Piles Et Accus PDF
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Piles et accumulateurs sont des générateurs électriques qui stockent l’énergie sous forme chimique
et mettent en jeu une réaction chimique pour produire de l’électricité.
La différence fondamentale entre ces 2 types de composants est la réversibilité de cette réaction :
- Une pile est dotée d’un capital énergétique (elle est chargée) à sa fabrication ;
ce capital est consommé par l’utilisation de la pile.
Lorsqu’il est épuisé, cette pile est hors d’usage (elle est déchargée).
On ne peut que procéder à son recyclage, afin de récupérer certains de ses constituants.
- Un accumulateur neuf ne peut en général pas produire d’électricité ; il doit d’abord être chargé par
l’utilisateur (1ère génération du capital énergétique, grâce à une source électrique extérieure).
L’accumulateur produit ensuite de l’électricité en se déchargeant ; quand la décharge semble maximale, il
peut de nouveau être rechargé pour utilisation ultérieure.
Un accumulateur fonctionne ainsi par cycles de charge – décharge ; sa durée de vie est liée au nombre de
cycles qu’il peut subir.
- En résumé, la réaction chimique au sein d’une pile est irréversible, alors qu’elle est parfaitement réversible
au sein d’un accumulateur.
Un bref historique :
La disposition la plus simple consiste en l’utilisation de 2 électrodes faites de 2 métaux différents, M1 et M2.
Ces électrodes plongent dans un électrolyte (liquide ou gel renfermant des ions, par exemple des ions des métaux
constituant les électrodes)
On évite le mélange des ions des 2 métaux grâce à une membrane poreuse
Un voltmètre placé entre les 2 électrodes détecte une tension, dont la valeur est liée au choix des 2 métaux.
Si maintenant on réalise un circuit extérieur, muni d’un détecteur de courant, on constate le passage d’un flux
d’électrons, qui s’accompagne de réactions aux électrodes :
Dans notre exemple, des atomes de métal M2 passent en solution sous forme d’ions, en libérant des électrons.
M2 → M2P + pe
+ -
On écrit, à l’électrode M2 :
+
Ce qui se traduit par : Un atome de métal M2 donne un cation M2 P ainsi que p électrons « libres »
Le métal M2 a ainsi subi une oxydation (perte d’électrons) ; l’électrode correspondante porte le nom d’anode.
Ces électrons traversent le circuit extérieur ; arrivés sur l’électrode M1, ils réagissent avec des ions du métal M1,
pour aboutir à des atomes métalliques qui se déposent sur l’électrode.
M1 + n e → M1
n+ -
On écrit , à l’électrode M1 :
Ce qui se traduit par : Un cation du métal M1 capte n électrons « libres » pour donner un atome de
métal M1.
Les cations du métal subissent une réduction (gain d’électrons) ; l’électrode correspondante est nommée cathode.
Etant donnée la dissolution progressive d’une électrode, on conçoit aisément que le capital énergétique de notre
générateur électrochimique soit limité : Le fonctionnement cesse avec la disparition de l’anode !
Forme.
On trouve essentiellement sur le marché 3 formats de piles :
Les piles « bâton » les piles « rectangulaires » les piles « bouton » (Cf. photo)
Leurs usages sont différents : Les piles bâtons sont destinées aux applications pouvant nécessiter des intensités
appréciables mais intermittentes (quelques dizaines de mA ou plus) , comme par exemple dans l’éclairage portatif.
A l’inverse, les piles boutons seront dédiées à la génération de courants très faibles, mais pendant la plus longue
durée possible ; c’est le cas typique de la pile de montre.
Capacité.
C’est le capital énergétique : La capacité (en Ah) représente la charge électrique que la pile peut mettre en jeu.
Elle est liée aux dimensions et à la qualité des produits qu’elle renferme. Les fabricants de piles sont très discrets
sur ce paramètre ; il n’est possible de donner que des estimations.
LR3 (AAA) : 500 à 1000 mAh
LR6 (AA) : 1000 à 2500 mAh
LR20 (D) : 5 à 20 Ah
Piles bouton : 30 à 300 mAh
(sources diverses dont Wikipédia, avec les réserves d’usage)
Si on ramène la capacité aux dimensions, l’énergie massique d’une pile se situe entre 100 et 300 Wh / kg ; l’énergie
3
volumique peut être évaluée à 0,25 à 1,5 Wh / cm .
La tension de service de la pile dépend bien sur de l’intensité du courant qu’elle doit débiter. La caractéristique
courant-tension d’une pile a l’allure suivante :
Tension (V)
×I
U = E - R×
Courant (A)
0
Le comportement est sensiblement linéaire aux faibles débits (relation classique de type U = E - R×I) ; quand le
débit augmente, la résistance interne s’accroît (phénomène lié à la cinétique des réactions chimiques internes).
On peut retenir que la résistance interne d’une pile bâton (aux faibles débits) est de l’ordre de quelques dixièmes
d’ohms.
Mise au point vers 1866 (brevet) par Georges Leclanché (1839 – 1892), elle constitue l’entrée de gamme des piles
bâtons .
Un élément est caractérisé par une f.é.m de 1,5 V.
Fonctionnement :
A l’anode, le zinc métal se dissout Zn → Zn + 2e
2+ -
Inconvénients : La cinétique de formation de l’hydroxyde de manganèse est assez lente ; dans le cas de forts débits,
il peut y avoir formation intermédiaire d’hydrogène gazeux (présence ‘une chambre de surpression).
D’autre part, le dioxyde de manganèse est en défaut, afin qu’il disparaisse en totalité avant le zinc, évitant ainsi le
percement du boîtier ; en conséquence, la capacité de cette pile n’est pas optimisée.
(L’énergie massique de cette pile se situe aux environs de 80 Wh/kg)
Piles Accumulateurs page4 Claude Lahache
2. La pile alcaline .
Initialement mise au point pendant la seconde guerre mondiale par Samuel Ruben et Philipp Rogers Mallory, elle
contenait au départ du zinc et de l’oxyde de mercure ; pour sa commercialisation à grande échelle (coût de l’oxyde
mercurique), Ruben reprit les constituants de la pile Leclanché, en modifiant toutefois l’électrolyte et l’assemblage.
La pile alcaline telle que nous la connaissons est en fait apparue à la fin des années 50 sur le marché.
Fonctionnement :
- 2- -
A l’anode, le zinc s’oxyde en milieu alcalin Zn + 4OH → Zn(OH)4 + 2e
- –
A la cathode, le dioxyde de manganèse est réduit MnO2 + H2O + e → MnO(OH) + OH
Tension (V)
Les courbes de décharge de ces 2 piles différent :
(Voir à droite l’exemple schématisé pour un élément 1,5 V) 1,5
alcaline
Pour la pile Leclanché, la décharge s’accompagne d’une 1,2
baisse progressive de la tension à ses bornes.
Pour la pile alcaline, la tension aux bornes décroît d’abord
jusqu’environ 1,2 V, puis elle s’y stabilise un certain temps Leclanché
avant de chuter franchement en fin de vie.
0
Temps (s)
Fonctionnement :
Électrolyte
A l’anode, le zinc s’oxyde (potasse) Joint isolant
Zn + 4OH
-
→ Zn(OH)4
2-
+ 2e
-
Durée (h)
Courbes de décharge typiques d’une pile bouton à
l’oxyde d’argent (format 11×5,4 mm)
Source : http://www.houseofbatteries.com
Les piles au lithium « grand public » peuvent se présenter sous forme bouton (cf. illustration) ou bâton ; dans ce
cas, les électrodes sont généralement spiralées.
L’anode est toujours constituée de lithium, un des métaux les plus légers, mais extrêmement réactif avec l’eau
(nécessité de salles anhydres pour la fabrication)
De façon générale, les piles lithium sont caractérisées par une forte énergie massique et peuvent fonctionner dans
une large gamme de températures (-40 à +60°C, d’où leur emploi dans certaines expéditions polaires)
Elles supportent des stockages prolongés (5 à 10 ans) expliqués par leur très faible autodécharge (moins de 1% par
an à 20°C)
Pôle négatif
Anode (lithium)
Séparateur
Joint isolant
Pôle positif
(sources :
http://www.saftbatteries.com
http://www.uclouvain.be/cps/ucl/doc/emediasciences/documents/Les_piles(1).pdf )
La première « pile rechargeable » a été mise au point vers 1860 par Gaston Planté (1834 – 1889) ;
c’était l’ancêtre de nos classiques accumulateurs au plomb. Elle a été améliorée par Henri Tudor (1859 – 1928)
vers la fin du 19ème siècle.
Cette technologie a existé seule, pratiquement jusqu’au milieu du 20ème siècle où la filière cadmium – nickel s’est
petit à petit diffusée.
(L’invention de l’accumulateur cadmium – nickel, attribuée à Junger et Edison date cependant de 1900 !)
Au début des années 1990, sont apparus des accumulateurs « NiMH » pour Nickel – Métal – Hydrure, puis la
filière des accumulateurs au lithium, très prometteuse, est apparue depuis le début des années 2000.
Après avoir rappelé les principales caractéristiques d’un accumulateur, nous examinerons les spécificités de
chacune des technologies actuelles.
La filière lithium étant en permanente évolution, l’exposé ne peut que faire un point sur son état actuel.
Les performances d’un accumulateur, quelle que soit la technologie utilisée, sont définies par trois critères :
• La densité d’énergie massique (ou volumique), en wattheure par kilogramme, Wh/kg (ou en wattheure par litre,
Wh/l), correspond à la quantité d’énergie stockée par unité de masse (ou de volume) d’accumulateur.
Elle va définir son autonomie.
• La densité de puissance massique, en watt par kilogramme (W/kg), représente la puissance (énergie fournie par
unité de temps) que peut délivrer l’unité de masse d’accumulateur.
Ce critère donne une idée de la conductivité intrinsèque de l'accumulateur, qui doit offrir le moins de résistance
possible au courant.
Au pôle négatif:
Ces 2 réactions sont connues sous le nom de double sulfatation. Elles ne sont parfaitement réversibles que si le
dépôt de sulfate de plomb sur chaque électrode reste limité.
Les accumulateurs au plomb équipent la quasi-totalité des automobiles à moteur thermique. Ils servent surtout pour
leur démarrage et comme source d’énergie d’appoint, moteur à l’arrêt.
Afin d’obtenir de fortes intensités et une résistance interne la plus faible possible, on groupe plusieurs cellules
élémentaires en parallèle (de l’ordre de la dizaine) afin de réaliser un élément « 2V » (Cf. illustration ci-dessous)
Leur caractéristique la plus marquante est leur poids élevé, qui limite l’énergie massique à quelques dizaines de Wh
par kg !
Intensité disponible : Elle peut être extrêmement élevée pendant une courte durée ; c’est la configuration démarrage
où des intensités supérieures à 100 A sont courantes.
Charge.
A la recharge, il faut limiter la tension aux bornes de l’accumulateur, afin d’éviter l’électrolyse de l’acide et le
dégagement gazeux abondant qui en résulterait.
Les chargeurs d’accus au plomb actuels travaillent en 3 temps :
- Phase 1 : Charge à courant constant
(régulé à I ≈ 1/5. de la valeur de capacité)
La tension augmente petit à petit ; cette phase cesse lorsque
la tension par élément atteint 2,35V
- Phase 2 : : La tension de charge est régulée à 2,35V par
élément. Le courant de charge diminue alors jusqu'à
devenir inférieur à C/100.
Cette phase doit durer au maximum 20 heures,
la tension ne doit pas rester au dessus de 2,26V plus
longtemps.
La batterie est chargée à l'issue de cette phase
- Phase 3 :Une fois la batterie chargée (après environ
20h de charge) on passe en mode charge d'entretien
(Floating) pour la maintenir à 100% de charge.
La tension alors appliquée à la batterie sera de l’ordre
de 2,26V par élément.
Les phases 2 et 3 peuvent être combinées en limitant dès le début la tension à 2,26V par élément. (Cas des
chargeurs anciens ou bas de gamme) La batterie ne pourra ainsi être chargée à plus de 95% .
Remarque : La réaction de charge d’un accu NiCd est endothermique. Un échauffement pendant la charge est
synonyme de surcharge.
Remarque : La réaction de charge d’un accumulateur NiMH est exothermique. Un échauffement pendant la charge
est ici tout à fait normal.
Fonctionnement pratique.
Il faut cependant noter que les accus type NiMH sont bien moins
sensibles à l’effet mémoire que les accus type NiCd.
Par contre, les accus NiMH sont affectés d’une auto-décharge
non négligeable (15 à 20% par mois).
Cyclabilité : Durée de vie d’environ 1500 cycles pour la filière NiCd et d’environ 500 à 1000 cycles pour la filière
NiMH.
Il y a 2 sous familles : La filière « lithium – ion » et la filière « lithium – polymère ». Une 3ème vient d’apparaître :
La famille « lithium – phosphate ».
Un accumulateur aux ions lithium comporte une électrode négative de graphite, dans laquelle le lithium s’insère de
façon réversible, un électrolyte non aqueux (sel de lithium dans un solvant organique) immobilisé dans un
séparateur poreux et une électrode positive en oxyde métallique, dans laquelle du lithium s’insère de façon
réversible.
Les boîtiers sont de forme cylindrique ou parallélépipédique et rigides.
Pour l’électrode positive, il est surtout fait appel à trois types d’oxydes métalliques : les oxydes de lithium-cobalt
(LiCoO2), les oxydes de lithium-nickel (LiNiO2) et les oxydes de lithium-manganèse (LiMn2O4 )
La différence de constitution est minime : L’électrolyte est ici un sel de lithium, diffusé dans une matrice polymère.
L’électrolyte est dans un état intermédiaire entre un gel et un solide ; il fait lui-même office de séparateur.
Les boîtiers sont souples, le plus souvent de forme plate.
Principales caractéristiques :
Décharge :
Courbe classique, avec un départ à 4,2 V et un palier assez peu marqué entre 3,6 et 3,8 V .
La fin de décharge est marquée par une rapide chute de tension.
Il ne faut en aucune façon appliquer des décharges profondes en dessous de 2,8V à 3V, sous peine de provoquer un
échauffement excessif .
Tension (V)
Capacité (mAh)
Décharges d’un élément au lithium de 800 mAh, de 160 mA
(courbe du haut) à 1,6A (courbe du dessous)
Charge :
La charge s’effectue en 3 temps.
On peut envisager des charges « rapides » (à valeur d’intensité égale à la valeur de capacité), ou plus lentes.
Examinons l’exemple d’une charge rapide sur un élément de 800 mAh .
1ère phase : Le courant est régulé à 800 mA et la tension aux bornes de l’élément croit.
Cette phase doit se terminer pour une tension de 4,2V (sinon risque d’échauffement destructeur)
2ème phase : La tension est régulée à 4,2 ± 0,05 V ; l’intensité du courant absorbé décroît progressivement.
(Attention aux charges d’éléments en série : Le chargeur doit être capable de contrôler la tension aux bornes de
chaque élément)
3ème phase : Arrêt de charge, lorsque le courant atteint la valeur de 0,03 fois la capacité.
Courant (mA) Tension (V)
Phase 1 Phase 2
Charge à I = CTE Charge à U = CTE
Attention à ne pas redémarrer une charge avant usage : Le chargeur enverrait un courant important, provoquant là
aussi un échauffement inacceptable.