Mere Au Foyer Choisir de Rester A La Maison

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Mère au foyer - Choisir de rester à

la maison

Voici un dossier sur les mères au foyer. Rester à la maison pour s’occuper de sa famille est un choix que de plus en plus de
jeunes femmes font. En France, plus de 80% des femmes entre 25 et 55 ans travaillent, mais après la superwoman des années
80 qui voulait tout concilier, carrière-famille-beauté, la femme d'aujourd'hui y réfléchit à deux fois et de plus en plus de mères
de famille envisagent sérieusement d’arrêter leur travail pour élever leur famille. C’est un choix difficile à faire, et par la suite
difficile à assumer au quotidien, mais parmi celles qui font le pas, très peu le regrettent.

La Mère au foyer : choisir de rester à la maison


Le gynécologue était plongé dans ses paperasses, et sans me jeter le moindre regard, me posait froidement les questions
d’usage : Quel âge avez-vous ? Situation de famille ? C’est votre première grossesse ? Prenez-vous des médicaments ? Fumez-
vous ? Avez-vous déjà utilisé des drogues ? Antécédents à signaler ? Profession ?..

Là, j’ai eu un moment d’hésitation : allais-je lui annoncer ma brillante carrière de jeune cadre que je venais de laisser, ou ma
toute nouvelle « carrière », choisie de tout mon cœur : fonder une famille et m’en occuper ? Fièrement et posément, je lui
répondis : « mère au foyer ». Il s’arrêta net d’écrire, releva le nez de ses papiers, et au-dessus de ses lunettes, me dévisagea
avec une stupéfaction teintée de mépris. Mère au foyer ?.. Il se racla la gorge puis commença à m’expliquer lentement, comme
si j’étais une demeurée, quels examens j’aurais à passer, quelles vitamines je devrais prendre, et quelles précautions
quotidiennes mon nouvel état nécessitait. La moutarde commençait à me monter au nez, et je compris très vite que ma nouvelle
« carrière » de maman à la maison n’impressionnerait jamais personne. Je faisais désormais partie de cette espèce en voie
d’extinction : la maman à plein temps.
Les médias les appellent les FAF (femmes au foyer), les instituts officiels de statistiques les classent parmi les « inactifs », sur les
déclarations d’état civil elles apparaissent « sans profession », beaucoup de célibataires leur envient leurs maisons pleines de
rires d’enfants, les femmes qui travaillent lorgnent de leur côté en se disant qu’elles ont « bien de la chance de pouvoir se le
permettre », ou bien disent en secouant la tête avec une moue sceptique que « jamais elles ne pourraient rester cloîtrées entre
leurs quatre murs, c’est bien trop «sclérosant ». Pour nos grands-mères, être au foyer et élever les enfants était la normalité,
deux générations plus tard, rester au foyer est devenu une exception, presque une tare. Alors pourquoi faire ce choix ?

Faire garder un enfant à l’extérieur nécessite toute une armada de professionnelles reconnues, puéricultrices, aides
puéricultrices, nutritionnistes, psychologues, éducatrices, mais si une femme fait ce même travail à la maison, pour ses propres
enfants, son travail est rarement reconnu et toujours sous évalué. Désolée de le dire aux sceptiques, mais un enfant, ça ne «
pousse » pas tout seul, et c’est toute une profession, tout un défi, d’être maman à la maison. Tous les professionnels de
l’enfance, pédopsychiatres en tête, s’accordent à dire que rien ne remplace le contact mère-enfant, surtout dans les premières
années de sa vie. C’est dans ce cœur-à-cœur idéal avec sa mère que le bébé va développer son plein potentiel au niveau
émotionnel, psychomoteur et intellectuel. Aucune garderie, même la plus moderne, aucune gardienne, même la plus zélée et
compétente, ne peut remplacer la présence de la maman. Je ne voudrais pas que les mamans qui travaillent par choix ou par
obligation se sentent jugées ou mal à l’aise par mes propos, mon but est d’encourager celles qui hésitent à faire le pas, ou qui se
sentent inutiles et incomprises chez elles.

1-Faire le choix :
Le choix n’est pas facile à faire. Il n’est malheureusement pas donné à toutes les femmes de pouvoir faire ce choix : certaines
femmes doivent gérer des situations familiales chaotiques et doivent gagner le pain de la famille. C’est déjà une grâce, de
pouvoir se poser la question de rester à la maison ou non. Mais pour toutes celles qui se la posent, qui ont envie de le faire, ou
se sentent partagées devant tous les arguments pour et contre, voici quelques pistes.

a) « Financièrement, on n’y arrivera pas »:

S’arrêter de travailler à l’extérieur pour élever ses enfants peut sembler une folie financière à certaines familles. Mais faites bien
vos comptes : les entrées financières et les dépenses changent. Une fois que vous avez déduit de votre salaire les frais de garde
du ou des enfants, les impôts, les frais de transport (il faut souvent un deuxième véhicule pour aller travailler), les vêtements (on
dépense plus en habits, car il faut bien présenter, et varier les tenues), le coiffeur (plus souvent), les plats tout préparés (quand
on travaille dehors, on n’a pas le temps de faire soi-même des pizzas, des biscuits, des lasagnes, des yaourts etc, tout coûte plus
cher, on achète des petits pots, plutôt que de faire soi-même les purées). On a moins l’occasion de traquer les aubaines. Dans
certains pays comme la France, il y a des aides importantes pour les femmes qui restent à la maison (allocations familiales,
congé parental payé, allocations logement etc). Si l’aspect financier vous bloque, mettez tout à plat, et faites bien vos comptes,
il y aura un sacrifice financier, mais peut-être pas si grand que vous ne le pensiez.

De toute façon, il faut être réaliste, il est certain que de rester à la maison va entraîner des choix financiers parfois douloureux,
mais il faut tout mettre dans la balance : que veut-on vraiment ? Quel est notre choix de vie? La femme qui reste à la maison
élever ses enfants va devoir développer tout son potentiel de créativité pour économiser de tous les côtés et gérer le quotidien.

En tant que chrétienne convaincue, d’autres aspects entrent en ligne de compte. Personnellement, quand j’ai fait le choix de
rester à la maison élever mes enfants, si j’avais raisonné financièrement, je ne l’aurais jamais fait : mon mari laissait son travail
séculier pour travailler à plein temps comme pasteur, son salaire était divisé par quatre ; ce n’était pas du tout le plan idéal. Mais
nous l’avons fait et nous n’avons jamais regretté. Nous croyons fermement que Dieu pourvoit aux besoins de ses enfants
fidèlement, et c’est ce qu’il a toujours fait, nous n’avons jamais manqué de rien. C’est un pas de foi, et pour ceux qui hésitent à
le faire car « ce n’est pas raisonnable », leur hésitation est tout à fait respectable. Il faut tout mettre dans la balance et prendre la
décision en toute sagesse.

b) Rester à la maison c’est « sclérosant » :

J’ai souvent entendu cette phrase empreinte d’un peu de dégoût. Certaines femmes vont dire qu’elles se sont épanouies à la
maison, que c’était merveilleux, les stars dans les magazines nous déclarent avec un sourire aux anges qu’être maman est le
plus beau des métiers. C’est vrai, et ça restera toujours d’une valeur inestimable de s’occuper de sa famille, mais il faut être
réaliste et honnête : rester à la maison, c’est l’idéal pour les enfants et le mari, mais pour la maman, ce n’est pas tous les jours
particulièrement folichon. C’est avant tout un don de soi, un vrai sacrifice, même si ce sacrifice est adouci par les joies de voir
les enfants grandir, faire des progrès, bien travailler à l’école.

Le travail de maman à la maison est très ingrat : elle travaille beaucoup, sans aucune reconnaissance, les enfants et le mari
s’habituent vite au « luxe » d’avoir une maman qui gère tout et anticipe leurs besoins. Dans une maison, on n’a jamais fini, il n’y a
pas d’heure de fermeture des bureaux, après une journée épuisante de couche-culottes, petits pots, ménage, commissions,
repassage, on croit avoir fini en s’effondrant sur le sofa à 21 heures, mais à peine assise, il y en a un qui se relève avec l’envie de
vomir, un pipi culotte, ou une otite. Il n’y a pas de « break » avec les collègues de bureau autour d’un sandwich, pas de
conversation d’adulte enrichissante sur l’économie ou la politique, pas de salaire qui tombe ni de prime « pour bons et loyaux
services » juste des areuh, areuh, gouzi gouzi qui stimulent peu les neurones et usent les nerfs.

2. Les défis à relever :


Il y a des phases normales dans la vie d’une mère au foyer : au début, c’est l’euphorie, on goûte avec soulagement l’absence de
contraintes horaires, le patron n’est plus sur notre dos à nous mettre la pression. On est ravie d’être à la maison, de faire des
petits plats, de décorer, de chouchouter notre maisonnée.

Puis vient le temps ou ça commence à être assez ennuyeux et routinier, on commence à trouver le temps long, de ne pas « voir
du monde », d’être coincée entre quatre murs à changer des couches culottes et préparer des biberons. Ensuite vient un temps
particulièrement ingrat où l’on s’aperçoit que notre travail n’est pas reconnu (le mari rentre le soir et s’étonne de nous voir
épuisée « de n’avoir rien fait », les enfants plus grands qui salissent là où on a passé du temps à nettoyer et ranger...). On a de la
frustration, on en a assez des regards méprisants des gens, on a parfois dans les moments les plus sombres, l’impression d’être
un parasite improductif de la société.

Mieux vaut être prévenue à l’avance et ne pas idéaliser : rester à la maison, ça va être un don de soi et une activité à gérer avec
intelligence, pour ne pas se retrouver dégoûtée après quelques années et regretter son choix.

Le renoncement à l’indépendance financière

Certaines femmes qui ont eu l’habitude d’avoir leur propre salaire à gérer se sentent mal à l’aise de dépenser l’argent gagné par
leur mari. C’est un peu humiliant, surtout si le mari a la délicatesse de faire remarquer avec plus ou moins d’humour « moi je
gagne l’argent, ma femme le dépense ». Nos grands mères ne se sont jamais posé la question, et il était communément admis
dans toutes les sociétés, et ce depuis la nuit des temps, que c’était le père de famille qui pourvoyait aux besoins de la
maisonnée. Là les féministes rugissent et brandissent le droit à l’indépendance. Chacun fait son choix.

Lorsque l’on vit dans un foyer chrétien équilibré, avec un père et une mère responsables et présents, qu’il y a un vrai amour et
une confiance mutuelle entre les époux, l’économie familiale doit être considérée comme une répartition des tâches et
responsabilités, la mère comme le père apportent leur pierre à l’édifice familial, il n’y a pas d’histoire de domination là-dedans.
En bonne économiste, j’ajouterais qu’économiquement parlant, la mère qui élève ses enfants est aussi créatrice de richesse. Si
vous en doutez, faites une évaluation chiffrée de la valeur des tâches qui vous incombent par jour au tarif d’une personne
extérieure : ménage 3 heures à 10 dollars*, garde d’enfant 24 heures à 50 dollars*, préparation des repas 3x10 dollars*, gestion
de budget et secrétariat familial : 15 dollars* de l’heure, etc. A ces tarifs là, vu que je suis « de service » 24 heures sur 24 et 365
jours par an, je gagnerais plus cher que mon mari !!!!

Quel est notre choix de vie?


Là je vous repose la question fondamentale : « Que voulons-nous vraiment ? » Que nos enfants soient élevés dans les meilleures
conditions ? Que notre maisonnée tourne bien ? Que l’atmosphère à la maison ne soit pas survoltée ? Que nos enfants
grandissent avec un équilibre émotionnel et un développement idéal ? Voulons-nous un foyer chrétien modèle, à la Gloire de
Dieu ? Ou bien plaçons-nous en premier notre valorisation sociale, notre épanouissement personnel, et aussi l’abondance
matérielle de la famille ?

Nous vivons dans une société qui valorise la réussite professionnelle, l’indépendance financière, la productivité, et le pouvoir
d’achat. Le leitmotiv de la société c’est l’épanouissement personnel, le JE, si important, la satisfaction des besoins égoïstes, et la
consommation effrénée. Pas étonnant que la mère au foyer n’ait pas la cote dans cette société !
Être une mère au foyer, c’est faire passer les besoins des autres avant les siens, c’est donner et se donner sans compter, et sans
reconnaissance en retour, c’est prendre le risque de se retrouver sans rien plus tard, de ne pas retrouver de travail,
d’hypothéquer sa retraite et dans le scénario catastrophe, de se retrouver un jour seule et dans le pétrin. Je comprends que
certaines femmes hésitent à prendre tous ces risques, mais en tant que chrétiennes convaincues, le problème se pose
différemment.

Dieu nous confie des enfants pour que nous en prenions soin, et que nous les élevions du mieux que nous pouvons. Nous
avons des valeurs essentielles à leur transmettre que les systèmes de garde séculiers ne leur transmettront pas. Nous avons de
l’amour à leur donner et quand on travaille à l’extérieur, on ne peut pas donner autant, faute de temps et de disponibilité. Je
crois fermement que la volonté de Dieu est que les mères se donnent sans compter pour leur foyer, qu’elles élèvent elles-
mêmes leurs enfants et mettent pour un temps de côté leurs ambitions et leur bien-être personnels. Les notions de sacrifice, de
don de soi ne sont pas à la mode, c’est même le contraire de ce que la société enseigne, mais c’est exactement le modèle que
Jésus nous a donné lui-même en se donnant pour nous.

Alors que j’assistais à une conférence pour les femmes chrétiennes il y a quelques années, une femme brillante, ex-haut
fonctionnaire, bardée de diplômes, et qui n'avait plus rien à prouver à personne sur ses capacités, a partagé avec nous son
expérience personnelle de maman au foyer. Sa conclusion m’a beaucoup marquée : elle a interpellé toutes les femmes qui se
trouvaient là et a dit ceci :

« Vous voulez changer les choses dans votre pays ? Alors


retournez dans vos foyers et prenez en soin, c’est comme ça
que la société changera vraiment et que les lèpres qui la
rongent seront guéries ».
Je vous laisse méditer là-dessus...

Maintenant quand on vous demandera votre profession, ne répondez pas "je reste à la maison", ou "sans profession", répondez
plutôt en relevant fièrement le menton:

"je suis investisseur en capital humain"...


Source statistiques Darec Credoc, enquête emploi 2002

*Dollars canadiens (pays où vit l’auteure)

Anne Bersot S'ABONNER

Le texte qui déchire S'ABONNER

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