DP Dalesia A Rome 4

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dossier de presse

D’Alésia à Rome,
l’aventure archéologique
de Napoléon III

29 mars - 13 juillet 2020


nouvelles dates :
19 septembre 2020 - 3 janvier 2021

Musée d’Archéologie nationale,


Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Cette exposition est organisée par la Réunion


des musées nationaux - Grand Palais et le Musée
d’Archéologie nationale.


sommaire

communiqué de presse p.3

press release p.5

comunicato stampa p.7
plan de l’exposition et scénographie p.9
liste des prêteurs p.11
textes des salles p.12

liste des œuvres exposées p.17
dispositifs numériques p.32

extraits du catalogue p.33
notices d’oeuvres p.40
catalogue de l’exposition p.43

autour de l’exposition p.45

informations pratiques p.47

visuels disponibles pour la presse p.48
le musée d’Archéologie nationale, Domaine national de Saint-Germain-en-Laye p.53

partenaires médias p.55

Édouard Flouest (1829-1891), d’après un dessin du général Creuly gravé par Saunier pour la Revue archéologique
« Armes recueillies dans la plaine au-dessous d’Alise », S.d. [après 1861], Dessin à l’encre rehaussé à l’aquarelle, contre-
collé sur papier cartonné, signé « Ed. F. », H. : 28,8 ; l. : 22,5 cm, Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale,
centre des archives, fonds Édouard Flouest © MAN/Valorie Gô
2 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III
communiqué

D’Alésia à Rome,
l’aventure archéologique
de Napoléon III

29 mars - 13 juillet 2020


nouvelles dates :
19 septembre 2020 - 3 janvier 2021

Musée d’Archéologie nationale,


Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Cette exposition est organisée par la Réunion


des musées nationaux - Grand Palais et le Musée
d’Archéologie nationale.

Dans le courant du XIXe siècle, l’archéologie se retrouve au cœur de nouveaux enjeux tant politiques que
scientifiques. D’une part, les États européens concourent pour s’approprier la connaissance des cultures
disparues et construire leur identité nationale. D’autre part, s’ouvrent de véritables chantiers de fouille qui
mobilisent des techniques nouvelles et des outils novateurs. Cartographie, dessins et photographie sont
convoqués pour restituer le réel, attester la provenance authentique des objets et dresser un panorama qui
se veut objectif et scientifique, avec pour enjeu supplémentaire une diffusion des fouilles et de leurs produits
auprès des publics.

Emblématiques de ce double mouvement, les fouilles archéologiques entreprises à l’instigation de Napoléon


III adoptent une démarche bien différente de celles menées par les « antiquaires » du siècle précédent. Très
liées à la personne de l’empereur, elles constituent un véritable programme archéologique à l’échelle de
l’Europe et du bassin méditerranéen, en Grèce, en Italie ou en Orient.

L’impulsion est donnée depuis la France par la rédaction de l’Histoire de Jules César. Napoléon III entend
marcher sur les traces du conquérant romain et la Commission de Topographie des Gaules, ou CTG,
est officiellement investie le 17 juillet 1858. Elle entreprend, ou subventionne, jusqu’en 1879 des travaux
nombreux pour identifier les sites archéologiques sur le terrain. Sous la direction de Félicien Caignart de
Saulcy (1807-1880), la CTG tisse un vaste réseau de correspondants présents dans tous les départements,
en s’appuyant sur les sociétés savantes. Militaires, archivistes, enseignants, hommes d’Église et autres
notables, sont ainsi mobilisés pour collecter informations et objets, et les envoyer au ministère de l’Instruction
publique selon une méthodologie clairement établie.

Peu de temps après, en 1861, Napoléon III acquiert les Jardins Farnèse sur la colline du Palatin à Rome:
symboliquement, il devient propriétaire de ce que l’on nomme durant le Risorgimento «les Palais des
Césars» et engage les fouilles archéologiques que conduit Pietro Rosa (1810-1891). En France comme en
Italie, relevés, photographies, rapports, estampages sont les témoins (aujourd’hui dispersés) d’une activité
intense qui jette les bases d’une archéologie scientifique.

Pietro Dovizielli, Palais des Césars, équipe de fouilles en action (détail), 1864-1867. Avril 1862, épreuve photographique sur pa-
pier albuminé, à partir d’un négatif sur verre au collodion, H. 22,6 ; l. 31,5 cm, Paris, musée du Louvre, département des Antiquités
grecques, étrusques et romaine © Musée du Louvre / Département des AGER
3
L’exposition a pour objectif de retracer l’histoire de collections aujourd’hui dispersée dans des institutions de
natures diverses (bibliothèques, musées, fonds privés et écoles d’art). En réunissant ce corpus, elle espère
retracer le déroulement des fouilles que Napoléon III entreprend dans les pas des Césars, tout en proposant
une nouvelle approche qui questionne le rôle de la photographie et des méthodes d’enregistrement dans ce
programme archéologique. Il s’agira d’identifier les différents acteurs (archéologues, historiens, photographes,
cartographes, Napoléon III), émetteurs et récepteurs de cette archéologie de l’image, qui ont indéniablement
participé à la politique culturelle pratiquée durant cette période de recherches en France et en Italie.

Les archives conservées en France qui se rapportent aux fouilles menées par la CTG et celles des Jardins
Farnèse sous Napoléon III restent à ce jour inconnues du grand public. Et pour cause, aucune rétrospective
n’a permis de mettre en lumière cette aventure archéologique. En plus de voir des albums déposés au nom
de l’empereur dans diverses institutions nationales, des photographies grand format présentées à l’Institut
de France et des albums touristiques vendus in situ, le visiteur pourra découvrir des objets issus des fouilles
d’Alise-Sainte-Reine et des Jardins Farnèse, conservés au musée d’Archéologie nationale ou au musée du
Louvre, ainsi que les toiles exécutées par le peintre Joseph-Fortuné-Séraphin Layraud, le seul artiste-peintre
français identifié à avoir assisté au dégagement de la maison de Livie (1869), et les relevés d’Arthur Dutert.
.......................................
commissaire général : Daniel Roger, conservateur en chef, adjoint au directeur, responsable de la politique
scientifique et des collections au musée d’Archéologie nationale - domaine national de Saint-Germain-en-
Laye

commissaires scientifiques : Corinne Jouys-Barbelin, conservatrice du patrimoine, responsable du


service des ressources documentaires au musée d’Archéologie nationale - domaine national de Saint-
Germain-en-Laye, et Anissa Yelles, docteure en archéologie, post-doctorante du Labex CAP (INHA/Ecole
nationale des chartes)
.......................................
ouverture : lundi, mercredi, jeudi, publication aux éditions de la Réunion contacts presse :
vendredi de 10h à 17h des musées nationaux - Grand Palais, Réunion des musées nationaux -
Paris 2020: Grand Palais
samedi et dimanche de 10h à 18h
254-256 rue de Bercy
fermeture hebdomadaire les mardis
75 577 Paris cedex 12
fermeture le 1er janvier, 1er mai et 25 - catalogue de l’exposition : broché,
décembre 19,5 x 25,5 cm, 192 pages, 115 ill., 30€ Florence Le Moing
[email protected]
tarifs: exposition : 6€ (plein tarif) 01 40 13 47 62
exposition + collection permanente : 9 €
(plein tarif) / 7,5 € TR Svetlana Stojanovic
[email protected]
accès : RER ligne A – Station Saint-
@Presse_RmnGP
Germain-en-Laye (20mn de Charles de
Gaulle/Étoile)
Autobus RATP 258 #ExpoAlesiaMAN
Autobus Véolia Transports : Lignes n°1,
2, 10, 27
A 13
RN 190, RN 13, N186

informations et réservations :
www.musee-archeologienationale.fr
tel 0134 51 65 36
reservation@musee-
archeologienationale.fr

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press release
From Alesia to Rome:
the archaeological story of
Napoleon III

29 March – 13 July 2020


new dates:
19 september 2020 - 3 january 2021

Musée d’Archéologie Nationale,


Domaine National de Saint-Germain-en-Laye

This exhibition is organised by Réunion des Musées


Nationaux – Grand Palais and the Musée d’Archéologie
Nationale.

Over the course of the 19th century, archaeology became a central aspect of the new political and
scientific challenges. European states competed to increase their knowledge of lost cultures and build
their national identity. Meanwhile, excavation sites were opened, requiring new techniques and innovative
tools. Cartography, drawing and photography were used to recreate reality, demonstrate the authentic
provenance of objects and produce an objective, scientific overview, with the additional aim of informing the
public about the digs and what they had unearthed.

Emblematic of this dual movement, the archaeological excavation sites opened at the instigation of
Napoleon III took a very different approach to those run by the “antiquarians” of the previous century.
Inextricably linked to the figure of the emperor, they represented a real archaeological program played out
across Europe and the Mediterranean Basin, in Greece, Italy and the East.

The impetus came from France, with the writing of the History of Julius Caesar. Napoleon III sought to walk
in the footsteps of the Roman conqueror, and the Commission de Topographie des Gaules, or CTG, was
officially launched on 17 July 1858. It carried out or subsidised numerous studies to identify archaeological
sites in the area. Led by Félicien Caignart de Saulcy (1807-1880), the CTG formed a vast network of
contacts across all regions, with the support of scholarly communities. Military personnel, archivists,
teachers, members of the clergy and other public figures all worked together to collect information and
objects and send them to the Ministry of Public Instruction, following a clearly defined methodology.

Soon after, in 1861, Napoleon III purchased the Farnese Gardens on Palatine Hill in Rome. This made
him the symbolic owner of what was known during the Risorgimento as the “Palace of the Caesars”, and
he ordered archaeological excavations to begin, led by Pietro Rosa (1810-1891). Images, photographs,
reports and stamps from both France and Italy (now dispersed) attest to the intense activity that paved the
way for scientific archaeology.

The exhibition sets out to retrace the history of collections that are now dispersed throughout different types
of institutions (libraries, museums, private collections and art schools). By reuniting this corpus, it seeks
to tell the story of the excavations instigated by Napoleon III in the footsteps of the Caesars, while offering
a new approach that explores the role of photography and recording methods used in this archaeological

Pietro Dovizielli, Palais des Césars, excavation team in action (detail), avril 1862. photographic print on albumen paper, from a
collodion glass negative, H. 22,6 ; l. 31,5 cm, Paris, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaine
© Musée du Louvre / Département des AGER 5
campaign.It will identify the different figures involved (archaeologists, historians, photographers, cartographers
and Napoleon III himself), the transmitters and receivers of this image-based archaeology, and their
unquestionable role in the cultural policy pursued during this period of research in France and Italy.

To this day, the archives held in France relating both to the excavations conducted by the CTG and those at
the Farnese Gardens under Napoleon III are unknown to the general public; unsurprising, given that there
has never been a retrospective to highlight this archaeological adventure. As well as the albums left to various
national institutions in the name of the emperor, large-format photographs displayed at the Institut de France
and tourist albums sold in situ, visitors will be able to see objects from the excavations at Alise-Sainte-Reine
and the Farnese Gardens, held at the Musée d’Archéologie Nationale and the Musée du Louvre, along with
paintings by Joseph-Fortuné-Séraphin Layraud, the only French painter known to have been present for the
unearthing of the Villa of Livia (1869), and images by Arthur Dutert.

.......................................

head curator: Daniel Roger, Chief Curator, Deputy Director, Head of Scientific Policy and Collections at the
Musée d’Archéologie Nationale - Domaine National de Saint-Germain-en-Laye.

scientific curators: Corinne Jouys-Barbelin, Heritage Curator, Head of the Department of Documentary
Resources at the Musée d’Archéologie Nationale - Domaine National de Saint-Germain-en-Laye, and
Anissa Yelles, Doctor of Archaeology, postdoctoral researcher at Labex CAP (INHA/Ecole Nationale des
Chartes)

.......................................
opening hour : from 10 am to 5 pm published by the Réunion des musées press contacts :
every weekday except Tuesdays, and nationaux - Grand Palais, Paris 2020 : Réunion des musées nationaux -
from 10 am to 6 pm on saturdays and Grand Palais
254-256 rue de Bercy
sundays - catalogue of the exhibition :
75 577 Paris cedex 12
closed on 1 January, 1 May and 25 19,5 x 25,5 cm, 192 pages, 115 ill., 30€
December Florence Le Moing
[email protected]
price : exhibition: 6€ (full price) exhibition 01 40 13 47 62
+ permanent collection: 9€ (full price) /
7,5€ (reduced rate) Svetlana Stojanovic
[email protected]
directions: RER line A – Station: Saint-
@Presse_RmnGP
Germain-en-Laye (20 mins from Charles
de Gaulle/Étoile) #ExpoAlesiaMAN
RATP bus 258
Véolia Transports bus: Lines 1, 2, 10, 27
A 13
RN 190, RN 13, N18

informations:
www.musee-archeologienationale.fr
tel 01 34 51 65 36
reservation@musee-
archeologienationale.fr

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comunicato stampa
Da Alesia a Roma,
l’avventura archaeologica di
Napoleone III

29 Marzo – 13 Luiglio 2020


nuove date:
19 settembre 2020 - 3 gennaio 2021

Musée d’Archéologie Nationale,


Domaine National de Saint-Germain-en-Laye

Questa mostra è organizzata dalla Réunion des musées


nationaux - Grand Palais e dal Museo d’Archeologia
nazionale.

Nel corso del XIX secolo l’archeologia si ritrova al centro di nuove sfide sia politiche che scientifiche.
Da una parte, gli Stati europei concorrono per appropriarsi della conoscenza delle culture scomparse e
costruire la loro identità nazionale. Dall’altra, si aprono veri e propri cantieri di scavo che mobilitano nuove
tecniche e strumenti innovativi. Sono utilizzati cartografia, disegni e fotografia per rendere il reale, attestare
la provenienza autentica degli oggetti e delineare un panorama che vuole essere obiettivo e scientifico,
perseguendo la sfida aggiuntiva di una diffusione degli scavi e dei loro prodotti presso i vari tipi di pubblico.

Emblematici di questo doppio movimento, gli scavi archeologici intrapresi su suggerimento di Napoleone
III adottano un procedimento molto diverso da quelli condotti dagli “antiquari” del secolo precedente. Molto
legati alla persona dell’imperatore, costituiscono una vera e propria programma archeologica a livello
europeo e del bacino mediterraneo, in Grecia, Italia o in Oriente.

L’impulso è dato dalla Francia attraverso la redazione della Storia di Giulio Cesare. Napoleone III intende
ripercorrere le tracce del conquistatore romano e così il 17 luglio 1858 viene investita ufficialmente la
Commissione di topografia dei Galli, o CTG, che intraprende, o sovvenziona, fino al 1879, numerosi lavori
per individuare sul posto i siti archeologici. Sotto la direzione di Félicien Caignart de Saulcy (1807-1880),
la CTG crea un’ampia rete di corrispondenti presenti in tutti i dipartimenti, affidandosi alle associazioni
scientifiche. Sono così mobilitati militari, archivisti, insegnanti, uomini di Chiesa e notabili vari per raccogliere
informazioni e oggetti e inviarli al Ministero dell’istruzione pubblica secondo una metodologia chiaramente
stabilita.

Poco tempo dopo, nel 1861, Napoleone III acquista i Giardini Farnese sulla collina del Palatino a Roma:
simbolicamente, diventa proprietario di quelli che durante il Risorgimento sono chiamati “i palazzi dei Cesari”
e avvia gli scavi archeologici condotti da Pietro Rosa (1810-1891). In Francia come in Italia, rilevamenti,
fotografie, rapporti, calchi epigrafici, sono i testimoni (oggi dispersi) di un’intensa attività che getta le basi di
un’archeologia scientifica.

La mostra ha l’obiettivo di ripercorrere la storia di collezioni oggi disperse, in istituzioni di varia natura
(biblioteche, musei, fondi privati e scuole d’arte). Riunendo questo corpus, spera di ripercorrere lo
svolgimento degli scavi che Napoleone III intraprende sulle orme dei Cesari, proponendo al tempo stesso un

Pietro Dovizielli, Palais des Césars, excavation team in action (detail), avril 1862. photographic print on albumen paper, from a
collodion glass negative, H. 22,6 ; l. 31,5 cm, Paris, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaine
© Musée du Louvre / Département des AGER 7
nuovo approccio che si interroga sul ruolo della fotografia e dei metodi di registrazione in questo programma
archeologico. Si tratterà di identificare i vari protagonisti (archeologi, storici, fotografi, cartografi, Napoleone
III), emittenti e riceventi di questa archeologia dell’immagine, che hanno innegabilmente partecipato alla
politica culturale praticata durante questo periodo di ricerche in Francia e in Italia.

Gli archivi conservati in Francia che si rapportano agli scavi condotti dalla CTG e quelli dei Giardini Farnese
sotto Napoleone III attualmente restano sconosciuti al grande pubblico. E per un buon motivo: nessuna
retrospettiva ha permesso di mettere in luce questa avventura archeologica. Oltre a vedere degli album
depositati a nome dell’imperatore in varie istituzioni nazionali, delle fotografie in grande formato presentate
all’Istituto di Francia e degli album turistici venduti sul posto, il visitatore potrà scoprire oggetti provenienti
dagli scavi di Alise-Sainte-Reine e dei Giardini Farnese, conservati al Museo di archeologia nazionale o al
Museo del Louvre, nonché delle tele eseguite dal pittore Joseph-Fortuné-Séraphin Layraud, l’unico artista-
pittore francese identificato ad avere assistito al rinvenimento della casa di Livia (1869) e i rilevamenti di
Arthur Dutert.

.......................................

commissario generale: Daniel Roger, conservatore capo, vice direttore, responsabile della politica
scientifica e delle collezioni al Museo di archeologia nazionale - tenuta nazionale di Saint-Germain-en-Laye

commissari scientifici: Corinne Jouys-Barbelin, conservatrice del patrimonio, responsabile del servizio
delle risorse documentali al Museo di archeologia nazionale - tenuta nazionale di Saint-Germain-en-Laye, e
Anissa Yelles, dottoressa in archeologia, post-dottoranda del Labex CAP (INHA/Ecole nationale des chartes)
.......................................

apertura: dalle 10 alle 17 tutti i giorni pubblicazione per Réunion des contatti stampa :
della settimana, tranne il martedì, e musées nationaux - Grand Palais, Réunion des musées nationaux -
dalle 10 alle 18 Sabato e domenica Paris 2020: Grand Palais
chiuso il 1° gennaio, 1° maggio e 25 254-256 rue de Bercy
75 577 Paris cedex 12
dicembre catalogo de la mostra : 17 x 24 cm,
192 pagine, 200 immagini, 30€ Florence Le Moing
tariffe: mostra: 6 € (tariffa piena) [email protected]
mostra + collezione permanente: 9 € 01 40 13 47 62
(tariffa piena) / 7,5 TR
Svetlana Stojanovic
accesso: RER linea A – Stazione: Saint- [email protected]
Germain-en-Laye (20 mins from Charles
de Gaulle/Étoile) @Presse_RmnGP
RATP bus 258
Véolia Transports bus: Lines 1, 2, 10, 27 #ExpoAlesiaMAN
A 13
RN 190, RN 13, N18

informazione:
www.musee-archeologienationale.fr
tel 01 34 51 65 36
reservation@musee-
archeologienationale.fr

8 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III


plan de l’exposition et scénographie

L’exposition comprend une centaine de numéros (des photographies, des plans, des statues, des dessins,
des pièces d’armement, des moulages et moules, des maquettes et des réductions).

Elle comporte également deux copies romaines d’œuvres grecques, et de deux têtes romaines découvertes
durant les fouilles des Jardins Farnèse (don de Napoléon III au Louvre), et d’un moulage exécuté à la
demande de Rosa. Le parcours comprend aussi quatre toiles de la série du peintre Layraud sur les fouilles
de la maison de Livie (1869), et deux autres toiles que le peintre consacre à la Domus Tiberiana. Un appareil
photographique et des plaques de verre d’époque Second Empire permet au visiteur d’avoir un aperçu des
outils utilisés par les opérateurs pour reproduire les fouilles. Des gravures à l’eau forte et dessins permettent
aux visiteurs d’avoir un aperçu des Jardins Farnèse avant les fouilles. L’exposition comporte également
des ouvrages anciens, notamment les tomes I et II, richement reliés, de l’Histoire de Jules donné au musée
d’Archéologie nationale par Napoléon III à l’occasion de l’inauguration du musée le 12 mai 1867.

Certaines vues sont projetées sur écran, en une sorte de diaporama ; des objets seront projetés en 3D.

La présentation des albums photographiques, des ouvrages anciens, et de l’appareil photographique sont
sous vitrine. Une borne numérique est proposée au visiteur de manière à lui permettre de découvrir l’ensemble
des photographies conservées dans les albums.

9
scénographie, production et installation :
Anabelle Palignac, responsable de la production des expositions, scénographe
Rémi Saget, monteur-installateur

création graphique :
Aurélie Vervueren, service de la communication

10
liste des prêteurs

La collection présentée étant dispersée, l’exposition est le fruit de la collaboration de plusieurs


institutions scientifiques nationales et italiennes :

FRANCE:

COMPIÈGNE
Musées nationaux des châteaux de Compiègne et Blérancourt

PARIS
Bibliothèque de l’Institut de France
Bibliothèque nationale de France – Bibliothèque de l’Arsenal
Bibliothèque Serpente – Sorbonne Université
Collège de France – Service des Archives
Beaux-Arts de Paris
École normale supérieure, Bibliothèque Ulm-Jourdan Lettres et Sciences humaines
Institut national d’histoire de l’art – INHA
Musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines
Musée du Louvre, département des Sculptures
Société Française de Photographie
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Bibliothèque interuniversitairede la Sorbonne - Bis

ITALIE:

ROME
Académie de France à Rome – Villa Médicis
Museo dell’ Arte Classica – Gipsoteca – Sapienza Università di Roma

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 11


textes des salles
D’Alésia à Rome…
Fasciné par la figure de l’Imperator romain qu’il perçoit comme un homme providentiel, réformateur et
conquérant habile, Napoléon III (1808-1873) s’engage dans la rédaction de l’Histoire de Jules César à la
fin des années 1850. Au travers des deux tomes de l’ouvrage publiés en 1865 et 1866, il s’agit pour lui
d’apporter les preuves tangibles du génie d’un César parvenu au pouvoir dans une République romaine
secouée par les guerres civiles et, par-là, de justifier l’instauration du « césarisme démocratique » à la
française.
Pour mener à bien ce projet d’envergure, Napoléon III s’entoure de collaborateurs de renom dans le
domaine de l’histoire romaine, des sciences de l’Antiquité et du génie militaire. Alfred Maury, Prosper
Mérimée, Auguste Verchère de Reffye, Félicien de Saulcy, Eugène Stoffel, Léon Renier ou Wilhelm
Fröhner rencontrent régulièrement l’empereur dans son Cabinet des Tuileries.

Napoléon III n’entend pas s’appuyer sur les seules sources littéraires. Après une étude minutieuse des
textes antiques, une recherche toponymique et topographique, l’empereur veut étayer les récits de César
par des recherches sur le terrain. De 1861 jusqu’à la chute du Second Empire en 1870, les fouilles
et prospections s’enchaînent pour retrouver les sites décrits dans les Commentaires sur la guerre des
Gaules et les Commentaires sur la Guerre civile. S’ajoutent les fouilles menées par Pietro Rosa dans les
jardins Farnèse sur le Palatin, en quête de la Roma quadrata, le berceau des césars.

En s’appuyant sur le monde savant et en mobilisant militaires, préfets, diplomates, architectes et


pensionnaires de l’Académie de France à Rome, le dessein de l’empereur va dépasser l’enjeu politique
initial. Portés par les innovations techniques, les archéologues recourent à la cartographie, au dessin et
à la photographie pour restituer le réel, attester la provenance authentique des objets et dresser un état
des lieux qui se veut objectif et méthodique. Cet enregistrement minutieux des données contribue à la
formation d’une archéologie scientifique.

Plus encore, une diffusion rapide des fouilles et de leurs produits auprès des publics s’impose comme un
défi supplémentaire. Albums photographiques, gravures, moulages et musées célèbrent alors l’aventure
archéologique de Napoléon III, d’Alésia à Rome.

Les fouilles nationales et les missions à l’étranger

César ou la recherche d’un modèle


Arrivé au pouvoir par un coup d’État, en manque de légitimité et de crédibilité, Napoléon III se voit
pourtant comme un homme providentiel appelé à laisser sa marque dans l’histoire, comme les grands
hommes du passé. César, sur qui avait déjà écrit Napoléon Ier, lui sert de modèle pour développer ses
conceptions politiques, que l’on résume sous le terme de Césarisme. Par ailleurs, l’intégration de la Gaule
dans l’empire romain, vue comme un progrès de la civilisation, sert à modéliser l’action de la France dans
ses colonies. Napoléon III se livre donc à une relecture des entreprises de César, dont les textes sont
malheureusement difficiles à comprendre, car il n’est pas possible, en 1860, de dresser une carte de la
Gaule à l’époque du général romain.
Cette cartographie est donc la mission fixée d’abord à la Commission de Topographie des Gaules,
puis aux archéologues qui recherche les lieux de la conquête romaine. Ces hommes sont souvent choisis
parmi les militaires, rompus à la lecture des cartes, aux levés de terrain, à l’interprétation topographique.
Au début des années 1860, on repère les sites d’Alésia, Gergovie, Uxellodunum (le Puy d’Issolud), puis
de Bibracte (le Mont Beuvray).

La rencontre d’un homme et d’une époque


L’entreprise coloniale, les nouveaux moyens de voyager qui raccourcissent les distances et
la recherche d’alliances politiques ou de débouchés économiques réunissent les conditions pour
le lancement d’expéditions à but scientifique en direction de sites archéologiques : comparables aux
grandes explorations de la Renaissance, ces missions cherchent à dresser la carte de mondes disparus.
Napoléon III est à l’origine de missions en Roumaine, en Turquie, en Macédoine, en Grèce, en Égypte,

12 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III


en Mésopotamie. Ces explorations, soutenues par des institutions savantes, sont parfois financées sur
la cassette personnelle de l’empereur. Napoléon III est à ce jour le seul dirigeant français à avoir fait de
l’archéologie une affaire d’État.

À la recherche de Jules César, conquérant des Gaules :


la Commission de Topographie des Gaules (CTG) et la question d’Alésia
La Commission est créée le 17 juillet 1858 sous l’impulsion de Napoléon III. Félicien de Saulcy,
numismate et ancien directeur du musée de l’Artillerie, la préside, entouré d’une équipe pluridisciplinaire
de savants reconnus comme Alfred Maury, Casimir Creuly, Lucien Blondel ou Alexandre Bertrand. La
CTG a pour mission d’analyser et de cartographier les informations envoyées au ministère de l’Instruction
publique par les recteurs, les archivistes, les préfets et les sociétés savantes mobilisés par la collecte des
données nécessaires à la rédaction de l’Histoire de Jules César.
La Commission s’engage tout d’abord aux côtés de l’empereur pour retracer les mouvements de
l’armée romaine, et implique ses membres dans des prospections et des fouilles sur l’ensemble du territoire
afin de localiser les sites des campagnes de César dans les Gaules.
En 1855, l’architecte Alphonse Delacroix propose de placer Alésia à Alaise, au sud de Besançon. Bientôt,
de nombreuses autres communes se portent candidates pour incarner le site emblématique. La France
savante est en ébullition. Deux camps se forment, et partisans d’Alise et d’Alaise s’affrontent par articles
interposés.
La CTG se doit de prendre position. Vite convaincue par la topographie d’Alise-Sainte-Reine, elle engage,
à partir d’avril 1861 et sur ordre de Napoléon III, des fouilles rigoureuses sous la conduite de Saulcy, de
Bertrand et de Creuly. Elle parvient en 17 mois à repérer avec précision les fossés du siège de César. En
septembre 1862, la CTG laisse la place à Eugène Stoffel, officier d’ordonnance de l’empereur, qui mène
jusqu’en 1865 le chantier tambour battant. Pour Napoléon III, les fossés, l’emplacement des camps, les
armes et surtout les monnaies apportent les preuves de l’identification d’Alésia.
La CTG, se concentre ensuite sur le recensement et l’enregistrement des vestiges « celtiques » à l’aide de
formulaires envoyés à ses correspondants dans les départements. Elle rédige le Dictionnaire archéologique
de la Gaule, multiplie les cartes de géographie historique avec le concours du Dépôt de la Guerre et
participe à la création du concept de préhistoire, avant de disparaître en 1879.

Cartographie, relevés et dessins


À Alise, comme à Gergovie, au Puy d’Issolud ou au Palatin, des plans et relevés de fouille sont
soigneusement et rigoureusement produits. Cependant, les cartes et relevés des militaires et agents-
voyers réalisés pour les sites de la guerre des Gaules se distinguent des plans traditionnels et élévations
produits par les architectes en charge des fouilles des Jardins Farnèse : la cartographie dressée par les
levers de terrain avec triangulation permet d’embrasser les vastes zones de combat et de souligner les
reliefs mentionnés par Jules César dans ses Commentaires. Les dessins des paysages ou ceux plus
techniques des relevés réalisés par les militaires et par les agents-voyers complètent les cartes avec
précision. Cette utilisation de la cartographie est souvent couplée avec les travaux du Dépôt de la Guerre
chargé de produire la Carte de France, ou Carte d’État-major. Ces opérations favorisent un enregistrement
scientifique des données archéologiques, comme le montre le cas exemplaire des fouilles menées par la
Commission de Topographie des Gaules à Alise-Sainte-Reine.

Sur le Palatin, Pietro Rosa dresse, avec le pensionnaire de l’Académie de France à Rome Arthur Dutert,
maints relevés des jardins Farnèse. Malheureusement, n’en restent que quelques croquis dans ses
notes de fouilles. Mais, grâce à John Henry Parker, il nous est aujourd’hui possible de reconstituer en
grande partie la méthode d’exploration de Rosa et l’évolution du chantier. Ce libraire et éditeur anglais
féru d’histoire romaine est co-fondateur de la British and American Archeological Society of Rome puis
devient conservateur de l’Ashmolean Museum d’Oxford. Entre 1864 et 1877, il publie un vaste reportage
photographique consacré au patrimoine historique et archéologique italien. Il s’associe au dessinateur
Filippo Cicconetti pour dresser des coupes qui sont ensuite photographiées. L’attention portée aux vues
stratigraphiques, aux relevés et aux techniques de construction annonce la photographie archéologique
moderne.

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 13


Les fouilles du Palatin

À la recherche des palais des Césars


Sur la colline prestigieuse où Rome fut fondée, ont résidé les grandes familles de la République
romaine, puis les empereurs successifs. En 1550, le cardinal Alessandro Farnèse en transforme une partie
en jardins et y prélève des sculptures qui alimentent sa collection d’antiques. En 1861, l’épigraphiste Léon
Renier, envoyé à Rome pour négocier l’achat de la collection Campana, acquiert les jardins Farnèse, soit
la quasi-totalité du Palatin, pour le compte de Napoléon III. Achetés sur les fonds propres de l’empereur,
ces terrains, jusqu’alors détenus par le roi des Deux-Siciles, deviennent propriété privée de Napoléon III.
Celui-ci s’empresse de confier des fouilles à l’italien Pietro Rosa, qui se poursuivent jusqu’en 1870.
Rosa est architecte et ne cherche pas d’œuvres d’art : il veut comprendre comment les empereurs ont
occupé le site, dégager les palais qu’ils ont construits et les rendre visitables. Entre 1861 et 1867, Rosa
fouille la pente dominant le Circus Maximus et celle qui donne vers le Forum, cherchant à circonscrire la
Rome primitive, ses murailles et ses portes. Dès 1863, il s’intéresse à la Domus Tiberiana, puis au temple
d’Apollon. Mais sa grande découverte reste la Maison de Livie, femme du premier empereur Auguste, qui
intervient en 1869.

L’Antiquité rêvée en couleurs


Pour la première fois à Rome, on découvre en parfait état un grand décor peint à la fresque,
composé d’architectures en trompe l’œil et de tableaux mythologiques. Afin d’immortaliser ces peintures
de la Domus Tiberiana et de la maison de Livie, puis de les faire connaître, intervient un pensionnaire
de l’Académie de France à Rome, le peintre Fortuné Layraud. Sur la base de photographies prises
préalablement, Layraud reproduit fidèlement la fresque, restituant sur toile les dommages et lacunes subis
par la couche picturale. La peinture n’est ici qu’un moyen de suppléer à l’incapacité de la photographie à
rendre compte des couleurs.

La technique photographique dans la seconde moitié du XIXe siècle


Sous le Second Empire, la technique photographique est loin d’avoir atteint sa pleine maturité. Nombre
d’inventions visent à améliorer le rendu de l’image, ainsi que l’ergonomie et le poids du matériel.

L’emploi du collodion humide sur plaque de verre


En 1851, le procédé du négatif sur plaque de verre au collodion, promu par Scott Archer, est salué pour
la qualité de son rendu au grain très fin, avec une large gamme de gris et une belle clarté des blancs.
Appliquée sur le verre, la couche de cellulose renfermant des sels d’argent est d’une sensibilité plus
élevée que l’albumine utilisée auparavant. Elle permet de recourir à des plaques de grands formats pour
des tirages de grande taille, elle abaisse le temps de pose et, enfin, elle autorise des tirages multiples.
Cependant, le collodion présente un défaut majeur : le photographe doit exposer et développer la plaque
de verre avant que le collodion ne sèche. Il doit donc être posé sur la plaque in situ devant le sujet à
photographier et dans l’obscurité, ce qui exige l’emploi d’un laboratoire portatif encombrant chargé de
produits chimiques à la manipulation délicate.

Un matériel volumineux
Tout photographe devant exécuter des prises de vue en extérieur doit se doter, en plus du laboratoire,
d’un appareil photographique, d’un pied sur lequel le poser, de plaques de verre, de châssis dans lesquels
les insérer, d’une chambre noire portative, de l’eau pour le lavage et le rinçage des clichés. Le pied, de
préférence à trois branches et à coulisse, permet d’installer l’appareil quel que soit le terrain et d’adapter
sa hauteur. Lorsqu’il s’agit d’obtenir de larges panoramas, il est parfois nécessaire d’utiliser un pied avec
échelle pour monter à plus de 3 mètres de haut.
En ce milieu du XIXe siècle, la multiplication des missions scientifiques et archéologiques rend nécessaire
la production d’appareils de plus en plus légers et l’usage d’un matériel moins embarrassant. C’est ainsi
que Gustave Anthoni annonce en 1861 son invention de la chambre portative à collodion humide qui
consiste à exécuter au jour les préparations du collodion humide dans une boite close faisant partie de la
chambre noire qui intègre également une cuvette avec l’agent révélateur.

14 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III


Le suivi photographique des fouilles des jardins Farnèse
Ayant recours à la photographie dans sa quête des Palais des Césars, Rosa s’inscrit dans une approche
nouvelle du terrain, de plus en plus pratiquée après 1850 : il place, dès le début du programme de fouille,
la preuve visuelle au cœur de sa recherche et confronte les sources littéraires antiques aux vestiges. Il
démontre par l’image, parfois naïvement et de façon erronée, leur identification. La photographie prouve
l’efficacité des travaux et garde trace des découvertes. Elle est confiée à Pietro Dovizielli, photographe
romain de renom, dont la production se compose surtout de vues d’ensemble qui reproduisent chaque
secteur du site. Le photographe cède à la tentation du pittoresque, opposant ruines et nature, offrant
une composition de la scène archéologique. Il produit également plusieurs portraits des terrassiers et
documente les collections de l’Antiquarium. Les images, d’abord destinées à informer l’empereur de
l’avancée des travaux, servent aussi aux présentations orales devant l’Académie des inscriptions et belles-
lettres. Des tirages sont assemblés et Napoléon III les fait déposer auprès des institutions françaises les
plus influentes, tels les deux albums photographiques remis en 1869 par Léon Renier à la bibliothèque de
l’École normale supérieure.

L’ouverture au public des jardins Farnèse, ordonnée par l’empereur, facilite considérablement l’accès des
fouilles aux autres photographes tout en entretenant le commerce de la photographie de ruines. Ludovico
Tuminello, les frères Alinari, James Anderson, Robert McPherson ou encore Alphonse Bernoud exercent
de façon ponctuelle ou régulière leur activité, et fournissent en images les touristes de passage.

Ce réseau d’images, impulsé par Napoléon III en personne, laisse entrevoir une stratégie de communication.
Il s’agit d’illustrer l’évolution positive du projet romain auprès de la communauté savante, artistique et
militaire, et de rendre compte de l’ampleur de la tâche accomplie par la France dans la cité des Césars.

L’Antiquarium du Palatin

Les découvertes archéologiques les plus remarquables issues des fouilles des jardins Farnèse sont
exposées par Pietro Rosa dans le premier musée du Palatin, situé au rez-de-chaussée d’une construction
des princes Farnèse, la Torretta, logement du gardien des fouilles, situé à l’intérieur de la Domus Tiberiana et
donnant sur le Forum. Inauguré en mars 1863, l’Antiquarium est constitué d’un seul vaste espace, qui nous
est connu grâce à des clichés pris par le photographe Pietro Dovizielli, qui documentent essentiellement
les statues. Le visiteur peut aussi voir dans l’Antiquarium une collection d’échantillons prélevés dans les
matériaux de construction du Palatin : albâtre, porphyre, granit, cipolin jaune, nero antico, rosso antico…
réunie dans la volonté de constituer une base de référence, qui correspond bien à l’esprit scientifique du
temps.
L’Antiquarium expose aussi des vitrines de terres cuites, d’objets en verre, d’os et d’ivoires et
quelques fragments de bronze. La disposition des statues trahit la survivance d’un type traditionnel
de présentation des collections, comme on en voit dans les palais aristocratiques, esthétisante et
essentiellement décorative. En revanche, la présence de ces vitrines d’objets sans noblesse correspond
aux prémices des musées archéologiques, où le matériel mis au jour – à l’exception ici de quelques pièces
expédiées en France – est exposé sur les lieux mêmes de sa découverte.
Le succès est au rendez-vous. Rosa compte trente mille visiteurs par mois sur le site, qui viennent
voir les ruines, les fragments d’architecture ou de sculpture issus des fouilles, que Rosa expose en plein
air, fixés sur des sortes de candélabres en maçonnerie dressés à l’emplacement de leur découverte, et
l’Antiquarium. Ce dernier est dépourvu de tout panneau ou de toute notice, à la différence du site, que
Rosa ponctue de pancartes explicatives agrémentées de citations latines.
L’existence du musée du Palatin, voulu par Napoléon III, est brève : successeur de Rosa, Rodolfo
Lanciani le démolit en 1882 afin de poursuivre les fouilles. Transférées au Musée national, les œuvres ont
été par la suite, pour la plupart, réinstallées dans le nouvel Antiquarium actuellement ouvert sur le Palatin.

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 15


Un musée pour César
La création du Musée gallo-romain
Le Musée gallo-romain, aujourd’hui musée d’Archéologie nationale, est fondé le 8 mars 1862 par décret
impérial. Il répond à la passion de Napoléon III pour l’archéologie, aux demandes des savants, et au
besoin de conserver les nombreux objets et documents rassemblés par la Commission de Topographie
des Gaules.
Le personnel affecté au musée est lié à l’identification d’Alésia avec Alise : le premier directeur auquel
succède Alexandre Bertrand en 1866 est Claude Rossignol, archiviste en Côte-d’Or. Il est assisté par
Philibert Beaune, autre Bourguignon. Le noyau des collections se forme rapidement, en grande partie par
les dons de l’empereur. Les pièces d’armement trouvées à Alise affluent au musée dès 1864 après leur
restauration dans les ateliers de Meudon dirigés par Auguste Verchère de Reffye.
Le 12 mai 1867, Napoléon III inaugure le musée et offre à sa bibliothèque les deux tomes de l’Histoire
de Jules César richement reliés. Le chantier de restauration du château est si lourd que seules les sept
premières salles sont achevées. Elles couvrent la Préhistoire, l’âge du Bronze et les âges du Fer, en
faisant la part belle à l’histoire naturelle et à l’épigraphie. La Salle de César ou Salle de la conquête, ou
encore Salle d’Alésia, tant attendue par l’empereur, n’existe pas encore.

La salle de la Conquête, ou Salle d’Alésia en 1869


Bien que provisoire, la muséographie de la Salle d’Alésia est déjà démonstrative et didactique. L’art militaire
romain en est le cœur ; des moulages tirés de la colonne Trajane fournissent les exemples de costumes
et d’armes. Les maquettes en plâtre peint des appareils de siège d’Avaricum, Alésia, Uxellodunum et du
pont sur le Rhin côtoient les modèles réduits des catapultes et les reconstitutions de pilums. Au centre,
l’immense plan d’Alise-Sainte-Reine restitue la topographie des lieux à partir des relevés de l’État-major
et des vues photographiques. Il est accompagné des monnaies et des armes trouvées dans les fossés.
Le matériel archéologique découvert lors des fouilles impériales et de nombreux moulages sont présentés
autour de la salle.
La salle définitive, la salle XIII au 1er étage du château, n’ouvre qu’en 1879.

La diffusion des fouilles par le moulage


L’importance donnée aux fouilles impulsées par Napoléon III en France et en Italie nécessite une
diffusion rapide auprès de la communauté scientifique. En complément des articles publiés, des albums
de photographies et, moins accessibles, des documents de la Commission de Topographie des Gaules
conservés au Musée gallo-romain, des moulages sont réalisés sur une sélection d’objets découverts. À
cette époque, le marché d’édition des tirages (ou épreuves) en plâtre, produits à partir de moules réalisés
sur les œuvres originales, est en pleine expansion. Les musées et les particuliers sont friands de ces
copies qui leur permettent d’étudier et de présenter des objets en trois dimensions, la forme et l’aspect de
surface étant conservés.

Un atelier de moulage au musée gallo-romain


Tandis que l’atelier de moulages des musées nationaux et celui de l’École des Beaux-arts de Paris
produisent depuis longtemps déjà des copies des sculptures conservées au Louvre et dans les grands
musées européens, l’essor de l’archéologie nationale motive la création d’un atelier spécialisé dans la
reproduction d’objets archéologiques. Créé en 1864 et installé rue de Sèvres à Paris, il déménage en
1866 à Saint-Germain-en-Laye. Il est placé sous la direction d’Abel Maître, qui travaille déjà pour Auguste
Verchère de Reffye. Dès les premières années, il propose à la vente de nombreuses reproductions d’armes,
dont plus d’une centaine d’après les objets mis au jour dans les fouilles d’Alise-Sainte-Reine menées par
la Commission de Topographie des Gaules.
Les moules à pièces, dits à bon creux, permettent de faire plusieurs épreuves en plâtre, qui sont souvent
peintes avec une grande attention à l’aide de gomme laque et de pigments de couleur. Les armes d’Alise-
Sainte-Reine sont très demandées. Les tirages en plâtre exécutés dans l’atelier servent de cadeaux
diplomatiques, de monnaies d’échange ou à répondre aux nombreuses commandes, et se retrouvent ainsi
dans toute l’Europe.

16 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III


liste des œuvres exposées

1. Sur les traces des Césars


1.1. Une enquête archéologique

Louis Napoléon Bonaparte


Histoire de Jules César, T.1
1865
In-folio. Plats de couverture en cuir de Russie, ornés d’un décor végétal stylisé en fils d’or ; sur le
plat de devant, chiffre de Napoléon III ; dos à nerfs richement ornés ; damas de soie verte pour les
pages de garde, tranches dorées.
Édition originale, avec portrait gravé de Jules César d’après un tableau de Jean-Auguste-Dominique
Ingres et quatre planches de cartes en couleur.
La page de garde porte la dédicace de l’empereur : « Napoléon 12 mai 1867 ». Cette édition de
prestige a été offerte par Napoléon III à la bibliothèque du Musée gallo-romain à l’occasion de son
inauguration le 12 mai 1867.
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

Louis Napoléon Bonaparte


Histoire de Jules César, T.2
1866
Mêmes caractéristiques de fabrication que le t. 1
Édition originale, de prestige, comprenant trente cartes, vues et plans gravés en couleur, offerte par
l’empereur à la bibliothèque du Musée gallo-romain à l’occasion de l’inauguration de ce dernier le 12
mai 1867
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

Jean-Auguste Barre (1811 - 1896)


Portrait Napoléon III
1858
Buste en marbre blanc
63 x 27 cm
Paris, Musée du Louvre, Département des Sculptures, en dépôt au musée
d’Archéologie nationale, Saint-Germain-en-Laye

Portrait présumé du roi d’Asie Mineure Antiochos III


25 av. J.-C. – 25 apr. J.-C.
Italie
Marbre de Carrare
H. 35 ; l. 21,5 ; ép. 24,5 cm
Paris, Musée du Louvre, Département des Antiquités grecques, étrusques et
romaines

Jean-Léon Gérôme (1824-1904)


Jules César en buste
Huile sur papier marouflé sur toile
H. 26,6 ; l. 19,7 cm
S.b.g. et dédicacé : « à mr. Pietri / J. L. GEROME »
Musée national du château de Compiègne

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 17


Jean-Léon Gérôme (1824-1904)
Jules César au milieu de ses lieutenants
Huile sur panneau
H. 26,6 ; l. 20 cm
S.b.g. et dédicacé : « à mr. Pietri / J. L. GEROME »
Musée national du château de Compiègne

Claudius Popelin (1825-1892)


Napoléon III en César
1864
Crayon noir
H. 31,6 ; l. 23,8 cm
S. b.d. : « Claudius Popelin » ; b.g. : « Claudius Popelin inv. Et pinxit en
causto ANNO MDCCCLXIV »
Musée national du château de Compiègne

Portrait de César
Tirages sur papier albuminé contrecollés sur carton d’après deux négatifs sur
verre au collodion, 1860-1865
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

Surmoulage d’un détail de la colonne Trajane (Rome)


1861-1862
Plâtre
H. 122 ; l. 110 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

Augustin Gueuvin (1809-1889) ?


Tirage moderne d’une photographie des deux panneaux du moulage de la
colonne Trajane
1862
Négatif sur verre au collodion humide
H. 26,5 ; l. 33,5 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

Attribué à Olympe Aguado (1827-1894)


Photographie de la construction de la trirème réalisée à Asnières
à la demande de Napoléon III, d’après les représentations de la colonne
Trajane
1861
Épreuve photographique d’époque sur papier albuminé
H. 25 ; l. 41 cm
Musée national du château de Compiègne

Ponce-Blanc
Utique et ses environs en l’an 46 avant Jésus-Christ
D’après l’étude architecturale des ruines, les fouilles générales, et le levé géodésique
des plans faits sur ordre de S.M. l’Empereur Napoléon III par A. DAUX, ingénieur
1867
Épreuve sur papier albuminé
Tampon sec sur le montage, b. g. : « Ponce-Blanc Dépositaire 69, Boulevard
Saint-Germain »
H. 14 ; l. 18,4 cm
Beaux-arts de Paris

18 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III


Jules Delbet (1836-1910)
Ankara (Ancyre), intérieur de la Cella du temple d’Auguste et de Rome
1861
Tirage sur papier albuminé (?) contrecollé sur carton
H. 29,4 ; l. 32,8 cm
Bibliothèque de l’Institut de France

Fragments de reliefs architecturaux


Époque romaine
Iglitza (ancienne Troesmis),
Bulgarie
Terre cuite
H. 14,5 ; l. 15,5 ; ép. 7,5 cm (inv. MAN 6760) et h. 11,5 ; l.12
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

1.2. La Commission de Topographie des Gaules

Erhard Schieble (1821-1880), graveur, d’après Guillet et Chabaud du Dépôt


de la Guerre, dessinateurs
Carte de la Gaule sous le proconsulat de César
Dressée à l’aide des documents géographiques et topographiques du Dépôt de la Guerre
par la Commission spéciale instituée au ministère de l’Instruction publique et des Cultes
d’après les ordres de S. M. L’Empereur, Paris, Imprimerie impériale
1861
Lithographie sur papier
Carte : H. 78 ; l. 84 cm. Registre : H. 80 ; l. 47 cm
La carte est reliée dans le registre Carte de la Gaule avec les différents états des cartes
préparatoires à la lithographie.
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

Erhard Schieble (1821-1880), graveur, d’après Guillet et Chabaud du Dépôt


de la Guerre, dessinateurs
Carte de la Gaule
Époque des cavernes
Dressée d’après les documents recueillis par la Commission de la Topographie des
Gaules, Paris, Imprimerie impériale
1869
Lithographie sur papier
H. 77 ; l. 82 cm
Annotations manuscrites de Gabriel de Mortillet
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

C. Julii Caesaris
Quae Exstant Omnia.
Ex Recensione Joannis Davisii, Coll. Regin. Cantab. Socii, cum Ejusdem Animadver-
sionibus ac Notis Pet. Ciacconii, Fr. Hotomanni, Joan. Brantii, Dionys. Vossii Et aliorum.
Accessere Metaphrasis Græca Librorum VII. De Bello Gallico, Nec Non Indices necessarii,
Cantabrigiæ [Cambridge], Joannis Owens
1706
130 p. (dont 34 d’index)
Comprend une carte de la Gaule d’après les Commentaires de Jules César et une gravure
pleine page restituant le pont sur le Rhin
H. 21,5 ; l. 16,5 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 19


Eugène Stoffel (1821-1907)
Étude de l’emplacement d’Alésia
Paris, Imprimerie impériale
1862
In-folio, texte imprimé, 30 p.,cartes
Texte rédigé en 1860
H. 36 ; l. 29 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

1.3. La Commission de Topographie des Gaules

Louis François Cassas (1756- 1827), Francesco Piranesi (1758-1810),


Pietro Piranesi (1751-apr. 1807)
Le Mont Capitolin, l’une des sept collines de Rome
Cette vue est prise des ruines du Palais des Césars aujourd’hui jardins Farnèse, on
distingue les Antiquités du Forum Romanum
Vers 1801
Estampe à l’eau-forte aquarellée avec reprise de plume et rehauts
de gouache
H. 71 ; l. 97 cm
Bibliothèque nationale de France - Bibliothèque de l’Arsenal

Pietro Dovizielli (1804-1885) ?


Vue d’ensemble des jardins Farnèse
Vue du Forum Romanum
1870 ?
Épreuve photographique sur papier albuminé d’après un négatif sur verre au
collodion
H. 32 ; l. 39,5 cm
Paris, bibliothèque de l’Institut de France

2.1 Cartographier, topographier et dessiner


2.1.1. Remettre Alésia à Alise, conforter Gergovie

Erhard Schieble (1821-1880)


Plan d’Alésia
Planche 23, Paris, Imprimerie impériale
[1865]
Gravure, papier collé sur toile et plié
H. 36 ; l. 50,5 cm
Carte extraite de l’Histoire de Jules César, t. 2, pl. 23, enrichie de nombreuses anno-
tations manuscrites dont un carroyage
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

Plan du Puy d’Ussolud et de ses environs


1865 ?
Plan à l’encre sur calque avec de très nombreuses annotations au crayon et
traces d’un carroyage, collé sur du carton
B.g. : « Dressé d’après les documents minutes, au 40 000e, du Dépôt de la Guerre »
H. 46 ; l. 49 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, centre des archives,
fonds topographique, Lot

20 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III


A. T. Chartier
Environs d’Alise Ste Reine (Alésia)
1862
Carte manuscrite dessinée sur calque collé sur carton
H. 35 ; l. 41 cm
Annotée en b.g. : « Relevé des fouilles au 1er septembre 1862 ». Contresignature de
Félicien de Saulcy, du général Casimir Creuly et d’Alexandre Bertrand
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, centre des archives,
fonds topographique, Côte-d’Or

Claude Aucler
Gergovia et ses abords
Encre, lavis
H. 36 ; l. 40 cm
Collage sur le feuillet d’un livret intitulé Plan des ruines découvertes sur le plate-
au de la montagne de Gergovie en juillet 1861 à la suite des fouilles
ordonnées par M. Le Comte de Preissac, préfet du Puy-de-Dôme et dirigées par
M. Aucler, Agentvoyer en chef
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, centre des archives,
fonds topographique, Puy-de-Dôme

H. Cohendy
Vue de la montagne de Gergovia et de ses abords
Prise de la montagne du Crest
1861-1862 ?
Dessin annoté, crayons de couleur, encre, signé « H. Cohendy agent-voyer d’arrondis-
sement »
H. 25 ; l. 49 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, centre des archives,
fonds topographique, Puy-de-Dôme

Auguste Verchère de Reffye (1821-1880)


Vue du Puy d’Issolud du côté de Veyrac montrant les hauteurs du puy du mont,
les fermes de Rougèvre et…
[1865]
Dessin réalisé à la mine de plomb, sur papier
H. 30 ; l. 47 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, centre des archives,
fonds topographique, Lot

Auguste Verchère de Reffye (1821-1880)


13 sept. 1865. Vallée de la Tourmente
Vue prise des hauteurs de la fontaine [Loulié?]
1865
Dessin réalisé à la mine de plomb, sur papier
H. 30 ; l. 47 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, centre des archives,
fonds topographique, Lot

Édouard Flouest (1829-1891), d’après un dessin du général Creuly gravé


par Saunier pour la Revue archéologique
« Armes recueillies dans la plaine au-dessous d’Alise »
S.d. [après 1861]
Dessin à l’encre rehaussé à l’aquarelle, contrecollé sur papier cartonné, signé « Ed. F. »
H. : 28,8 ; l. : 22,5 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, centre des archives,
fonds Édouard Flouest

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 21


Coupe à décor végétal, dit canthare d’Alésia
(Alise-Sainte-Reine, Côte-d’Or)
Ier s. av. J.-C. – début ier s. apr. J.-C.
Argent doré
H. 11,5 ; l. 18,8 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

A. Villeneuve, d’après Auguste Verchère de Reffye (1821- 1880)


Armes trouvées dans les fossés de César À Alise
1864
Photographie publiée dans Verchère de Reffye 1864, pl. XXII
Éléments d’armement romain en fer, Ier siècle av. J.-C., Alise-
Sainte-Reine (Côte-d’Or), fouilles du siège d’Alésia (1861-1865)
Éléments d’armement exposés : pointe de pilum,,pointe de pilum, trait de catapulte,
Umbo de bouclier

Monnaies découvertes à Alise-Sainte-Reine et Gergovie


Ier siècle av. J.-C.
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

2.1.2. Dessiner les structures

Farghon
Plan topographique de la colline de la Roche-blanche
1862
Encre sur calque, signé « Farghon agent-voyer »
H. 65 ; l. 72 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

Étienne Castagné
Bassin de la fontaine Gauloise et Galerie souterraine
1868
Dessins annotés, encre et aquarelle, sur un feuillet en papier illustrant le Mémoire
sur la continuation des fouilles exécutées au Puy d’Issolud et à Mursens daté du 28
décembre
1868, relié dans le second volume Album Castagné. Murs gaulois. Commission de la
Topographie des Gaules
Feuillet : H. 31 ; l. 22 cm. Volume : H. 34 ; l. 24 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, centre des archives,
fonds Étienne Castagné

Fouilles d’Alise S.te Reine


Commission de la Topographie des Gaules
12 mai 1861-7 septembre 1862
Volume à l’italienne réunissant près de cent plans, cartes et coupes ; dos en cuir
orné de nerfs, plats cartonnés et entoilés
H. 88 ; l. 30 cm
Sur le premier feuillet, dédicace de Félicien de Saulcy, président de la CTG, préci-
sant qu’il est fait don de l’album au musée de Saint- Germain
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, centre des archives

22 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III


Paul Millot ?
« Fouilles d’Alise »
Juin-juillet 1861
Relevé des fouilles à la plume et encres, sur papier plié et contrecollé sur un autre
feuillet en papier
H. 29 ; l. 52 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, centre des archives,
coll. « Albums noirs », Côte-d’Or

Arthur Dutert (1839-1868) et Ferdinand Dutert (1845-1905)


Palais des Césars sur le mont Palatin
État actuel, plan général
1868
Encre de Chine et aquarelle sur papier entoilé
H. 105 ; l. 70,5 cm
Beaux-Arts de Paris

Arthur Dutert (1839-1868) et Ferdinand Dutert (1845-1905)


Palais des Césars sur le Mont Palatin
État actuel. Façade principale, coupe transversale AB, coupe GH, coupe KL et coupe
longitudinale CD
1868
Encre de Chine et aquarelle sur papier entoilé
H. 73 ; L. 131 cm
Beaux-Arts de Paris

2.1.3. Pietro Rosa: «le squelette de la topographie»

Pietro Rosa (1810-1891)


Plan des fouilles des jardins Farnèse
[1868]
Épreuve photographique sur papier albuminé
H. 32 ; l. 39,5 cm
Paris, bibliothèque de l’Institut de France, fonds Léon Renier

Palatine – Fragment of a Wall of the Kings on the northwest side


Over the Circus Maximus
1864-1870
H. 33,5 ; l. 29 cm
Épreuve photographique sur papier albuminé, contrecollée sur carton
Paris, bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art

Carlo Baldassare Simelli


Palatine, Cave Reservoir of Romulus
with the funuelshaped openings or wells through the rock
1864-1870
H. 33,5 ; l. 29 cm
Épreuve photographique sur papier albuminé, contrecollée
sur carton
Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art

Primitive Fortifications, Capitol – View of the Tarpeian Rock in its present state
1864-1870
Épreuve photographique sur papier albuminé, contrecollée sur carton
H. 33,5 ; l. 29 cm
Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 23


Palatine – Opus Quadratum of Tufa on the south-east side of the Temple
Called of Jupiter Victor of the time of Romulus (?)
1864-1870
Épreuve photographique sur papier albuminé, contrecollée sur carton
H. 33,5 ; l. 29 cm
Paris, bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art

2.1.4. La peinture de fouilles

Fortuné Layraud (1833-1913)


Ruines du mont Palatin
Vue des fouilles de la maison de Livie
1869-1870
Peinture sur toile
H. 85 ; l. 133 cm
Beaux-Arts de Paris, don de Napoléon III

Palatine, Palace of the Caesars – Three leaden Pipes found in


the Crypto Porticus
With inscription of Julia Augusta, and the Emperor Domitian
1869
Épreuve photographique sur papier albuminé, contrecollée sur carton
H. 30 ; l. 34 cm
Paris, bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art

Fortuné Layraud (1833-1913)


Relevé de la fresque de la Maison de Livie, avec Polyphème et Galatée
1869
Huile sur toile
H. 265 ; l. 135 cm
Beaux-Arts de Paris, don de Napoléon III

Fortuné Layraud (1833-1913)


Relevé d’une fresque de la Domus Tiberiana
Entre 1866 et 1869
Huile sur toile
H. 116,5 ; l. 196,5 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

Jules Didier (1831-1892)


« Io, Argus et Hermès » dans Perrot, 1870, pl. XV
Léon Rénier, « Les peintures du Palatin. La maison de Livie »,
Revue archéologique, 1870, 21, p. 326-331, pl. XIV
1870-71
Lithographie
H. 24,5 ; l. 17 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

Jules Didier (1831-1892)


« Polyphème et Galatée » dans Perrot, 1870-1871, pl. XVIII
Lithographie
H. 24,5 ; l. 17 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

24 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III


2.2. Capter le réel
2.2.1. Des fouilles pour l’empereur

Pietro Dovizielli (1804-1885)


Palais des Césars
Équipes de fouilles en action
Avril 1862
Épreuve photographique sur papier albuminé, à partir d’un négatif sur verre au
collodion
H. 22,6 ; l. 31,5 cm
Paris, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et
romaines

Pietro Dovizielli
Amoncellement de terre de fouille sur le Palatin
1862-1867
Tirage ancien sur papier albuminé contrecollé sur carton d’après un négatif au
collodion sur plaque de verre.
Timbre sec de Dovizielli sous le tirage
H. 23,5 ; l. 32 cm
Paris, Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art

Pietro Dovizielli
Facciata principale della Aedes Publicae, giugno 1866
1866
Tirage ancien sur papier albuminé contrecollé sur carton d’après un négatif au
collodion sur plaque de verre.
H. 22,5 ; l. 32 cm
Paris, Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art

Boîtes de plaques de verre


Seconde moitié du XIXe siècle
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

Charles-Gustave Anthoni (1839-1914)


Chambre laboratoire portative pour plaque au collodion humide
Vers 1861
Brevet no 66
Optique type Petzval
f 3,5/150 mm
H. 25 ; l. 20 ; pr. 29 cm
Paris, Collection Société française de photographie

Archives du Ministère de la Maison de l’Empereur - Palais des Césars. Reçus


signés par divers entrepreneurs, au nom de Pietro Rosa, conservateur des tra-
vaux, pour les dépenses exécutées en 1866, dont un reçu attestant de l’activité
de Pietro Dovizielli sur les fouilles des jardins Farnese
1866
Volume IX-X (reliés en un volume), in-4°, 274 feuillets
25,5 x 18,5 x 3,3 cm

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 25


2.2.2. Fouiller à la campagne

Jean-Baptiste Malchaussé, dit Bérubet (1804-1887)


Vue panoramique du plateau de Gergovie depuis la colline de la Roche blanche
1861-1862
Montage de cinq épreuves sur papier albuminé, collées sur carton ; au dos du montage, ca-
chet de Bérubet, opticienphotographe à Clermont-Ferrand
H. 30 ; l. 133 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, centre des archives, fonds
topographique, Puy-de-Dôme

Alise-Sainte-Reine, vue panoramique du côté sud du mont Auxois


1859-1861 ?
Montage de trois épreuves sur papier albuminé tirées d’après des négatifs sur verre au collo-
dion humide, collées sur carton
H. 43 ; l. 103 cm
Note manuscrite au crayon portée en b. du montage : « Côté sud du Mont-Auxois, vue prise
du Mont Druot »
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, centre
des archives, fonds topographique, Côte-d’Or

Alise-Sainte-Reine, vue panoramique du mont Drouot


1859-1861 ?
Montage de deux épreuves sur papier albuminé tirées d’après des négatifs sur verre au collo-
dion humide, collées sur carton
H. 43 ; l. 68 cm
Note manuscrite au crayon portée en b. du montage : « Mont Drout, vue prise du Mont-
Auxois »
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, centre des archives, fonds
topographique, Côte-d’Or

Alise-Sainte-Reine, vue panoramique du mont Pennevelle


1859-1861
Épreuve sur papier albuminé tirée d’après un négatif sur verre au
collodion humide, collée sur carton
H. 43 ; l. 54 cm
Note manuscrite au crayon portée en b. du carton : « Mont Plevenel (sic), vue prise du Mont-
Auxois »
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, centre des archives, fonds
topographique, Côte-d’Or

Alise-Sainte-Reine, vue panoramique du mont Drouot


1859-1861
Épreuve sur papier albuminé tirée d’après un négatif sur verre au collodion humide,
collée sur carton
H. 43 ; l. 54 cm
Note manuscrite au crayon portée en b. du carton : « Mont-Auxois. Côté est-sud-est »
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, centre des archives, fonds
topographique, Côte-d’Or

Murcens, vue du dégagement d’un « mur gaulois »


1868 ?
Épreuve photographique montée sur carton, portant le titre « No 11. Vue de détail de la fouille
B », associée au rapport manuscrit Découverte d’un oppidum avec muraille et emplacements
d’habitation gauloises à Mursens, commune de Cras, département du Lot, adressé à Mr. De
Pebeyre, préfet du Lot, par Mr. Castagné, agent-voyer d’arrondissement, 31 mars 1868, relié
dans le 1er vol. de l’Album Castagné. Murs gaulois. Commission de la Topographie des Gaules
Feuillet : H. 31 ; l. 21 cm. Volume : H. 34 ; l. 24 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, centre des archives, fonds
Étienne Castagné
26 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III
2.3. Diffuser
2.3.1. Les fouilles du Palatin et le réseau d’images

Léo de Bernard
« Les jardins Farnèse du Palatin, à Rome »
Le Monde illustré, 14e année, no 676
26 mars 1870, p. 203 et 205
Gravures de A. Deroy et L. Tazzini
H. 36,5 ; l. 26,5 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, centre des archives

John Henry Parker (1806-1884)


Fouilles sur le Palatin dans les jardins Farnèse
A.S.M. L’Empereur Napoléon III. Plans et peintures de la maison paternelle de Tibère
César découverte au mois de mai 1869
1869
Album photographique rassemblant des épreuves sur papier albuminé d’après
des négatifs sur verre au collodion, contrecollées sur carton
H. 32 ; l. 24,5 cm
Paris, Sorbonne Université

Pietro Dovizielli (1804-1885)


Rome. Fouilles du Palatin
Institution de S. M. Napoléon III Empereur des Français, Rome
1865
Album photographique offert par Pietro Rosa à Jean-Victor
Schnetz, rassemblant des épreuves sur papier albuminé d’après des négatifs
sur verre au collodion
H. 49 ; l. 34 cm
Rome, Académie de France à Rome-Villa Médicis

Ludovico Tuminello (1824-1907)


Palatino
Rome, Tuminello
1867
Album photographique
H. 24,3 ; l. 32,4 cm
Collection particulière

Anfore della Casa di Livia. Palazzo dei Cesari


Vers 1870
Épreuve photographique sur papier albuminé contrecollée
sur carton, d’après un négatif sur verre au collodion
H. 24 ; l. 31 cm
Paris, Collège de France. Archives, legs Millet

Peristilio. Palazzo dei Cesari. Roma


Vers 1870
Épreuve photographique sur papier albuminé contrecollé sur carton, d’après un
négatif sur verre au collodion
H. 24 ; l. 31 cm
Paris, Collège de France. Archives, legs Millet

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 27


Palazzo dei Cesari. Quartieri Tiberiani.
Roma
Vers 1870
Épreuve photographique sur papier albuminé contrecollée sur carton, d’après un
négatif sur verre au collodion
H. 24 ; l. 31 cm
Paris, Collège de France. Archives, legs Millet

Casa di Livia. Palazzo dei Cesari. Roma


Vers 1870
Épreuve photographique sur papier albuminé, contrecollé sur carton, d’après un
négatif sur verre au collodion
H. 30 ; l. 31 cm
Paris, Collège de France. Archives, legs Millet

Pietro Dovizielli (1804-1885)


Domus Flavia. “Vue prise au pied du Capitole. Donné par le général Colson [chef
d’État-major de la Division d’occupation à Rome] en mai 1869”
1862-1867
Tirage ancien sur papier albuminé contrecollé sur carton d’après un négatif au
collodion sur plaque de verre.
H. 30,5 ; l. 40 cm
Paris, Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art

Palais des Césars: mai 1868


1868
Album photographique
47,7 x 33,5 cm
Paris, École normale supérieure, bibliothèque Ulm-Lettres et Sciences humaines

2.3.2. Diffuser les fouilles de la CTG

Atelier d’Abel Maître (1830-1899)


Ensemble de moules à bon creux pris sur les armes d’Alise-Sainte-Reine
Seconde moitié du XIXe siècle. Les moules correspondent à une série de tirages inscrits
au registre d’entrée des collections du musée en 1869. Cependant, Abel Maître possédait
dès 1864, dans son atelier de la rue de Sèvres
à Paris, plus de cent moules des armes d’Alise.
Moules à pièces en plâtre
Carreau de catapulte : H. 19,5 ; l. 11,5 ; pr. 8,5 cm. Pointe de lance : H. 50 ;
l. 12 ; pr. 9 cm. Pointe de lance : H. 35,5 ; l. 10,5 ; pr. 8 cm. Pointe de lance : H. 32 ; l.
11,5 ; pr. 7 cm. Pointe de lance : H. 30 ; l. 11,5 ; pr. 8,5 cm. Umbo de bouclier : H. 26 ; l.
26 ; pr. 12,5 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

Benoît-Claude Champion (1862-1952)


Registre de l’atelier de moulages du musée de Saint-Germain
1902
Registre manuscrit papier, couverture cartonnée et entoilée, 182 p.
H. 38,5 ; l. (ouvert) 50,5 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, centre des archives,
fonds des Registres

28 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III


Atelier d’Abel Maître (1830-1899)
Ensemble de tirages en plâtre peints d’armes d’Alise-Sainte-Reine
Inscription au registre d’entrée des collections du musée en 1869
Plâtre, patine à la gomme-laque et pigments de couleurs
Épée : H. 84,5 ; l. 5 ; pr. 1,2 cm. Épée : H. 69,5 ; l. 6,5 ; pr. 2 cm.
Trait à douille : H. 27 ; l. 3 ; pr. 2,5 cm.
Pointe de lance : H. 48,5 ; l. 4 ; pr. 3 cm. Pointe de lance : H. 47,5 ; l. 6,5 ; pr. 2 cm.
Pointe de lance : H. 42 ; l. 3,5 ; pr. 3 cm. Pointe de lance : H. 36 ; l. 2,5 ; pr. 2,5 cm.
Pointe de lance : H. 33,5 ; l. 2 ; pr. 2 cm. Pointe de lance : H. 28,5 ; l. 4 ; pr. 3 cm.
Pointe de lance : H. 20 ; l. 7 ; pr. 3 cm. Pointe de lance : H. 29,5 ; l. 5 ; pr. 2,5 cm.
Javelot : H. 20,5 ; l. 2,5 ; pr. 2,5 cm. Pointe de flèche : H. 6 ; l. 2 ; pr. 0,7 cm.
Pointe de flèche : H. 8 ; l. 2,5 ; pr. 1,5 cm. Poignard : H. 47,5 ; l. 6,5 ; pr. 2 cm.
Lame de poignard : H. 48 ; l. 4,5 ; pr. 1 cm. Pointe de flèche : H. 5 ; l. 2,5 ; pr. 0,3 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

Auguste Verchère de Reffye (1821-1880)


« Les armes d’Alise. Lettre à M. le docteur F. Keller »
Revue archéologique
1864
In-quarto. Tiré-à-part de l’article publié dans Verchère de Reffye 1864. Illustrations:
gravures sur bois représentant des pièces d’armement et trois épreuves photogra-
phiques sur papier albuminé collées de A. Villeneuve, photographe. Les
mêmes photographies, non reliées, tirées sur papier albuminé en plus grand format
portent la signature du photographe Augustin Gueuvin.
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale, centre des archives

3. La fin de l’aventure napoléonienne: une archéologie à unifier et une


archéologie ferment d’unité

Moulage de l’Éros Farnèse-Steinhäuser


1862
Moulage en plâtre exécuté sous la direction de Pietro Rosa durant les fouilles du
nymphée oriental du palais de Domitien
H. 148 cm
Rome, Museo dell’Arte Classica – Sapienza Università di Roma

Éros Farnèse-Steinhäuser
Vers 80 apr. J.-C.
Marbre blanc
H. 183 ; l. 51 ; ép. 65 cm
Rome, Palatin, Horti Farnesiani
(fouilles de Pietro Rosa, 1862),
sur le pavement du nymphée oriental de la Domus Flavia
Paris, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et ro-
maines

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 29


Réplique du type du Satyre au repos
Vers 80 apr. J.-C. d’après un original de Praxitèle créé vers 330 av. J.-C.
Rome, Palatin, Horti Farnesiani (fouilles de Pietro Rosa, 1864), dans une exèd-
re occidentale du péristyle de la Domus Flavia
Marbre blanc
H. 109 ; l. 64 ; ép. 32 cm
Paris, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et
romaines

Portrait féminin
Domitia Longina
70-80 apr. J.-C.
Rome, Palatin, Horti Farnesiani (fouilles de Pietro Rosa, 1865)
Marbre blanc
H. 30 ; l. 24 ; pr. 25,5 cm
Paris, Musée du Louvre, Département des Antiquités grecques, étrusques et
romaines

Portrait féminin
70-100 apr. J.-C.
Rome, Palatin, Horti Farnesiani
(fouilles de Pietro Rosa, 1865)
Marbre blanc
H. 31 ; l. 27 ; pr. 26,5 cm
Paris, Musée du Louvre, Département des Antiquités grecques, étrusques et
romaines

Vue extérieure de l’Antiquarium


1868-1870
Épreuvre photographique sur papier albuminé, contrecollée sur carton, d’après
un négatif sur verre au collodion
H. 24 ; l. 31 cm
Paris, Collège de France. Archives, legs Millet

Palais des Césars : principaux morceaux de sculpture trouvés dans les fouilles
du mois de décembre 1867 au mois de mai 1868
1865-1866
Album comprenant dix épreuves photographiques sur papier albuminé contrecollées sur
carton, offert par ordre de l’empereur à la bibliothèque de l’École normale supérieure, à
Paris, le 20 janvier 1869
H. 47,9 cm ; l. 32,9 cm
Paris, École normale supérieure, bibliothèque Ulm-Lettres et Sciences humaines

Palatino. Statua trovata allo stadio. Roma


Vue intérieure de l’Antiquarium
1865-1866
Vue intérieure de la salle principale de l’Antiquarium
Épreuve photographique sur papier albuminé contrecollée sur carton, d’après un
négatif sur verre au collodion
H. 23,8 ; l. 31,2 cm
Paris, Collège de France. Archives, legs Millet

Auguste Verchère de Reffye (1821-1880)


Modèle d’onagre
Vers 1860
Bois, laiton, acier, fourrure, cuir,
fibres végétales, carton ?
H. 50 ; l. 100 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale
30 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III
Auguste Verchère de Reffye (1821-1880)
Modèle de baliste
Vers 1860
Bois, laiton, cuivre, acier, boyau ?
H. 63,5 ; l. 58,5 ; pr. 54 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

Auguste Verchère de Reffye (1821-1880)


Modèle de catapulte
Vers 1860
Bois, laiton, cuivre, acier, boyau
H. 49 ; l. 56 ; pr. 47 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

Auguste Verchère de Reffye (1821-1880)


Modèle de catapulte
Vers 1860
Bois, cuivre, fibre, boyau ?
H. 58 ; l. 61,5 ; pr. 45 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

Abel Maître (1830-1899)


Maquette Attaque d’Avaricum
Vers 1866
Plâtre teinté, bois
H. 20 ; l. 72 ; pr. 50 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

Abel Maître (1830-1899)


Maquette César devant Uxellodunum
Vers 1866
Plâtre teinté, bois
H. 40 ; l. 110 ; pr. 59 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

Abel Maître (1830-1899)


Maquette Pont de César sur le Rhin
Vers 1866
Plâtre teinté, bois
H. 30 ; l. 160 ; pr. 70 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

Abel Maître (1830-1899)


Maquette représentant le murus gallicus de Murcens
Vers 1870
Plâtre teinté, bois
H. 37 ; l. 120 ; pr. 50 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

Auguste Bartholdi
Reconstitution de légionnaire romain
1870
s.d.b.g. : « BARTHOLDI SCIT 1868 ; AB 1869 »
Plâtre, bois, cuir, métal, textile
H. 200 cm
Musée d’Archéologie nationale, domaine national de Saint-Germain-en-Laye

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 31


dispositifs numériques
(en cours de modifications)
L’exposition propose :

- Deux tables tactiles avec application interactive vous permettront de découvrir l’organisation
de la Salle de la conquête ou salle d’Alesia en 1886 et de vous placer dans le rôle d’un photographe
sur le site d’Alésia lors des premières fouilles. Vous aurez ainsi accès à de nombreuses ressources.

- Trois cartels numériques avec feuilletoir de manuscrits dont l’édition originale des tomes 1
et 2 de l'Histoire de Jules César offert par son auteur Napoléon III au musée, ainsi que l’album des
fouilles d’Alise-Sainte-Reine regroupant l'ensemble des documents produits entre 1861 et 1862.

- Une projection très grand format du déroulé du décor de la colonne Trajane, réalisé à partir
des prises de vue sur plaques de verre du photographe Gueuvin, en 1862, des 414 panneaux des
moulages faits à Rome sur autorisation du pape Pie IX. Vous découvrirez ainsi une présentation
inédite des campagnes menées par l’empereur Trajan en pays Dace, actuelle Roumanie, qu'il est
impossible d'admirer sur le monument à Rome.

- L’application « les enquêtes d’Anne Mésia » de Furet Company, vous invite à travers un
parcours de visite numérique ponctué de mystères et d’énigmes à résoudre, à partir en famille à la
découverte de l’histoire et du patrimoine du musée d’Archéologie nationale. Votre intuition et votre
sens de l’observation vous seront utiles dans cette aventure ! Parviendrez-vous à restituer tous les
souvenirs et à percer le secret qui plane sur le musée ?

- Un Livre d’or numérique (GuestViews) : l’exposition propose un livre d’or numérique qui vous
permet de nous laisser votre avis tant sur l’expérience de visite que sur l’accueil ou encore la façon
dont vous avez découvert le musée. Les données recueillies sont particulièrement utiles dans la ré-
flexion en cours sur l’évolution de l’établissement.

Les dispositifs présentés in situ, dans l’exposition se poursuivent en ligne via les différents canaux de
diffusion numérique du musée. Le modèle 3D de la Salle De la Conquête sur la compte Sketchfab du
musée (@archeonationale), sur le site internet du musée et sur les réseaux sociaux.

32 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III


extraits du catalogue de l’exposition

Introduction
L’émergence d’une discipline scientifique
par Corinne Jouys Barbelin, Daniel Roger et Anissa Yelles

Au cours du XIXe siècle, l’archéologie est au coeur de nouveaux enjeux tant politiques que scientifiques.
D’une part, les États européens concourent pour s’approprier la connaissance des cultures disparues
et construire leur identité nationale. D’autre part, s’ouvrent des chantiers de fouilles qui mobilisent des
techniques nouvelles et des outils novateurs. Dessin, cartographie et photographie sont convoqués
pour restituer le réel, attester la provenance authentique des objets et dresser un panorama qui se veut
objectif et scientifique, avec pour enjeu supplémentaire une diffusion rapide des fouilles et du matériel
archéologique auprès des publics.
Emblématiques de ce double mouvement, les fouilles entreprises à l’instigation de Napoléon III
constituent un véritable programme archéologique à l’échelle de l’Europe, du Bassin méditerranéen et
de l’Orient.
L’impulsion est donnée par la rédaction de l’Histoire de Jules César lancée à la fin des années
1850. Napoléon III entend marcher sur les traces de l’Imperator romain, perçu comme un homme
providentiel, réformateur, conquérant et tacticien habile. Au travers des deux tomes de l’ouvrage publiés
en 1865 et 1866, il s’agit d’apporter les preuves tangibles du génie d’un César, parvenu au pouvoir dans
une République romaine secouée par les guerres civiles, et, par là, de justifier pour l’empereur des
Français l’instauration d’un « césarisme démocratique ». Ce projet éminemment politique, en s’appuyant
sur le monde savant et en mobilisant militaires, préfets, diplomates, architectes et pensionnaires de
l’Académie de France à Rome, va dépasser son enjeu premier et, porté par les fruits des réformes
administratives des règnes précédents et par des innovations techniques telles que la photographie,
assurer les bases d’une archéologie qui commence à se constituer en discipline.
Pour bénéficier de l’assistance nécessaire à la réalisation de son projet, l’empereur s’entoure
de collaborateurs renommés dans les domaines de l’histoire romaine, des sciences de l’Antiquité et
du génie militaire : avant tout l’historien Alfred Maury, mais aussi Victor Duruy et Prosper Mérimée, les
militaires Auguste Verchère de Reffye, Félicien de Saulcy, Antoine-Lucien Blondel et Eugène Stoffel,
l’épigraphiste Léon Renier et le conservateur-adjoint au Louvre Wilhelm Fröhner.
Napoléon III n’entend pas s’appuyer, contrairement à la tradition, sur les seules sources littéraires.
Après une étude minutieuse des textes antiques, une recherche croisée toponymique et topographique,
l’empereur s’efforce de corroborer les récits de César, Cicéron, Suétone, Plutarque ou Dion Cassius par
des recherches sur le terrain. De 1861 jusqu’à la chute de l’Empire en 1870, les fouilles s’enchaînent
pour retrouver les sites décrits dans les Commentaires sur la guerre des Gaules et les Commentaires
sur la guerre civile de César, auxquelles s’ajoutent les fouilles menées par Pietro Rosa sur le Palatin. En
1861 encore, Léon Heuzey et Honoré Daumet se rendent en Macédoine et en Thessalie pour retrouver
les vestiges des opérations militaires de Cn. Domitius Calvinus jusqu’à la bataille de Pharsale ; Georges
Perrot est envoyé en mission sur les traces de l’armée césarienne engagée dans la bataille contre
Pharnace ; le duc de Bellune explore la presqu’île de Peniche de Cima au Portugal, en quête de la
campagne de César en Lusitanie ; le commandant Lambert est chargé d’étudier la guerre d’Alexandrie ;
en Turquie, sur le site de l’antique Ancyre, le pensionnaire architecte Edmond Guillaume et l’archéologue
Georges Perrot effectuent le relevé des Res Gestae d’Auguste conservées sur les murs du temple de
Rome et d’Auguste. En 1865, c’est l’architecte Auguste Daux qui est envoyé en Afrique du Nord pour
retrouver les traces de la bataille de Thapsus. À ces recherches sur le terrain, s’ajoute une analyse
systématique de l’iconographie de la colonne Trajane, comme source d’information sur l’armement
romain ; le moulage de son décor sculpté, effectué à la demande de Napoléon III, est envoyé à Paris
pour une exposition au palais de l’Industrie, puis photographié.

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 33


L’une des forces du projet impérial réside dans la création de la Commission de Topographie
des Gaules (CTG) en juillet 1858. Celle-ci entreprend ou subventionne des fouilles et prospections
sur le territoire national pour localiser les traces de la guerre des Gaules et mettre fin à la querelle
sur l’emplacement d’Alésia. La fouille d’Alise-Sainte-Reine (1861-1865) est la première étape de cette
enquête archéologique de l’empereur. Bientôt viennent celles de Gergovie (1861-1862), de Mauchamp
(1861), du Puy d’Issolud (1865-1875) et du mont Beuvray (1864-1875). Sous la présidence de Saulcy, la
CTG tisse un vaste réseau de correspondants présents dans tous les départements, en s’appuyant sur
les sociétés savantes pour collecter informations et objets, dresser des cartes de géographie historique
et rédiger le Dictionnaire archéologique de la Gaule selon une méthodologie clairement établie.
Peu après le début des fouilles d’Alise, Napoléon III acquiert les jardins Farnèse sur la colline du
Palatin. Renier, envoyé à Rome au nom de l’empereur pour faire l’acquisition de la collection Campana,
en profite pour négocier la propriété de François II de Bourbon, roi des Deux-Siciles. Symboliquement,
l’empereur devient propriétaire de ce que l’on nomme durant le Risorgimento « les Palais des Césars ».
Napoléon III désigne l’architecte Pietro Rosa comme chef des opérations. Aidé du pensionnaire Arthur
Dutert pour les relevés, il engage un chantier archéologique de neuf ans. Commencées le 4 novembre
1861, les fouilles des jardins Farnèse constituent le premier chantier d’envergure organisé à Rome au
xixe siècle et sont à l’origine de découvertes significatives, dont la riche documentation iconographique
est le meilleur témoignage avec le matériel archéologique mis au jour. Rosa, déjà auteur d’une carte
topographique de la campagne autour de Rome, poursuit ses recherches pour la reconstitution physique
et historique de cette cité. En dégageant les palais impériaux et en précisant les limites de la Roma
Quadrata, il entreprend, malgré quelques erreurs d’identification, une relecture complète de la colline du
Palatin.
À Alise comme à Gergovie, au Puy d’Issolud – localisation probable du siège d’Uxellodunum – et
sur le Palatin, des plans et relevés de fouille sont soigneusement et rigoureusement produits. Cependant,
se distinguent des élévations et plans traditionnels produits par les architectes travaillant sur les jardins
Farnèse ceux des militaires et agents-voyers dressés pour les sites supposés des sièges menés par
César en Gaule : la cartographie établie par triangulation sur le terrain permet d’embrasser les vastes
zones de combat et de souligner les reliefs mentionnés par César dans ses Commentaires. Les dessins
des paysages par ces mêmes militaires très impliqués6 et par les agents-voyers complètent les cartes
avec précision.
À Rome, les dessins produits dans le cadre des fouilles des jardins Farnèse nous sont en partie
connus grâce aux travaux de John Henry Parker dont l’ambition est de créer l’une des plus importantes
collections de photographies d’architecture et d’archéologie en Italie, et particulièrement pour Rome
et Naples. Ce libraire et éditeur anglais, féru d’histoire romaine et proche de Rosa, missionne divers
photographes pour effectuer un reportage entre 1864 et 1870, connu aujourd’hui par des épreuves
d’époque réunies en albums. Il immortalise les fouilles de Rosa dès la seconde phase du chantier, alors
que les travaux sont déjà bien avancés. Parker s’associe également au dessinateur Filippo Cicconetti pour
la réalisation de dessins stratigraphiques, qui sont par la suite photographiés. Le projet de Parker s’inscrit
dans un contexte de modernisation des pratiques d’excavation, où la photographie est rapidement perçue
comme indispensable pour enregistrer ce qui est amené à disparaître après déblaiement. L’attention
particulière portée aux vues stratigraphiques et aux techniques de construction laisse entrevoir les
prémices d’une photographie archéologique moderne.
À ces photographies de Parker, il faut ajouter celles du photographe officiel, Pietro Dovizielli. Ce
dernier, chargé du suivi photographique du chantier archéologique, compose un corpus qui restitue les
campagnes de fouille année après année en fournissant un panorama complet de l’évolution des secteurs
selon leur niveau de dégagement. En plus de la photographie, la peinture participe à la documentation
des fresques découvertes dans la Domus Tiberiana et dans la Maison de Livie. Le peintre pensionnaire
de l’Académie de France à Rome, Fortuné Layraud, réalise une série de cinq toiles qui reproduisent
grandeur nature les fresques mises au jour sur les murs de ces constructions.
Les photographies exécutées lors des fouilles sur le territoire national sont bien moins nombreuses
et, pour celles qui nous sont parvenues, prennent majoritairement la forme de paysages. Pour certaines
d’entre elles, les photographes ont réussi l’exploit de reproduire de vastes panoramas en réunissant
jusqu’à cinq vues. Que ce soit à Alise-Sainte-Reine ou à Gergovie, ces images sont avant tout prises

34 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III


dans l’intention d’illustrer les paysages décrits par César, et par là même, de prouver la véracité des
Commentaires. Les photographies associées au mémoire d’Étienne Castagné sur le murus gallicus
découvert à Murcens, non loin du Puy d’Issolud dans le Lot, sont les seules connues à ce jour qui
montrent un état des fouilles et du matériel archéologique avant 1870.
La diffusion des fouilles menées sur le territoire de la guerre des Gaules, comme celles du Palatin,
est rapide et exemplaire. Elle intervient avant même que ne paraissent les deux tomes de l’Histoire de
Jules César et prend les formes les plus variées. L’édition locaux remporte un vif succès auprès des
touristes pour qui la visite des fouilles est autorisée sur ordre de Napoléon III depuis 1862.
Si les photographies sont plus rares pour les fouilles menées en France et ne connaissent pas cette
diffusion si caractéristique à Rome, en revanche les moulages des armes retrouvées à Alise essaiment
dans les collections particulières et musées de l’ensemble de l’Europe à partir de 1864. Quant aux cartes
dressées avec les informations collectées auprès des correspondants de la CTG, elles sont imprimées et
rejoignent universités et autres institutions savantes.
Enfin, une dernière forme de diffusion, portée personnellement par Napoléon III, s’impose peu
après le début des fouilles : le musée. L’Antiquarium du Palatin, abondamment photographié par Dovizielli,
renferme la collection particulière du souverain constituée au fur et à mesure des découvertes de Rosa.
Il est inauguré en 1863, mais disparaît en 1882. Nous restent comme témoins de ce temps et de ce lieu
les quelques dons successifs de l’empereur au musée du Louvre : l’Éros Farnèse-Steinhäuser dans un
premier temps, puis le Satyre au repos et les deux portraits féminins d’époque flavienne. Le Musée gallo-
romain, créé en 1862 et ouvert en 1867, devenu musée d’Archéologie nationale, présente aujourd’hui
au public une muséographie bien différente de celle du Second Empire. Si le musée du Palatin est
conçu comme un musée de site, que complètent les nombreux artefacts présentés in situ en plein air,
le musée de Saint-Germain se veut démonstratif et scientifique. Il couvre les périodes de la Préhistoire
aux Mérovingiens avec pour point d’orgue la salle dévolue à César. À Saint-Germain, cartes de la CTG,
maquettes des sites d’Abel Maître et reconstitutions des armes de jet de Verchère de Reffye apportent les
explications et les preuves de la conquête des Gaules et inaugurent l’expérimentation archéologique.
L’aventure archéologique de Napoléon III s’achève brutalement en septembre 1870. Pour autant,
en France comme en Italie, en Grèce, en Afrique du Nord ou en territoire ottoman, relevés, dessins,
photographies, rapports et estampages restent les témoins d’une activité intense qui a jeté les bases
d’une archéologie scientifique par l’enregistrement rigoureux – pour l’époque – des données de fouilles.
L’exposition « D’Alésia à Rome. L’aventure archéologique de Napoléon III » vise à illustrer cette
période charnière durant laquelle s’est forgée, en France, la discipline archéologique sous les auspices
d’un projet politique. En évoquant les fouilles emblématiques d’Alésia et du Palatin, pour lesquels les
témoignages conservés dans les collections nationales sont aussi abondants que peu connus du public
français, l’exposition offre un regard renouvelé, non dénué d’émotion, sur la documentation de ces fouilles,
leur produit et leur diffusion.

Napoléon III et la fabrique de la nation


par Hilaire Multon

Fruit du coup d’État du 2 décembre 1851, véritable péché originel aux yeux de ses opposants, le régime
impérial est souvent défini par son caractère plébiscitaire, l’appel au peuple et l’autorité formant les matrices
d’une culture politique objet de nombreux travaux des historiens du politique. On lit également chez les
opposants au Second Empire le mot de « césarisme », traduction du rejet d’un pouvoir autoritaire ayant
confisqué à son avantage les avancées démocratiques du suffrage universel octroyé en 1848. Il convient
de prendre au mot le culte voué par l’empereur des Français à César. Sa passion pour le général romain
parti à la conquête des Gaules est incontestable : elle procède autant de son passé d’ancien carbonaro
que de l’héritage napoléonien. La préface de l’Histoire de Jules César en témoigne : « Ce qui précède
montre assez le but que je me propose en écrivant cette histoire. Ce but est de prouver que, lorsque la
Providence suscite des hommes tels que César, Charlemagne, Napoléon, c’est pour tracer aux peuples
la voie qu’ils doivent suivre, marquer du sceau de leur génie une ère nouvelle, et accomplir en quelques
années le travail de plusieurs siècles. Heureux les peuples qui les comprennent et les suivent ! Malheur

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 35


à ceux qui les méconnaissent et les combattent ! » À partir de mars-avril 1860, Napoléon III lance par
ailleurs une série d’entreprises visant à documenter ce moment de l’histoire romaine, à travers des
missions, des fouilles, des expérimentations à grande échelle, des correspondances avec des savants
étrangers. Hortense Cornu, sa filleule, lui sert alors d’intermédiaire pour entrer en relation avec l’Europe
des archéologues et des philologues. Les inventaires des dossiers de l’empereur retrouvés aux Tuileries,
qui sont remis au liquidateur de la Liste civile le 3 juillet 1873 et par la suite donnés au colonel Stoffel,
en attestent.
Les fouilles sur le sol français prennent alors une importance considérable. Dans cette série
commencée à partir de 1861, on se doit de citer celles entreprises à Alise (1861-1865), à Gergovie
(1861-1862), au Puy d’Issolud (1865-1868), sans oublier celles du site de Vendeuil-Caply (Oise) en 1863,
effectuées par un détachement de soldats. Et ce sont les militaires dont Napoléon III a su s’entourer qui
dirigent ces chantiers de fouilles. Avec la parution des deux volumes de l’Histoire de Jules César, en
1865 et 1866, la part prise par les travaux de l’empereur dans les recherches archéologiques diminue,
notamment pour des raisons politiques. Il n’en continue pas moins de suivre et de financer les fouilles
de la forêt de Compiègne et surtout celle des jardins Farnèse, sur le Palatin – dont il faut rappeler qu’ils
ont été acquis par l’empereur le 26 juillet 1861 –, sous la direction de Pietro Rosa. Sur les traces de son
aïeul, l’Italie est le terrain d’expression de l’aspiration française à éclairer les nations dans la continuité
des guerres révolutionnaires puis napoléoniennes, mais aussi le lieu d’expression de « la plus grande
France ».

Peinture et archéologie : Fortuné Layraud, peintre de la Maison de Livie


par Emmanuel Schwartz

Lors du dégagement de la Maison de Livie, en 1869, l’architecte Pietro Rosa fit copier ses peintures
murales par un pensionnaire de la Villa Médicis, Fortuné Layraud. Rosa cite en termes imprécis – qui
semblent confondre leurs prénoms – des assistants de Layraud dans la Maison de Livie, dont Emmanuel
Brune (« Emilio Brunne »), ancien pensionnaire, polytechnicien reconverti à l’architecture1. Sur d’autres
sites, Rosa engagea des architectes, les frères Dutert : l’aîné, Arthur, consacra son « Envoi de Rome
» posthume de 1868 au palais des Césars sur le mont Palatin ; pensionnaire à son tour à partir de
1870, Ferdinand Dutert travailla aux fouilles du Palatin sous les ordres de Rosa, étudia les temples des
Dioscures et de la Concorde.
Les « tableaux » de la Maison de Livie, peints à fresque, répondaient bien aux intérêts d’un peintre.
Layraud avait déjà exécuté un tel travail dans la Maison de Tibère ; ce berger autodidacte n’avait pu
suivre d’autres études classiques que les cours de Léon Heuzey à l’École des beaux-arts et de Carlo
Ludovico Visconti à la Villa Médicis. La direction de la Villa accorda à Layraud une prolongation pour
mener à terme ses copies et son dernier envoi officiel, mais ne se préoccupa guère de ces « propriétés
personnelles de l’Empereur », confiées à la messagerie impériale.
Leur destin se joua à Paris. Les peintures – une vue générale et cinq scènes – approuvées par
Rosa, assez fraîchement reçues par les antiquaires italiens, exposées et vantées par l’Académie des
inscriptions et belles-lettres, furent versées à l’École des beaux-arts et gravées par Jules Didier, autre
ancien pensionnaire, devenu graveur pour les publications savantes.
Le site fouillé par Rosa fut bientôt déclaré « Maison de Livie » ; Léon Renier et Gaston Boissier
retrouvaient les traces de la femme, soeur, mère et meurtrière des maîtres de Rome dans les souterrains
de la casa paterna de Tibère ; sur le tableau représentant les fouilles, dans l’excavation, l’on devine les
fresques. On invoqua Pline et l’Histoire naturelle, qui cite une composition de Nicias avec Mercure, Io
et Argus, scène traitée sur le mur de droite du tablinum. Un autre sujet était explicité par une inscription
(Hermès). Polyphème et Galatée, sur la paroi au fond du tablinum, créent une fantaisie que condamnait
Vitruve (De Architectura, VII, 5). Les personnages mythiques portent un visage humain, mais non leurs
attributs habituels : l’on chercha la corne d’Io, les mille yeux d’Argos. Un moment de la peinture romaine,
à la fois paysage en perspective, peinture d’histoire et scène de genre, revivait aux yeux des historiens.
Les poèmes d’Homère, Ovide, Properce, Théocrite furent mis en parallèle avec la vie de Livie : Galatée,
effrayée par le Cyclope, transposait la fuite de Livie du parti d’Antoine vers la Sicile. Et Io se réfugia en
Grèce, comme Livie.

36 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III


Dans l’aile droite, la Vue d’une rue de Rome anime un quartier ancien : Perrot y vit un décor de
la vie quotidienne. L’hésitation entre la mythologie poétique et la composition réaliste s’insère dans les
grandes lignes, qu’August Mau a rendues canoniques, du classicisme au début du Ier siècle selon le
deuxième style. Les relations entre les personnages annoncent le troisième style – avec de plaisantes
inventions : la statue d’Héra jalouse, Polyphème enchaîné par Cupidon ou Galatée chevauchant un
cheval marin, un disque mystérieux que Renier et Wolfgang Helbig, secrétaire de l’Institut archéologique
allemand, interprètent différemment. L’Hippolyte d’Euripide fut avancée pour donner un sens narratif à
l’une des saynètes de magie, Hydromanteia et Lekanomanteia, « tableaux de genre traités dans le style
grec », au-dessus des grandes compositions8 ; l’École des beaux-arts a perdu ces deux copies lors des
troubles de 1968-1970.
Les copies de Layraud furent visibles dès 1870, et pour un siècle, dans le vestibule de la nouvelle
cour vitrée de l’École. Elles introduisaient à la gigantesque reconstitution en plâtre, dans la cour centrale
de l’École, de la colonnade du temple des Dioscures, ornée des chapiteaux moulés par Ferdinand
Dutert, envoyés à Paris en 1872 – autres témoins des fouilles de Rosa. La collaboration entre artistes,
archéologues et mouleurs fut ensuite concurrencée par la photographie, que l’entreprise impériale
encourageait. L’histoire de la peinture romaine avançait en parallèle : le classement de Mau plaça la
Wandmalerei du Ier siècle dans une large perspective historique que les Français ne surent pas tirer des
« peintures un peu sèches de Layraud, à l’École des beaux-arts » ainsi jugées par Charles Picard, en
1937, devant la même compagnie qui les avait applaudies.

Documenter les fouilles


La CTG et la photographie
par Corinne Jouys Barbelin et Fantine Lahmer

Forte d’un réseau de près de deux cents correspondants, la Commission de Topographie des Gaules
(CTG) collecte des milliers de documents sur tous supports pour faire état des vestiges et découvertes
archéologiques sur l’ensemble du territoire. Dès les premières années d’activité de la CTG, ses membres
ont recours au medium nouvellement inventé qu’est la photographie, pour sa représentation de la réalité
dont les avantages vis-à-vis du dessin sont d’emblée reconnus et salués : « Une figure archéologique
n’est pas une illustration de roman, elle doit être exacte et sèche comme un procès-verbal, et que
le seul moyen d’arriver à ce but est l’emploi de la photographie ». Avec un fonds photographique de
plus de quatorze mille plaques de verre au collodion humide et au gélatino-bromure d’argent et des
milliers d’épreuves photographiques, le musée d’Archéologie nationale, héritier des archives produites
et collectées par la CTG, se fait l’écho de l’importance accordée au support photographique par la
Commission. L’étude des archives du musée offre aujourd’hui une vue du mode opératoire de la CTG.
Il est difficile d’affirmer, faute de preuve formelle, que les photographies prises à Alise-Sainte-
Reine et au Puy d’Issolud ont été réalisées par les membres de la CTG ou à leur demande expresse,
même s’il est fort probable qu’Auguste Verchère de Reffye, présent sur les deux sites, soit à l’origine
des prises de vues. Ces photographies en plein air effectuées au collodion humide sur plaques de verre
résultent d’un travail d’expert coûteux. Pour ces raisons, les photographies liées aux premiers travaux
de la CTG restent rares, les érudits locaux ne maîtrisant pas cette technique.
Pour autant, le musée de Saint-Germain et la CTG commandent de concert des clichés
auprès de photographes aussitôt un site mentionné par un correspondant, ou invitent vivement celui-
ci à se mettre en quête de photographies déjà existantes afin d’obtenir un panorama exhaustif des
vestiges archéologiques. Il arrive également, et de plus en plus fréquemment à partir des années
1870, grâce à la démocratisation de la photographie que provoque l’apparition du gélatino-bromure,
que les correspondants envoient les images qu’ils ont confectionnées, sous forme de plaques de
verre ou d’épreuves. Ainsi, la localisation des mégalithes et celle des grottes, au coeur de l’activité
conjuguée d’Alexandre Bertrand et de Gabriel de Mortillet, sont tout particulièrement documentées pour
l’actualisation des cartes et sont à l’origine d’une part importante du fonds photographique conservé.
Certains des tirages, une fois dans les mains de Bertrand, sont annotés à partir des mémoires
de fouilles qui les accompagnent. C’est ainsi que le rapport envoyé par René de Kerviler5 à Bertrand
en 1876, dans lequel sont décrites les trouvailles faites lors de travaux à Saint-Nazaire, provoque une

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 37


commande de clichés auprès du photographe nantais Richard, en 1877. Une fois les photographies
parvenues au musée, Bertrand reporte sur celles-ci les emplacements exacts des objets trouvés avec
mention des strates archéologiques6.
À partir du début des années 1870, une fois rassemblées et classées, les épreuves rejoignent
pour beaucoup d’entre elles les Albums noirs du musée qui répertorient par département, puis par
localité les collections muséales, les sites et les monuments archéologiques du territoire national. Les
albums abritent ainsi deux mille sept cent cinquante-trois planches comprenant des tirages contrecollés.
L’analyse de ce fonds, étonnant par sa richesse, donne à voir l’évolution de l’archéologie en cette seconde
moitié du XIXe siècle. La photographie se codifie peu à peu, se montre davantage scientifique et de plus
en plus rigoureuse au fil des décennies. Si au début des années 1870, les clichés pittoresques montrant
des sites mégalithiques bretons agrémentés de personnages en costumes traditionnels sont multiples, à
la fin de cette décennie, les photographies donnent à voir de plus en plus régulièrement des chantiers de
fouilles, et témoignent de cette volonté des archéologues, même amateurs, d’enregistrer avec précision
les vestiges découverts. L’impulsion donnée à la photo archéologique par la CTG perdure bien après la
disparition de celle-ci en 1879. Cependant, on observe une mutation de l’image à la fin du XIXe siècle.
La photographie montre désormais les vestiges dans leur contexte de découverte, les plans sont plus
rapprochés, les terrains sont nettoyés, l’échelle est clairement indiquée. Désormais, la photographie est
devenue l’auxiliaire indispensable de tout repérage et chantier archéologique.

Diffuser les fouilles


Les fouilles des jardins Farnèse et la création d’un réseau d’images
par Anissa Yelles

L’ incendie des Tuileries durant la Commune de Paris a malheureusement détruit une grande partie de
la collection photographique accumulée par la famille impériale à l’occasion de cérémonies officielles
ou commandes personnelles, nous privant à jamais d’archives sur l’histoire de l’archéologie française
du Second Empire. Fort heureusement, la démarche adoptée par Napoléon III de dépôts et de dons
systématiques a permis la mise en place d’un réseau d’images dont la dimension et la nature scientifique
sont aujourd’hui mieux accessibles grâce aux dernières recherches. S’agissant des fouilles
des jardins Farnèse, l’empereur fait déposer en son nom des albums photographiques et séries
de tirages auprès des institutions françaises les plus influentes dans le domaine des sciences de
l’Antiquité. Deux albums photographiques sont ainsi remis en 1869 par Léon Renier à la bibliothèque de
l’École normale supérieure. Par ailleurs, plusieurs dizaines de photographies sont présentées à
l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Léon Renier, Pietro Rosa, Jean-Victor Schnetz ou encore
Ernest Beulé y exposent successivement l’avancée des fouilles, images à l’appui. La bibliothèque de
l’Institut conserve encore aujourd’hui trois tirages grand format, derniers témoignages de ces présentations
orales qui manifestaient l’importance que revêtait la photographie comme preuve indiscutable d’une
démonstration scientifique. Ainsi, au mois d’avril 1863, Ernest Beulé « communique à la Compagnie
sept photographies apportées de Rome par M. Schnetz, directeur de l’Académie de France, et qui
représentent les principaux résultats des fouilles entreprises par l’ordre de l’Empereur dans sa villa du
Palais des Césars. M. L. Renier ajoute que ces photographies nous offrent l’état des fouilles à la fin
du printemps 1862. Depuis elles ont été continuées et ont donné des résultats très importants pour la
science […] M. Beulé remarque de son côté que M. Schnetz, en communiquant ces photographies, n’a
point entendu soumettre à la discussion les résultats des fouilles accomplies… ».
Le mois suivant, c’est au tour de « M. Léon Renier [de communiquer] à l’Académie quatre
photographies représentant l’état actuel des fouilles qui se font par les ordres de l’Empereur dans la
partie du Palatin qui domine l’église Sainte-Marie Libératrice. On voit dans une de ces photographies
la Porta Romana du Palatin et le commencement du Clivus Victoriae. Les trois autres représentent les
restes du pont que, suivant Suétone, l’empereur Caligula avait fait construire pour aller de son palais
au Capitole en passant par-dessus le temple d’Auguste… ».
L’ouverture des jardins Farnèse au public ordonnée par l’empereur facilite par ailleurs
considérablement l’accès des fouilles aux photographes locaux tout en entretenant le commerce de
la photographie de ruines. Ludovico Tuminello, les frères Alinari, James Anderson, Robert McPherson
ou encore Alphonse Bernoud exercent de façon ponctuelle ou régulière leur activité et fournissent en

38 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III


images les touristes de passage.
Ces vues des fouilles stimulent également l’intérêt de la communauté savante et militaire locale. Ainsi,
l’Institut national de l’histoire de l’art vient tout récemment de se porter acquéreur d’un tirage ayant
appartenu au général Colson, chef d’état-major de la Division d’occupation à Rome de 1865 à 1870. La
mission assurée par l’armée française sur le chantier reste encore un point obscur (la présence de soldats
ayant constitué une fonction de sécurité pour la bonne gestion du site). Cependant, l’acquisition par un
haut gradé d’une photographie des fouilles napoléoniennes pourrait donner une idée des résonances
possibles de ce programme archéologique au-delà de la sphère intellectuelle.
Ce réseau d’images impulsé par l’empereur en personne laisse entrevoir une stratégie de
communication à double sens. Il s’agit à la fois d’illustrer l’évolution positive du projet romain auprès de
la communauté savante, artistique et militaire et de rendre compte de l’ampleur de la tâche accomplie au
nom de la France dans la cité des Césars.

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 39


notices d’oeuvres
extraits du catalogue de l’exposition

Auguste Bartholdi
Reconstitution de légionnaire romain
1870

s.d.b.g. : « BARTHOLDI SCIT 1868 ; AB 1869 »


Plâtre, bois, cuir, métal, textile
H. 200 cm
Musée d’Archéologie nationale, domaine national de Saint-Germain-en-Laye

À la veille de la guerre franco-prussienne qui provoquera sa chute, Napoléon III autorise la réalisation
d’une « statue en plâtre peint, grandeur naturelle, représentant un légionnaire romain se disposant
à lancer le pilum », « [faite] d’après un bas-relief de la colonne Trajane » (description de l’Inventaire)
pour la faire placer dans la salle du musée de Saint-Germain consacrée à César et à la conquête de la
Gaule. C’est, une fois de plus, Auguste Verchère de Reffye, officier d’ordonnance de l’empereur et son
bras droit pour de nombreux travaux archéologiques, qui fait réaliser le soldat, confiant la réalisation
du mannequin en plâtre peint à son ami le sculpteur Auguste Bartholdi et celle d’une partie des armes
et de l’équipement à la maison Leblanc, fournisseur de l’empereur pour la reproduction des armes et
armures anciennes. Les vêtements viennent de chez Hocher, tailleur à Paris. Le glaive (volé en 1938)
et le pilum ont sans doute été fabriqués sous les ordres directs de Verchère de Reffye, qui réalisa par
ailleurs modèles et reconstitutions grandeur nature de machines de guerre romaines. Les sandales en
cuir reproduisent très fidèlement la caliga découverte en 1857 à Mayence, donnée par le souverain au
musée de Saint-Germain-en-Laye et placée dans une vitrine, aux pieds de la reconstitution. Celle-ci,
bien documentée, est conçue dans un esprit scientifique et didactique, et ne laisse pas de place à la
fantaisie. Elle restera exposée dans le musée jusqu’à une époque récente. HC

Pietro Dovizielli (1804-1885)


Palais des Césars

Avril 1862
Épreuve photographique sur papier albuminé, à partir d’un
négatif sur verre au collodion
H. 22,6 ; l. 31,5 cm
Paris, musée du Louvre, département des Antiquités
grecques, étrusques et romaines

Cette photographie est l’une des rares images produites durant les fouilles de Rosa qui rendent compte
de l’équipe de terrassiers recrutée pour les travaux d’exploration. La correspondance de l’architecte
signale qu’une dizaine de personnes en moyenne est embauchée chaque jour sur le chantier, ce que
confirme ce cliché. Du fait de la longueur des temps de pose, la photographie sous le Second Empire
est encore dans une démarche de composition de la fouille archéologique. L’équipe s’active face à une
montagne de terre qui témoigne de l’immensité de la tâche accomplie. Enfin, un indice placé au premier
plan, au centre de l’image – un arrosoir marqué du N de Napoléon –, rappelle aussi discrètement que
clairement qu’il s’agit de fouilles françaises. C’est donc bel et bien une représentation à laquelle le
spectateur assiste, celle de l’empreinte visible de l’empereur sur la colline du Palatin. AY

40 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III


Coupe à décor végétal, dit canthare d’Alésia
(Alise-Sainte-Reine, Côte-d’Or)

Ier s. av. J.-C. – début ier s. apr.


J.-C.
Argent doré
H. 11,5 ; l. 18,8 cm
Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

Cette coupe est l’un des objets les plus emblématiques des activités archéologiques de Napoléon
III. Elle a en effet été découverte en septembre 1862 lors des fouilles financées par Napoléon III et
conduites par le commandant Stoffel sur le site de la bataille d’Alésia, à Alise-Sainte-Reine, dans la
plaine des Laumes. Encore pris dans sa gangue de terre, ce précieux vase à boire aurait été emballé et
envoyé à Biarritz, où se trouve alors le souverain, afin de lui laisser le privilège de le déballer lui-même.
Il le conserve ensuite pendant plus de quatre ans dans son cabinet de travail au palais des Tuileries,
avant de l’envoyer le 8 avril 1867 au Musée gallo-romain, en vue de son inauguration le mois suivant.
La datation de la coupe, peut être fabriquée en Italie du Sud, est, depuis 1862, objet de controverse.
Des environs de 75 av. J.-C. pour certains (ce qui a autrefois permis aux plus audacieux de voir en César
son propriétaire), elle pourrait dater de l’époque augustéenne au moins pour d’autres. Sa présence dans
le sol de la plaine des Laumes ne signifie pas nécessairement qu’elle ait été perdue lors de la bataille de
52 av. J.-C., car Alésia fut aussi une importante ville à l’époque romaine, où un vase de luxe ancien a
pu être utilisé et enfoui ou perdu. Les trois graffites gravés à la pointe sous le pied ne permettent pas de
clore le débat. Une marque pondérale suggère que la coupe pouvait faire partie d’une paire et les deux
autres inscriptions, en caractères grecs, livreraient le nom de l’orfèvre et celui d’un propriétaire. HC

Pietro Dovizielli (1804-1885) ?


Vue d’ensemble des jardins Farnèse

Vue du Forum Romanum


1870 ?
Épreuve photographique sur papier albuminé d’après un
négatif sur verre au collodion
H. 32 ; l. 39,5 cm
Paris, bibliothèque de l’Institut de France

Ce document rare est l’un des derniers témoignages des présentations orales faites par Léon Renier
à l’Académie des inscriptions et belles-lettres au sujet des fouilles des jardins Farnèse financées par
Napoléon III. La photographie vient appuyer par la preuve visuelle l’avancée positive des travaux. Le
photographe, probablement Pietro Dovizielli, s’est placé en hauteur, en direction de la Domus Flavia
dont on voit le péristyle au premier plan. L’image a été prise vers la fin de la campagne de fouilles. On
peut en effet constater que les travaux de dégagement sont d’ores et déjà bien avancés. L’installation de
barrières de protection, visibles en bas à droite de l’image, rend compte de l’aménagement précoce du
site nouvellement accessible, et de plus en plus fréquenté par les touristes. AY

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 41


Charles-Gustave Anthoni (1839-1914)
Chambre laboratoire portative pour plaque au collodion humide

Vers 1861
Brevet no 66
Optique type Petzval
f 3,5/150 mm
H. 25 ; l. 20 ; pr. 29 cm
Paris, Collection Société française de photographie

Pietro Dovizielli, photographe officiel des fouilles des jardins Farnèse sous Napoléon III, a recours au
collodion humide, technique inventée en 1851. Celle-ci va réduire le temps de pose à environ une minute,
mais sans pour autant alléger le poids de l’équipement à transporter, le développement des images
se faisant sur plaque de verre. L’utilisation des appareils photographiques en terrain archéologique
est un exercice pour le moins délicat sous le Second Empire, principalement en raison des procédés
chimiques qui contraignent les opérateurs à se charger d’un arsenal encombrant. Ainsi, pour arriver
à photographier, entre 1857 et 1860, les ruines maya de Mitla, Izamal et Chichén Itzá, au Mexique,
Désiré Charnay a recours à près de quatre cents kilos de matériel. En ce milieu du xixe siècle, la
multiplication des missions scientifiques et archéologiques rend nécessaire la production d’appareils
de plus en plus légers ; c’est dans ce contexte que Charles-Gustave Anthoni annonce en 1861 son
invention de la chambre portative à collodion humide. D’une dimension réduite, le laboratoire permet
une plus grande maniabilité des produits, ce qui s’avère être particulièrement utile dans le cadre d’une
fouille archéologique. AY

Les notices du catalogue ont été rédigées par :

Philippe Catro (PC),


Laure Chabanne (LC),
Hélène Chew (HC),
Gilles Grandjean (GG),
Corinne Jouys Barbelin (CJB),
Fantine Lahmer (FL),
Jean-Pierre Le Dantec (JPLD),
Soline Morinière (SM),
Laurent Olivier (LO),
Daniel Roger (DR),
Manuel Royo (MR),
Martin Szewczyk (MS)
et Anissa Yelles (AY).

42 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III


catalogue de l’exposition

Éditions de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, Paris 2020

broché - 19,5 x 25,5 cm - 192 pages - 115 illustrations - 30€

parution le 25 mars

en vente dans toutes les librairies ou sur :


www.boutiquesdemusees.fr

sommaire

INTRODUCTION
L’émergence d’une discipline scientifique, Corinne Jouys Barbelin, Daniel Roger et Anissa Yelles

SUR LES TRACES DES CÉSARS


Napoléon III et la fabrique de la nation, Hilaire Multon
Napoléon III et l’Italie, Éric Anceau
Les fouilles princières dans l’Histoire, de l’Antiquité au XIXe siècle, Alain Schnapp
L’archéologie au XIXe siècle en France et en Europe, Daniel Roger
La Commission de Topographie des Gaules (1858-1879), Corinne Jouys Barbelin

DOCUMENTER LES FOUILLES


Cartographie et archéologie en France au XIXe siècle : une affaire de militaires, Corinne Jouys Barbelin
Le chantier des fouilles d’Alise sous le Second Empire, Michel Reddé
Alésia et la mémoire du terrain : Victor Pernet et Émile Esperandieu, Olivier de Cazanove
L’acquisition des jardins Farnèse dans la politique archéologique et culturelle de Napoléon III en Italie,
Laurent Haumesser
Les jardins Farnèse : topographie historique antique, Yves Perrin
Le Forum et le Palatin, un état des lieux au moment des fouilles de Pietro Rosa, Manuel Royo
La photographie dans ses applications archéologiques du temps de Napoléon III, Anissa Yelles
La CTG et la photographie, Corinne Jouys Barbelin et Fantine Lahmer
« L’archéologie palatine » sous Rosa : Pietro Dovizielli, photographe officiel des fouilles des jardins Far-
nèse, Anissa Yelles
Peinture et archéologie : Fortuné Layraud, peintre de la Maison de Livie, Emmanuel Schwartz

DIFFUSER LES FOUILLES


Les fouilles des jardins Farnèse et la création d’un réseau d’images, Anissa Yelles
Reproduire et diffuser l’objet archéologique par le moulage, Soline Morinière
Les dons de Napoléon III au musée du Louvre, Martin Szewczyk

LA FIN DE L’AVENTURE NAPOLÉONIENNE


La création du Musée gallo-romain, Corinne Jouys Barbelin
La création de l’Antiquarium du Palatin, Maria Antonietta Tomei
L’archéologie romaine après 1870, Rachele Dubbini
L’invention de l’archéologie nationale et sa documentation, Laurent Olivier

ANNEXES: Bibliographie, index des noms propres, crédits photographiques

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 43


auteurs :

Éric Anceau : Maître de conférence, professeur d’histoire contemporaine, université Paris-Sorbonne

Philippe Catro : Restaurateur et mouleur, musée d’Archéologie nationale – Domaine national de Saint-
Germain-en-Laye
Olivier de Cazanove : Professeur des universités, professeur d’archéologie romaine, université de Paris
1 Panthéon-Sorbonne

Laure Chabanne : Conservatrice du patrimoine, responsable des collections de peintures et d’arts


décoratifs des musées du Second Empire, château de Compiègne

Hélène Chew : Conservatrice en chef du patrimoine, responsable des collections gallo-romaines, musée
d’Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Racchele Dubbini : Docteur, chercheur, Università degli Studi di Ferrara

Gilles Grandjean : Conservateur en chef du patrimoine, musées du Second Empire, château de


Compiègne

Laurent Haumesser : Conservateur en chef du patrimoine, responsable des collections étrusques et


italiques, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre

Corinne Jouys Barbelin : Conservatrice du patrimoine, cheffe du service des Ressources documentaires,
musée d’Archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Fantine Lahmer : Diplômée de master 2, École du Louvre

Jean-Pierre Le Dantec : Chargé d’étude pour la numismatique celtique, musée d’Archéologie nationale
– Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Soline Morinière : Chargée d’études documentaires, responsable des fonds d’archives privées, musée
d’Archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Hilaire Multon : Conservateur général du patrimoine, directeur du musée d’Archéologie nationale –


Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Laurent Olivier : Conservateur en chef du patrimoine, responsable des collections d’archéologie celtique
et gauloise, musée d’Archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Yves Perrin : Professeur des universités, professeur émérite d’histoire romaine, université Jean Monnet
de Saint-Étienne

Michel Reddé : Professeur des universités, directeur d’études émérite, École pratique des hautes études

Daniel Roger : Conservateur général du patrimoine, adjoint au directeur, musée d’Archéologie nationale
– Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Manuel Royo : Professeur des universités, professeur d’archéologie et d’histoire de l’Art, université de
Tours

Alain Schnapp : Professeur des universités, professeur émérite en histoire de l’art et archéologie,
université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Emmanuel Schwartz : Conservateur général du patrimoine honoraire

Martin Szewczyk : Conservateur du patrimoine, responsable des sculptures et peintures romaines,


département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre

Maria Antonietta Tomei : Ancienne directrice du Forum et du Palatin, à la retraite

Anissa Yelles : Docteure en Archéologie, post-doctorante du Labex Cap (INHA/École nationale des
Chartes)

44 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III


autour de l’exposition

CONFÉRENCES

Samedi 3 octobre à 14h30


Aux sources de l’Archéologie nationale
Par Corinne Jouys Barbelin, Commissaire scientifique de l’exposition
Conservatrice du patrimoine, Cheffe du service des Ressources documentaires – Archives, bibliothè-
que et documentation au Musée d’Archéologie nationale et Domaine national de Saint-Germain-en-
Laye

Fasciné par la figure de l’Imperator romain qu’il perçoit comme un homme providentiel, réformateur et
conquérant habile, Napoléon III s’engage dans la rédaction de l’Histoire de Jules César à la fin des an-
nées 1850. Au travers des deux tomes de l’ouvrage publiés en 1865 et 1866, il s’agit pour lui d’apporter
les preuves tangibles du génie d’un César et, par-là, de justifier l’instauration du « césarisme démocra-
tique » à la française. De 1861 jusqu’à la chute du Second Empire en 1870, les fouilles et prospections
s’enchaînent pour retrouver les sites décrits dans les Commentaires sur la guerre des Gaules et les
Commentaires sur la Guerre civile. S’ajoutent les fouilles menées par Pietro Rosa dans les jardins
Farnèse sur le Palatin, en quête du berceau des césars. Portés par les innovations techniques, les
archéologues recourent à la cartographie, au dessin et à la photographie pour restituer le réel, attester
la provenance authentique des objets et dresser un état des lieux qui se veut objectif et méthodique. Cet
enregistrement minutieux des données contribue à la formation d’une archéologie scientifique.
L’exposition D’Alésia à Rome. L’aventure archéologique de Napoléon III vise à illustrer cette période
charnière durant laquelle s’est forgée, en France, la discipline archéologique sous les auspices d’un pro-
jet politique. En évoquant les fouilles emblématiques d’Alésia et du Palatin, pour lesquels les témoigna-
ges conservés dans les collections nationales sont aussi abondants que peu connus du public français,
l’exposition offre un regard renouvelé, non dénué d’émotion, sur la documentation de ces fouilles, leur
produit et leur diffusion.

samedi 7 novembre à 14h30


A la recherche d’Alésia, les fouilles de Napoléon III à Alise-Sainte-Reine
Michel Redde
Directeur d’études émérite à l’EPHE, archéologue, philologue et historien

Localiser l’antique Alésia par des preuves matérielles irréfutables est pour Napoléon III un enjeu à la fois
politique et scientifique. Les opérations de fouille lancées par l’empereur à Alise-Sainte-Reine débutent
en avril 1861. Menées dans un premier temps par la Commission de Topographie des Gaules, elles
sont ensuite confiées à l’officier d’ordonnance Eugène Stoffel en septembre 1862, et ce jusqu’en 1865.
Enfin, en 1866 sont publiés dans le tome 2 de l’Histoire de Jules César un résultat des fouilles d’Alise
accompagné d’un plan très simplifié, ce qui provoque critiques et parfois opprobre sur la conduite du
chantier archéologique. Il s’agit pourtant de reconsidérer d’un œil neuf ces fouilles, leur chronologie,
leurs tâtonnements, leur méthode et de les replacer dans la construction progressive de l’archéologie.
Michel Reddé, ancien directeur des fouilles franco-allemandes (1991-1997) autour du Mont-Auxois ;

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 45


samedi 5 décembre à 14h30
Archéologie palatine » et photographie
Le cas des fouilles des jardins Farnese sous Napoléon III
Anissa Yelles, Co-commissaire scientifique de l’exposition
Docteure en archéologie, Post-doctorante Labex CAP, Institut national d’histoire de l’art (INHA), Ecole
Nationale des Chartes (ENC)

Les fouilles des jardins Farnese coordonnées par Pietro Rosa à la demande de Napoléon III dans le se-
cteur occidental de la colline du Palatin ont fait l’objet d’un suivi photographique significatif. Ce matériel
documentaire (conservé dans diverses institutions italiennes et françaises) permet de poser un nouveau
regard sur ce programme archéologique. À travers la présentation d’un corpus aujourd’hui reconstitué,
la communication présentera les modalités d’application de la photographie de fouille, en archéologie
romaine, sous le Second Empire.

46 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III


informations pratiques

Musée d’Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye


Château de Saint-Germain-en-Laye
Place Charles de Gaulle
78105 Saint-Germain-en-Laye cedex

ouverture :
lundi, mercredi, jeudi, vendredi : de 10h à 17h
samedi et dimanche: de 10h à 18h
fermeture hebdomadaire les mardis
fermeture le 1er janvier, 1er mai et 25 décembre

tarifs:
exposition : 6€ (plein tarif)
exposition + collection permanente : 9 € (plein tarif) / 7,5€ TR
en groupe pour exposition + collections permanentes : 8,5€

accès :
RER ligne A – Station «Saint-Germain-en-Laye» (20mn de Charles de Gaulle/Étoile)
Autobus RATP 258
Autobus Véolia Transports : Lignes n°1, 2, 10, 27
A 13
RN 190, RN 13, N186

informations et réservations :
www.musee-archeologienationale.fr
tel 01 34 51 65 36
[email protected]

#ExpoAlesiaMAN

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 47


visuels disponibles pour la presse
Autorisation de reproduction uniquement pendant la durée de l’exposition et pour en faire le compte-rendu.
Reproduction authorised only for reviews published during the exhibition.

L’œuvre doit être reproduite dans son intégralité, ne doit être ni taillée, ni coupée, et aucun élément ne doit y être superposé.
The image must be shown in its entirety. It must not be bled or cropped in any way. Nothing may be superimposed on the image.

Chaque photographie doit être accompagnée de sa légende et du crédit photographique appropriés.


Each image should include the proper credit line.

Toute reproduction en couverture ou à la une devra faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du
service presse de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais.
No publication may use an image as a cover photo for a magazine, special insert, Sunday magazine, etc., without the prior consent
of the press office of Réunion des musées nationaux-Grand Palais

Les sites web ne peuvent reproduire les images dans une résolution supérieure à 72 dpi.
Internet use shall be restricted to low resolution images, no greater than 72 dpi.

Suite à la reproduction illégale d’images et à la mise en vente de contrefaçon, toutes les images numériques fournies devront être
détruites après utilisation spécifiée dans les conditions ci-dessus.

Sur les traces des Césars

Jean-Auguste Barre (1811 - 1896)


Portrait Napoléon III
1858
Buste en marbre blanc
63 x 27 cm

Paris, Musée du Louvre, Département des Sculptures, en


dépôt au musée d’Archéologie nationale, Saint-Germain-
en-Laye

© MAN/Valorie Gô

Jean-Léon Gérôme (1824-1904)


Jules César en buste
Huile sur papier marouflé sur toile
H. 26,6 ; l. 19,7 cm
S.b.g. et dédicacé : « à mr. Pietri / J. L. GEROME »

Musée national du château de Compiègne

© Rmn-Grand Palais (domaine de Compiègne) /


Jean-Gilles Berizzi

48 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III


Pietro Dovizielli (1804-1885) ?
Vue d’ensemble des jardins Farnèse
Vue du Forum Romanum
1870 ?
Épreuve photographique sur papier albuminé d’après
un négatif sur verre au collodion
H. 32 ; l. 39,5 cm

Paris, bibliothèque de l’Institut de France

© RMN-Grand Palais (Institut de France) / Gérard


Blot

Erhard Schieble (1821-1880), graveur, d’après Guillet


et Chabaud du Dépôt de la Guerre, dessinateurs
Carte de la Gaule sous le proconsulat de César
1861
Lithographie sur papier
Carte : H. 78 ; l. 84 cm. Registre : H. 80 ; l. 47 cm

Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

© MAN/Valorie Gô

Cartographier, topographier et dessiner

Édouard Flouest (1829-1891), d’après un dessin du


général Creuly gravé par Saunier pour la Revue ar-
chéologique
« Armes recueillies dans la plaine au-dessous d’Alise »
S.d. [après 1861]
Dessin à l’encre rehaussé à l’aquarelle, contrecollé sur papier
cartonné, signé « Ed. F. »
H. : 28,8 ; l. : 22,5 cm

Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale,


centre des archives, fonds Édouard Flouest

© MAN/Valorie Gô

Fortuné Layraud (1833-1913)


Ruines du mont Palatin
Vue des fouilles de la maison de Livie
1869-1870
Peinture sur toile
H. 85 ; l. 133 cm

Beaux-Arts de Paris, don de Napoléon III

© Beaux-Arts de Paris, Dist. RMN-Grand Palais /


image Beaux-arts de Paris

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 49


Fortuné Layraud (1833-1913)
Relevé d’une fresque de la Domus Tiberiana
Entre 1866 et 1869
Huile sur toile
H. 116,5 ; l. 196,5 cm

Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

© MAN/Valorie Gô

Pietro Dovizielli (1804-1885)


Palais des Césars
Équipes de fouilles en action
Avril 1862
Épreuve photographique sur papier albuminé, à partir
d’un négatif sur verre au collodion
H. 22,6 ; l. 31,5 cm

Paris, musée du Louvre, département des Antiquités


grecques, étrusques et romaines

© Musée du Louvre / Département des AGER

Peristilio. Palazzo dei Cesari. Roma


Vers 1870
Épreuve photographique sur papier albuminé
contrecollé sur carton, d’après un négatif sur verre
au collodion
H. 24 ; l. 31 cm

Paris, Collège de France. Archives, legs Millet

© Collège de France. Archives

Palazzo dei Cesari. Quartieri Tiberiani.


Roma
Vers 1870
Épreuve photographique sur papier albuminé contre-
collée sur carton, d’après un négatif sur verre au
collodion
H. 24 ; l. 31 cm

Paris, Collège de France. Archives, legs Millet

© Collège de France. Archives

50 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III


Coupe à décor végétal, dit canthare d’Alésia
(Alise-Sainte-Reine, Côte-d’Or)
Ier s. av. J.-C. – début ier s. apr. J.-C.
Argent doré
H. 11,5 ; l. 18,8 cm

Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale

© MAN/ Benoît Touchard

H. Cohendy
Vue de la montagne de Gergovia et de ses abords
Prise de la montagne du Crest
1861-1862 ?
Dessin annoté, crayons de couleur, encre, signé « H. Cohendy
agent-voyer d’arrondissement »
H. 25 ; l. 49 cm

Saint-Germain-en-Laye, musée d’Archéologie nationale,


centre des archives, fonds topographique, Puy-de-Dôme

© MAN/Valorie Gô

La fin de l’aventure napoléonienne

Portrait féminin
70-100 apr. J.-C.
Rome, Palatin, Horti Farnesiani
(fouilles de Pietro Rosa, 1865)
Marbre blanc
H. 31 ; l. 27 ; pr. 26,5 cm

Paris, Musée du Louvre, Département des Antiquités grecques,


étrusques et romaines

© Rmn-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski

Éros Farnèse-Steinhäuser
Vers 80 apr. J.-C.
Marbre blanc
H. 183 ; l. 51 ; ép. 65 cm
Rome, Palatin, Horti Farnesiani (fouilles de Pietro Rosa, 1862), sur
le pavement du nymphée

Paris, Musée du Louvre, Département des Antiquités grecques,


étrusques et romaines

© Musée du Louvre, Dist. Rmn-Grand Palais / Christian Larrieu

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 51


Pietro Dovizielli (1804-1885)
Palatino. Statua trovata allo stadio. Roma
1863-1870
Vue intérieure de la salle principale de l’Antiquarium
Épreuve photographique sur papier albuminé contrecollée sur
carton, d’après un négatif sur verre au collodion
H. 23,8 ; l. 31,2 cm

Paris, bibliothèque du Collège de France, legs Millet

© Collège de France. Archive

Auguste Bartholdi
Reconstitution de légionnaire romain
1870
s.d.b.g. : « BARTHOLDI SCIT 1868 ; AB 1869 »
Plâtre, bois, cuir, métal, textile
H. 200 cm

Musée d’Archéologie nationale, domaine national de


Saint-Germain-en-Laye

© V. Gô - MAN

Affiche de l’exposition

création : Aurélie Vervueren – MAN (Musée d’Archéologie


nationale, domaine national de Saint-Germain-en-Laye)

52 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III


musée d’Archéologie Nationale -
Domaine National de Saint-Germain-en-Laye

Un des plus grands musées d’archéologie en Europe. Un site riche de son histoire.

Le château de Saint-Germain-en-Laye fut une résidence royale pendant plusieurs siècles, ainsi que
le lieu de naissance de différents souverains. Restauré par Eugène Millet à partir de 1862 à l’initiative
de Napoléon III, il abrite désormais le Musée des Antiquités nationales, devenu Musée d’Archéologie
nationale en 2005.

Composé de 19 salles réparties sur deux niveaux, celui-ci présente des collections archéologiques de
niveau international retraçant la vie des hommes sur le territoire de la Gaule des origines à l’an 1000,
du monde paléolithique aux temps mérovingiens. Quelque 29 000 objets et séries sont exposés et
témoignent de l’évolution des techniques, de l’expression artistique et des représentations des femmes
et des hommes qui se sont mêlés et se sont succédé sur le territoire national. Le musée accueille
également les exceptionnelles collections d’archéologie comparée, organisées à l’initiative d’Henri
Hubert à la fin du XIXe siècle et aujourd’hui présentées dans la salle de Bal ou salle des Comédies.

Jouxtant le château, le Domaine national offre un exceptionnel belvédère sur l’Île-de-France. A 30


minutes de Paris, il propose 45 ha de jardins et une terrasse de 1945 mètres de long dessinée par André
Le Nôtre, qui constituent des espaces naturels protégés, dont l’entretien est assuré dans le respect des
normes écoenvironnementales.

Afin de permettre à toutes et tous de profiter pleinement de ses collections et de son patrimoine,
l’établissement développe une politique dynamique des publics. Il entend développer sa mission en
matière d’éducation au patrimoine archéologique, notamment grâce à des activités destinées au jeune
public (visites conférences, visites contées, ateliers…). Ces activités sont adaptées aux groupes scolaires
en fonction des projets pédagogiques des enseignants afin de permettre aux élèves de découvrir les
collections de la manière la plus adaptée. Acteur majeur de l’éducation artistique et culturelle en matière
d’archéologie, inscrit dans l’offre du « Plan mercredi », le musée a accueilli en 2018 plus de 1170 groupes,
soit près de 28 000 scolaires par an. Depuis la rentrée 2019, le projet « Archéologie active » propose des
résidences d’artistes avec l’appui de la région Ile-de-France et du département des Yvelines.

Centre de ressources pour les chercheurs et étudiants en archéologie, le Musée poursuit une importante
activité d’étude, d’inventaire, de conservation préventive, restauration et de recherche sur les collections
dont il a la responsabilité. Les équipes scientifiques du Musée contribuent au déploiement de programmes
de recherche et de publications en collaboration avec de nombreux chercheurs : près de 250 sont
accueillis au sein du musée chaque année. En 2020, les collections de La Tène conservées au MAN
seront l’objet d’une publication en partenariat avec Le Laténium (Neuchâtel) et les cahiers d’archéologie
romande (Lausanne).

D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 53


Afin de consolider son rayonnement scientifique et culturel, l’établissement entend développer de
nouvelles coopérations. Un partenariat avec le laboratoire d’excellence (Labex) « Les Passés dans le
Présent : histoire, patrimoine, mémoire » (Université Paris- Nanterre), une convention-cadre avec l’Institut
national de recherches archéologiques préventives (Inrap), avec la COMUE Paris-Lumières mais aussi
une convention avec la Maison des sciences de l’homme mondes (Université Paris- Nanterre), ont été
signés confirmant la volonté de l’établissement de collaborer durablement sur des missions de recherche
et de diffusion scientifique et culturelle de l’archéologie.

Que ce soit avec le British Museum (Grande-Bretagne), le musée national d’Écosse, le Neues Museum
de Berlin (Allemagne), le musée national des antiquités des Pays-Bas ou le Musée canadien de l’histoire
(Ottawa) mais aussi avec de très nombreux établissements muséaux en région, l’établissement, fort de
son histoire et de sa tradition savante, entend partager et faire découvrir ses collections exceptionnelles
par une politique affirmée en matière de prêts et de dépôts. Renforçant son action avec les acteurs de
l’archéologie sur le territoire, le musée d’Archéologie nationale a signé une convention de partenariat
culturel avec la ville de Saint-Dizier et l’Inrap qui a conduit à la coproduction de l’exposition Austrasie, le
royaume mérovingien oublié, labellisée d’intérêt national, présentée au MAN en 2017. Réuni récemment
au Musée de la Romanité de Nîmes, le réseau Archeomuse rassemblant les musées conservant des
collections archéologiques, traduit l’action du MAN auprès des territoires et de leurs acteurs muséaux.
L’exposition Henri II. Renaissance à Saint-Germain-en-Laye a accueilli 36852 visiteurs en 2019, soit la
meilleure fréquentation depuis 25 ans.

Grâce à un engagement de l’État à hauteur de 12 millions d’euros sur plusieurs années, l’établissement
conduit sous maîtrise d’ouvrage de l’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture
(OPPIC) une importante politique de restauration du château. Ce chantier se poursuit en 2020 – 2021
avec la restauration de la façade Nord donnant sur les parterres à la française, dernière tranche d’un
programme engagé depuis 2013, sous la maitrise d’œuvre de l’architecte en chef des monuments histo-
riques Régis Martin.

Établissement de référence pour l’archéologie, le MAN inscrit désormais son projet scientifique dans
une ambition patrimoniale et historique qui se nourrit du site exceptionnel dans lequel il se trouve. Le
Domaine national est actuellement l’objet d’importants aménagements avec l’arrivée prochaine du Tram
13 Express aux limites du Domaine, qui conduiront à terme à la restauration de ce site majeur du patri-
moine national.

Engagé dans la conquête de nouveaux publics, l’établissement mène une stratégie numérique ambi-
tieuse, notamment à travers la réalisation de modèles 3D des collections avec le concours du projet
France Collections 3D, le développement de sa présence sur les réseaux sociaux (Facebook, Twit-
ter, Instagram) et son rôle de coordination éditoriale de la collection Grands sites archéologiques (htt-
ps://archeologie.culture.fr/fr). L’établissement est également engagé dans des dispositifs de médiation
auprès des publics à travers le développement de son application de visite. Il est enfin engagé dans la
constitution d’un corpus de sources et de documents sur l’histoire des châteaux et des jardins avec le
concours du LABEX Les passés dans le présent, préalable à une salle dédiée présentant des collections
et des reconstitutions en 3D.

Contact :
Fabien Durand, responsable de la mission du Développement culturel, de la Communication et du
Numérique - Musée d’Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye
01 39 10 13 18 / 07 81 08 14 58 / [email protected]

www.musee-archeologienationale.fr
https://www.facebook.com/musee.archeologienationale
https://twitter.com/Archeonationale

54 D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III


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D’Alésia à Rome, l’aventure archéologique de Napoléon III 55


notes
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image de couverture:
Palazzo dei Cesari. Quartieri Tiberiani. Roma, vers 1870, épreuve photographique sur papier albuminé contre-
collée sur carton, d’après un négatif sur verre au collodion, H. 24 ; l. 31 cm, Paris, Collège de France. Archives,
legs Millet © Collège de France. Archives

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