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TRAVAUX ET INTERVENTIONS

SUR TOITURES
Prévention des risques de chute de hauteur

Recommandations CRAMIF N° 20
TRAVAUX ET INTERVENTIONS
SUR TOITURES

Prévention des risques


de chute de hauteur

Recommandations CRAMIF N° 20

Approuvées par le Comité Technique Régional


du Bâtiment et des Travaux Publics
le 15 novembre 2000

Adoptées par la Commission des Accidents du Travail


et des Maladies Professionnelles
de la CRAMIF
le 30 novembre 2000

1
SOMMAIRE
1 Champ d’application 5
2 Objectif 5
3 Rappels réglementaires 6
4 Mesures de prévention collective 7
Annexe 1 9
Annexe 2 10
Annexe 3 11

3
4
1 Champ d’application
Le présent document concerne :
! les entreprises dont tout ou partie du personnel effectue, même de façon occasion-
nelle, des travaux ou des interventions sur toitures, et qui est de ce fait exposé à des
risques de chute de hauteur à l’extérieur ou à l’intérieur du bâtiment,

! les maîtres d’ouvrage et leurs représentants (syndics d’immeubles…), les maîtres


d’œuvre et les coordonnateurs, en particulier lors de la mise en application des princi-
pes généraux de prévention.

2 Objectif
L’objectif de cette Recommandation est de contribuer à la réduction du nombre et de la
gravité des chutes de hauteur, lors de travaux de couverture et autres interventions sur
toitures (annexes 1 et 2).

La recherche de cet objectif nécessite que le choix des procédés de travail, des modes
opératoires, des mesures de prévention techniques et organisationnelles respecte les
principes généraux de prévention.

Sont visés, d’une part :

! les risques de chute à l’extérieur de l’ouvrage depuis les toitures,

! les risques de chute à l’intérieur de l’ouvrage, notamment lors de la pose à l’avance-


ment de la couverture, de son effondrement si celle-ci est constituée de matériaux
fragiles, de l’effondrement de la structure porteuse.

D’autre part, les risques dus à la mise en place, à l’utilisation, à la dépose des moyens
de protection collective, tels que :

" chute lors du montage et du démontage,

" effondrement en construction et en utilisation,

" rupture des ancrages ou des fixations,

"chute depuis les plates-formes de travail, les planchers provisoires sur échafaudages
ou sur consoles,

" chute de matériel et matériaux.

5
3 Rappels réglementaires
3.1. Maîtrise d’ouvrage

Commentaires

Il appartient au Maître d’ouvrage, assisté par Le coordonnateur de sécurité et de protec-


le Maître d’œuvre et le Coordonnateur, de dé- tion de la santé, conseiller du maître
finir : d’ouvrage, est chargé notamment d’inté-
grer les principes généraux de prévention
" dans le Plan Général de Coordina- au plan général de coordination joint au dos-
tion (PGC) pour la réalisation de sier de consultation des entreprises.
l’ouvrage,
L’organisation du chantier décrite dans le
" dans le Dossier d’Intervention Ulté- plan général de coordination, doit notam-
rieure sur l’Ouvrage (DIUO) pour son ment prévoir la mise en commun des
entretien, moyens de protection collective ainsi que
les règles pour limiter ou à défaut organi-
les mesures retenues pour prévenir les
ser les situations de coactivité.
risques de chute à l’extérieur et à l’inté-
rieur du bâtiment. La mise en commun des moyens de
protection collective peut consister, par
exemple, à la mise en place d’échafauda-
ges de pied périphériques qui servent aux
différents corps d’état : pour le montage
du bâtiment, son ravalement, la pose des
encadrements et des fenêtres, pour la pro-
tection collective en bas de pente.
3.2. Entreprises
Il appartient aux entreprises chargées de réaliser les
travaux, de détailler les mesures de prévention pré-
vues dans le Plan Particulier de Sécurité et de Pro-
tection de la Santé (P.P.S.P.S.) et de les mettre en
œuvre.

Lorsque le chantier n’est pas soumis à l’obligation de


P.G.C., l’entreprise doit mettre en œuvre les disposi-
tifs de protection collective à partir de l’analyse des
risques des travaux qu’elle réalisera.

6
4 Mesures de protection collective
4.1. À l’extérieur de l’ouvrage

Commentaires

Lors des travaux ou interventions sur toi- Quel que soit le dispositif de protection
tures, les dispositifs de protection collective retenu, ses dimensions doivent
collective contre les risques de chute à être suffisantes pour réceptionner un sa-
l’extérieur de l’ouvrage peuvent être : larié qui chuterait. Tenir compte, à cet ef-
fet, de la courbe de chute qui figure dans
" des garde-corps placés en rive de la recommandation R. 291 adoptée le
toiture d’une hauteur d’au moins un 8 décembre 1986 par le CTN 02.
mètre et constitués d’éléments ré-
sistants et jointifs (ces garde-corps Le choix du dispositif de protection col-
doivent être conformes au projet de lective doit tenir compte de la sécurité
norme pr EN 13 374), et de la facilité de sa mise en œuvre au
montage et démontage. A défaut et en
" des planchers placés à moins d’un cas d’impossibilité technique d’utiliser
mètre sous la rive de toiture, équi- une protection collective ou des plates-
pés de garde-corps et reposant sur formes élévatrices de personnes, pour
des échafaudages, éléments d’écha- la pose ou la dépose du dispositif choisi,
faudages de pieds ou sapines, de des systèmes d’arrêt de chute fixés à
préférence à montage et démontage des points d’accrochage sûrs doivent
en sécurité validés par des essais être utilisés. Lorsque la résistance du
en tant que «protection de bas de système de fixation du dispositif choisi
pente» (annexe 3). Un plan de mon- et de son support ne peut être évaluée,
tage doit permettre de respecter le des essais de résistance doivent être
nombre, la résistance et l’implanta- réalisés. On peut se dispenser de ce
tion des ancrages prévus par le type d’essais si les fixations et leurs
concepteur d’échafaudage, supports sont de résistance connue (pla-
tines scellées, tiges traversantes,
" des plates-formes de travail (P.T.E. douilles, ancrages… dans des matériaux
conformes à la norme NF P 93-351) en bon état). Des essais permettant de
placées sous la rive de toiture et s’assurer de la bonne mise en œuvre
fixées à la façade par l’intermédiaire des systèmes de fixation doivent pré-
d’attaches volantes, céder leur utilisation.
" des planchers de travail sur conso- La note de calcul doit permettre de justi-
les pré-assemblés au sol, des écha- fier que la résistance et la stabilité du
faudages de couvreurs, ou tous dispositif choisi, de ses fixations, appuis
autres dispositifs bordés de garde- et de leurs supports, sont compatibles
corps grillagés ou d’auvents fixés à avec les charges et surcharges statiques
la façade, capables d’arrêter les chu- ou dynamiques susceptibles de leur être
tes de personnes, de matériels, appliqués. Ces dernières ne peuvent être
matériaux, validés par une note de inférieures aux valeurs utilisées pour réa-
calcul incluant des essais. liser les essais prévus dans l’annexe 3.

7
4.2. À l’intérieur de l’ouvrage
Lorsqu’il y a des risques de chute à l’intérieur (couvertures en matériaux fragiles, pose
à l’avancement de tous matériaux, ouvertures…) et en complément des précédentes,
réaliser les travaux :

Commentaires

" à partir du sol, en utilisant des nacel- Les plates-formes élévatrices mobiles de
les ou plates-formes élévatrices personnes peuvent utilement être em-
mobiles de personnes (P.E.M.P.) ployées pour des interventions ponctuel-
installées au pied de l’ouvrage, les (réparation de parties limitées de la
couverture, remplacement de tuiles
" à partir du dernier niveau de plancher, faîtières, pose d’antennes de télévision…).
si celui-ci ne comporte pas de tré-
mies ouvertes, en se surélevant au Dans ces cas, la protection contre le
besoin à l’aide de plates-formes de risque de chute d’objets à l’extérieur de
travail ou d’échafaudages, l’ouvrage (point 4.1) ne se justifie que si
celle-ci est à craindre.
" à partir de la couverture, en utilisant
des chemins de circulation constitués Les plaques translucides ou en fibres-
par des passerelles en caillebotis ou ciment, les tôles ondulées d’épaisseur
des échelles de couvreurs, associés inférieure à 80/100 mm… ou tous autres
à un dispositif de recueil, surface de matériaux peu résistants utilisés en cou-
réception ou filet intérieur, placé au verture (cf. Recommandation R. 343)
plus près de la sous-face de la nécessitent l’utilisation des mesures
couverture. prévues à l’alinéa ci-contre (chemins de
circulation répartissant les efforts sur des
parties résistantes, surfaces de récep-
tion en sous-face, grilles anti-effraction
sous les lanterneaux, …)

8
ANNEXE 1
ANALYSE DE 297 ACCIDENTS
TRAVAUX DE COUVERTURE
(Codes risque 45.2JA – 45-2JB – 45-2JC)
-Source Épicéa* France entière – période 1980-1998 -

Nature Nombre
accidents décès
Chute à l’extérieur du bâtiment 80 44
Chute à l’intérieur du bâtiment 30 16
Chute d’échelle (accès) 15 11
Chute d’échelle (travail) 22 8
Chute depuis une console ou un échafaudage 24 16
Échafaudage en éventail (effondrement) 7 2
Effondrement de l’échafaudage 29 11
Chute à travers matériau fragile 73 38
Taquets d’échelles (effondrement) 17 4
TOTAL 297 150
ANALYSE DE 62 ACCIDENTS
ÉTANCHÉITÉ(Code risque 45.2KA)
-Source Épicéa France entière – période 1983-1998 -

Nature Nombre
accidents décès
Chute à l’extérieur du bâtiment 16 10
Chute à l’intérieur du bâtiment 26 12
Chute d’échelle (accès) 0 0
Chute d’échelle (travail) 2 0
Chute depuis une console ou un échafaudage 4 1
Échafaudage en éventail (effondrement) 0 0
Effondrement de l’échafaudage 5 1
Chute à travers matériau fragile 9 5
Taquets d’échelles (effondrement) 0 0
TOTAL 62 29
(*) Epicéa : base de données factuelles sur les accidents du travail accessible seulement par les CRAM, la CNAMTS, l’INRS.

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ANNEXE 2
NOMBRE D’ACCIDENTS ENREGISTRÉS DANS LA BASE ÉPICÉA

ANNÉES COUVERTURE ÉTANCHÉITÉ


Accidents Décès Accidents Décès
Avant 1986 36 12 3 3
1986 9 3 2 0
1987 20 4 4 1
1988 17 12 5 4
1989 14 7 3 2
1990 33 24 4 1
1991 23 10 1 0
1992 18 8 11 5
1993 18 12 5 3
1994 22 13 9 4
1995 19 10 4 0
1996 27 15 7 4
1997 18 10 3 2
1998 23 10 1 0
TOTAL 297 150 62 29

Résumés de quelques accidents significatifs


Résumé 1
Le couvreur, âgé de 28 ans et son chef d’équipe, effectuaient la pose de gouttières en
zinc sur un pavillon particulier à partir d’un plancher de travail constitué de consoles
suspendues (système traversant les murs). Au moment où la victime est rejointe sur
l’extrémité de la console par son chef d’équipe venu l’aider à tracer, la tige filetée
traversante de cette console, d’un diamètre de 16 millimètres, se casse à quelques
millimètres de la soudure sur la platine de la console. La plate-forme de travail bascule
et précipite les deux salariés 9 mètres plus bas, sur le sol. Ils ont été grièvement
blessés.
Résumé 2
La victime, âgée de 47 ans, couvreur-zingueur, maître ouvrier, travaillait dans l’entre-
prise depuis cinq jours, où elle était occupée à la réfection d’une toiture. D’après les

10
dires de l’employeur, le salarié commençait le démontage de l’échafaudage de couvreur
à partir du chéneau, il n’utilisait plus la protection individuelle anti-chute. Il semblerait
qu’une partie de la console de gauche de l’échafaudage se soit déboîtée, basculant
dans le vide et provoquant la chute (d’une hauteur d’environ huit mètres) de la victime et
du plancher de l’échafaudage. Le déboîtement serait dû à l’absence de la goupille de
fixation entre le support d’appui et le reste de la console. Souffrant de fractures et
hématomes à la tête, aux bras et aux côtes, la victime a été évacuée par les secours
vers le centre hospitalier.
Résumé 3
La victime – manœuvre âgé de 54 ans – procédait à la dépose d’une étanchéité de
toiture- terrasse à l’aide d’une spatule. En reculant, elle a heurté le bord d’un lanterneau
et est tombée sur la couverture de celui-ci. Il y a eu rupture de cette couverture (plaque
translucide de polyester non porteuse) et la victime a fait une chute de 8 m de hauteur
sur le dallage béton. Elle décédera des suites d’une fracture du crâne.

Résumé 4
Deux salariés réalisaient le montage d’un échafaudage en éventail, au 7ème étage d’une
façade donnant sur une courette.

Deux perches contreventées par des croix de Saint-André et un plancher constitué de


deux planches étaient réalisés.

Les vérins à ergots étaient serrés en force entre les tableaux en plâtre des deux baies.
Les platines plus grandes que le tableau dépassaient et les ergots étaient enfichés près
du nu extérieur du mur. Sous le poids des salariés, les vérins ont arraché le plâtre. La
façade concernée, constituée de pans de bois et plâtre, était en mauvais état.

Les deux salariés sont tombés de 18 m de hauteur environ dans une courette et sur une
toiture en contrebas.

Les secours ont constaté leur décès.

ANNEXE 3
Valeurs des essais de résistance prévus :

! au projet de norme Pr EN 13 374 «Garde-corps périphériques temporaires»,

! pour les échafaudages fixes de façade, utilisés comme support d’une protection de
bas de pente de toiture.

Essai 1 : rouleau de 75 kg sur une pente de 60° et sur une longueur de 5 ml

Essai 2 : sphère de 100 kg tombant verticalement d’une hauteur de 2,50 m sur un


coussin amortisseur placé sur le plancher.

11
CROQUIS 1

Protection de bas de pente reposant sur un échafaudage de type pont, sur


sapines.

12
CROQUIS 2

Plate-forme de travail en encorbellement en cours de pose sur les attaches


volantes.

13
CROQUIS 3

Fixation sur fourreau traversant.

Accrochage sur allège - détail.

14
CROQUIS 4
EXEMPLES DE SYSTEMES DE FIXATION

Ancrage. Platine scellée.

Fixation par cheville. Fixation scellée.

15
CROQUIS 5

Plate-forme Elévatrice Mobile de Personnel (PEMP).

Notes

16
LE SERVICE PREVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS
DE LA CRAMIF
EN FONCTION DU LIEU D’IMPLANTATION DE VOTRE ENTREPRISE
PRENEZ CONTACT AVEC LE RESPONSABLE DE L’ANTENNE PREVENTION
DE VOTRE DÉPARTEMENT
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17/19 place Immeuble Axe Etoile
de l’Argonne 105 rue des Trois Fontanot
75019 PARIS 92022 NANTERRE CEDEX
 01 40 05 38 16  01 47 21 76 63
Fax : 01 40 05 38 13 Fax : 01 46 95 01 94
e-mail : [email protected] e-mail : [email protected]

! SEINE-ET-MARNE ! SEINE-ST-DENIS
104 allée des Amaryllis - BP 82 29 rue Delizy
77196 DAMMARIE-LES-LYS CEDEX 93698 PANTIN CEDEX
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