deux ans d’un matériel et d’une armée irrésistibles, tout
en fournissant aux Alliés ce dont ils avaient besoin (loi Prêt-bail ou Lend Lease Act, 11 mars 1941).

3°) La victoire des Alliés :

La supériorité des Alliés change rapidement le cours de la guerre. L’Allemagne et le Japon résistent jusqu’à
leur écrasement en 1945
- Sur le front Est, en juillet 1943, l’Armée rouge, sous la direction du général Gueorgui Konstantinovitch
Joukov (1896-1974), passe à l’attaque et chasse la Wehrmacht (l’armée allemande) des territoires

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soviétiques. Le « rouleau compresseur russe » poursuit son avance vers l’ouest après les batailles de
Moscou et de Stalingrad.
- A l’ouest, les débarquements alliés en Afrique du Nord, en Sicile (10 juillet 1943), en Normandie
(opération Overlord, 6 juin 1944) et en Provence (15 août 1944) font perdre aux Allemands leurs
positions stratégiques. L’Italie signe l’armistice après le renversement de Benito Mussolini. La France est
libérée. Les troupes américaines venant de l’ouest et les troupes soviétiques venant de l’est font leur
jonction au cœur de l’Allemagne (à Torgau, sur le fleuve Elbe, 25 avril 1945). Dans la ville de Berlin
assiégée, Hitler se suicide le 30 avril. Les 7 et 8 mai 1945, à Reims et à Berlin, l’Allemagne capitule sans
condition.
- Dans le Pacifique, jusqu’en 1942, les Japonais ont remporté victoire sur victoire et conquis un immense
empire allant des frontières de l’Inde aux portes de l’Australie. Mais ils sont alors battus dans deux grandes
batailles navales (mer de Corail et îles Midway). Les Américains récupèrent plusieurs îles et attaquent
en direction du Japon. Les Japonais répliquent par des kamikazes. Pour accélérer l’issue de la guerre, le
président Harry S. Truman (1884-1972, président des Etats-Unis de 1945 à 1953) décide l’utilisation
d’une nouvelle arme : la bombe atomique2. Une première sur Hiroshima le 6 août 1945 (bombe « Little
Boy » de 4 tonnes larguée par Paul Warfield Tibbets SR [1889-1968] pilote de l’avion « Enola Gay » B29
Superfortress, équipage de 12 hommes) et une seconde sur Nagasaki le 9 août (bombe « Fat Man » - gros
bonhomme larguée par le Major Charles Sweeney [1919-15.7.2004] pilote du B 29 Bock’s Car) font
150 000 victimes.
Le 2 septembre 1945, dans la baie de Tokyo, le Japon capitule sans condition. La Seconde Guerre mondiale
est terminée.

II°) LES CONSEQUENCES DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE :

1°) Dans le monde

Les pertes humaines sont évaluées à plus de 50 millions de morts dont 20 millions pour l’URSS et 10
millions dans les camps de concentration. Les dégâts matériels sont estimés à 1,5 milliards de dollars.
Des milliers de villes ne sont que ruines. Dans de nombreuses villes d’Europe, l’équipement industriel,
ferroviaire, routier ets anéanti. La pénurie sévit.
La découverte des crimes nazis et du génocide a mis l’humanité en état de choc. Les Etats-Unis et les pays
neufs comme le Canada et l’Afrique du Sud s’enrichissent.
Les conférences de Yalta (4-11 février 1945) et de Potsdam (17 jullet-2 août 1945) organisent la paix
et jettent les bases d’une nouvelle organisation : l’Organisation des Nations unies (ONU). A Nuremberg,
en 1946, les criminels de guerre nazis sont jugés. La guerre a permis aux deux supergrands de s’affirmer
davantage : l’URSS jouit d’un prestige considérable et peut compter sur l’alliance des pays de l’Est libérés

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Le premier essai nucléaire (1re bombe appelée « Trinity ») a été effectué le 16 juillet 1945 près
d’Alamogordo (Nouveau Mexique).

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par l’Armée rouge tandis que les Etats-Unis exercent une totale suprématie économique, financière et
technologique. L’Europe, ravagée, a perdu sa prépondérance.

2°) En Afrique

Comme les autres continents, l’Afrique a été le théâtre d’opérations militaires (Afrique du Nord, Dakar) qui
ont entraîné d’importantes pertes humaines. Le continent a fourni plus de 500 000 tirailleurs, des
matières premières, des produits alimentaires, des devises provenant des impôts. La guerre a été
durement ressentie par les populations africaines (corvées, travaux forcés).
A leur retour d’Afrique, des tirailleurs accélèrent la prise de conscience d’où l’émergence de mouvements
nationalistes.
A Thiaroye, au Sénégal, des tirailleurs qui réclamaient leurs indemnités de guerre furent massacrés
tragiquement au camp militaire le 1er décembre 1944. La Seconde Guerre mondiale a été un grand
tournant dans l’histoire de l’Afrique.

CONCLUSION :

La Seconde Guerre mondiale a éclaté à la suite d’un enchaînement de crises.


Elle s’est caractérisée par des combats acharnés du fait de la forte
mobilisation des ressources humaines, financières et matérielles. Ce conflit
long et meurtrier a montré la barbarie humaine. 1945 est considérée
comme un « année zéro » car « on sait que rien ne sera jamais comme
avant ».

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