Geophysique Appliquée - GCI FI1 chp3b

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III.1.

2 Sismique réflexion

 Domaine et conditions d’application


Le domaine d’application de la sismique réflexion est l’étude de la structure du
sous-sol lorsque celui-ci est formé de couches sédimentaires plus ou moins
plissées et tectonisées, en particulier pour les tracés de tunnels à couverture
importante (plusieurs centaines de mètres). Pour des profondeurs plus faibles,
quelques dizaines de mètres, elle peut être utilisée aussi pour rechercher à
l’intérieur d’une structure sédimentaire monotone des hétérogénéités telles que
des cavités souterraines de grandes dimensions.

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Chap3
Suivant le type d’ondes utilisées (onde P ou ondes S), elle sert aussi parfois à
déterminer la répartition des propriétés élastiques du sous-sol.
Comme pour la sismique réfraction, il est nécessaire qu’il existe entre les
différentes couches des contrastes d’impédance acoustique (vitesse sismique
et/ou densité) permettant d’obtenir de bons réflecteurs pour les ondes
sismiques. Lorsque les couches présentent des pendages supérieurs à 60°,
les réflexions des ondes sont déviées et ne retournent pas en surface. Cela
constitue donc une contre-indication majeure à l’emploi de la sismique
réflexion.

Principe de la méthode et type de résultat fourni


Le principe de la méthode consiste à envoyer dans le sol une impulsion
mécanique sous la forme d’un choc (explosif, chute de poids…) qui se propage
dans le sol et se réfléchit sur les différentes interfaces caractérisées par un
contraste d’impédance acoustique entre les couches (produit de la vitesse de
l’onde par la densité du matériau). En surface, on place des géophones suivant
une ligne rectiligne. La distance source-géophones est faible devant la
profondeur de l’interface. À chaque géophone (capteur de vitesse particulaire),
on enregistre le signal sismique en fonction du temps. Celui-ci est formé d’une
série d’impulsions réfléchies sur les interfaces successives. L’ensemble du
dispositif source-géophones est ensuite déplacé. 2
Chap3
Les signaux correspondant aux positions des dispositifs sont juxtaposés sur
une section sismique ou coupe-temps (Figure 8), dans laquelle la coordonnée
verticale est le temps et la coordonnée horizontale la position de la source et
des géophones.

Pour une position donnée de la source et des distances source-géophones


croissantes, les réflexions sur une interface plane se matérialisent sur les
coupes temps par des hyperboles dont le sommet est à l’aplomb de la source
et les asymptotes ont pour pente l’inverse de la vitesse de l’onde dans le
matériau (s’il n’y a pas de pendage). La sismique réflexion est une des
méthodes géophysiques où les techniques de traitement du signal jouent le
rôle le plus important. Les coupes-temps sont traitées pour que les
informations qui y apparaissent soient ramenées à celles que l’on aurait pour
une distance source-géophone idéalement nulle et pour en effacer tout ce qui
peut être considéré comme du bruit non organisé ou organisé(ondes
réfractées, ondes aériennes, réflexions multiples, etc.)

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Chap3
Une coupe-temps de sismique réflexion, une fois traitée, représente une
image déformée de la structure du sous-sol puisque les corrélations qui
apparaissent entre les signaux sous forme de lignes mettent en évidence les
interfaces, leur structure plissée ou non, faillée ou non. D’autre part, le
traitement des signaux correspondant à une position de la source et des
géophones qui s’en éloignent de plus en plus fournit des informations sur la
vitesse des ondes qui servent, d’une part, à aider à l’identification mécanique
des terrains et, d’autre part, à passer de la coupe-temps à la coupe-
profondeur. Du point de vue formel, la sismique réflexion ressemble au radar
géologique et aboutit à des documents comparables (coupes-temps). Mais
ce sont des techniques extrêmement différentes: la sismique s’intéresse aux
ondes mécaniques qui se propagent à des vitesses au maximum de
quelques kilomètres par seconde; l’unité de temps est la milliseconde.

Les profondeurs d’investigation sont de quelques dizaines à quelques


centaines de mètres (en génie civil), la résolution est de quelques mètres
(pour le radar, il s’agit d’ondes électromagnétiques, de vitesse de centaines
de milliers de kilomètres par seconde, l’unité de temps est la nanoseconde,
la profondeur d’investigation de quelques mètres et la résolution de quelques
décimètres).
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Chap3

Fig 8: Coupe-temps de sismique réflexion.

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Chap3
Les applications de la sismique réflexion haute résolution sont :
- Recherche de cavités.
- Imagerie de glissement de terrain.
- Imagerie de la couverture quaternaire.
- Recherche de gisements de substances utiles.
- Recherche de réservoir en eau ou de sites hydrothermaux.
- génie civil pour l’implantation et les fondations des grands ouvrages:
(retenues de barrage, tunnels ou galeries, tracé de chemin de fer ou routiers,
bâtiment industriel…).
III.1.3 Les ondes de surface (MASW):
Cette technique, récemment développée, est basée sur l’analyse des ondes de
surface (ondes de Rayleigh) généralement considéré comme signal
indésirable. Elle permet d’obtenir un modèle profondeur des ondes S (Vs). Le
modèle de vitesse des ondes P (Vp) est lui obtenue à partir des méthodes
classiques de sismique (réfraction).
A partir de ces vitesses et de la densité des terrains, il est possible de calculer
le module de Young et le coefficient de Poisson.

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Chap3
Les applications de cette méthode sont:
- Évaluation du potentiel de liquéfaction.
- Design et dimensionnement des fondations.
- Contrôle de compaction.
- Contrôle qualité de structure en béton.

III.1.4 Tomographie sismique


La tomographie sismique permet d’obtenir par inversion des modèles
complexes impossibles à calculer par les méthodes traditionnelles du
traitement de la sismique réfraction. Cette méthode récente est possible
grâce à la puissance actuelle des ordinateurs.

Principe de la méthode
Le principe est de fournir à l’ordinateur le temps des premières arrivées aux
géophones ainsi que la localisation de tous les géophones et des tirs.
L’ordinateur recherche ensuite au moyen d’algorithmes complexes un modèle de
vitesses théorique qui fournirait une dromochronique le plus proche possible
des données expérimentales.
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Chap3
Avec cette méthode, il est possible de mettre en évidence des zones lentes
aux seins de couches rapides ou vice-versa. Les failles sont souvent plus
faciles à localiser sur les profils tomographiques qu’en sismique réfraction
conventionnelle.
Le danger de cette méthode réside dans la quasi-absence de contrôle
possible dans l’interprétation par le géophysicien et donc une interprétation
«conventionnelle» en parallèle est très souhaitable. La fiabilité du modèle peut
être estimée en comparant les premières arrivées mesurées sur le terrain et
celles calculées à partir du modèle proposé par le programme. La couverture
est également contrôlable. Il est possible de combiner parfois sismique
réflexion et tomographie (sismique hybride) en « pointant » les premières
arrivées des profils sismiques réflexions.

III.1.5 Sismique passive


Lorsque les caractéristiques des zones de chantier sont telles que l’application
de méthodes géophysiques conventionnelles devient non-viable (chantiers
urbains, notamment), il est nécessaire de recourir à d’autres techniques
permettant de contourner ces inconvénients. Les méthodes sismiques
“traditionnelles”, basées sur la détermination des valeurs de Vp, deviennent
quasiment inutiles.
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Chap3
Les particularités de la Sismique Passive qui en font une méthode largement
plus avantageuse que les autres méthodes sismiques dans les zones urbaines
sont sa capacité de détecter des zones où se produisent des inversions de
vitesse et le fait d’employer le bruit de l’environnement comme source du signal
sismique à mesurer.

La Sismique Passive est une méthode de développement récent, qui apparait


souvent appelé Refraction Microtremor (ReMi), et qui a des similitudes avec
d’autre méthodes connues, SAWS (Spectral Analysis of Surface Waves) et
MASW (Multichannel Analysis of Surface Waves), ces deux dernières méthodes
concernant l’étude des ondes de surface du type Rayleigh. L’objectif principal
est de déterminer la distribution des valeurs de transmission des ondes de
cisaillement (Vs) à travers le terrain, à partir de l’analyse spectrale du bruit
sismique environnant, qui est convenablement enregistré.

En dépit de sa jeunesse, la Sismique Passive a prouvé qu’il s’agit d’une option


fiable lorsqu’il s’agit de caractériser en termes géotechniques le terrain urbain ou
à proximité d’autoroutes, aéroports ou voies ferrées. Ce sont là des milieux ou le
niveau de bruit ambiant empêche la mise en place d’autres types de dispositifs
sismiques.
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Chap3
La connaissance de la distribution des valeurs de Vs du terrain est un aspect
incontournable à tenir en compte lors des projets d’intervention géotechnique.

Ces valeurs dépendent spécifiquement du degré de contact entre les matériaux


et de la cohésion entre leurs grains, sans que le contenu en eau n’ait aucune
influence. Le but principal des mesures est donc l’évaluation de la consistance
du terrain.
Ceci est possible à partir de l’analyse des ondes superficielles (Rayleigh) qui
font partie du bruit sismique ambiant (parmi ce bruit sismique on trouve des
ondes de compression, des ondes de cisaille, des réfractions, des réflexions,
des ondes directes...). A l’aide de la transformée bidimensionelle de Fourier et
de calculs que nous ne développerons pas ici, on arrive à isoler les ondes de
Rayleigh des enregistrements sismiques et à connaître leur vitesse CR, vitesse
de phase. A partir de là on calcule facilement les valeurs de Vs en employant la
formule:
CR = 0,94 Vs

Une fois que les données ont été enregistrées et traitées on arrive donc à
construire un modèle de la distribution des valeurs de Vs en suivant le
processus de la figure 9, qui se fait en trois étapes.
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Fig 9: Traitement des données de Sismique Passive.


Chap3
La représentation graphique des résultats peut se faire sous forme de
diagrammes 1D ou de sections 2D distance-profondeur, selon le type de
dispositif (configuration géométrique des géophones) employé pour faire les
mesures.
La section de la figure 10 représente le sous-sol sous le tracé d’un tunnel urbain
à Santander est un exemple de représentation 2D et 1D.
Grâce aux mesures linéales de Sismique Passive on put déterminer la structure
géologique du terrain, une information importante à tenir en compte à l’heure de
concevoir les caractéristiques de soutien de l’excavation. Les forages perforés
par la suite coïncidèrent totalement avec les résultats géophysiques.

III.1.6 Sismique Parallèle :


La méthode géophysique appelée Sismique Parallèle consiste en la réalisation
de mesures style down- hole dans un forage perforé à proximité d’un pieu ou
d’un mur de fondation, l’objectif étant d’obtenir des renseignements à propos de
leur continuité, leur intégrité et leur longueur.
Pour y aboutir, il faut générer un signal sismique en frappant verticalement le
bout du pieu ou bien, dans le cas des murs de fondation, verticalement le plus
près possible du mur que l’on veut caractériser.
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Fig 10: Structure géologique du sous-sol obtenue par


des mesures de Sismique Passive à Santander, suivant
le tracé d’un futur tunnel urbain.
Chap3
Chap3
La transmission de ce signal sismique est enregistrée à l’aide de plusieurs
senseurs (géophones) régulièrement espacés et placés à l’intérieur du forage.
Les résultats obtenus seront représentatifs si certaines conditions concernant
le forage sont respectées: il doit être parallèle au pieu ou au mur, la distance
entre eux ne doit pas dépasser 2 mètres et sa profondeur doit dépasser
largement celle du pieu ou du mur.

Le traitement des données de ce genre de mesures consiste principalement à


construire les graphiques temps-distance ou dromochrones. Après avoir
identifié la première arrivée de l’onde de compression à chacun des
géophones placés à l’intérieur du forage, on calcule le temps mis par celle ci
pour atteindre les senseurs.

Ces temps calculés nous permettent de construire le diagramme temps-


distance qui montre le temps de parcours de l’onde P pour arriver à chacun
des senseurs (c’est à dire pour chaque profondeur). Ce diagramme constitue
le document principal de synthèse des mesures, ainsi que la base à partir de
laquelle s’effectue l’interprétation des résultats. La figure 11 montre le schéma
classique d’acquisition des données et de construction du graphique temps-
distance
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Fig 11 15
Chap3
La base du pieu ou du mur est mise en évidence par un changement brusque
de pente de la dromochrone. La première partie de la courbe est normalement
affectée exclusivement par la présence du mur ou du pieu, qui ont des valeurs
de transmission des ondes P supérieurs à ceux du terrain naturel. En
dessous, une fois dépassée la pointe du pieu ou la fin du mur, l’effet du terrain
naturel modifie l’allure de la courbe et sa pente change. Ce changement de
pente est d’autant plus accentué que le contraste de valeurs de Vp est
important. Néanmoins il est toujours visible sur les dromochrones.

III.1.7 Cross hole


L'objectif des essais Cross-Hole est de déterminer les modules dynamiques
des diverses couches du sous-sol. Pour cela, on doit déterminer les vitesses
des ondes sismiques de compression, ou ondes P, et de cisaillement, ou
ondes S, dans les différentes couches. La méthode consiste à exécuter des
mesures de vitesses entre deux ou plusieurs forages. On émet un signal à un
niveau déterminé dans un forage et on réceptionne ce signal au même niveau
dans un ou plusieurs forages voisins. La détermination des temps de
propagation des ondes P et S entre l'émission et la ou les réceptions permet
de calculer les vitesses des ondes P et S, connaissant les distances séparant
les points émission-réception. 16
Chap3
3.1.8. Avantages, inconvénients et limites

Avantages
Équipement simple (sauf dans le cas de l’intervention d’un artificier).
Bonne détermination des vitesses (quand l'énergie de la source est
suffisante).
Détermination rapide de la profondeur des interfaces recherchées.

Inconvénients
Interdiction d'utilisation d'explosif comme source :
en présence de lignes Electriques (HT) par risques de déclenchements
intempestifs des détonateurs soumis au champ électromagnétique créé
par les lignes,
en présence d'équipements ou de réseaux enterrés,
sur une décharge, à cause de l'émission possible de gaz,
sur sites industriels à risques,
en milieu urbain ou à proximité de bâtiments (sauf autorisation explicite),

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Chap3
à proximité de canalisations enterrées de gaz ou hydrocarbures.
Déclenchements aléatoires de l'enregistreur par temps orageux ou en
présence de relais hertziens en raison des champs d’ondes
électromagnétiques.
Méthode coûteuse.
Autorisations nécessaires pour le transport et l'usage d'explosifs.

Limites

Difficulté de mise en oeuvre sur les sites trop bruyants (réseau routier...).
Par temps de pluie, les impacts des gouttes sont enregistrés par les
géophones ; pour limiter ces perturbations, on peut les enterrer. En cas de
fortes précipitations les mesures doivent être interrompues.
La vitesse des couches doit augmenter avec la profondeur.
La méthode est aveugle pour des couches trop minces (d'autant plus si le
contraste des vitesses est faible). Cela dépend de la longueur totale du
dispositif et de la nature des terrains. Il est très difficile d’établir une règle
générale.
La détection de cuves ou de réseaux enfouis est impossible.
Pas de cartographie en détail des structures.
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Chap3
III.2 Méthodes électromagnétiques :

Fig12: principe des méthodes électromagnétiques. 19


Chap3
Principe de base
La prospection géophysique par méthodes électromagnétiques consiste à
étudier les propriétés des ondes électromagnétiques et leur interaction avec le
terrain. Elles se réfléchissent et se réfractent partiellement (loi de Snell -
Descartes) lorsqu’elles rencontrent un contraste d’impédance
électromagnétique. La propagation de ces ondes est décrite par les équations
de Maxwell. Elle présente deux régimes : le régime de diffusion lié aux
phénomènes de conduction et le régime de propagation lié aux phénomènes de
polarisation. Ces deux phénomènes dépendent de la fréquence à laquelle ils
sont sollicités et des paramètres physiques que sont la conductivité (inverse
de la résistivité) et la permittivité du matériau. La frontière entre ces deux
régimes est définie par une fréquence caractéristique dépendant des propriétés
du sol. Elle est la limite en dessous de laquelle les phénomènes de conduction
dominent et au-dessus de laquelle les phénomènes de polarisation dominent :

Où : σ est la conductivité du terrain et ε est sa permittivité, ρ la résistivité.


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Chap3
Les différentes méthodes électromagnétiques
Si l'on parle des fréquences utilisées pour la prospection et du mode de
propagation, on distingue les méthodes à basse fréquence et les méthodes
haute fréquence. Si on parle de la distance qui sépare le récepteur de la
source électromagnétique, on distingue les méthodes en champ lointain et
les méthodes en champ proche.
Si on parle de la nature du champ électromagnétique utilisé, on distingue les
méthodes passives et les méthodes actives. Si on parle du mode de mesure
envisagé, de son traitement et particulièrement du type de source utilisée, on
distingue les méthodes fréquentielles et les méthodes temporelles.

 Domaine d’application
- Prospection hydrogéologique: localisation de fractures aquifères pour
l'implantation de puits de pompage en terrains rocheux, fissurés ou karstiques.
- Prospection géologique: cartographie des fractures et failles dans les terrains
fissurés ou karstiques (RF-EM) ainsi que dans l'epikarst (VLF-EM GRAD),
recherche de filons.
- Sites pollués ou contaminés: repérage de conduites enterrées, délimitation
d'anciennes décharges.
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Chap3
- Géotechnique: mise en évidence d’éventuels changements latéraux
importants dans la nature du sous-sol pouvant engendrer des tassements
différentiels à une future construction, délimitation de glissements de terrain.

 Instrumentation

La rapidité et la facilité de mise oeuvre de l'appareil (seules deux personnes sont


nécessaires pour son utilisation) en font une méthode particulièrement bien
adaptée pour la cartographie géologique. Son grand avantage est de ne pas avoir
recours à un contact au sol ce qui permet de réaliser rapidement des profils de
mesure en continue sur de grandes distances.

L'appareillage (figure 13), facile à transporter, comprend :


- une antenne pour la mesure des champs magnétiques,
- un boîtier – récepteur permettant le traitement du signal,
- un data-logger pour l'enregistrement en continu des valeurs.

22
Chap3

Fig 13: Appareillage géophysique électromagnétique pouvant travailler en mode


RMT, RF-EM et VLF-EM GRAD.
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Chap3
III.2.1 RF-EM et VLF-EM GRAD
Principe des méthodes
La méthode RF-EM (Radio Frequency Electromagnetics) utilise comme source
d'énergie les antennes radio dans la gamme de fréquence LF et VLF et à l'aide
de deux bobines orthogonales, elle compare le champ primaire de l'émetteur
avec l'intensité d'un champ secondaire induit (en %) dans les fractures. Les
courbes ainsi obtenues, par enregistrement en continu des paramètres de
l'induction, grâce à un datalogger de 4 Hz, donnent une très bonne information
sur la position et la dimension des fractures, mais ces hétérogénéités
conductrices doivent encore être positionnées entre un pic positif et un pic
négatif sur la courbe enregistrée. Théoriquement la fissure doit se trouver entre
les deux pics, au milieu, mais sur des courbes complexes, cette interprétation
n'est pas toujours aisée. Ce dilemme a été dissipé par la mise au point
d'une nouvelle antenne sur l'instrument RF-EM: l'antenne à gradient. Celle-ci ne
mesure que l'intensité du champ total (addition vectorielle du champ primaire et
du champ secondaire) avec deux bobines à axe horizontal, mais superposées à
différentes hauteurs. Cette nouvelle antenne à gradient facilite la localisation des

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Chap3
fractures par un pic très net, juste à l'aplomb du conducteur, capable ainsi
d'identifier et de séparer des fractures de faibles développements et très
rapprochées l'une de l'autre. L'antenne a été testée sur plusieurs sites déjà fort
bien documentés dans le karst, notamment derrière la paroi d'une carrière aux
Breuleux (JU), où il a été possible de contrôler sur les affleurements de la
carrière que la méthode VLF-EM-Grad est particulièrement bien adaptée pour
la cartographie extensive des milieux fissurés.

La figure 14 ci-dessous donne une représentation schématique du


fonctionnement de la méthode. Pour chaque fréquence, l'émetteur produit dans
le sous-sol un champ magnétique (Hp) et électrique primaire (Ep). Si le sous-
sol est électriquement homogène, le champ magnétique est horizontal et
perpendiculaire à la direction de l'émetteur; le champ électrique est aussi
horizontal mais parallèle à cette direction.

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Chap3

Fig 14: Principe des méthodes RF-EM et VLF-EM GRAD pour la mise
en évidence d'une structure conductrice verticale.

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Chap3
Lorsque des variations latérales de résistivités sont présentes (failles,
changements lithologiques), les amplitudes de ces différents champs sont
modifiées et un champ magnétique vertical secondaire (Hs) apparaît.
En mode RF-EM, l'appareil mesure l'intensité du champ secondaire vertical
en % du champ primaire horizontal (Hs,z/Hp,y). Deux paramètres sont
enregistrés :

– l'inphase ou composante en phase avec le champ primaire,


– l'outphase ou composante en quadrature (90°) par rapport au champ
primaire.

La courbe en % dessinée sur le profil de la figure 14 (ligne continue) montre


une représentation théorique de l'anomalie RF-EM engendrée par une
structure géologique conductrice. Le centre de la structure est donné par le
point d'inflexion de la courbe situé entre deux pics de signe contraire. La
figure 15 ci-dessous montre une réponse enregistrée au passage d'une faille
dans des gneiss.

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Chap3

Fig 15: Courbe de réponse au passage de deux fractures dans


des calcaires (mesures HydroSol).

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Chap3
En mode VLF-EM GRAD, l'appareil mesure, grâce à deux bobines
horizontales superposées, le gradient du champ électromagnétique
engendré par la fissure (= résultante de la composante horizontale du
champ primaire et des composantes horizontale et verticale du champ
secondaire). Avec cette technique, un pic apparaît sur l'enregistrement
exactement à l’aplomb de la fracture (ligne discontinue, figure 2.12). La
résolution spatiale très fine de cette méthode et la rapidité d’exécution en
continu en font un outil particulièrement adapté pour la cartographie de la
fracturation sub-surface (epikarst par exemple).

Dans la nature, l'allure et l'intensité des courbes de réponse peuvent


sensiblement varier, suivant la longueur, la largeur et le pendage de la
structure géologique, l'épaisseur de la couche de couverture ainsi que la
résistivité du milieu. Les méthodes RF-EM et VLF-EM GRAD sont aussi
très sensibles à la présence de câbles ou de conduites enterrées, se
traduisant souvent par une anomalie resserrée d'une forte intensité.

La figure 2.14 ci-dessous compare les réponses engendrées par deux


fractures dans des calcaires, en mode RF-EM et VLF-EM GRAD.

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Chap3

Figure 2.14: Comparaison entre les courbes enregistrées en continu par RF-EM et
VFL-EM GRAD au passage de deux fractures dans des calcaires (Bosch, 2002).
30
Chap3
III.2.2 Radio-magnétotellurique
Domaine et conditions d’application
La radio-magnétotellurique (radio-MT) sert à préciser l’étude géologique d’un
site. C’est, en particulier, une technique bien indiquée pour identifier des
contacts à faible profondeur (contact géologique incliné, contact par faille) et
à en préciser la position.
Bien adaptée à la cartographie, c’est aussi une technique à grand rendement
qui permet de reconnaître de grands tracés linéaires (routes, voies ferrées,
tranchées, canaux, tranchées) où elle aide notamment à prendre des
décisions en matière de terrassements. Comme la prospection électrique par
courant continu elle permet de cartographier les variations d’épaisseur ou de
nature (à l’aide de forages qui aident à caler l’interprétation) des matériaux
altérés avant exploitation d’une carrière…
La radio-MT pour être applicable nécessite que deux conditions soient
remplies: les formations géologiques que l’on désire distinguer doivent
présenter un contraste de résistivité suffisant le long des profils où les
mesures sont réalisées puisque le but de la radio-MT est de décrire les
variations de la résistivité du sous-sol le long de profils horizontaux ou en
plan;
31
Chap3
la résistivité apparente étant mesurée grâce à l’interaction
entre une onde électromagnétique, émise par un émetteur de radio-diffusion, et
le sous-sol à une fréquence comprise entre 8 kHz et 1 MHz, il est indispensable
que les conditions de réception des ondes radio soient bonnes dans l’une au
moins des bandes VLF, grandes ondes et ondes moyennes, celle-ci étant
choisie en fonction des résistivités des matériaux et de l’ordre de grandeur de la
profondeur d’investigation souhaitée.

Les conditions de mesure doivent être bonnes: les mesures sont perturbées par
les masses métalliques proches de l’appareil (clôtures grillagées) et les
matériaux métalliques enterrés. La technique peut être utilisée pour détecter les
objets métalliques enterrés, mais, si ce n’est pas le but de l’étude, la présence
de ces derniers peut masquer l’effet des autres propriétés du sous-sol. La radio-
MT doit donc être employée avec prudence en milieu urbain. D’autre part, une
surface topographique irrégulière (sillons dans un champ labouré par exemple)
peut causer des perturbations qui rendent la radio-MT inapplicable.

32
Chap3
Principe de la méthode
Lorsqu'une onde électromagnétique plane (c'est-à-dire issue d'un émetteur
lointain) se propage au-dessus du sol, elle est le siège de phénomènes
dont on peut tirer parti pour connaître le sous-sol (figure 2.15).

Figure 2.15 : Principe de la radio-magnétotellurique : un émetteur de


radiodiffusion, lointain, émet une onde électromagnétique de fréquence f.
33
Chap3
Dans cette figure on observe à la surface du sol les composantes électrique
et magnétique du champ électromagnétique résultant. On en déduit la
résistivité apparente du sous-sol sur une épaisseur inférieure à la profondeur
de pénétration p de l'onde (qui dépend de la fréquence et de la résistivité).

 Le rapport entre le champ électrique et le champ magnétique ne dépend


que de la résistivité du sous-sol et de la fréquence de l'onde. On définit
ainsi la résistivité apparente du sous-sol :

 L'onde électromagnétique pénètre dans le sous-sol en s'atténuant de


manière exponentielle. On définit la profondeur de pénétration p
(profondeur de peau) comme la profondeur à laquelle le module des
champs est divisé par environ 3 (e = 2,718). Dans un sous-sol homogène
de résistivité ρ :

34
Chap3
Un sol résistant (p fort, par exemple un calcaire franc) est donc facilement
pénétré par une onde électromagnétique; un sol conducteur (p faible, par
exemple une argile humide) est peu pénétré. Les ondes de fréquence élevée
pénètrent difficilement (phénomène de la cage de Faraday).
On conçoit que le résultat des mesures de champ électrique et de champ
magnétique en surface ne dépende que très peu de propriétés du sous-sol
situées à des profondeurs plus grandes que p. En pratique, l'expérience montre
que la profondeur d'investigation de la R M T peut être évaluée à la moitié de la
profondeur de pénétration.
On n'est naturellement pas maître de la résistivité du sous-sol, mais on est
maître de la fréquence de l'onde électromagnétique dont on observe les
propriétés à la surface.

Ainsi, une onde électromagnétique de fréquence 1 MHz donne sur un sol de


résistivité 100 Ωm, une profondeur de pénétration de 5 m, soit une profondeur
d'investigation de 2,5 m. Cela signifie que des hétérogénéités du sol à une
profondeur plus grande n'ont pratiquement pas d'influence sur le résultat de la
mesure. Le poids sur le résultat de la mesure des propriétés d'un élément de
sous-sol est d'autant plus fort que sa
profondeur est faible.
35
Chap3
On constate parfois que la profondeur d'investigation de la méthode est un
peu trop forte, si bien que des résistivités apparentes fortes peuvent avoir
pour origine la présence du rocher à une profondeur plus grande que celle de
la tranchée. C'est pourquoi l'étalonnage des profils par des moyens
mécaniques est indispensable. Quoi qu'il en soit, l'erreur d'interprétation due
à ce phénomène ne peut aller que dans le sens d'une légère surestimation
des volumes rocheux à extraire.

Les émetteurs de radio-diffusion, qui émettent dans la gamme des petites


ondes de 500 à 1,6 MHz, conviennent donc généralement à l'exploration des
tracés de tranchées. Ils existent presque partout dans, le monde, et c'est
l'interaction entre l'onde électromagnétique qu'ils émettent et le sous-sol qui
est à la base de l'utilisation de la RMT.
La deuxième formule semble indiquer que des fréquences plus élevées
seraient utilisables; malheureusement, la première formule n'est plus valable
au-delà de 2 MHz environ.

En effet, on a sous-entendu ici que les courants de déplacements étaient


négligeables, ce qui n'est plus vrai pour des fréquences élevées.
36
Chap3

Figure 2.16 : Profil continu de résistivité apparente le


long d'un tracé routier. La mesure sur environ 120 m
n'a duré que quelques minutes.

37
Chap3

Dans cette figure le trait mixte rend compte de l'approfondissement progressif


du recouvrement argileux reposant sur un substratum calcaire. Les deux
anomalies très fortes indiquent la présence de calcaires subsistant localement
dans l'argile et qui poseront des problèmes de terrassement.
La figure 2.16 montre que la RMT permet de donner une description détaillée
des hétérogénéités du sous-sol. La résistivité apparente est mesurée en
continu le long de profils parcourus très rapidement (environ 3 km/h). Ainsi
dans un environnement argileux reposant sur un substratum calcaire, on peut
mettre en évidence la présence de rognons calcaires localisés. Il est possible
d'obtenir de tels détails dans la variation latérale de la constitution du sous-sol
grâce au matériel que nous décrivons
maintenant.

38
Chap3
Le matériel de mesure :

39
Chap3
(1) Capteur de champ magnétique H (3) Voie H
(2) Capteur de champ électrique E (4) Voie E
(5) Calculateur analogique de la résistivité apparente
(6) Enregistreur graphique (7) Enregistreur numérique
(8) Générateur de fréquence (9) Capteur de déplacement.

La figure 2.17 est un schéma qui indique les constituants principaux. Le capteur de
champ magnétique est une double spire de cuivre. La différence de potentiel,
induite par la variation de flux du champ magnétique, y est mesurée par une
méthode à contre-réaction (méthode de zéro).

Le capteur de champ électrique est un capteur électrostatique (2 m x 1 m) (deux


condensateurs noyés dans des plaques de néoprène). On utilise aussi maintenant
un capteur à patins métalliques plus petit (1 m x 0,2 m) et plus maniable.
Ces capteurs, portés par un traîneau, ou traînant sur le sol, peuvent être déplacés en
continu. Les mesures de champs sont traitées soit analogiquement, soit
numériquement, et la résistivité apparente est enregistrée sur un enregistreur en
même temps que la position de l'appareil le long du profil.

40
Chap3
Cela donne des enregistrements du type de ceux qui apparaissent sur la figure
2.18. Les performances pratiques de la méthode varient de 5 à 20 km de
profils par jour. Un intérêt supplémentaire de la RMT est que le couplage entre
les capteurs et le sous-sol est électrostatique ou inductif, ce qui autorise le
travail dans un terrain dont la couche superficielle est isolante (chaussée, sol
gelé) ce qui n'est pas le cas en prospection électrique par courant continu.

L'unité de mesure doit être orientée dans la direction de l'émetteur, cela pose
parfois des problèmes lorsque le tracé à reconnaître est sinueux (par exemple
le long d'une route). Pour résoudre ce problème, deux solutions sont possibles:
ou bien l'unité de mesure est orientable le long du profil, ou bien on utilise un
appareil à quatre capteurs: deux capteurs de champ électrique
perpendiculaires et deux capteurs de champ magnétique. La composition
vectorielle des composantes des champs permet de retrouver la résistivité
apparente sans qu'il soit nécessaire de se préoccuper de la
direction de l'émetteur.

41
42

Fig : Présentation des résultats.


Chap3
Chap3
III.2.3 Radar géologique
Domaine et conditions d’application
Le radar géologique sert surtout à détecter les réseaux (câbles, canalisations)
enterrés, mais ses applications peuvent être variées: préciser la géologie
superficielle, étudier la fracturation, détecter les cavités souterraines à faible
profondeur. C’est un outil de contrôle non destructif des ouvrages
(chaussées, pistes d’aéroports, ouvrages en béton, soutènements de
tunnels). C’est une des meilleures techniques pour la géophysique en site
urbain.
Fondé sur la propagation des ondes électromagnétiques dans les matériaux
à des fréquences variant de quelques dizaines de MHz à 3 GHz, le radar
géologique ne peut être efficace que si les ondes ne sont pas absorbées trop
vite par les matériaux. Ceux-ci doivent donc être aussi peu conducteurs de
l’électricité que possible. Plus le matériau est électriquement résistant, plus
les ondes se propagent facilement et plus la profondeur d’investigation est
importante. En pratique on considère que si la résistivité est inférieure à 100
Ω·m, l’utilisation du radar géologique devient aléatoire. Elle est impossible
dans les matériaux de résistivité inférieure à 50 Ω·m. Ceci exclut l’emploi du
radar géologique dans les sous-sols argileux.
43
Chap3
La profondeur d’investigation est de quelques mètres. Elle dépend des
fréquences (plus la fréquence est basse, plus grande est la profondeur
d’investigation) et des propriétés d’absorption du matériau. L’augmentation de la
profondeur d’investigation se fait aux dépens de la résolution. À titre d’exemple
la profondeur d’investigation peut être nulle dans un sol argileux, de plusieurs
dizaines de mètres dans la glace ou des sables très secs.

Principe physique
La technique radar est employée pour obtenir une image de la sub-surface à
haute résolution. Une impulsion électromagnétique est envoyée dans le sous-
sol, par le biais d’une antenne, à une fréquence centrale déterminée. Cette
impulsion se propage en s’atténuant dans les matériaux ou les sols et, à chaque
interface de deux matériaux différents, une partie de son énergie est réfléchie
vers la surface. Les échos successifs sont enregistrés en fonction du temps par
l’antenne de réception (Daniels, 1996). La juxtaposition des signaux temporels
enregistrés lors du déplacement de l’antenne radar permet d’obtenir une coupe-
temps, ou radar-gramme, souvent représentée avec une échelle de couleur
corrélée aux amplitudes des signaux et donnant des informations géométriques
sur la structure auscultée (figure 2.19).
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Figure : Matériel radar avec enregistreur,
antennes émettrice et réceptrice dans le
même boîtier et roue codeuse.

45
Chap3

Fig: Exemple de radar-gramme, ou profil radar. L’axe horizontal représente


une distance (en mètres) et l’axe vertical un temps-double (aller-retour, en
nanosecondes).

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Figure : Détection de réseau par prospection radar. Les résultats (position et
profondeur) sont rassemblés dans le tableau. D'après Ginger CEBTP.
47
Chap3
La prospection présentée ici a été réalisée dans le bassin Parisien avec une
antenne de fréquence centrale 400 MHz. Les niveaux supérieurs (couleurs
vives) signent des paléo-chenaux conglomératiques carbonatés würmiens
tandis qu’au-dessous, en teinte blanc-gris, les niveaux sans contraste
correspondent à de la craie d’âge Santonien.
Le temps de trajet correspondant à une figure est d’autant plus grand que la
structure qui en est la cause est plus profonde. L’interprétation des coupes-
temps consiste à identifier les structures (canalisations, fractures, couches
géologiques, couches de chaussées, armatures dans le béton, cavités…),
éventuellement à trouver leur profondeur, déterminer leur forme, etc.
La vitesse de propagation des ondes dépend principalement de la constante
diélectrique (ou permittivité relative) du milieu environnant et peut être
représentée en première approche sous la forme suivante :

Avec :
• v : vitesse de l’onde électromagnétique (m/s),
• c : célérité de la lumière dans le vide (= 3x108 m/s),
• εr : permittivité relative (sans dimension).
48
Chap3
Plus un matériau est humide, plus la vitesse de propagation est lente
(différentes valeurs sont présentées dans Cariou et al., 1997; cela peut
influencer la précision des mesures lorsqu’il existe un gradient d’humidité au
sein de ce milieu (comme pour le béton, par exemple).
La profondeur d’auscultation dépend quant à elle de plusieurs facteurs:

 la conductivité du matériau encaissant, principale cause de l’atténuation


des ondes ;
 le choix de la fréquence centrale: la profondeur d’investigation décroît
lorsque
la fréquence augmente;
 la dynamique du système radar, qui indique le rapport signal/ bruit minimal
détectable, et que l’on peut relier à une profondeur limite d’auscultation;
l’adaptation de l’antenne au matériau (l’aptitude à transmettre le maximum
d’énergie dans le matériau);
 le lobe de rayonnement de l’antenne qui focalise plus ou moins l’énergie
rayonnée dans une direction donnée;
 la section équivalente radar (valeur décrivant l’énergie réfléchie dans une
direction donnée suivant la forme et la taille de l’objet à détecter);
49
Chap3
 le contraste électromagnétique de l’objet par rapport au matériau
encaissant, en sachant que plus celui-ci est élevé et plus l’énergie
rétrodiffusée est importante;

 le niveau de bruit diffractant dû à la nature du matériau encaissant (taille et


géométrie des granulats ou blocs).

Tous ces facteurs interagissent sur les ondes radar enregistrées au niveau de
l’antenne réceptrice. Mais on peut retenir que, dans un même environnement,
suivant la nature et la forme d’un objet enterré, la profondeur maximale à
partir de laquelle il ne sera plus détecté peut être notablement différente.

Il existe aussi une relation entre la profondeur d’investigation possible et la


résolution qui sont liées à la longueur d’onde émise (Leparoux, 1997). Une
grande longueur d’onde induit une faible atténuation et l’onde
électromagnétique va pénétrer en profondeur. Corrélativement, la résolution
est faible et l’onde n’est pas affectée par les objets de dimension réduite.

50
Chap3
• Avantages, inconvénients et limites (HF radar geologique)
Avantages
Bonne résolution
Rapide
Utilisation en milieu urbain possible
Taille du dispositif relativement restreinte
Nature de cibles détectables nombreuses
Méthode économique
Inconvénients et limites
La profondeur de propagation des ondes est limitée dans des milieux
conducteurs dont les terrains argileux (cas d'un conducteur métallique
ou de l'eau de mer également).
La proximité d’antennes radio sature le récepteur.
La réception est perturbée en milieu confiné (tunnel) contenant des
objets métalliques (générateurs de réverbérations).
Par temps de pluie, sur des goudrons récents ou sur des chaussées
salées après et pendant l’hiver, l'augmentation de la conductivité des
terrains diminue la profondeur de pénétration des ondes.
La surface doit être régulière (sans pierre ou nids de poule), car la
mise en oeuvre se fait en traînant les antennes sur le sol. 51
Chap3
• Avantages, inconvénients et limites (BF)
Avantages
Pas de contact au sol
Facilité de mise en oeuvre
Très bonne résolution de la conductivité latérale et verticale
Sensible à de faibles perturbations de la conductivité (5 à 10 %) qui
sont facilement et précisément mesurées
Simplicité d’interprétation
Les résultats peuvent être comparés à ceux des méthodes
électriques

Limites
Perturbé par la présence d'objets métalliques (barrières, maisons
ou tuyaux), les capteurs ne peuvent pas différencier les éléments au-
dessus et en dessous du sol et ils sont souvent saturés par ces objets
métalliques hors sol.
Très sensibles aux couches conductrices et à l’humidité des terrains.
Les variations temporelles des conditions climatiques (température,
humidité) ont des effets sur les champs à mesurer.
52
Chap3

Inconvénients

Difficultés de mise en oeuvre en milieu urbain ou industriel du fait


des perturbations électromagnétiques.
Difficulté à induire du courant dans les sols résistants (ou très secs)
pour générer un champ magnétique secondaire mesurable.
Le zéro de l’instrument doit être fixé dans un environnement
infiniment résistant (zone neutre).
Dérive de l’instrument dans le temps (et avec la température). Erreur
possible de ± 2 mS/m.

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