Droit Bancaire

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Droit privé, section française

Semestre 6

Module : Droit bancaire


MOSTAFA EL FARAH

Année universitaire 2020/2021

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1-LE CADRE JURIDIQUE
Le droit bancaire est régi par plusieurs dispositions législatives se rapportant ,
principalement , au droit civil et au droit des affaires : Loi 15-95 formant code de
commerce , textes sur les sociétés commerciales ; Dahir n° 1-14-193 du 4 24 décembre
2014 portant promulgation de la loi n°103-12 relative aux établissements de crédit et
organismes assimilés ; Dahir n° 1-05-38 du 23 novembre 2005 portant promulgation de
la loi n°76-03 portant statut de Bank Al Maghreb …. On trouve également des textes de
sources professionnelles qui concernent principalement : Les circulaires de Bank Al
Maghreb sont, suivant les dispositions de l’article 24 de la loi bancaire, homologuées par
arrêtés du ministre chargé des finances et publiées au Bulletin Officiel, ce qui assure leur
force obligatoire. Les circulaires et les différentes instructions sur la réglementation de
change au Maroc.
2- Les objectifs annoncés de la nouvelle loi
La nouvelle loi bancaire portant le numéro 103-12 a été promulguée 24 décembre 2014
et a apporté les nouveautés suivantes :
- Limitation de l’agrément des banques à l’exercice d’une partie seulement des
activités liées à la collecte et à l’octroi des crédits ;
- Enumération des services d’investissements et des services qui leur sont connexes
;
- L’instauration d’un cadre législatif régissant l’activité des banques participatives
- Soumission des associations de micro-crédit et des banques offshores à la loi
bancaire ;
- Création du statut d’établissement de paiement ;
- Définition des compagnies financières et des conglomérats financiers ;
- Révision des règles régissant l’activité des intermédiaires en opérations effectuées
par les établissements de crédit.

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3- Le Conseil Economique, Social et Environnemental estime que la nouvelle loi a
comme principaux apports:
1. L'introduction de nouvelles dispositions relatives aux associations de micro-crédit et
banques offshore. Tout en restant régies parleurs textes spécifiques, ces dernières seront
soumises aux dispositions de la loi bancaire relatives à l'octroi et au retrait d'agrément, à
la réglementation prudentielle et comptable et au régime des sanctions;
2. L'introduction du statut d'établissements de paiement habilités à effectuer des
opérations de paiement et englobant les sociétés de transfert de fonds régies par la loi en
vigueur, et le développement de dispositions relatives à la définition des conglomérats
financiers et à leur surveillance;
3. L'introduction d'un cadre légal et réglementaire pour l'encadrement de l'activité de
commercialisation des produits et services de banques participatives dans le secteur
bancaire marocain;
4. L'instauration d'un cadre de surveillance macro prudentielle et de gestion des crises
systémiques et l'introduction de nouvelles règles de gouvernance du secteur bancaire;
5. La mise en conformité de la loi bancaire avec d'autres textes législatifs par sa mise en
adéquation avec la loi sur la protection du consommateur, celles de lutte contre le
blanchiment et sur la concurrence, et celle relative à la protection des données privées; 6.
La mise en place de passerelles entre Bank Al Maghreb et le Conseil de la Concurrence
concerné par les situations de fusions relatives aux établissements de crédit

4- Notion d’établissements de crédit


L’article 1er la loi bancaire considère comme établissements de crédit les personnes
morales qui exercent leur activité au Maroc quels que soient le lieu de leur siège social,
la nationalité des apporteurs de leur capital social ou de leur dotation ou celle de leurs
dirigeants et qui exercent, à titre de profession habituelle, une ou plusieurs des activités
suivantes :
- la réception des fonds du public ;
- les opérations de crédit ;
- la mise à disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur
gestion. Les établissements de crédit peuvent effectuer également des opérations
connexes à leur activité ainsi que de prendre des participations dans des entreprises
existantes ou en création sous réserve de respecter les limites réglementaires fixées
par Bank Al-Maghrib.

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Par ailleurs, la loi bancaire assimile aux établissements de crédit les organismes suivants
: les établissements de paiement1, les associations de micro-crédit2, les banques offshore,
les compagnies financières, la Caisse de Dépôt et de Gestion et la Caisse Centrale de
Garantie.
Parmi les nouveautés de la nouvelle loi bancaire, c’est l’instauration des établissements
de paiement. En effet, l’article 15 de la loi bancaire les définit comme ceux qui offrent un
ou plusieurs services de paiement. Ces derniers sont d’ailleurs précisés dans le cadre de
l’article 16.
5- Typologie des établissements de crédit :
A. Les banques
Conformément à l'article 11 de la loi bancaire, les banques peuvent être agréées en vue
d’exercer tout ou partie des activités suivantes :
-recevoir du public des fonds à vue ou d'un terme inférieur ou égal à deux ans ;
-distribuer des crédits ;
-gérer et mettre à la disposition de leur clientèle, tous moyens de paiement ;
-réaliser des opérations connexes à leur activité ; -
réaliser des services de paiement.
B. Les sociétés de financement
Les sociétés de financement représentent la catégorie d'établissements de crédit ne
pouvant effectuer parmi les opérations liées à l'activité bancaire telles que définies par la
loi bancaire que « celles précisées dans les décisions d'agrément qui les concernent ou
éventuellement dans les dispositions législatives ou réglementaires qui leur sont propres
».
Cependant et à titre dérogatoire, les sociétés de financement peuvent être autorisées dans
le cadre de leur agrément à recevoir du public des fonds d'un terme supérieur à un an.
C- Les sociétés de financement dont les opérations sont limitées dans la décision
d’agrément
Ce sont généralement des sociétés de crédit à la consommation, de crédit-bail mobilier
et immobilier, des sociétés de cautionnement mutuel, d’affacturage, de crédits
d’équipement, de capital risque et d’investissement etc.

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D-Les sociétés de financement dont les opérations sont limitées par les dispositions
législatives ou réglementaires propres
Ce sont des sociétés constituées sous forme d’une société anonyme à capital fixe et qui
doivent après la loi de 1993 être agréées en tant que sociétés de financement. Parmi ces
sociétés on trouve surtout la Caisse Marocaine des Marchés, comme une société
anonyme de droit privé, et dont l’objet est le financement des entreprises ayant des
marchés publics de travaux ou de fournitures.
E-Les organismes assimilés
Selon l’article 11 de la loi 103.12, les établissements de paiement, les associations de
micro-crédit , les banques offshore , les conglomérats financiers , les compagnies
financières , la Caisse de Dépôt et de Gestion et la Caisse Centrale de Garantie sont
désormais considérés comme organismes assimilés aux établissements de crédit.
Les établissements de paiement introduits la première fois par la nouvelle loi, sont selon
les articles 15 et 16, ceux qui offrent un ou plusieurs des services de paiement suivants:
- les opérations de transfert de fonds ;
- les dépôts et les retraits en espèces sur un compte de paiement ;
- l’exécution d’opérations de paiement par tout moyen de communication à distance, à
condition que l’opérateur agisse uniquement en qualité d’intermédiaire entre le payeur
et le fournisseur de biens et services ;
- l’exécution de prélèvements permanents ou unitaires, d’opérations de paiement par
carte et l’exécution de virements, lorsque ceux-ci portent sur des fonds placés sur un
compte de paiement qui est tout compte détenu au nom d’un utilisateur de services de
paiement et qui est exclusivement utilisé aux fins d’opérations de paiement.
Ces établissements peuvent aussi, dans le respect des dispositions législatives et
réglementaires en vigueur, exercer les opérations de change.
Toutefois, ne sont pas soumis aux dispositions de la nouvelle loi selon l’article 23 :
- Bank AlMaghrib ;
- la Trésorerie générale du Royaume ;
- le Service de Mandats Postaux ;
- les entreprises d’assurances et de réassurance régies par la loi n°17-99 portant code
des assurances et les organismes de prévoyance et de retraite ;
- les organismes à but non lucratif qui, dans le cadre de leur mission et pour des raisons
d’ordre social, accordent sur leurs ressources propres des prêts à des conditions
préférentielles aux personnes qui peuvent en bénéficier en vertu des statuts de ces
organismes ;
- le Fonds Hassan II pour le développement économique et social régi par la loi n° 36-
01 ;

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- les institutions financières internationales et les organismes publics de coopération
étrangers autorisés par une convention conclue avec le gouvernement du Royaume du
Maroc à exercer une ou plusieurs opérations visées à l’article
F-Les banques participatives
Aux termes de l’article 54, sont considérées comme banques participatives les
personnes morales habilitées1 à exercer à titre de profession habituelle les activités
suivantes :
* Les activités de l’article 1 :
- la réception de fonds du public ; -les opérations de crédit ; - la mise à la disposition de
la clientèle de tous moyens de paiement, ou leur gestion.
*Les activités de l’article 55 :
- recevoir du public des dépôts d’investissement dont la rémunération est liée aux
résultats des investissements convenus avec la clientèle. Les dépôts d’investissement
étant des fonds recueillis par les banques participatives auprès de leur clientèle en vue
de leur placement dans des projets et selon des modalités convenus entre les parties.
* Les activités de l’article 58 :
- procéder au financement de la clientèle à travers divers produits qui appartiennent à la
finance islamique dont la Mourabaha, l’Ijara etc.
Les caractéristiques techniques de ces produits ainsi que les modalités de leur
présentation à la clientèle sont fixées par circulaire du wali de Bank Al-Maghrib, après
avis du comité des établissements de crédit et avis conforme du Conseil supérieur des
Ouléma visé à l’article 62. Toutefois ces activités et opérations ne doivent pas impliquer
la perception et / ou le versement d’intérêt.

6- Les activités des établissements de crédit


1 : La réception des fonds du public :
Rappelons que seules les banques sont habilitées à recevoir du public des fonds à vue ou
d'un terme inférieur ou égal à deux ans et qu'exceptionnellement, les sociétés de
financement peuvent bénéficier dans le cadre de le leur agrément d'une réception de fonds
du public d'un terme supérieur à un an.

L'article 2 de la loi bancaire considère comme fonds reçus du public les fonds qu'une
personne recueille de tiers sous forme de dépôt ou autrement, avec le droit d'en disposer
pour son propre compte à charge pour elle de les restituer. Il assimile aux fonds reçus du
public :

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-les fonds déposés en compte à vue, avec ou sans préavis, même si le solde du compte
peut devenir débiteur ;
-les fonds déposés avec un terme ou devant être restitués après un préavis ;
-les fonds versés par un déposant avec stipulation d'une affectation spéciale, si l'entreprise
qui a reçu le dépôt ne le conserve pas en l'état, à l'exception des fonds versés auprès des
sociétés légalement habilitées à constituer et gérer un portefeuille de valeurs mobilières ;
-les fonds dont la réception donne lieu à la délivrance par le dépositaire d'un bon de caisse
ou de tout billet portant intérêt ou non.
Par ailleurs, la loi bancaire exclut de la notion de fonds reçus du public les éléments
suivants :
-les sommes laissées en compte dans une société par les associés en nom, les commandités
et les commanditaires, les associés, les gérants, les administrateurs, les membres du
directoire ou du conseil de surveillance et les actionnaires détenant 5% au moins du
capital ;
-les dépôts du personnel de l'entreprise lorsqu'ils ne dépassent pas 10% du capital social
;
-les fonds provenant de concours d'établissements de crédits et des organismes assimilés
; -les fonds inscrits dans les comptes de paiement prévus à l’article 16 de la loi bancaire.
2 : Les opérations de crédit
L’article 3 de la loi bancaire définit une opération de crédit comme tout acte, à titre
onéreux, par lequel une personne :
• met ou s’oblige à mettre des fonds à la disposition d’une autre personne, à charge pour
celle-ci de les rembourser ;
• ou prend, dans l’intérêt d’une autre personne, un engagement par signature sous forme
d’aval, de cautionnement ou de toute autre garantie.

Il assimile en outre à des opérations de crédit :


• les opérations de crédit-bail et de location avec option d’achat et assimilées ;
• les opérations d’affacturage ;
• les opérations de vente à réméré d’effets et de valeurs mobilières et les opérations de
pension telles que prévues par la législation en vigueur.

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Il ressort ainsi de cette définition que plusieurs opérations apparemment très
différentes sont qualifiées d’opérations de crédit. Si par exemple, une avance de fonds
qu’un prêteur accorde à un emprunteur à charge pour ce dernier de rembourser ladite
avance est une opération de crédit, en constitue également une le cautionnement, contrat
aux termes duquel la caution s'engage seulement à désintéresser un créancier en cas de
défaillance du débiteur. Or dans ce cas, il y a opération de crédit même dans l'hypothèse
où la caution n'aurait effectué aucune avance de fonds, le débiteur n'ayant pas été
défaillant.

De cette présentation des opérations de crédit, on peut relever une difficulté à cerner
cette notion de crédit. Toutefois, il convient de retenir que l’article 3 de la loi bancaire
fait la distinction entre deux types d’opérations :
• Les avances de fonds et les promesses les concernant ;
• Les engagements par signature.
Cette distinction est complétée par une assimilation concernant les opérations de location
assortie d'une offre d'achat.
3 : La mise à disposition et la gestion des moyens de paiement
La loi bancaire considère comme moyens de paiement tous les instruments qui, quel
que soit le support ou le procédé technique utilisé, permettent à toute personne de
transférer des fonds. Il en résulte ainsi que les moyens de paiement sont des moyens de
transferts de fonds, des instruments « permettant de faire circuler la monnaie scripturale
»3.
Par ailleurs, la nouvelle loi bancaire a innové par rapport à celle de 2006 en intégrant
dans la notion de moyens de paiement la monnaie électronique. En ce sens, elle définit
cette dernière comme étant toute valeur monétaire représentant une créance sur
l’émetteur, qui est :
- stockée sur un support électronique ;
- émise en contrepartie de la remise de fonds d’un montant dont la valeur n’est pas
inférieure à la valeur monétaire émise et ;
- acceptée comme moyen de paiement par des tiers autres que l’émetteur de la
monnaie électronique.

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Le monopole de mise à disposition à la clientèle de moyens de paiement et leur
gestion accordé aux établissements de crédit s'explique par le souci des autorités
monétaires de contrôler l'évolution de ces opérations et de leurs risques afin de renforcer
la confiance et la sécurité juridique des instruments de paiement. Il est à signaler que ce
monopole est désormais accordé également aux établissements de paiement en vertu de
la nouvelle loi bancaire.

La notion de mise à disposition est liée à l’émission du moyen de paiement : il y a


mise à disposition si l’établissement de crédit émet ou crée le moyen de paiement.
La notion de gestion des moyens de paiement couvre le service de caisse : les
encaissements et les paiements.
4 : Les activités connexes aux opérations de banque :
L'article 7 de la loi bancaire dresse la liste de ces activités. Il s'agit :
1) des services d’investissement4
2) des opérations de change ;
3) des opérations sur or, métaux précieux et pièces de monnaie ;
4) de la présentation au public des opérations d’assurance de personnes, d’assistance
et d’assurance-crédit ;
5) des opérations de location de biens mobiliers ou immobiliers, pour les
établissements qui effectuent, à titre habituel, des opérations de crédit-bail.
5-Les opérations d'affacturage
Selon l’article 5 de la loi 103-12, l’affacturage est la convention par laquelle un
établissement de crédit s’engage à recouvrer et à mobiliser des créances commerciales,
soit en acquérant lesdites créances, soit en se portant mandataire du créancier avec, dans
ce dernier cas, une garantie de bonne fin. Les opérations de vente à réméré d'effets et de
valeurs mobilières et les opérations de pension.
La clientèle
Le droit au compte
Le droit à un compte bancaire pour le plus grand nombre de citoyens, répond et s’accorde
bien avec l’objectif annoncé dans chaque pays qui modernise et démocratise son système

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financier, à savoir, la bancarisation. Au Maroc, l’article 150 de la nouvelle loi 103.12
confère à toute personne qui ne dispose pas d’un compte bancaire et qui s’est vue refuser
son ouverture par plusieurs établissements de crédit, de demander à Bank AlMaghrib de
désigner un établissement bancaire auprès duquel elle pourra se faire ouvrir ce compte.
Cet établissement est alors tenu de s’exécuter sous peine de sanctions. Cependant, rien
n’oblige l’établissement de crédit à accorder au client en question tous les services
d’habitude liés à l’ouverture d’un compte. Généralement cet établissement acceptera cette
ouverture mais limitera les services aux opérations de caisse seulement : des versements,
des virements, des recouvrements etc.
Le droit à l’information
L’information des clients sur les conditions pratiquées par un établissement de crédit est
devenue obligatoire grâce aux lois bancaires et au code de commerce. Ainsi selon l’article
154, les conditions appliquées par les établissements de crédit à leurs opérations,
notamment en matière de taux d’intérêt débiteurs et créditeurs, de commission et de
régime de dates de valeur, doivent être portées à la connaissance du . L’article 159 de la
nouvelle loi bancaire 103.12 permet à toute personne qui s’estime lésée du fait d’un
manquement par un établissement de crédit aux dispositions de la loi et des textes pris
pour son application dans une ou plusieurs opérations réalisées, de saisir de Bank
AlMaghrib qui réservera à la demande la suite qu’elle juge appropriée. Une disposition,
qui, malgré son côté positif, nous parait insuffisante, contrairement à l’obligation
d’information que doivent respecter les dirigeants des établissements de crédit, sous peine
de sanctions importantes, envers le ministre des finances, le Gouverneur de Bank Al-
Maghrib et le Conseil d’administration ou le Conseil de surveillance de l’établissement
en question, qui doit les informer de toute anomalie ou événement grave survenu dans
l’activité ou la gestion de l’établissement et susceptible d’en compromettre la situation ou
de porter atteinte au renom de la profession. Certes, l’article 157 impose aux
établissements de crédit de se doter d’un dispositif interne permettant un traitement
efficace et transparent des réclamations formulées par leur clientèle, adapté à leur taille,
leur structure et la nature de leurs activités. Les modalités de traitement de ces
réclamations sont arrêtées par circulaire du Wali de Bank AlMaghrib, après avis du
comité des établissements de crédit. Les établissements de crédit doivent aussi selon

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l’article 158 adhérer à un dispositif de médiation bancaire visant le règlement à l’amiable
des litiges qui les opposent à leurs clients. Les modalités de fonctionnement de ce
dispositif sont aussi arrêtées par circulaire du Wali de Bank Al-Maghrib, après avis du
comité des établissements de crédit. Les banquiers et les professionnels du crédit sont
supposés partager avec leurs clients, entreprises et particuliers, une obligation d’informer
et un devoir de s’informer. L’inégalité foncière de ces deux parties contractantes justifie
cette obligation précontractuelle de renseignement qui pèse d’abord sur les professionnels
et qui découle du fait que le professionnel détient souvent des informations dont le client
ne dispose pas et surtout parce que l’ignorance du client est le plus souvent légitime. Les
professionnels ont instauré des pratiques rigoureuses qui leur permettent d’être
suffisamment éclairés sur la situation financière, la solvabilité et le sérieux du client. Les
clients sont souvent invités à fournir un dossier très complet, et répondre à un
questionnaire qui va au-delà des données personnelles et de la vie privée.

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