Etude Stylistique
Etude Stylistique
Etude Stylistique
: N’DAH
Prénoms : M’po Tanguy
Filière : Lettres modernes / ENS / Porto-Novo
Année : 3ème année
Etude stylistique
des textes
Travail n°1
Texte :
Ce fut, mêlée à quelques phrases où il était pour la première fois question de mon père et de
ma mère, la chanson de ma première rencontre avec Anatou qui me revint à l'esprit :
Fanikata, Fanikata !
L'heureux Fanikata a une fille,
Une fille belle comme le jour,
Gracieuse comme ma sœur Séitou.
Fanikata, Fanikata!
Epoux heureux d'Ibaya,
Tu as donné ta fille au fils de Bakari et de Mariatou.
Marianou, Mariatou, mère sublime,
Ma joie est d'être né de toi,
De te voir dorloter mes enfants sur tes genoux.
Je me sens vivre et ivre de bonheur quand je te vois sourire et je me dis :
Je suis un homme,
Je suis le mari comblé d'Anatou,
L'admirable fille de Fanikata et d'Ibaya.
J'en étais à cet endroit de mon inspiration tou jours trop facile, quand je vis ma femme
qui s'était déjà approchée du pied de la montagne sans que je m'en fusse aperçu. Je la vis et
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l'idée me vint aussitôt que quelque chose était arrivé à l'un de nos enfants. J'empochai
rapidement mon kpété et allais me précipiter vers elle quand elle me fit signe de ne pas m'en
donner la peine, me cria ensuite, tout en grimpant la montagne, qu'elle aimerait me parler là-
haut. Elle vint, un peu essoufflée. Son regard était chargé de colère et de haine à la fois. J'en
étais d'autant plus étonné qu'il n'y avait pas eu le moindre malentendu entre nous depuis treize
ans que nous nous connaissions et qu'il y avait à peine quatre heures que j'étais parti de la
maison.
Production
Tout texte littéraire, est forcément marqué d’un minimum de soin et c’est ce qui fonde
sa littérarité. C’est dans ce contexte que ce texte tiré d’Un Piège sans fin d’Olympe Bhêly-
Quenum à la page nous est proposé en vue d’en faire une étude stylistique. Dans un premier
temps, nous montrerons la disposition particulière du texte puis son aspect musical par
endroit, ensuite nous relèverons et commenterons quelques figures de style telles que
l’anadiplose et la comparaison.
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la voyelle « a », une voyelle ouverte, qui est répétée trois fois dans le mot « Fanikata ». Le
même mot répété une seconde fois laisse entendre la voyelle six fois dans le vers. Ce mot
revient à plusieurs reprises dans le poème notamment dans les deuxième, cinquième, et
quatorzième vers. Pour ce qui est de la voyelle « a », elle est encore plus présente à travers
bien d’autres mots. Le dernier vers est plus remarquable : « L’admirable fille de Fanikata et
d’Ibaya. » Celui-ci comprend sept fois la voyelle « a » soit deux fois dans « admirable », trois
fois dans « Fanikata » et deux fois dans Ibaya » La voyelle « a », une voyelle ouverte, permet
une harmonie plaisante dans la sonorité. Le style de ce texte s’étend jusqu’aux figures de
style.
Plus loin, aux septième et huitième vers, l’anadiplose se remarque de nouveau : « Tu
as donné ta fille au fils de Bakari et de Mariatou / Mariatou, Mariatou, mère sublime ». Cette
fois, c’est le nom « Mariatou » qui est entendu en fin du septième vers et en début du
huitième. Comme c’est le cas avec les deuxième et troisième vers, cette anadiplose permet
une insistance. Elle produit un effet de rebond. L’accent est mis sur Mariatou. Si l’anadiplose
est remarquable au moyen sensoriel, il existe d’autres figures de style mais de fond comme
celle d’analogie.
Nous retenons que ce texte est marqué d’esthétique à plusieurs niveaux. Au niveau de
la disposition du texte, une forme particulière est remarquée avec un mélange de prose et de
versification. Au niveau de la musicalité, des procédés jouant en faveur de l’euphonie tels que
l’assonance et l’allitération y sont présents. Au niveau des figures de style, on y trouve des
figures de forme comme l’anadiplose mais aussi de fond comme la comparaison. En dehors
de ces trois axes autour desquels le travail s’est construit, il existe dans ce texte bien d’autres
éléments qui fondent l’esthétique de ce texte.
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Travail n°2
Texte :
Ce matin-là, comme à l'accoutumée, le ciel était d'un bleu pâle. Le froufrou des arbres
se faisait entendre, le gazouillis des oiseaux faisait rêver. Les bonnes dames échangeaient de
tout et de rien. Certaines s'affairaient autour des pêcheurs. La moisson de la journée était
spécialement bonne. Que de gros poissons dans les bassines ! Le fleuve laissait transparaître
une eau tantôt grisâtre, tantôt verdâtre, tantôt bleuâtre en fonction des humeurs célestes. Par-ci
et par là, des odeurs nauséabondes se faisaient parfois sentir. Mais elle ne constituait
nullement un obstacle à ce commerce animé le long de la berge. Certaines femmes
marchandaient au bord du fleuve.
Soudain un cri d'enfer se fit entendre. Un cri strident. Un cri à réveiller même les morts. Ce
cri, ils le connaissaient tous pour avoir vécu, au moins une fois de leur vie, l'événement
malheureux qu'il annonçait. Une barque venait de chavirer. Tous les pêcheurs affairés à tirer
leurs barques les abandonnèrent. Même le seul agent de sécurité du village, souvent
goguenard avec un ventre bedonnant, avait réussi à s'arracher au sommeil de mort auquel son
travail de policier béninois bien formé le contraignait. Les hommes se jetèrent alors à l'eau.
Certaines femmes, les bras croisés sur la tête, les seins aussi flasques que les chaussettes
d'anciens tirailleurs, étaient affolées. D'autres invoquaient les dieux de toutes leurs forces.
Pourvu qu'on sauvât cet être innocent en difficulté ! Seul homme valeureux resté sur la berge,
le policier ventripotent aux contours rebelles observait la plaine liquide dans une sorte
d'agitation stérile.
Production
D’une œuvre littéraire à une autre, d’un texte littéraire à un autre, on découvre
facilement la beauté du langage. Un texte dénué d’esthétique n’est pas plus qu’un texte
ordinaire ; il perd toute trace de littérarité. L’esthétique est donc ce qui caractérise
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essentiellement tout texte littéraire. C’est dans ce contexte que ce texte tiré de 21 Nouvelles
du Soleil de Daté Atavito BARNABE-AKAYI à la page 131 nous est proposé en vue d’en
faire une étude stylistique. A partir d’éléments concrets du texte, nous démontrerons
l’esthétique de ce texte. Le travail s’articulera autour de trois axes. D’abord, il s’agira de
mettre en exergue le rythme et la musicalité, ensuite montrer le rôle que joue l’exclamation,
enfin découvrir quelques images, dans cet extrait.
Ce qui fait la beauté d’un texte, c’est aussi la qualité des sons que l’on perçoit à
l’orale. L’agréabilité des sons à l’oreille permet d’appréhender la musicalité dans un texte.
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Dans ce texte, la musicalité est bien apparente. Lisons : « Certaines personnes s’affairaient
autour des pêcheurs. » Dans cette phrase, nous notons le retour du son vocalique « ᶓ » (selon
l’Alphabet Phonétique International), une voyelle mi-ouverte, sept fois, soit deux fois dans
« certaines » et « affairaient » et une fois dans « personne », « des » et « pêcheur ». Cette
assonance marquée par la répétition du son vocalique « ᶓ » concoure à la musicalité dans cette
phrase. Dans cette phrase : « Le fleuve laissait transparaitre une eau tantôt grisâtre, tantôt
verdâtre, tantôt bleuâtre en fonction des humeurs célestes », nous voyons non seulement le
mot « tantôt » qui revient trois fois mais aussi le suffixe « âtre » dans ces trois mots :
« grisâtre », « verdâtre » et « bleuâtre ». Cette un mélange d’assonance par les sons vocaliques
« ᶓ », « o » et « a » et d’allitération par le son consonantique « t ». La musicalité dans ces
phrases produit un effet séduisant ; ceci est plaisant pour celui qui lit et écoute. En dehors du
fait qu’un texte peut être séduisant, il peut aussi porter et transmettre une charge émotionnelle.
C’est le cas de l’exclamation.
Dans l’extrait, nous trouvons deux phrases exclamatives marquées chacune par un
point d’exclamation (!) à la fin. La première : « Que de gros poissons dans les bassines ! »
marque un étonnement. Cet étonnement est sans doute pour insister sur la grosseur des
poissons, laisser l’impression au lecteur que les poissons dans les bassines étaient
effectivement d’une grosseur considérable. La deuxième : « Pourvu qu’on sauva cet être
innocent en difficulté ! » exprime de la pitié, de la compassion à l’égard du naufragé. Cette
exclamation joue sur les sentiments du lecteur. Elle pourrait amener le lecteur à compatir, à
imaginer la souffrance et l’injustice que vit le naufragé. Sans réellement connaître le
personnage, l’effet que produit l’exclamation pourrait amener le lecteur à partager sa douleur.
On voit alors que le style d’un texte influence considérablement les représentations du lecteur.
Celui-ci représente ce qu’il lit dans son esprit et la façon dépend fort bien du style. C’est
d’ailleurs ce qui explique la présence des images dans des textes littéraires.
L’image est la représentation mentale que l’on se fait des réalités auxquelles font
penser les mots employés dans un texte. Elle renvoie à des figures de rhétorique en
l’occurrence, celles relevant de l’analogie. Dans le cas présent, la comparaison et l’hyperbole
sont les cas d’image à montrer dans le texte. Dans ce passage : « Ce matin-là, comme à
l’accoutumée, le ciel était d’un bleu pâle. », la comparaison est bien présente. Elle est réalisée
par l’outil de comparaison « comme ». On compare l’état du soleil en ce moment-là à celui
habituel. Cette comparaison permet alors au lecteur de comprendre que le ciel n’avait rien de
particulier ce jour-là et qu’il était dégagé comme nous le suggère ce groupe syntaxique :
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« bleu pâle ». L’hyperbole est remarquable dans cette phrase du second paragraphe : « Un cri
à réveiller même les morts. ». C’est une figure de style qui consiste à exagérer sur un fait dans
le but de produire un effet. Dans la phrase citée, on pourrait croire que le cri du naufragé est si
fort que même les morts se réveilleront dans leur tombe. Ceci pourrait bien paraitre curieux
pour le lecteur qui se montrera plus attentif à ce passage quoique l’idée soit exagérée.
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