Geophysique Appliquée - GCI FI1 chp3b
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2 Sismique réflexion
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Chap3
Suivant le type d’ondes utilisées (onde P ou ondes S), elle sert aussi parfois à
déterminer la répartition des propriétés élastiques du sous-sol.
Comme pour la sismique réfraction, il est nécessaire qu’il existe entre les
différentes couches des contrastes d’impédance acoustique (vitesse sismique
et/ou densité) permettant d’obtenir de bons réflecteurs pour les ondes
sismiques. Lorsque les couches présentent des pendages supérieurs à 60°,
les réflexions des ondes sont déviées et ne retournent pas en surface. Cela
constitue donc une contre-indication majeure à l’emploi de la sismique
réflexion.
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Chap3
Une coupe-temps de sismique réflexion, une fois traitée, représente une
image déformée de la structure du sous-sol puisque les corrélations qui
apparaissent entre les signaux sous forme de lignes mettent en évidence les
interfaces, leur structure plissée ou non, faillée ou non. D’autre part, le
traitement des signaux correspondant à une position de la source et des
géophones qui s’en éloignent de plus en plus fournit des informations sur la
vitesse des ondes qui servent, d’une part, à aider à l’identification mécanique
des terrains et, d’autre part, à passer de la coupe-temps à la coupe-
profondeur. Du point de vue formel, la sismique réflexion ressemble au radar
géologique et aboutit à des documents comparables (coupes-temps). Mais
ce sont des techniques extrêmement différentes: la sismique s’intéresse aux
ondes mécaniques qui se propagent à des vitesses au maximum de
quelques kilomètres par seconde; l’unité de temps est la milliseconde.
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Chap3
Les applications de la sismique réflexion haute résolution sont :
- Recherche de cavités.
- Imagerie de glissement de terrain.
- Imagerie de la couverture quaternaire.
- Recherche de gisements de substances utiles.
- Recherche de réservoir en eau ou de sites hydrothermaux.
- génie civil pour l’implantation et les fondations des grands ouvrages:
(retenues de barrage, tunnels ou galeries, tracé de chemin de fer ou routiers,
bâtiment industriel…).
III.1.3 Les ondes de surface (MASW):
Cette technique, récemment développée, est basée sur l’analyse des ondes de
surface (ondes de Rayleigh) généralement considéré comme signal
indésirable. Elle permet d’obtenir un modèle profondeur des ondes S (Vs). Le
modèle de vitesse des ondes P (Vp) est lui obtenue à partir des méthodes
classiques de sismique (réfraction).
A partir de ces vitesses et de la densité des terrains, il est possible de calculer
le module de Young et le coefficient de Poisson.
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Les applications de cette méthode sont:
- Évaluation du potentiel de liquéfaction.
- Design et dimensionnement des fondations.
- Contrôle de compaction.
- Contrôle qualité de structure en béton.
Principe de la méthode
Le principe est de fournir à l’ordinateur le temps des premières arrivées aux
géophones ainsi que la localisation de tous les géophones et des tirs.
L’ordinateur recherche ensuite au moyen d’algorithmes complexes un modèle de
vitesses théorique qui fournirait une dromochronique le plus proche possible
des données expérimentales.
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Avec cette méthode, il est possible de mettre en évidence des zones lentes
aux seins de couches rapides ou vice-versa. Les failles sont souvent plus
faciles à localiser sur les profils tomographiques qu’en sismique réfraction
conventionnelle.
Le danger de cette méthode réside dans la quasi-absence de contrôle
possible dans l’interprétation par le géophysicien et donc une interprétation
«conventionnelle» en parallèle est très souhaitable. La fiabilité du modèle peut
être estimée en comparant les premières arrivées mesurées sur le terrain et
celles calculées à partir du modèle proposé par le programme. La couverture
est également contrôlable. Il est possible de combiner parfois sismique
réflexion et tomographie (sismique hybride) en « pointant » les premières
arrivées des profils sismiques réflexions.
Une fois que les données ont été enregistrées et traitées on arrive donc à
construire un modèle de la distribution des valeurs de Vs en suivant le
processus de la figure 9, qui se fait en trois étapes.
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Avantages
Équipement simple (sauf dans le cas de l’intervention d’un artificier).
Bonne détermination des vitesses (quand l'énergie de la source est
suffisante).
Détermination rapide de la profondeur des interfaces recherchées.
Inconvénients
Interdiction d'utilisation d'explosif comme source :
en présence de lignes Electriques (HT) par risques de déclenchements
intempestifs des détonateurs soumis au champ électromagnétique créé
par les lignes,
en présence d'équipements ou de réseaux enterrés,
sur une décharge, à cause de l'émission possible de gaz,
sur sites industriels à risques,
en milieu urbain ou à proximité de bâtiments (sauf autorisation explicite),
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à proximité de canalisations enterrées de gaz ou hydrocarbures.
Déclenchements aléatoires de l'enregistreur par temps orageux ou en
présence de relais hertziens en raison des champs d’ondes
électromagnétiques.
Méthode coûteuse.
Autorisations nécessaires pour le transport et l'usage d'explosifs.
Limites
Difficulté de mise en oeuvre sur les sites trop bruyants (réseau routier...).
Par temps de pluie, les impacts des gouttes sont enregistrés par les
géophones ; pour limiter ces perturbations, on peut les enterrer. En cas de
fortes précipitations les mesures doivent être interrompues.
La vitesse des couches doit augmenter avec la profondeur.
La méthode est aveugle pour des couches trop minces (d'autant plus si le
contraste des vitesses est faible). Cela dépend de la longueur totale du
dispositif et de la nature des terrains. Il est très difficile d’établir une règle
générale.
La détection de cuves ou de réseaux enfouis est impossible.
Pas de cartographie en détail des structures.
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III.2 Méthodes électromagnétiques :
Domaine d’application
- Prospection hydrogéologique: localisation de fractures aquifères pour
l'implantation de puits de pompage en terrains rocheux, fissurés ou karstiques.
- Prospection géologique: cartographie des fractures et failles dans les terrains
fissurés ou karstiques (RF-EM) ainsi que dans l'epikarst (VLF-EM GRAD),
recherche de filons.
- Sites pollués ou contaminés: repérage de conduites enterrées, délimitation
d'anciennes décharges.
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- Géotechnique: mise en évidence d’éventuels changements latéraux
importants dans la nature du sous-sol pouvant engendrer des tassements
différentiels à une future construction, délimitation de glissements de terrain.
Instrumentation
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fractures par un pic très net, juste à l'aplomb du conducteur, capable ainsi
d'identifier et de séparer des fractures de faibles développements et très
rapprochées l'une de l'autre. L'antenne a été testée sur plusieurs sites déjà fort
bien documentés dans le karst, notamment derrière la paroi d'une carrière aux
Breuleux (JU), où il a été possible de contrôler sur les affleurements de la
carrière que la méthode VLF-EM-Grad est particulièrement bien adaptée pour
la cartographie extensive des milieux fissurés.
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Fig 14: Principe des méthodes RF-EM et VLF-EM GRAD pour la mise
en évidence d'une structure conductrice verticale.
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Lorsque des variations latérales de résistivités sont présentes (failles,
changements lithologiques), les amplitudes de ces différents champs sont
modifiées et un champ magnétique vertical secondaire (Hs) apparaît.
En mode RF-EM, l'appareil mesure l'intensité du champ secondaire vertical
en % du champ primaire horizontal (Hs,z/Hp,y). Deux paramètres sont
enregistrés :
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En mode VLF-EM GRAD, l'appareil mesure, grâce à deux bobines
horizontales superposées, le gradient du champ électromagnétique
engendré par la fissure (= résultante de la composante horizontale du
champ primaire et des composantes horizontale et verticale du champ
secondaire). Avec cette technique, un pic apparaît sur l'enregistrement
exactement à l’aplomb de la fracture (ligne discontinue, figure 2.12). La
résolution spatiale très fine de cette méthode et la rapidité d’exécution en
continu en font un outil particulièrement adapté pour la cartographie de la
fracturation sub-surface (epikarst par exemple).
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Figure 2.14: Comparaison entre les courbes enregistrées en continu par RF-EM et
VFL-EM GRAD au passage de deux fractures dans des calcaires (Bosch, 2002).
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III.2.2 Radio-magnétotellurique
Domaine et conditions d’application
La radio-magnétotellurique (radio-MT) sert à préciser l’étude géologique d’un
site. C’est, en particulier, une technique bien indiquée pour identifier des
contacts à faible profondeur (contact géologique incliné, contact par faille) et
à en préciser la position.
Bien adaptée à la cartographie, c’est aussi une technique à grand rendement
qui permet de reconnaître de grands tracés linéaires (routes, voies ferrées,
tranchées, canaux, tranchées) où elle aide notamment à prendre des
décisions en matière de terrassements. Comme la prospection électrique par
courant continu elle permet de cartographier les variations d’épaisseur ou de
nature (à l’aide de forages qui aident à caler l’interprétation) des matériaux
altérés avant exploitation d’une carrière…
La radio-MT pour être applicable nécessite que deux conditions soient
remplies: les formations géologiques que l’on désire distinguer doivent
présenter un contraste de résistivité suffisant le long des profils où les
mesures sont réalisées puisque le but de la radio-MT est de décrire les
variations de la résistivité du sous-sol le long de profils horizontaux ou en
plan;
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la résistivité apparente étant mesurée grâce à l’interaction
entre une onde électromagnétique, émise par un émetteur de radio-diffusion, et
le sous-sol à une fréquence comprise entre 8 kHz et 1 MHz, il est indispensable
que les conditions de réception des ondes radio soient bonnes dans l’une au
moins des bandes VLF, grandes ondes et ondes moyennes, celle-ci étant
choisie en fonction des résistivités des matériaux et de l’ordre de grandeur de la
profondeur d’investigation souhaitée.
Les conditions de mesure doivent être bonnes: les mesures sont perturbées par
les masses métalliques proches de l’appareil (clôtures grillagées) et les
matériaux métalliques enterrés. La technique peut être utilisée pour détecter les
objets métalliques enterrés, mais, si ce n’est pas le but de l’étude, la présence
de ces derniers peut masquer l’effet des autres propriétés du sous-sol. La radio-
MT doit donc être employée avec prudence en milieu urbain. D’autre part, une
surface topographique irrégulière (sillons dans un champ labouré par exemple)
peut causer des perturbations qui rendent la radio-MT inapplicable.
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Principe de la méthode
Lorsqu'une onde électromagnétique plane (c'est-à-dire issue d'un émetteur
lointain) se propage au-dessus du sol, elle est le siège de phénomènes
dont on peut tirer parti pour connaître le sous-sol (figure 2.15).
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Un sol résistant (p fort, par exemple un calcaire franc) est donc facilement
pénétré par une onde électromagnétique; un sol conducteur (p faible, par
exemple une argile humide) est peu pénétré. Les ondes de fréquence élevée
pénètrent difficilement (phénomène de la cage de Faraday).
On conçoit que le résultat des mesures de champ électrique et de champ
magnétique en surface ne dépende que très peu de propriétés du sous-sol
situées à des profondeurs plus grandes que p. En pratique, l'expérience montre
que la profondeur d'investigation de la R M T peut être évaluée à la moitié de la
profondeur de pénétration.
On n'est naturellement pas maître de la résistivité du sous-sol, mais on est
maître de la fréquence de l'onde électromagnétique dont on observe les
propriétés à la surface.
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Le matériel de mesure :
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(1) Capteur de champ magnétique H (3) Voie H
(2) Capteur de champ électrique E (4) Voie E
(5) Calculateur analogique de la résistivité apparente
(6) Enregistreur graphique (7) Enregistreur numérique
(8) Générateur de fréquence (9) Capteur de déplacement.
La figure 2.17 est un schéma qui indique les constituants principaux. Le capteur de
champ magnétique est une double spire de cuivre. La différence de potentiel,
induite par la variation de flux du champ magnétique, y est mesurée par une
méthode à contre-réaction (méthode de zéro).
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Cela donne des enregistrements du type de ceux qui apparaissent sur la figure
2.18. Les performances pratiques de la méthode varient de 5 à 20 km de
profils par jour. Un intérêt supplémentaire de la RMT est que le couplage entre
les capteurs et le sous-sol est électrostatique ou inductif, ce qui autorise le
travail dans un terrain dont la couche superficielle est isolante (chaussée, sol
gelé) ce qui n'est pas le cas en prospection électrique par courant continu.
L'unité de mesure doit être orientée dans la direction de l'émetteur, cela pose
parfois des problèmes lorsque le tracé à reconnaître est sinueux (par exemple
le long d'une route). Pour résoudre ce problème, deux solutions sont possibles:
ou bien l'unité de mesure est orientable le long du profil, ou bien on utilise un
appareil à quatre capteurs: deux capteurs de champ électrique
perpendiculaires et deux capteurs de champ magnétique. La composition
vectorielle des composantes des champs permet de retrouver la résistivité
apparente sans qu'il soit nécessaire de se préoccuper de la
direction de l'émetteur.
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Principe physique
La technique radar est employée pour obtenir une image de la sub-surface à
haute résolution. Une impulsion électromagnétique est envoyée dans le sous-
sol, par le biais d’une antenne, à une fréquence centrale déterminée. Cette
impulsion se propage en s’atténuant dans les matériaux ou les sols et, à chaque
interface de deux matériaux différents, une partie de son énergie est réfléchie
vers la surface. Les échos successifs sont enregistrés en fonction du temps par
l’antenne de réception (Daniels, 1996). La juxtaposition des signaux temporels
enregistrés lors du déplacement de l’antenne radar permet d’obtenir une coupe-
temps, ou radar-gramme, souvent représentée avec une échelle de couleur
corrélée aux amplitudes des signaux et donnant des informations géométriques
sur la structure auscultée (figure 2.19).
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Figure : Matériel radar avec enregistreur,
antennes émettrice et réceptrice dans le
même boîtier et roue codeuse.
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Figure : Détection de réseau par prospection radar. Les résultats (position et
profondeur) sont rassemblés dans le tableau. D'après Ginger CEBTP.
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La prospection présentée ici a été réalisée dans le bassin Parisien avec une
antenne de fréquence centrale 400 MHz. Les niveaux supérieurs (couleurs
vives) signent des paléo-chenaux conglomératiques carbonatés würmiens
tandis qu’au-dessous, en teinte blanc-gris, les niveaux sans contraste
correspondent à de la craie d’âge Santonien.
Le temps de trajet correspondant à une figure est d’autant plus grand que la
structure qui en est la cause est plus profonde. L’interprétation des coupes-
temps consiste à identifier les structures (canalisations, fractures, couches
géologiques, couches de chaussées, armatures dans le béton, cavités…),
éventuellement à trouver leur profondeur, déterminer leur forme, etc.
La vitesse de propagation des ondes dépend principalement de la constante
diélectrique (ou permittivité relative) du milieu environnant et peut être
représentée en première approche sous la forme suivante :
Avec :
• v : vitesse de l’onde électromagnétique (m/s),
• c : célérité de la lumière dans le vide (= 3x108 m/s),
• εr : permittivité relative (sans dimension).
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Plus un matériau est humide, plus la vitesse de propagation est lente
(différentes valeurs sont présentées dans Cariou et al., 1997; cela peut
influencer la précision des mesures lorsqu’il existe un gradient d’humidité au
sein de ce milieu (comme pour le béton, par exemple).
La profondeur d’auscultation dépend quant à elle de plusieurs facteurs:
Tous ces facteurs interagissent sur les ondes radar enregistrées au niveau de
l’antenne réceptrice. Mais on peut retenir que, dans un même environnement,
suivant la nature et la forme d’un objet enterré, la profondeur maximale à
partir de laquelle il ne sera plus détecté peut être notablement différente.
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• Avantages, inconvénients et limites (HF radar geologique)
Avantages
Bonne résolution
Rapide
Utilisation en milieu urbain possible
Taille du dispositif relativement restreinte
Nature de cibles détectables nombreuses
Méthode économique
Inconvénients et limites
La profondeur de propagation des ondes est limitée dans des milieux
conducteurs dont les terrains argileux (cas d'un conducteur métallique
ou de l'eau de mer également).
La proximité d’antennes radio sature le récepteur.
La réception est perturbée en milieu confiné (tunnel) contenant des
objets métalliques (générateurs de réverbérations).
Par temps de pluie, sur des goudrons récents ou sur des chaussées
salées après et pendant l’hiver, l'augmentation de la conductivité des
terrains diminue la profondeur de pénétration des ondes.
La surface doit être régulière (sans pierre ou nids de poule), car la
mise en oeuvre se fait en traînant les antennes sur le sol. 51
Chap3
• Avantages, inconvénients et limites (BF)
Avantages
Pas de contact au sol
Facilité de mise en oeuvre
Très bonne résolution de la conductivité latérale et verticale
Sensible à de faibles perturbations de la conductivité (5 à 10 %) qui
sont facilement et précisément mesurées
Simplicité d’interprétation
Les résultats peuvent être comparés à ceux des méthodes
électriques
Limites
Perturbé par la présence d'objets métalliques (barrières, maisons
ou tuyaux), les capteurs ne peuvent pas différencier les éléments au-
dessus et en dessous du sol et ils sont souvent saturés par ces objets
métalliques hors sol.
Très sensibles aux couches conductrices et à l’humidité des terrains.
Les variations temporelles des conditions climatiques (température,
humidité) ont des effets sur les champs à mesurer.
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Chap3
Inconvénients
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