Colonnes À Garnissage
Colonnes À Garnissage
Colonnes À Garnissage
• BENSLIMANE Ishak
• BERRADJA Oussama
Note Commentaires et
observations
Introduction :
L’absorption est l’opération basée sur le passage d’un ou plusieurs constituants d’une phase
gazeuse dans une phase liquide. Il s’opère des transferts de matière entre la phase gazeuse et la
phase liquide dont les compositions chimiques sont différentes. Ce transfert de matière mise en jeu
s’effectue au sein des contacteurs(réacteurs) gaz-liquide dans lesquels les deux phases sont mises
en contact pour favoriser les échanges de matière.
On trouve dans le marché industriel un grand nombre d’appareils de mise en contact d’un gaz et
d’un liquide. On peut classer ces derniers en fonction de la rétention en liquide (volume de liquide
par unité de volume de réacteur)
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Figure 2: Colonne à garnissage
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Domaine d’application :
Dans la plupart des applications, l`objectif d`une colonne à garnissage est d'assurer un contact
intime entre la vapeur ascendante et le liquide descendant dans les procédés de séparation tels
que la distillation et l'absorption (amélioration du contact entre deux phases dans un procédé
chimique ou similaire). Les colonnes à garnissage peuvent être utilisés dans un réacteur chimique,
un procédé de distillation ou un épurateur.
Dans l'industrie, une colonne à garnissage est un type de lit garni utilisé pour réaliser des
procédés de séparation, tels que l'absorption, le stripping et la distillation. Les colonnes à
garnissage sont utilisées dans certains types de chromatographie, constituées d'un tube rempli de
matériau de garnissage.
Elles sont le plus souvent utilisés dans la lutte contre la pollution atmosphérique, mais ils sont
également utilisés dans les industries chimique, pétrochimique, alimentaire, pharmaceutique,
papetière et aérospatiale. elles sont utilisés pour absorber et éliminer le gaz éthylène d'une
chambre de stérilisation. L'éthylène gazeux soluble dans l'eau est hydrolysé en éthylène glycol.
Elles sont également utilisées dans une usine pilote.
La colonne d'absorption à lit fixe élimine les fumées acides telles que H2SO4, HCl, HNO3 et HF
d'un flux gazeux d'entrée. L'absorption en colonne à garnissage est couramment utilisée pour traiter
des substances corrosives telles que celles-ci.
Les colonnes à garnissage sont généralement utilisées pour l’absorption de gaz et de substances
corrosives. Si le barbotage de la phase gaz dans le liquide provoque son moussage, il est
préférable de choisir une colonne du type à garnissage. De même il sera préférable d’utiliser une
colonne à garnissage pour :
-les opérations discontinues car la rétention du liquide dans ce type de colonne est
faible.
-les transferts de matière limités par la phase gazeuse (lavage des gaz, absorption sans ou avec
réaction chimique).
Les colonnes garnies ne sont pas utilisées pour la séparation des particules solides, car celles-ci
peuvent rester bloquer sur le garnissage et empêcher le passage des phases (cause
d’engorgement)
-Exemples des domaines d’application :
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Figure : Colonne d'absorption chimique de gaz de queue FRP pour la protection de l'environnement
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Figure : Colonne de désorption dans ECOTEC
Le garnissage structuré assure une répartition uniforme des phases ascendantes vapeur et
descendantes liquide ainsi qu’un contact optimal favorable au transfert de matière. Ce garnissage
permet une faible résistance à l’écoulement et des pertes de charges réduites par rapport à celles
du garnissage en vrac.
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2- Colonnes à garnissage en vrac :
Il est composé d’éléments aux formes complexes disposés de manière aléatoire dans la colonnes.
Ce type de garnissage est métalique. Meme si pour des questions de poids on trouve des anneaux
en plastiques ou en cas de gaz/liquide corrosif, en céramique.
a. Distributeur de liquide :
L’efficacité d’une colonne à garnissage dépend de la surface et du temps de contact entre les deux
phases gaz et liquide. Ces phases doivent être mises en contact de façon homogène sur toute la
longueur de la colonne. Le garnissage en vrac est capable de redistribuer le liquide qui est versé
dans un point au-dessus de la colonne, mais parfois, le garnissage n’est pas complètement mouillé.
Pour augmenter ce taux de mouillage, le liquide est, en général, réparti dans toute la section
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transversale de l’entrée de la colonne à l'aide d'un distributeur. Pour évaluer la performance d’un
distributeur il faut considérer :l’uniformité géométrique de placement de chaque point de distribution
sur la grille distributrice ;l’uniformité de débit du liquide sur chaque mètre carré de la section
transversale du garnissage en haut de la colonne ;le nombre de points d’alimentation par mètre
carré de section droite ;le rapport de la surface mouillée sur la surface sèche.
En général, on a deux types de distributeurs en fonction du mode de distribution :
• par gravité :
- distributeur à auges,
- déversoir à cheminées,
- déversoir à trous.
• à pression :
- distributeur à barillets perforés,
- distributeur à pulvérisation.
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c. Dévésiculeur :
Placé en haut de colonne, il permet d’arrêter les gouttes de liquide entraînées par le gaz sortant de
l’absorbeur. En absence de dévésiculeur, le liquide sortant de la colonne sous forme d’aérosol peut
se condenser dans les autres parties de l’installation et produire des dommages (corrosion) aux
équipements. Le dévésiculeur est généralement tissé en métal ou en plastique de 100 à 150 mm
d’épaisseur et est placé sur une grille au-dessus du lit de garnissage dont la différence de hauteur
est égale au diamètre de la colonne.
Dévésiculeur (débrouilleur).
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Etude de cas (dimensionnement d’une colonne à garnissage) :
1. Problème :
Un gaz provenant d’une chambre de combustion contenant 5% en moles de CO2. On veut
éliminer la majeure partie de CO2, pour ramener sa teneur à 0,03%, par un lavage à contre-
courant dans une colonne à garnissage. Le solvant utilisé est une solution aqueuse de Mono
Ethanol Amine (MEA) à 15,3% en poids (soit 2,5 moles par litre). L’opération a lieu à 40°C,
sous la pression atmosphérique. Sachant que la colonne est garnie d’anneaux Raschig de 3
pouces en céramique (3 pouces = 71 mm), on souhaite déterminer ses dimensions pour
qu’elle puisse traiter un débit gazeux de 2 000 Nm 3.h-1 (Nm3.h-1 c.-à-d. ramenés à pression
et température de 1 atmosphère et 0°C). On choisira, pour les conditions de fractionnement,
un taux de solvant égal à 1,5 fois la valeur minimale, et une vitesse de vapeur égale à 50%
de la vitesse d’engorgement.
2. Données relatives au procédé étudié :
Les données nécessaires au calcul ont été trouvées dans l’ouvrage de Robert H. Perry :
a. Gaz à traiter :
• Mélange à 5% molaire de CO2
• Masse molaire moyenne du Gaz MG = 30 g/mole
• Masse volumique à 40°C : ρG = 1,2 . 10-3 g/cm3
• Viscosité à 40°C : μG = 10-2 cP
b. Solvant (phase liquide) :
• Solution aqueuse à 15,3% en poids de MEA (2,5 molaires)
• Masse volumique à 40°C : ρL = 0,996 g/cm3
• Viscosité à 40°C : μL = 1,02 cP
c. Equilibre Vapeur-Liquide :
Les données de la courbe d’équilibre en pression partielle de CO2 (exprimée
en Torre) en fonction du nombre de moles de CO2 par mole de MEA dans le liquide
trouvées dans l’ouvrage de Robert H. Perry :
d. Garnissage :
• Anneaux Raschig de 3 pouces (71 mm), en vrac
• Facteur de vide : ε = 0,75
• Surface spécifique : aP = 0,506 cm2/cm3
e. Coefficients de diffusion :
• Coefficient de diffusion de CO2 dans la phase gazeuse DG = 0,10 cm2/s
• Coefficient de diffusion de CO2 dans la phase liquide DL = 2,7 . 10-5 cm2/s
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3. Détermination des conditions d’écoulement des fluides :
Il faut d’abord convertir les données de la courbe d’équilibre en fraction molaire :
• Phase gazeuse :
𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑒𝑙𝑙𝑒
𝑦=
𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒
• Phase liquide : 1000g de solution = 153g de MEA + 847g d’eau, soit 49,56 moles
au total (2,5 de MEA + 47,06 d’eau). Si on appelle X le rapport nombre de moles
de CO2/ nombre de moles de MEA, on aura :
𝑋 𝑋
𝑥= =
49,56
+ 𝑋 19,822 + 𝑋
2,5
Les données de la courbe d’équilibre en fractions molaires :
X (%moles) Y (%moles)
1,896 0,132
2,162 0,658
2,321 1,316
2,547 3,947
2,662 6,579
La courbe correspondante :
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x= pourcentage molaire de CO2 dans la solution aqueuse liquide
y= pourcentage molaire de CO2 dans la phase gazeuse
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opératoire qui coupera la courbe d’équilibre au point d’ordonnée y = 5% (position qui
correspondrait à une hauteur infinie de colonne).
𝐿
Sur la courbe, ( ) il est obtenu en joignant les points (x0 ; y0) = (0 ; 0,03) avec (xS ; yS)
𝐺 𝑚𝑖𝑛
𝐿
= (2,591 ; 5). On obtient par la pente (𝐺) = 1,92. On choisira donc une droite opératoire
𝑚𝑖𝑛
de pente :
𝐿 𝐿
= 1,5 × ( ) = 1,5 × 1,92 = 2,88
𝐺 𝐺 𝑚𝑖𝑛
L’équation de cette droite sera :
𝑦 = 2,88𝑥 + 0,03
𝑄0 𝑇 2000×313
𝑄= = = 2293 𝑚3 /ℎ à 40°C
𝑇0 273
En masse :
𝐺 = 2293 × 1,2 = 2752 𝑘𝑔/ℎ
• Calcul du débit du liquide :
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Une mole de vapeur = 0,05 moles CO2 + 0,95 moles de gaz, soit une masse moyenne de :
𝑀𝑚𝑜𝑦1 = %𝑚𝑜𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝐶𝑂2 × 𝑀(𝐶𝑂2 ) + %𝑚𝑜𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑔𝑎𝑧 × 𝑀(𝑔𝑎𝑧)
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𝐿 𝜌
La figure donne directement la vitesse d’engorgement en fonction de la quantité 𝐵 = 𝐺 √ 𝜌𝐺.
𝐿
𝐿 𝜌𝐺 1,2 × 10−3
𝐵 = √ = 1,893 × √ = 0,065
𝐺 𝜌𝐿 0,996
D’où :
𝑈 2 = 9,8 . 104
𝑈 = 313 𝑐𝑚/𝑠 = 3,13 𝑚/𝑠
On choisira donc une vitesse de gaz :
𝑈𝐺 = 0,5 × 3,13 = 1,57 𝑚/𝑠
d. Calcul du diamètre de la colonne :
Il est lié à la vitesse adoptée pour la phase gazeuse 𝑈𝐺 . On peut alors en déduire le
diamètre de la colonne d :
4𝑄
𝑑2 =
𝜋𝑈𝐺
Avec : 𝑄 = 2293 𝑚3 /ℎ
𝑑 2 = 71,9 𝑐𝑚
4. Calcul des hauteurs d’unité de transfert :
a. HUTL :
0,25
𝐿′ 𝜇𝐿 0,5
𝐻𝑈𝑇𝐿 = 0,3 ( ) ( )
𝜇𝐿 𝜌𝐿 . 𝐷𝐿
La section de la colonne S :
𝑑 2
𝑆 = 𝜋 ( ) = 4060 𝑐𝑚2
2
′
5210 × 103
𝐿 = = 0,356 𝑔/𝑠. 𝑐𝑚2
4060 × 3600
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𝐻𝑈𝑇𝐿 = 14,2 𝑐𝑚
b. HUTG :
0,25
1 𝜀 𝑑𝑒 𝐺 ′ 𝜇𝐺 0,67
𝐻𝑈𝑇𝐺 = ( ) ( )
0,105 𝑎𝑝 𝜇𝐺 𝜀 𝜌𝐺 . 𝐷𝐺
2752 × 103
𝐺′ = = 0,188 𝑔/𝑠. 𝑐𝑚2
4060 × 3600
𝜀
𝑑𝑒 = 4 = 5,928 𝑐𝑚
𝑎𝑝
𝐻𝑈𝑇𝐺 = 138 𝑐𝑚
On constate que la HUTG est pratiquement 10 fois plus importante que la HUTL ; ce résultat
prouve que l’absorption du CO2 par la MEA est régie par le transfert au niveau du film liquide.
En effet :
𝑘𝐿 𝐿 𝐻𝑈𝑇𝐺
= ×
𝑘𝐺 𝐺 𝐻𝑈𝑇𝐿
L et G étants des débits molaires :
𝑘𝐿 138
= 2,88 × = 30
𝑘𝐺 14,2
La résistance du film est 30 fois plus importante dans la phase liquide.
On peut, dans ces conditions, assimiler la hauteur d’unité de transfert de gaz à la hauteur
globale correspondante :
𝐻𝑈𝑇𝐺 ≈ 𝐻𝑈𝑇𝑂𝐺
5. Calcul de la hauteur de la colonne :
Le nombre d’unité de transfert global (NUTOG) se détermine à partir de l’équation :
𝑦2
𝑑𝑦
𝑁𝑈𝑇𝑂𝐺 = ∫
𝑦1 (𝑦 − 𝑦 ∗ )
𝑦 = 2,88𝑥 + 0,03
𝑦 ∗ = 0,0696𝑥
D’une manière analytique :
On pose :
𝑦 = 𝑘𝑥 + 𝑞
𝑦 ∗ = 𝐾𝑥
𝐾𝑞
= 0,00075
𝑘−𝐾
𝑦𝑒 = 0,05
𝑦𝑠 = 0,0003
𝑘
= 1,025
𝑘−𝐾
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𝑦−𝑞
𝑥= 𝑘
𝐾𝑞
Si on néglige 𝑘−𝐾 devant ye et ys dans l’expression :
𝑘 𝑦𝑒
𝑁𝑈𝑇𝑂𝐺 = ln ( )
𝑘−𝐾 𝑦𝑠
𝑁𝑈𝑇𝑂𝐺 = 5,24
On tire la hauteur de la colonne :
𝑍 = 𝐻𝑈𝑇𝑂𝐺 × 𝑁𝑈𝑇𝑂𝐺 = 1,38 × 5,24
𝑍 = 7 𝑚è𝑡𝑟𝑒𝑠
Cette hauteur est une valeur spécifique à l’élimination du CO2 cherchée. Elle est acceptable
au niveau industriel.
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Bibliographie :
- Thèse présentée à L’UNIVERSITÉ DE PAU ET DES PAYS DE L’ADOUR pour obtenir le grade de
DOCTEUR par CORALIE GIRARD - Modélisation par prise de moyenne volumique des phénomènes
de transports en milieu poreux réactif : application au garnissage d’une colonne d’absorption gaz-
liquide - 07 mars 2013
- TOTAL ÉNERGIE – Exportation et Production - LES ÉQUIPEMENTS : LES COLONNES - manuel
de formation cours exp-PR-EQ100 Révision 0.1
- Memoire en vue de l'obtention du diplome de master en genie chimiques - Etude et developpement
d’un programme de calcul d’une colonne d’absorption - présenté par BEKHOUCH Youcef et
CHERIET Nassereddine - 2018/2019
- INERIS - BADORIS – Document de synthèse relatif à une Barrière Technique de Sécurité (B.T.S.) -
Colonne d'abattage à garnissage - Décembre 2004
- Packed Bed Columns: For Absorption, Desorption, Rectification and Direct Heat Transfer - By Nikolai
Kolev - Elsevier ,8 août 2006
- Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme de Master en sciences en : génie des procédés
option : Génie Chimique - Calcul d’une colonne d’absorption à garnissage par la méthode des
hauteurs et unités de transfert – présenté par HARICHA Wafa
- R.H. Perry, C.H. Chilton, et S.D. Kirkpatrick, « Chemical Engineers’ Handbook », 4 th ed, McGraw-
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- MARTIN (G.), LAFFORT (P.) - Odeurs et désodorisation dans l’environnement. - Tec & Doc,
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- ROUSTAN (M.) - Transferts gaz-liquide dans les procédés de traitement des eaux et des effluents
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- ROUSTAN (M.) - Absorption en traitement d’air. - Laboratoire d’ingénierie des procédés de
l’environnement à l’INSA de Toulouse (2004).
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