Examens Expérimentaux
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de l'oeuvre
de l'oeuvre
Ô ma pauvre petite fille! Encore six heures, et je serai mort! Je serai quelque chose d'immonde
qui traînera sur la table froide des amphithéâtres; une tête qu'on moulera d'un côté, un tronc
qu'on disséquera de l'autre; puis de ce qui restera, on en mettra plein une bière, et le tout ira à
Clamart.
Voilà ce qu'ils vont faire de ton père, ces hommes dont aucun ne me hait, qui tous me plaignent
et tous pourraient me sauver. Ils vont me tuer. Comprends-tu cela, Marie? Me tuer de sang-
froid, en cérémonie, pour le bien de la chose! Ah! grand Dieu!
Pauvre petite! ton père qui t'aimait tant, ton père qui baisait ton petit cou blanc et parfumé, qui
passait la main sans cesse dans les boucles de tes cheveux comme sur de la soie, qui prenait ton
joli visage rond dans sa main, qui te faisait sauter sur ses genoux, et le soir joignait tes deux
petites mains pour prier Dieu!
Qui est-ce qui te fera tout cela maintenant? Qui est-ce qui t'aimera? Tous les enfants de ton âge
auront des pères, excepté toi. Comment te déshabitueras-tu, mon enfant, du Jour de l'An, des
étrennes, des beaux joujoux, des bonbons et des baisers? Comment te déshabitueras-tu,
malheureuse orpheline, de boire et de manger?
Oh! si ces jurés l'avaient vue, au moins, ma jolie petite Marie! ils auraient compris qu'il ne faut
pas tuer le père d'un enfant de trois ans. Et quand elle sera grande, si elle va jusque-là, que
deviendra-t-elle? Son père sera un des souvenirs du peuple de Paris. Elle rougira de moi et de
mon nom; elle sera méprisée, repoussée, vile à cause de moi, de moi qui l'aime de toutes les
tendresses de mon coeur ô ma petite Marie bien-aimée! Est-il bien vrai que tu auras honte et
horreur de moi?
Misérable! quel crime j'ai commis, et quel crime je fais commettre à la société!
Oh! est-il bien vrai que je vais mourir avant la fin du jour? Est-il bien vrai que c'est moi? Ce
bruit sourd de cris que j'entends au-dehors, ce flot de peuple joyeux qui déjà se hâte sur les
quais, ces gendarmes qui s'apprêtent dans leurs casernes, ce prêtre en robe noire, cet autre
homme aux mains rouges, c'est pour moi! c'est moi qui vais mourir!, le même qui est ici, qui
vit, qui se meut, qui respire, qui est assis à cette table, laquelle ressemble à une autre table, et
pourrait aussi bien être ailleurs; moi, enfin, ce moi que je touche et que je sens, et dont le
vêtement fait les plis que voilà!
I-Etude de texte :
4-Quelle est son intention à travers ce passage ?(choisissez la bonne réponse) A-chercher la
compassion du grand public.
6-Quelle est la fonction de l'utilisation des phrases interrogatives et exclamatives dans le texte ?
Quel discours est utilisé dans cet énoncé ? Justifiez son emploi ?
9-Relevez dans le texte deux termes appartenant au champ lexical de la mort. Justifiez son
emploi
Certains estiment que le maintien de la peine de mort contribuera à faire diminuer le taux de
criminalité.
Rédigez un texte argumentatif pour le journal de votre lycée ,dans lequel vous défendez votre
opinion à ce sujet.
Epreuve 8 : Texte :
Il est dix heures.
Ô ma pauvre petite fille! Encore six heures, et je serai mort! Je serai
quelque chose d'immonde qui traînera sur la table froide des
amphithéâtres; une tête qu'on moulera d'un côté, un tronc qu'on disséquera
de l'autre; puis de ce qui restera, on en mettra plein une bière, et le tout ira
à Clamart.
Voilà ce qu'ils vont faire de ton père, ces hommes dont aucun ne me hait,
qui tous me plaignent et tous pourraient me sauver. Ils vont me tuer.
Comprends-tu cela, Marie? Me tuer de sang-froid, en cérémonie, pour le
bien de la chose! Ah! grand Dieu!
Pauvre petite! ton père qui t'aimait tant, ton père qui baisait ton petit cou
blanc et parfumé, qui passait la main sans cesse dans les boucles de tes
cheveux comme sur de la soie, qui prenait ton joli visage rond dans sa
main, qui te faisait sauter sur ses genoux, et le soir joignait tes deux petites
mains pour prier Dieu!
Qui est-ce qui te fera tout cela maintenant? Qui est-ce qui t'aimera? Tous
les enfants de ton âge auront des pères, excepté toi. Comment te
déshabitueras-tu, mon enfant, du Jour de l'An, des étrennes, des beaux
joujoux, des bonbons et des baisers? Comment te déshabitueras-tu,
malheureuse orpheline, de boire et de manger?
Oh! si ces jurés l'avaient vue, au moins, ma jolie petite Marie! ils auraient
compris qu'il ne faut pas tuer le père d'un enfant de trois ans. Et quand elle
sera grande, si elle va jusque-là, que deviendra-t-elle? Son père sera un
des souvenirs du peuple de Paris. Elle rougira de moi et de mon nom; elle
sera méprisée, repoussée, vile à cause de moi, de moi qui l'aime de toutes
les tendresses de mon coeur ô ma petite Marie bien-aimée! Est-il bien vrai
que tu auras honte et horreur de moi?
Misérable! quel crime j'ai commis, et quel crime je fais commettre à la
société!
Oh! est-il bien vrai que je vais mourir avant la fin du jour? Est-il bien vrai
que c'est moi? Ce bruit sourd de cris que j'entends au-dehors, ce flot de
peuple joyeux qui déjà se hâte sur les quais, ces gendarmes qui s'apprêtent
dans leurs casernes, ce prêtre en robe noire, cet autre homme aux mains
rouges, c'est pour moi! c'est moi qui vais mourir!, le même qui est ici, qui
vit, qui se meut, qui respire, qui est assis à cette table, laquelle ressemble à
une autre table, et pourrait aussi bien être ailleurs; moi, enfin, ce moi que
je touche et que je sens, et dont le vêtement fait les plis que voilà!
I-Etude de texte :
1-Complétez le tableau suivant :
Titre de l'oeuvre Date de parution Genre de l'oeuvre Une autre oeuvre
du même auteur