Modernisation Directeur de Publication R
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Évènements
Espace d’échanges entre les techniciens Marocains et Français de la Réforme Budgétaire
et de la Dépense Publique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Organisation de l’atelier technique de préparation du Rapport Genre 2009 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Ateliers sur la Réforme Budgétaire axée sur les Résultats, intégrant la « dimension Genre » : renforcement
des compétences des départements ministériels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Dossier
La Réforme Budgétaire au Maroc : levier et accélérateur de la Réforme de l’Etat (Interview) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
La LOLF de 2001 : une « révolution » pour le budget français (Interview) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Revue Trimestrielle du Ministère de La Réforme Budgétaire : impact sur les rôles des acteurs de la dépense publique et conditions
l’Economie et des Finances de réussite (Interview) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
La Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) : un nouvel avatar de la Réforme de l’Etat (Interview). . . 23
Les Réformes, l’évaluation des politiques publiques et le rôle du Ministère de l’Economie
et des Finances (Interview) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Directeur de Publication
Omar FARAJ, La Réforme Budgétaire : élément indispensable et essentiel pour la Réforme de l’Administration
Directeur des Affaires Administratives et Générales Publique et de l’Etat (Interview) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
La Douane marocaine : une administration engagée sur la voie du renforcement de ses capacités . . . . . . . . . . . . . . . . 34
Directrice de Rédaction
Naima MEZIANE BELFKIH,
Chef de la Division de la Communication et de Actualité
l’Information à la DAAG
Activités de Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances ......................................................... 39
Rédactrice en Chef L'évaluation du secteur financier Marocain dans le cadre du programme FSAP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
Malika OUALI,
Chef du Service des Publications à la DAAG Séminaire sur le Règlement des différends dans le cadre de l’Accord de Libre-Echange entre
le Maroc et les Etats-Unis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
Comité de Rédaction OCDE / PPP : focus sur l’expérience marocaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
Fatiha CHADLI, Karim BEN YAKOUB
Solidarité collective et responsabilité individuelle : piliers de la Réforme du système de retraite. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
Comité des Publications
Les Représentants des Directions du Ministère
Services
et Organismes Sous Tutelle.
Fonctionnaires du MEF : bon appétit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
Infographie Des conventions pour promouvoir l'action sociale au sein du MEF ....................................................... 54
Abdessamad BOUNNAR
Impression Carriére
Administration des Douanes et Impôts Indirects
Le Conseil de Formation tient sa 8ème session . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Diffusion
My. Mustapha DRISSI
Tribune Libre
Les services électroniques et la protection des données personnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
L
a Réforme de l’Etat et la modernisation de l’Administration ont toujours été au cœur de l’actualité.
Suscitées par les changements connus par les Etats dans leurs structurations et dans leurs fonc-
tions, et par les mutations économiques et sociales qu’imposent les évolutions des sociétés, elles
reviennent tout au long de l’histoire moderne et constituent un des éléments du débat public de par le
monde.
Aujourd’hui, ces thèmes qui demeurent au centre des préoccupations de tous les pays, à des degrés et
des rythmes différents, ont été confrontés à un mouvement de Réforme. A ceci deux arguments : le
coût budgétaire jugé excessif de la Fonction Publique et évolution de la culture économique et politi-
que des citoyens qui préféreraient choisir leurs prestations, selon leur qualité et leur volonté.
Au Ministère de l’Economie et des Finances, le sujet est d’importance. Dès le départ, le MEF a été au cen-
tre des différentes Réformes menées au Maroc : partant de celles déclenchées par la crise des finances
publiques des années 80, passant par la mise en œuvre du Programme d’Ajustement Structurel (PAS),
aux différentes réformes de libéralisation et d’ouverture de l’économie et les réformes de l’Administra-
tion Publique. Ce processus a été accéléré durant la dernière décennie, où les finances publiques ont
eu une place centrale.
Soucieux de garantir une meilleure gestion de ses finances, le MEF a engagé un certain nombre de
réformes et s’est ouvert sur les expériences similaires menées par d’autres pays, pour en tirer les
renseignements nécessaires, notamment celle de la France qui a connu la Réforme Budgétaire avec
la « LOLF » et actuellement la « Révision Générale des Politiques Publiques » dans le cadre de la
Réforme de l’Etat menée par le nouveau Gouvernement.
Dans ce sens, notre département a abrité, le 10 avril 2008, une conférence sur le thème : « regards croi-
sés sur la modernisation de l’Administration Publique » animée par des concepteurs et techniciens de
la Réforme au Maroc et en France.
Elle a par ailleurs approché certains des intervenants, aussi bien marocains que français, afin de donner
des éclaircissements sur les démarches poursuivies pour la mise en place de ces réformes, leurs conte-
nus, l’état d’avancement et leurs perspectives d’évolution. Ceci en posant la problématique du lien
entre Réforme Administrative, Réforme des Finances Publiques et Réforme de l’Etat, tout en faisant une
lecture parallèle des expériences marocaine et française.
Les propos recueillis par « AL MALIYA » alimentent sa rubrique « Dossier » qui est complétée, à titre d’il-
lustration, par les efforts de l’Administration des Douanes et Impôts Indirects en matière de mise en
œuvre des Réformes.
La rubrique « Actualité », revient quant à elle sur les principales activités du Ministère, en réservant un
espace aux activités phares de Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances.
La rubrique « Carrière » traite des travaux de la 8ème session du Conseil de la Formation du Ministère
qui ont porté sur le bilan de la formation ainsi, que sur l’Institut de Formation des Finances.
La rubrique « Services » de ce numéro présente deux importantes réalisations du MEF en matière d’ac-
tion sociale : la signature de plusieurs conventions pour la promotion de cette action, et l’ouverture du
nouveau restaurant au profit du personnel du Ministère.
L
a Conférence-débat « Regards croisés sur
la modernisation de l’Administration
Publique » a réuni les représentants de
différents départements ministériels, des Ins-
pections Générales Ministérielles, des Organi-
sations Internationales. Elle a constitué de ce
fait un espace de rencontres et d’échanges
entre ces dernièrs avec les « concepteurs » et
les « techniciens » des Réformes en cours au
sein des ministères chargés de l'Economie et
des Finances marocain et français.
A l’ordre du jour, trois problématiques importantes, à savoir : (i) Aux termes des débats suscités par ces problématiques, M. Daniel
la rénovation du cadre budgétaire en France et au Maroc, et sa MOREL, Président de l’ADETEF, tout en rappelant le contexte
contribution à la modernisation de l’Administration Publique international actuel marqué par des incertitudes croissantes, a
dans son ensemble; (ii) les dispositifs de mesure de la perfor- mis en exergue l’importance des actions de coopération dans la
mance et les méthodes d’évaluation des politiques publiques réduction de ces incertitudes et la construction d’un espace euro-
mis en place pour accompagner la responsabilisation des ges- méditerranéen plus performant.
Signalant que la France dispose, en plus du traité de Maës- Pour le cas du Maroc, la mise en place de la Réforme Budgétaire
tricht, de trois Lois Organiques : la LOLF, celle des Finances a évolué au rythme des départements ministériels, a reprécisé
Sociales et celle des Finances Locales (avec les principes d’au- M. BENNANI et la nomenclature budgétaire a également évolué
tonomie, de péréquation de compensation et de transfert de selon les exigences des projets présentés par ces départements.
charge entre l’Etat et les Collectivités Locales), il a fait remar-
quer que c’est seulement par la codification de l’ensemble des De son coté, M. CHEVAUCHEZ a précisé que la Réforme Budgé-
textes qui règissent la gestion des Finances Publiques qu’on taire s’est accompagnée d’une évolution du rôle des principaux
pourra disposer d’une « constitution financière ». acteurs du contrôle et du pilotage des Finances Publiques de
l’État. Le Parlement s’est vu confier de nouvelles responsabilités
Pour la mise en place du « Budget de Performance », le Maroc et le rôle de la Cour des Comptes a été renforcé, notamment en
a suivi un parcours différent, a tenu à rappeler M. CHEVAU- matière de contrôle et d’évaluation.
CHEZ : Il l’a fait dans un esprit d’engagement total et dans le
Toutefois, a-t-il signalé, la question de la gestion des ressources
cadre des possibilités offertes par la réglementation en
humaines n’a pas été considérée au début de la mise en place des
vigueur. Après l’expérimentation, la réflexion est actuellement
réformes, quoique la Réforme de l’Etat et de l’Administration
lancée pour la révision de la LOF, a-t-il précisé.
Publique est conditionnée par celle de la Fonction Publique.
Sur la base des expériences vécues et du suivi de ce qui s’est fait
au Maroc, M. CHEVAUCHEZ s’est interrogé sur le contenu de la Deuxième table ronde : mesure de la performance
future LOF : est-ce une simple confortation, codification et clari- publique, analyse et évaluation des politiques
fication des situations et expériences qui existent déjà, ou bien publiques
le législateur marocain profitera de cette révision pour ouvrir Lors de la deuxième table ronde, les questions de la mesure de
une nouvelle frontière à l’évolution des Finances Publiques la performance et de l’évaluation des politiques publiques,
marocaines, en traitant de sujets plus techniques, à savoir : la des organes, outils et démarches utilisés ont été abordées par
budgétisation des salaires, la comptabilité des entreprises, la les différents intervenants.
responsabilité des gestionnaires avec un cadrage administratif
et juridique précis ? Il a également souligné que lors de cette Dans ce sens, M. Pierre LUBEK, Inspecteur Général des Finances
révision, il serait judicieux de prendre en compte la décentrali- et Président du Comité Interministériel d’Audit des Program-
sation, la déconcentration et le rôle du Parlement dans le pro- mes (CIAP), a expliqué les raisons de création de ce Comité, à
cessus d’élaboration et de vote de la Loi de Finances. savoir : la complexité de la mise en œuvre de la LOLF 2001 et les
nombreux risques que cette mise en place peut engendrer,
Réagissant aux différentes interventions et continuant sur les ainsi que la préoccupation de donner plus de garantie à la per-
parcours différents de l’expérience marocaine et française en tinence et à la validité des résultats de performance annoncés
matière de Réforme Budgétaire, M. Mostafa KHEIDRI, Directeur par les départements dans leurs programmes.
des Affaires Administratives au Ministère de l’Intérieur, a relevé
la similitude entre les deux expériences, en rappelant qu’en Dispositif indépendant, il réunit actuellement 17 membres
France, la Réforme Budgétaire est passée aussi par une phase des corps d'inspection ou de contrôle rattachés à chaque
Selon la même logique d’échange d’expérience, M. A. BEN- Ces interventions ont suscité des interrogations relatives prin-
NANI est intervenu en sa qualité d’Inspecteur Général des cipalement, aux indicateurs (multiplicité, pertinence, néces-
Finances, pour présenter les actions entamées par l’IGF pour sité de leur suivi et leur amélioration…), à la capitalisation sur
promouvoir la culture de la performance au sein de l’Adminis- les travaux réalisés en matière d’évaluation, à l’accompagne-
tration Publique. ment des ministères pour la mise en place et l’assimilation des
instruments de performance, …
Plusieurs missions d’audit de performance ont été réalisées au
profit de 12 départements ministériels, a-t-il précisé. Ces mis- Troisième table ronde : actualité des réformes dans
sions ont été menées en collaboration avec les Inspections les ministères économiques et financiers
Générales des Ministères (IGM).
Cette dernière table ronde était l’occasion de s’étaler sur les
En outre, l’IGF a organisé des sessions de formation au profit sujets d’actualité en matière de modernisation dans les ministè-
d’une quinzaine d’IGM, afin de faciliter l’appropriation de la res chargés de l’économie et des finances au Maroc et en France.
culture des résultats et le partage et l’adhésion aux principes
et fondamentaux de l’audit. A cet effet, M. F. MORDACQ a été interpellé sur la récente
fusion entre la Direction Générale de la Comptabilité Publique
Intervenant lors de cette table ronde, au sujet de la Révision (DGCP) et la Direction Générale des Impôts (DGI).
Générale des Politiques Publiques en France (R.G.P.P), M. Yvon
OLLIVIER, a souligné que la RGPP a pour finalité l’audit général À cet égard, il a précisé dans son intervention que les objectifs
des politiques publiques de l’Etat, en identifiant les réformes à à la base de cette opération sont le souci de simplification des
même de réduire les dépenses, tout en maintenant l’efficacité procédures vis-à-vis des usagers (création d’un guichet uni-
de ces politiques publiques et en assurant l’amélioration de la que), l’amélioration de la productivité et du plan de carrière
qualité de service pour les citoyens. des fonctionnaires et le conseil aux Collectivités Locales.
Abordant les modalités de sa mise en place, il a souligné la forte Cette fusion est devenue effective depuis le 4 avril 2008, avec
mobilisation des différents corps d’inspections (IGA, IGF, …), la publication de l’organigramme de la nouvelle Direction
Cette fusion actuellement totale au niveau central, touchera le Réagissant à l’interrogation sur le bilan de la mise en place du
niveau local dans le cadre d’une expérimentation prévue au contrôle comptable et financier des EEP, M. TALBI a signalé, en
niveau de 10 régions et pour une durée de quatre (4) ans, se rapportant aux conclusions du Rapport « CFAA 2007 » de la
avant sa généralisation. Banque Mondiale, que le contrôle d’accompagnement touche
actuellement 10 entreprises publiques, mais celles-ci repré-
Une Réforme a toujours un coût de départ, a indiqué M. MOR- sentent 80 % du portefeuille public. Il a également fait remar-
DACQ. Aussi, et afin de faciliter la fusion et avoir l’adhésion des quer que ce contrôle est conforme aux normes internationa-
50 000 agents de la DGCP et des 80 000 agents de la DGI, l’Etat les, mais se doit d’être mieux implémenté.
s’est engagé à accorder une « prime de fusion » et procédera
à aligner vers le haut les salaires de fonction similaires dans les Interpellé pour porter un regard particulier sur les réformes
deux ex-directions. initiées au Maroc et en France, M. Eric GISSLER, Inspecteur
Général des Finances et Coordonnateur ADETEF pour le
M. Saïd IBRAHIMI, Trésorier Général du Royaume du Maroc, a à Maroc, a mis l’accent tout d’abord sur le suivi régulier par les
son tour présenté l’opération de fusion entre la Trésorerie directions du MEF de ce qui se fait par leurs homologues fran-
Générale du Royaume (TGR) et le Contrôle Général des Enga- çaises, et sur la mise en œuvre réussie des réformes au niveau
gements de Dépenses de l’Etat (CGED), ainsi que la création vertical (au sein des directions ou des départements ministé-
des Trésoreries Ministérielles et la mise en place du Contrôle riels pris individuellement).
Modulé de la Dépense (CMD).
Il a, en outre, relevé la difficulté de la mise en œuvre des réfor-
Revenant sur les constats soulignés par l’étude à la base de mes transverses, en insistant sur la nécessité de plus de coordi-
cette fusion, M. IBRAHIMI a signalé que celle-ci a permis de nation et de mise en cohérence des réformes initiées.
dépasser les problèmes de la multiplicité des interlocuteurs que
rencontraient les ordonnateurs et du retard dans l’élaboration M. E. GISSLER a, par ailleurs, mis en exergue l’importance de
des Lois de Règlement (5 ans de retard). la stabilité des responsables (dans leurs postes) pour la
continuité des processus de réformes enclenchés et la réus-
Concernant la mise en place des Trésoreries Ministérielles, M. le site de la modernisation de l’Administration Publique, en
Trésorier Général du Royaume a indiqué qu’au terme de l’an- soulignant la constance qui caractérise la haute Fonction
née 2008, elles seront au nombre de 10, et couvriront ainsi l’en- Publique marocaine.
semble des départements ministériels.
Plusieurs problématiques ont été soulevées lors de l’échange
M. IBRAHIMI a par ailleurs ajouté que cette fusion permettrait entre les participants et les intervenants.
la mise en place du Contrôle Modulé de la Dépense Publique
(CMD), dont l’objectif principal est l’allégement des contrôles Ainsi, M. MORDACQ interrogé sur le contrôle hiérarchisé et sur
a priori, en contrepartie d’une plus grande responsabilisation le bilan de sa mise en œuvre, a fait observer la similitude avec
des gestionnaires. Ceci se traduira par la mise sous la respon- le CMD, en précisant qu’il s’agit d’un contrôle proportionnel
sabilité des ordonnateurs de prés de 85% des marchés repré- au degré de confiance accordé à l’ordonnateur, et que globa-
sentant environ 30% du volume financier, note-t-on dans les lement le bilan est positif.
propos de M. IBRAHIMI.
En termes d’appréciation de l’opérationnalité de la fusion TGR/
Invité à cette troisième table ronde pour intervenir sur le CGED, le témoignage de M.M. KHEIDRI en sa qualité d’ordonna-
contrôle comptable et financier des Etablissements et Entre- teur a été éloquent, jugeant que celle-ci a permit l’unicité de
prises Publics (EEP), M. Abdelaziz TALBI, Directeur des Entre- l’interlocuteur et le gain en temps de traitement de dossiers.
prises Publiques et de la Privatisation (DEPP), a souligné le rôle
de ce contrôle en tant que moyen d’incitation à l’instauration D’autres interrogations ont été soulevées se rapportant au
de la bonne gouvernance dans ces structures. respect du principe de séparation des pouvoirs entre ordon-
nateur et comptable dans la fusion TGR/CGED, à la mise en
Exposant les différents contrôles prévus par la Réforme, œuvre des réformes et leurs impacts sur la croissance écono-
notamment le « contrôle d’accompagnement » et le « contrôle mique et sur la vie des citoyens.
AL MALIYA
T
enu à Rabat à la veille de la préparation
du cycle de la Loi de Finances, l’atelier
technique de préparation du Rapport
Genre 2009 vise la sensibilisation des person-
nes chargées de la planification et de l’élabo-
ration des budgets, le renforcement de l'in-
tersectorialité et la mise à niveau des
concepts et des outils d’analyse genre du
budget.
D
ans le cadre de la mise en œuvre de la
phase II du programme global BSG, le
MEF a organisé, avec l’appui du Fonds
de Développement des Nations Unies pour la
Femme (UNIFEM), des ateliers destinés au ren-
forcement des capacités des responsables et
cadres des départements ministériel adhérents
à la BSG.
Il a également signalé les avancées réelles enregistrées dans le S’adressant aux participants, Mme BENJELLOUN a précisé que
cadre de la mise en place des instruments de la BSG, en les résu- l’exercice d’institutionnalisation du genre dans les politiques
mant en quatre acquis importants, à savoir : (i) une plus grande publiques au Maroc s’accompagne de l’ambition de modéliser la
appropriation nationale de la démarche ; (ii) la production d’outils démarche, pour qu’elle puisse être répliquée par d’autres dépar-
de sensibilisation et d’apprentissage ; (iii) le développement d’un tements ministériels au Maroc et dans d’autres pays.
système de gestion des connaissances et d’une stratégie de com-
munication et (iiii) l’ancrage effectif dans le processus budgétaire. Ces ateliers, qui ont concerné quatre départements ministériels
(Alphabétisation et Education Non Formelle, Emploi et Forma-
Il a par ailleurs invité les participants à ce programme à mobili- tion Professionnelle, Santé, Economie et des Finances), ont per-
ser tous les moyens nécessaires pour engager de façon progres- mis aux participants des différents départements d’identifier les
sive la mise en œuvre de cette Nouvelle Approche Budgétaire programmes à gendériser et d’élaborer une prémisse d’indica-
intégrant la dimension « Genre ». teurs gendérisés.
Pour sa part la Directrice Régionale des Programmes de l’UNI- Les ateliers se sont déroulés en deux sessions : la première en
FEM pour l’Afrique du Nord a salué l’intérêt porté par le Gouver- mai 2008 et la seconde en fin juin, début juillet 2008.
AL MALIYA
L
eurs apports ont contribué à la mise en place du processus de Réformes en cours dans leurs
pays. Hauts fonctionnaires Marocains et Français, experts en leurs domaines, ils ont été
soit initiateurs de Réformes soit techniciens à charge de leurs mise en œuvre.
Ce dossier présente également les efforts de renforcement de capacités entrepris par l’une des
directions de notre Ministère, la Direction des Douanes et Impôts Indirects, en s’inscrivant
dans la dynamique de Réforme en marche au sein du Ministère.
* Organisme de coopération technique internationale du Ministère Français de l’Economie, des Finances et de l'Emploi et du Ministère du Budget, des
Comptes Publics et de la Fonction Publique.
La Nouvelle Approche Budgétaire procède de la logique des prévalait jusqu’à une date relativement récente. Elle répond au
résultats, qui tend à se substituer à la logique des moyens qui souci croissant d’assurer une plus grande efficacité des dépenses
• Le déploiement dès l’année 2002 du dispositif de la globa- * la diffusion dudit guide à l’ensemble des départements
lisation des crédits et d’évaluation des résultats consistant ministériels par circulaire de Monsieur le Premier Minis-
à conférer aux « Ordonnateurs » une plus grande souplesse tre ;
dans l’utilisation des crédits mis à leur disposition, en contre- * l’organisation d’une journée sur la thématique du CDMT
partie d’un engagement de leur part sur des objectifs prédé- au profit de l’ensemble des départements ministériels
finis. A cet effet, deux initiatives principales ont été prises : en vue de leur permettre de s’approprier la méthodolo-
* L’assouplissement des modalités de virement de crédits gie retenue pour l'élaboration dudit Cadre.
au sein d’un même paragraphe pour les Ministères ayant Ainsi, et au titre de l’année écoulée, 9 départements ministé-
adhéré à l’approche de la globalisation. Ces virements riels ont élaboré leurs CDMT sectoriels (Santé, Culture, Pêches
peuvent ainsi être opérés sans aucune restriction et sans Maritimes, Plan, Industrie et Commerce, Education Nationale,
visa préalable du Ministère chargé des Finances ; Eau, Equipement et Transport, Habitat et Urbanisme).
* La restructuration des morasses budgétaires pour faire
ressortir les programmes pour lesquels sont fixés des • Le déploiement du dispositif de globalisation des crédits
objectifs et auxquels sont adossés des indicateurs de qui constitue un axe majeur dans la mise en place d’une ges-
performance. tion axée sur les résultats, la recherche de la performance et
la reddition des comptes. Les efforts menés dans ce cadre
• L’amélioration de la déconcentration budgétaire ou le ont permis, à fin 2007, l'adhésion à ce dispositif de 32 dépar-
renforcement de la contractualisation entre l’Administration tements ministériels gérant près de 77% du budget d'inves-
centrale et les services déconcentrés en vue de réhabiliter tissement. En outre, un « recueil des indicateurs de perfor-
leur rôle dans la mise en œuvre des politiques publiques. mance » est établi annuellement et accompagne les projets
Cette contractualisation permet à ces services déconcentrés de budgets sectoriels transmis au Parlement.
de jouer un rôle important, en les associant à la définition
des objectifs qui leur sont assignés, des moyens nécessaires • Le renforcement de la déconcentration administrative.
pour l’exécution de ces objectifs et des résultats attendus de A ce titre, il y a lieu de signaler la mise en œuvre du décret
l’exécution de leurs interventions. du 2 décembre 2005, fixant les règles d’organisation des
Pour pouvoir réussir la mise en œuvre de la Réforme Budgé- départements ministériels et de la déconcentration admi-
taire et permettre aux administrations de l’approprier, le Minis- nistrative, qui est de nature à renforcer la déconcentration
tère de l’Economie et des Finances a opté pour le principe de la et conforter le dispositif de contractualisation des relations
progressivité dans le processus d’adaptation des modes de entre les administrations centrales et leurs services décon-
gestion et de renforcement des capacités des ministères dans centrés. Ce décret a prévu l’élaboration par les départe-
le développement et la mise en œuvre des outils liés à la per- ments ministériels des schémas directeurs de déconcentra-
formance. tion administrative à mettre en œuvre durant une période
allant de deux à cinq ans. Ces schémas comprennent,
La démarche choisie s’appuie également sur le principe de notamment les attributions à transférer aux services décon-
l’implication des ministères dans la conception de la Réforme centrés, les moyens humains, matériels et financiers alloués
et la mise en place de la Nouvelle Approche Budgétaire. L’ob- aux services déconcentrés, les décisions administratives
A cet effet, un référentiel, le « guide d’audit », a été conçu, dis- M. Pierre LUBEK : Au fait, lorsque l’on parle des « rapports du
cuté, et adopté par le CIAP ; puis les premières équipes d’audi- CIAP », il s’agit de trois documents publiés dans un seul
teurs ont été constituées, sur la base de la mise à disposition volume, à savoir (i) le rapport de l’équipe d’audit portant ses
d’auditeurs par les inspections générales le temps d’un audit, constats et ses recommandations d’amélioration, (ii) la
c’est à dire trois mois. Chaque équipe est ainsi composée de réponse formulée par le Ministère audité, et (iii) l’avis du CIAP,
trois personnes, dont une appartient à l’Inspection Générale qui exprime la position collégiale de ses membres sur les
du Ministère, dont le programme est audité, et les deux autres aspects les plus importants soulevés par l’audit et sur les
sont membres d’Inspections Générales d’autres ministères. La recommandations émises.
présence d’un auditeur originaire du ministère audité, et de
deux qui n’en sont pas, permet un équilibre entre celui qui Ce document est adressé au ministère concerné (Cabinet du
connaît la politique publique concernée et ses spécificités, Ministre, Secrétariat Général et responsable du programme
mais, peut aussi être trop sensibilisé à ces caractéristiques, et audité), à la Cour des Comptes et aux Commissions des Finan-
ceux qui, ne la connaissant pas. Ceux-ci ont l’esprit plus libre, ces du Parlement (Assemblée Nationale et Sénat).
et sont guidés avant tout dans leur approche par la méthodo-
logie répondant le mieux à une application optimale des prin- Le bon usage du contenu de ce rapport revient ensuite à ces
cipes de la LOLF. destinataires.
AL MALIYA : Vous-avez suivi l’expérience marocaine de L’option à prendre dans cette révision, sans naturellement
Réforme Budgétaire et celle du Contrôle de la Dépense vouloir donner des conseils, est le choix entre « une approche
Publique, que pouvez-vous nous dire à ce sujet ? exhaustive de la notion de programme, comme en France »
selon laquelle, « tout euro dépensé doit être comptabilisé
M. Pierre LUBEK : En ce qui concerne la Réforme du Contrôle dans un programme » ou bien une approche plus « anglo-
de la Dépense Publique, je note que le Maroc l’a réussie, et saxonne », selon laquelle les programmes ne couvrent pas l’in-
une grande satisfaction a été exprimée par l’ordonnateur tégralité du budget, mais regroupent des dépenses et actions
représentant le Ministère de l’Intérieur lors de la Conférence - jugées prioritaires.
Débat « Regards croisés sur la modernisation de l’administra-
tion publique », organisée à Rabat, le 10 avril 2008. A mon avis, l’option française a le mérite d’une grande clarté
et d’une forte cohérence dans les objectifs recherchés. Elle res-
Je note également que la fusion TGR/CGED, à travers la mise en ponsabilise de fait tous les intervenants, nul n’étant tenu à
place des Trésoreries Ministérielles, est très proche de ce qui a été l’écart ou considéré sur un mode mineur. Mais, elle est com-
réalisé en France, dans le cadre de l’adaptation de l’ancien plexe et sa mise en œuvre nécessite du temps et un accompa-
« contrôle financier » à la LOLF, particulièrement avec la création gnement majeur des administrations, par une pédagogie
des Contrôleurs Budgétaires et Comptables Ministériels (CBCM). adaptée.
L’expérience marocaine va aussi dans le sens de l’esprit de res- Je terminerai en suggérant que la mise en œuvre de la
ponsabilisation et d’autonomie des ordonnateurs…Mais je Réforme au Maroc soit l’occasion d’examiner l’intérêt qu’il y
pense que des efforts resteront à accomplir en matière d’allé- aurait à l’accompagner de la transposition d’une structure
gement du contrôle. d’audit inspirée du CIAP.
Entretien réalisé par «AL MALYIA»
AL MALIYA : Dans ce sens, qu’en est-il du principe de la sépa- AL MALIYA : Vous avez suivi la mise en place de la Réforme
ration des pouvoirs entre Ordonnateur et Comptable, et de Budgétaire menée par le MEF, quelle suggestion faites-vous
la pratique d’une comptabilité analytique qui permettra de aux responsables marocains en charge de cette Réforme
produire les informations utiles pour le gestionnaire ? pour la réussite de la révision de la LOF ?
M. B. CHEVAUCHEZ : Vous avez raison de vous interroger sur le M. B. CHEVAUCHEZ : Je suis très honoré d’être associé, sur le
principe de « la séparation des pouvoirs entre l’Ordonnateur et le plan technique, à la réflexion et à l’élaboration de la Réforme
Comptable », qui est un grand pilier de la doctrine et de la prati- Budgétaire au Maroc. J’ai vraiment le sentiment que les respon-
que comptable dans nos administrations. sables marocains de la réforme la pilotent avec à la fois beaucoup
de sagesse et beaucoup d ‘engagement.
Cette séparation se pratique dans toutes les grandes organisa-
tions, publiques ou privées. Mais, contrairement aux administra- Une des difficultés importantes est liée sans doute à la détermi-
tions anglo-saxonnes, où l’Ordonnateur et le Comptable relèvent nation du bon niveau d’ambition pour cette Réforme, de manière
de la même entité hiérarchique, dans nos administrations ils ren- à ce qu’il ne soit ni trop modeste ni trop élevé.
dent compte à des supérieurs hiérarchiques différents au som-
met de la pyramide hiérarchique :le Ministre du Département Un niveau d’ambition trop élevé, avec des réformes trop rapides
Ministériel concerné, pour l’Ordonnateur et le Ministère chargé par exemple, pourrait faire prendre d’importants risques pour la
des Finances pour le Comptable. Le rapprochement physique ou sécurité et l’équilibre du système financier public.
géographique du comptable désormais placé auprès d’un minis- A l’inverse, une ambition insuffisante qui n’apporterait pas de
tère atténue les inconvénients de cette séparation. réelle Valeur Ajoutée aux acteurs du système, en leur offrant peu
de flexibilité et de marge de manœuvre, ne permettrait pas de
Une deuxième observation dans le même sens est lié au dévelop- soutenir la mobilisation de tous les acteurs concernés.
pement des progiciels d’exécution des dépenses (au Maroc, on
pense à « GID » qui sera opérationnel dans quelques années) sont Je crois par ailleurs qu’il convient, dans ce genre de réforme
des progiciels communs à l’Ordonnateur et au Comptable. Ils ambitieuse, de bien veiller à la cohérence du système pour per-
permettent une gestion intégrée de tout le processus d’exécu- mettre son évolution harmonieuse. On ne peut pas agir sur une
tion de la dépense publique, de l’engagement au paiement. Leur seule de ses composantes. Le Réforme du « contrôle » par exem-
usage contribue donc aussi à effacer la distinction juridique entre ple ne peut se faire sans une révision de la nomenclature budgé-
l’Ordonnateur et le Comptable. taire ; de même, l’informatisation du système et la mise en place
de règles de transparence nécessitent une revue des process et
De manière schématique, au début du processus de toute des rôles et responsabilités des acteurs… Si tous les éléments du
dépense, l’Ordonnateur signe l’acte d’engagement de la système de Finances Publiques ne sont pas pris en compte
dépense publique (bon d’achat, contrat, recrutement…). Qui est ensemble et globalement, la réforme ne peut pas se développer
alors vérifié automatiquement par le Contrôleur financier selon de manière équilibrée.
des critères préétablis ; selon le même Workflow l’opération est
ensuite basculée chez le Comptable (payeur) pour des signatures En tout état de cause , je souhaite « bon vent » à la poursuite de
électroniques en fonction de vérifications intégrées dans le pro- la Réforme Budgétaire marocaine qui est devenue- et restera, j’en
giciel utilisé. Les plus modernes de ces logiciels donnent la possi- suis sûr- une référence prometteuse pour tous les observateurs
bilité de la signature automatique des chèques de paiement des qui de l’étranger suivent les efforts de modernisation entrepris
opérations. depuis le début des années 2000.
Entretien réalisé par «AL MALYIA»
AL MALIYA : Comment a-t-on procédé pour la mise en place Au niveau technique, un Comité d’Appui composé de membres
de cette RGPP, étant donné qu’elle est sensée toucher toutes de cabinets (présidence, primature, ministère du budget) et de
les politiques publiques ? Parmi les objectifs visés : rendre fonctionnaires de la Direction de la Modernisation de l’Etat, est
l’organisation administrative plus simple et efficace. Ceci dédiee à temps plein à la RGPP. C’est cette équipe qui a élaboré
les guides méthodologiques de départ, avec le soutien de
s’est traduit par la suppression d’une trentaine de structures
consultants privés.
d’administrations centrales ou d’organismes divers et la
fusion d’autres structures, notamment la DGI/DGCP, le ser- Je préciserais aussi, que les équipes de la RGPP travaillent en
vice statistique du Ministère de l’Industrie avec ceux de concertation permanente avec les ministères et sont tenues par
l’INSEE … Cette simplification de l’organisation de l’État l’obligation de chiffrer leurs propositions en termes de coûts
n’est-elle pas un retour en force vers la « centralisation » ? budgétaires, ou en termes d’amortissement d’investissements
éventuels.
M. Yvon OLLIVIER : Cette revue générale des politiques publi-
ques cible un objectif très ambitieux. Il s’agit d’améliorer, pour Les propositions faites sont généralement en termes de simplifi-
l’ensemble des politiques publiques, le service rendu par l’Admi- cation administrative et de fusion de structures (Directeurs ou
nistration (y compris la Police et la Gendarmerie…) en intégrant services territoriaux …), de manière à alléger l’appareil de l’Etat,
la dimension budget et coût. tout en tenant compte de la décentralisation.
Les précédentes tentatives de la «Réforme de l’Etat » se sont inté- Rappelons à ce sujet que le lancement de la politique de décen-
ressées à des champs spécifiques de l’action de l’Etat et avaient tralisation en France remonte à plus d’une vingtaine d’années.
une approche transversale. Elles intervenaient notamment, sur la Depuis, l’administration locale au niveau des régions, des dépar-
politique des Ressources Humaines, la politique d’achat …et non tements et des communes, s’est beaucoup développée. Aussi, il
sur l’ensemble des champs de l’action administrative, contraire- s’est avéré nécessaire de chercher à alléger concommitamment
ment à la RGPP qui touche l’ensemble de cette action. l’administration d’Etat, de manière à ne pas créer des doublons à
tous les niveaux entre l’administration territoriale de l’Etat et
Vu l’ambition de cet objectif, jointe à une forte implication au ‘l’administration locale.
plus haut niveau de l’Etat (le Président de la République et le Pre-
mier Ministre), un solide dispositif a été mis en place en s’ap- Cet allégement se fait certes, par le transfert d’un certain nombre
puyant sur la mobilisation des Inspections ministérielles, avec de compétences aux Collectivités Locales, et également par la
une implication très forte de l’Inspection Générale des Finances. fusion ou la suppression de structures. Mais, comme déjà précisé,
l’approche de la RGPP ne se limite pas à la suppression des
Au total, 300 personnes, dont des consultants privés, ont travaillé dépenses en supprimant des structures. Il s’agit de réfléchir sur la
pendant 9 mois -et continuent pour certains- dans le cadre de 26 meilleure façon d’exercer les missions des différentes structures,
équipes. 14 d’entre elles sont consacrées à des Ministères et ana- dans un souci d’amélioration de la qualité des services rendus.
lysent les systèmes de production des administrations publiques Ceci, en s’intéressant au reengineering des process et aux pro-
et leurs politiques d’intervention. grès permis par les TIC. A titre d’exemple : les projets visant à
l’amélioration de la délivrance des papiers d’identité, des passe-
Le suivi du travail de ces 26 équipes est assuré par un « Comité de ports, des cartes grises et des permis de conduire nécessitent un
Suivi des politiques publiques ». investissement très lourd, chiffré à 1 Milliard d’Euro sur 10 ans,
1 C’est pour la première fois que le Ministre du budget est impliqué directement.
2 Ce Conseil est préside par le Président de la République et comporte l’ensemble des ministres du Gouvernement.
M. Yvon OLLIVIER : La réussite de toute Réforme passe effective- Toutes ces actions convergent vers un réexamen des politiques
ment par l’adhésion des acteurs concernés. publiques, avec un intérêt particulier à l’évaluation de ces poli-
tiques.
Concernant la RGPP, elle a parfois été critiquée comme trop tech-
nocratique et peu participative, n’ayant pas associé les citoyens. J’ai notamment compris qu’une veritable démarche d’évaluation
était prévue pour les projets relevant de l’INDH. Ces projets font
Pour être honnête, cette critique est partiellement justifiée. Un déjà l’objet d’audits conjoints de l’IGF et de l’IGAT, qui ont visé
choix a été fait compte tenu de l’état des finances publiques fran- jusqu’à présent à s’assurer de la régularité des opérations
çaises et de la nécessité de la rapidité d’action. menées. Il s’agira ensuite de conduire des audits d’impact et par
conséquent, procéder à l’évaluation des politiques publiques
Les équipes d’audit,pressées par le temps, n’ont pas eu la possi- que sous-tendent ces projets, et par la même, on se rapprochera
bilité de faire des consultations à tous les niveaux. Celles-ci ont de la démarche de la RGPP.
néanmoins été faites au niveau des Ministères (à titre d’exemple
: au Ministère de l’Intérieur des réunions ont été tenues avec les En outre, j’ai noté que dans le cadre de la mise en œuvre de la
préfets et les sous- préfets). réforme budgétaire, le MEF a entamé une réflexion sur la révision
de la Loi Organique des Finances.
Actuellement, la problématique de la participation au processus
se pose. En effet, les possibilités et les besoins sont identifiés et La RGPP repose sur l’existence de la LOLF, qui insiste sur la défi-
les scénarii de transformation sont proposés. La RGPP entre dans nition d’objectifs clairs pour les différents programmes et mis-
sa seconde phase, celle de la mise en œuvre des grandes orienta- sions se rapportant au service public, et la nécessité d’associer
tions. Chaque Ministre a la charge, dans le cadre d’un processus des indicateurs de performance à chaque mission et pro-
participatif associant ses propres fonctionnaires, de procéder à gramme. Aussi, la révision de la LOF au Maroc -qui modifiera la
cette mise en œuvre qui aura, éventuellement, un impact sur la nomenclature budgétaire- est probablement une étape néces-
politique de gestion des ressources humaines. saire pour arriver à une RGPP.
D’ailleurs, l’un des débouchés de la RGPP devait être la possibilité En France, on s’est inspiré des expériences menées dans d’autres
pour l’Etat de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant pays, tels que le Canada, la Suède et le Royaume Uni… et on est
à la retraite, et ceci pendant au moins trois ans. La négociation encore en milieu de chemin. On a dépassé le stade de l’identifica-
avec les partenaires sociaux sera de mise, afin de réussir cette tion des mesures à prendre et on est en phase de leur mise en
révision dans un système où les fonctionnaires bénéficient de la œuvre selon un certain calendrier. Ceci, est probablement le plus
garantie de l’emploi. difficile à réaliser.
La dimension des ressources humaines est importante et des for- Pour le Maroc, la RGPP pourrait aussi être une source d’inspiration
mules de mobilité et de redéploiement des fonctionnaires sont à parmi d’autres exemples de réformes ambitieuses, etant précisé
encourager. Dans ce sens, un projet de Loi vient d’être adopté naturellement que chaque pays présente ses caractéristiques spé-
par le Conseil des Ministres. cifiques qui doivent l’amener à bâtir son propre modèle.
En second lieu, celui de l’Etat-nation, où l’on s’oriente vers des La question des Finances Publiques reste cen-
visions et des conceptions « d’Etat stratège ». trale par rapport à la gouvernance économique
Enfin et toujours en relation avec la dialectique de ces diffé- et à la démocratie elle-même.
rents changements, le niveau local avec les exigences d’une
gestion de proximité du développement, et partant d’une
conception qui considère que l’efficacité de la gouvernance La dernière décennie a effectivement été importante en
est globalement liée à la démocratie, à la prise en compte des matière de Réformes, et le Ministère de l’Economie et des Finan-
besoins des citoyens et interpelle leur participation. ces y a joué un rôle primordial. Ces Réformes sont perçues non
Les progrès réalisés de l’expérience française, M. CHAFIKI : Pour clôturer mon propos et en m’adressant au
lectorat d’AL MALIYA, je dirais, qu’il ne faut pas considérer ce
ainsi que les difficultés qu’elle a rencontrées -y
thème comme une préoccupation de technocrates qui
compris celles touchant des aspects qui peu- concernerait une ou deux directions de notre Ministère. Je les
vent sembler mineurs, tels que la Réforme du appelle à être très attentifs à l’importance des réformes atten-
circuit de la dépense publique, les systèmes et dues au niveau des Finances Publiques. Au moment où les
résultats du travail déjà fait semblent probants, ils peuvent
les instruments informatiques utilisés- sont cacher l’urgence d’une Réforme de fond de la gestion des
intéressants. Finances Publiques, notamment au travers de la Réforme de la
LOF et la nécessité de la mise en place de moyens d’évaluation
des politiques publiques.
En troisième lieu, parce que l’opérationnalisation de la Réforme
sur les cinq ans appelle de nouveaux réaménagements au La capacité de répondre aux attentes des populations (et sur-
niveau des instruments de travail et de la gouvernance, notam- tout les plus fragiles d’entre elles) en phase avec les Orienta-
ment au niveau de l’arsenal comptable (comptabilité publique), tions Royales et les engagements du Gouvernement, notam-
statistique, et institutionnel qui accompagne cette Réforme et ment en matière de développement humain durable en
où l’innovation technologique est entrain de se mettre au ser- dépend. J’ajouterais à ce niveau que la « dimension Genre »
vice de l’institutionnel. Ceci, impacte le contenu des politiques est fortement interpellée ici car elle constitue (un premier)
publiques en termes de visibilité, de pertinence, de transpa- exercice d’évaluation (initié) de ces politiques au regard du
rence et d’appropriation par les populations et les élus concer- devoir d’égalité et d’équité qui sont les fondements derniers
nés, notamment au niveau régional et local. de toute espérance de modernité, de démocratie, d’efficience
des politiques publiques au service d’une citoyenneté pleine
Les progrès réalisés au niveau de la mise en place de cette et participative y compris pour les plus vulnérables parmi
Réforme, ainsi que les difficultés qu’elle a rencontrées -y com- nous...
pris celles touchant des aspects qui peuvent sembler mineurs,
tels que la Réforme du circuit de la dépense publique, les sys- En résumé, il s’agit d’un sujet où les dimensions techniques
tèmes et les instruments informatiques utilisés- sont intéres- peuvent sembler prééminentes, et où la dimension politique
sants. Ils permettront de tirer des enseignements et de repé- est fortement présente dans un pays, qui pour continuer à
rer les détours que l’expérience marocaine peut emprunter progresser doit continuer à se réformer pour accélérer le
afin de gagner en efficience et d’accélérer la Réforme au meil- rythme de sa croissance et de son développement…
Entretien réalisé par «AL MALYIA»
La force de notre agence réside en premier lieu, dans son En outre, et si je me réfère aux expériences de plusieurs dizai-
mode de fonctionnement qui est identique à celui d’une nes de pays à travers le monde, la modernisation de l’adminis-
petite entreprise d’ingénierie disposant d’une centaine de col- tration tend à un objectif qui fait consensus : plus d’efficacité
laborateurs : 70 permanents et 30 affectés à des projets spéci- et d’efficience de l’action publique eu égard aux attentes des
fiques. Les activités de l’agence sont adossées à l’ensemble bénéficiaires. Ceci est valable pour tous les acteurs de l’action
des centres métiers du ministère : directions, services d’ins- publique (Etat, collectivités territoriales …). L’ensemble des
pection et de contrôle, établissements publics, autorités de responsables administratifs et politiques sont d’accord sur
régulation … l’objectif général, le chemin à suivre dépendant de la situation
de chaque pays, de sa structure administrative qui résulte elle-
Conscients que la réussite de la coopération technique inter- même de sa culture et du processus démocratique. Tous ces
nationale repose avant tout sur le capital humain (les femmes éléments impacteront la durée de la mise en œuvre des réfor-
et les hommes qui sont les experts au service des projets de mes, l’ordre des priorités et la nature du dialogue avec les
coopération), nous recrutons les équipes dans l’ensemble des citoyens.
directions. Nous fonctionnons donc dans un système matri-
ciel, dont l’efficacité repose sur la coordination, le dialogue et Il arrive, bien sûr, que l’on s’écarte du chemin tracé au préala-
la bonne entente avec l’ensemble des services de nos ministè- ble, notamment à cause de la non appréhension préalable de
res. ADETEF agit comme un catalyseur des énergies. certains obstacles internes, ou de chocs externes. Ce qui est
important c’est de savoir corriger la trajectoire pour se remet-
AL MALIYA : En tant qu’organisme de coopération interna- tre en ligne avec l’objectif initial et de faire preuve de persévé-
tionale, vous intervenez dans différents pays en matière rance. La mise en œuvre des réformes ne peut se gérer que
de réformes. A votre avis, les réformes budgétaires sont- dans la durée surtout s’il y a des alternances politiques qui
elles un préalable à la modernisation de l’Administration peuvent modifier le rythme, l’organe législatif prenant alors
Publique ? Y a-t-il une approche idéale ? souvent du retard dans ses travaux.
M. D. MOREL : Je ne sais pas si elles sont toujours un préala- Il n’y a pas de chemin unique ni d’approche idéale de réforme,
ble, mais d’après les expériences de plusieurs pays où nous tout est fonction des caractéristiques propres de chaque pays.
sommes intervenus, on constate que les réformes budgétaires
sont un élément indispensable et essentiel pour une Réforme AL MALIYA : L’action sur les structures de l’Administration
globale de l’Administration Publique. (fusion ou création de directions) est-elle une condition de
réussite de la modernisation de l’Administration Publique
Permettez-moi de faire une comparaison avec l’entreprise : (l’expérience marocaine a connu la fusion de la TRG et du
dans l’entreprise le compte d’exploitation est l’élément de CGED et en France, celle de la DGI et de la Direction de la
dialogue commun entre salariés, actionnaires et dirigeants. Comptabilité Publique, ainsi que la création d’une
Ces chiffres ne sont pas discutables car ils représentent la Direction Générale de la Modernisation de l’Etat ) ?
vérité des comptes, sur laquelle chaque groupe d’intérêt
devra s’appuyer pour établir ses positions. M. D. MOREL : Deux points me paraissent fondamentaux
quand on entreprend une action de modernisation de l’Admi-
Les discussions entre toutes les parties prenantes à la vie de nistration :
l’entreprise sont ainsi facilitées par l’existence de ce langage • Mettre en place des structures d’appui indispensables pour
commun. Certes le dialogue n’est pas toujours facile, et il peut permettre à ceux qui vont travailler sur cette modernisation
y avoir confrontation, mais il y a un élément structurant au d’avoir la force nécessaire pour le faire. En France, la Direction
sein de l’organisation qui permet d’asseoir objectivement la de la Réforme Budgétaire a été créée pour conduire la Réforme
prise de décisions. de la Loi Organique relative aux Lois de Finances. Ensuite, elle
s’est transformée en Direction Générale de la Modernisation de
Au sein de l’administration, il y a également un besoin de
l’Etat et aujourd’hui d’autres structures ont vu le jour, notam-
vérité des comptes. Cette vérité ne peut être trouvée que dans
ment le Comité Interministériel d’Audit des Programmes
le dispositif budgétaire. Clarification, transparence et respon-
(CIAP) et les structures de conduite de la RGPP …
sabilisation sont possibles sur la base du langage commun
que permet la mise en œuvre de la réforme budgétaire. • Bien réfléchir aux découpages de frontière des administrations,
ainsi qu’aux processus opérationnels et modes opératoires.
Pour parvenir à ce dialogue constructif il faut, bien entendu,
une stratégie définie par le pouvoir politique et déclinée en Tôt ou tard, apparaît la question de l’organisation générale de
actions bien identifiées avec des objectifs précis et des résul- la puissance publique, des évolutions de périmètre à opérer.
tats attendus. C’est le cas de la mise en œuvre de la LOLF qui a suscité en
France le redécoupage de l’action publique, en agissant au
De ce point de vue, la Réforme Budgétaire peut effectivement niveau de programmes transverses associant plusieurs cen-
être qualifiée de préalable. Tant que les pouvoirs publics ne tres de compétences.
L
a prolifération des Accords de Libre-Echange et la
création de groupements économiques régionaux,
sont autant de symboles de la nouvelle ère économi-
que mondiale, qui se caractérise par l’ouverture, la concur-
rence et l’imprévisibilité.
Développement et amélioration du contrôle a posteriori La dématérialisation est un processus qui a été amorcé par la
Dans le cadre de l’amélioration du dispositif de contrôle, l’ap- Douane depuis quelques années déjà. Celle-ci a introduit pro-
proche d’un contrôle a posteriori planifié a été adoptée. A cet gressivement des mesures de facilitation qui constituent
effet, un programme national est élaboré annuellement sur la autant de jalons pour une dématérialisation totale des démar-
base de priorités définies en concertation avec les différents ches à réaliser en douane.
services centraux et régionaux concernés et ce, en tenant
compte des spécificités locales. Dans le même cadre, il est pro- Gouvernance
jeté d’adopter, dans un futur proche, « l’approche d’audit ». Gestion stratégique
Ce système d’information accompagne la Réforme engagée Adoptant une approche réactive et anticipative, la Douane
par l’ADII et continue d’évoluer pour répondre aux besoins et marocaine diversifie ses canaux d’information et de communi-
attentes de l’environnement aussi bien interne qu’externe. cation, pour mieux faire connaître à ses usagers et à ses diffé-
rents partenaires les missions tant classiques qu'émergentes
Audit interne qui lui sont confiées et leur rendre compte des résultats de
Afin d’accompagner le processus de modernisation enclenché et l’action qu’elle mène. La finalité étant d’obtenir l’adhésion de
d’assurer une meilleure qualité des prestations offertes, un atten- toutes ces composantes, particulièrement le milieu des affai-
tion particulière a été accordée à la promotion de l’audit interne. res, à ses projets phares afin de créer la dynamique et la syner-
Ainsi, la mission de l'inspection a été complétée il y a quelques gie nécessaires à l’aboutissement d’objectifs communs.
années par une fonction « Audit » qui consiste, non seulement à
Formation
contribuer à la réussite des réformes, mais également à anticiper
les changements. Inscrivant sa politique de formation dans la continuité, une
réflexion a été menée aboutissant à la formalisation d’un plan
Cette fonction a évolué pour devenir un instrument orienté de de formation triennal (2007-2009), conforme aux priorités
plus en plus vers l'assistance, le conseil et la prévention, et pri- stratégiques de l’ADII.
vilégiant la démarche participative. Cette évolution a été inté-
riorisée par l’ADII en tant que mode de gestion partagé visant La finalité étant de mettre à niveau les connaissances du per-
l'amélioration permanente de la qualité de la prestation des sonnel douanier, de perfectionner son savoir-faire dans les
services douaniers. domaines métiers et connexes, ainsi que de lui assurer le sou-
tien et l’accompagnement nécessaires au bon accomplisse-
Ethique et transparence ment de ses missions.
La moralisation de l’action douanière occupe une place de
choix dans la stratégie de la Douane marocaine qui est appe- Dans une optique d’amélioration continue de l’action de forma-
lée à remplir sa mission avec efficacité mais surtout dans le tion et de fédération du personnel, la Douane a institutionnalisé,
respect des règles fondamentales de l’éthique, de la transpa- depuis 2005 l’organisation annuelle d’un forum sur la formation
rence et de la sauvegarde de l’intégrité de son intervention. et le perfectionnement réunissant, outre les acteurs directs de la
formation (Service de la Formation, Centre de Formation Doua-
L’orientation de l’ADII sur ce plan privilégie l’approche préven- nière et formateurs régionaux), le personnel d’encadrement
tive qui repose sur la sensibilisation et l’implication du per- relevant des services aussi bien centraux qu’extérieurs.
sonnel moyennant une large communication autour des nor-
mes de conduite dans l’objectif ultime d’obtenir l’adhésion Une plateforme d’ouverture et de partena-
aux valeurs définies pour une prestation de qualité. riat qui se consolide
La fonction « Audit et Inspection » y a grandement contribué et Partenariat Douane-Douane
ce, en veillant à la révision constante et à la transparence des pro-
La mise en œuvre et l’application de différents accords doua-
cédures et des textes douaniers -devenus depuis une décennie
niers, notamment ceux de l’OMD et de l’OMC, auxquels le
accessibles par tous via le net- ainsi qu'à leur bonne application.
Maroc a adhéré, ont contribué indéniablement à l’améliora-
C’est dans ce cadre qu’un code fédérateur de bonne conduite, tion et à l’adaptation des prestations fournies par la Douane
s’inspirant largement des principes de la Déclaration d'Arusha, marocaine à ses usagers (opérateurs du commerce internatio-
a été élaboré à l’attention de l’ensemble des douaniers. nal, consommateurs, institutions, etc.).
Actuellement, l’ADII œuvre pour la mise en place d’un référen- D’un autre côté, la participation active de l’ADII aux travaux
tiel formalisant les bases de son éthique, principes de l’agir au des différents organes de l’OMD, ainsi qu’à des manifestations
quotidien et symbole de ses engagements pris à l’égard de initiées par d’autres organisations internationales a été, et
l’Etat et des usagers. demeure, d’un grand apport en matière de formation et de
partage d’expériences avec les administrations douanières
Communication et information d’autres pays.
La communication est une fonction essentielle de la politique
d’ouverture de l’ADII qui conditionne la pérennité de son En outre, et dans le cadre des Accords de Libre-Echange
image et lui permet d’entretenir, dans la confiance et la dura- conclus entre le Maroc et certains pays ou groupe de pays
bilité, un relationnel construit avec ses divers interlocuteurs tels la Tunisie, l’Union Européenne et les Etats-Unis d’Améri-
sur la base de rapports transparents allant dans le sens des que, la Douane marocaine bénéficie d’une assistance techni-
aspirations des deux parties. que et d’un échange d’expertise et d’expérience fournis par
les administrations douanières de ces pays dans des domai-
Afin de maîtriser et de planifier son action dans ce cadre, la nes spécifiques, tels la simplification des procédures de
Douane interagit avec son environnement externe sur la base dédouanement, la lutte contre la fraude, l’utilisation des
Coopération internationale
■ Participation, le 4 juin 2008 à la 33ème réunion annuelle à Jeddah, en Arabie Saoudite, du Conseil des
Gouverneurs de la Banque Islamique de Développement (BID).
Intervenant lors de cette réunion M. le Ministre a appelé la BID à asseoir de nouveaux mécanismes de finance-
ment pour permettre aux pays les moins avancés de faire face aux contraintes liées au financement des projets
de développement.
■ Signature, le 24 juin 2008 à Settat, d’une convention de partenariat portant sur la création d’un parc
industriel, technologique et résidentiel dans la commune rurale de Tamedroust (province de Settat).
Ce projet, qui sera érigé sur une superficie de 402 ha, nécessitera un investissement de l’ordre de 600 milions
d’euros et générera un Chiffre d’Affaires annuel estimé à 670 millions d’euros. Il permettra la création de 3.200
postes d’emploi directs et 20.000 indirects.
Etaient également signataires de cette convention, M. Ahmed Réda Chami, Ministre de l’Industrie, du Commerce
et des Nouvelles Technologies, M. Saad Hassar, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Intérieur, et M. Ramon
Arenas-Guerrero, Président du groupe espagnol « Ditema ».
Autres activités
■ Participation, le 27 juin à paris, au 8ème Forum International sur les Perspectives en Afrique à Paris.
Les principaux axes ont porté sur « l’Afrique, nouvelle frontière des marchés émergents ? » et « Investir dans la
jeunesse africaine, l’enjeu du développement des compétences ».
AL MALIYA
S
uite aux différentes crises bancaires et financières des mes financiers en vue de mieux résister aux chocs ou de
années quatre vingt-dix qui ont touché un certain réduire la probabilité, la fréquence et la gravité des crises
nombre de pays, notamment en Asie et en Amérique financières éventuelles.
Latine, plusieurs initiatives ont été prises par le Fonds Moné-
taire International et la Banque Mondiale, en concertation Par ailleurs, le FMI a mis au point, dans l’optique de mieux
avec d’autres institutions internationales telle que la Banque identifier les vulnérabilités du secteur financier, des outils
des Règlements Internationaux. Elles visent, d'une part, nouveaux pour évaluer la stabilité des systèmes financiers,
l'identification des causes et des facteurs déclencheurs des- notamment les tests de résistance (stress-tests) dont la fonc-
dites crises et, d'autre part, le déploiement d'actions et de tion principale est d'analyser la capacité du système financier
mesures à même d'assurer une meilleure solidité et stabilité du pays concerné à supporter divers chocs potentiels.
du système financier international.
Ainsi, selon les experts du FMI, "le FSAP a pour objectif de por-
Les différentes analyses et études entreprises par les experts ter à l’attention des autorités nationales les vulnérabilités
de ces institutions internationales ont mis en évidence le lien potentielles du secteur financier, qu’elles soient d’origine
étroit qui existerait entre la vulnérabilité des systèmes finan- nationale ou étrangère, et de les aider à élaborer et à mettre
ciers et la fragilité des institutions et acteurs concernés, les en œuvre des mesures susceptibles de les réduire. Le FSAP
carences de la réglementation et les insuffisances du contrôle met l’accent davantage sur la prévention et l’atténuation plu-
bancaire. tôt que sur la résolution des crises. Dans le même temps, il
recense les besoins de développement du secteur financier. Il
Dans ce contexte, le programme d'évaluation du secteur fait appel à divers indicateurs de solidité financière et à des
financier (FSAP) a été lancé en 1999 conjointement par le FMI tests de résistance macro-financière pour analyser l’évolution,
et la Banque Mondiale, en réponse aux crises financières asia- les risques et les vulnérabilités du secteur. D’autres éléments
tiques et en vue, notamment, de multiplier les efforts de coo- structurels de la stabilité financière -dispositifs de liquidité sys-
pération permettant de renforcer la supervision et le contrôle témique; cadre institutionnel et légal pour la gestion des cri-
des systèmes financiers des pays membres de ces institutions, ses et le recouvrement des prêts; structures favorisant la trans-
et ce à travers une évaluation approfondie devant permettre parence, l’obligation de rendre compte et la gouvernance-
l'identification des faiblesses potentielles des secteurs finan- sont également examinés pour que l’évaluation des besoins
ciers nationaux. en termes de stabilité et de développement soit exhaustive".
Dans le cadre du FSAP, le FMI accorde une importance parti- A l'issue des missions du FSAP, des rapports contenant les avis
culière aux liens qui existent entre la solidité du secteur finan- des équipes d'évaluation quant au degré de stabilité du sys-
cier et le cadre macroéconomique, ainsi qu’à la promotion des tème financier dans son ensemble sont communiqués aux
politiques et actions à même de renforcer la solidité des systè- pays concernés et mis à la disposition du grand public sur le
Ouvrant les travaux de cette session, M. le Ministre a d’abord remercié vivement l’ensemble des membres permanents et
suppléants du Conseil d’Administration pour les efforts déployés durant ce mandat. Il a également salué les membres du
Comité Permanent du Conseil qui ont tenu 64 réunions ayant abouti à la concrétisation de plusieurs projets structurants ins-
crits dans le Plan quinquennal de la CMR.
S’agissant du prochain mandat, M. Ministre a informé l’assistance des modalités réglementaires pour l’élection et la désigna-
tion des membres du Conseil d’Administration, en cours de réalisation par les services de la Caisse et les services compétents
du Ministère de la Modernisation des Secteurs Publics et du Ministère de l’Intérieur.
Dans son intervention, le Président du Comité Permanent a exposé les résultats des travaux de cette instance pendant la
période s’étalant entre les deux sessions du Conseil. Le représentant du cabinet externe a quant lui, présenté les résultats de
l’audit des comptes au titre de l’exercice de 2007, qui a abouti à leur certification.
L’exposé de M. le Directeur de la CMR a été consacré au bilan actuariel des régimes des pensions civiles et militaires et la
situation du portefeuille de la Caisse, en mettant en exergue la fragilité des équilibres financiers desdits régimes qui néces-
sitent la mise en œuvre de réformes en vue de garantir leur pérennité à long terme.
Suite aux débats, les membres du Conseil ont approuvé à l’unanimité tous les points inscrits à l’ordre du jour.
Source : CMR
I
naugurant ce séminaire, qui s’est tenu au siège du MEF du 21 fiables et sécurisants pour la résolution des problèmes pouvant
au 23 avril 2008, Monsieur CHORFI, Directeur du Trésor et des survenir à l’occasion de l’exercice de cette activité.
Finances Extérieures, a souligné que tous les pays s’efforcent
aujourd’hui d’attirer les investissements étrangers en leur offrant S’agissant du MAROC, il a indiqué que grâce aux réformes struc-
un environnement favorable et des garanties suffisantes pour le turelles et sectorielles audacieuses entreprises sur plusieurs
développement de leur activité, y compris des mécanismes années et visant à asseoir un climat d’investissement incitatif
pour l’investissement étranger et un cadre juridi-
que stable offrant les garanties nécessaires aux
investisseurs, le Royaume a pu drainer des flux
considérables d’investissements étrangers qui
ont atteint un record de 4,5 Milliards $ en 2007.
Procédures de règlement des différends entre l’investisseur et l’Etat dans le cadre du Chapitre
«investissement» de l’ALE
Le Chapitre «investissement» prévoit, dans une première phase, le règlement du différend par voie de consultation et de négo-
ciation. Dans l’impossibilité de régler à l’amiable le litige, il est soumis, au choix, de l’investisseur à l’arbitrage international ou
aux tribunaux internes. Dans ce dernier cas, l’investisseur ne pourrait soumettre le litige à l’arbitrage international à moins
qu’une année ne soit écoulée à partir de la date où la procédure judiciaire devant le tribunal interne a été initiée.
Ce Chapitre prévoit également des nouvelles procédures en matière d’arbitrage international, notamment pour ce qui est de
la soumission de la plainte à l’arbitrage, le consentement des deux parties à l’arbitrage, la sélection des arbitres, la conduite de
l’arbitrage, le droit applicable, l’interprétation des annexes et la sentence.
Source : DTFE
3 Doyenne des Etudes Juridiques Internationales et Comparatives à la faculté de Droit de l’Université George Washington.
4 Avocate ayant exercé au Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements (CIRDI).
5 Avocat et ancien conseiller juridique du Département d’Etat américain.
I
ntervenant lors de ce Symposium, M. TALBI
a rappelé que les concessions au Maroc
remontent au début du 20ème siècle, notam-
ment celles relatives à la distribution d’eau
potable (1914-1920) et à la concession des
lignes ferroviaires de Tanger-Fès (1914). Il a
par ailleurs mis l’accent sur le regain d’intérêt
à partir de 1980 pour la gestion déléguée des
services publics dans les domaines des auto-
routes, du transport urbain, de la distribution
d’eau, d’électricité, d’assainissement liquide et
de collecte des déchets.
S’agissant des expériences marocaines réussies en matière de S’agissant du secteur agricole, le PPP a concerné la location de
PPP, M. TALBI a évoqué l’exemple de la Centrale de Jorf Lasfar longue durée (17 à 40 ans) des terres agricoles appartenant
pour la production de l’électricité, dont le contrat de conces- aux SODEA et SOGETA. Ce partenariat vise une meilleure valo-
sion prévoit un investissement de 1,5 milliard USD sur 30 ans. risation du patrimoine foncier géré par ces sociétés, la mobili-
Cette concession a permis une nette amélioration de l’appré- sation de capitaux privés nationaux et étrangers, et la mise à
ciation du risque pour le pays, une meilleure satisfaction de la niveau des principales filières agricoles.
Il a également mis en exergue, en parlant du secteur des Autoroutes, les nombreux avantages du modèle technico-financier,
élaboré dans le cadre de cet Accord et affiné en coopération avec les structures de la DEPP et le management de la société
nationale des autoroutes du Maroc (ADM). En effet, ce modèle représente un output concret de l’étude qui a porté sur le sec-
teur autoroutier, puisqu’il met à la disposition de l’Administration marocaine un outil d’aide à la décision et de formation.
Concernant la gestion du portefeuille et des participations de l’Etat marocain, M. TALBI a exprimé la volonté du MEF d’amé-
liorer le rôle de l’Etat actionnaire et d’améliorer le rendement de ses actifs financiers.
S’agissant de TSA, le Directeur de la DEPP a affirmé que l’étude de l’expérience marocaine en la matière, enrichie par celle de
l’expérience française, a permis de capitaliser les acquis et de poser les bases d’un véritable guide permettant de mieux cer-
ner les problématiques posées par le contexte, la mise en oeuvre des actions et la maîtrise du processus et des opérations
de transformation du cadre juridique.
Au terme de cette rencontre, il a été souligné que le bilan positif de cette coopération incite les deux parties à envisager, de
manière plus étroite et plus confiante, les perspectives de leur collaboration dans d’autres thèmes et sujets, en liaison avec
l’amélioration de la gouvernance et de l’efficacité de gestion des Entreprises Publiques.
Source : DEPP
Lors de cette journée, qui a connu la participation des Trésoriers Payeurs exerçant dans plusieurs villes du Royaume, des Contrôleurs d’Etat et des
responsables et cadres et de la Direction, M. TALBI a insisté sur l’importance de la valorisation du capital humain. Selon lui, « ce qui fait la force d’une
institution, ce sont ses capacités organisationnelles, ses ressources humaines, les femmes et hommes qui la composent ».
La journée a été marquée par la présentation de plusieurs thèmes liés aux métiers de la Direction, notamment l’investissement des Entreprises
Publiques (EP), le cadre juridique de la gestion déléguée, la transformation des Etablissements Publics en Sociétés Anonymes et la consolidation
des comptes.
Intervenant au sujet de l’investissement des EP, M. Abderrahmane SEMMAR, Chef de la Division des Programmations et Restructurations, a souli-
gné le rôle central que jouent les EP dans l’investissement public (59% dans la LF 2008) et ce, comme en témoigne le volume des investissements
de certaines EP, notamment l’Office National de l’Electricité, le Holding d’Aménagement Al Omrane, la Société Nationale des Autoroutes du Maroc.
Il a par ailleurs précisé que l’investissement des EP a enregistré une nette progression sur la période 2001-2007. Cette croissance est due principa-
lement à l’amélioration des processus budgétaires et des moyens de financement, la contractualisation des rapports Etat-EP, l’amélioration de la
gouvernance, du management et des SIG des EP, ainsi que la modernisation du contrôle financier.
Un renforcement de ces investissements est attendu pour la période 2008-2012, selon le travail de prospective mené par la DEPP : plus de 400
milliards de dirhams sont programmés au niveau des principales EP pour cette période.
Concernant le cadre juridique de la « gestion déléguée », l’entrée en vigueur en février 2006 de la Loi n°54-05 a permis, retient-on de l’intervention
de Mme Najat SAHER, Chef de la Division de la Privatisation, de rationaliser et d’harmoniser les textes sectoriels régissant certains types de gestion
déléguée, de garantir aux opérateurs économiques privés, tant nationaux qu’internationaux, la clarté et la transparence des procédures et l’éga-
lité d’accès et de traitement, de partager équitablement les risques liés aux projets de Partenariats Public-Privé (PPP) et de prendre en compte les
intérêts des usagers, du délégataire et des impératifs de service public.
Plusieurs projets de gestion déléguée sont en cours : 13 polycliniques de la CNSS, Nouveau Parc Zoologique National de Rabat, Centre Internatio-
nal des Conférences et d’Expositions de Casablanca, Périmètre d’irrigation du Loukkos, terres agricoles SODEA-SOGETA…
La transformation des Etablissements Publics en sociétés anonymes a été abordée par M. Abdelâadim GUERROUJ, Chef de la Division de l’Eau, de
l’Energie et des Mines, qui a exposé le cas de l’Office Chérifien des Phosphates, en présentant la Loi n° 46-07 portant transformation de cet office
en société anonyme. Cette Loi représente un schéma juridique innovant ouvrant la voie à la transformation de plusieurs EP en SA (Barid Al Mah-
grib, Office National d’Electricité, Office National de l’Eau Potable ….) et permettant une mise en œuvre rapide des réformes sectorielles et une
amélioration de la gouvernance des EP.
A ce propos, M. TALBI a précisé que tous les Etablissements Publics à caractère marchand devraient être transformés en SA afin de garantir un meil-
leur contrôle, plus de transparence et une amélioration de leur gouvernance, voire leur préparation à des ouvertures de capital.
Le quatrième thème de la journée a été présenté par M. Mehdi EL YOUSSEFI, Chef de la Division de la Normalisation et des Institutions Compta-
bles et a porté sur les activités du Conseil National de la Comptabilité (CNC) en 2007 (missions, instances, réalisations et projets en cours), ainsi que
sur la consolidation des comptes (périmètre, méthodologie, règles, processus et cadre légal).
La consolidation des comptes, a précisé M. EL YOUSSEFI, est un exercice qui permet de donner une image fidèle du résultat et du patrimoine éco-
nomique du groupe, de présenter les indicateurs financiers des entreprises comprises dans la consolidation, comme s’il s’agissait d’une seule
entité, d’adopter une stratégie de développement des entreprises du groupe et d’aider à la prise de décision.
Suite à ces présentations, un débat a été ouvert autour de l’exercice du contrôle financier qui a porté sur les difficultés rencontrées par les Tréso-
riers Payeurs (désaccords dans l’interprétation de certains textes juridiques, manque de moyens humains et matériels, manque de communication
…), ainsi que les mesures à prévoir afin d’améliorer la pratique de ce contrôle.
Au terme de cette journée, plusieurs recommandations ont été retenues, notamment l’amélioration de la communication externe de la DEPP à
l’égard des organismes contrôlés et ce, à travers l’organisation à leur profit de séminaires de sensibilisation. L’organisation de journées d’informa-
tions sectorielles a également été vivement recommandée afin de débattre des problèmes spécifiques à chaque secteur.
Pour sa part, M. TALBI, a insisté sur la réactivité afin d’assurer une réponse factuelle aux doléances émanant des organismes contrôlés, en souli-
gnant que le contrôle doit être un métier de facilitation, de conseil et d’appui à ces organismes.
Il a également proposé la création d’un forum de discussion dédié aux Trésoriers Payeurs afin de leur permettre de se concerter, d’échanger et de
capitaliser sur leurs expériences.
Il a en outre appelé les Contrôleurs d’Etat à jouer un rôle plus actif auprès des Trésoriers Payeurs afin de permettre une bonne remontée de l’infor-
mation auprès de la DEPP.
Concernant les problèmes liés aux ressources matérielles, M. TALBI a rassuré les Trésoriers Payeurs que des solutions seront mises en œuvre, en
concertation avec les structures concernées du Ministère et les EP, dans les meilleurs délais, afin de les doter de l’équipement nécessaire à l’exer-
cice de leurs fonctions.
La journée des cadres de la DEPP s’est clôturée par l’annonce de la création, le 17 mai 2008, de l’Association Marocaine des Trésoriers Payeurs et
Agents Comptables (AMTA). Cette association vise à créer une synergie entre ses membres afin de constituer un réseau d’échange d’expérience,
d’informations et de formation au sein de la DEPP et y intégrant également les Trésoriers Payeurs et Agents Comptables retraités.
Source : DEPP
I
naugurant la première journée, Monsieur
Salah Eddine MEZOUAR, Ministre de l’Econo-
mie et des Finances a félicité les dirigeants
des trois Caisses (CMR, CIMR et RCAR)* pour
cette initiative encourageante, qui constitue une
première et qui ouvre la voie à une collaboration
plus poussée et plus fructueuse, particulière-
ment à un moment où notre pays se lance dans
le chantier de Réforme du système de retraite.
* CMR : Caisse Marocaine des Retraites ; RCAR : Régime Collectif d'Allocation de Retraite ; CIMR : Caisse Interprofessionnelle Marocaine de Retraites.
Le deuxième axe a traité du « Champ de la solidarité et sens de Clôturant cette rencontre, M. Nizar BARAKA, Ministre Délégué
la responsabilité dans le domaine des retraites ». Il s’est focalisé chargé des Affaires Economiques et Générales, a assuré que le
sur la problématique de la perpétuation de la solidarité et de la Gouvernement de SA MAJESTE se penche sur le dossier de la
responsabilité dans le domaine particulier des retraites. Réforme du Système National des Retraites, qu’il a qualifié d’im-
portant et d’urgent.
« La solidarité face aux contraintes financières et démographi-
ques » a fait l’objet du troisième axe. Réservé aux cas pratiques Ces journées, tenues au Centre international de conférence à
des caisses nationales de retraite (CMR, RCAR et CIMR). Cet axe a Skhirate, ont connu la participation d’experts de la Banque Mon-
soulevé des questions pertinentes sur la portée des deux diale, du BIT, de l’AISS, de l’OCDE, du Centre d'Etude de l’Emploi
concepts, les problèmes posés et les solutions envisagées. (CEE en France), de l’INSEE, de la Fédération Française des Socié-
tés d'Assurance (FFSA), à côté de professeurs enseignants dans
Le quatrième axe, ayant trait aux « enseignements des expérien- les Universités françaises et marocaines et de responsables de
ces internationales : quel équilibre entre solidarité collective et caisses de retraite.
CMR / Rédation
Source : DEPF
Ont pris part à cette réunion, du côté marocain, Monsieur S. MEZOUAR, Ministre de l’Economie et des Finances, Monsieur
Mohammed BOUSSAID, Ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Monsieur Ahmed CHAMI, Ministre de l’Industrie, du Com-
merce et des Nouvelles Technologies, Madame Amina BENKHADRA, Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environ-
nement et Monsieur Abdeljabbar YOUSSEFI, Secrétaire Général du Ministère de l’Equipement et du Transport.
A cette occasion, Monsieur S. MEZOUAR a tenu une réunion avec son homologue portugais, au cours de laquelle il a été pro-
cédé à la signature d’un « mémorandum d’entente » dans le domaine de la coopération financière, visant le doublement de
la ligne de crédit de 200 M€ à 400 M€, destinée au financement des projets publics réalisés par des entreprises portugaises
dans le domaine de l’infrastructure et dans d’autres secteurs, tels que l’énergie et le tourisme.
Ce mémorandum d’entente prévoit entre autres la simplification des procédures d’imputation et d’utilisation de cette ligne
et l’accompagnement du doublement de la ligne par une révision des conditions financières en faveur du Maroc.
Monsieur le Ministre a également procédé à la signature, avec le Ministère portugais de l’Economie et de l’Innovation, d’un
protocole de coopération dans le domaine de l’énergie, au nom Madame la Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de
l’Environnement. Ce protocole vise le développement des actions de coopération dans le domaine de l’énergie (en particu-
lier des énergies renouvelables) et de l’efficacité énergétique.
Source : DTFE
D
epuis juillet 2006, le MEF, à l’instar des
autres administrations publiques, a
adopté l'horaire continu. Des mesures
d’accompagnement visant à faciliter l’adap-
tation des fonctionnaires à ce changement
d’horaire ont été mises en place.
Pour suivre et accompagner la mise en œuvre de la Tous les fonctionnaires du Ministère peuvent éventuelle-
prestation de restauration au sein du Ministère, un comité ment accéder au restaurant, à condition de présenter le
constitué de représentants de l’AOS-MEF et la DAAG, a été créé. badge délivré à cet effet par leur direction.
AL MALIYA
L
es six conventions signées par l’Associa-
tion des Œuvres Sociales du Ministère
(AOS-MEF), visent d’une part, le renforce-
ment et l’institutionnalisation des relations de
coopération entre l’AOS-MEF et ses partenaires
et à promouvoir, voire diversifier des services et
prestations sociales offerts aux adhérents de
l’AOS, d’autre part.
En matière de couverture médicale, la convention signée avec les Dans son allocution lors de la cérémonie de signature, Monsieur le
assurances « Essaada », prévoit la mise en place d'un dispositif d'as- Ministre a salué l'effort déployé par les membres du bureau de
surance maladie complémentaire au profit de l’Adhérent-Assuré, l'AOS-MEF pour dynamiser davantage les activités de l'association.
son conjoint et ses enfants qui n’ont pas atteint 21 ans, ou 26 ans Il a souligné le rôle que doit accomplir le travail associatif au sein
s’ils poursuivent leurs études. du MEF pour améliorer les conditions de vie de ses fonctionnaires.
En matière d'assistance médicale, la convention cadre du 8 mai Monsieur le Ministre a par ailleurs, invité les membres du bureau
2008, signée par l’AOS-MEF et « Mondiale- assistance » prévoit la de l'AOS-MEF à programmer des activités ayant pour objet de
mise en œuvre d'un système d’assistance médicale et technique à détecter les compétences dans divers domaines, parmi les fonc-
l’intérieur du Maroc et à l’étranger pour les fonctionnaires du MEF tionnaires du MEF et leurs enfants.
déclarés à Mondial – Assistance et leurs familles.
Il est à souligner que lors de cette cérémonie, le Président de l'AOS-
Dans le cadre du programme immobilier au profit des adhérents MEF, Monsieur Abdellatif BENNANI, a présenté le bilan des réalisa-
de l’AOS-MEF, la société « DYAR AL MANSOUR », filiale de la CDG, tions de l'Association et son plan d'action pour 2008-2009.
AL MALIYA
L
e bilan de la formation au MEF, présenté
lors de la 8ème session du Conseil de la
Formation tenue le 7 mai 2008, sous la
présidence de M. le Secrétaire Général, révèle
une importante évolution de l’effort de for-
mation entre 2003 et 2007. Le nombre de
bénéficiaires a atteint 6381 au cours de l’an-
née 2007, ce qui représente un taux d’accès
de 38%. Un taux encore faible par rapport
aux normes internationales (50%).
L
es services électroniques ont franchi une
étape importante en matière de dématé-
rialisation de certaines procédures admi-
nistratives au niveau national. A travers ces
services, les organismes (publics et privés)
offrent à leurs clients internes1 et externes2
des packages de services en ligne, leur per-
mettant d’accomplir un ensemble d’opéra-
tions à partir de postes connectés aux réseaux
Internet ou Intranet. Ces opérations se réali-
sent à l’aide de systèmes intégrés de gestion,
dont l’utilisation est de plus en plus simple
sous forme d’interface Web basés sur une
série de clicks successifs.
1 Fonctionnaires et agents.
2 Partenaires et clients.
3 Essentiellement avec l’évolution de secteur des télécommunications et l’émergence des services offerts par les opérateurs téléphoniques : publicité à travers les SMS…
* Cette rubrique étant un espace ouvert aux fonctionnaires, son contenu n’engage que son auteur.
4 Essentiellement, tout ce qui est accès à la messagerie, accès aux données personnelles, caméra-surveillance, filtrage des accès Internet, et même l’édition des statistiques collectées à
partir de ces services.
5 La seule preuve qui peut être retenue dans ce cas, c’est la fonction de traçabilité intégrée dans les systèmes informatiques, mais faudra-t-il encore combler le vide juridique procréé par
la problématique de la preuve électronique !
6 Affaire de la société Google qui s’est retrouvée contrainte de payer une grande somme d’argent à des pirates inconnus pour éviter la publication des informations confidentielles des
internautes qu’ils ont pu pirater de ses serveurs.
7 Les normes issues du processus conventionnel ou consensuel, et les normes techniques.
8 Les normes privées (codes et chartes de conduite autorégulée, règles techniques…) doivent être reconnues par la loi pour avoir la même force probante que les normes juridiques étatiques.
VUE D’ENSEMBLE
Activité économique toujours dynamique
La croissance de l’activité économique mondiale devrait se ralentir au second semestre de 2008, affectée par la crise finan-
cière et la poussée de l’inflation qui rogne le pouvoir d’achat des ménages. Ainsi, le FMI a revu à la baisse ses prévisions de
croissance mondiale à 3,9% pour 2008 contre 4,1% initialement prévue. Dans la zone euro, notre principal partenaire, la
croissance du PIB en 2008 se situerait à 1,4% au lieu de 1,7%. En effet, l’environnement international a connu une montée
des pressions inflationnistes sous l’effet de la poursuite de la hausse des cours de la plupart des produits de base, surtout le
pétrole brut dont les prix demeurent à des niveaux élevés, en dépit du repli enregistré récemment (113,2 $/baril en moyenne
au cours du mois d’août 2008 contre 132,7$/baril en juillet 2008).
Malgré ces facteurs défavorables, l’année 2008 se présente comme année de consolidation des principaux indicateurs éco-
nomiques. Au terme des deux premiers trimestres 2008, le PIB réel s’est apprécié respectivement de 7% et 6,7% en glissement
annuel, selon les premières estimations, ce qui devrait porter le taux de croissance à près de 6,8% au terme du premier semes-
tre de l’année. Ce résultat se concrétiserait grâce à la bonne tenue de l’ensemble de secteurs productifs.
D’un autre côté, la demande intérieure demeure le principal moteur de la croissance. La consommation privée semble béné-
ficier d’une amélioration des revenus des ménages ruraux, conséquente à l’amélioration de la campagne agricole, de la
baisse du taux de chômage (9,1% au deuxième trimestre 2008 contre 9,6% au premier trimestre) de l’affermissement de la
demande des non résidents et le renforcement des transferts des MRE (+5,2% à fin juillet 2008). Elle profiterait également de
la mise en œuvre des dispositions du dialogue social et de la préservation du pouvoir d’achat des ménages. En effet, malgré
les hausses sans précédent des cours du pétrole et des matières premières sur le marché international, les tensions inflation-
nistes demeurent maîtrisées à l’échelle nationale grâce à la prise en charge par le budget de l’Etat d’une partie de la hausse
des prix de certains produits de base.
L’effort d’investissement des entreprises, quant à lui, se poursuit à une cadence soutenue, profitant d’une activité dynami-
que. A fin juillet 2008, les importations des biens d’équipement industriel ont progressé de 22,7% et les intentions de création
d’entreprises ont augmenté de 17,4%. Cette orientation de l’investissement se trouve confortée également par le dynamisme
de l’investissement des ménages en logement, comme en témoigne la hausse des crédits à l’habitat de 46,8% à fin juillet
2008.
En outre, le bilan à fin juin 2008 de la Commission interministérielle des investissements demeure positif. Les projets validés
dans le cadre de cette commission et qui sont au nombre de 23 portent sur un montant global d’investissement de 16,1 mil-
liards de dirhams. Ces projets, qui ont concerné différents secteurs, essentiellement ceux du tourisme, devraient générer plus
de 7.123 emplois directs et stables.
Sur le plan des échanges extérieurs de biens et services, l’évolution des importations (+27,7%) et des exportations (+17,7%)
s’est soldée, à fin juillet, par un taux de couverture avoisinant 75,5% et un solde commercial déficitaire en aggravation de
20,5 milliards de dirhams dont 69,3% s’explique par le renchérissement de la facture énergétique.
En ce qui concerne la situation des finances publiques, elle a clôturé les sept premiers mois de 2008 sur un excédent budgé-
taire, suite notamment à l’expansion de 24,8% des recettes ordinaires. Cette évolution s’est produite malgré la forte progres-
sion des charges de compensation (+158,4%), contribuant ainsi à hauteur de 80,7% à la hausse des dépenses ordinaires.
Sur le plan monétaire, les crédits bancaires continuent de soutenir la création monétaire, s’inscrivant en hausse à fin juillet
de 12,3% par rapport à fin décembre 2007. Cette évolution est attribuable à la progression des différentes catégories de cré-
dits dont notamment ceux destinés à l’immobilier (+22,8%), à la consommation (+19,1%), aux facilités de trésorerie
(+13,3%) et à l’équipement (+10,6%).
Du côté de la Bourse de Casablanca, après le trend baissier enregistré en juin, le marché boursier a légèrement repris en juil-
let avant de s’orienter à nouveau à la baisse à partir du 29 juillet. Ainsi, par rapport à fin juin 2008, les deux indices MASI et
MADEX ont quasiment stagné à fin juillet 2008 (-0,40% chacun), ramenant leurs performances depuis le début de l’année à
+11,3% et +11,5% respectivement.
Expansion des importations impulsée par le dynamisme des Ces évolutions se sont traduites par un changement au niveau
activités productrices et de la demande interne du classement des 10 premiers principaux produits à l’export
qui sont désormais dominés par les exportations de l’acide
S’agissant des importations des biens, elles se sont accrues en phosphorique au lieu des vêtements confectionnés qui occu-
valeur de 29,9% après une hausse de 16,2% un an auparavant. pent actuellement la deuxième place.
Cette ascension s’explique à hauteur de 33,5% par les achats des
produits énergétiques et lubrifiants, suivis des biens d’équipe- 2. FINANCES PUBLIQUES (hors TVA des Collectivités Locales)
ment (17,9%), des acquisitions des produits bruts (14,9%), des
demi-produits (14,1%) et de la facture alimentaire (12,3%). 2.1 Recettes
Bon comportement aussi bien en termes d’évolution que
La facture énergétique continue de subir les effets du renchéris-
d’exécution des recettes fiscales
sement des prix du pétrole sur le marché mondial. Ainsi, elle a
atteint 41 milliards de dirhams à fin juillet 2008, soit un renforce- Concrétisées à hauteur de 77%3 à fin juillet 2008, les recettes
ment de 43,3% par rapport à la même période de l’année précé- ordinaires se sont redressées de 25%. Cette évolution est
2 Les importations de blé représentent, à elles seules, 36,8% de la valeur totale des importations des produits alimentaires.
3 Le taux d’exécution moyen pour cette période est de 58,3%.
En l’absence de recettes de privatisation, le taux de réalisation Bon comportement des concours à l’économie
des recettes non fiscales a atteint 58,9%, suite à la concrétisa- Par rapport à fin décembre 2007, la masse monétaire s’est
tion de 72,6% des recettes de monopoles et de 75,4% des accrue, à fin juillet 2008, de 6,5%. Cette tendance est liée essen-
autres recettes non fiscales4. En termes d’évolution, les recet- tiellement à la bonne tenue des concours à l’économie qui ont
tes non fiscales ont baissé de 7,3%, en liaison avec la diminu- enregistré une progression, par rapport à fin décembre 2007, de
tion de 2,9% des recettes de monopoles et de 8,9% de celles 12%. Cette évolution est attribuable à la progression des diffé-
des autres recettes non fiscales et ce, en rapport avec la baisse rentes catégories de crédit dont notamment ceux destinés à
de 98,9% des recettes en atténuation de dépenses. l’immobilier (+22,8%), à la consommation (+19,1%), aux facilités
de trésorerie (+13,3%) et à l’équipement (+10,6%).
2.2 Dépenses
Hausse notable des charges de compensation
Les dépenses ordinaires se sont réalisées, à fin juillet 2008, à hau-
teur de 66,5% pour se chiffrer à 92,3 milliards de dirhams. Elles se
sont inscrites en hausse de 18,4% par rapport à la même période
de l’année précédente. Cette évolution découle principalement
de l’importance des charges de compensation qui ont été exé-
cutées à hauteur de 122,8%, atteignant 18,9 milliards de dirhams
après 7,3 milliards l’année dernière, contribuant ainsi à hauteur
de 80,7% à la hausse des dépenses ordinaires.
Toutefois, le taux de croissance des dépenses des biens et
services a décéléré, passant de 10,2% à fin juillet 2007 à
5,9% à fin juillet 2008. Cette évolution recouvre une aug-
mentation des dépenses des autres biens et services de
5,9% après 17,2% l’année dernière et une progression des
dépenses du personnel de 5,9%.
4 Cette rubrique comprend différentes recettes dont notamment celles de domaine, de fonds de concours, des recettes en atténuation des dépenses, de la redevance gazoduc et des
intérêts sur placements et avances.