Bases Radio Protection
Bases Radio Protection
Bases Radio Protection
de radioprotection
I. Introduction
Les phénomènes radioactifs prennent naissance au coeur même de la matière, et plus précisément
au niveau des atomes constituant cette matière.
L’atome est constitué d’un nuage d’électrons en mouvement autour d’un noyau composé de protons
et de neutrons.
II.2. Isotopes
Des éléments ayant le même nombre de protons Z mais des nombres de neutrons N différents sont
appelés isotopes.
Isotopes de l’hydrogène
Contrôle Physique U.L.B.
Notions de base de radioprotection – p 2
D’un point de vue chimique, ces 3 isotopes ont les mêmes caractéristiques.
Par contre, le nombre de neutrons présents et par conséquent le rapport du nombre de neutrons par
rapport au nombre de protons, aura un effet sur la stabilité du noyau.
Pour revenir vers un état d’équilibre, un atome radioactif va donc émettre des rayonnements qui
peuvent être répartis en 2 grandes catégories :
- les rayonnements électromagnétiques, c’est-à-dire des ondes de même nature que la lumière.
Il s’agit soit des émissions γ, soit des rayons X (rayons X produits par capture électronique ou
conversion interne).
L’émission α correspond à l’éjection d’un noyau d’hélium et est généralement accompagnée d’une
émission γ. :
A− 4
Z X NA → Z − 2YN − 2 + He 2 +
α
Ce type de désintégration n’a lieu que pour les noyaux lourds, c’est-à-dire pour A > 209, noyau
contenant un nombre élevés de protons et de neutrons.
La radioactivité β est rendue possible par la présence dans le noyau de forces capables de
transformer un nucléon d’une espèce dans l’autre : un neutron se transforme en proton, un proton
se transforme en neutron.
Cette transformation s’accompagne de l’émission soit d’un électron et d’un antineutrino, soit d’un
positron et d’un neutrino.
− −
A β A − +
Z XN → Z + 1YN − 1 + e + υ e Z X NA β → A
Z − 1YN + 1 + e+ + υ e
Les rayons γ et les rayons X sont tous 2 des rayonnements ionisants électromagnétiques.
Ils se différencient par leur origine : les rayons γ sont issus du noyau tandis que les rayons X
trouvent leur origine dans le cortège électronique de l’atome.
Le rayonnement γ correspond à un réajustement nucléaire accompagnant une émission α ou β.
Le noyau formé lors d’une de ces décroissances possède un surplus d’énergie dont il se libère en
émettant des rayons γ monoénergétiques. Dans le cas où cette émission est retardée, le noyau se
trouve dans un état métastable ayant sa propre durée de vie.
Certains noyaux radioactifs naturels sont issus de la désintégration de noyaux lourds à très longue
demi-vie.
Un des cas les mieux connu est celui de la chaîne de désintégration de l’U 238 qui donnera finalement
du Pb206 (U235 → Pb207, Th232 → Pb208).
Il en va de même pour certains isotopes artificiels tels que le Mo99/Tc99m, le Si32/P32.
Au cours du temps, en fonction du rapport des demi-vies, un équilibre s’établira entre la source dite
« mère » et la source « fille ».
La caractérisation d’un isotope se fait non seulement par le type d’émissions radioactives de
l’isotope, mais également par sa demi-vie T1/2
La demi-vie ou période, représente le temps nécessaire pour que le nombre de noyaux radioactifs
diminue de moitié.
λ est la constante de décroissance qui représente la fraction du nombre de noyaux qui sont
transformés par unité de temps.
L’activité d’une source étant proportionnelle au nombre de noyaux radioactifs, elle est donnée par
l’équation
A = A0e-λt
où A0 correspond à l’activité initiale de la source
t est le temps écoulé et
λ est la constante de désintégration de la source.
Pour connaître l’activité d’une source au temps t, il suffit d’appliquer la relation A t = A0/2n où n
correspond au nombre de demi-vies écoulées durant le temps t.
L’arrêté royal du 20 juillet 2001 portant règlement général de la protection de la population, des
travailleurs et de l’environnement contre le danger des rayonnements ionisants constitue LA
référence en matière de radioprotection.
Définitions de grandeurs physiques, limites de doses, règles de base de radioprotection, rôles des
services de contrôle physique et médical ... sont définis dans cet arrêté.
Dose équivalente HT,R : dose absorbée par le tissu ou l’organe T, pondérée suivant le type et la
qualité du rayonnement R.
HT ,R = wR.DT ,R
HT = ∑ wR.DT ,R
Dose efficace E : somme des doses équivalentes pondérées par un facteur wT dépendant des
différents tissus ou organes du corps
La dose efficace s’exprime en Sievert
E = ∑ wT .HT
Personne professionnellement exposée : toute personne soumise pendant son travail à une
exposition aux radiations ionisantes et susceptible dans le cadre de son travail de dépasser les
limites de doses fixées pour le public
Les limites de doses fixées par l’arrêté royal concernent une période de 12 mois consécutifs
glissants, c’est-à-dire une période de 12 mois et non pas systématiquement une année civile du 1 er
janvier au 31 décembre.
Pour les femmes enceintes, la limite de dose est de 1 mSv au niveau du foetus, limite valable entre
le moment de la déclaration de la grossesse et l’accouchement.
En ce qui concerne les organes ou tissus pris individuellement, les limites sont les suivantes :
Par rapport aux résultats de dosimètres, les limites sont donc les suivantes pour une période de 12
mois consécutifs glissants :
III.3. Dosimétrie
Il existe cependant une exception : si une personne ne manipule que des émetteurs β dont l’énergie
est inférieure à 200 keV (par exemple, tritium, C14, S35), elle ne doit pas porter de dosimètre.
Il faudra alors mettre en place un système de monitoring adéquat (tel que contrôle des urines, ...)
afin de vérifier une contamination éventuelle.
Dans le cas ou l’irradiation d’un organe ou d’un tissu en particulier est à craindre, le travailleur devra
porter un (ou plusieurs) dosimètre(s) supplémentaire(s) permettant de mesurer la dose à cet
endroit.
Il s’agit par exemple du dosimètre extrémité permettant de mesurer la dose au niveau des mains.
Si une personne est susceptible de recevoir une dose supérieure à 500 µSv par semaine, elle devra
porter à hauteur de poitrine un dosimètre à lecture directe.
C’est ce que l’on appelle la dosimétrie opérationnelle.
Lors de l’hospitalisation d’un patient qui subit un traitement I131, le personnel soignant et technique
se doit de porter un dosimètre à lecture directe ce qui lui permet de connaître la dose reçue au
contact du patient.
La loi précise également que tout travailleur extérieur ou étudiant séjournant en zone contrôlée doit
pouvoir disposer des mêmes moyens de protection que le personnel régulier.
En pratique cela signifie que le personnel intérimaire, les étudiants effectuant un stage et tout
visiteur pénétrant dans une zone contrôlée doit porter un dosimètre du même type que le personnel
régulier.
Les principes élémentaires à mettre en place pour assurer une bonne protection face aux radiations
ionisantes peuvent être résumés ainsi :
- soin, ordre
- temps
- distance
- et blindage
Le temps pendant lequel une personne est exposée à une source radioactive doit être réduit au
minimum nécessaire.
Dans certains cas particuliers, il convient d’effectuer une rotation du personnel afin d’éviter un
dépassement des limites de doses.
Les rayonnements issus d’une source radioactive sont a priori émis dans toutes les directions.
Tous les endroits irradiés de la même manière se situent à la surface d’une sphère dont le centre est
une source ponctuelle.
Par conséquent, la dose va suivre la loi de l’inverse du carré de la distance selon
D1
=
( d2 ) 2
D2 ( d1 ) 2
A titre d’exemple, le simple fait de prendre une source à l’aide d’une pince la distance passant de 1
à 10 cm, la dose diminue d’un facteur 100 au niveau des mains.
L’interposition de blindage entre la source et le personnel permet également une limitation des
doses reçues.
De manière générale, on peut dire que 5 à 6 cm d’air suffisent pour arrêter les rayonnements α.
Les rayonnements β sont quant à eux relativement faciles à arrêter. Les rayonnements émis par le
phospore 32 seront complètement arrêter par 8 mm d’eau.
Les rayonnements γ et X sont généralement très pénétrants ; ils nécessitent donc des épaisseurs de
blindage plus élevées.
Leurs énergies étant très variables (de quelques keV à plusieurs MeV), il est impossible d’établir une
règle générale du type « autant de cm de plomb suffisent ». Il faudra étudier le blindage de ces
sources aux cas par cas
En ce qui concerne les sources dites sources β pures, c’est-à-dire n’émettant que des rayonnements
β, il est conseillé de réaliser les blindages à l’aide de matériau dont le numéro atomique est faible.
En effet, avec un matériau dont le numéro atomique est lourd, tel que le plomb, l’interaction des
rayonnements β et du matériau produira un rayonnement de freinage (appelé Bremsstralhung) qui
est en fait un rayonnement électromagnétique. Il s’agit là du principe physique utilisé dans les
appareils de radiologie pour produire les rayons X.
Par exemple, dans le cas du P32, le blindage sera généralement constitué de plaques de plexiglas d’1
cm d’épaisseur.
Non seulement le plexiglas présente les qualités requises pour stopper les rayonnements β du
phosphore, mais il présente en plus d’autres avantages tels qu’un coût faible, pas de toxicité
(contrairement au plomb), une mise en oeuvre relativement facile ; de plus, l’écran de protection
étant transparent il est plus simple de travailler derrière ce type d’écran.
- les sources scellées (c’est-à-dire sources dont la structure empêche, en utilisation normale, toute
dispersion de substances radioactives dans le milieu ambiant) servant essentiellement à la
calibration d’appareils de mesure. Avec ce type de sources, seule l’irradiation est à craindre.
Les mesures de protection seront essentiellement axées sur le blindage lorsque la source n’est pas
utilisée.
- les sources non scellées : dans ce cas, à l’irradiation, viendra s’ajouter le risque de contamination
interne et/ou externe.
Le schéma présenté ici permet de situer les différents points sur lesquels il y a moyen d’intervenir
afin de diminuer le risque de contamination interne.
Objets- Air
Mains
surfaces
Boisson Vêtements -
nourriture objets personnels
Bouche
Blessure Poumons
Sang
Organe
critique
Afin de diminuer les risques le plus possible, voici quelques règles très simples à mettre en place :
⇒ pipeter à la bouche
⇒ toucher des objets non contaminés avec des gants contaminés (téléphone, ...)
- déchets combustibles
- déchets non combustibles
- déchets liquides.
⇓ ⇓ ⇓ ⇓
solides combustibles solides non liquides organiques liquides aqueux
combustibles
Le respect des consignes de tri reprises ci-après permet d’assurer une gestion correcte de ces
déchets dont le traitement est particulièrement onéreux.
Chaque récipient est muni d’une étiquette portant un code-barres ce qui nous permet d’assurer la
traçabilité des déchets depuis leur récupération jusqu’à leur élimination.
Déchets liquides
- Séparer les liquides aqueux et organiques
- Ne pas trop remplir les touries
Déchets combustibles
(papier, chiffons, plastique, …)
- Ne pas trop les remplir
- Fermer les sacs avec ligature métallique ou
« Colson »
- Déchets putrescibles : sac fermé à conserver
SACS
au congélateur
Fioles à scintillation
- Vider les fioles dans les touries
- Fioles vides dans un sac plastique réservé
uniquement aux fioles à scintillation
- Si fioles impossibles à vider (gel) : par petites
quantités dans un sac plastique
En cas de doute et pour tout type de déchets non repris ci-dessus, contactez le
Service de Contrôle Physique
tél : (02/650)20.96 – e mail : [email protected]