L Initiation 1965 2
L Initiation 1965 2
L Initiation 1965 2
5~ V~ N. t' ~~ ~ ~
L Initiation
ORGANE OFFICIEL DE L'ORDRE MARTINISTE
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Secrétaires de Rédaction :
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Dépositaire Général : A. VILLAIN - Les Editions Traditionnell.es (An-
cienne Librairie CHACORNAC Frères) - 11, quai St-Michel, Paris (V•), ·
(Tél. : ODE. 03-32)
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- 66 - - 67 -
L'ALPHABET HÉBRAIQ~
f !~
La langue hébraïque est une langue sacrée, à
vingt-deux clefs, dérivée presque directement des
hiéroglyphes égyptiens. · '
Mais les caractères que nous possédons actuelle-
ment et que nous allons étudier ne datent que du
v• siècle avant notre ère. lis ont été presque proba-
blement calqués sur les hiéroglyphes primitifs, à tel
point que chacun des · caractères actuels reproduit
exactement le caractère primitif employé par Moïse.
Bien que, dans cet opuscule, nous nous occupions
seulement de l'alphabet, nous ferons suivre toutefois
f'étude des caractères alphabétiques de qu_elques
pages d'histoire qui nous semblent indispensables
pour bien· éclairer la question.
L'alphabet hébreu n'est pas plus difficile à ap-
prendre que l'alphabet grec. li est plus fadle et ·
moins compliqué 'que l'alphabet hiéroglyphique
égyptien ou que l'alphabet des caractères cunéï-
formes.
Il est aussi beaucoup plus rapide et beaucoup plus
simple à apprehdre que les clefs chinoises.
L'égyptien, le chinois, le cunéïforme et l'hébreu
sont des alphabets hiéroglyphiques, dans lesquels
' J·-
~~~L:)~~~L-t'...= '1'~;;. ~-~·i\1\..::'-' ~•-~'"--~;,;.::.;:._o,_.,. . . . _....:'..:~_., .~-~~-~u.~-.:....-~ &.11
- 68 -
69 _.
/
CHAPITRE 1
L'ALPHÀBET HÉBRAIQUE Les lettres.
l Chaque signe de l'écriture hébraïque représente ;r
·,, tout d'abord une lettre alphabétique. Ainsi que nous .·
l'avons dit et que nous le rappellerons plus tard,
l - LES LETTRES l'alphabet hébraïque dérive de l'alphabet phénicien.
Ce dernier est une adaptation populaire de l'alpha-
A, à. Jcomme voyelle-mère c'est â: comme cons<l:1;.,.,
N bet hiéroglyphique égyptien qui, lui-même, a été
l c'est la plus douce des aspirations.
::i B, b, bb. le b français. wnstitué par les anciennes. Universités Atlantes,
, l G, g, gh.
D d, dh.
le &.français devant a, o, u.
le d français.
d'après les signes du ciel; considéré comme lettre,
chaque signe hébraïque doit être étudié et dessiné
.., H hè, )l . Jcomme voyelle-mère c'est è: comme consonfl'e;
avec soin. On divise les lettres hébraïques en trois
lc'est une aspiration simple: h.
,,," . {o o; w ,ou comme voyelle-mère c'est o. u, ou: comme con-
u, u, y.
sections : 1° trois lettres-mères ; .2° sept lettres dou-
sonne c,est ., • w ouf. bles ; 3° douze lettres simples.
J' z •. le :r. français.
•*•
n H . h' h
~.
1
·h comme voyelle-mère c'est M: comme consonnel;
, c . , . • I , , Division de lettres
c est une asp1rahoo pectora e : ", ou cr1.
~ T t. le t français-. Toules les lettres dérivent d'une d'entre elles, le a'od, ainsi que
,
1 1•
J ..
J
tcomme •v<>yelle-mère• c"est
•
t ou
.
<il•: comme con--
•
nous l'avons déjà dil (1 ). Le iod les a générées de la fllçon ·suivante
l"
L'A '(Aleph) M
~ L 1.
~·-· r...,...
L'M (Le Mem) c
Clr.i Mm. Le Sh (Le Schin) i:
l l N n. m ... , . . . " ' .:l
2• Sept doubles (doubles parce ·4u'elles expriœ.;iit ·déux; .so11a.
0 s s. l'un positif fort, 1'.aolre oégalif doli:i) : .
comme voyelle-mère c'est 11• f des Arabes, llo: ·I
V (1 , ho, gh;gtio. comme consonne c'est une aspiralion gulturale Le B (Beth) .:i.
{ Le.G (Ghimèl)
et nasale &fi, le t des Arabes. ·l
!) PH, ph. le ~ des Grecs. Le·D (Ualelh) ,
Le Ch (C11,ph)
r ll TZ, tz. :>
p
0
J
---""- 70 --- - 71 -
"' V>
"' "'
........
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""1
. a:
7. ..S.. -"M~~~~oo~ooooooooeoooo
... -
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-CNMo.:c:lftt')cOf"-(IOOJl0COC
- CNM -.:1'
'\('
§ 2• - LES NOMBRE=
; .
••
.... Ce qui caractérise l'alphabet hébreu et .ce qui le
"" ...
ïl
rattache réellement à l'ésotérisme des alphabets
......."'~ A.
~
hiéroglyphiques, c'est le nombre attribué à chaque
~, ~~ · ~~..!~~~..!?.,!!~
""'..0
...0 .a. o.. o. o.. c.. C....o .o..
~2 ·~~~~~
~a.a....:> o..C....o -0
~ lettre.
<
• ,1 .• .Q
~·5 g ,§.§.§.§~.§ ~ .s S ,E E ~ .e. s ~ ~ Ce nombre permet de cab baliser tous les mots; il
·;:;; ·;; · ~ ~ ·;;; ·;; ~ """'
"' ,
§
...:.>:,; .~.,
~"t:S., in · u> en U>~
u:i c0
.. ...,~ -
ramène à une formule chiffrée. analogue à nos for-
a e E
mules chimiques actuelles, toutes les combinaisons.
de signes hébraïques, et il montre que la langue hé-
I•
braïque est bien véritablement une langue artifi-
. , delle constituée de toutes pièces dans un but déter-
.~ ~"'"'· ~
· .C ... z;
"' V>
<=~~w>N~~-a~~z~~~~~~~~
'
miné par une Université savante, sans doute à
.c 0
Babylone (Daniel et Esdras) .
> :i .. Les dix premières lettres ont pour nombre 1 à 1 o;
j.. les dix suivantes ont pour nombre 10 à 100; la ma-
nière d'obtenir ce nombre e~t des plus simples : oµ
additionne les chiffres indiquant la place de la lettre
~~~~ ~·~ ~1~~~~.·~~ ~
i ~-s~•~---~~e;=v-~~~u~d
v~-~~>~•QvO~
~~~~ N~--v~~:~~
0 oE•~~o~~a
=u~•-
dans l'alphabet; on ajoute un o à la fin et l'on Qb-
tient le nombre de la lettre.
Prenons, comme exemple, la lettre M (mem). Cette
lettre est la treizième dans l'alphabet hébraïque; ad-:
.,
~ ditionnons ces deux chiffres : 1 et 3 nous donnent
u
...
>-
Y. " " r r: .- ·- r: !J r ".r- Q "' J) :-.·Q ·;.. n...r- ?.> c 4; ajoutons le o et nous au.r'ons 40, comme nombr.e
0
'\ .• '
~ 72- - 73 -
)
,
pour se rendre compte· de tout ce que nous venons Les vingt-deux lettres sont sculptées dans la voix,
de dire. 1.
gravées dans l'air, placées dans la prononciation en
Pou.r bien montrer l'utilité considérable du nombre cinq endroits :
'i--
~âttribué à chaque lettre, il suffit de lire les chapitres Dans le gosier ;
consacrés par Saint-Yves d' Alveydre dans son Ar- · .Dans le palais ;
1béomètre au MA et à Marie. Dans la langue ;
Pour bien faire comprendre la question, nous al- Dans les dents ;
lons prendre un exemple : prenons le mot « alpha- Et dans .les lèvres ( 1).
bet» composé en hébreu de trois lettres : A, Bé, Th
(àleph, beth, thau). Ce mot se traduit en chiffres : Les Touches ( 1 )
A = 1, Bé= 2, Th= 400, ce qui nous donne li faut considerer encore. que, dans la géo.fralioo des .langues , les
consonn<'s se substituent ies unes aux autres., surtout celles d'une même
12.400 comme nombre du mot, et 7 comme addition
touche organique. 'Ainsi donc il est bon de les classer par toU'chés, et'd e
de ces chiffres. Le mot << alphabét » a comme racine , les connaitre ·sous ce nouveau rapporl.
numérale le nombre 7, et il est, cabbalistiquement, 7'ouchelabzide ::l, !l, hB, P,PH, F, V. Ce.lie touche, comme Ja·pJµs
d e la famille des septenaires. aisée à mellre en jeu, est la première dor.t 11'.s enfans fass<.'nt ,usage: elle
Retournons ce mot et, au lieu de lire A, Bé, T h , est généralemen l celle de ja douceur el ôe l'aménil4:, consîdéi-.!e comme
à la f~ançaise, lisons comme les Hébreux ; en com- moyen onom:oito:pée. ,,
Touche dentale, .,, ~'t D, T. Elle peint, au contraire, tout ~e qui
mençant par la dernière lettre et en lisant de droite touche, tonne, ret-tnlil, résiste, protège.
à gauche; cette fois-ci, le mot se lit: Th, · éB, A, ce Toucht iii1guale : "', "11 L , LL, LH , .n., l\H. E Ile pein 1. un mouve-
qui nous donne Théba ou Thèbes, qui était en même ment rapide·, soit rectiiigne., soit .circulaire, e:i queique .sens qu'on !'!i-
temps la ville de l'Université sainte et l'Université magine, toujours c:msidérée comme moye.n onom3topée.
elle-même. Le no.m bre, cette fois-ci, est : 400 (Th) , 7ouche nasnle :r.:i, ~: M , N, GN . Elle peint tout ~e qui p.isse du
dehors au dedans, ou qui sort du dedan~ au dehors.
2i (Béf et· i'(A), ce qui nous donne 46.021 ; 40.02 '1
Touche gullurale: l, =>t.:V• p: GH, èH, ''Vtî, K, Q. Elle peint les
et 12.400, c'est Je·même nombre vu en renversé. De objets creux el profonds , .renfermés le~ uns dans les autres, ou bien s':r
même que «alphabet » et« Théba » sont les mêmes .modelant par assimilation.
lettres· lues: dans le premier cas, à la façon aryenne '; Touche sijjlar.te: ;, C, ~: Z, S, X, TZ, DZ, PS. Elle s'applique à
dans le ·seC0nd cas, à·la faÇon assyrienne. On -(.r oit tous les objets siffians, à tous ceux qui ont rapport avec l'air, ou qui
par cet àemple l'utilité âu n'o mbre qui permet de le fendent dans leur cours.
Touche chùintanü:t, 'Il!, n, J, G, CR, SH, TH. Elle peint les
rattacher 1chaq ù'e signe hébraïque aux autres signes
mouvemens légers, les sons durables et doux; tous les ~bjet~ agréables.
dès âutre·s ilangùes hiéroglyphiques ou alphab étiques
(i) Sepher Je1ir11.f1, tr. Papus, chap. III.
ayânfles' mêrh~ S1 nomhres'; ·· 1 • 'i ,,,, 2
-74- -75-
Quant aux voyelles-mères, ~. ;i, n, ~. '·>,y; A, E, 11: ,. OU, ô, I. Voici la forme, la \·aleur et Je nom ae ces points que j'ai placés sous
ao; elles se inbtitnent successivement les unes aux autres, depuis 1-t la consonne ::>, seulement pour servir d'exemple, car ces pqints
iuaqu'à .); elle&. penchent tontes à devenir consonnes et à .5'étein:lre peuvent être placéll sons tous les caractères' liitéraœ, tant consonnes
dans le son profond et guttural:>. qe'on peut se représcnlu pai- le X que .voyelles.
de5 Grecs ou le èh allemand. Je marque toujours ce èh d'uti accent
grave pour le distÎIJ«'1er du ch français, qui est un son chuintant comme. VOVELLES LONGUEL VOVELLES BRÈVES.
le VJ des hfbreux ou le si. des Anglais.
ha : kdm~tr.. ba : pataèh.
' "'
~
=?
§ _3. - LES POINTS-V OYEU.ES !! bê : tzérè. ::ibe : segol.
précédées d'une voyelle quckonque : son cfîet est de doubler leur tiens pas compte des points-voyelles de la massore.
nleur. Quelques grammairiens hébreux prftendent que ~ point ins-
Je préviens que je n'y ai point égard non plus en
crit .dans· le corps de la { onsonne El, prononcé ordinairement ph, lui
donne la force du P simple; mais cela leur est vivement contesté par étudiant la signification de ..:es mots.
d'autres qui :is.:>ùrent que les Hébreux, de mèll}e ,que les Arabes, n'ont Il s'agit en effet du .texte de M~ïse, et les points
jamais connu l'articulation de notre P. On sent bien que m11n but massorétiques n'ont été inventés que plus de deux
n'étant nullement d'apprendre à prononcer l'hébreu, je me garderai
mille ans après Moïse. Nous devons par force ac-
bien d'entrer dans ces disputes.
Il n'importe pas, en effet, de savoir, podr enteudre le seul livre
cepter ce texte dans l'état d'imperfectiqn où la mas-
hébraïque qui no04 ~te, qu'elle était l'articulation attachée à tel ou sore d'Esdras l'a mis, et c'est déjà bien ·assez., Or, Ja
tèl cara~tère par !es orateurs de Jérosalèi;n; tnai!i bieo·qu'elle élait le massore d'Esdras n'est pas l'invention des points-
sens que donnaient à ces cara~res Moyse d ·1e11 écrivains· antiques voyelles, c'est une chose depuis longtemps prouvée;
if qui l'ontlmité. '
elle est, au contraire, une suppression de voyelles, et
, Revenons au.point mzzppik. Ce point intérieur s'applique aux trois
voyelles, ;,, i;~, et leur d,onne une valeur nouvelle. La voyelle ::i ~ c'est ce qui serait susceptible d'être prouvé si le
distingue ·flu mot ,.et prend un sens ·emphali<1ue ou relatif; la 'l'Oyelfe dogme était intéressé à cette preuve.
~ .cesse d'.ê tre.consonne.et devient la voyelle primiti'le ou; et si le point
C'est pour empêcher l'ambiguité favorable au
est tran&porté au-dessus d'elle i, elle prend le son plus .élevé et.plus bril-
lant· de l'ô ou de l'd. La voyelle .~ se dlstingue du mot ainsi qu~ la Christianisme qui résultait de cette suppression que
voyelle;,, prend un son emphatique, ou devient éclatante' de muett«: les points massorétiques ont été inventés.
qu'elle aurait-été. Ces points-voyelles abandoqriés, il devient facile
Au reste les diphthcngt~es sont assez rares en hébreu. Cependant se.i. de transcrire l'hébreu en caractères français, et d'évi-
Jr,n la prononciaf.ion èha1dalque, lorsque les •oyelles•mères i ou • sont
tèr ainsi un bariolage avec p~étention qui non seu-
précédées d'un point-Yoyellequeù:onqae,.ou réuniesehsemble, elles
forment de véritables cliphthongues, comme dans les mots suivans: lement fatigue la vue du lecteur, mais qui rend l'im-
':(".;jV /ieshaou, -fNi shaleou, •J!J phanat, •il&&;, ·~~l &aiout, etc. pression d'un livre dispendieuse et difficile ( 1 ).
La lecture du-texte· héhr:t"iq.;e, que je donoe plus loin en original,
et sa c0nfrontation assidne avec la transcription <jlle j'en ai fai!e ; en Esotérisme des points-'Voyelles
caractères modernes; inst111ira plus les personnes qui ~oudront se .,
. ·familiariser a~c cle& caractères hébreux que tout ce que je pourrais lenr Dans son .excellent travail le Mystère antique dé-
dire actuellement; et surtoiit leur procurera. moms d'ennui. cou'Vert, M. Heibling nous écrit ce qui suit sur les
accents :
..•* Ajoutons que les accents qui accomp;igne~t tout
.Les personnes qui lisent l'hébreu doivent avoir "mot ou groupe de mots hébreux signal~nt régulière-
remarqué.qu'en transcrivant les mots · de cette lan-
gue pour les produire eri caractères français, je ne {l) Lacour, les .Eloïm.
/'
- 78- -79 -
ment la présence de l'une des deux lettres , ou ', demander pourquoi t,rntôt c'est un Zarka, tantôt un
aussi bien à la fin qu'ayant le commencement d'un Pazer et ailleurs un Rebii, etc. Sans doute ils se sont
verset· où la lettre est intercalée. conformés à quelque règle secrète. Leur science était '
De telle sorte que, si un éditeur venait à suppri- autrement vaste que la nôtre et il n'y a personne
mer cette ancienne classification, celui qui connaî- parmi nous qui en sache si peu que ce soit. »
trait le mécanisme secret des accents pourrait la ré- Ayant eu la main plus heureuse, voici quels sont
tablir sans la moindre difficulté. les rôles principaux de ces accents.
Le nom d'accents a été donné par les hébraïsants à Tout d'abord chacun d'eux possède une valeur
une trentaine de signes spéciaux qu'ils prétenJent numérique qui, dans certains cas déterminés, peut
être des signes de ponctuation. <2!,iatre ou cinq si- être multipliée ou divisée grâce ' à la présence d'un
gnes auraient largement suffi, si tel avait été leur autre signe. Après avoir établi ces valeurs pour les
objectif. D'autres ont prétendu que ces signes cons- accents d'un verset biblique, si no1:1s en prenons la
tituaient une sorte de notation musicale à l'usage du somme nous obtenons un nombre qui indique le
temple. nombre exact de mots entrant dans la phrase . .
\ l)n homme qui avait fait des travaux considérables Ce détail est important. Supposons la ph~ase qui
sur la langue hébraïque, Buxtorf, publia en 1649 à contient le norh de Methoushelah (Mathusalem) ; ce
Bâle une longue étude sur ces accents; le résultat de mot est-il formé par deux ou par trois mots hé-
ces recherches fut un simple aveu d'impuissance que breux? Je l'ignore et puis faire une fausse hypothèse.
l'auteur d'ailleurs emprunte à un de ses prédéces..: Mais les accents m'indiquant le nombre de mots qui ·
seurs, blias : entrent dans la phrase, je suis fixé sitôt mon compte
« Summa : posuerunt accentus pro beneplacito suo, fait. Le composé est formé de deux mots.
neque quaerendum quare posuerint nunc Sarka, nunc Certains signes servent à indiquer la disparition
Paz.er, aut Revia, etc ... Fortassis respexerunt in bis d'uh détail important pour la bonne orthographe d'un
ad quœdam secreta legis. Nam scientia ipsorum fuit .,
mot.
at,ttplior scientiâ nostrâ, nec ullus inter nos est qui Exemple : le mot Eloah - ELH porte un point
sciat vel tantillum (1 ). » dans la dernière lettre. Au pluriel ce point a disparu ;
En d'autres tern:ies : << Au résumé, ils ont plac• or il y a une différence considérable entre les deux -
les accents comme il leur a plu et il n'y a pas à se hiéroglyphes ; lequel dois-je prendre? C'est simple.
En lisant quelques passages je retrouve ce pluriel
(1) Buxtorf, T1·actatus de pttnctorum 01-igine, p. 212.
accompagné d'un signe appelé Thébir, lequel ne peut
1·.-..........~~~--,.~~,--~-,--.,,--~,--~~~~~-'-~--~----...,.----------------------------.--i
- 80 - '\
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- .82 ~ - 83 -
A. - Jean-Baptiste Willermoz écrit de S.M., peu après la mort de Certes, S.M . . a quitté le service pour suivre la carrière, mais en
celui-ci : « Il avait été reçu dans sa jeunesse franc-maçon dans le 1769, il était déjà maçon depuis un an au moins (en 1768 il est reçu
Régime français, mais n'y trouvant que de mystérieuses futilités , il Commandeur d'Orient), et, très probablement, depuis quatre ans (cf.
s'en était retiré promptement. » . (Lettre à Achard, du 22 prairial an infra !) . Quant au « membre zélé du B.·. O.·. de France » , qui, en
XII, ap. V.R., II, p. 52). Je ne sais à quoi ces mots veulent faire 1769 était plutôt un futur « membre zélé » de cette future obédience,
allusion. Mais je sais que, s'agissant de S.M., Willermoz est souvent peut-être est-ce Bacon de la Chevalerie - lequel n'initia point S.M.,
inexact dans l'information, soit par l'effet d'une erreur involontaire, mais fut en rapport avec lui comme ami et comme substitut (1767) du
grand maître Martines de Pasqually. Au demeurant, la notice d'où a
soit par celui de la malveillance. La suite de la lettre dont nous venons
de donner un extrait, en fournit un exemple certain. Willermoz conti- été tiré le passage qu'on vient de commenter, ne mérite sans doute pas,
nue en effet : « Après le Congrès général de 17 82 (à Wilhelmsbad), par son degré de véracité, une plus longue discussion. Elle cite en
entendant parler du Régime rectifié qui se répandait beaucoup en effet d'une manière erronée le" Tableau naturel et attribue à S.M. la
France, il désira de le connaître ; je lui en facilitais les moyens et il fut Suite (apoeryphe) des Erreurs et de la V érité (op. cit., p. 362) ! C'est
dire la qualité de son informatfon.
promu rapidement aux connaissances les plus secrètes du Régime inté-
rieur. » (l'l;iid) . Or, on verra tout à l'heure (cf. infra) que l'entrée de
S.M. dans FOrdre des C.B.C.S. ne s'est pas du tout effectuée de a 0 Les grades symboliques
sorte ! (2) En 1765, quelques jours après son arrivée dans le régiment de
Ce qui est sûr, c'est que le nom · de S.M. ne figure sur le tableau Foix-Infanterie, S.M. rencontre le~ Elus Coens Grainville et Champo-
d'aucune loge parisienne (ainsi que M. Alain Le Bihan a bien voulu léon. « Dans peu de jours, ajoute S.M. lui même, on m'ouvrit toutes
nous le préciser) ni tourangelle (lettre de M. René Vivier à R.A., en les portes que je pouvais désirer. » (P. N ° 167). (A plusieurs reprises,
date du 14-1-1964) ; qu'en 1768 au plus tard, S.M. était franc-maçon , S.M. souligne que toute sa carrière partit de là ; cf. par exemple, P.
puisqu'il reçût en cette année-là une haut grade coen (cf. infra) ; que, N °' 903 et 1060). .
très probablement il appartint en 1765 à une loge régimentaire (cf. J'avance l'hypothèse que cette phrase réfère à l'initiation maçon-
infra) et qu'ayant alors atteint tout juste l'âgé de vingt-deux ans, ce fut nique de S.M. au sein de la loge régimentaire « Josué » . Grainville
pour y obtenir l'initiation au grade d'Apprenti qu'il n'avait très proba- lui-même atteste l'existence d'une loge régimentaire au Foix-Infante-
blement eu ni le temps ni le goût de recevoir auparavant. Or, la loge rie, vers l'époque où S.M. y arriva : « Nous avions un temple au régi-
régimentaire à l'instant mentionnée n'était pas une loge quelconque, ment ; nous avons laissé se détacher les pierres insensiblement et nous
mais la pépinière, pour ainsi dire, des Elus Coens, et, dans la carrière ne les remplaçons pas. Concluez : à peine y trouverions-nous actuelle-
coen de S.M., je ne discerne aucune rupture, aucun repentir même - ment trois pierres jointes de plus de vingt-cinq que nous étions. » .
mais une parfaite constance et fidélité. ' Lettre à Willermoz, en date du 13 juin 1768, V.R ., 1, p. 146). Il est
très probable que cette loge avait nom « Josué » (cf. A. Joly, Un Mys-
tique lyonnais et les mystères de la franc-maçonnerie, Mâcon, Protat,
(1) Willerrnoz s'était même vanté auprès de son disciple J.-A. Pont d'avoir 1939, p'. 20; et forte confirmation dans l'étude du même auteur : « Les
lui-même initié S.M. Maçon (cf. lettre de Pont à Molitor, ap. VR., 1, p. 143). Diplômes coens de J.-B. Willermoz », Cahiers de la Tour Saint-Jacques,
(2) Voir le début de ce Calendrier dans L'initiation, 1963, n° 4, pp. 151-161; 1 Il-III-IV (1960), p. 222). A noter que « Josué » ne figure sur aucun
1964, n° 2, pp .' 74-79. tableau des ateliers relevant de la Grande Loge de France (communi-
/
cutée plus haut. Nous l'ignorons aussi. crnire que l'initiation qui ouvrit à S.M. les 'portes de sa carrière ait été
celle de la maçonnerie bleùe. ·
E) Les grade$ du Porche.
N .B. - En toute hypothèse, Willermoz n'a pas initié S.1;1. dans
Quand S.M. ·reçut-il, après les trois degrés symboliques, les grades !'Ordre des Coens, non plus que dans la ·maçonnerie bleue, ainsi qu'il
spécifiquement coèns de la classe du Porche : Apprenti coen, Compa- s'était vanté auprès de J.-A. Pont de l'avoir fait (cf. Supra). La pre-
gnon coen, Maître coen. Nous ne le savons pas. Tout ce que nous mière correspondance de .S.M. avec Willermoz est une correspondance
savons, de source sûre -,-- par S.M. lui-même - c'est ceci : les trois écrite ; elle fut inaugurée par une lettre du 4 mars 1771, où S.M.
grades du Porche, écrit le théosophe, « je les ai reçµs .t ous trois à la accompagne sa signature du titre « Commandeur d'Orient » (Corr. W.,
fois, mais je ne sais si cela vaut mieux. C'est le Maître de Balzac qui p. 83).
me les conféra ». (Corr. W., p. 109; lettre du 12 août' 1771). Pour
fixer la date de cette initiatiop, il serait très utile de savoir précisément 1
qui était le -Maître de Balzac. Or, nous pouvons lire 'son patronyme èt 0 Commandeur d'Orient
son toponyme au bas du diplôme de Réau-Croix ·de Willermoz, et nous
« ·Nous vous faisons part que le R M de St-Martin, officier au
0 0
..
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1Î" - 87 -
1
0 ·Réau-Croix.
Hund meurt et Brunswick lui succède (1777) . Le Convent des Gaules
Après l'initiation au grade de Commandeur d'Orient, venait nor- se réunit (1778) et, dans plusieurs Directoires, la S.0.T. devient
malement, dans la hiérarchie coen, l'ordination à la quatrième classe, !'Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte (C.B.C.S.) . L~
celle' des Réaux-Croix. Cette ordination, après que S.M. la reçut, c'est Convent de Wilhelmsbad entérine (pour parler très gros) la réforme
I willermozienne et l'applique à l'ensemble des provinces du régime
M.P. qui l'annonça lui-même à Willermoz, dans les termes suivants :
rectifié (1782). Une nouvelle fois, S.M. refuse son adhésion (Corr. W.,
« Je vous fais pars de la nouvelle acquisition que nous avons faites
pp. 161-166 ; lettre du 10 février 1783).
dans nos C. [irconférences] virtueuses des Reaux + + + +. Après avoir
passer et repasser nos Emulles de Snt Martin et de Seres par notre Mais Willermoz, en 1785, suivant les instructions de I'Agent
scrutin ordinaire et exfraordinaire en consequence des ordres qui nous Inconnu, fonde la Société des Initiés (cf. infra), où ne peuvent entrer
on.t eté donnés les avons reçus et ord. R.R. + + en cette consideration que des. C.B.C.S. Et !'Agent appelle S.M ... Cdui-ci, « soumis plutôt
invitons sous peine de prevarication de reconnoitre nos susdits Emules , qutJ convaincu » (A. Joly, op. cit., p. 282; cf. P. 106), est affilié à la
pour tels quils ont été proclamés dans le [Cercle] assurent que foi doit loge symbolique « La Bienfaisance », et reçoit les hauts grades du
être ajoutée, en tout ce quils professeront pour ou contre !avantage de régime rectifié. Cette agrégation à l'Ordre des C.B.C.S. s'effectua-t-elle
!ordre, et de ses Emules pour cet effet leursavons de livré quatre [Cir- par une initiation rituélique, ou par une simple formalité administra-
conférences] pour en faire !usage quil conviendra selon leurs obliga- tive ? Je l'ignore.
tions a quoy ils persistent en cette consideration avons mis nos carac- Mais ce qui est sûr, c'est que sur le Tableau pour l'année 1786 des
teres ordinaires. » (V.R., II, p. 159).
dignitaires, officiers et membres composant le chapitre de la Préfec-
Cette lettre de M .P. à Willermoz, qui a presque la valeur d'un ture de Lyon dans la II" Province de !'Ordre des Maçons réunis et
diplôme, est de Bordeaux, le 17 avril 1772. La lettre précédente du rectifiés, dite d'Auvergne (B .M. Lyon, MS 5.456, p. 5), S.M. figure
même au même est du 24 mars. (Il n'y a guère de risque que Willer- comme l'un des . deux chevaliers d'honneur de la Préfecture. On y
moz ait égaré une lettre de M .P. !). L'ordination de Saint-Martin se apprend aussi son nom de membre de !'Ordre intérieur : « Eques
situe donc chronologiquem~nt entre le 24 mars et le 17 avril 1'772. Ludovicus a Leone sidero » ; on y voit ses armoiries : un lion d'or au
Mais le ton de la lettre nous suggère que la nouvelle dont elle est corps démesurément allongé et la tête couronnée d'unè étoile à cinq
porteuse est très récente. D'autre part, il y a tout lieu de supposer que pointes, avec la devise : Terrena reliquit. (V .R. Il, p. 56 ; le nom et les
M.P. se soit hâté de communiquer à Willermoz une nouvelle si armes sont inspirés du blason nobiliaire de S.M. La devise est un sou-
importante pour le progrès de !'Ordre. J'incline donc à croire que S.M. venir de Londres, cf. P. n• 59).
fut ordonné Réau-Croix à Bordeaux, le 16 ou le 17 avil 1772. J'ajoute Sur les tableaux de la loge « La Bienfaisance », figure également
que, peut-être, la cérémonie occupa trois jours, comme cela avait été parmi les « Frères affiliés non résidents à Lyon » , Saint-Martin « gen~
le cas pour l'ordination de Willermoz (Cf. Alice Joly, Un Mystique tilhomme, à Paris », pourvu du titre : « Conseiller honoraire de la
lyonnais et les mystères de la franc-maçonnerie , Mâcon, Protat, 1938, Régence de Lyon » . Cette mention apparaît pour la première fois sur
p. 24.)
le tableau de 1786 (cf. Papus, Louis-Claude de Saint-Martin, op. cit.,
h.t. en tête de .l'ouvrage, p. 3 de la reproduction photographique) et
0 C.B.C.S. demeure inchangée jusqu'en 1790 inclusivement (cf. B.M. Lyon, MS
5.479, n ° 9). Même, selon Vulliaud (Les Rose-Croix Lyonnais, op. cit.,
1· 1
,Le 23 juillet 1773, les francs-maçons lyonnais, J.B. Willermoz en , p. 391), le nom de S.M. figure au tableau de 1791, qui manque à la
1 tête, signent une supplique au baron Charles de Hund, grand maître· de B.M. de Lyon.
1
la Stricte Observance Templière (S.O.T.), pour solliciter leur affiliation
à ce régime. Parmi les signataires figure S.M . (Cf. Hiram, Jean- Mais, le 16 décembre 1789, S.M. écrit à Willermoz : « Je vous
1
Baptiste Willermoz et le Rite Templier à l'O: . de Lyon, t. I, Paris, Fédé- supplie de me faire savoir par un oui ou par un non si, sans tenir à la
ration 'Nationale Catholique, 1935, p. 212.) société maçonnique ni intérieure ni extérieure, je serais néanmoins
apte à participer aux instructions sepètes de l'initiation (de !'Agent
Ce fut « une acceptation sans lendemain » (Alice Joly, Un mystique ,Inconnu), dans le cas où mes pas se dirigeraient vers vqtre bonne
lyonnais et les secrets de la franc-maçonnerie, Mâcon, Protat, 1938, ville. Un article de votre lettre semblerait décider la question pour la
p. 60).
négative, puisqu'il y est dit que je ne pouvais participer à l'initiation
Quand la S.O.T. s'implante en France, par la création à Lyon, d 'une annexée au régime rectifié qu'autant que je serais préalablement mem-
loge symbolique et d'un chapitre provincial (1774), S.M. part pour bre d'une loge symbolique du régime. « (Corr. W., p. 206).
l'Italie (cf.. infra). Pressé plus tard par Willermoz, .il explique à celui-ci
les raisons de son hostilité (Corr. W., pp. 127-136; lettre du 31 juillet Willermoz ne répondit pas. Aussi, le 4 juillet 1790, S.M. écrit à
1775). Antoine Willermoz, frère de Jean-Baptiste, ceci : « Dites aussi s'il vous
plait au cher frère aîné que j'attendais de lui une réponse qui n'aurait
;J.:t:,,,~l<..i<l.\;.-1r.-____..t..,,
'-...
88 - - 89-
1'.
pas été bien longue ; que, , ne la voyant pas venir, je peux présumer Une deuxième circulaire· fut envoyée à. S.M., tandis que l'Elu Coen
d'avance_ de 'quelle nature elle serait, ce qui me determine' à prendre Pontcarré, mandaté par Savalette, lui adressait « une lettre le priant
mon parti ; qu'en conséquence, je le prie de présenter et de faire · d'assister à l'examen de Cagliostro ». ( « :NouyeHe notice historique ... »
admettre ma démission de ma place dans l'ordre intérieur, et de vou- ap. Franz von Baader, Les Enseignements secrets de Martines de Pas-
loir bien me faire rayer de tous les registres et listes maçonniques où qually, Paris, Chacornac, 1900, p. CXLVIII). A ces relances, le théo-
j'ai pu être inscrit depuis 85, mes occupations ne me permettant pas sophe opposa un nouveau refus, et, le samedi 3 février 1785', une
de suivre désormais cette carrière. nouvelle lettre de S.M. fut lue aux membres du convent, assemblés ·e n
leur sixième séance. (Le Monde maçonnique, loc. cit., p. 177). (1)
« Je ne le fatiguerai pas par un plus ample déiail. des raisons qui
me déterminent. li sait bien qu'en ôtant mon nom de dessus des regis-
tres, il ne se fera aucun tort, puisque je ne lui suis bon à rien. Il sait SAINT-MARTIN ADEPTE DE SOCIÉTÉS PARAMAÇONNIQUES
d'ailleurs que mon esprit n'y a jamais été inscrit. Or, ce n'est pas être
liés que de ne l'être qu'en figure. Nous le serons toujours, je l'espère,
comme CoheJ?s ; nous le serons même par l'initiation, si toutefois ma 0 Société de ['Harmonie
démission n'y · met pas d'obstacle ; car, alors, je ferai même le sacri- Le 4 février 1784, S.M. 'fut admis dans la Société de !'Harmonie,
fice de l'initiation, attendu que tout le régime maçonnique devient pour fondée la même année par le Dr. F.-A. Mesmer, afin de favoriser l'en-
moi chaque jour plus incompatible avec ma manière d'être et la sim- seignement et l'exercice du magnétisme animal, selon les principes et
plicité de ma marche. » (Corr. W., pp. 207-208). · les règles originaux. Il paraît qu'il en fut dégoûté après peu de mois.
Sur toute cette affaire, cf. exposé et documents ap. Robert Amadou"
N.B. - J.B. Willermoz a fourni des conditions où S.M. entra dans Trésor martiniste I, Editions traditionnelles, 1965.
le Régime rectifié, une version très fausse (cf. supra).
0 La Société des Initiés
G S.M. et les Philalèthes.
I Le 10 avril 1785, sur l'ordre de !'Agent Inconnu, Willermoz fonde
A en croire. un rapport de Savalette de Langes, S.M. sollicita, en la « Société des Initiés ». (Sur toute l'affaire; cf . . Alice Joly « Jean-
1782, son admission dans la xn• classe des Philalèthes. La demande, Baptiste Willermoz et !'Agent Inconnu de~ Initiés de Lyon », ap.
si elle fut vraiment formulée, n'eut pas de suite, peut-être en raison Amadou et Joly, De !'Agent Inconnu au Philosophe Inconnu, Paris,
des querelles sourdes qui opposèrent, au convent de Wilhelmsbad, Denoël, 1962, pp. 9-154.) Le même mois, il transmet à S.M. un appel
Willermoz à Chefdebien, agent des Philalèthes. (Ces indications pro- conditionnel pour entrer dans la société. S.M. accepte toutes éondi~
. viennent d'une amicale et :généreuse communication de M. Alain Le · tions (Corr. W., pp. 180-183; lettre du 29 avril 1785). Parmi les condi-
Bihan, qui a découvert des documents inédits intéressant le régime des tions préalables à l'entrée dans ladite société, et rappelées à S.M.
Philalèthes. Cf. de cet auteur, Le Grand Orie,'n t et la franc-maçonnerie figurait l'adhésion aux C.B.C.S. Cf. supra. A un second appel de
à la fin du XVIII° siècle, à paraître.) Willermoz, inconditionnel celui-là, S.M. répond avec enthousiasme
Néanmoins, S.M. fut invité au convent des Pilalèthes (cf. liste des (Corr. W., pp. 183-187 ; lettre du 13 mai).
invités, ap. Thory, Acta Latomorum, Paris, Dufart, 1815, t. II, p. 96, En juillet 1785, S.M., à Lyon, est reçu d'ans la Société des Initiés.
où son nom est inscrit). J Quels étaient les rites de l'initiation ? Nous l'ignorons tout à fait. En
1790, quand S.M. démissionne de la Bienfaisance, il manifeste le désir
Le 18 septembre 17 84, se tint la cinquième séance de la « Commis- de ne pas rompre avec !'Initiation (cf supra). Mais Willermoz nè
sion nommée par la XII" classe de la loge « Les Amis réunis », pour répondit pas.
la convocation, les suites et les travaux d'un Convent convoqué à
Pàris. Savalette de Langes y annonça qu'il avait lui-même remis la cir- E) Société Philantropique
J, ., culaire d'invitation à plusieurs frères, dont le Frère de Saint-Martin
(cf. documents originaux publiés dans Le Monde maçonnique, t. XIV S.M. fut membre fondateur de la ~ociété philanthropique, en i 780,
(18xxx), p. 95). Mais, le samedi 15 janvier 1785, au cours de la quin- avec Savalette de Langes, le vicomte de J'avannes, le Camus de Pont-
zième séance de la commission préparatoire, on donna lecture d'une carré, Blin de Sainmore, V. Girard et le Dr Jeanroi.
lettre du F.-. de Saint-Martin qui refuse» (ibid., p. 110). S.M. confirme
d'ailleurs à Willermoz : « Je n'y mearai pas les pieds (au Convent). Ce
sera le festin de l'Evangile, à cela près que le 'principal hôte, le Christ, (1) Noter que le Dr Stark, en refusant de particiJer au convent, « conseilla
n'y sera pas. Car; si on croyait en lui, on ne se rassemblerait pas pour aux chercheurs français, vraiment philalèthes, de donner leur confiance' aux
chercher à qui l'on doit croire. » (Corr. W., p. 176 ; lettre du 25 jan- FF.:. de Willermoz (sic) et de Saint-Martin.» (Le Monde maçonnique, t. XIV,
p. 730).
vier 1785).
- 90-
- 91 -
1 Dans la liste des sept membres fondateurs, S.M. vient au cinquième
'11· N .-B. - Quoique la S. Ph, sous l'Ancien régime ait été simple
rang d'ancienneté. Cf. tous les annuaires' de la S. 'Ph. jusqu'en 1793.
société de bienfaisance, une inspiration maçonnique l'anima. S.M. lui-
En 1784 et en 1785, S.M. est membre du Comité. Cf. infra. même a situé la S. Ph. dans sa perspective, par les phrases suivantes :
En 1785, à ce titre, il a trois adjoints « pour les paroisses Saint- « Je le crois (Juliénas) dans une bonne ligne, parce qu'il est pieux,
André-des-Arts, Saint-Séverin, Saint-Benoît, et Saint-Nicolas-du-Char- aimant, et que ses idées ont un caractère de vie qui prouve pour la
donnet : MM. d'Hérouville, Roudeau, Clousier ». (Tableau des mem- bonté de la source d'où elles découlent. Je n'entreprends pas de le .
bres de la Maison philantropique (sic), s.l.n.d. (Paris, .1785), p., 4, où il rallier à tous nos régiments ; il paraît, au moins pour un temps, devoir
est aussi précisé qu'il était membre. du Comité en 1784). A la même s'interdire toute association. C'est au point que même notre Société
date, il est domicilié, 72, rue de Seine, au faubourg Saint-Germain philanthropique qui est purement civile, il ne veut pas encore se per- ·
(ibid., p. 8). En 1786, S.M. quitte le Comité où il ne rentrera plus; il mettre d'en être, quoiqu'il en ait bonne envie. ». (Corr. W ., pp. 193-
est toujours domicilié rue de Seine. (Calendrier philantropique (sic) 194, 1°' décembre 1786).
Année 1786. A Paris, p. 2.) En 1787, l'adresse de S.M. devient : bou-
levard de la -Madeleine (Calendrier philantropique (sic). Année 1787. *
A Paris, p. 2) . **
En 17S8, le Calendrier philantropique. Année 1788. A Paris, 'ORDRE MARTINISTE.
comprend une liste des officiers et une liste des membres du comité.
S.M. ne figure ni dans l'une ni dans l'autre liste. Mais il n'y a pas Sur l'Ordre, ou plutôt les différents Ordres et rites « de Saint-
de list~ de membres, où tout laisse croire qu'on lirait le nom de S.M. Martin », nous ne dirons rien ici, non plus que sur les origines de
l'Ordre martiniste et ses divers rameaux. Mais on trouvera une docu-
En 1789, l'adresse de S.M. est: rue de Richelieu, n ° 21 (Calendrier mentation sur ces problèmes dans notre étude consacrée à la Tradi-
philantropique (sic). Année 1789. A Paris, imprimé par M. Clousier ... , tion Martiniste (à paraître aux éditions Jean Minard).
p. 113).
En 1790, mêmes indications que l'année précédente. (Calendrier
philantropique. Année 1790. A Paris, imprimé par M . Clousier ... ,
p. 107.)
En 1791, liste des officiers et liste des membres du comité - où
S.M. ne figure pas. Pas de liste des membres. (Cf. Calendrier philantro-
pique. Année 1791. A Paris, imprimé par M. Clousier ... ).
En 1792, voici un épisode dont la nature m'échappe, allégué par
S.M. dans les termes suivants : « Plusieurs fois dans ma vie, j'ai dit
que je remerciais Dieu de deux choses : la première de ce qu'il y avait
des chefs ; la seconde de ce que je ne l'étais pas. Je me suis confirmé
plus que jamais dans ce sentiment le vendredi 3 février 1792, comme
député de la Société philantropique du Roi. » (P. n° 30).
En 1793, S.M. (qui perd sa particule) habite toujours rue de Riche-
lieu (Maison philantropique de Paris établie en 1780. Année 1793. A
Paris, de l'imprimerie de M. Clousier ... , p. 92). Mais il porte le n ° 4,
selon l'ordre ' d'ancienneté, par suite de la disparition de Le Càmus de lï
Pontcarré. La S. Ph. disparaît dans la tourmente... '
Elle se reforme sur de nouvelles bases doctrinales et administra-
tives, et avec de nouveaux dirigeants. Elle . publiera désormais des
Rapports et comptes-rendus du Comité central d'administration des sou-
pes économiques de Paris. Dans le premier de ces volumes (an X,
publié en l'an XI, de l'imprimerie d'Everat), le nom de S.M. n'apparaît
pas. Mais on le retrouve, et pour la dernière fois, dans , le seèond
volume (Rapports de l'an XI, publié en l'an XII-1804, de l'imprimerie
d~Everat ; cf. p. 49). « Saint-Martin (de), rue Saint-Florentin, n° 668 »
y est cité comme ayant fait don à la S. Ph. de 50 livres et 12 sols. · - :,.\
~·
'~j .:.."
-92 93
.'
« Il monte de la Terre au Ciel et, derechef, il descend en Et voici, pour parfaire la documentation des lecteurs de l'INITIA-
« terre et reçoit la force des choses supérieures et inférieures. » TION, un extrait du Çeau livre de Louis-Claude de SAINT-MARTIN
1
':r
- .94 - 95
sur les Nombres (chap. XN'II), texte relatif au pantacle choisi ultérieu-
rement par le docteur Gérard ENCAUSSE ( « P APUS ») quand il créa
l'Ordre Martiniste (1888-1841) : · VOIE CARDIAQUE
« Le cercle naturel s'est formé différemment du cercle artificiel 'des
géomètres. Le centre a appelé le triangle supérieur et le triangle infé-
rieur qui, se réactionnant mutuellement, ont manifesté la vie. C'est alors
ET' DOCTRINES ORIENTALES
que l'homme quaternaire a paru. Il serait de toute impossibilité de
trouver ce quaternaire dans le cercle sans employer des lignes perdues
et superflues, si l'on se bornait à la méthode des géomètres. La nature Le Mahatma GANDHI, analysant l'homme et sa quête de la
ne perd rien : elle coordonne toutes les parties de ses ouvrages les unes vérité, écrivait : « En réalité, il y a autant de religions que d'hommes ».
pour les autres. Aussi, dans le cercle régulièrement tracé par elle, on Mais, pour bien comprendre la métaphysique orientale, il faut complé-
voit que les deux triangles, en s'unissant, déterminent l'émancipation ter cette réflexion par cette phrase d'un des plus grands sages hindous :
de l'homme çians l'univers et sa place en aspect du centre divin; on « Les religions diffèrent dans leur apparence, mais non pas dans leur
voit que la lùmière ne reçoit la vie que par des reflets jaiUissant de « essence. Quel que soit le sentier que vous preniez, il vous amènera
l'opposition que le vrai éprouve de la part du faux, la lumière de la « toujours pour finir, en Sa présence (celle de Dieu) : c'est la · suprême
part des ténèbres et que la vie de cette matière dépend toujours de « conclusion. ». Cette constatation est due à RAMAKRISHNA, le
deux actions; on voit que le quaternaire de l'homme embrasse les six fondateur de !'Ordre qui porte son nom et qui, sous une discipline
régions dé l'univers, et que ces régions étant liées deux par deux, la rigoureuse et exigeante, offre la rare particularité d'accueillir indifféram-
puissance de l'homme exerce un triple quaternaire dans ce séjour ment dans son sein des membres de toutes les religions, chacun
de 1sa gloire. conservant son culte et ses croyances dans une vaste compréhension de
!'Unité du but. Ces chercheurs célèbrent Noël et Pâques avec autant
C'est ici que se manifestent les lois de cette superbe connaissance de ferveur et de joie que l'anniversaire de Krishna et ils étudient la
dont les Chinois nous ont laissé des traces, je veux dire la connais- Bible avec autant de profondel!r et de respect que la Bhagavad-Gîtâ.
sance du keou-kou. L'homme, en prévariquant à l'incitation des cou-
pqoles, s'est éloigné de ce centre divin en aspect duquel il avait été L'unité fondamentale de toutes les religions et de tous les courants
placé ; mais quoiqu'il en soit éloigné, ce centre est resté à sa place, philosophiques est pour les sages hindous une évidence. Une connais-
puisque nulle force ne peut ébranler ce trône redoutable. Lors donc sancè plus approfondie des traditions orientales ne peut qu'être
que l'homme a abandonné ce poste glorieux, c'est la Divinité même qui fructueuse pour les Occidentaux. Elle sera génératrice de plus d'estime
se trouve prête à le remplacer et qui opère pour lui dans l'univers cette et de plus d'àmour, donc d'une vie divine plus intense et d'une réalisa-
m ême puissance dont il s'est laissé dépouiller par son crime. Mais dès tion plus vive. Le dynamique élan cardiaque du véritable Martiniste,
qu'elle vient prendre la place de l'homme, elle se revêt des mêmes doit le propulser au devant de ces maîtres issus d'une tradition diffé-.
couleurs attachées aux régions matérielles où il était établi primitive- .i:ente de la nôtre. Pour faciliter ce rapprochement, je vous propose de
·mènt, puisque l'on ne peut se montrer dans le centre de ce cercle sans nous occuper ici, en priorité, de ceux d'entre eux qui ont eu un élan
se placer au milieu de tou'tes ces régions. similaire vers nous et qui se tournent vers la tradition chrétienne non
seulement pour l'admirer· et en bénéficier mais aussi pour trouver én
Voilà ce que l'étude du cercle' naturel peut apprendre à des yeux elle une raison supplémentaire d'adorer !'UNITE qui relie, par le
intelligents. La figure tracée, quoique imparfaitement, est plus que · Sommet, tous ces grands courants.
suffisante pour mettre sur la voie. » 11 111
placer dans l'état d'esprit nécessaire. Je sais que, lorsqu'il est sincère,
l'élan cardiaque ne trompe jamais, mais je crois bon cependant, au
seuil de ce modeste travail, de vous répéter: ici les conseils qu'un
grand sage hindou Sri YUKTESWAR donnait à son disciple
YOGANANDA partant remplir en Occident une mission d'amour et
d'unitarisme essentiel ; il lui disait : « Oublie que tu es né Hindou,
« mais n'en deviens pas Américain pour cela ; prends ce qu'il y a de
« meilleur dans les deux races. Reste toujours ce que tu es : un enfant
« de Dieu. Cherche à fusionner en toi ce qu'il y a de plus parfait chez
« ton prochain, de quelque race qu'il soit. »
La mémoire humaine est si courte que le temps nous semble loin- ·
tain o\) les Occidentaux considéraient les Hindous comme des païens
' où des animistes. Jean HERBERT rappelle que jusqu'en 1939, il ne
/
'
- 96 - - 97 - ·1
pouvait faire une conférence en province sur Je sujet sans s'entendre· du SWAMI P A~AMHANSA YOGANANDA que je voudrais bien
opposer par un contradicteur des plus sérieux ·que « la religion de parvenir à vous faire un peu connaître et aimer.
GANDHI, c'est le culte de la vache ». ,I;Ieureusement, en un quart de
D'une manière générale, pour les Hindous l'enseignement donné par
siècle, les choses ont bien changé. On •se connaît mieux. Les efforts de
Jésus et par ses disciples constitue l'une des voies pour le développe-
la Société Théosophique y sont pour beaucoup, 'ainsi ·que l'œuvre si
ment de l'esprit. Tous les Orientaux qui l'ont étudiée à fond admettent
personnelle de KRISHNAMURTI. Mais, la théosophie n'est pas l'hin-
sans difficulté qu'elle peut conduire aux sommets les plus élevés. Il en
douisme et KRISHNAMURTI est trop exceptionnel pour être représen-
est d'ailleurs de même à leur avis, pour toutes les grandes religions. Ils
tatif de la tradition orientale. Nous devons donc nous pencher attenti-
ajoutent même malicieusement, à l'occasion, que JESUS étant un Asiati-
vement sur le problème pour découvrir les liens récents qui tendent à
que, ils sont particulièrement bien placés pour le comprendre. Recon-
s'établir entre les traditions hindoue et christique. Grâce aux œuvres de
naissons, en toute justice, que lorsqu'ils se mêlent de le comprendre,
Romain ROLLAND et d'écrivains comme Lanza DEL V ASTO ou
ils ne le font pas à moitié. Pourquoi ? Parce qu'ils ne s'attardent pas à
' Jèan HERBERT, beaucoup d'Occidentaux étudient l'orientalisme .. Mais,
la lettre qui · tue, mais qu'ils s'efforcent d'en aspirer la substantifique
dans le même temps, des Hindous se tournent vers le Christ, cherchent
comme nous .}t étayer les deux traditions l'une par l'autre et tendent moelle et d'en réaliser l'esprit dans la vie quotidienne.
ainsi à susciter davantage <l'Amour dans les cœurs. C'est d'eux que nous Appelons les choses par leur nom : c'est cela la véritable Voie Car-
allons nous entretenir maintenant. diaque : ce n'est pas de la Rhétorique, c'est de l'Amour en action, et le
Swami YOGANANDA écrivait : « La véritable Société des Nations,
Depuis le début du xrx" siècle, un courant se dessine parmi les « naturelle et anonyme, sera celle des cœurs humains. L'amour du
sages orientaux, au sein duquel l'enseignement du Christ est placé sur « prochain, l'e.Q.tr'aide - baumes destinés à panser les plaies de l'huma-
un plan d'égalité avec les enseignements de leurs différentes traditions. « nité ~ ne peuvent naître de spéculations intellectuelles .'tablant sur
Le premier, vers 1826, le grand apôtre hindou de l'unitarisme RAM « la diversité des hommes, mais de la conscience d'une sublimè unité
MOHUN ROY, publia, d'après les Evangiles : « Les préceptes de « entre tous les esprit, en DIEU. »
1
Jésus, Guide vers la paix et le bonheur » . Il fonda une association unita- Qui était donc ce grand amant de la race humaine, cet infatigable
rienne, « la maison de Dieu », consacrée au culte du seul être éternel chercheur si avide de ramener à leur Père les orphelins aveugles, les
sans second. Cette maison de Dieu fut un lien de prière universel, « brebis égarées » .que nous sommes plus ou moins ?
ouvert à tous les hommes, sans distinction de couleur, de caste; de 1
nation et de religion. Ce fut là, pour l'époque, un des précurseurs les · YOGANANDA, de son véritable nom MUKUNDA LAL GHOSH,
plus magistn\ux de !'oecuménisme. Ce grand pionnier dont · on ignore est né le 5 janvier 1893, à Gorackpur, ville du nord-est de l'Inde. Il est
trop le nom eut deux · disciples d'envergure, les deux TAGORE : Je second fils et le quatrième enfant d'une famille Bengali nombreuse
DVARKANATH et DEVENDRANATH qui furent respectivement (ils étaient huit frères et sœurs), mais unie et aimante. Sa jeunesse se
le grand-père et le père du grand poète RABINDRANATH TAGORE déroule dans un milieu vertuéux, serein et digne. Sa mère éleva tous
qui immortalisa le n~m de cette dynastie de penseurs et d'artistes hin- ses enfants dans l'esprit des écritures sacrées. Son père, mathématicien
dous. Après eux, le 4" leader de la Maison de Dieu fut incontestable- et logicier1 de valeur, était vice-président de la Compagnie de Chemins
ment le plus important : j'ai nommé KESHAB CHUNDER SEN dont de fer du Bengale-Nagpur. Le jeune MUKUNDA fut atteint à huit ans
on a pu dire qu'il a fait disparaître de l'Inde l'aversion envers le Christ. du terrible choléra asiatique et en fut miraculeusement guéri par les
Formé dès son jeune âge dans l'esprit des enseignements de St-Jean prières de sa mère et l'intercession de LAHIRI MAHASAY A, ou si
Baptiste, de Jésus-Christ et de Saint-Paul, il révéla avec avidité à ses vous préférez le maître ou l'initiateur de ses parents.
contemporains la morale christique et les deux grands principes chré- Remarquons en passant à quel point il est fréquent de découvrir
tiens du pardon et du sacrifice de soi. A la veille de sa mort, son célèbre dans la vie des grands sages ou des saints, une guérison miraculeuse
<< Message de l'Asie à l'Europe » fut un véritable appel à l'Eglise JI dans le courant de leurs premières années. Tout enfant, MUKUNDA
Oecuménique Universelle et, dans son esprit, cette Eglise était chré- se sentait attiré vers la mystique et la spiritualité. Il fit plusieurs fugues
tienne : l'Asie y disait à l'Europe : « Sœur ! Soyons une en Christ !... pour se rendre en pélerinage vers !'Himalaya et les hauts lieux spiri-
« Tout ce qui est bon, vrai et beau, tout ce qui est saint, est de tuels de l'Inde.
« CHRIST !. .. ». Bien entendu, tous ces premiers bras hindous tendus C'est au cours d'un voyage à Bénarès qu'il rencontra celui qui allait
vers la tradition occidentale, suscitèrent de très violentes réactions. Ils marquer toute sa vie et toute son œuvre, son Maître, son Guru, Sri
furent honnis par tous les zélateurs sectaires des cultes organisés, ils YUKTESWAR, et le premier précepte que celui-ci lui apporta fut celui
furent · reniés et èhassés par leurs familles .; le successeur de CDUNDER de la voie cardiaque dont il donna au futur YOGANANDA cette pres-
SEN, DAYANANDA fut même empoisbnné par des fanatiques . Néan- tigieuse 1 d~finition : L'amour ordinaire est égoïste et prend racine dans
moins, la graine était plantée, il ne lui réstait plus qu'à germer ; l'ordre « les désirs et les satisfactions. L'Amour Divin, inconditionnel, est sans
des Swamis la cultiva avec Amour et en Silence ; et le premier rameau « limites, sans changement. Le flux du cœur humain se transmue à
bien ven qui se tendit vers l'Occident fut la Self Realization Fellowship « jamais au contact de cet amour. ». Ce n'est pas autre chose que le
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« Attirez-moi, nous courrons ! » du Cantique des Cantiques. La voie de qelles que nous connaissons. C'est au cours de cette cérémonie qu'il
cardiaque est donc la prise de con.science du tout-puissant Amour abandonna son nom de famille pour prendre le nom ésotérique de
Divin présent en nous. Aux yeux des Orientaux, c'est un yoga. YOGANANDA qui allait rester attaché à sa personne et à sa mémoire
Ouvrant ici une courte parentèse, je crois nécessaire de vous préci- et qui signifie : « Béatitude acquise par l'intermédiaire de l'union
ser ce qu'est réellement ùn yoga. En effet, dans l'ignorance des Fran- divine ». L'ordre des Swamis remonte, par initiations directes ininter-
çais pour les mots étrangers, ,le sens exact de ce terme est très souvent rompues au grand Maître Hindou SHANKARA, l'auteur des
déformé. Prendre le yoga pour une technique de respirer ou d~ gymnas- BRAHMA SUTRAS qui vécut de 510 à 478 avant J .C. Vous constate-
tique adoptant des positions étonnantes est tout aussi élémentaue que rez que, tout comme Notre Seigneur, il vécut 33 ans. Les Swamis sont.
de borner notre connaissance de l'enseignement du Christ à quelques des moines initiés qui font le triple vœu de pauvreté, de chasteté, et
génuflexions ou aux balbutiements rythmés des litanies. Le « Yoga », d'obéissance. Cet ordre des Swamis se subdivise en dix branches,
c'est « l'union avec l'infini », c'est donc tout ce qui relie, c'est LA ' l'initié appartenant automatiquement à la branche de son initiate.u r.
RELIGION dans son sens le plus noble. Un orfèvre en la matière, le Les principales de ces dix branches sont GIRI (Montagne), SAGAR
Swami VIVEKANANDA fait dériver le mot « yoga » de la même racine (Mer), BHARATI (Terre), ARANYA (Forêt), PURI (Etendue), TIR-
que le mot aaglais « yoke » (le joug), pris dans le sens de joindre . .Le· THA (Lieu de pélerinage), SARASVATI (Sagesse de 1a nature), etc ...
Yoga est donc l'union avec !'Esprit UN et les moyens d'y parvenir, Elles correspondent aux diverses voies par lesquelles le disciple acquiert
c'est un état confondu dans une science. Des méthodes spirituelles l'harmonie avec la nature dans son immensité. Le .Swami ignore tous
basées sur une psycho-physiologie millénaire étaient et sont toujours les préjugés, il est rempli d'un idéal de fraternité humaine, il doit vivre
pratiquées . par les Sages Hindous, les Rishis. Ces méthodes sont en communion permanente avec le « JE SUIS » : le Swami est dans
innombrables et chacune porte un nom bien caractéristique. L'orienta- · le nionde, tout en n'étant pas du monde.
liste Jean HERBERT, paraphrasant la pensée de Gandhi que je vous YOGANANDA était donc à la fois un Swami et un Yogi. Vous
citais au début de ce travail, écrit : « qu'il y a autant de yogas que savez certainement que tous les yogis ne sont pas des Swamis, mais
d'individus » . vous pourriez croire que tous les Swamis sont des yogis, ce qui est loin
La voie cardiaque lorsqu'elle est bien comprise permet d'apaiser de toujours correspondre à la réalité. Je vous ai déjà défini le Yoga;
progressivement le tumulte des sens et d'accéder à la conscience cos- un de ses promoteurs PATANJALI, qui vivait deux siècles avant J.C.,
mique. C'est le yoga de l'Amour, le yoga selon Saint Jean. Vous verrez précise que c'est une discipline scientifique visant à contrôler les fluc-
par la suite comme il peut mener au Kriya Yoga du Swami YOGA- tuations d~s états d'âme. Le Yoga n'est que l'un des six systèmes ortho-
NANDA. Mais .. . fermons la parenthèse, et revenons à la vie du jeune doxes de la philosophie hindoue (Sankhya, Yoga, Vedanta, Mimamsa,
MUKUNDA. Nyaya et Vaisesika) qui, tous, contiennent non seulement des connais?
Il vient de rencontrer son Guru et, tout en poursuivant tant bien sances théoriques, mais· aussi pratiques. Outre l'ontologie, qui est leur '
que mal ses études universitaires, il va suivre pendant des années l'en- base commune, ils énoncent six disciplines précises visant la suppres- · Il
seignement de Sri YUKTESWAR. Il n'ira pratiquement jamais aux sion de la souffrance et la conquête du bonheur éternel. Je n'ai ni le
cours de l'université de Calcutta, mais sa totale conscience .de la pré- temps ni la science nécessaires pour m'attarder , ici à vous en parler, 111
sence de la T01:1te-Puissance Divine en lui lui permettra toujours de sachez seulement qu'ils ont un point commun, entre eux d'abord, et
passer victorieusement tous ses examens. aussi avec nos traditions spirituelles occidentales : l'homme ne peut 1i
Tant que dura sa préparation spirituelle, il voyagea énormément atteindre à sa libération que par la connaissance de !'Ultime Réalité,
dans son pays natal et se rendit en pélerinage dans presque tous les par l'Union Finale avec Dieu.
lieux saints des Indes. Il y rencontre un nombre important de Sages et La ·clé de voûte de l'enseignement de YOGANANDA est le KIIYA
de saints hommes ; et c'est une des raisons pour lesquelles son YOGA, c'est-à-dire l'Union avec l'infini par l'intermédiaire de certaines
« Autobiographie d'un yogi », son œuvre maîtresse, est en même temps disciplines. Lorsque, dans son autobiographie, YOGANANDA parle
un document historique et documentaire de très haute valeur et un du KRIYA YOGA, il montre que les grands Maîtres occidentaux, eux
manuel pratique étonnamment précieux pour l'homme de dé1>ir en aussi, connaissaient et appliquaient cette discipline spirituelle ; il en
quête de l'épanouissement de l'Esprit qui est en lui. Ce livre, que cer- voit l'illustration notamment dans le verset 31 du chapitre XV de
tains c01:1sidèrent comme une véritable bible des temps modernes, per- !'Epitre aux Corinthiens où Saint PAUL proclame : « Chaque jour, je
met de suivre pas à pas la formation spirituelle, sociale et humaine « suis exposé à la mort ; je l'atteste, frères, par la gloire, dont nous
d'un des plus grands sages de notre siècle. Nous verrons plus loin qu'il « sommes le sujet, en Jésus-Christ, Notre Seigneur ! ». Comprenez
est mort en odeur de sainteté. Mais, revenons à sa vie. qu'en puisant à chaque instant l'énergie vitale du corps, par la
C'est à la veille de la première grande conflagration mondiale, en conscience qu'il a de la présence divine en lui, Saint Paul accède à
juillet 1914, que son Maître le reçut et le consacra dans l'ordre des
Swamis. Cette consécration comporte une épreuve du feu où l'on pro-
l'éternelle béatitude, il triomphe de la mort, car il a conscience de
·mourir au monde illusoire et transitoire de l'apparence et d'ETRE, dans
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cède à des rites funèbres symboliques, selon des traditions très proches l'.unique et éternelle félicité. La victoire sur la mort, c'est le triomphe
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de Notre Seigneur : « Je sµis la résurrection et la vie. » (!ean XI, 25), évoquant une fois de plus la Bible. Il lui montre que l'être pleinement
et c'est par là qu'il mérite le titre merveilleux que YOyANANDA hü réalisé sort du cycle infernal des réincarnations et accè,de ainsi à la vie
a décerné de « PRINCE DES YOGIS ». '- éter.nelle (1). Et il.lui cite deux versets du troisième chapitre de !'Apo-
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Avant de quitter les Indes, YOGANANDA y fond~ une école dans calypse : le 12 : « Celui qui vaincra, je !erai .une colonne dans le tem-
laquelle sont jumelés les enseignements culturels et spirituels. Cette « ple de mon Dieu, et il n'en sortira ,plus »;'· et le 21 : « Celui qui vain-
école, la YOGADA SAT SANGA existe encore à Ranchi et a ·même « cra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai
maintenant de nombreuses annexes et filiales dans toute l'Inde. Au sein « vaincu et je me suis assis avec mon Père sur son trône. ».
de cette école il existe un service médical gratuit pour les pauvres dans YOGANANDA rentra alors aux Etats-Unis où il complèta son
lequel sont soignées annuellement quelque 18.000 personnes. œuvre. Il rédiga :potammen:t son autobiographie, qui est un inappré-
En 1920, le Swami YOGANANDA quitte son Inde natalè po,ur se ciable monument de la littérature .spiritualiste contemporaine. 1Il écrivit
rendre à Boston en qualité de délégué de l'Inde au Congrès Interna- également une étude sur l'aspect féminin de la divinité ·: « La Mère
tional des Religions. Toutes les difficultés matérielles et humaines se Cosmique » qui ·est également traduite en français ; il prépare sept
trouvèrent miraculeusement aplanies .devant lui. N'oubliez pas qu'il années de cours par correspondance hebdomadaires. Je ·précise qu'aux
avait fait vœu-·de pauvreté. D'autre part, il parlait insuffisamment !'An- Etats-Unis (pays où, nous le savons, tout se paye) ces cours sont gra-
glais pour prendre la parole en public dans cette langue. Mais l'influx tuits ; l'élève paie seulement un droit d'inscription, et participe ensuite
nécessaire lui parvint sur le bateau même qui !.'emmenait où il put volontairement aux frais de la fondation. (Il existe une traduction · fran-
improviser magistralement dans une langue qu'il possédait mal une çaise de ces cours). Yogananda écrivit également en anglais « La
COJlférence· de plus de trois quarts d'heure sur « la lutte pour l'exis- Science de la Religion », une étude sur les principes.de base de la quête
tence et comment la mener ». du' Divin et des quatre voies d'accès vers Dieu communes à toutes les
j'1 1 religions ; il publia également aussi des recueils de thèmes de médita-
Après le congrès de Boston, il resta aux Etats-Unis, où il put rapi-
dement fonder l'équivalent de · son école de Ranchi. Cette / fondation tions et des poèmes lyriques religieux. ·
occidentale devint la SELF REALIZATION FELLOWSHIP qui a YOGANANDA eut une apparition du Christ vers la fin 'de sa vie,
maintenant ·des centres dans presque tous les pays du monde et qui à l'époque .où il préparait une interprétation spirituelle de la vie du
diffuse dans toutes les Jangues l'enseignement de YOGANANDA. Chdst qui n'a pas encore été publiée en français et qui n'a encore paru
En 1935, le Swami YOGANANDA fit un long voyage ·en Europe que sous forme de feuilleton dans le « SELF .REALIZATION MAGA-
et c'est au cours de ce voyage que se situe sa célèbre rencontre avec ZINE », organe bimensuel de . sa fondation.
THERESE NEUMANN qui,. malgré la défense que lui avait faite son Il se désincarna, le vendredi 7 mars 1952, au milieu de tous ses
évêque de voir qui que ce soit · sans sa permission, consentit à recevoir disciples. Il venait de prononcer une allocution en l'honneur de l'am-,
« l'homme de Dieu venu de l'Inde » (Ce sont ses propres mots). Il faut \ bassadeur de l'Inde qui était venu visiter sa fondation en Californie ;.
lire en détail dans « l'autobiographie d'un Yogi » le récit de cette il venait juste de terminer après avoir une fois de plus exalté l'union
entrevue, puis de la transe que tous deux purent vivre ensemble, entre l'Orient et l'Occident, lorsque, terrassé par une .brutale crise car-
!'Allemande et !'Hindou revivant par le menu, en 1935, tout le dra.me diaque, il leva brusquement les yeux au ciel et s'effondra avec une
du Golgotha. De même il faut connaître l'ensemble de ses pélerinages expression angélique qui .ne s'effaça plus. ,.Ses disciples s'aperçurent par
aux sources mêmes de notre tradition occidentale et chrétienne : la stüte qu'il connaissait depuis plusieurs semaines l'heure exacte de /
Assise, la Grèce et la Terre Sainte, aussi bien que l'Egypte. son départ et qu'il l'avait préparé. Le service funèbre unit, en un
Il revint ensuite quelques mois aux Indes, dont il visite avec deux exemple qui, je crois, est sans précédent, les rites hindou et chrétien.
de ses disciples tous les lieux saints et la plupart des grands sages qui Sa: dépouille resta plus de vingt jours dans un cercueil de ·verre exposée
y vivaient alors. C'est là que se place sa rencontre avec le Mahatma au climat californien et, au grand ébahissement des professionnels qui
GANDHI à laquelle il consacre un chapitre entier de son autobiogra- fermèrent son cercueil, elle ne subit pas la moindre altération et aucune
phie. Il y retrouva surtout son Guru YUKTESWAR qui lui c_onféra la ébauche de décomposition 'n'apparut : le directeur du cimetière déclara,
dignité de P ARAMHANSA, qui est en quelque sorte, dans l'ordre des par lettre ·notariée que « le corps gardait un état phénoménal d'incor-
Swamis, l'équivalent de nos prélats chrétiens. Le terme de PARAM-, ruptibilité » absolument uriique dans lés annales de cette nécropole.
HANSA signifie littéralement : le cygne supérieur. C'est l'oiseau
immaculé planant dans les cieux. (I) Tout comme notre regretté Souverain Grand-Maître PAPUS, et
Très peu de temps après cette cérémonie YUKTESWAR se désin- comme tous les Hindous, YOGANANDA EST REINCARNATIONISTE.
carna et se matérialisa très rapidement auprès de plusieurs de ses disci- Il donna dans son autobiographie de nombreusès preuves de réincarnation.
En particulier il cite le cas d'un de ses jeunes disciples, KASHI, décédé
ples ,dont YOGANANDA. Il faut lire dans « L'Auiobiographie d'un accidentellement à l'âge de 12 ans" et . réincarné quelques mois plus tard
Yogi », le récit de cette apparition et les prestigieuses descriptions de la vie dans une famille différente, mais avec une ressemblance physique frappante
de l'astral qu~ YUKTESWAI apporte encore à son disciple favori en avec sa précédente incii'r natio.n.
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Telle fut, dans ses grandes lignes, la vie de P ARAMHANSA Madeleine SLADE, la fille d'un amiral anglais qui fut la secrétaire et
YOGANANDA. Il incita toùjours à s'unir dans un même élan toutes l'élève du Mahatma GANDHI, et surtout ,Miss ' Margaret NOBLE, cette
les bonnes volontés, les hommes comme les femmes ; il ne fit jamais modeste institutrice écossaise qui suivit aux Indes le Swami VIVEKA-
aucune différence entre les chercheurs des deux sexes. Il écrit : « Pen- NANDA, qui se consacra à l'éducation des intouc,hables et qui devint
« dant le sommeil, vous jgnorez si vous êtes homme ou femme. De cette prestigieuse NIVEDITA, fille de l'Inde.
« même qu'un homme qui se déguise en femme ne le devient pas pour Pourquoi, mes Sœurs et mes Frères, le Martinisme ne participerait-il
« cela, ainsi l'âme qui prend la forme d'un homme ou d'une femme pas à ce travail si nécessaire à la paix et au bonheur de l'humanité ?
« n'en acquiert pas pour cela un sexe. L'âme est une pure et immuable Quel germe d'amour et de vie divine ne constitue-t-il pas ! Après
« image de la divinité. ». Certains d'entre vous trouveront peut-être trente ans d'enseignement en Amérique, YOGANANDA arrivait à cette
cela surprenant de la part d'un oriental, mais si vous voulez bien lire conclusion : « L'Orient et l'Occident ont différentes . méthodes pour
son autobiographie, vous y rencontrerez plusieurs saintes femmes dans « découvrir la Vérité et seraient heureux de partager leurs découvertes
la galerie des sages hindous corttemporains qù'il nous fait connaître .. « respectives. Sans aucun doute, il plait au Seigneur que Ses enfants
D'ailleurs YOGANANDA ne fut . jamais l'esclave des règles de s.o n « 'luttent en vue d'une civilisation mondiale, affranchie de la misère, de
Ordre ; pour lµi, un maître peut ignorer une interdiction de sa règle, « la maladie et de l'aveuglement spirituel. Le plan du Divin par lequel
si .c'est afin de promouvoir un principe supérieur. Il rappelle à ce .sujet « tout l'univers phénoménal a reçu l'Etre est le plan de la réciprocité
que le Christ coupa un épi un jour de sabbat, en déclarant, comme le « entre la Créature et son Créateur. L'Amour est le seul présent que
rappelle Saint Marc (XI, 27) : « Le sabbat a été fait pour l'homme, et « l'homme puisse offrir à Dieu et qui suffit à provoquer sa munifi-
non l'homme pour le sabbat. » . « cence. » Tout à fait à la fin de l'Ancien Testament, le prophète
MALACHIE disait déjà : « Apportez à la maison du Trésor toutes les
Il faut savoir que YOGANANDA fut toujours un sage gai ; il « dîmes (c'est-à-dire tout l'amour dont nous sommes capables.
l'était volontairement et rappelait fréquemment le mot de St FRAN- « puisque c'est le seul don que nous puissions faire à Dieu), afin qu'il
ÇOIS DE SALLES : « Un saint qui est triste est un triste saint » . « y ait de la nourriture dans ma maison ; mettez-moi de la sorte à
D'ailleurs, la vie divine n'est jamais lugubre ni sombre. Chercher le « à l'épreuve, et vous verrez si je n'ouvre pas pour vous les écluses des
Seigneur ne signifie pas avoir un air de carême et YUKTESW AR « cieux et si je ne répands pas sur vous la bénédiction en abondance. »
enseignait : « Rappelez-vous que découvrir Dieu, c'est mettre fin à (Malachie, III, 10).
« jamais à toutes nos afflictions ». Mais cette joie divine ne l'empê-
chait pp.s d'être très exigeant pour lui-même aussi bien que pour tous Pour mieux servir Dieu, il nous faut apprendre à mieux percevoir
ses disciples. Le travail d'organisation avait à ses yeux une importance son message qui parvient aux hommes par tant de canaux différents.
toute particulière : « Dieu, c'est le ciel; le travail d'organisation repré- Le Verbe Créateur qui est la Lumière du Monde, ne peut pas être
« sente le rucher, écrivait-il : les deux sont nécessaires ; la forme n'est révervé aux seuls Chrétiens. De tous temps et partout, Il a été révélé '
« évidemment rien sans l'esprit qui le vivifie, mais pourquoi refuseriez- aux hommes de bonne volonté qui, de tous temps et partout, L'ont ·
« vous de remplir les ruches laborieuses de nectar spirituel ? « toujours reconnu. 'Pour YOGANANDA, « la Vérité n'est ni une théo-
« rie, ni un système philosophique spéculatif, ni une vision intellec-
Comme beaucoup de ses frères orientaux, P ARAMHANSA YOGA- « ,tuelle. La Vérité est le visage même de la Réalité. Pour l'homme,
NANDA a accompli une œuvre considérable en faveur de la marche « c'est la connaissance inébranlable de sa nature, de son Moi, en tant
des hommes vers la lumière. La fraternisation divine oriento-occiden- « qu'âme. Le CHRIST, par chaque parole, par chaque acte de sa vie,
tale constituera un jour la base du véritble oecuménisme. Dans ses deux « prouva qu'il connaissait la Vérité de Son Etre - Sa Divine Nature.
premiers voyages hors de Rome, le Souverain Pontife n'a-t-il pas uni « Complètement unie avec la conscience christique omniprésente. Il
dans son pèlerinage intemporel les deux pôles de la spiritualité « pouvait affirmer : « Quiconque est de la vérité, écoute ma voix. »
humaine : la Terre Sainte et l'Inde ! C'est là une œuvre d'avenir à (Jean XVIII, 37). '
laquelle nous ne travaillerons jamais assez. De nombreux Maîtn~s hin- C'est aussi ce que dans !'Apocalypse dit l'AMEN, qui n'est autre
dous, comme YOGANANDA, nous ont montré le chemin. Mais un que l'AUM des Hindous, le témoin fidèle et véritable, le commence-
certain nombre d'Occidentaux ont, eux aussi, été au devant des Orien- ment de la création de Dieu : «' Si quelqu'un entend Ma voix (quicon-
taux et ont participé au travail de fondation ainsi accompli. Citons « que est de l.a vérité) et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai
parmi eux, ·te grand botaniste Luther BURBANK qui fut l'ami de «. avec lui, et lui avec moi ». (Apocalypse III, 20) ... D'où que nous
YOGANANDA et qui matérialisa l'amour dans ses œuvres comme bien soyons, quelles que soient notre race et notre formation, écoutons donc
peu d'hommes ont su le faire ... Et, surtout, n'oublions pas de nommer _le Verbe, ouvrons-lui toute grande la porte de notre cœur plein <l'Amour
ici trois femmes qui ont été les éléments capitaux dans les liens récents et nou~ participerons ainsi au grand banquet de la Vie Eternelle : c'est
qui · se sont créés entre ·les traditions orientales et occiçlentales : Miss la vraie voie cardiaque ; c'est la véritable Eucharistie !
Margaret Woodrow WILSON, la fille du Président des Etats-Unis qui
fut une des plus dynamiques disciples de Sri AUROB·I NDO, Miss Maurice GAY.
(
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,
L,A LEGENDE DU GRAAL milieu ôù la lettre des dogmes avait conservé sa plus grande pureté.
Transgressant la lettre, il s'appuya sur l'esprit . et sa doctrine, ainsi,
devint universelle, parce qu'elle regroupait dans son sein. l'ensemble des
... ~ . ,.
vérités dont les hommes se partageaient la connaissance sans pouvoir.
(Conférence faite ·par ·M. CHE.VILLON en 1.938) · en réaliser la synthèse.
Mais les dogmes ne se suffisent pas à èux-mêmes ; pour les trans-.
Tout le monde, le -sait, le Graal est ~e vase .d'émeraude dans lequel, porter du domaine spéculatif dans le champ de l'activité . humaine, · il
ati soir de la Passion, Joseph d'Arimathie recueillit quelques gouttes de leur faut un support plus ou moins tangible. Ils s'apparentent, en
sang du Christ avant de le coucher sur la pierre impolluée . de.. son quelque sorte, à un. théorème dont l'incidence scientifique apparaît
tombeau. Un vas précieux, ·Une parcelle infinitésimale du . sang.· de seulement après son expérimentation réitérée dans le m<>mde des rela-
Dieu, tel est le socle, à la fois poétique et métaphysique, sur . lequel tions concrètes. Sur le terrain religieux le support des vérités ; d,ogma-
repose la l~gende sacrée du .moyen-âge. Je dis bien du moyen-âge 1 car tiques, c'est le Rite, ou le culte, expression sociale des idées transcen-
les Saintes éc:titures n'en soufflent mot. Les évangiles sont muets, . même dantes. Ici, nous touchons, sans contestation possible, f!.U mystère . du
celui de Jean, Je disciple aimé du Christ, même les actes des apôtres Graal, à l'essence même de la légende dont la base est . purement
et les Pères des premiers siècles de l'ère chrétienne, pourtant si empres- culturelle.
sés à réunir autour du drame du calvaire un faisceau de preuves tan- Cette base, c'est le dogme et le Rite du sacrifice dont la coupe est
gibles. De ce fait, du reste troublant, pouvons-nous nier catégorique- un instrument, le le sang la matière., La coupe ! celle des offrandes et
ment l'existence du Graal ? Non, sans doute ! Mais pouvons-nous celle des libations. Le sang ! véhicule ' de la vie, répandu, recueilli et
conclure affirmativement comme le firent certains historiographes consommé pour régénérer la vie. Le sang des tauroboles mythriaques,
médiévaux ? Encore moins · ! , Nous somi:nes donc en face de cette purificateur, rénovateur, symbole de la lumière et de l'énergie, milieu
·sublime légende, dans un sentiment d'imprécision qui ajoute au charme où naît l'activité et, par conséquent, l'amour. Or, si le Christ a restitué
religieux, d'ailleurs si prenant, la . mystérieuse auréole tissée par l'universelle Gnose, il fallait aux hommes le support des symboles
l'imaginatic:~n créatrice. millénaires adaptés à la doctrine et c'est pourquoi ils les ont ressucités.
Comment naquit la légende ? Il est difficile de le déterminer. Elle Experts dans la science de leur époque, les docteurs Gnostiques
fut, sans aucun doute, .transmise de bouche à oreille en certains cercles n'.e urent donc aucune peine à , réunir les éléments de la légende, à en
ésotériques · présumés détenteurs de la doctrine secrète du Christ, à une reconstituer la forme, à en interpréter le symbolisme. Telle doit être, si
époque où le Christianisme avait déjà pénétré les couches profondes la réalité fut inexistante, l'origine du Graal ; c'est . une transformation
de la civilisation méditerranéenne. Ses propagateurs avaient-ils, entre des rites antiques, venus jusqu'à nous des tréfo.n ds de l'histoire. Les «
les mains, le vase sacré, l'avaientcils contemplé, ou parlaient-ils par docteurs Gnostiques ont, du reste, b~en d'a.ù tres choses . à leur actif.·
ouï-dire ? Nul ne le sait, car à l'origine des légendes il y a toujours, à ' Seuls, parmi 1es chrétiens. de la primitive Eglise; ils étaient capables de
défaut d'un fait précis, un poète à l'imagination mystique et ardente, réaliser un syncrétisme logique sur.1.es variations religieuses humaines ;
ou un philosophe à la pensée profonde. Une seule chose peut être aussi, c'est à eux qu'il faut ' attiibuer· les r~diments de la première
affirmée avec un maximum de certitude : Si le Graal n'eut jamais une philosophie chrétienne et de la p!emière théologie comme tout le céré-
réalité tangible, sa légende fut conçue et transmise par les adeptes des monial sacramentel longtemps représe.i:iié par l'unique rite de la coupe
doctrines Gnostiques dont l'école Alexandrine fut, à un moment donné, et de la fraction du pain. C'est poùrquoi ce rite de la coupe, pratiqué .
l'inépuisable réservoir. Pour bien comprendre le sens de cette légende, depuis toujours et utilisé par Jésus pour une fin nouvelle et süblimée, .1
la créance qu'elle a connue et les miracles de foi, d'espérance et nous le retrouvons au sein des cénacles secrets de la Gnose, sous la
d'amour qu'elle a suscités, il importe, en effet, de se reporter à soli forme d'une foi ardente au divin Graal. Et c'est foi, malgré l'antiquité
berceau originel. Il faut savoir aussi que l'enseignement de Jésus, en de son objet m atériel, ne perdit rien alors, par sa métamorphose, de la
dehors de sa forme sublime, n'apporte pas dans l'humanité une révo- spontanéité de sa rénovation. Aucun peuple, en effet, n'avait osé
•.t. ,
lution religieuse proprement dite. Il n'y a point d'innovations dans les , jusqu'alors conserver la trace du sang de son Dieu rédempteur en une
.évangiles, il y a seulement une restitution complète et divine des coupe cachée aux yeux des . profanes dans la cella du Temple consacré
antiques traditions ancestrales, une nouvelle révélation. Les lambeaux à son culte, aucune légende de cette siyrte, en effet, ne nous est par-
dispersés et parfois méconnaissables de l'antique révélation animàient venue, ni sur Osiris, ni sur Adonis, ou Pyonisios Zagreus.
encore les religions diverses répandues dans le monde civilisé. Le
polythéisme de la Grèce et de Rome, le dualisme du premier Zoroastre, Ainsi formée, la légende du Gr3ial devait .trouver son · plein
le monothéisme plus ou moins polymorphe de l'Egypte, de l'Inde et des ' épanouissement dans le climat mystiquy de la période médiévale. La ·
peuples Celtes 'èônservaient des parcelles prodigieuses de la vérité foi profonde des masses, leur imaginatü'ln collective exacerbée, puis
tombée dans le domaine de la dispersion. Le Christ parut dans le déçue, par la Parousie de l'an Mil, infidèle au rendez-vous fixé par les
croyances populaire ~ , essayaient de se raccrocher à toutes les branches ·
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du II\Ystère. Or, le Graal', 'avec son divin contenu; était u~e forme de eux, ln'en fut pas un, car à leurs yeux le vase divin était une réalité,
cette Parousie si redoutée et si attendue, il paraphrasait avec une sinon tangible, du moins basée sur les preuves irréfutables. La tradi-
éloquènce chargée de promesses la parole du fils de l'homme : « Voici tion, .en effet, nous confirme que les chefs de la grande Eglise Cathare,
que je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles ».' En France prétendaient avoir reçu le Graal comme un dépôt sacré, de la main
surtout, cette terre des troubadours et des trouvères, la légeµde même de !'Apôtre inconnu, arrivé de l'Orient, pour leur apporter la
s'accrédita dans les cœurs et les intelligences et les chevaliers dé la très sainte Gnose.
Table ronde s'éclipsèrent progressivement devant les chevaliers du Nous entrons ici, par l'intermédiaire du Graal, dans le pFoblème
Graal ou se confondirent avec eux. obscur et controversé de la filiation albigeoise. , Les documents authen-
Mais comment la légende, de son lieu d'origine, vient-elle s'implan- tiques nous manquent pour établir l'origine et la teneur de leurs
ter dans la lointaine Occitanie ? A la manière, sans doute, des Saintes , croyances de manière irréfutable. Pour . obtenir une lumière tamisée et
Maries de la Mer venues des rives de la Palestine sur les côtes de ·incertaine, il faut nous reporter aux procès-vebaux de la Sté Inqui~ition,
Provence ; car, c'est dans la vallée du Rhône et les pays de langue d'Oc, dont la partialité ne peut pas faire de doute. Selon les inquisiteurs qui
qu'elle poussa ses racines les plus vivaces et les plus profondes. avaient déclenché la croisade de Simon de Montfort, l'existence de
Aujourd'hui encore on l'y retrouve estompée et imprécise mais toujours certains dogmes était directement menacée par l'enseignement de
frémissante de son parfum d'amour. Mais, hâtons-nous de le dire, elle Guihabert et ·de ses disciples, il fallait donc trouver, coûte que coûte,
ne . vint pas chez nous par la mer, comme la pécheresse sanctifiée de une hérésie condamnable en chacune des croyances et des pratiques
Magdala. Elle s'achemina plus lentement par la voie continentale. Tra- albigeoises. Toute la procédur,e était donc faite pour justifier les
versant le . Bosphore et les mers homériques, elle s'installa d'abord au bûchers et les massacres et la vérité fut ainsi déformée par les juges
pays d'Orphée comme pour y faire oublier le cri des ménades et les orthodoxes. Aussi, inspirés par les écrits inquisitoriaux d?une bonne
accents de la lyre inspirée du poète. Elle s'infiltra vers les côtes de foi relative, les auteurs exposent des opinions divergeantes et bien
Dalmatie et c'est peut-être la voie de la légende chrétienne qui annonça souvent .réticentes. Pour les uns, les Albigeois étaient ,Partisans . des
aux échos de l'Epire et de la mer Adriatique : « Pan, le grand Pan est doctrines manichéennes et ils leur imposent un dualisme auquel ils
mort ! » car Jésus était venu remplacer les dieux antiques sur leurs n'ont peut-être jamais pensé, du i;noins sous la forme rigide originelle ..
propres autels. Quelle figure, en effet, aurait pu faire le grand Pan, le Pour d'autres, ils sont les successeurs des Pauliciens et des Bogomiles
Dieu païen de !'Universelle nature en présence de Cefüi qui prononça suspects, également, de manichéisme. D'autres encore prétendent que
dans ]a plaine de Galilée, cette parole jamais entendue : « Je suis la leurs croyances étaient purement bouddhiques. La vérité .exacte est
Voie, la Vérité et la Vie » ? De la côte Dalmate, elle gagna l'Italie du difficile à déterminer, car l'Albigéisme nous apparaît, à nous-mêmes,
Nord, où· l'on conserve encore la coupe qui, dit-on, servit au Christ comme un syncrétisme des doctrines du proche Orient et de l'école
pour consommer la Cène, et par les cols des Alpes elle gagna la Gaule, d'Alepndrie, conjuguées avec un peu d'Orphisme, de Pythagorisme·
Lyon, la ville mystique, où elle retrouva la trace des disciples de Mar- et une dose assez nettement déterminable de philosophie druidique. En '
cion, suivit la vallée du Rhône pour arriver au pays de Guilhabert et un mot, les Albigeois étaient des Gnostiques, des chrétiens dont la foi
d'Esclarinonde recevoir son apothéose à . Montségur dans le sang des électrique ne rejetait, à prior,i, aucune des croyances. antérieures à
derniers cathares. Nulle part, en effet, sinon dans la terre d'Oc, le Jésus, mais les incorporaient, au contraire, dans le dogme comme un
culte du Graal ne fut mieux càractérisé et plus ardent. Du reste, si moyen d'ascèse et de perfection. Cei:tes, ils admettaient, incontesta-
nous nous en rapportans aux faibles lueurs que la mémoire des foules blement, le dualisme du cosmos, la lutte du Bien et du mal, mais le
nous a transmises, comme à regret, par le truchement des poètes, l'anti- principe du mal n'était pas, pour eux, une entité inéluctable et divine
que domaine des Comtes de Toulouse et de FoijC, apparaît à nos yeux, dressée en face du bien, c'é.tait une conséquence de la chute hominale
non seulement comme le lieu où la légende a· pris sa forme définitive concrétisée 'en un\ démiurgo, dont l'action efficace sur le plan matériel,
et parfaite, mais comme le centre radiant d'où elle s'est envolée pour devait être combattue sur le plan intellectuel et spirituel pour arriver
conquérir les âmes et les cœurs, des ·rives de l'Atlantique jusqu'aux à une résorption progressive et, par conséquent, à une restitution de
confins de la Germanie. Et c'est logique, car pour arriver en sa terre ' la pureté primitïvè et au salut universel. C'est pourquoi les Albigeois
d'élection elle a cheminé d01ns le silence, acceptée seulement par des s'appelaient eux-mêmes les Cathares, 1 les purs, par opposition aux
cercles discrets et fermés dont la suspecte orthodoxie, étroitement sur- hommes restés dans l'obscurité matérielle, sous l'emprise des instincts
veillée par des pasteurs rigides, ne permettait aucune promulgation et des passions, prolongement de l'action démiurgique dans le monde
retentissante. Il fallait un peuple libre, enthousiaste et cultivé pour sensible. Et cette digression, dont le développement semble nous avoir
magnifie~ la légende et lui donner des ailes, un peuple fort pour lui éloigné du divin Graal, nous y ramène au contraire, car le vase sacré,
commqniquer sa sève et la nourrir de sa substance, la revêtir d'un vestige tangible de la rédemption humaine, était le symbole et le témoin
maximum de crédibilité ! La race des Albigeois, aux mœurs pures et de l'acte posé par Dieu lui-même, pour amortir les effets de la catabore
sévères, à l'âme ardente, à l'intelligence déli~e, seule était capable de originelle et amorcer la lutte victorieuse du bfon contre le mal.
r~aliser le mirade de la divulgation du Graal. Ce miracle, du reste, pour Revenons donc au Graal et voyons ce qu'est devenue la légende. Le
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dèrnier acte de la croisadè déclenchée par l'inquisition s'est déroulé au la couronne d'épines, ·c omme le . tombeau ·où fût enfermé le corps
château de Montségur, non loin de Foix, l'une des capitales, avec exangue du Christ, à la veille du dernier Sabbat de la loi moïsiaque qui
Toulouse et Albi, du catharisme persécuté. Lorsque les chevariers; devait être l'aurore de la loi d'amour. La croix, la couronne doulou-
,. échappés au massacre des hommes du Nord, se réfugièrent dans la. reuse, le tombeau dans le rocher nous rappellent le .sacrifice. surhumain
forteresse, ils avaient avec eux, dit-on, tous leurs trésors les plus pré- du fils de Dieu, mais le Graal nous apporte aveè l'a dernière goutte de
cieux et par conséquent, s'il existait réellement, le divin Graal. Il cou- sang de ses artères, un peu de son cœur et toute la charité du monde.
rait donc le risque, lors de la reedition inévitable, de tomber entre les Le Graal synthétise, sous la forme adoptée par l'universalité reli-
mains des iconoclastes, prompts à plépriser le legs . du passé ou entre gieuse, toute la foi, toute l'espérancè et tout l'amour des âmes. Et le
celles des sceptiques . inquisiteurs, profanateurs éventuels. Or, le vase Graal invisible et réel, 1e Graal vivant, que nous sommes seuls à pou-
ne fut pas .retrouvé dans le sac de la citad.elle. Aussi, rhistoire aidée, voir contempler dans le silence de notre cœur, est peut-être plus beau,
peut-être, par l'imagination populaire, aucun contrôle, en effet, n'est. plus émouvant dans son mystère insondable que le Graal d'émeraude
possible, · l'histoire nous dit ceci : Lorsque la 1résistance s'avéra inutile, de Joseph d'Arimathie, apporté au Cathares par un apôtre inconnu.
quelques ch~valiers, audacieux, se laissèrent glisser sur les ·pep.tes Màis ce Graal énigmatique,. il faut 'le chercher avant de le découvrir,
abruptes de ,Ja montagne et parvinrent à mettre en sûreté, dans les le charcher jusqu'à la lassitude dans les couches profondes de l'âme et
forêts et les cavernes pyrénéennes, à l'ombre desquelles le culte.;, albi" dans les replis du cœur, car chaque chrétien est un Graal, si son cœur
geois ·se . poursuivit plusieurs siècles encore après l'ultime autndafé, le est pur et droite sa volonté, il est le vase d'élection où le sang du Christ
signe visible du salut. Malheurèùse~1ent, on ne retrouva jamais ,la. trace répandu sur la croix du Calvaire dépose le principe de sa vie propre et
des fugitifs et on ignorera probablement toujours l'inaccessible r.efuge le feu de son éternelle pensée.
où ils cachèrent la sainte relique. Ainsi ·le Graal venu, sous le manteau
du mystère, échouer en la terre d'Oc, disparut non moins mystérieuse- C. CHEVILLON.
ment. Comme il n'existe aucune pièce authe.ntique de l'histoire suscep-
tible de. nous permettre une affirmatioR à son ·égard, il ne nous reste
·rien, sinon la nï:erveilleuse légende, pour asseoir notre foi et justifier
nos élans spirituels. Je me garderai bien de j~ter sur ces élans la froide
do.uche du scepticisme, ou de la I).égation, comme je me garderai de
·toute allégation dont la véracité ne peut s'éta.blir irrésistiblement. Je
vous laisse donc le soin de fixer vous-même votre croyance et de résou-
dre le problème 'selon vos vues du moment et surtout selon les tendances
de votre sens:bilité personnelle. La légende a inspiré des poètes et des
musiciens, des chefs-d'œuvre sont nés à son contact. Semblable résultat
\ n'est pas le fait d'un h asard impromptu et d'un désir purement humain.
Il y a là, à côté du besoin de merveilleux et de surnaturel, dont notre .
imagination est pétrie, . un retour de notre raison qui réclame, dans
l'espace et le temps, un support réel et tangible pour appuyer ses
envolées. Notre raison ressemble à l'apôtre Didyme, elle a besoin de
toucher pour s'affermir dans la certitude, elle s'accroche bien souvent
.aux fantaisies de l'imagination et en proclame la réalité pour échapper
aux arguments qu'elle distille d'un autre côté sur iles bases expéri-
mentales.
Toute la puissance, toute la beauté, toute la véracité données à la ,
légende par la foule, par les artistes, les poètes et les philosophes
ésotéristes, reposent sur cette dernière observation. Nous pouvons
donc en faire notre profit et, nous penchant sur elle, ébaucher une
brève série de réflexions qui nous conduira vers les confins de la mysti-
que, c'est-à.-dire jusque dans le tréfo~~ , de notre être intérieur où se
trouve le véritable temple de Dieu. f?ans cette lumière intérieure; et'
seule véritable, toute autre lumière, même scientifique, étant un reflet
déformé, le Graal nous apparaîtra dans sa splendeur sublime. Il rem-
plira notre âme de sa présence irréelle et sera pour chacun de nous un
symbole probant et palpable de la rédemption, comme la croix, comme
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.Coflection d' Albums · 1niitiatiques taire comme.· aussi. à son expérience ,co~.pris ceux. des d.e gré.s supérieurs, e M. A. ROURBACH, Amour hu-
'(Editions 'Marcel SPAETH, l7, ove~ 'dire'ctes des êtres et des choses· ,(en Al'ire ce, livr;e on croirait à premiè- main ·et concèption volontaire_. lni-
nue Mory, Rueil-Malmaison, s :-et-0., Provence notomm'e nt, elle a pu cons- '. re· y ue être en présence de l'un de tiàtion personnelle et devënir hu-
1964.- tater · Io survivance actuelle des ce~ · romans d'aventures, où se dé- main. Ces fascicules publiés dons le
faits de sorcell·erie) - brosser -le vi:.. chaîne l'imo§ino.t ion de l'auteur ; et cadre de la « Collection Jean »
En même temps q~·e ·paraît le pourtant, . le récit vécu pa~ Paul (édiJée par le Courrier du Livre) se 7
fascicule 9· - digne des 'précédents vont, le si passionnant panorama.
GREGOR est vrai d'un bout .à l'ou- 'ront lus 'et médités avec la "plus
<ce ,qui; n'est pas peu . dire) - de è Jean CHOISEL, L'avenir de notre tte; · · · gronde attention. Il fout savoir gré
.DELCAMP, ·un outre ami, . Lucien évolution. Préface du Docteur MAR- aux éditeurs d'allier, si admirable-
CARNY, publie de son côté, une Tl NY. Le Courrier du Livre. Prix : ,. .J ean· DAUVEN, Les ' pouvoirs de ment, la haute élévation spirituelle
admirable étude traditionnelle dons 10,50 F. . !.'hypnose. Préface du clocteùr Emi- et le souci très réaliste des contin-
laquelle il nous montre les prodi-
_gieux secrets (rien moins que ceux L'auteur, oùquel on doit Io belle lio. SER.VADIO. Editions « Planète ». gences pratiqÛes auxquelles chacun
traduction du . roman de Gunther Problème controversé, s'il én fut, de, nous se .heurte dans Io vi.e cou-
du .grand œ'uvre hermétique) conte- rante .
nus dons les 2 planches du sym- SCHWAB : La danse avec le Diable, que celui de l'hypnose ! Ce nou-
bolique Torot-..de Charles VI. nous donne pleine confirmotio11 dt:1 ,veai.i ·volume de la précieuse « En- e J.-J . CHATAIGNIER - HOSTE,
vaste suicide collectif c;iue dénonçait cyclopédie Planète » fait . le point L'Emanant et les transmutations · de
De· plus en plus, les ésotéristes >e cetfe œuvre mémorable. Les résul - actuel de toute la question, d'une
rendent compte de l'importance ca- l'émané. Métaphysique ésotérique du
tats auxquels nous accule l' anthro- manière très sérieuse et précise. · 11 Cosmos. Editions Kundig, Genève.
pitole du Tarot, ce prodigieux « li- pologie et toutes les sciences de fout savoir gré à l'auteur d 1ovoir,
'vre muet .J> qui nous pointe en fait l'homme. confirment en effet tout à malgré l'ostracisme sci.e ntifique · qui L'auteur manifeste sa totale
fautes les étapes de Io voie initia- fait ces vues prophétiques de l'éso- persiste encore en France (pas dans maîtrise non seulement de l'ésoté-
tiqUe : Io place des magnifiques térisme : à moins d'un.e réforme d'autres pays), montré comment ces .risme traditionnel mais du langage
recherches d'Edmond DELCAMP et spirituelle totale, Io civilisation ac- phénomènes d'allure étrange ne sont si technique de Io' métaphysique ·e.t
de . CARNY s'impose dons tqutes nos tuelle ne pourra bel et bien se ter- pas toujours des curiosités de music ~ de l'ontologie classiques ; il s'effor-
bibliothèques et toujours à p:o rtée miner que par le suicide collectif hall ou des simulations grossières. ce de nous présenter le premier e'1
de la main . A recommander 'sons de notre espèce. Un témoignage à Cetre étude ovéc toutes · les référen- utilisant le second avec sa pleine
réserve. lire avec une particulière attention, ces sc ier;itifiques souhaitables, ne rigueur. 11 voudra la peine de lire
que ce soit par l'homme de science, laisse dons l'ombre aucun aspect de très attentivement · un tel ouvrage
e M.A. ROHRBACH, 'La mystérieu- par le mystique, ou par le grand la question - y compris ses rÔp~ qui est loin de pouvoir se parcourir
se question : du Sphinx : Qui es-tu ? ports si controversés avec la psy- d'une manière distraite : on y trou-
Le Courrier du Livre. Prix ; 1,80 F. public .
chanalyse et avec la porapsycholo- vera des écloircisse.ments fort uti-
Excellente présentation des grands e Willy SCHRODTER, Esot~risches ,gie. Regrettons seulement I' « exé- les sur la vraie nature de la voie
problèmes psychologiques, méta- Chr!stentum. Eine SEDIR-Anthologie. cution » en quelques lignes désin- mystique, sur, l'initiation et la haute '
physiques, spirituels - que pose Remogen (Allemagne), Otto Reichl 'voltes des tentatives de régression magie, sur 'les véritables secrets de ·
.l'éternelle énigme de Io personna- Verlog, 1964 . hypnotique vers les vies antér.ie.u.res la philosophie hermétique et de
lité de l'homme. d'un sujet : il est bien facile,' et l'alchimie transmutotoire.
Saluons la sortie en Allemagne
d'une reIT1orquoble anthologie des certes, : qui ne donnerait rpison à
• La Bhagavad, Gîtâ (Le Chant du llauteur, d'ironiser sur le cos d'un e Loren EISELEY, L'immense voya-
plus beaux textes de SED 1R, excel - ge. Editions « Planète », 1964. On
Seigneur). Traduit du sanskrit par lemment traduits et prés.e ntés par Américain qui se souvenait avoir
Anno KAMENSKY. 1ntroduction' par été un cheval, mois les résultats de attendait les prises de position d'un
notre ami SCHRODTER. . éminent biologiste actuel sur !es
J.L. JAZARIN. Le Cou.rrier du ·Li- certaines expériences - sérieuses,
vre. Prix : 8,40 F. elles - sont loin d'être fantaisistes grands problèmes que suscite tou-
• Paul GREGOR, Journal d'un sor- jours le redoutable problème de
. Excellente édition du grand clas- cier ou l'envoûtement selon la Ma- ou délirantes. 1
lecteur fronçais disposera ici de Editions « Le Terrain Vagué » (23-, graphie détaillée, mise a iour pour l'arbre généalogique de la vie ?
tous les éléments nécessaires pour 25, rue' du ' Cherche-Midi, Paris, 8°) . les travaux les plus récents. · Verrons-nous donc un , jour naître . I'
ll6 - 117 -
demander avec Hardy si Id matière Michel GAUQUEUN adopte dans théoriciens fronçais du spiritisme, . aura Io Méditerranée pour centre
elle-même ne serait « . qu'un dès cet ouvrage une 'position, appuyée qui se penche ici sur l'éternel pro- moteur. Livre d'un historien e.t so-
màsques parmi 'les 'masques ' portés sùr ses r'eche.rches personnelles, · qui blème de l'existence du mal sur ciologue averti, mais qui est -en mê-
• l ~or· le. Grand · Visage ». · diffère aussi bien de celle 'des as- l'opposi.tion de Io lumière et des té- me temps un grand mystique et
trol'ogues clàssi ques que de çèlle nèbres, des forces positives et des avant tout, un homme de cœur.
• Simone SAINT-CLAIR, Pages d.e / des adversaires de c:èux-ci. En effet, forces négatives.
Journal. Editions G. Durassié et Cie. s'il nié le déterminisme asttologiquè • Bernard MOREL, Cybernétique et
Il est encore aujourd'hui, plongés traditionnel, l'auteur ·sait reconnâî~ e André KARQUEL, Prémices d'une transcendance. Lo Colombe. Prix :
en plein règne de la quantité (pour tre - et des savants d'avant-garde civilisation nouvelle : Méditerranée 16 f . i-.1.i . '
parler comme René Guénon), des lui donnent raison en divers pays et Éurafrique. Nouvelles Editi0"1S 1
'-- que l'homme, comme tous lès Debresse. Nous vivons dans une société de
êtres qui ont su redécouvrir le s·e - plus en plus « cybernétique. », où les
cret - simple, (( enfanti'n }) , mais êtres terrestres d'ailleurs, subit' l 'ef~ André KARQUEL nous donne ici
fet de lois cycliques qui dépendent individus sont de .plys en plus enfer-
si difficile (par cela même) à retrou- un vibrant mais rigoureux et sûr més dons leurs comportements col -
ver - de l'illumination mystique : du soleil, ·de la lune, des . p!ar;iètes ; message d'espoir ; malgré les c;onvul-
la science commençant seuleme~t lectifs stéréotypés, standardisés, mé-
la sincérité; l" hu r.ni lité1t la cG>nfiarice sions opoco1yptiques marquant l'a- canisés. Est-il encore possible, da:is
totale mise en l'Amour divi n: ~ imo à rr:iettre -, en valeur . l'existence de vènement proche du nouvel âge, ces conditions, de parler d'un ort .Je
ne Saint-Clair est de ces personnà- ces 'rythmes mystérieux. c'es t bien l'Amour divin qui qura le vivre dans lequel Dieu - la tran-
lités : chacun .fira avec joie et pro- derni er mot. L'auteur nous montre scendance - aurait encore sa pla-
fit intérieurs ce, Journ~I dans lequel e Dr Hubert BENO IT, Métaphysi- ainsi comment, loin de préfigu re r
que et . psychanalyse. J:;ssais sur le ce ? L'auteur n'hésite pas, à l'issue
!'.auteur d su mettre toute, son infi- un chaos démenti el, les lignes de de ce dialogue philosophique dense
nie compréhension des êtres qui problème de la réalisation de l'hom- force actu ell eme nt discernables dans
me. Le· Courrier. du . 'Livre. Prix : et se rré, à nous répondre por l'affir-
~ouffr'ent ici-bas, toute sa sagesse . le flux hi storiqu e nous pointent mative . '
si sereine,. tc;>ute sa fervente com - 10,80 F. l'avènement d'une ci"1ilisotion nou-
munion avec la Source de tout r.e 'Cet excellent livre est l'éeuvre velle celle de !'Eurafrique, qui Serge HUTIN .
qui est noble et bon. d'un savant qui es t aussi à l'aise
dans les investigations psychanaly-
• Gérard1 SERBANESCO, Histoi re tiques que dans l'étude approfondie ' '
de 1.a Franc-Mac;:onnerie univèrselle, des voies spirituelles. (Ses travaùx
tome 11 (Editions « 1ntert:ontinen- sur le bouddhisme Zen font autor i-
tale », Beaurunne,. Dordogne). té). Il nous y montre comment les
découvertes (ou ne seraient-elles
Ce volume couvre la période
1741-1815 : l' auteur y suit les pas plutôt des redécouvertes, ? C'e~t
la question que, pour notre part ,
destinées tumultu.euses de la Ma-
nous n'hésiterions pas à. poser) de la
çonnerie française avant, pendant
.moderne « psychologie des profon-
et après la Révolution; il . aborde
deurs : »·· ne prennent léur réel, leur
sous un angle nouveau . le problème
toujours si ·controversé, de la prépo- plein sens que lorsqu'elle sont repla-
·ration idéologique des événements cées dons 1es perspectives du
de 1789 ; il montre aussi quel a été grand, de l'unique · problème
le rôle exact de Napoléon 1•r (dont l'homme à là · découverte•. de son
·il apporte les preùves probantes de âme - et donc de là Lumière di-
l'appartenance à la Maç · onneri.e) . · vine.
. \ ..
. Des . ç~api ,t res préLit'ninoires sor.>.t "• Georges GqNZALES, ~e dualisme
:consc:iàés à · l'étudè~ •. détàillée d u du ., Bien et du Mal. Dieu . ,et ·Satan.
\ ,sym~olisme çles initiations de. l'.ap~ La Diffu,siàn $cièrfrfique.· '
J:>renti,.,.du Compagnon et. dy Maî- Si le spiritisme jouit d'une si fâ-
tre: .f'ci,uteu r s'.y révèle bon · ésofé- cheuse , ' répu.t otion .dans le public
'ris.t e. · · · '·
-cultivé; -c'est. qu'on . le juge trop .
L'illùstration abondante et soi- souvent d'après ses formes frustes 0u·
-@née ·"fait de cet .ouvrage · une belle ·fra nch èrne·nt superstï'tieuses .: ·. en 'fait,
•réussi te'. cette doctrine , se révèle' comme
''expression d' un idéal philosophiq:.le
• •· Michel GAUQUEUN; L'astrologie ·:très . ~levé , 'e t fort cohé rent: •!()n s'en
·d'evant la s'èience . .Préfcice de Aimé "dpercevr,a en lisant ce [;:>el ôuvro~e
Ir; MICHEL ccfocyclopédie « ··· Planètè.'». de Gonzolès, l'un des plus' .érni nenlis
"'
118 - 119
Paris 9996 47). Le prix de ·l'exemplaire est 'de 5 F.' . , ' ' .
Pour 1965, les dates à venir ·d'opérations rituelles sont les suivantes :
ll juillet - 15 août - 12 septembre - IO octobre ·- 17 novembre -
5 décembre .
~
- 120 ..,..-
~
- Octobre-Novembre-Décembre l9SS - Avril-Mai-Juin l9S6 - Juillet à
Décembre l9S6 - Janvier à Juillet l9S7 - Octobre-Novembre-Décembre
l9SO - Avril-Mai-Juin 1961 - Octobre-Novembre-Décembre 1961 -
Octobre-Novembre-Décernbre 1962 - Juillet-Août-Septembre 1964).
Chaque numéro s F.
Louis-Claude de SAINT-MARTIN Maxime et pensées. - (Choix de Robert AMADOU.
- (Editions André Silvaire, 20, rue Domat, Paris-se - 1963).
(o) S'adresser à Georges COCHET, 8, rue Stanislas-Meunier à Paris-2oe. Pour les expéditions : emba,llage et port en sus
Chaque exemplaii e s francs.
•
Si votre abonnement est TERMINÉ, (*) Tarif au 1., mai 1965. S'adresser à M. R. BOVET, 2, rue Cor-
vetto, Paris (8 ). Tél. : LAB 12-11. C.C.P. Paris 44 75 93.
pensez à le renouveler. C1/lec.ei / (**) Frais d'envoi recommandé par unité pour l'Afrique.